Habitué de marcher dans les rues de Konoha sans que personne ne me parle, je fus le premier surpris quand un ninja avec un masque bizarre, d’ailleurs il y en a beaucoup ici, vint me parler. La discussion fut rapide, une convocation immédiate chez l’Hokage. Il ne m’avait pas donné d’explication particulière et avait toujours cette sale manie de partir sans prévenir. Des vrais petits filous ces gars là, fin bref, voilà qui changeait mes habitudes. Je n’étais pas mécontent de cela à vrai dire, être dans un village où il ne se passait pas grand-chose, je peux vous dire que c’est pas l’extase !! L’homme ou la femme, avec un masque on ne pouvait pas savoir, ne m’avait pas donné d’heure précise, sans doute devrais-je y aller tout de suite. Il avait certes dit « immédiatement », mais bon autant l’écouté et y aller de suite pour ne pas faire attendre monsieur Suguato. Durant le trajet qui fut assez court, je me posais des tonnes de questions. Que me voulait il encore celui là… je n’avais pas fait de bourdes ou de choses du genre. Peut être une mission spéciale ou bien simplement un « au revoir, tu te bars de mon village !! ». Ceci ne serait pas très poli, de plus ce n’est pas comme s’il avait le choix. Personne ne devait oublier pourquoi j’étais là, et rien que ma présence devait leur remémorer des souvenirs atroces, la guerre était encore présente dans les esprits mêmes si personne n’en parlait. Une fois devant le bureau, je frappa, ouvrit la porte et pénétra dans ce bureau toujours aussi spécial. L’organisation n’avait pas l’air d’être son point fort, pourtant un scientifique se doit d’être quelqu’un de rigoureux, la moindre erreur peut s’avérer fatale. Enfin, peut être était il simplement amateur de mixture en tout genre.

Rentrant un peu plus dans la pièce, je ne pouvais pas remarquer une seconde personne qui était assise là. Une charmante demoiselle qui semblait bien sage, être en présence du Hokage devait sûrement la stresser, ou bien était ce ma virulente carrure qui l’oppressait ? Comme à son habitude, Suguato était froid et directe. Enfin, on peut dire qu’après quelques moments passé ici je m’étais habitué à ce genre de caractère, on ne change pas un homme de toute façon, de plus cela lui allait très bien. Avoir un poste aussi important demandait un certain charisme et on pouvait dire que cet homme avait ce petit truc qui imposait le respect. Sûrement sa façon de balancer d’avant en arrière à chaque phrase, enfin je m’asseyais à côté de la demoiselle. Pour l’instant nous ne furent pas présenté, me pliant à la tradition, je répondis brièvement à l’homme toujours debout dans cette pièce. Regardant un peu autour de moi, je m’exprima.

-" Monsieur l’Hokage, ravi de vous revoir même si j’aurais préféré que cela se fasse ailleurs que dans ce bureau très… lugubre si on peut dire. Enfin, que me vaut cet honneur Suguato ? Je pense bien que cela a un lien avec cette charmante demoiselle assise à mes côtés. "

Je ne savais que faire, la saluer, lui serrer la main, lui faire la bise ou bien simplement l’ignorer tel un salopard. Il parfois bien plus simple de trancher la gorge d’un homme que de saluer une femme, qui plus est quand celle-ci est jolie. N’écoutant que mon courage, je ne fis rien… C’était à l’Hokage de nous présenter et je suis certain que celui-ci ne tardera pas à le faire. Après tout si elle était là c’était pour une bonne raison, son rapport avec moi m’échappait encore mais ma pensée allait s’éclaircir d’ici peu.

J’avais été conviée plus tôt dans la matinée au bureau de l’Hokage. Suguato et moi avions entretenu un contact permanent depuis le soir où il m’avait rendue visite. Sa demande était spéciale, et claire, et il savait pertinemment ce qu’il attendait de moi. Si je voulais avoir une chance d’avancer dans ce que j’ambitionnais, il fallait montrer que je pouvais être importante et impactante dans la vie du village. Se lever et se coucher ne suffisaient pas à voir fleurir autour de nous toutes nos espérances. Il y a deux sortes de rêves : ce qui sont faits pour être rêvés, et ceux qui se réalisent, et il ne dépendait que de nous de savoir quoi faire. Continuer à dormir, ou s’activer.

