Loin, loin, d'au delà de Yuki, nous est parvenu un message, une demande d'aide d'un souverain. Ce dernier requiert l'aide de shinobi afin de découvrir ce qui se trame dans son pays. Il a entendu de part et d'autre des rumeurs annonçant un coup d'état... Il vous demande de confirmer ou infirmer cette rumeur. Dans tous les cas il veut que les instigateurs, complotant contre lui, ou propageant la rumeur, soient punis. Vous ne serez pas obligés de les supprimer, mais vous devrez les capturer et les livrer à la justice Samurai.
Vous partez pour un puissant pays n'obéissant pas à la voix du shinobi, mais à celle du Bushido... Faites attention à vos actes, ils peuvent avoir de lourdes conséquences.
Bonne chance.
Encore un jour se levait sur le monde ninja, je sortais doucement de mes rêves. Enfin doucement, voila un doux euphémisme. Une putain de personne était entrain de frapper à cette putain de porte, qui dès qu'on se mettait à la toucher faisait un boucan pas possible. J'aurais bien aimer me lever et en coller une à cet inconnu qui était responsable de tout ce bazar mais j'étais tellement dans les vapes et fatigué que je n'en avais pas la force. Mais je n'allais pas tarder à la trouver si cet attardé continuait de frapper à la porte. Cela faisait déjà cinq putains de minutes, il attendait quoi ce gus ? Que je défonces la porte pour lui en mettre une ? C'était ce qui allait arriver. Et ça continuait, encore et encore...N'ayant pas d'autre choix que de me lever, je sortais mon cul de mon lit pour voir la personne qui subirait mon châtiment. J'ouvris la porte avec une telle violence que les cadres photos accrochés au mur tombèrent lorsque la porte claqua. Je m'apprêtais à attraper ce rescapé de Tchernobyl par le cou pensant que c'était encore un de ces merdeux qui me cassaient les noises le matin mais c'était un mec en uniforme. Qu'est ce qu'il voulait celui-là encore ? J'espérais qu'il y avait une bonne raison pour m'extirper de mon lit à cette heure. Je me retenais de l'insulter, tentant de garder mon sang-froid. Mais lorsque les mots « Désolé de vous déranger si tôt. » sortirent de sa bouche, je ne pus me retenir de mettre un grand coup dans la porte, quitte à faire un magnifique trou. Alors là, il se fichait vraiment de moi...Mais je me calmais au fur et à mesure qu'il enchaînait les mots. Il me demanda même de le faire rentrer ce que j'acceptais. Il n'était pas pour là rigoler, loin de là. Son grade en disait long. Il était venu ici pour une requête spéciale. Une mission dangereuse, et il lui fallait la crème de la crème. J'étais l'homme de la situation ! Un certain souverain, dirigeant des terres au-delà de Yuki no Kuni, craignait un coup d'état. Nous devions enquêter et arrêter ce dernier, ou en tuer les commanditaires avant qu'il ait lieu. Facile. Du moins c'était ce que je pensais. Je me disais qu'avec une mission de ce calibre on serait une équipe de cinq à bosser dessus, mais non. Nous n'étions que deux. Mais lorsque j'entendis le nom de mon coéquipier, mon coude s'ébranla et mon menton rencontra le bord de la table. Le Mizukage ?! En mission avec moi ?! Oh my god...Certes je le connaissais déjà, il m'avait même appris quelques techniques, j'allais faire à présent équipe avec lui pour une des missions les plus périlleuses que j'avais eu à faire dans ma carrière. La plus importante pour le moment étant de rang A, celle-là était de rang S. Autant dire qu'il ne fallait pas que je déconne, mais alors vraiment pas.
« Bon et bien j'accepte la mission. Je supposes que tout ceci doit rester le plus discret possible ? Je vais de ce pas à Tetsu. »
J'avais l'ordre de mission ainsi qu'un des plus grands ninjas de ce monde en guise d'équipier. What else ? Tout en préparant mes affaires je lisais le parchemin pour en apprendre un peu plus. Le truc qui allait vraiment me faire chier c'était le trajet. Il y en avait pour des jours de marches. Pire encore, on allait être avec des samouraïs ! Autant je respectais leur maniement de l'épée, qui était un des meilleurs si ce n'était le meilleur dans le monde ninja, autant la voie du Bushido ou je ne sais trop quoi je n'y comprenais rien du tout. Je savais être loyal durant un combat, là ça dépassait l'entendement. Des actes qui pourraient être insignifiants dans notre voie pouvaient avoir de très lourdes conséquences à Tetsu. En plus de devoir chercher les commanditaires et les tuer, il fallait tout faire comme les samouraïs - sauf combattre au katana, faut pas déconner non plus -.
(Ellipse narrative)
C'était ainsi que je me trouvais embarquer dans cette putain d'histoire. Je ne pouvais pas tellement contester puisque c'était moi qui avait accepté. C'était l'opportunité pour se faire connaître parmi la haute sphère du village. Je n'allais pas non plus faire de la lèche, mais si je pouvais faire bonne impression durant cette mission ça pourrait être favorable à mon statut. J'étais certes Jônin, ce qui était déjà très bien, j'en voulais toujours plus. En plus Shinichi-sama savait à peu près ce que je valais. Enfin, ce que je valais il y avait quelques mois, voire années. Cela faisait un petit moment que je ne l'avais pas vu, j'étais encore Chônin à ce moment là si je me rappelais bien. Il pourrait voir à quel point j'avais changé, et en bien. Le trajet jusqu'à Tetsu fut fichtrement long. Des jours de marches, parfois à dormir dans des fermes crades et à bouffer ce qui ressemblait plus à de la merde en bouillie qu'à de la nourriture. Mais voila, on était arrivé. Après l'effort, le réconfort. Et ben non, pas cette fois. On se faisait encore baiser. Il fallait travailler. Et oui, on déconnait pas à Kiri. Une mission c'était une mission. Pas de repos pour les braves. A peine arrivé il fallait déjà entrer dans le feu de l'action, faire des recherches et tout le bordel. Mais d'abord je pensais qu'il était mieux de rencontrer le souverain en personne pour en savoir un peu plus et avoir des informations sur des gens qu'il soupçonnerait ou qui pourraient lui vouloir du mal.
« Shinichi-sama, je proposes qu'on aille voir le souverain pour en savoir un peu plus. Qu'en dîtes-vous ? »
A côté de lui j'étais vraiment un insecte, et peut-être que mon avis il s'en ficherait complètement. Mais autant tenter le coup, après tout il n'était pas si antipathique que ça. Il était même plutôt sympa, alors il n'y avait pas à s'en faire. Enfin, j'espérais...
Comme toujours, j’ai du boulot. Cette fois-ci c’est une mission de rang S avec un dénommé Kyoji. Je dis « un dénommé » même si en réalité, je connais déjà ce shinobi. Je l’ai entraîné à plusieurs reprises alors qu’il n’était qu’un chûnin. Vraisemblablement, depuis le temps, il a reçu quelques promotions et est devenu jonin de la brume. Un grade qui sied bien mieux à ses compétences d’après moi. Espérons qu’ensemble nous soyons capables de faire du bon boulot. L’enjeu est en effet de taille. D’après ce que j’ai pu lire, il y a une histoire de conspiration, de souverain en danger, le tout dans un décor qui n’est pas inconnu : Tetsu no Kuni. J’ai vécu quelques mois là-bas en raison d’une mission de rang B – qui consistait à gagner un tournoi à l’épée – et je suis donc en quelque sorte assez attaché à ce pays et à ces habitants. Les banalités administratives réglées, je peux me concentrer sur ma mission et aller au pays du fer. Le voyage est long et éprouvant physiquement mais rien d’imprévu ne s’est produit. Les éléments ne se sont pas déchaînés et nous arrivons sains et saufs au pays du fer. A partir de maintenant, c’est du sérieux. D’accoutumé, je fais le gosse en mission mais cette fois-ci, ce ne sera pas le cas. Bien que cela soit contre ma nature, je vais faire preuve d’un sérieux exemplaire. On ne badine pas avec une mission de rang S, question de principe. La vie d’un homme d’état est peut-être menacée et si nous échouons, nous – et donc le village de Kiri dans son entièreté – passerons pour des incompétents notoires.
Arrivés à bon port, notre duo est confronté à ce qui est selon moi l’étape la plus difficile d’une mission de ce genre. Je veux bien entendu parler du choix quant à notre point de départ. Nous sommes censés enquêter mais par où aller ? Il y a tant de possibilités que c’en est difficile de choisir. Toutes les solutions semblent bonnes mais indéniablement, certaines seront meilleures que d’autres au final. Aller se renseigner dans un bar peut à première vue est une très bonne idée mais qui sait ; peut-être qu’au final cela sera juste une perte de temps. Sachant de plus que le temps, c’est typiquement ce dont on manque dans ce genre de travail, vous devinez bien que notre position est délicate. Surtout la mienne en vérité. Effectivement, c’est moi le chef c’est donc à moi d’assumer ces responsabilités. Fort heureusement, Kyoji vient à ma rescousse et propose quelque chose. Pourquoi ne pas aller voir le souverain, demande-t-il.
« En voilà une bonne idée. Allons donc faire comme tu as dit. »
Si cette visite chez le chef d’état ne mène à rien, ce sera la faute de Kyoji et non la mienne. Oui, je sais, je choisis là la solution de facilité mais que voulez-vous. Notre duo s’en va donc en direction de ce qui doit être la demeure du souverain. A noter que cette dernière est facilement reconnaissable. Il suffit de chercher la plus grande bâtisse en taille et la plus riche en décoration. Sur le chemin, je garde les yeux grands ouverts. Sait-on jamais, quelque chose peut peut-être se produire. Bien qu’il ne fasse pas encore nuit – pour information, il est à peu près dix-huit heure trente –, il y a peut-être des manants malintentionnés qui rôdent et qui ont quelque chose à voir avec notre mission. Cela paraît invraisemblable mais on n’est jamais trop prudent. Alors que nous sommes à mi-chemin j’entends, au détour d’une ruelle mal éclairée, quelques bruits. Je rêve ou bien la providence est-elle de mon côté ? C’est uniquement après m’être frotté les yeux que j’ai eu la réponse à cette question : non. Ce son n’est pas le fruit d’une pensée inconsciente. Je ne sais pas ce que c’est mais cela a attisé ma curiosité.
« On a bien entendu la même chose, n’est-ce pas ?
Avais-je chuchoté à mon comparse tout en bougeant les lèvres le moins possible. » Il s’agit là bien entendu d’une question rhétorique. Comme dit précédemment, je sais que mes sens ne m’ont pas trompé. D’un signe de tête, je fais comprendre au shinobi de la brume que nous allons tenter d’appréhender l’homme nous épiant. Pour ce faire, je dégaine mon sabre à grande vitesse et me rue vers quelques tonneaux entreposés là. C’est d’après moi de là que venaient les bruits. Et c’est en effet là que se cache l’homme mystère. Avant l’impact, une ombre a jailli de cet endroit pour s’enfuir. Il s’agit sans nul doute de notre suspect. Ce dernier tente de se faire la malle en empruntant une voie aérienne – celle des toîts – mais ça ne se passera pas comme ça.
« Kyoji ! »
En interpellant le jonin de la sorte, je pense que mon ordre est clair : étant le plus proche et au vu de ses dons sensoriels, c’est à lui que revient la tâche de le poursuivre et de, si possible, le capturer. L’arrestation de cet énergumène peut nous aider dans notre enquête, j’en suis intimement convaincu.
Dernière édition par Kitase Shinichi le Dim 7 Avr 2013 - 15:22, édité 1 fois
Une bonne idée ? Finalement ma proposition fut acceptée sans que je n'eus besoin de l'appuyer plus longuement. Il devait avoir surement pensé à la même chose. Le souverain était le point de départ de l'enquête. C'était de lui qu'émanait la requête, c'était lui que des gens voulaient renverser. Il aurait des hypothèses sur les commanditaires, des personnes qui le détestaient ou des trucs dans le genre. C'était mieux que de partir dans la rue et chercher des indices on ne savait où. Surtout que cela prendrait trop de temps. Alors autant commencer par le début et ne pas se casser la tête. Ainsi, nous prirent la route de la demeure du souverain de cet endroit. Même si nous n'étions pas du coin ce n'était pas difficile de devenir où elle se trouvait. C'était une putain de grande bâtisse avec des décorations plus grandes les unes que les autres. Il en faisait pas un peu trop celui-là ? J'me demandais ce que cela allait être à l'intérieur de la maison. Encore plus de décorations, et le mec devait se balader avec un collier d'or et plein de bagues. Bling-bling ta vu ! Enfin, je ne faisais qu'imaginer. Mais si on voulait faire un coup d'état c'était surement pour son argent et le pouvoir. Après tout il ne faisait peut-être pas bien son métier. Mais nous n'étions pas ici pour ça. Nous devions juste trouver les commanditaires et les tuer, rien de plus. Notre mission s'arrêtait à ça.
