Il faisait chaud, même sous la pluie d'automne. Une silhouette féminine évoluait dans la nuit, sa démarche était lente et régulière, ses pieds dénudés ne semblaient pas déranger par le contact du sol, ni sa peau au contact du froid. Elle avançait sans fin au milieu de la nuit, seule au milieu de nul part perçant la monotonie du décor qu'offrait la brume, mais sa marche se stoppait sans qu'on sache ce qui en valait la peine, à moins que ça soit la falaise qui avait manqué de lui arracher sa vie si un pas de plus se faisait. La femme semblait ailleurs, éveillée, mais endormie à la fois, dans son monde, peut-être à cause de la fièvre ou autre chose.

Une présence intrus avait semblé en fait déranger ses projets, la tête de la brune se tournait vers cette dernière, un œil jaune vif ne se dévoilait qu'après l'assaut perçant d'un double azur. Restait alors une iris jaune, une iris bleue, un visage à l'expression neutre, le teint était devenu tellement pâle, on aurait pu la penser mourante. Peut-être que c'était le cas.

=| Qui es-tu toi... ?

Marmonnait une faible voix, c'était comme si cette bouche n'était pas la sienne, une difficulté à la mouvoir, à faire naître le son. C'était pareil pour tout son corps en fait. Sur l'avant bras, une aura noire s'échappait d'une marque dissimulée dans un tatouage, mais une qui se démarquait ce soir au clair de lune. L'azur reprenait ses droits sur les deux yeux, mais son éclat était étrange. Rien de commun.

=| Je ne veux pas disparaître, pas après tout ça...

Une main qui se refermait sur ce brassard symbolisant ce qui avait été une fin pour elle. Son poids l'arrachait du bras de l'homme, celle qui le tenait avec tant de force détestait ces choses plus que tout, mais un manque de force l’empêchait de rester consciente ? Sur ses jambes en tout cas...

La fièvre s'intensifiait et la brune aurait été incapable d'expliquer cela, elle n'en avait aucun souvenir quand à nouveau ses yeux s'ouvraient péniblement, plus dorés que jamais cette fois. Sa pupille se sentait agresser par la lumière, quelque qu'elle soit, c'était souvent ainsi après ce genre de soir. Impossible pour la Bakushô d'en découvrir la cause... Un somnambulisme ? Elle remarquait une présence, inconnue au bataillon.

-Où sommes nous...

Lui paraissait la question la plus importante, là tout de suite... Parfois, elle se réveillait à des kilomètres de sa position de base.

Comme à son habitude, Van arpentait les environs du Shukai dans le but de remplir sa carte personnelle. Cela faisait plusieurs mois déjà maintenant qu'il s'y attelait et celle-ci commençait à ressembler à quelque chose. Ses périples le guidèrent à différents endroits, tout comme la falaise du clair de Lune. Les habitants de cette région conseillèrent fortement le panorama qu'offrait cet endroit en pleine nuit. Ne souhaitant pas manquer à la visite d'un lieu aussi réputé selon certains, Van s'y installa et attendit jusqu'à la tombée de la nuit.

Plus tard dans la soirée, Van s'était installé afin de compléter sa carte. De son crayon celui-ci reporta les quelques nouveautés découvertes plus tôt dans la journée. Plutôt fier de son travail, le trentenaire y tenait comme à la prunelle de ses yeux. Personne ne pouvait soupçonner le temps qu'il lui avait fallu pour arriver à ce résultat. Sa patience serait récompensée le jour où il la terminerait. Pour l'heure, le spectacle de la falaise du Clair de Lune venait de commencer...

~ ~
~

" Qui es-tu toi ?" Une voix faible et inquiétante révéla la présence d'une femme en mauvais état. Celle-ci s'écroula au sol en dégageant un sentiment de mal aise chez le Hoheinheim qui immédiatement se releva.

Se rapprochant peu à peu de la femme, le trentenaire très lentement la vit s'écrouler au sol tout en parlant à quelqu'un.

" Je ne veux pas disparaître, pas après tout ça... " Puis la femme plongea dans un état comateux. Elle semblait se tenir l'avant bras. Un détail qui ne manqua pas à Van qui sans gêne souleva celui-ci une fois la femme inconsciente. Un tatouage étrange était dessiné sur son avant bras. La forme de celui-ci ne disait rien au Hoheinheim qui après l'avoir ramasser, la déplaça jusqu'à son petit campement de fortune.