Mon choix avait été fait depuis longtemps maintenant. J’avais envie de devenir importante et renommée, mais également d’en connaître plus sur mon passé. Bien que cela semble cliché, au fond, ça ne l’était pas tant que ça. Beaucoup cherchent à en apprendre plus sur des parents qu’ils n’ont pas connus, sur des villages qu’ils ont abandonnés ou sur des évènements qui ont tachés leur jeunesse. Je n’ai pas eu une jeunesse horrible, et les évènements qui l’ont tachée ont été créés par moi. Moi, je voulais juste savoir ce qu’on ne m’avait pas dit. Plus le temps passait, et plus j’ai du mal à croire que mon clan était à ce point invisible au village, alors qu’ils étaient, pour la plupart, Jônin. Non, quelque chose manquait au puzzle, et je comptais bien savoir ce que c’était.

Je revins vite à la réalité en arrivant devant le palais de l’Hokage. Toujours aussi impressionnant, dominant tout le village. J’avais évidemment l’habitude d’y aller en tant que shinobi, mais les locaux de Suguato m’étaient totalement inconnus. Ce n’était pas du tout le genre d’endroit dans lequel je vais habituellement, me contentant bien souvent du bureau des missions. Je frappai, et on m’invita à entrer.

Le bureau de Suguato était fascinant, comme le personnage en lui-même. J’avais entendu parler de son attrait pour la science, mais ce que je découvrais dépasser l’imagination. Des cristaux, des béchers, des substances inconnues… Tout avait été conçu dans l’optique de montrer aux visiteurs que la science et la recherche habitait le quotidien de l’Hokage. Je m’assis en face de lui, croisai les jambes et nous attendîmes que l’Ambassadeur de Suna, Ao Kuroi, arrive.

Le temps fut plutôt court – ou était-ce ma fascination pour les objets dans la pièce qui le fit passer vite – et le susnommé Kuroi pénétra dans la pièce. L’échange entre les deux protagonistes fut plutôt… étrange, d’un point de vue extérieur. Il semblait que l’un comme l’autre ne s’aimaient pas réellement, tant l’ironie transpirait des deux discours.

- Monsieur l’Hokage, ravi de vous revoir même si j’aurais préféré que cela se fasse ailleurs que dans ce bureau très… lugubre si on peut dire. Enfin, que me vaut cet honneur Suguato ? Je pense bien que cela a un lien avec cette charmante demoiselle assise à mes côtés.

Toujours silencieuse, j’attendais la fin de leurs discussions, me sentant incroyablement insignifiante parmi ces ninjas. Mais Suguato me fit un petit signe m’indiquant que c’était à moi de m’introduire, ce que je fis donc.

- Enchantée, je m’appelle Krystal Kamikoru. Hokage-sama m’a chargée de vous… accompagner dans vos recherches sur les Nukenins, afin de vous faciliter la tâche, n’étant pas habitué à Konoha !

Je souriais, comme à mon habitude. Je ne pense pas qu’Ao Kuroi devait savoir que je devais également le « surveiller » lui, et j’avais appris à manipuler mon entourage depuis ma plus tendre enfance. Lui cacher le fond réel de mes ambitions n’allait donc pas être très compliqué. Puis, qui se méfierait d’une jeune femme qui semble sourire à tout et n’importe quoi … ?

Elle se présenta à moi, sûrement un peu tendu d’être en présence d’homme aussi influent que Suguato et moi-même… Krystal serait à ce jour ma coéquipière si on pouvait dire. Elle allait m’accompagner partout, et son objectif sera de me guider dans Konoha et les alentours à la recherche d’information sur les nukenins. En soit je ne pouvais refuser cette aide qui sans doute me sera précieuse, mais être si gentil avec moi, ce n’était pas vraiment le genre de la maison. Enfin, les hommes changent sans doute… Après une petite phrase ironique du Hokage qui me remémora la fois où un individu était aux portes et qu’on vint me déranger durant une succulente dégustation de saké, je riposta fermement.