Le soleil commençait à se coucher en plus. Il n'allait pas tarder à faire nuit. Il fallait se dépêcher d'aller voir le souverain. On pourrait commencer l'enquête avant de se coucher, si jamais on allait dormir. Cela encore ce n'était pas sûr. Avec les enquêtes on ne savait jamais ce qu'il pouvait se passer, ni même ce qu'il en retournait dès le premier coup d’œil. Il fallait un travail long et fastidieux. J'ai dis long et fastidieux ? En faite non. La chance devait être avec nous. Peut-être que les Dieux ne voulaient pas qu'on perde notre temps ici ? Un bruit suspect. Dès que je l'eus entendu mes dons sensoriels s'activèrent. Il y avait bel et bien une personne non loin de nous. Et elle semblait nous observer. Shinichi me demanda si j'avais entendu. Je n'avais même pas besoin de lui répondre à vrai dire. Cela n'allait servir à rien car dans tout les cas il foncerait sur l'homme. Il sortit même son katana, le grand jeu ! Mais l'espion échappa à la vigilance du Mizukage en empruntant la voie aérienne.
« T'inquiète, j'ai ! »
Aussitôt dit, aussitôt fait. J'activais un boost de vitesse à base de Fûton pour aller plus vite. Je le rattrapais facilement, en même temps il ne pouvait pas m'échapper. Maintenant que j'avais sentis son chakra je pouvais le reconnaître dans toute la zone d'action de ma technique. Une fois que je l'eus rattrapé, un échange de coup eut lieu. Il tenta de me frapper mais j'esquivais en me baissant et en lui portant un coup de genou dans le ventre. Il profita du fait que je sois près de lui pour me porter un petit coup au menton. A vrai dire cela ne m'avait pas fait grand chose. Il retenta le même coup. Grande erreur. Ma main était un peu trop près et je réussis à attraper son poing. S'en était finis. De la glace commençait à entourer son poignet. Il tenta de se débattre à l'aide de son autre bras mais je l’agrippais aussi. Maintenant ses deux mains étaient liées avec de la glace, il ne pouvait plus s'en servir. Il venait de goûter aux pouvoirs des Samuis. L'attrapant par le col je le ramenais vers le Mizukage tout en lui posant des questions :
« Alors, tu va me dire qui tu es et pourquoi tu nous observais. Avec un peu de chance tu va éviter la torture. »
« Mais ce n'est pas ce que vous croyez ! Je ne suis pas contre vous ! »
« Ouais c'est ça et moi je suis le Mizukage et l'hôte de Kyuubi. Si tu parles maintenant tu éviteras le pire. »
« Puisque je vous dis que je suis de votre côté ! »
« Me prend pas pour un pigeon. Cela se serait si tu étais de notre côté quand même, je te connais même pas ! »
« Mais... »
Le coup partit tout seul. Il me gavait un peu, je n'avais plus envie de l'entendre parler. Shinichi-sama devait avoir entendu les réponses du fuyard. J'avais ma petite idée. On n'allait pas le torturer, du moins pour le moment. Puisque nous devions aller voir le souverain autant y aller avec cet énergumène. Le chef pourrait peut-être nous éclairer sur son identité. Peut-être même qu'on avait déjà résolu une partie de l'enquête, easy ! On venait d'arriver et on avait déjà une piste. Un peu trop facile quand même. Me tournant vers le Mizukage, je lui dis :
« Bon je propose qu'on aille voir le souverain avec celui-là. On verra ce qu'il en dit. Je supposes que je vais devoir le porter...»
C'était ainsi que nous allions rendre une petite visite au souverain tout en étant accompagné de ce prisonnier. Une fois là-bas je ne dis pas grand chose. Il y avait un Mizukage et un souverain. Le dialogue allait être entre eux deux, et pas un vulgaire Jônin comme moi.
Comme un receveur au base-ball, le jonin s’écrie : « j’ai » puis, sans plus attendre, fonce vers le fuyard afin de le neutraliser. De mon côté, je suis le garçon à la chevelure argenté et me tiens prêt à agir au cas où. Sait-on jamais, on aura peut-être besoin de moi. Très vite, je me rends compte que le Samui gère très bien l’affaire sans moi. Les articulations de notre cible sont gelées et il est dorénavant impossible pour lui de se faire la malle d’une quelque façon que ce soit. Comme pour se justifier de nous avoir espionné, l’inconnu se met à déblatérer des absurdités. Paraît-il qu’il est avec nous, qu’il ne nous veut pas de mal et j’en passe. En ce qui me concerne, je n’en crois pas un mot et je sais qu’il en est de même pour Kyoji toutefois nous allons vérifier ses dires auprès du chef d’état. Nous comptions quoiqu’il arrive nous rendre à sa demeure alors bon … Avec un peu de chance, le souverain reconnaîtra en cet inconnu un ancien rival, un ennemi de longue date ou je ne sais trop quoi encore. Ainsi, nous aurons terminé notre mission, ce qui fera de cette dernière, la mission de rang S la plus vite exécutée de l’histoire. Je rêve dites-vous ? C’est fort probable en effet. Cela se saurait si les missions de ce genre étaient aussi simples à remplir. Malheureusement pour notre duo, l’expérience prouve que les ordres de haut rang – c’est-à-dire de rang A et S – sont toujours de véritables casse-têtes. Au risque de vous raconter ma vie, ma dernière mission de ce genre m’avait pompé une semaine entière de ma vie. Non, vous ne rêvez pas, une semaine pour infiltrer une île maudite, dénicher des informations et faire avorter une tentative de rébellion… Et dire que ce n’était « qu’une » rang A. J’ai presque envie de pleurer en y repensant. Autant donc vous dire que malgré les apparences, nous ne sommes pas prêts d’en avoir terminé avec cette enquête et, plus généralement, cette mission.
Il est environ vingt heure et il fait sombre lorsque nous arrivons dans la baraque du chef d'état. Nous toquons afin de faire état de notre présence et très vite, nous obtenons une audience avec notre commanditaire. Comme dans tout entretien de ce type, nous commençons par nous lancer quelques banalités. En bref, nous nous saluons et nous demandons comment vont les affaires de l'état. Tout ceci est un tantinet ridicule puisque lui comme moi sommes au courant de ce qui se passe à Kiri comme à Tetsu – vive les informateurs – mais cela fait toujours bonne figure de parler de tout et de rien pour ouvrir la discussion. Puis, Kyoji qui portait l'inconnu durant tout le trajet pose notre suspect numéro un à terre. Pas peu fier de notre prise, j'en viens aux faits et ouvre ce qui peut être considéré comme la « vraie » discussion.
« Nous avons mis la main sur cet homme à notre arrivée. Il nous épiait et avait un comportement suspect.
▬ Shinichi ! C'est toi ? » Euh … Oui c'est moi mais où est le rapport ? Pourquoi m'interpelle-t-il ? C'est un peu perdu je regarde successivement Kyoji puis l'espion. Ce dernier ne tarde pas à répondre à l'appel du souverain via un :
« Oui maître, c'est moi. »
Comprenant que le suspect arrêté n'avait pas menti, je tourne brièvement la tête vers mon partenaire de mission puis lui indique de libérer cet homme. Pour cela, je n'ai pas besoin de parler, ma tête exprime à elle seule tout mon désarroi. Il suffit en effet de voir la moue qui s'est peinte sur mon visage pour comprendre à quel point je suis mal à l'aise. Nous avons vraisemblablement fait une bourde en arrêtant ce Shinichi – à noter qu'il a le même prénom que moi, ce qui est assez drôle – mais ne restons pas sur un échec, il faut retomber sur nos pattes.
« Veuillez l'excuser, il s'agit de Shinichi, un de mes plus précieux sujets. Il est capitaine de ma garde rapprochée et prend parfois des décisions hâtives. Il a probablement dû vouloir vous suivre pour vous aider dans votre quête. ▬ Soit, si vous le dites. »
Je pense que le mieux dans ce genre de situation est de vriller rapidement sur un autre sujet et de ne pas rester dans ce faux rythme établi par notre malencontreux quiproquo. Ainsi, j'essaie de passer à autre chose d'une manière peu habile, certes, mais pour le moins efficace.
« Si cet individu n'y est pour rien, auriez-vous une idée de qui pourrait vous en vouloir à vous et à votre gouvernement ?
▬ Aucune non. Il y a bien quelques familles de samouraïs ci et là qui pourraient convoiter mon trône mais rien de bien sérieux. Si vous estimez que ça peut être un bon point de départ pour votre enquête, alors allez voir ce qu'il en est mais à titre personnel, je ne pense pas que ça en vaille la peine. » Des clans désireux de mettre la main sur le pouvoir ? Hum. Ça peut être une bonne piste. À voir par la suite si oui ou non, elle est exploitable. Le souverain pense que ce n'est pas le cas mais il faut s'en assurer. Il serait en effet dommage que notre commendataire se fasse poignarder dans le dos par un chef de clan peu scrupuleux en qui il avait entièrement confiance. En attendant, je pense qu'il est temps pour nous d'aller à l'auberge. Je ne vous en fais pas part mais notre discussion ne s'est bien sûr pas résumé à ce qui a été écris plus haut. Cela-dit, le reste étant peu – voire pas – intéressant, je vous évite une lecture fastidieuse et dénuée d'intérêt. Dès lors que la discussion se termine, je fais volte-face et convie mon comparse à faire de même. Mais alors que nous sommes sur le point de partir, le souverain nous interpelle.
« Où allez-vous comme ça ? Nous vous avons fait installer des chambres en haut, vous resterez donc au palais ce soir. Demain Shinichi vous accompagnera où vous voudrez allez. Il est influant et connaît très bien la région, son aide vous sera précieuse j'en suis persuadé.
▬ Soit. » J'affiche un petit sourire hypocrite. Ça me plaît pas des masses de devoir me coltiner ce Shinichi mais si tel est la volonté de notre client, nous devons nous y résoudre. L'entretien terminé, nous montons dans nos chambres respectives. Demain sera une longue journée alors il faut nous coucher tôt.
La nuit se couchait peu à peu. Nous arrivions enfin à la demeure du souverain. A vrai dire il était temps parce que je commençais à en avoir marre de porter l'espion sur mon dos. J'étais pas un âne sur lequel on m'était des sacs de patates non plus. Je voulais bien le porter un peu, mais il fallait pas exagérer. C'était pour cela qu'une fois devant la porte je balançais l'homme que j'avais capturé par terre pour qu'il marche un peu. Mais je le tenais encore avec ma main pour ne pas qu'il se fasse la malle. On allait voir ce que le souverain allait en dire. S'il faisait parti du coup d'état, on aurait expédié cette mission de rang S vachement vite. Car s'il faisait parti de la rébellion il suffisait de le torturer un peu. Cela pourrait être assez marrant. On nous ouvrit la porte, et l'on pu obtenir une entrevue avec le commanditaire de la mission. Après quelques banalités la réelle discussion pouvait commencer. Si on était venu ici c'était pour une affaire importante après tout alors il ne fallait pas perdre de temps. Je fis alors rester tranquille l'homme qui nous espionnait pour que Shinichi-sama questionne le chef à son sujet. Mais à la surprise générale le patron des lieux s'exclama. Il connaissait le prénom du Mizukage ? En même temps, je ne voyais pas pourquoi il lui demandait si c'était bien lui. En même temps c'était lui qui avait appelé Kiri pour cette mission. Mais en tout cas ils se connaissaient. Et pourtant, Shinichi-sama me jette un regard des plus inquiets. Il ne sait pas ce qu'il se passe. Donc il ne connait pas le souverain ? Alors pourquoi l'interpellait-il ? Et là, l'espion lui répond. Oh bordel de merde...La putain de boulette...J'enlevais mes mains du haut de l'homme pour le relâcher. L'énorme quiproquo. Rien qu'à la tête de Shinichi, le Mizukage, je compris qu'il valait mieux que je le relâche. J'étais assez mal à l'aise car c'était moi qui l'avait capturé. Apparemment il était le chef de la garde rapprochée du souverain et il voulait simplement nous aider en nous suivant. Franchement, il aurait pu prévenir qu'on aurait un idiot dans nos pattes. Cela aurait éviter cette situation gênante et que j'use mon chakra pour rien. Certes ce n'était pas beaucoup mais tout de même. Le chef de Kiri changea brillamment de sujet pour en revenir à l'enquête. Apparemment il y avait plusieurs familles de samouraïs qui pourraient êtres suspectées même si le souverain pensait le contraire. Il valait mieux aller les voir pour explorer le plus de pistes possible.
« Si je peux me permettre, Monseigneur, il ne faut écarter aucune piste. Il ne faut prendre aucun risque. »
J'avais brièvement pris la parole. J'espérais que cela n'allait pas le mettre en rogne. Surtout avec l'histoire de son garde. Mais cela ne semblait pas l'énerver. Et puis Shinichi, mon coéquipier, devait penser pareil. Cela serait idiot d'écarter cette piste et qu'au final il se fasse tuer par un de ces chefs de clan. Autant ne rien écarter, même si cela prendrait du temps. Il fallait aussi se méfier de l'entourage du souverain. Car pour le tuer en toute discrétion il fallait par exemple s'introduire dans sa chambre en toute discrètement. Alors que nous allions partir pour aller dans une auberge le chef de l'état nous interpella. Des chambres ? Cool. On allait dormir dans un palace ce soir ! Après toutes ces auberges en piteux états sur la route, un peu de confort ne ferait vraiment pas de mal. Comme ça je pourrais garder un œil sur le souverain en plaçant la demeure sous ma technique de sensorialité. Si quelqu'un entrait dans sa chambre je le serrais.