Il lui plaça son rouleau de parchemin sous la tête, retirant son manteau afin de la recouvrir. Le trentenaire bien silencieusement alluma un feu afin de se réchauffer. Il agrippa ses genoux, toisant la flamme naissant qui reflétait dans ses verres de lunettes.

Beaucoup de questions étranges se succédèrent dans l'esprit du trentenaire. Le plus marquant encore étaient ses yeux qui frappèrent le Chuunin d'un étrange pressentiment. Sa curiosité devrait quand même patienter jusqu'à son réveil. Sans ne rien connaître de cette mystérieuse jeune femme, Van préféra attendre d'obtenir des réponses.

~ ~
~

Plus tard dans la soirée la femme se réveilla. Manifestant une confusion bien plus étrange encore. Le feu craqua et Van se tourna vers elle. Révélant tout juste le haut de son visage, il lui répondit. " Sur terre... Du moins je l'espère... "

Il lui sourit avant d'ajouter une bûche qui fit grandir les flammes. " Vous sembliez plutôt confuses avant de vous évanouir... Vous parliez à quelqu'un, visiblement quelqu'un vous souhaitant du mal. "

L'homme se tourna, prenant l'attention de servir un verre d'eau à la mystérieuse inconnue. " Mon nom est Van Hoheinheim. Je me suis permis de vous déplacez de quelques mètres. Vu votre état je me suis dis qu'il valait mieux que j'intervienne. "

Un inconnu pour l’accueillir à son réveil. Un qui lui réveillait sa crainte, mais la brune fit genre de rien, même quand un frisson dans son dos la faisait frémir. Un léger tremblement dans son corps, qu'elle calmait en agrippait sa main la plus perturbée par l'effet.

-Je n'ai le souvenir de personne...

Ni de quoi que ce soit d'autre en fait. On lui proposait de quoi abreuver sa gorge irritée, elle ne faisait pas prier, rarement elle avait ressenti une pareille gêne dans sa bouche pâteuse, sa voix était cassé, on aurait dit qu'elle avait manqué d'hydratation longtemps. Même pas elle n'osait demain le jour où ils se tenaient, peur de découvrir des absences encore plus longues qui sait, mais le manteau de la nuit au dessus d'eux la rassurer, peut-être toujours la même soirée. Elle se redressait avec peine en retenant le manteau qiu réchauffait un corps plus gelé que la moyenne, même sous le tissu chaud, même près du feu. Rien à faire. Comme souvent depuis un moment.

-Vous avez vu avec qui j'étais ?

Sait-on jamais, bien que la kunoichi n'avait pas beaucoup d'espoir. Un long soupir et l'irritante douleur dans son crâne la faisait grimacer, ses doigts se posaient sur un front trop chaud. Peut-être qu'elle était malade, ça ne l'empêchait pas de devoir faire preuve d'un minimum de manière non ?...

-Enchantée, et merci je suppose.

Une gorgée lui faisait revenir un peu sa voix cassée.

-Moi c'est Miaë.

Un nouveau regard pour l'endroit, rien à faire, il ne lui disait rien, juste une vaste impression qu'il y avait eu quelque chose d'important ici pour elle, mais quoi?... Elle se surprenait en pensant qu'il y avait un rapport avec elle...

-Ok sur terre, mais où sur cette dernière au juste ?

Peut-être qu'elle pourrait obtenir une meilleure réponse. Du moins il fallait tenter. Bien plus d'ailleurs, elle n'avait jamais croisé personne qui l'avait vu avant son réveil... C'était peut-être une occasion rêvée, bien que sa question allait paraître pour étrange et elle passait pour une folle... Quelle importance. Il fallait qu'elle sache.

-Je suis somnambule je crois... J'ai fait quelque chose d’étrange... ? Je n'ai jamais de souvenir de ces moments là... Alors ce un peu une aubaine de vous avoir croisé. Je ne crois pas que ça se soigne ou alors je suis mal renseignée !

Peut-être ou peut-être pas, elle remarquait quelque chose alors dans sa seconde main, celle qui était resté fermer. Un bandeau et le symbole dessus la laissait perplexe. D'où sortait-elle ça ? Elle qui n'avait même plus son bandeau d'origine. Elle lui tendait, encore avec une question.