- "Si on ne peut même plus boire son saké tranquillement à présent, où va le monde !! De plus je ne toucherai pas à votre mixture, je vois chez vous un signe de gentillesse qui est très étrange d’ailleurs et je ne préfère pas avoir des rapports si amicales avec vous, sans vous vexer. Mais bon, si un jour l’envie vous prends de visiter le désert, je me ferais une joie de vous guider… ou bien de vous perdre, cela dépendra de votre position. "


Le petit sourire aux lèvres, les plaisanteries fusaient aujourd’hui et ça ne faisait que commencer. Suguato reprit rapidement son sérieux qui, je pense, n’est jamais bien loin, et me glissa une enveloppe sur la table. Il s’expliqua rapidement, elle contenait toutes les informations qu’avait recueillies le village sur divers étrangers. Il était vrai que c’était l’objectif premier de cette pseudo alliance, partager des informations sur les déserteurs pour mieux se préparer à affronter Makka. Je devais m’attendre au pire, des données très confidentiel que j’allais devoir transmettre à Suna le plus rapidement possible, de plus ceci étant un échange nous allons devoir nous aussi leur faire part de nos informations aussi nombreuse soit elle. Moi-même je ne savais pas vraiment ce que contenait le DataBook de notre village, fallait il d’abord que mémorise les informations seuls ? Oui cela me donnerait sûrement un avantage en cas de rencontre infortune. Mais maintenant que Krystal m’accompagne, je ne crains plus personne, sans me protégera elle en cas d’attaque. Nous verrons bien cela sur le terrain de toute manière.


- "Comme convenu nous vous ferons part de nos informations, le temps que je contacte le Kazekage et que les dossiers me soit remis. Pour ce qui est de me faire assister par l’un de vos ninjas… je ne vois pas en quoi cela pourrait me déranger, après tout je ne connais pas bien la région. Se sera avec plaisir Krystal, en espérant que notre association soit une réussite "


Lui souriant je ne pouvais m’empêcher de penser à la suite, maintenant j’allais être surveillé H24 par un ninja de Konoha… bien joué Hokage. Ce mec est un scientifique après tout, il ne laisse rien au hasard et fait des petits tests pour voir si tout se passe bien. Il mélange un Sunajins et un Konohajins pour voir ce que ça donne, si jamais ça explose, il changera de tactique sans perdre son calme. Les échecs font aussi partie de la vie d’un scientifique, bien entendu je gardais tout cela en tête, la priorité était Makka est rien d’autre. Regardant à nouveau le chef de ce village qui possédait un magnifique siège, j’avais quand même quelques interrogations.


- "J’espère maintenant que je pourrais sortir de ce village, étant donné que je suis accompagné de l’un de vos ninjas. La chasse aux informations ne sera pas vraiment alléchante dans un village si paisible, pour ce qui est d’une aide supplémentaire, nous verrons ça en temps voulu. Essayons déjà de bien nous entendre avec Krystal pour voir si par la suite un autre de t’es espions pourra me suivre "

Un petit sourire au coin des lèvres, j’avais l’impression de me faire manipuler comme une vulgaire marionnette, malgré ça je ne pouvais rien faire en ce moment. Il faut savoir être patient pour un jour peut être rebondir.

Je laissais leur discussion se déroulait, sans intervenir. Je n’étais de toutes manières pas réellement au courant du lien qui unissait Suguato et Kuroi, mais de mon peu d’expérience en la matière, je pouvais dire qu’ils ne s’appréciaient pas forcément. L’ironie et les attaques constantes combinées à l’atmosphère et à l’ambiance pesantes ne firent qu’accroître mon ressenti. Je me contentais de rester là, souriante, les jambes croisées et les mains sur mes genoux.

Je me croyais revenir des années en arrière, lorsque, entrée dans le monde où, jeune fille encore, j’étais vouée par état au silence et à l’inaction, j’ai su en profiter pour observer et réfléchir. Tandis qu’on me croyait étourdie ou distraite, écoutant à peine les préceptes qu’on m’enseignait, je recueillais soigneusement ceux qu’on cherchait à me cacher.