La nuit fut assez courte. Je n'avais dormi que quelques heures. J'étais resté sur mes gardes mais la fatigue eut raison de moi lorsque je vis que rien d'intéressant ne se passait. Je me levais donc pour retrouver le Mizukage. Une longue journée nous attendait. On devait aller voir tout ces chefs de clan pour en apprendre un peu plus. Cela allait être long et fastidieux mais il fallait le faire. Avant de porter des accusations hâtives, comme avec le garde, il fallait mener l'enquête.
« Salut Shinichi-sama. Ce que je propose c'est qu'on se sépare pour aller voir les autres chefs de clan. Au moins ça ira plus vite. On se retrouve ici plus tard ? »
Une fois que nous étions d'accord je pus partir du palace pour aller voir un des chefs de clan. Le garde que j'avais capturé la veille n'était pas venu avec moi. Il irait surement avec Shinichi. Drôle de coïncidence. J'en rigolais même. Mais il fallait que je retrouve mon sérieux pour ne pas perdre ma crédibilité fasse à la personne que j'allais voir. Encore une fois je pris mes précautions en gardant mes dons de senseurs éveillés. On n'était jamais trop méfiants. Tout le long du trajet je réfléchissais à ce que je pourrais lui dire. J'allais devoir prendre des initiatives puisque les deux Shinichi n'étaient pas avec moi. Mais il fallait que je me débrouille comme un grand après tout si on m'avait choisis pour cette mission c'était que l'on pensait que j'en étais capable. Une fois devant la demeure je frappais. Elle n'était pas trop gardé. Ce n'était pas un des chefs les plus influant mais justement parfois c'étaient les plus discrets qui orchestraient les plus grands coups d'états. Comme je l'avais dis il fallait étudier toutes les possibilités sans en écarter une seule car elle pourrait être la bonne. Un homme vêtu d'une armure m'ouvrit, un vrai samouraï quoi. Lorsque je lui donnais mon nom et mes requêtes il me laissa entrer. Il me conduit jusqu'à la salle principale où siégeait l'homme que je recherchais. Il avait une armure plus légère mais pas moins impressionnante tout comme le katana qui l'avait. M'agenouillant devant lui pour être bienséant, je commençais l'interrogatoire :
« Bonjour Monsieur Ikida. Je me nomme Samui Kyoji, et je suis ici pour vous poser quelques questions. Je mène une petite enquête, mais ne vous inquiétez pas rien qui peut voir nuire. »
« Enchanté cher Samui. Et bien, qu'on en finisse vite. J'ai des affaires à régler. »
« Pas de problèmes Monsieur. Vous êtes chef de votre clan depuis longtemps ? Vous connaissez bien le souverain actuel ? Vous pensez qu'il gère mal votre état ? »
« A vrai dire je suis chef de clan depuis aussi longtemps qu'il est souverain. C'est grâce à lui, indirectement, que j'ai été nommé chef. Je ne le connais pas personnellement, mais je respecte ses choix. Tant qu'ils ne tâchent pas l'honneur des samouraïs. »
« Bien. Une dernière question. Si jamais il advenait quelques choses au souverain, voudriez-vous être le nouveau ? Seriez-vous près à vous battre pour le trône ? »
« C'est une question idiote. Je ne suis pas le descendant du souverain. Il ne me léguera pas le pouvoir et si c'était le cas je n'accepterais pas. J'aiderais peut-être le clan que je pense le plus juste, ou je resterais de mon côté si on ne me dérange pas. Vous savez ma place actuelle me convient parfaitement, je n'aime guère avoir trop des responsabilités. »
Acquiesçant de la tête, je fis une révérence avant de le saluer. Je n'avais plus de questions, j'avais ce que je voulais. Mon intuition et mes dons de senseurs me disaient qu'il n'était pas coupable. Une piste d'écartée. Il n'oserait pas poignarder le souverain par derrière à cause de l'honneur des samouraïs. Il n'avait aucunes raisons de vouloir prendre le pouvoir et sa maison était plutôt modeste. Il avait de l'argent, certes moins que le chef d'état, mais assez pour ne pas vouloir lui prendre sa fortune. Je me trompais peut-être, mais ça m'étonnerait fortement. Maintenant que ceci était finis, je pouvais rejoindre Shinichi. Je n'aurais pas de mal à le retrouver grâce à ma sensorialité.
Tôt le matin, nous nous réveillons et nous rassemblons à un endroit bien spécifique. Kyoji fait une nouvelle fois preuve de bon sens et propose que nous nous séparions afin de rendre visite aux chefs de plusieurs grandes maisons. Comme dit précédemment, son idée est pleine de bon sens, si bien que j’acquiesce à sa proposition. Shinichi va venir avec moi et lui se rendra seul chez les Ikida. De notre côté, notre duo composé exclusivement de « Shinichi » ira voir du côté des Kamokawa. Cette grande famille de samouraïs a peut-être quelque chose à voir avec les rumeurs qui circulent. Si tel est le cas, nous le saurons bien assez tôt. Soit dit en passant, je trouve cela me chagrine de devoir enquêter sur ces familles réputées. J’ai vécu quelques temps à Tetsu no Kuni et je sais pertinemment que les gens ici sont bons. L’honneur est quelque chose qui leur tient à cœur et je ne vois aucun de ces grands hommes salir leur réputation en usant de stratagème aussi bas que faire circuler une rumeur. Malgré tout, le boulot c’est le boulot comme on dit chez moi. De fait, bien que cela ne me plaise guère, je me rends à la demeure des Kamokawa en compagnie du capitaine Shinichi. En cours de route, nous parlons de tout et de rien, de la pluie et du beau temps, de l’économie locale. Malgré ce premier contact abrupt, le courant passe plutôt bien entre nous deux. Il faut dire que nous avons le même nom et que cela aide, ah ah. Plus sérieusement, nous voilà arrivé à destination. On nous fait patienter quelques temps – il ne faut pas croire que nous pouvons obtenir une audience avec un homme d’une pareille importance en cinq secondes – puis enfin, l’héritier principal des Kamokawa pointe le bout de son nez. Il s’agit d’un homme grand et relativement mince. Au premier abord, on ne se doute pas qu’il s’agit d’un puissant guerrier. Ses mains sont blanches et paraissent toutes douces. De plus les lunettes du samouraï donnent à ce dernier un air savant qui ne correspond en rien à l’image commune que l’on a de ces redoutables bretteurs. L’opinion de la doxa pousse généralement la populace à voir un escrimeur comme quelqu’un de grand, de fort, d’opulent parfois, pas comme un maigrichon à lunettes et au teint pâle. Comme tout être civilisé, je me présente à mon interlocuteur et le salue dignement. Pour avoir été disciple d’un maître de dojo ici, je sais à quel point les codes ont de l’importance. Ne pas saluer un homme ici peut être considéré comme une offense et sachant que mon but n’est pas de me faire des ennemies, je me comporte du mieux que je le peux. Une fois les banalités échangées, j’en viens aux faits.
« Je suppose que vous savez pourquoi nous sommes venus ici ?
▬ Pas le moins du monde, non. Mais on m’a dit que vous aviez des choses importantes à me demander alors n’y allez pas par quatre chemins. ▬ Il y a des rumeurs en ville qui disent qu’un coup d’état se prépare. On ne sait pas si c’est fondé mais cela inquiète. Si c’est une blague elle est de mauvais goût. Savez-vous qui pourrait faire circuler de pareilles rumeurs ? Et plus important, qui peut en vouloir au chef de cette nation ? ▬ Si votre question est : « Suis-je le coupable », la réponse est non. Si votre question est : « Qui peut vouloir renverser le système en place » la réponse est personne. Notre pays n’a jamais été aussi prospère et les guerres de clan n’existent plus depuis bien longtemps. Il n’y a que dans les livres que l’on en voit dorénavant. La dernière guerre de ce type date d’il y a dix-neuf ans. Elle a opposé la famille au pouvoir actuellement et un petit clan plein d’ambition, les Sanada. Cette guerre d’influence n’a pas duré longtemps si vous voulez tout savoir. Aujourd’hui, personne ne tenterait un quelconque coup d’état, soyez-en sûrs. ▬ Hum. A cette époque qui avez-vous soutenu ? Les Sanada ou bien les Saede ? ▬ Ah ah. Bonne question, très pertinente mais malheureusement, nous étions neutres. A l’époque il n’y avait pas d’autorité clairement installée et personne ne pouvait légitimement prétendre à un pareil titre. Nous avons laissé le temps décider et il s’avère que le choix fut bon car encore aujourd’hui, nous vivons dans la prospérité. ▬ Donc si je comprends bien, maintenant les Saede sont légitimes. Si quelqu’un tente de bouleverser l’équilibre des choses, vous prendrez donc place aux côtés des dirigeants actuel c’est ça ? ▬ Tout à fait. Si un rat tente de bouleverser l’équilibre des choses comme vous le dites, je serais le premier à dégainer mon sabre pour l’envoyer dans l’autre monde. » Soudainement, le visage de l’homme se raffermit. Je ne sais pas s’il est honnête mais ses traits ont quelque chose d’intimidant. Il a beau ne pas avoir une carrure exceptionnelle, il fait autorité chez lui et dans le quartier, ça se voit et ça se comprend. Il se dégage de ce chef une aura impressionnante. Beaucoup pourraient voir en lui un futur chef d’état. Si ça se trouve, lui-même se voit en futur souverain de Tetsu no Kuni. Kamokawa San. C’est un nom que je vais mettre sur la liste des suspects car malgré ses mots, il a définitivement le bon profil pour être notre homme. Il est relativement jeune et peut donc être plein d’ambition et a une certaine prestance, ce qui lui permettra d’asseoir son autorité une fois les Saede éjecté du pouvoir. C’est sur cette note que notre entretien se termine. Shinichi et moi-même nous relevons et partons en direction du palais.
« Ce fut intéressant, non ?
▬ Très intéressant, oui. ▬ Tu penses qu’il peut être impliqué dans cette affaire. ▬ C’est possible. Je ne peux pas vous dire. Il y a tellement de monde que je soupçonne ces derniers temps … ▬ Comme ? ▬ Comme Saede Aoga. ▬ Saede ? Vous voulez dire … ▬ Oui. Le frère de Saede Seizo, le souverain actuel. » ▬ Hum intéressant… » Cette enquête commence a prendre une tournure bien singulière. Je pense que nous allons rendre visite à ce Saede Aoga. Mais avant cela, retrouvons Kyoji.
Les Ikida n'avaient rien à voir avec cette révolte, du moins s'il y en avait bien une ils n'en faisaient pas partis. La piste de ce clan était à exclure. Mes dons de senseurs m'avaient un peu aider. Je commençais à développer une technique pour lire dans le chakra de personnes assez faibles et repérer les perturbations qu'il pouvait y avoir lorsque qu'une personne mentait. Je n'en étais pas sûr, mais avec ça et les questions je pouvais à présent affirmer que ce n'était pas eux. Il fallait donc chercher autre chose à part si la visite des deux Shinichi aux Kamokawa avait été fructueuse. Pour cela je devais les retrouver et rien de plus facile pour un senseur comme moi. Je me posais quelques secondes pour me concentrer et examiner les chakras. Je n'avais pas trop de mal à savoir où il était. Je connaissais son « empreinte ». Cela ne me prit pas de temps pour le repérer et il était accompagné. En tout cas il était en mouvement. Soit c'était un gros fainéant et il n'était pas encore arrivé là-bas, soit il avait lui aussi finis. Je m'activais donc de le rejoindre dans la ville. Il ne me fallut que quelques minutes pour arriver à lui, ou plutôt eux. En effet pas facile de rattraper quelqu'un quand il part dans une autre direction. Heureusement que j'étais senseur sinon on aurait bien galérer à se retrouver. D'après ce que je savais il n'avait pas des dons de sensorialités. Si j'étais si utile lors des guerres c'était grâce à ça. Les senseurs vont toujours en première ligne pour repérer les ennemis. Mais passons, aujourd'hui nous étions sur une mission et pas des moindres. Nous devions faire le rapport de ce que nous avons obtenu jusqu'à présent.
« Bon, de mon côté ça n'a pas donné grand chose. Les Ikada ne sont pas le coup, j'en suis sûr. Et toi, les Kamokawa, t'en penses quoi ? »
Je pris le soin de regarder aux alentours au cas ou il y ait des espions ou un truc dans le genre. On n'était jamais trop sur nos gardes. Certes on avait déjà fait une boulette avec Shinichi, ça ne se reproduira pas une seconde fois. Surtout que maintenant on savait que ce bougre était de notre côté. Shinichi avait du en baver de rester avec lui. Je n'aimerais pas trop travailler avec quelqu'un qui portait le même prénom que moi. Le Mizukage m'exposa alors la situation. De son côté il avait quelques informations bien utiles. Certes les Ikada étaient rayés de la liste des suspects les Kamokawa, eux, y restaient. Mais le plus intéressant était à venir : le garde soupçonnait une personne en particulier : le frère du souverain actuel. Un certain Aoga Saede. Très intéressant. Nous devions mener notre petite enquête. Il ne fallait exclure aucune piste. Et même cela semblerait vraiment logique que le frère soit le responsable. Tout était une histoire d'argent. En plus si le souverain actuel mourrait, ses pouvoirs étaient ligués à son fils et non à son frère qui était plus à même de diriger de part son âge et son expérience. Il y avait de quoi être énervé et vouloir la mort du chef. Surtout que s'il y avait un coup d'état, il pourrait prendre le pouvoir par la force et ainsi se faire craindre par les autres clans. Mais cela ne serait pas loyal de la part d'un samouraï de poignarder son frère dans le dos. Soit il se foutait totalement du code, soit ce n'était pas lui. Pour le moment ce n'était qu'une hypothèse qu'avait fait l'autre fou que j'avais capturé la veille. Je ne savais même pas si je pouvais lui faire confiance mais il n'avait pas si tort que ça en suspectant cette personne là.