-C'est à vous ?...

Miae exprima cette fois-ci sa confusion par un trouble apparemment fréquent. Elle ne se souvenait pas de ce qu'elle faisait durant ses crises, ni même des raisons qui pouvaient la pousser à se rendre... ailleurs. A sa première question Van ne voulut pas l'offensée, il lui répondit d'un signe négatif de la tête en ajoutant que personne ne se trouvait avec elle en dehors de lui.

Les présentations faites, Miae espérait quand même avoir une réponse sur l'endroit où ils se trouvaient. Pointant de son index sur la carte qu'il avait laissé traîner par là, il lui révéla finalement. " Nous sommes à Taki. Je ne sais pas d'où vous venez mais ne vous en faites pas je ne compte pas vous faire du mal... Tant que vous ne m'en ferez pas en retour. "

Puis la jeune femme encore sous le choc de son réveil des plus étranges, s'interrogea sur ce qu'elle faisait. N'ayant jamais eut l'occasion semblait-il de le savoir, Van paru tout désigner pour la renseigner un peu sur son état. Fatalement impuissant face à cette mystérieuse femme sortit de nul part, le trentenaire ne savait quoi dire.

" Je... Qu'entendez vous par "étrange" ? Oui je suppose que parler seul est un peu étrange, quoi que vos yeux semblaient différents maintenant que j'y repense... "

Le doigt sur le menton, Van observa attentivement l'iris à présent doré de la jeune femme. Il aurait juré l'avoir vu bleus avant qu'elle ne s'évanouisse. " Oui ils étaient bleus j'en suis sûr. N'est-ce pas curieux ? " Souligna-t-il.

Le Lumineux se surprit à partager soudainement l'intérêt de Miae à comprendre ce qui avait pu se passer. De sa vie il n'avait jamais rencontrer personne pouvant changer ses yeux de couleurs où bien parler d'une voix différente. Pendant son voyage à Marutagoya, Van en côtoyant quelques jours les habitants du village, apprit l'existence du Clan Mamoru que l'on disaient manipulateurs d'esprits.

Une coïncidence plutôt étrange que de rencontrer une jeune femme aux symptômes de ... Possédée. Loin de vouloir effrayer Miae, le Hoheinheim reprit alors.

" Quel est la signification de votre tatouage sur le bras ? " Supposant qu'il fallait un moyen de possession, le Lumineux émit l’hypothèse qu'il pouvait y avoir un rapport entre son tatouage et son comportement troublant. Peut être que si elle révélait ce qu'elle savait de son dessin, le Hoheinheim serait en mesure de l'aider.

Puis d'un geste lent, Van prit son bandeau. Effectivement le Shukai était sa nation et ce dernier en tant que tel se devait de porter l'uniforme. " Je suis shinobi du Shukai, mais n'étant pas en service je m'abstiens de faire des heures supplémentaires. Surtout lorsque mon temps libre me permet de voir des choses aussi intéressantes."

Taki ? Elle aurait difficilement capable là tout de suite de dire où ça se trouver, pas une perle de la géographie cette fille, mais pour sûr, loin de Yu no kuni où il lui semblait s'être endormie. Une si grande distance en une nuit ? C'était impossible. Son regard se perdait sur ses vêtements, visiblement mis à rude épreuve, elle fronçait ses sourcils, plus encore quand il évoquait la suite.

-Bleu ? Je vois difficilement quelle lumière pourrait rendre du doré bleu...

C'était fou, cependant elle n'écartait pas l'information, à son stade d'incompréhension, depuis maintenant plusieurs mois, tout était bon à prendre. Si qui ne la rassurait pas du tout, de l'insomnie de plus en plus étrange. Il évoquait le camouflage de la marque et elle s'étonnait à répondre avec un certain franc parlé.

-C'est la couverture de la marque des serviteurs. J'avais souvent de la fièvre avant elle, c'est d'ailleurs pendant cette dernière que j'ai endossé cette dernière... Sans savoir pourquoi, il le fallait.