Cette utile curiosité, en servant à m’instruire, m’apprit encore à dissimuler : forcée souvent de cacher les objets de mon attention aux yeux qui m’entouraient, j’essayai de guider les miens sur ce que je voulais. J’obtins dès lors de prendre à volonté un regard distrait et étourdi qui me permit de bien jolies choses. Encouragée par ce premier succès, je tâchai de régler de même les divers mouvements de ma figure. Quand j’étais triste, j’essayais de prendre l’air de la sécurité, voire celui de la joie. J’ai été jusqu’à me causer des douleurs volontaires, pour chercher pendant ce temps l’expression du plaisir. J’ai également énormément travaillé pour réprimer les symptômes d’une joie inattendue.

Munie de ces premières armes, j’ai essayé de voir ce que je pouvais en faire : je m’amusais à me montrer sous des formes différentes. Je me faisais voir tantôt d’une façon, tantôt d’une autre, suivant les circonstances, ou même seulement suivant mes envies. Dès ce moment, ma façon de penser fut pour moi seule, et je ne montrai plus que celle qu’il m’était utile de laisser voir.

Ce travail sur moi-même avait fixé mon attention sur l’expression des figures et le caractère des physionomies, et j’y gagnai ce coup d’œil pénétrant, auquel l’expérience m’a pourtant appris à ne pas me fier entièrement, mais qui m’a rarement trompée.

- J’espère maintenant que je pourrais sortir de ce village, étant donné que je suis accompagné de l’un de vos ninjas. La chasse aux informations ne sera pas vraiment alléchante dans un village si paisible, pour ce qui est d’une aide supplémentaire, nous verrons ça en temps voulu. Essayons déjà de bien nous entendre avec Krystal pour voir si par la suite un autre de t’es espions pourra me suivre

Je souris un peu plus. Ni lui ni moi n’étions dupes sur les réelles intentions de Suguato : il voulait bel et bien garder le contrôle sur ce que Suna faisait, et a fortiori dans l’enceinte de Konoha. Kuroi avait déjà compris que sous les airs d’aide à domicile que je revêtais, je n’étais ni plus ni moins que le pion envoyé par l’Hokage pour empêcher le cavalier adverse de prendre le roi. A moi de prouver que j’étais la reine.

- Je ne voudrais pas qu’on parte sur de mauvaises bases, je ne suis pas ici pour vous espionner. Ou du moins, ce n’est pas ce qu’on m’a demandée de faire – je lançai un regard rapide à Suguato… Bien sûr que c’est ce qu’il m’avait demandé de faire. Je souriais encore – Je ne compte pas m’immiscer dans vos affaires personnelles, et je n’attends pas que vous le fassiez non plus. J’entends bien collaborer avec vous de la manière la plus professionnelle et la plus transparente qu’il soit. Mais pour cela, nous devons avoir confiance mutuellement l’un envers l’autre. Aucun de nous ne sera productif s’il doit se méfier de ce que fait ou pense l’autre.

Je tendais ma main vers Kuroi, attendant qu’il la serre. Je le savais, j’avais cette force de persuasion qui fait que les gens ont facilement confiance en moi. Mon physique et mon regard innocents, mon sourire omniprésent… Tout jouait en ma faveur. Je pesais mes mots, je savais quoi dire. C’est comme si l’on m’avait formé pour mentir et manipuler… Mais au fond, n’étais-ce pas le cas ? Et puis, cette mission me tenait à cœur. Si je voulais devenir quelqu’un, je devais montrer à l’homme le plus puissant du village que j’étais à la hauteur.

- Alors ? Marché conclu ?

Une main tendu vers moi en guise de conclusion, voilà ce que j’appelais une démarche très intéressante. Dans ce bureau les choses étaient dites avec une vraie spontanéité, pour dire si ensuite il s’agissait de la vérité ou non, c’était autre chose. Je ne me faisais pas d’illusions, me coller quelqu’un sur le dos n’était pas anodin. De plus cette fille qui allait m’accompagner… je ne sais pas pourquoi mais je la sentais pas… Sans doute sentais-je dans sa voix trop de perfection, des phrases déjà toutes faites pour entourlouper n’importe qui. Suguato n’avait pas fait appel à n’importe qui, prudence ne serait donc pas un moindre mot. Sans doute possédait-elle un caractère bien à elle, malheureusement elle lui manquait un peu d’expérience dans ce domaine. Parler de confiance mutuel aussi simplement, la vie d’un shinobis n’était malheureusement pas aussi simple. Sans avoir eu le temps de parler, l’Hokage nous fit savoir que l’entrevue était terminée et qu’il était temps de partir à la chasse aux infos. Serrant la main de ma nouvelle coéquipière je mis tout le monde d’accord.