« Et ce frère, où on peut le trouver exactement ? Vous l'avez déjà questionné ? »
« A côté de la demeure du souverain. Je peux vous y conduire. Je ne lui ai encore jamais parlé, ce ne sont que des hypothèses...Mais ça semble probable. »
Acquiesçant de la tête, je lui demandais de nous mener à la demeure de ce Aoga. Cette fois-ci nous y allons tout les trois. Après tout on avait pas grand chose à faire à part voir les autres chefs de clan. Et dans un sens Aoga pouvait en quelques sortes en être un. Je suivais Shinichi, le garde. C'était notre guide et notre équipier pour cette mission. Le souverain nous l'avait collé aux basques et on ne pouvait pas faire autrement. Mais cela n'avait pas l'air d'être un si mauvais élément que ça puisque sa piste pouvait s'avérer bonne. Nous arrivions donc à la bâtisse du frère. Par rapport à celle du souverain il y avait une véritable différence de taille et surtout au niveau des décorations. C'était plutôt sobre, pas très grand. Cela faisait pâle figure à côté de l'autre. En effet, cet homme avait de quoi être jaloux. Si j'étais à sa place je serais un peu en rogne certes mais pas au point de faire un coup d'état. Il y avait vraiment des fous dans ce monde. Mais enfin bref, nous devions faire notre travail. Je frappais donc à la porte pour aller lui parler. Il n'y avait pas tellement de gardes ou d'escortes. A vrai dire à part être le frère du souverain il n'avait pas beaucoup de titres. Et donc il n'était pas aussi bien gardé que des chefs de clan. Ce n'était peut-être qu'une façade car pour un coup d'état il faut des hommes. Un paquet même, et expérimentés.
« Enchanté Mr.Saede. Voici mes deux collègues, Shinichi & Shinichi. Nous sommes ici pour vous poser quelques questions... »
Je laissais à Shinichi le soin de continuer cette conversation. J'allais me contenter d'observer les réactions. Après tout je ne savais pas trop quoi lui demander sans que cela ne le blesse ou qu'il se doute qu'on le soupçonne...
Je tente de retrouver Kyoji mais finalement, c’est bien lui qui nous trouve. Comme quoi, c’est utile d’être senseur, ah ah. Bref, trêve de plaisanteries et venons-en à l’essentiel. Chacun d’entre nous explique à l’autre ce qu’il a vu, entendu et ce qu’il pense de tout cela. La communication est une chose importante dans ce genre de mission. C’est même la clé de la réussite en règles générales. Pour cause, nous travaillons sur un éventuel coup d’état, ce n’est pas rien. Les suspects sont nombreux, les données à récolter aussi et tout n’est pas manichéen. Nous devons donc être sur la même longueur d’onde pour interpréter les choses du mieux que l’on peut. Là vraisemblablement, Kyoji a mis le doigt sur un truc. Les Ikada ne sont pas dans le coup. Je ne sais pas comment peut-il en être aussi certain mais soit. Je lui fais confiance. De mon côté, je lui fais part de mes observations à propos des Kamokawa. J’ai un étrange pressentiment les concernant. De là à dire qu’ils sont coupables, je n’en sais bigrement rien mais peut-on raisonnablement croire qu’ils sont innocents ? … Qu’en sais-je. En toute honnêteté, c’est comme qui dirait du cinquante cinquante. Il y a des chances pour qu’ils soient dans le coup et des chances pour qu’ils ne le soient pas. Puis, après avoir parlé du cas Kamokawa, je lâche ce que je considère comme « une bombe » : et si c’était le frère du chef d’état en personne le coupable ? Je sais, cela paraît invraisemblable dans un premier temps, néanmoins dans un second, ça n’a rien d’idiot. Ça devient même probable. Ce n’est peut-être pas la piste la plus sérieuse qu’il nous ait été donné de suite mais tout de même, cela mérite qu’on y prête attention. Et figurez-vous que c’est justement ce que nous allons faire ; y prêter attention. Kyoji pose quelques questions à mon homonyme puis après avoir réglé quelques petits détails, nous nous rendons chez notre suspect. En bon petit shinobi Kyoji fait les présentations puis s’efface discrètement pour me laisser parler. L’interrogatoire n’est ni mon exercice préféré ni celui dans lequel j’excelle mais nous allons faire avec. Il faut bien que quelqu’un s’attelle à la tâche et je sens que ce quelqu’un doit être moi; Kitase Shinichi, noble lutin de Kiri.
« En effet, nous avons des choses à vous demander et comme vous vous en doutez, c’est en rapport avec l’affaire que nous traitons actuellement. Tout d’abord soupçonnez-vous quelqu’une, une personne ou une famille dans cette histoire ? ▬ Personne. »
Et là, il poursuit avec toute une tirade selon quoi, la politique de son frère a amené la prospérité et compagnie. En gros, il nous explique que personne ne pourrait lui vouloir du mal et que tous les principaux clans susceptible de lui faire de l’ombre sont de son côté. Bref, il ressort à peu de choses près la même chose que celle du Kamokawa. A croire qu’ils se sont concertés avant d’être interrogés … Ou bien que tout le monde pense la même chose, ce qui est bien plus probable. Cela-dit, il y a forcément un coupable, ou en tout cas, quelqu’un qui a fait diffuser ces rumeurs. Il ne peut en être autrement. Et je dois m’assurer que cette personne, ce n’est pas Saede Aoga. Ayant perdu le fil de la conversation, j’essaie tant bien que mal de reprendre les choses en main :
« Bien. D’accord, j’ai compris. Vous ne savez pas qui peut vouloir du mal à votre frère. Mais dites-nous si vous étiez à sa place, qui soupçonneriez-vous ? ▬ Beaucoup de monde. On n’est jamais sûr de savoir ce que pensent vraiment les gens. Les apparences sont trompeuses vous savez. Je me méfierai de tout le monde, y compris de mes plus fidèles serviteurs et de ma propre famille. ▬ Je vois. Donc vous vous méfierez de votre frère entre-autre ? ▬ Entre-autre, oui. Je serais suspect au même titre que tous les autres. ▬ Mais vous n’êtes pas coupable bien entendu. Nous le savons tous les deux. ▬ Bien entendu comme vous dites. J’apprécie mon frère et jamais je ne pourrai porter atteinte à son intégrité. »
Il me jette un regard noir depuis quelques secondes. Il a compris là où je voulais en venir et cela ne lui a pas plu je pense. L’ambiance est électrique et je crois que nous ferions mieux de nous en aller, tous, avant qu’il ne le prenne vraiment mal. Le vieux bougre est outré et l’insulter plus longuement dans sa propre demeure n’est pas chose conseillé. Poursuive l’entretien est une idée fumeuse. En vérité, c’est même un coup à finir ça en duel sur la place publique. Sachant que là n’est pas mon attention, je salue la Saede et dispose. En sortant, je reste silencieux quant à mon ressentiment. Shinichi s’en va car en sa qualité de capitaine, il a vraisemblablement des choses à faire et nous laisse seul, Kyoji et moi. Maintenant que nous sommes entre Kirijin, je peux donner à mon camarade mon impression sur ce fameux Aogo.
« Je crois qu’on va essayer d’en apprendre plus sur ce Aogo. Je suis prêt à parier qu’il est dans le coup. »
Cinq cent ryos que le bougre nous cache des choses et est le grand méchant de l’histoire. En tout cas, il nous faut des infos sur lui. Peut-être devrions-nous le suivre ou bien aller voir son frère afin de lui parler un peu de nos pressentiments et des personnes que nous suspectons.
Dernière édition par Kitase Shinichi le Lun 15 Avr 2013 - 11:20, édité 1 fois
Le calme total. Je venais de faire les présentations, et il y eut un blanc assez pesant. Shinichi, le noble Lutin, ne devait pas trop avoir envie de faire l'interrogatoire lui aussi tandis que le frère n'était pas vraiment emballé depuis que j'avais évoqué des questions. Mais le début de la discussion pointa le bout de son nez. Un petit discours de Shinichi, qui n'avait reçu qu'un seul mot en guise de réponse : "Personne". Et bien dîtes donc, il était bavard et précis ce garçon. Grâce à ça, on avait faillis résoudre l'affaire...Zut dommage qu'il n'ait pas dit un autre mot ! Bref, on eut droit à un putain de charabia sur la paix qu'avait apporté le frère de l'interrogé. Et bien si j'en croyais tout ce qu'il disait, ce souverain était la personne la plus généreuse, courageuse, et prospère que le pays avait connue. Le reste, ce ne fut que du blabla inutile. Il voulait nous faire croire qu'il aimait son frère et que ce dernier était le meilleur des souverains. Je n'en croyais pas un seul mot. Cela sonnait si faux. Ses mensonges étaient aussi visible qu'un putain d'éléphant rose dans une maison de retraite.
Mais ce fut plus intéressant quand Shinichi se mit à le cuisiner. D'après lui, il soupçonnerait même sa famille s'il était dans cette situation. Parfois puisqu'on le soupçonnait. Il avait compris la raison de notre visite et il ne semblait pas trop l'apprécier. Et quand Shinichi aborda ce fait, il devint rouge de colère. Je crus même que la veine sur son front allait exploser. D'ailleurs, ça me fit rire. Mais étant accoudé dans mon coin, il ne devait pas trop voir mon visage et surtout l'expression qu'il avait actuellement. Heureusement pour moi, car il était près à nous décapiter. Shini'-sama eut droit à un regard noir, ce qui signifiait qu'il valait mieux qu'on parte d'ici. Nous partions donc de ce bâtiment avant qu'il ne se passe un malheur. Non pas que je craignais pour nos vies, mais s'il nous attaquait il finirait étaler un peu partout sur son espèce de trône et sur les murs.
Le garde que nous avait confié le souverain partit. Surement quelques choses à faire, après tout il devait avoir des responsabilités. C'était mieux comme ça, on allait pouvoir parler librement. Après tout nous étions les ninjas a qui ont avait confié cette mission. Il aborda alors le sujet d'Aogo. Moi aussi, je ne le voyais pas d'un bon œil. Il n'était notre suspect numéro 1, et qui sait même le véritable commanditaire du coup d'état.
« Exact. Quand il parlait de son frère, ça sonnait faux. Je ne peux m'empêcher de croire qu'il est mouillé dans cette affaire. Je pense que je vais le traquer. Cela ne sera pas un problème. Si tu veux venir, ou essayer d'en apprendre plus de ton côté sur lui ou sur d'autres suspects, fait comme tu veux. Mais si tu viens avec moi, fais toi le plus discret possible. »
En effet, pour une traque il fallait être discret et furtif. Ce n'était pas un problème pour moi, mais pour une personne avec le charisme et la carrure d'un noble Lutin, pas moyen de passer inaperçu. Enfin, il faisait ce qu'il voulait. Mais s'il venait il ne devait pas nous mettre en danger. Déjà que le Saede était énervé, s'il apprenait qu'on l'épuiait il péterait littéralement un câble. Après la réponse du Mizukage, je m'attelais à la tâche. Je ne devais pas perdre de temps. Le frère bougeait déjà. Où il allait ? J'allais bientôt le savoir puisque je l'avais rattrapé. J'étais sur les toits, impossible de me voir. Mon chakra était camouflé, en revanche je sentais très clairement celui du frangin du souverain et de ses gardes. Il n'était pas seul. Accompagné de deux gorilles samouraïs. Et ils venaient d'entrer dans un entrepôt. Alors là, s'il n'était pas suspect je voudrais bien me faire lapider sur la place publique de Kiri. Je réussis à me glisser dans le bâtiment en toute discrétion. Vive les usines désaffectées et leurs carreaux pétées. En tout cas, c'était pas net du tout. Le gars parlait avec un homme qui n'avait pas vraiment l'air sympathique. Habits noir, un cortège de gardes, un cigare à ma bouche. Le véritable cliché du mafieux. Je ne pouvais pas attendre ce qu'ils disaient mais là, le Saede avait vraiment sa place dans la liste des suspects. Maintenant j'avais un énorme problème. Suivre le mafieux pour savoir s'il était louche ou non, ou suivre le frère du souverain...J'attendis un peu, et quand je vis que l'homme reprenait la route de ses appartements, je prenais en chasse le mafieux. Aller voir une personne louche après un interrogatoire, c'était pas normal du tout.
J'avais envoyé un clone faire un rapport à Shinichi. Clone de glace bien sûr. Je le prévenais que j'avais trouvé quelques choses et que je filais une autre personne. D'ailleurs s'il avait de nouvelles informations il n'avait qu'à les donner à mon clone. Mais la piste que je suivais était énorme. Le mafieux entra dans une maison. Je ne pouvais en voir plus, il y avait pas mal de gardes autour de la baraque. Il valait mieux attendre, et là j'aurais toutes les réponses...
