Spoiler:

Il y a la théorie et la pratique. En théorie, nos défenses pouvaient pallier à la plupart des éventualités, mais en réalité... Jamais nous n'aurions pu faire face à quoi que ce soit avec la stratégie que nous adoptions. Nous devions surveiller le Nord Nord-Ouest en raison de la grande concentration de petites nations belliqueuses, l'Est pour surveiller Kiri, Hai no kuni en cas de contre attaque, bref, notre situation, si elle tournait au vinaigre, avait tout des prémices d'un désastre. Je le savais, mais il semblait que j'étais le seul... Même ma cousine, Aozora, ne voulait pas comprendre.

-Il faut arrêter ta parano, Aki. A t'écouter parler on croirait que c'est la fin du monde ! Tout va bien.

Nous avions rejoint la première ligne du possible front Est, là où la situation était la plus floue. Là où notre cécité avait atteint le point critique, car oui, nous étions aveugles. Konoha est censé dominer tout le territoire de Hi, or nous ne maîtrisions ici que quelques kilomètres tout au plus. En cas d'attaque en masse, l'ennemi, s'il arrivait à percer cette précieuse ligne arriverait au village en une heure, deux heures au maximum. Pire encore, il pourrait couper la retraite de nos hommes revenant d'Hai, et ça, je ne pouvais le permettre. Il nous fallait des unités d'éclaireurs, des unités capables d'informer le village en cas d'attaque !

-Aozora, on rentre, il faut que l'Etat-Major soit tenu au courant de ce qui se passe ici.

-Mais il ne se passe rien, Aki ! Puisque je te dis que... oh ! tu sais quoi ? Vas-y !

Le plus effrayant dans ce que je vous raconte, c'est qu'il ne fallut qu'une trentaine de minutes pour rejoindre le village. Arrivés là-bas, nous trouvions les gradés entrain de s'affairer à faire je ne sais quoi d'inutile. Révoltant. Nous étions comme des bêtes apeurées, prostrées dans notre terrier, alors que, bordel, ici nous étions les maîtres des lieux ! Dans la cohue, on nous indiqua l'emplacement des dirigeants.

Nous arrivâmes sur le toit du palais Hokage, nos deux loups aussi massifs l'un que l'autre à nos côtés. Il y avait là une femme et d'autres hommes dont un masqué, je décidai de m'adresser à la nana.

-Aki et Aozora Inuzuka au rapport, madame. Je marquai un temps. En fait je ne viens pas pour vous dire que tout se passe bien, je laisse cela aux autres. Nous venons pour vous signifier notre mécontentement. Je ne suis pas stratège, mais il y a une chose que la chasse et la vie m'ont enseigné, c'est que dans le noir on ne voit rien. J'imagine que ça vous parait un peu ridicule, mais laissez-moi m'expliquer: Si nous continuons de pratiquer la politique de l’huître, c'est à peine si nous pourrons survivre en cas d'attaque. Dans le meilleur des cas le village tombera en trois heures, dans le pire... bref, je n'ai pas besoin de vous dire que la situation ne permet pas que l'on se laisse aller ! J'ai quelques propositions à vous faire. La première est d'organiser plusieurs unités de reconnaissance afin d'avoir un minimum d'information en dehors du no man's land que vous avez mis au point. Cela nous permettrait d'agir en connaissance de cause en cas d'attaque. Ensuite, des unités d'intervention en cas de formation de foyers ennemis dans la forêt, nous ne pouvons pas permettre que nos troupes subissent une quelconque forme de guérilla. Après, il faut à tout prix ouvrir un route sécurisée reliant la côte Est et le village afin d'épargner d'éventuels affrontements aux troupes fatiguées et blessées, et ainsi faciliter la retraite. Enfin, il nous faut un regroupement d'hommes assez important pour pouvoir contrer une éventuelle frappe de grande envergure.
Croyez-moi, si nous arrivons à contrôler la forêt, nous éviterons la perte totale et définitive de Hi en cas d'attaque. Ne sous-estimez pas les petites nations, gardez à l'esprit qu'elles n'obéissent pas au mêmes lois.

