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De nouveau en habit de cérémonie, Daiki allait devoir enchaîner un autre évènement organisé en l’honneur du village et plus particulièrement pour les shinobis qui le servaient. Avec les évènements de ces derniers temps, nombre d’hommes et de femmes s’étaient illustrés par leurs actes, qu’ils soient de bravoure ou simplement remarquables par un autre aspect. En tout cas, il avait été soufflé à l’Hokage l’idée d’organiser une cérémonie officielle pour remettre à chacun la promotion qui lui avait été attribué. Bon une promotion était difficile à donner en main propre mais elle était symbolisée par un nouvel uniforme réservé aux Chûnins. Une sorte de veste à haut col que les Konohajins n’étaient pas obligés de porter si tel était leur souhait. En même temps, les promotions n’offraient qu’un gain de responsabilités ou d’autres choses dans ce genre. Rien de très attirant par conséquent.

Daiki avait été le premier à en faire les frais ! Faites-vous promouvoir Hokage et vous verrez la différence ! Mais en même temps il se complaisait dans ce rôle. Il n’y avait pas plus belle opportunité pour lui pour défendre directement les intérêts de son village natal qu’il aimait tant. Même si ce n’était pas toujours rose, il remplissait ce rôle de bon cœur et parce qu’ils avaient la confiance des Hokages précédents. Il avait d’ailleurs dépêché un agent Inuzuka sur la trace de l’un d’eux. Il tenait à le retrouver pour avoir une discussion avec lui. L’Inuzuka était une connaissance de longue date avec qui il avait partagé beaucoup de missions et de batailles. Un type sympathique dont le chien s’était habitué au fur et à mesure à l’Hayashi. Car il est vrai qu’au départ, il éprouvait une certaine répulsion pour lui. Mais bon c’est pas comme si c’était la première fois qu’il avait le droit à cette réaction ! Son camarade était parti en traque selon ses ordres et viendrait le chercher quand il aurait du nouveau.

Mais pour l’heure, Le Renard avait son chapeau d’Hokage vissé sur la tête et son accoutrement cérémoniel. Il se regarda dans la glace encore amenée avec les vêtements puis il fit la moue. C’était vraiment moche et pas pratique. Il soupira en s’imaginant traîner dehors avec ça sur le dos. La cérémonie se passait en plein air sur le toit du palais. Mais y aller dans cette tenue…ça l’exaspérait déjà au plus haut point. Il allait sortir, non sans grommeler après sa tenue, lorsqu’il pensa à un détail qui avait son importance. En quoi il était obligé de se pointer fagoté comme l’as de pique ? En rien particulièrement. Dès que cette pensée lui traversa l’esprit, il s’empressa de quitter ses frusques pour garder les habits qu’il avait enfilés ce matin chez lui. Un uniforme serré qui lui donnait un petit air militaire mais restait somme toute tout à fait élégant. Il se regarda une dernière fois dans le miroir pour vérifier au moins que ce n’était pas un habit troué ou autre. Aucune trace de cela. Il l’épousseta brièvement par maniaquerie puis il sortit.

Lorsqu’il arriva sur le toit de son palais, il y avait déjà foule. Une allée entre les chaises lui permit de passer et de venir jusqu’à la petite estrade guères très haute installée provisoirement là. L’assistante qu’il avait le regarda d’un air ahuri et furieux lorsqu’elle se rendit compte qu’il ne portait pas son déguisement d’Hokage. Il lui répondit silencieusement par un sourire malicieux. Avec la foule présente, elle n’osa rien dire et le laissa se placer sur l’esplanade pour tenir son petit discours :

Merci à vous d’être là aujourd’huis shinobis de Konoha. Nous sommes donc réunis ici pour remettre aux plus méritants leur titre de promotion. Nous avons ici de nouveaux Chûnins ou des Jônins. Mais que ceux n’ayant pas eu cette chance ne se décourage pas. Votre tour viendra voyons.

Il avait conclu par un sourire léger et peu prolongé. Daiki s’était immédiatement retourné vers la table placé à côté de l’estrade où les fameux uniformes attendaient leur nouveau propriétaire. Certains ne seraient jamais portés certes mais au moins cela servait de symbole pour ceux qui avaient pu bénéficier de promotion. Il se saisit donc d’un des uniformes, qu’on lui avait préalablement tendu à bout de bras, puis il se remit au milieu de l’estrade pour appeler le premier concerné à qui il remit le veston. Un petit gars aux cheveux roux qui en était tout ému. Il le félicita de quelques mots avec son sourire bienveillant alors que le gamin le remercia aussi et repartit s’asseoir. Il en vit ainsi défilé plusieurs qu’il appela un par un en administrant à chaque fois un petit mot pour les congratuler.

Au bout de quelques temps passés dehors, et encore heureux que le temps était encore clément pour une période automnale, tous les concernés avaient été appelés. Le Godaime Hokage se remit donc bien face à son assemblée pour féliciter une dernière fois les promus et adresser un dernier message à ceux qui ne l’étaient pas :

Ne perdez pas votre motivation et persévérez surtout. Votre tour viendra d’être ennuyé par mon discours de félicitation sur cette estrade.

Il termina par un petit sourire qu’il garda le temps de retourner à son bureau. Une fois réinstallé dans son fauteuil, il dut reprendre le travail où il l’avait laissé. En fait c’était mieux d’ennuyer les petits jeunes sur l’estrade !