Kyoji est d'accord avec moi, Aogo est suspect. Pour en savoir plus, il propose carrément de le suivre. Euh... C'est dangereux, très dangereux même. De plus, c'est peut-être un peu hâtif. On devrait peut-être attendre un peu avant d'enquêter sur lui, là il risque de se douter de quelque chose. Mais d'un autre côté une filature peut nous apprendre bien des choses. C'est donc un risque à prendre. Le Samui me demande si je souhaite le suivre, je refuse son offre. N'étant pas un expert en matière de discrétion, je préfère m'abstenir. Par ailleurs, j'ai autre chose à faire. Je laisse donc mon camarade seul, comme un grand. C'est un jonin après tout, je n'ai donc pas besoin de rester à ses côtés. Si ça se gâte pour lui alors il devrait pouvoir s'en sortir seul.
De mon côté, je vais converser un peu avec notre client afin savoir ce qu'il pense des quelques soupçons que nous avons. C'est lui la cible de ce coup d'état et ce n'est pas un homme né de la dernière pluie. Je suis sûr qu'au fond, il a quelques idées concernant l'identité de celui qui est derrière ces rumeurs. Si ce n'est pas le cas, je suppose qu'il peut au moins avoir une piste, un avis quelconque, n'importe quoi qui puisse nous mettre sur la voie. Puis une fois la discussion avec le souverain terminée, j'irai peut-être faire un tour en ville afin d'interroger des passants ou des commerçants. Il ne faut pas oublier que tout ça n'est qu'une rumeur. Si ça se trouve, cette dite rumeur n'est dû qu'à une blague de mauvais goût lancée dans un petit bistro par un soûlard du coin... Remarquez, c'est un peu gros... Je doute que ce ne soit que ça. Pour que ça vienne aux oreilles du souverain en personne et pour que cela l'inquiète à ce point, il doit y avoir quelque chose en plus. M'enfin. Je me dirige vers le palais et arrive, après quelques minutes de marche, au niveau de celui-ci. Là je demande aux gardes de m'obtenir une séance avec mon client. D'après les sentinelles l'attente sera un peu longue mais je pourrai rencontrer le souverain malgré tout. Cool, me suis-je dis sur le coup. Je m'assieds et patiente quelques minutes. Une femme vient alors me voir, me disant que le haut dirigeant de Tetsu est en réunion. Il sera ainsi disponible d'ici une à deux heures.
« Ouille... »
C'est un véritable coup de massue. J'ai la flemme d'attendre. Certes je suis quelqu'un de patient mais il ne faut pas pousser. Je vais donc changer de programme. Je voulais voir le souverain puis aller en ville ? Et bah on va faire l'inverse. Au final, ça ne change rien. Le résultat des courses sera le même. Moi, Kitase Shinichi, je suis reparti pour un tour. Youhou. Allez, direction la place centrale. Attention ce qui va suivre relève du miracle. Trois, deux, un : Boom. Par la magie de la narration me voilà arrivé à destination. Je cause avec deux ou trois passants des rumeurs et leur demande ce qu'ils en pensent, s'ils y prêtent du crédit etc. Globalement, tout le monde est au courant, même les plus jeunes. Tous ont eu vent des bruits selon lesquelles un coup d'état pourrait avoir lieu. Cependant, aucun ne semble vraiment y croire. En outre quand je demande s'ils savent d'où provient cette rumeur, personne ne peut me répondre. Ce sont des on-dit, des ragots, des racontars en définitive. Je comprends vite que je ne tirerai rien de questions posées à la va-vite à des passants : Ils ne savent strictement rien. Procédons autrement. Au loin je vois une sorte de bar-restaurant traditionnel, je décide d'entrer dans cet établissement. Je doute que cela puisse servir mais il n'est pas interdit de croire aux miracles. Et puis, sachant qu'il me reste une heure à perdre ...
L'ambiance se veut chaleureuse et mélancolique. Des geishas chantent, la lumière du jour est cachée et seules quelques éclairages tamisés permettent d'user de sa vue. Je m'installe seul à une table et m'assied à même le sol. Très vite un serveur vient me voir. Ne dérogeant pas à mes habitudes, je commande un verre de lait - pour ceux qui ne sont pas au courant, je commande toujours un verre de lait. Avant que le serveur ne s'en aille, je lui tire discrètement la manche. Ce geste l'a interpellé, il me regarde alors d'un air inquisiteur. Histoire que peu nous entendent, je lui fais signe de s'approcher tout en lui montrant via ma main gauche quelques pièces d'or. Oui, l'expérience prouve que l'argent attire toujours les êtres humains, surtout les serveurs et autres barman.
« Dites. Je suppose que vous connaissez les rumeurs concernant un coup d'état ? »
Le regard du serveur se fait plus inquiet, ses yeux passent succinctement de mon visage à ma main où se trouve l'or. Il me demande alors qui suis-je. Afin de ne pas le paniquer, je lui explique pourquoi je suis là. Dans la foulée, je précise ma question. Aurait-il entendu des gens en parler au détour d'un service ? En supposant qu'ils vont agir, sait-il quand les détracteurs du souverains vont tenter de s'emparer du pouvoir ? A ces questions, il répond vaguement. Paraît-il qu'il aurait vu des hommes se réunir ici et en parler. Paraît-il aussi que les révolutionnaires sont nombreux.
Le bougre de serveur n'en sait pas plus. D'ailleurs il n'est même pas sûr de lui. Si ça se trouve, ces réunions n'avaient rien à voir avec le coup d'état. Quoiqu'il en soit, c'est suspect... Oh, c'est l'heure d'y aller. Ma séance avec le souverain va bientôt débuter. Je donne ces quelques pièces au serveur et lui prie de faire vite. Après avoir bu mon lait je m'en vais. En route, un clone de Kyoji m'intercepte et m'informe de bien des choses. J'en fais de même. Les choses s'emballent. L'étau se resserre, il faut faire vite.
Spoiler:
Prochain poste, je vois le souverain. Si tu avances beaucoup, je ferai un poste plus long après pour dire qu'on se retrouve et tout
Dernière édition par Kitase Shinichi le Mer 17 Avr 2013 - 13:11, édité 4 fois
Discrétion était le maître mot. J'étais figé, entrain d'observer le rassemblement qui se tenait sous mes yeux. J'étais tellement immobile, que je faillis m'endormir. Comment cela peut-il arriver lors d'une filature ? Tout simplement quand il ne se passait rien. Moi qui pensait avoir trouver une piste croustillante qui aurait pu m'apprendre plus et bien je m'étais fourré le doigt dans l’œil et bien profond. On aurait dit des mafieux, et bien non. Après tout on avait le droit d'avoir un cigare et un borsalino sans pour autant faire partie de la mafia. L'habit ne fait pas le moine comme on le dit. N'ayant donc plus rien à tirer de la traque de cet homme, je pouvais retrouver le frère du souverain. Après tout c'était le suspect le plus important dans cette affaire et l'avoir laissé était apparemment une grossière erreur, digne d'un débutant. Honte à moi ! Si Shinichi l'apprenait...Il se foutrait bien de ma gueule. Déjà que je devais lui rembourser un jardin, à cause d'un certain entraînement, s'il devait en plus se moquer de mes capacités ça ne le ferait pas. Je sortis donc du bâtiment en toute discrétion. Comment ? Ahah, vous ne le serez pas. La magie de l’ellipse narrative ! J'étais donc dans la rue, et je me devais de trouver le frère dans les minutes qui suivaient. Quelque chose d'important pourrait se passer. Pire encore, cette chose importante aurait pu se passer pendant que je ne le filais pas. Je devais donc accélérer la cadence. Ma sensorialité activée, je ne mis pas de temps à retrouver notre suspect numéro 1. Le bougre était retourné chez lui prendre un thé ! Les samouraïs, j'vous jure...
Mes paupières faillirent rester fermer, une nouvelle fois. C'était tellement ennuyant. Mais les choses devenaient intéressantes. Après avoir pris sa fameuse boisson, il sortit de ses appartements pour aller faire un tour je ne sais où. Mais je n'allais pas tarder à le découvrir. Encore une fois je le suivis sans me faire remarquer. Mon chakra était masqué il était donc impossible de me repérer de cette manière à part si on était un senseur expérimenté. Et vu que je restais dans leur angle mort ils ne pouvaient me voir. C'est alors qu'ils entrèrent dans la maison d'un chef de clan. C'était indiqué en gros à l'entrée : "Kamokawa". Oh putain...J'avais déjà entendu ce nom ! Cherchant où, je me rappelais que c'était le chef que Shinichi était allé voir plutôt dans la journée. Alors là deux suspects dans la même affaire, ensemble, cela sentait le coup fourré ! Et pas qu'un peu. Encore une fois je passais par le toit pour les épier. Je ne pouvais pas trop pénétrer dans le bâtiment. Quoique...Et si je me faufilait par une fenêtre ? Un peu tiré par les cheveux quand même...Mais ça pouvait toujours marcher. Je cherchais donc une fenêtre par laquelle on ne me verrait pas entrer. La bâtisse devait surement être gardé, mais ces samouraïs n'étaient pas tellement douer avec le chakra. Alors réussir à me repérer, pas facile.
Je venais donc de pénétrer dans la demeure des Kamokawa. Il y avait quelques gardes à l'escalier ce qui m'empêchait de descendre. Mais il y avait une sorte de rambarde dans une des chambres qui donnait une vie sur tout le salon. Mais avant que je n'entende un seul mot des bruits de pas se firent entendre. Je ressortais donc aussi vite que j'étais entré. Il n'y avait aucun moyen pour les observer ! Fait chier...Je ne savais pas ce qu'ils manigançaient. Et en plus notre suspect sortit du bâtiment. La seule chose que j'avais vu était leur rassemblement. Je n'avais pas de preuve plus concrète. Créant un nouveau clone, je l'envoyais dire ce message à Shinichi :
« Tu va pas me croire...Le frère vient de rendre visite aux chefs des Kamokawa ! A mon avis cette affaire va être bientôt résolue. Je continue de suivre le frère, on sait jamais. »
Cette fois-ci je n'allais pas faire la même erreur, je devais suivre le frère jusqu'au bout. Mais qu'est ce qu'il nous réservait encore ? J'espérais en savoir un peu plus sur sa rencontre avec les Kamokawa. Comme par exemple être sûr qu'il était le commanditaire de ce coup d'état. Cela serait bête de l'arrêter, voire le torturer, pour rien. Même si on avait pas mal de preuve contre lui. J'étais à peu près sûr qu'il était dans le coup. Il lui faudrait des arguments en béton armé pour me convaincre qu'il était innocent.
Ni d'une ni de deux, je me dirige vers le grand palais. Je suis un peu en avance comme toujours mais cela ne me dérange pas d'attendre deux ou trois minutes devant une porte. D'autant que durant ce temps d'attente, mon esprit cogite. Attention, je ne fais là aucune référence au cogito d'un certain philosophe français. Loin d'être aussi talentueux que lui, je reste modeste dans ma réflexion et tente simplement de faire des liens logiques entre les différents évènements, ce qui en soi n'est pas gagné. C'est difficile à expliquer mais je sens qu'il nous manque encore des indices. Des pistes n'ont pas été assez exploitées. Pourtant j'ai beau me mordiller les lèvres et user de mon esprit comme jamais, je ne vois rien. La lumière n'apparaît pas. Je peux faire des hypothèses, certes, mais elles ne valent rien à mon sens. Mes cellules grises sont sur le point de griller toutefois, fort heureusement, une femme arrive et me tire de mes pensées. C'est l'heure, dit-elle. Je me lève de mon siège puis avance dans la direction qu'elle m'indique. J'entre dans une pièce somptueuse faisant office de bureau pour le chef d'état. Je salue ce dernier comme il se doit, politesse oblige, puis entame la conversation. Comme toujours, je démarre doucement. Il est hors de question de commencer l’entretien par : "Salut, bonjour, on soupçonne votre frère d'être le chef d'orchestre de toute cette affaire !" Remarquez ce serait simple et efficace mais malheureusement, les choses ne fonctionnent pas ainsi. Je tourne donc autour du pot en lui expliquant que nous sommes allés voir plusieurs chefs de clan et bla bla bla et bla bla bla quand tout à coup, je décide de porter le coup qui fait mal.
« Nous avons aussi rendu visite à votre frère. Il nous a l'air suspect. Je ne sais pas ce que vous en pensez...
▬ Mon frère ? Impossible. ▬ Pourtant, j'ai bien peur qu'il soit dans le coup. Voyez vous, mon partenaire est actuellement en train de le suivre. Et non avons des indices compromettants son innocence. ▬ Impossible vous dis-je. ▬ Je vous assure que c'est le cas. De ce que Kyoji a vu, votre frère conspire contre vous. Il est possible que nous fassions fausse route et que nous ayons mal interpréter ce qu'il nous a été donné de voir mais quoiqu'il en soit, pour le moment, notre suspect principal, c'est lui. » Je m'arrête. Ma déclaration vient de jeter un froid. Ceci-dit, il est hors de question de s'arrêter là.
« Quel genre d'homme est votre frère et quelle relation entretenez-vous avec lui ?