Il fallait faire vite, dans le cas où je serais incompris, j'organiserais moi-même les groupes d'éclaireurs, et le clan Inuzuka pourra s'occuper de sécuriser une route à l'Est.



Aozora:

On dit qu’un ninja a pour seul but de défendre son village. Tel un reître éphémère dans ce monde de guerres, le ninja doit défendre, frapper, repousser, assassiner, pour son village. Bien longtemps, il reste dans l’ombre, et seul une infime partie de la populo réussi à se démarquer. Les talentueux, qui naquissent de l’union d’Ulysse et d’une déesse persistent. Les faibles, ceux qui ont vécus paysans, qui ne savent même pas utiliser leurs Kunaïs, meurent. Nai, elle, se voyait plus dans la première catégorie. Elle n’avait juste point eu le temps nécessaire pour s’affirmer. Et elle avait tout le temps de s’affirmer, même si à son âge il y’avait déjà quelques Jônins. Mais ça vient ça vient, c’est plus pour longtemps, elle le sait ~

Nai avait remplie son rôle de cerbère à la perfection la dernière fois, et avait su limiter la casse due à l’explosion des prisons. Bon, elle avait pas arrêtée plein de gars, mais elle avait tout de même assumée sa tâche de geôlière, et on la félicita pour ça. Mais aujourd’hui, les quatres villages faisaient face à un problème d’une plus grande ampleur. Plus qu’une vulgaire conflagration destinée à créer l’anrachie au sein du Konohagakure, l’action avait eue pour champ d’action les quatre fondements shinobis, et avait surtout eu de plus larges impacts qu’une évasion lambda. La cerbère avait peu à peu assemblée des bribes d’informations, pour constituer un puzzle. Aussi, elle commençait à connaître à peu près l’histoire ; et elle savait une chose. Bientôt, le monde tremblera. La terre toute entière exultera d’adrénaline, et les cendres du perdant tomberont sur Hai, se mêlant aux autre spodites. De ces débris naîtra un nouveau monde. Le monde de l’apocalypse, ou de la renaissance des villages. Un des deux fléaux tombera, bientôt.

Mais Nai n’était pas pour prendre part à cette guerre. Plus que son rôle de garde, elle avait choisie de rester à Konoha, pour protéger Konoha. Si jamais une invasion aurait lieu, elle serait là, et elle agirait pour la feuille. Car Nai aimait son village.

La genin regarda l’ANBU parler, sur son caisson de bois. Des nombreuses écoutes qu’elles avaient entendus, le Hokage avait eu un discours très similaire. Les unités spéciales, mais surtout leur chef, prônaient apparemment la partisanerie du Yondaime Hokage, et perpétuaient les préceptes de son monologue.

Mais alors que le masqué qui semblait rester stoïque terminait son discours, deux individus rejoignaient l’Aburame que Nai avait jadis épaulée dans le repoussage d’un Samui. Les deux alguazils semblaient êtres des Inuzuka’s au vu des chiens qui les accompagnaient. Bien rapidement, le « male « (‘doit bien y’avoir ces distinctions dans une meute de chiens, ah ah) prit la parole, assurant la fragilité des lignes de Konoha, et la mal disposition des forces.

La jeune pansue réussit à élever la voix au milieu du brouhaha naissant, et s’avança vers une place où elle pourrait être plus seule, moins entourée. De quoi attirer l’attention sur elle quoi :

• Vous avez bien raison, cependant... Il se trouve que les petites stratégies que vous avez trouvé en parcourant les étagères de la bibliothèque ne s’accommodent pas avec la situation. Nous sommes combien, tout au plus ? Allez, 6/7% de la population Konohajin ? J’entends par là les ninjas biensûr. Hi no Kuni est grand, tout comme notre forêt. Déployer nos forces amaigries à ce point sur tout le territoire reviendrait à du suicide. Imaginez, un duo de Chûnins au Kilomètre à la ronde. Sachant que ces « guérillas » sont sûrement organisées... Ca va être hard. De plus, ce que vous suggérez demande du temps, de la mise en place. La meilleure des tactiques est la plus simple. Repérer, analyser, agir. Quitte à laisser les « ennemis » qui peuvent être qu’illusion, et qui le sont pour le moment, grignoter du terrain. Il fallait y penser avant de s’attaquer à Makka.