- "Il est normal d’avoir un œil sur ses amis, mais il faut faire encore plus attention à ses ennemis n’est ce pas ? Un principe très connu dans notre monde actuel et d’ailleurs je le comprends parfaitement, donc vous comprendrez Krystal que je ne puisse vous accorder ma confiance. Si Makka n’était pas une menace nous serions sans doute toujours en guerre, vous n’avez pas confiance en moi puisque que maintenant l’Hokage saura en temps et en heure ce que je ferais. Essayons simplement de ne pas nous détester, pour ce qui est de la confiance, je doute que ce mot est un sens à l’heure actuelle. "


Sans doute étais-je trop brusque, malgré tout je pensais ce que je disais. Je ne pouvais pas avoir confiance en eux, et eux ne pourront jamais avoir confiance en moi. Relâchant sa main, je me leva, regarda du coin de l’œil le chef de ce village et attrapa la fameuse enveloppe qui contenait des dossiers confidentiels. Le point le plus important était ici et nulle part ailleurs, je ne pouvais me permettre de rater cet épisode de ma vie. Suna avait confiance en moi, les décevoir serait trahir mon village. Marchant vers la sortie, je ne voulais pas empêcher Suguato de donner une dernière consigne à sa protégée. Leurs histoires ne m’intéressait point, j’avais entre les mains quelque chose de bien plus important. Me faire surveiller ne me dérangeait pas plus que ça au fond, mes intentions n’étaient pas mauvaises envers ce village même si tout portait à croire le contraire. Franchissant la porte, je partie vers la droite et m’arrêta pour attendre Krystal. Et ouai, maintenant plus question de boire un verre de saké ou de me la couler douce. Konoha voulait des résultats, j’allais leur en donner.


* Bon… je me demande par où commencer à chercher. Je regarderais ces informations plus tard quand je serais seul… cette fille ne doit pas savoir ce que je possède. Bref, un nouvel épisode commence pour ma jeune carrière de shinobis, en espérant que ça ne soit pas le dernier. *

Spoiler:

Il serra ma main, mais resta toujours le plus méfiant du monde. L'important était de toutes façons qu'il pense que je lui serait dévouée, la confiance étant effectivement un mot bien trop important et une émotion bien trop dangereuse à accorder en ces temps troubles, surtout entre Konoha et Suna. Kuroi m'intriguait. Il semblait puissant et à la fois faible, une sensation étrange que je n'avais encore jamais senti auprès des shinobis.

J'attendais que Kuroi me partage les informations présentes dans l'enveloppe, ce qu'il ne fit pas. Je souris un peu plus : il n'avait réellement aucune confiance en moi. Je jetai un regard vers Suguato. Il était célèbre pour laisser le libre-arbitre faire son œuvre et de ne pas intervenir dans les évènements. Un grand scientifique, à n'en pas douter, qui laissait les réactions agir pour évaluer et noter ce qu'il se passait, et ainsi en tirer le plus de choses. Il souriait, comme à son habitude, et je doute qu'il était enclin à me donner lui-même une seconde enveloppe avec les données du databook. Et effectivement, il ne le fit pas.

Et il ne le fit pas plus quand Kuroi quitta la salle. Il se contenta d'attendre une éventuelle question ou une éventuelle remarque, mais il était évident qu'il ne me donnerait pas une copie du databook. Était-ce un test ? Attendait-il de moi que je sois capable de sous-tirer des informations à Kuroi tout en veillant sur lui ? Mais comment voulait-il que je sache s'il ment ou non si je n'ai pas accès aux mêmes informations que lui ?

Mais peu importait, j'étais sûre d'y arriver. Alors, je me contentai de sourire, et de me lever à mon tour. Après un bref signe de tête à Suguato, je quittai la pièce, rejoignant Kuroi qui m'attendait sur le pas de la porte, plongé dans ses pensées. Il me suivit dans les couloirs du palais, et on se retrouva rapidement à l'extérieur. Après un échange de banalité, on se fixa un rendez-vous ultérieur, et chacun de nous repartîmes de son côté, sachant pertinemment que ce n'était que le débit d'une longue aventure...