▬ Hum. Aogo a toujours été quelqu'un de froid et de réservé. Il n'est pas très expressif et passe le plus clair de son temps à s'entraîner au sabre. Il excelle dans ce domaine d'ailleurs. C'est quelqu'un de discret mais d'incroyablement intelligent. » Je sens dans les paroles de mon interlocuteur que ce que je lui ai dit le travaille. Peut-être vient-il de se rendre compte en citant les qualités de son frère que ce dernier a le profil parfait ? Comme il le dit lui même Aogo est quelqu'un de discret, il a toujours vécu dans l'ombre du souverain. Par ailleurs, il est très bon combattant - ce qui est un plus non négligeable pour se faire respecter en tant que futur chef d'état - et par dessus est doté de facultés intellectuelles vraisemblablement supérieures à la moyenne. J'essaie de me mettre à sa place et je me dis qu'à titre personnel, cela ferait bien longtemps que je tenterai un truc contre mon frangin. Après tout, si ça peut me permettre de prendre le pouvoir ...
Je souris au dirigeant du pays et lui demande de ne pas s'inquiéter. Nous nous occuperons de lui. Ceci-dit, nous n'avons pas encore de preuves irréfutables. Si seulement le frérot pouvait passer à l'action... Quoiqu'il en soit, je sors du palais. J'ai mis en garde le souverain et j'ai bien vu à sa réaction que nous ne faisons pas fausse route. S'il est vrai que dans un premier temps, cela l'a surpris d'apprendre que son frère était dans le coup, cela lui est paru de plus en plus cohérent et probable par la suite. Oh ? Encore un clone de Kyoji ? Que me veut-il cette fois. J'écoute attentivement ses propos puis souris...
« Donc lui aussi est dans le coup ? »
Les masques tombent. Les coupables se montrent. Nul doute qu'ils vont bientôt agir. Peut-être devrais-je retourner voir le souverain pour lui dire que Kamokawa est lui aussi suspect désormais ? ... Non. Laissons le dans son ignorance. On se charge de tout. Ayant toujours le clone de Kyoji sous la main, je demande à ce dernier de ne pas trop tarder. Je veux le voir sous peu.
J'étais planté là, sur le toit, à regarder par la fenêtre. Et c'était d'un barbant...Après sa visite au chef des Kamokawa le suspect principal était rentré chez lui, pour faire une sieste. Autant vous dire qu'il ne se passait strictement rien. D'ailleurs, je ne savais pas pourquoi je restais. Peut-être parce qu'il suffisait que je bouge pour qu'un autre chef de clan vienne le voir en privé ? Sans façon, quitte à le filer autant bien faire les choses. Même si je devais rester dormir devant cette foutue fenêtre sans me faire remarquer. Je faillis avoir une attaque à un moment, en voyant un garde regarder en hauteur. En fait, il regardait juste les oiseaux. J'ai cru qu'il m'avait repéré. Depuis cet incident j'étais encore plus vigilent. Et je n'étais pas près de m'endormir, même si c'était d'un ennui mortel. Mais là, une personne vint me sauver de cette solitude...Moi ! Oui, mon clone était de retour ! Shinichi me l'avait envoyé, car je devais le retrouver dans nos appartements ou du moins devant le palais du souverain. Mon espionnage se terminait donc ici. Après tout j'avais récolté pas mal d'informations jusqu'à maintenant. Et même si j'étais près à mettre ma tente ici, c'était mieux de dormir dans un lit douillé. Dans la plus grande des discrétions, je quittais mon poste d'observation. Une fois assez loin, je pouvais adopter une allure tout à fait normale. Personne ne me connaissait ici, je n'avais pas à avoir peur. Enfin, à part les chefs que j'avais interrogé. Ou carrément les commanditaires du coup d'état qui voulaient se débarrasser des enquêteurs. Car nous approchions de la révélation. Le chef des Kamokawa et le frère du Souverain, Aogo Saede. Voila nos deux principaux suspects, contre lesquels nous avions des indices. Il me fallut peu de temps pour retrouver le Mizukage. Il n'avait pas bougé du point de rendez-vous qu'il m'avait donné. Même pas besoin d'utiliser mes dons de senseurs, pour une fois. Nous pouvions donc faire un échange d'informations car pendant que j'espionnais le frère, il avait du mener sa propre enquête de son côté. Enfin, je l'espérais. Qu'il ne se l'a soit pas coulé douce pendant que je faisais tout pour ne pas me faire repérer tout en ayant un maximum d'informations.
« Alors, tu as quoi de ton côté ? Personnellement, le mafieux n'a rien donné. Je me demande même si c'était un mafieux...Il avait l'air louche au début mais j'ai vite déchanté. En revanche, le chef des Kamokawa a bien eu une entrevue avec Aogo et ça a duré pas mal de temps. Je n'ai pas trop entendu, mais il me semble avoir vu des ryos s'échanger...Peut-être que le frère a payer les Kamokawa pour assassiner le souverain. »
Ce n'étaient que des suspicions, pour le moment. Mais les faits étaient là. Les deux avaient fait une alliance, ou un échange. En tout cas, ça y ressemblait. Nous ne connaissais peut-être pas le véritable sujet de cette rencontre mais nous pouvions le deviner sans problème. Nous les suspections chacun de leurs côtés, mais à présent nous savions qu'ils s'étaient unis pour ce coup d'état. Shinichi me donna aussi ses informations. Il avait parlé au souverain de la piste que nous suivions, celle de son propre frère. Apparemment Aogo était doué au sabre, mais aussi discret et intelligent. Une personne dont il fallait se méfier. Il avait le profil parfait. Vivant dans l'ombre de son frère, assez distant, mais ingénieux. En plus il savait se battre. Il pouvait donc abattre son frère à n'importe quel moment. Et vu qu'il était souvent avec lui, il avait pas mal de chance. Peut-être faudrait-il lui fournir une protection ? Car plus nous mettions du temps à trouver les suspects, même si cela semblait déjà fait, plus le souverain avait des chances de mourir. Maintenant, il fallait attendre la véritable occasion et les prendre sur le fait. Pas seulement les voir, mais les entendre parler du coup d'état. Après l'échange d'informations, nous partions dans nos appartements. Il était temps de dormir, car l'issue de cette enquête approchait à grands pas.
Deux jours plus tard, on avait rassemblé plus d'indice. Il ne restait plus qu'à passer à l'action...Ou du moins attendre que les assaillants du chef d'état passent à l'action...
Tel un glandu j'attends le retour de Kyoji. Pourvu que ce dernier ne se fasse pas prendre. La filature est un exercice compliqué. Ainsi, quand bien même il est doué dans ce domaine, il n'est pas à l'abri d'un imprévu ou d'une mauvaise surprise. En effet il peut se passer bien des choses en quelques instants. Un pas de travers et hop, il se fait griller le bougre. Si cela venait à lui arriver par malchance il serait – et donc nous serions – dans la panade. On devine donc que plus le temps passe, plus je m'inquiète. Peut-être devrais-je aller le chercher par mes propres moyens ? Hum... Non. Attendons encore un peu. S'il n'arrive pas d'ici une à deux heures alors oui, j'irai moi-même voir de quoi il en retourne. Jusque là, faisons lui confiance. Au loin je crois distinguer mon camarade et souffle un grand coup. Ouf ; Je crois que, de ma vie, c'est la première fois que je suis aussi heureux en apercevant une chevelure hérissée. Le jonin du village caché de la brume s'approche vers moi et nous parlons. Pour la énième fois de la journée, nous nous échangeons les informations collectées par chacun d'entre nous. Il me confirme ce que je sais déjà. À savoir que Kamokawa est dans le coup. Paraît-il qu'il y'a eu échange de ryos entre le chef de clan et Saede Aogo. Je n'étais pas sur les lieux lorsque tout cela s'est passé néanmoins les deux m'ont tout bonnement l'air de fomenter un complot.
***
Quelques jours passent. Je me réveille de bon matin, fatigué. Il ne s'est absolument rien passé. Nous avons continué de mener notre petite enquête mais aucun élément nouveau n'a fait surface. D'après moi cela peut vouloir dire deux choses. Ou bien nous n'avons pas su suivre les bonnes pistes et donc nous avons perdu notre temps. Ou bien nous avons déjà tout ce qu'il nous faut pour résoudre l'enquête et il ne nous reste plus qu'à passer à l'action. Je pense personnellement que la cause de ces deux jours de recherche infructueuse sont le fait de la seconde proposition et non de la première. On doit se bouger pour mettre fin à cette mission. Cependant, comment faire ? Nous n'avons pas encore de preuve irréfutable, et dieu sait que dans ce genre d'enquête, il nous en faut une si nous voulons être crédible. Puis je me demande... Quand les mutins vont-ils tenter leur coup d'état ? Normalement, tout est en place. Ils ne devraient pas tarder à se bouger alors pourquoi... Hum. Peut-être est-ce notre présence qui les intimide ? Après tout, si j'étais eux, je douterais un peu de ma capacité à renverser un état si de puissants shinobis protégeaient l'homme que l'on souhaite voir déchu de son titre. Cela me donne d'ailleurs une idée. En milieu de journée, j'obtiens une audience avec le souverain. Le loup ne veut pas se montrer alors faisons le sortir de sa cachette.
En compagne de Kyoji, j'explique à notre client que nous allons nous servir de lui pour appâter les comploteurs. Pour ce faire, nous allons simplement faire mine de quitter les lieux en affirmant que rien ici ne prête à penser qu'un coup d'état se prépare. Dans la version officielle, nous ajouterons par ailleurs que cette rumeur est le fruit de l'imagination de deux-trois hommes ivres ce jour-là. Dans un premier temps, le chef d'état bronche un peu mais finit vite par accepter. Il sait que notre plan est judicieux et est loin d'être un poltron. N'oublions pas que lui aussi est un samourai et que, de fait, il maîtrise parfaitement l'art de la lame.
Jamais personne n'attentera à sa vie tant que nous sommes là. Cela-dit, dès que nous serons partis ... Ce sera une autre affaire. Ainsi, via des clones et le Henge nous quittons le pays. Et figurez-vous que cela se fait vite savoir. Seul le chef d'état est au courant que tout cela n'est qu'une mascarade. Il nous a d'ailleurs donné les clés d'un de ses appartements privé. Dans celui-là, on nous livre - il nous livre - fréquemment de la nourriture et nous restons sur place en attendant que les coupables se montrent. Bon... Là ça ne devrait pas tarder.
***
Je ne sais pas ce que vous en pensez mais ça commence à faire long là. Trois jours que nous sommes censés être "partis" et que nous vivons comme des rats mais rien ne se passe. Ils comptent faire leur foutu coup d'état quand là ? Assis sur un des deux lites de la chambre, je ne peux m'empêcher de me plaindre.
« On y est encore pour l'année prochaine. »
... Et on attend encore. Les mouches volent, je m'amuse à les regarder tout en philosophant sur le sens du mot "ennui"... Et bah. Je crois que Kierkegaard avait raison : rien n'est pire qu'une vie terne. Mais voilà, ce soir là allait être tout sauf "terne". Bien au contraire. Sur les coups de vingt-trois heures, une explosion retentit. Elle provient de l'aile ouest de la grande bâtisse où réside notre client. Nos quartiers sont quant-à eux dans une aile plus ou moins abandonnée - seul deux trois servants s'y trouvent, l'aile est.
« On se bouge ! »
Pas de temps à perdre, on doit vite retrouver le chef d'état avant que ce dernier ne se fasse agresser. Cette soirée va être longue et sanglante, foi de lutin.
Deux jours passèrent. Et ce fut le calme plat. Rien de chez rien. Pas de nouveaux indices, d'incidents, de tentatives de meurtres. A croire que ce coup d'état s'en était allé aussi vite qu'il était venu. Et pire encore, avait-il existé ? Je commençais à me demander si nous n'étions pas sur la mauvaise piste. Si tout ce que l'on avait vu ne relevait que de la simple coïncidence ? C'était gros, un peu trop même. Mais les faits étaient là. Aucune activité suspecte durant deux journées entière. Je commençais réellement à me faire chier. Cela devait aussi être le cas de Shinichi. On était entrain d'échouer lamentablement dans notre mission. La honte...Mais le Mizukage eut un éclair de génie. En effet, utiliser le souverain comme un appât. Nous ferions croire à notre départ, grâce à des clones, et nous pourrions rester pour surveiller ce qui allait se passer. C'était une très bonne idée. On aurait l'effet de surprise et donc l'avantage. Quiconque tenterait quelques choses finira dans notre toile. Telle une araignée nous allons attendre dans l'ombre que notre ennemi vienne se bloquer, et nous attaquerons. Subtile. Il ne restait plus qu'à mettre ce plan en place. Alors que nous restions caché dans des appartements spéciaux, nos clones repartirent en faisant croire que le coup d'état n'avait été qu'un vulgaire canular propageait par des ivrognes un peu trop paranoïaque. Il n'y avait que le souverain qui était au courant de notre plan. Même pas Shinichi, le chef de la garde. Moins de gens le savait, plus grande serait la surprise. Enfermés dans nos locaux, nous ne pouvions en sortir. Il n'y avait que le souverain qui venait nous rendre visite, pour nous rapporter les faits et nous amener de la nourriture. Je n'aimais pas tellement rester sans rien faire, mais j'avais une vue imprenable sur le palais. Enfin, quand je dis "vue" je veux bien dire mes dons de senseurs qui me permettaient de sonder la zone à n'importe quel instant. Plutôt utile.