Raki s'ennuyait tellement qu'il s'en serait déboîté la mâchoire en baillant. Les réunions, quelque soit leurs natures et leurs intérêts, perturbaient à chaque fois son emploi du temps. Un peu trop chargé d'ailleurs. Cette nuit, il n'avait dormi que trois heures pour ne pas accumuler de retard dans ses lectures. Bon, c'était un mensonge. Il avait dormi trois heures parce que son corps avait refusé de laisser ses yeux ouverts plus longtemps.

Malheureusement, celle d'aujourd'hui avait une particularité, et elle s'avérerait difficile à contourner si l'envie l'en prenait. Quelqu'un avait eu la stupide idée d'organiser une cérémonie pour les promotions. Probablement pour avoir un aspect plus ouvert avec l'arrivée du nouvel Hokage. Il devait avoir besoin de rallier ses troupes et de s'imposer. C'était un moyen comme un autre de s'incruster dans leurs vies, d'imposer tout en finesse sa présence. Il tentait certainement d'imposer son nouveau titre. Après tout, cela ne faisait pas l'unanimité avec la disparition de son prédécesseur. U environnement inconfortable. Peut-être n'était-ce même pas lui qui avait l'idée de faire ce genre de choses superficielles et ennuyantes. Les conseillers lui suggéraient peut-être de faire des efforts pour être reconnu.

Les promotions semblaient un peu hâtive. Avec la guerre, il fallait se montrer fort et ne pas baisser la tête. Dans le cas contraire, les pays voisins en profiteraient. La guerre venait juste de se terminer, ce n'était pas le moment d'en déclencher une autre.

Tranquillement assis, Raki préférait attendre patiemment, une sucette en bouche. On avait décidé de le promouvoir Chûnin. Un choix peu judicieux. Enfin, il n'était pas là pour en discuter, il y gagnerait des missions plus intéressantes au moins. Pour l'instant, ses résultats laissaient à désirer.

Un homme passa entre les rangées. Grand, filiforme, des cheveux blancs. Sans son accoutrement, Raki eut beaucoup de mal à le reconnaître. Enfin, il ne put que le déduire lorsque l'homme arriva sur l'estrade en imposant tranquillement sa présence. La seule chose distinctive du personnage était ses yeux. A ce moment, le récemment promu Chûnin n'eût plus aucun doute. Ce type était bien le chef du village. Depuis que l'Hayashi avait pris sa position, seule une chance s'était présentée de le voir, et il était alors vêtu de ses habits de cérémonie. Il aurait du l'être aujourd'hui. Et beaucoup d'autres jours aussi.

Pourquoi se présentait-il ainsi ? Étrange. Ce genre d'initiative ferait parler les mauvaises langues, comme quoi il ne prenait même pas la peine de porter les bons vêtements. A coup sûr, ce serait préjudiciable pour lui. D'un coup, Raki l'aimait beaucoup plus ce type. Il n'aimait pas vraiment les obligations, et on ne pouvait pas vraiment lui en vouloir. Après tout, beaucoup de choses reposaient sur ses épaules dorénavant. On pouvait bien le laisser s'amuser un peu.

« Merci à vous d’être là aujourd’huis shinobis de Konoha. Nous sommes donc réunis ici pour remettre aux plus méritants leur titre de promotion. Nous avons ici de nouveaux Chûnins ou des Jônins. Mais que ceux n’ayant pas eu cette chance ne se décourage pas. Votre tour viendra voyons. »

Au moins, il allait droit au but. Lui aussi semblait vouloir en finir rapidement. Les uns après les autres, il appelait les promus. Certains peut-être plus à tort que d'autres. Au bout de cinq minutes, Raki était soulagé de ne pas avoir eu à écouter un long discours, car le reste prenait du temps. En plus, cela n'avait vraiment rien de passionnant. Il se moquait bien des autres et de leurs promotions, pourquoi donc eux s'intéresseraient à lui ?

En attendant son tour, Raki entama sa troisième sucette. Il n'y avait pas non plus tant d'appelés que ça. Mais cela prenait le temps d'y mettre les formes. On se levait, on marchait, on faisait bien attention à bien saluer et remercier. On échangeait deux ou trois fausses politesses, on souriait bien à la caméra, et on repartait s'asseoir pour laisser le suivant y aller. La chance ! Si seulement on les avait mis en rang, comme pour aller à l’abattoir. Cela correspondait bien à l'idée en plus.

A son tour, enfin ! On ne pouvait pas avoir l'air plus nonchalant. Traînant des pieds, les mains dans les poches, quatre bâtons de sucettes sortant de la bouche, Raki n'avait même pas envie de faire semblant d'être ému par tout ce cirque. Comme tous les autres, il échangea quelques mots sans grande importance. Félicitation, merci, ça n'avait aucun sens. S'il voulait vraiment le féliciter, une petite fête serait bien appréciée. Une grande plutôt, avec de la musique des danseuses, des petits cocktails aussi. Rien que d'y penser, il salivait. A moins que ce ne soit à cause des sucettes.

Tranquillement, et tout aussi nonchalamment, Raki retourna à sa place, un uniforme dans les bras. A l'occasion, il le mettrait, mais juste pour le style. Les vêtements encombrants, ce n'était pas son truc. Peut-être à la prochaine réunion de l'équipe. Cela semblait un bon compromis puisque, après tout, il n'y ferait strictement rien. Les vieilles habitudes avaient la vie dure.