Spoiler:

Stupide réunion, stupide guerre, stupide chef !

Raki rageait intérieurement de se faire utiliser de la sorte. Les gens avaient visiblement décidé de l'interrompre dans tout ce qu'il entreprenait. Le dernier en date était bien entendu son supérieur hiérarchique direct à l'hôpital. Autrement dit, celui qui devait lui apprendre à être un bon médecin. Apparemment, c'était à lui d'apprendre à assumer ses responsabilités. Au lieu de ça, il trouvait amusant d'interrompre son disciple au milieu de son travail. Tout ça pour quoi ? Lui demander d'aller à une stupide réunion à sa place ! Une réunion ! Quoi de plus ennuyant que de se faire exposer les détails de ce que l'on devait faire ? Le Genin en avait vraiment eu marre.

Le plus énervant n'était pas de devoir y assister. Ni même le chantage qu'il subissait. En acceptant de le remplacer, Raki aurait droit à un cours très intéressant sur les poisons. Ils passeraient en revus les plus communes substances ainsi que leurs effets. Le prix valait certainement l'effort. Avec tout ce que le jeune homme faisait sur son temps libre, il n'avait pas encore une liste de ce genre de choses. Non, ce qui agaçait le jeune homme n'était autre que la raison pour laquelle cela lui tombait dessus. Outre le fait qu'il accepterait sans difficulté avec la prime à la clé, on l'avait choisi pour une raison très simple : il allait se foutre totalement de ce qui allait se passer.

D'accord, Raki devait bien admettre que cela ne l'intéressait pas. Mais les gens voulaient consciemment le forcer à aller à une réunion inintéressante juste pour emmerder celui qui dirigerait la réunion. Tout était parti d'une note que son chef avait reçu, lui ordonnant de se rendre dans une salle, avec pour objet « L'organisation des médecins ». La réaction avait été très vive et très étrange. Encore au moment où il marchait dans le couloir menant à ladite salle, Raki ne comprenait pas totalement comme tout cela avait commencé. La désignation des médecins étaient visiblement inadéquate au goût de certains, comme si cela ne valait pas la peine de les considérer comme un groupe, ni même une « force ». Tout cela, parce que le sujet n'était pas : « L'organisation des forces médicales » ou quelque chose du genre. Voyant que la médecine était déprécié, le chef avait refusé d'y participer, et préférait envoyer quelqu'un qui écouterait tout juste ce qu'on lui ordonnerait de faire. Avec un peu de chance, le message se perdrait en chemin.

Le ninja mit deux sucettes dans sa bouche, espérant ainsi étouffer sa frustration. Après avoir débattu pendant de longues minutes, et traînant des pieds pour aller à la salle de réunion, on pouvait considérer cela comme une absence, et non un retard. Après tout, à ce rythme-là, il arriverait deux minutes avant la fin du meeting. De toute manière tout serait ré-exposé plus tard devant tous les shinobis afin que chacun connaisse son affectation. Cette réunion devait à l'origine avoir un but d'organisation. Les dispositions auraient du être laissées libre au dirigeant de chaque unité par la suite. Toutefois, celui qui dirigeait actuellement le village semblait vouloir se faire valoir, et s'exposait un peu trop. Son manque de discrétion et de discernement lui coûterait probablement cher.

Frappant à la porte, le jeune homme attendit pour rentrer. Cela ne pressait vraiment pas, et si l'on pouvait même le rejeter de la réunion, ce serait encore mieux ! Tout ça pour un mot ! Il y en avait vraiment qui aimaient perdre leurs temps !