Cinq jours étaient passé depuis la dernière fois...Trois depuis notre faux départ. Autant vous dire que je commençais à avoir de sérieux doute sur la fiabilité de nos preuves. S'il y avait vraiment un coup d'état, ils seraient passés à l'acte. A moins qu'ils attendaient d'être sûr que nous étions partis ? Possible. Shinichi était dans le même cas que moi. Il était énervé de ne pouvoir rien faire, et surtout que rien ne se passait. J'avais l'impression que nos appartements devenaient de plus en plus petits, telle une prison. J'en devenais presque claustrophobe. Mais, un peu avant minuit, une explosion retentit. Enfin il allait y avoir de l'action ! Je bondis hors de mon lit, tout en activant mes sens de senseurs. Il y avait du monde. Parfait ! Et devinez un peu qui était de la partie ! Je sentais le chakra de ce cher Aogo, et du chef des Kamokawa. Et ils n'étaient pas seuls. On ne perdit pas de temps, car l'explosion était quasiment à l'opposé de nos quartiers. Nous devions rejoindre l'aile au plus vite. Surtout que je sentais les chakras, et qu'ils se battaient. J'allais aussi vite que je le pouvais. Si jamais le souverain mourrait le temps que nous arrivions, notre mission serait un cuisant échec. Et on ne pouvait pas se permettre de perdre. Pour l'honneur de Kiri. Si le Mizukage échouait lors d'une mission, cela l'afficherait mal. Alors autant se bouger et se donner à fond.
Nous étions sur les lieux de l'explosion. Le mur était totalement écroulé, et des samouraïs se battaient. Il y avait les Kamokawa, et les sbires d'Aogo. Mais quelque chose clochait. Il y avait d'autres sbires, et ces derniers étaient du côté de l'explosion. Alors que nos suspects étaient juste en face de nous, à l'intérieur du palais. Quant au souverain, il n'était pas là. Et je sentais son chakra. Il semblait en sécurité. Shinichi n'était pas loin, le chef de la garde.
« Y a truc qui cloche, non ? Pourquoi ce sont les Kamokawa et les sbires d'Aogo qui sont du côté du palais, et les inconnus du côté de l'explosion ? En tout cas le souverain n'est pas loin de Shinichi. On s'occupe de ça d'abord et on va l'aider, ou se sépare ? »
Deux sbires foncèrent vers moi. Mais ils n'appartenaient ni aux Kamokawa, ni à Aogo. Alors c'était qui eux ? Des alliés qui auraient pété un câble ? Ils voulaient faire un coup d'état, mais ils n'étaient pas d'accord sur qui allait devenir chef ? En tout cas, j’empalais les deux samouraïs via des pics de glace. D'une facilité déconcertante. J'espérais un minimum de répondant, sinon ça ne serait pas marrant du tout.
C'est la cacophonie. Ni Kyoji ni moi ne savons où donner de la tête. Semble-t-il qu'il y a plusieurs ennemis, plusieurs groupes, soit plusieurs camps en somme. En effet des samouraïs portent le blason de la famille Kamokawa, d'autres celui d'Aogo Saede, d'autres encore celui du souverain actuel – qui a un blason très similaire à celui de son frère vu qu'ils sont issu de la même grande famille. Et comme si cela ne suffisait pas, il y a aussi des inconnus, des mecs sortis du fin fond du tréfonds de la soixante quatorzième dimension. Que faire ? Nous avons peu de temps pour nous décider alors il faut faire vite. Dans l'idéal nous devrions défendre la bâtisse et mettre en lieu sûr le chef d'état. Cela-dit, nous ne sommes que deux et je ne suis pas spécialement chaud à l'idée de nous séparer. On va donc rester ensemble. Je demande au Samui de me guider. En route, il m'apprend que de grandes sources d’énergies s'avancent. Il s'agit vraisemblablement du chef des Kamokawa ainsi que du frère de notre client. Ils foncent tous les deux sur … Le chef d'état. Ce dernier se trouve actuellement dans une petite pièce en compagnie du capitaine de sa garde, c'est-à-dire Shinichi. Ensemble, ces deux-là prennent un couloir et se dirige je ne sais trop où ensemble, sûrement un endroit sûr, fortifié et que peu connaissent.
Les secondes durent des heures mais nous rattrapons presque le chef d'état. De leur côté, Aogo et San – le chef des Kamokawa – ont emprunté un autre chemin... Chacune de nos trajectoires décrivent des droites et d'après les calculs du Samui le point de concours est dans … Un peu moins de vingt secondes.
« On y est presque ? »
Nul besoin de répondre, je vois à la sortie du couloir que nous avons emprunté Shinichi et l'homme qu'il doit protéger. Notre duo accélère alors le pas dans le but d'intercepter ces deux-là. Une fois sortis du couloir, nous prenons place à quelques mètres du souverain ainsi que de Shinichi. Puis le moment que l'on redoute tous arrive. Nous voilà tous les six dans la même pièce – on notera quand même que trois couloirs différents mènent au même endroit. Si la situation n'était pas aussi critique, j'aurais presque envie de m'écrier : « Battez-vous ! » Tous, nous nous regardons en chien de faïence et sortons nos sabres respectifs … Tous, sauf Kyoji qui lui ne se bat pas à l'épée. Ah ah. Bref. Le frère de notre fonce vers Shinichi tandis que ce dernier met son sabre en opposition à celui d'Aogo. En ce qui le concerne, Je vois le Kamokawa s'avancer dangereusement du souverain et prends alors place devant celui-ci. Quelques échanges ont lieu mais personne n'est touché. Entre deux mouvements défensifs, je demande à Kyoji d'emmener avec lui notre client et d'aller autre part. Certes le souverain du pays du fer sait se battre mais l'exposer au danger est trop risqué.
Comme exigé, Kyoji traîne le Saede avec lui mais c'est sans compter sur la volonté des … de Shinichi ?! Le garde du corps jette une balle explosif sur le plafond et fait s’effondrer une partie du toit, bloquant ainsi le passage menant vers un lieu sûr. Je n'ai pas tout saisis mais mon regard se durcit.
« C'est une blague ?
▬ Non, c'est une prise de pouvoir. » À part Aogo et San, tout le monde paraît surpris par ce retournement de situation. Là, dans les films et romans d’aventure, c'est le moment où normalement on nous explique le pourquoi du comment. Non parce qu'en soi, il est bien gentil le Shinichi mais je dois avouer ne pas avoir tout suivi.
« Tu montres enfin ta vraie nature, Sanada Shinichi. »
Sanada ? Ce nom me dit quelque chose, j'ai cru l'entendre quelque part.
« Sanada ? Impossible. »
Eh bah si, c'est possible ! Mais où ai-je bien pu entendre ce nom déjà ? Ah oui, ça y est, ça me revient. C'est San qui m'en avait parlé lorsque je l'avais interrogé. La dernière grande guerre de clan, elle opposait les Saede et les Sanada. Et vraisemblablement nous avons là un survivant de cette famille déchue. N'étant pas totalement idiot, je comprends tout de suite le reste de l'histoire. Il a survécu, est devenu capitaine de la garde de celui qui a été son bourreau et cela, dans le but un jour de pouvoir se venger. Allez savoir comment, il a réunit des partisans. Ce sont eux les hommes sans blason... Cela veut alors dire qu'Aogo et San sont … gentils ? Pourtant Kyoji les avait bien vu conspirer … A moins qu'en réalité, ils se soient concertés pour protéger au mieux le chef d'état … C'est une possibilité en effet. Cela expliquerait bien des choses. Dans tous les cas, il est de notre devoir de mettre notre client en lieu sûr. Nous devons donc débloquer l'entrée. Bien sûr, il pourrait prendre les tunnels par lesquelles nous sommes passés toutefois ces derniers sont peu sûrs et il se peut que des samourais à la solde de Shinichi les atteignent – d'ailleurs j'entends quelques bruits peu rassurants venant de dehors.
« Aide-moi Kyoji ! »
On doit vite enlever ces pierres et tout le tralala qui nous bloque la route. Pendant ce temps, Aogo et San affrontent Shinichi... Quelques secondes passent et nous ne pouvons toujours pas passer. Bah... On va devoir utiliser les grands moyens. Je fais signe au Samui de s'écarter et tends ma main devant l'obstacle. De mes cinq doigts sortent plusieurs grands requins d'eau. J'espère que cela sera suffisant pour ouvrir la voie... Et il s'avère que c'est le cas. Que quelqu'un accompagne le souverain, je peux me charger de Shinichi seul.
Je me retourne pour voir où les autres en sont et vois que San et Aogo ont du mal à gérer leur affaire. Le premier se mange salement un coup de pied bien placé tandis que le second se … Prends un coup d'épée dans la cage thoracique. Du sang coule abondamment. Le frère du souverain est dans un sale état. Mes yeux sortent de leur orbite. Ce pseudo garde du corps, Shinichi, est bien plus fort que prévu. Sa maîtrise au sabre est grande, très grand même. Le Kamokawa se relève, je lui fais signe de s'en aller et de guider le souverain tout en amenant avec lui le corps du frangin. Espérons que ce dernier survive. De nouveau, le grand méchant de l'affaire essaie d'empêcher le dirigeant de Tetsu de fuir. Cette fois-ci, il fonce carrément vers lui, sabre en main.
« N'y songe même pas. »
J'apparais devant lui et le bloque dans son avancée. Il recule de quelques pas et me lance un regard noir. Je crois que le combat est final est proche. J'ai presque envie de dire … BATTEZ-VOUS!
Un véritable champ de bataille. Tout le monde se tapait dessus. On se demandait ce que certains foutaient là, et d'où ils venaient. J'essayais de calmer les ardeurs, mais ils n'avaient pas l'air très amical. Tant pis pour eux, on n'avait pas que ça à faire. En effet, j'avais senti le chakra du souverain à côté du chef de la garde. Mais à présent, San & Aogo étaient entrain de les suivre. On avait plus le temps de taper les sbires qu'il y avait ici. Il fallait protéger le souverain, car s'il mourrait notre mission serait un échec total. Et ça, on ne pouvait pas se le permettre. Je m'empressais donc de prendre la direction qu'ils suivaient. Ce n'était pas facile. Je sentais peut-être leurs sources de chakra, je ne pouvais pas savoir qu'à telle intersection il allait y avoir un mur. Mais pas besoin de se préoccuper pour ça : on adopte la méthode bourrin. On casse un mur ou deux quand c'est fermé, et ça passe tranquillement. Le palais pouvait finir en milles morceaux je m'en foutais, tant que le souverain ne finissait pas dans le même état. Le Mizukage était pressé. Il demandait sans cesse s'y on était presque arrivé. A vrai dire on se rapprochait de plus en plus, mais je ne pouvais pas affirmer qu'on allait les rejoindre sous peu. Enfin, jusqu'à que Shinichi pose une énième fois la question et que je vis au bout du couloir une pièce. Le souverain ? Droit devant. On y était presque. Plus que quelques mètres et on allait pouvoir mettre une raclée à tout ceux qui essayerait de le tuer. Dès lors que nous réussîmes à franchir le seuil de la pièce, je ne pouvais m'empêcher de penser au bazar dans lequel on était tombé. On était six. Et devinez qui ? Les deux Shinichi, Aogo, San, le souverain et moi. Cool la réunion. Même pas le temps de parler qu'il y a quelques échanges de coup de sabre. Tout le monde en avait un, sauf moi...Pas cool ça. En revanche, j'pouvais sortir mes pics de glace. Une bonne rang S dans la face, un millier de pieux dans le bide ils vont comprendre. Mais ça serait un peu trop bourrin tout de même. La situation commençait à devenir trop dangereuse, je pris donc le souverain avec moi pour l'amener en lieu sûr. Mon clone allait s'en charger. Après tout je n'allais pas laisser le Mizukage avec tout ce beau monde ! Je voulais me battre moi aussi ! Mais là...SURPRISE ! Shinichi, le chef de la garde, nous bloque l'accès. Il en va même à faire s'effondrer la porte de sortie.
« What the fuck, il nous fait quoi lui. Attendez...OH L'BATARD »
Je venais de percuter. C'était lui le méchant dans l'histoire ! Depuis le début, on faisait fausse route ! Enfin, depuis le début...Remarquez que dès notre premier jour d'arrivée j'avais attrapé ce fameux Shinichi le prenant pour un des commanditaires du coup d'état. Putain, ce jour là j'aurais du le transformer en glaçon et m'en servir pour boire un bon saké bien frais. Il nous l'avait fait à l'envers le saligaud. Le Mizukage eut aussi du mal à y croire. En fait Aogo & San ne complotaient pas, ils organisaient juste la défens du souverain. Et l'argent que j'avais vu ? Ils rassemblaient surement leurs fonds pour acheter des sbires ou des défenses. Mais quel con je faisais...On était tombé dans le panneau. Et tout s'expliqua lorsque le nom du fautif fut révélé : Sanada. Oh bordel...C'était pas le clan qui s'était éclaté, et optionnellement exterminé, par les Saede ? Donc tout ceci relevait de la vengeance...Et bien ce Shinichi nous avait bien mené en bateau. Intelligent le petit samouraï, mais maintenant c'était finis pour lui. Il fallait tout de même mettre le souverain à l'abri avant. On essaya de déblayer le chemin à deux, mais le Lutin Noble explosa le tout avec une des techniques qu'il m'avait apprise : le Goshokuzame. Ce fut radical. Et pendant que nous assurions la sortie du souverain, Aogo & San se prenaient une raclée. Le frère était mal en point, mais le second prit en charge se dernier et l'amena loin avec le souverain. Au cas ou, un de mes clones les suivit. On ne savait jamais ce qui pouvait arriver. Le Sanada tenta une nouvelle fois de l'empêcher de fuir, mais c'était sans compter sur Shinichi et moi. A présent, place au combat. C'était un samouraï habile avec sa lame, à ne pas prendre à la légère.