A l'intérieur de cette pièce, plusieurs personnes discutaient de choses et d'autres. Personnellement, Raki n'avait aucun intérêt pour ce qui se disait, et ignorait tout simplement les choses qui se disaient. Les participants finirent par se disperser, la plupart d'entre eux semblaient légèrement agacé par l'ANBU qui dirigeait les opérations.

Tout était expliqué, et l'homme masqué se tourna vers lui. Il ne s'était pas écoulé plus d'une minute depuis son arrivée, pourtant cela lui semblait avoir duré plusieurs heures. Des sons étranges atteignaient les oreilles de Raki. Des mots dans une langue inconnue, dont il ne saisissait pas le sens. Dans un effort colossal, le Genin tenta de se concentrer sur ce que l'on lui disait.

Finalement, c'était impossible pour lui. Raki passa son temps à se demander comment les fourmis faisaient pour être aussi organisée et efficace en société. Les humains n'y arrivaient pas aussi bien, et pourtant ceux-là semblaient posséder de bien meilleurs moyens de communication. Ou peut-être était-ce juste ce spécimen là qui se montrait aussi peu intéressant.

* * * * *

Raki avait bien cru s'endormir pendant que l'on lui donnait en long en large et en travers toutes les instructions qu'il devait communiquer. Des reproches par dizaines s'incrustaient dans les phrases, comme de la saleté dont on arrivait pas à se débarrasser. Maintenant, le jeune homme se trouvait à l'air libre. Enfin.

Cela le gênait de n'être pas aussi libre qu'il l'aurait souhaité. Il venait de transmettre les quelques directives inutiles que l'on lui avait écrite. Dire ce qu'il devait faire à des médecins semblait être une sacrée perte de temps. Le seul et unique objectif de ce genre de ninja resterait toujours de sauver des vies, peu importe le reste.

Des grands discours, encore et toujours. Cela n'avait aucun intérêt. Les paroles n'avaient aucun effet. Peu importait la stratégie que la Feuille déploierait. Cela échouerait à coup sûr. Le village était bien trop affaibli sans ses plus brillants éléments. Certes, quelques uns avaient du renoncer à aller se battre pour assurer la sécurité du village. Autant dire que cela n'avait pas le moindre sens. Si quelqu'un décidait d'attaquer maintenant, personne ne pourrait rien faire contre une défaite cruelle. Les ennemies seraient bien trop organisés, et certainement unis. Raki ne comprenait d'ailleurs pas pourquoi ils restaient tous là à vouloir défendre un village au lieu de préparer une voie pour fuir en cas d'attaque. Cela épargnerait beaucoup de vies, en échange de la perte de leurs foyers.

Les grands discours semblaient futiles à d'autres personnes. Il reconnaissait une femme, entraperçue un peu plus tôt dans la salle de réunion. Il lui aurait fallu une petite chirurgie esthétique, des implants mammaires peut-être ? Sa tête ne revenait pas au jeune homme. Quelque chose chez elle l'exaspérait, même s'il n'aurait su dire quoi. D'autres personnes s'adressaient à cette femme, pour laquelle il n'avait absolument aucun intérêt. Des remises en question des stratégies ? Comme si des gens peu gradés allaient avoir le moindre poids par rapport au chef des opérations. Ce type était certe trop sûr de lui, pompeux, arrogant, narcissique et tout autre synonyme proche ou lointain, il n'en était pas moins le dirigeant. Toute opposition était futile, même si elle était justifiée. L'ANBU les ignorerait, prétextant beaucoup de choses.

Pourtant, cette femme dégageait quelque chose. Elle serait à l'écoute. Non pas parce que les remarques seraient pertinentes, mais pour contraster avec l'ANBU. Elle aussi voulait s'affirmer, mais bien plus intelligemment, plus subtilement.

Raki la fixait d'un regard neutre. Il ne la jugeait pas, elle ne l'intéressait pas. Pas encore du moins. Toutefois, il devait bien l'avouer, elle était remarquablement intelligente. Redoutable, sans le moindre doute.

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