Je ne perdis pas de temps pour le provoquer. Il fonça vers moi, lame en main. J'esquivais son coup de peu, il me fit même une entaille à l'épaule. Putain il déconnait pas avec son katana celui-là. Je faisais comment moi, hein ? J'avais ma petite idée en tête. Qu'il vienne au corps à corps, j'allais lui faire une surprise. A sa seconde approche, je préparais une armure de glace. Pas une de haut niveau, juste autour de mon poignet. Et dans mon autre main, je concentrais aussi du chakra. Lorsque le Sanada s'approcha pour me donner un coup d'épée, je parais avec mon poignet protégé par la glace. Et maintenant qu'il était assez près, j'apposais ma seconde main sur les siennes. De la glace se forma, ses mains commençaient à être prisonnière de ma glace.
« Vas-y Shinichi, fonce ! »
C'était l'opportunité rêvée. Je le retenais, le Mizukage n'avait plus qu'à l'achever avec un coup bien placé. Je n'allais pas tenir éternellement, alors qu'il se grouille. Je n'aime pas quand les gens se font attendre.
Y'a pas à dire, ce Kyoji manque indubitablement de classe et de tenue. En témoigne sa réaction digne des plus grands barbares lorsqu'il a apprit que Shinichi était le vrai coupable. Tant d'injure en si peu de phrase et si peu d'élégance en tant de mots... Je dois avouer qu'il a fait fort. Comme quoi, on peut être noble de sang – je rappelle qu'il fait parti de l'illustre famille des Samui – mais gueux dans sa manière d'agir. En ce qui me concerne voyez-vous, c'est tout l'inverse, je n'ai pas le sang bleu mais ma noblesse d'âme rattrape le reste – ne riez pas maintenant, je risquerais de mal le prendre. Sur ces belles pensées, revenons-en à ce qui nous intéresse tous : le combat. Celui-ci démarre fort puisque notre opposant fonce en direction de mon comparse afin de lui asséner un coup des plus violents. L'homme est rapide et son offensive se veut surprenante. Cela-dit, Kyoji trouve une parade et esquive en parti l'assaut. Certes il a été touché et est blessé mais cette entaille est superficielle. Il n'y a donc pas de quoi s'inquiéter, le Samui est encore en état de combattre. Espérons maintenant que Kyoji fasse plus attention car sur la longueur, s'il subit à chaque fois plusieurs petites blessures comme celles-ci, il risque d'y passer.
La seconde offensive de Shinichi est en marche néanmoins cette fois-ci le shinobi de la brume est attentif et ne se laisse pas avoir. Il use même des grands moyens en créant autour de sa main une entité de glace suffisamment résistante pour parer la lame du Sanada. Dans la foulée, Kyoji en profite pour sceller les dextres de notre ennemi via son pouvoir héréditaire... Bien joué. C'est désormais à moi de jouer et, si possible, dans finir avec lui. Je vais infliger à notre ami un bon vieux supplice venu de chez moi : Le tranchage de main ! D'habitude, ce sont les voleurs qui subissent ce genre de châtiment – on leur coupe la main avec laquelle ils ont volé l'objet – mais c'est pas grave ! On va considérer qu'il a tenté de voler le trône du souverain actuel. Arme en main, je cours à vive allure – propulsé via une technique katon que j'ai modestement appelée « l'impulsion des dieux » – vers Shinichi. Si je peux lui faire perdre l'usage de ses mains, nous aurons un grand avantage sur lui. Pour cause, les samourais se battent exclusivement via des armes de tout type – lance, katana, arc. Et pour utiliser ces objets, il faut être apte à les saisir, ce qui ne sera bientôt plus le cas. Sans vouloir plagier une certaine reine issu d'un dessin animé bien connu : « Qu'on lui tranche les mains ! »
Arrivé non loin des deux protagonistes, je lève les deux mains en l'air tel un bourreau tout en tenant fermement l'Eiba Eki Kara puis paf, la sentence tombe... Et le tranchant de mon arme avec. Malheureusement, ma victime n'étant pas désireuse de se faire trancher les dextres, elle réussit via un réflexe salvateur à se tirer de se mauvais pas. En effet sous l'effet de sa volonté de fer, l'homme a détruit la glace à main nue – signe que les samourais, à défaut d'être doué de talents pour les arts ninjas, ont une condition physique remarquable – puis a fait quelques pas de côté pour éviter le gros de l'attaque. Ainsi je peux rassurer les âmes sensibles, Shinichi a toujours ses deux mains. L'une d'elle, la droite, est juste très amochée. Par amochée je veux dire qu'elle est ensanglantée, que deux ou trois artères ont été touchées ainsi que des muscles et tendons. Youpi. C'est tout bon pour nous ça car Shinichi est droitier. Bon certes un sabre japonais se tient à deux mains néanmoins il y a toujours une main plus forte que l'autre qui serre fermement la garde. Dans le cas présent, Shinichi est contraint d'user de sa main gauche, main avec laquelle je l'espère il est moins habile. Dans le but de souffler un peu, notre adversaire recule un peu, je jette un regarde complice au Samui.
« On y retourne et cette fois-ci, on l'achève. »
Si Kyoji peut se débrouiller pour gêner ou immobiliser de nouveau le Sanada je pourrais m'approcher de lui et ainsi utiliser une de mes techniques au sabre. De là, je pense que la victoire nous sera assurée.
Il était temps d'en finir. L'ennemi était bloqué, je le tenais. Si Shinichi se bougeait le cul on pouvait en finir. Il lui suffisait de porter le coup de grâce. Une technique de rang A, histoire de bien l'exploser. Je ne pourrais pas tenir éternellement. Enfin, je pouvais toujours geler une nouvelle fois le samouraï, mais il n'était pas si bête. Il ne le laisserait pas faire, surtout qu'il était très bon au corps à corps. Dans cette situation celui qui prenait le plus de risque, c'était moi. Certes j'avais un avantage au corps à corps même si je n'étais pas spécialisé dans le Taijutsu, face à un Samouraï de sa trempe je ne tiendrais pas bien longtemps. Le Mizukage utilisa une technique Katon pour augmenter sa vitesse. Et je devais dire que c'était impressionnant. La vitesse à laquelle il allait. Ouaw ! C'était bien beau se la péter avec une technique de ce genre, mais fallait-il encore ne pas louper sa cible ! Le Sanada avait brisé la glace à mains nues. Mais à quel prix ? Une de ses mains étaient salement amochées. J'aurais pu soigner ça, mais bordel c'était mon ennemi. Qu'il crève. Un Samouraï sans ses mains, c'est comme un ninja sans son chakra. On avait un avantage à présent, on ne pouvait plus perdre. Nous devions faire pression sur lui. Sans sa main fétiche, il allait avoir du mal avec son sabre. Shinichi pouvait lui poser problème au corps à corps, quant à moi je pouvais le bombarder à distance. Ce que je comptais faire, pour l'affaiblir petit à petit. On pouvait refaire un combo dans ce genre là. Je le bloque, Shinichi porte un coup fatal au corps à corps. Mais cette fois-ci, je n'allais pas le paralyser qu'à moitié. J'allais lui montrer ce que savait faire les Samui de Kiri.
« Si on arrive pas à le tuer à la prochaine, on peut au moins lui broyer l'autre main. »
Dans ce cas là, il ne pourra plus faire grand chose. A part peut-être ramper. Il était temps de passer à l'offensive. Je concentrais mon chakra dans ma bouche. Une technique puissante, camouflée par une technique plus basique. En effet, j'étais près pour faire un Teppo Dama. Une simple boule d'eau de rang D. Mais j'avais mêlé à l'eau mon fameux poison qui pouvait paralyser au fur et à mesure s'il entrait en contact avec l'ennemi. La boule fonça sur le Samouraï, et je la suivais de près grâce à un boost de vitesse moins puissant que celui du Mizukage. Jusque là rien de bien compliqué. Shinichi trancha ma boule d'eau avec son sabre. Voila sa première erreur. L'eau, et le donc le poison, était autour de lui. Il ne me suffit qu'à taper sur le sol pour fabriquer des senbons grâce à l'eau présente autour de lui. Attaque réussie. Il fut tellement surpris que trois senbons sur dix le touchèrent. Le poison l'avait touché. Dans quelques minutes il en ressentira les effets. Je souriais. Il était fini. A présent, soit on l'achevait soit le combat durait et il allait finir paralysé.
« Shini' , Goshokuzame ? »
Un Goshokuzame chacun, ça pourrait être marrant. Dix requins qui suivent ce petit samouraï, ayant tous pour but de le déchiqueter. Je marchais lentement vers lui tout en tendant ma main. Des petites gouttelettes apparurent. Ma maîtrise de cette technique était à présent parfaite. Cinq requins d'eau se matérialisèrent pour foncer vers leurs cibles. Qu'allait-il faire, à présent ?
Ça sent mauvais pour le Sanada. On va bientôt venir à bout de ce gonz'. Il s'est mangé des coups violents et le poison se propage doucement mais sûrement dans tout son corps. Cela-dit, nous devons rester concentrés. La mission n'est pas terminée et quand bien même le grand vilain de l'histoire est à notre merci, il nous reste bien des choses à faire. Déjà dans un premier temps, nous devrons lui porter le coup de grâce. Ensuite, il sera important d'aller calmer les sbires à la solde de Shinichi. Oui, n'oublions pas qu'une bataille fait actuellement rage à l'extérieur du château. Il revient donc à notre groupe de calmer les assaillants et d'empêcher ces derniers de nous assiéger. Mais chaque en son temps, commençons par le commencement : calmons mon homonyme. Pour cela, Kyoji a une idée plus que sympathique. Et si nous utilisions tous les deux, et en même temps, le même jutsu ? J'acquiesce d'un signe de la tête à cette proposition. Notre ennemi a peu de chance de s'en sortir et quitte à l'achever autant le faire de la plus belle des manières.
Je lève doucement mon bras gauche jusqu'à ce que celui-ci soit tendu vers Shinichi. Le Samui fait de même. Nos mains sont à seulement quelques centimètres l'une de l'autre. Chacun de nos doigts sont écartés et à l’extrémité de ces derniers, des gouttelettes se forment. De là, cinq requins se forment et partent en direction du Sanada. Ajoutez à cela les cinq animaux marins crée par Kyoji et vous obtenez en tout dix bêtes féroces – si après calcul vous ne trouvez pas dix, je vous conseille fortement de repasser par la case : « école élémentaire » – ayant pour seul but de déchiqueter et d'achever ce rebelle. Comme vous pouvez vous en douter, notre cible tente tant bien que mal de se défaire des monstres aqueux que nous lui avons envoyé. En effet, il essaie de trancher les bestioles, de s'en sortir par tout les moyens mais très vite, cela s'avère impossible. Les squales accomplissent très vite leur sombre besogne, laissant presque pour mort le pauvre Shinichi. À noter que je précise « presque pour mort » car nous ne comptons pas le tuer. Comme tout homme digne de ce nom, il sera jugé puis condamné pour ses actes. Ce n'est pas à nous de décider si oui ou non ce criminel doit être exécuté mais bien aux tribunaux de Tetsu no Kuni.
Étant à terre, il nous est facile de ligoter le chef de la garde du souverain. Ceci-fait, on se dirige Kyoji et moi vers les lieux où combattent les armées. Il est temps de calmer du monde. Peut-être qu'en leur montrant le corps inanimé de leur chef, ils rendront les armes... C'est fort probable. Arrivé, devant la foule de combattants, je lâche au sol le dirigeant des mutins. Ceux-là ont soudainement l'air dépité. La plupart se rendent, certains non. Quoiqu'il en soit, le coup d'état a échoué. Il est temps maintenant de mettre tout ce beau monde en taule. D'ailleurs, j'espère pour eux qu'ils sont équipés à Tetsu parce que là, y'a du peuple à foutre derrière les barreaux.
***
Pour une obscure raison et parce que je suis le narrateur et que je fais ce que je veux ; on va faire un saut dans le temps. Trois jours ont passé depuis la fameuse soirée. Plusieurs personnes ont été jugées, nous avons été remercié pour notre travail et le frère du souverain a été hospitalisé pour sa blessure. Je vous rassure, ses jours ne sont pas en danger. Il se relèvera et se remettra vite de tout cela. Malheureusement, nous ne serons pas là pour voir son rétablissement. Pour cause nous repartons aujourd'hui pour Kiri. Nos affaires sont prêtes, nous avons accompli notre devoir ; de fait nous pouvons nous en aller heureux. Kyoji et moi avons fait honneur à notre village.
« Nous rentrons au pays Kyoji. En route ! »
Cette mission restera à jamais gravée dans ma mémoire. J'espère que dans un futur proche, nous pourrons à nouveau partir en mission le Samui et moi.