Son regard se fixait sur les tâches d'encres sur sa peau, les symboles qui s'y étaient fait poser, pas son choix non plus, soudain, elle se surprenait à se demander qu'est-ce qui venait encore de sa volonté à elle. Enfin, quelque chose qui n'était pas une pulsion incontrôlable. Pourtant, une chaleur le long de son échine, la même que la première fois, celle qui avait marqué le début de tout, quand elle l'avait touchée, en sachant que c'était interdit, mais son aura l'attirait tellement.... Depuis parfois, la sensation merveilleuse et inégalable ne l'avait plus jamais quitté. Peut-être parce qu’inconsciemment, elle ne voulait pas la perdre. La conservait-elle ?

-On dirait une lune ou plutôt son croisant, à moins que le côté sombre soit une face caché par quelque chose ? Comme une éclipse ! On dirait une fleur la masse sombre... Tu en penses quoi ?

Premier sourire qui ravivait ce fascié fatigué et la visibilité plutôt bonne au delà de l'impact du feu la poussait à lever la tête et découvrir ce paysage magnifique. Une lune si immense, on se serait au coin du monde le plus proche de cette dernière. Un hasard ? Perdue dans ses propres pensées, elle semblait plus que jamais subir l'assaut d'autres quand le mot Shukai résonnait à ses oreilles. Un sursaut même à l'entente, son cœur qui battait plus fort et son souffle qui devenait difficile, comme de l'angoise ? Mais pourquoi, pourquoi ? Ah moins qu'il s'agisse de rage ? Un mélange des deux. Elle avait envie de pleurer, sans savoir pourquoi, elle savait, mais sans savoir, on jouait avec ses nerfs et personne, personne de visible, voulait-on la pousser à bout ? Et si c'était lui ?!

-C'est toi qui fait ça ?!! Pourquoi ! Pourquoi !

Le dernier mot, tel un cri perçait dans la nuit, une volée d'oiseau s'en suivait et elle qui s'était relevée d'un coup, se laissait à nouveau retombée sur ses genoux, un poids trop lourd.

-Ma tête va exploser. Ça ne peut pas continuer...

Mais concrètement que faire. Elle ne voulait plus rentrer chez elle, pas comme ça, tous ceux à qui elle en avait parlé la disait folle, mais ce n'était pas ça pas vrai ? Il fallait trouver, c'était la seule solution.

-Des yeux bleus, tu dis ? Un bleu comment et c'est tout ? Où m'as-tu trouvé exactement, ramène moi là bas s'il te plaît... Je ne suis pas venu pour le Shukai, non pas encore.

La fin de sa phrase changeait de ton... Mais la brune ne semblait pas l'entendre.

Pauvre fille... Pensa le Hoheinheim dépité tout en essayant d'imaginer ce que devait vivre la jeune femme. Aussi impuissante qu'elle pouvait être face à ce qui lui arrivait, ses tentatives de comprendre n'avaient jusqu'ici abouties à rien. Pensif, Van tenta de comprendre. Les révélations sur le sceau des serviteurs donna l'impression au Hoheinheim d'avoir trouver une pépite rare.

Il ne connaissait que très peu de chose à propos des Furyous, et le fait que Miae soit un serviteur offrait au Lumineux la chance d'en savoir un peu plus à leur sujet. La marque représentait un croissant de lune orné d'une sorte de fleur. Les reliefs étaient du bel ouvrage, et Van ne pu s'empêcher de le regarder encore quelques instants.

Puis Miae se leva afin de contempler la Lune. Ses interrogations étaient nombreuses et la jeune femme n'y comprenait tout simplement rien. Lorsqu'elle se tourna, accusant Van d'être responsable de son malheur, celui-ci tenta de calmer les choses en agitant ses mains. " Mais je ne vous connais pas ! "

Puis elle cria. Le crie crispa les tympans du trentenaire qui se plaqua les mains sur les oreilles. Des oiseaux alertés par le bruit s'enfuirent, pensant très probablement qu'un danger imminent les menaçaient. Pour le moins surprit d'une telle attitude, Van se redressa à son tour, courant vers Miae lorsqu'elle s'écroula sur le sol complètement paniquée.

" Calmez vous... Nous pouvons essayer de comprendre. Ensemble Miae. "

Van se voulu rassurant et tenta de réconforter la jeune femme en la serrant dans ses bras. Le geste paru ridicule lorsque l'on considérait le fait qu'il ne la connaissait pas, mais laisser une femme s'infliger autant de mal le rendait malade. Puis elle le supplia de la ramener où il l'avait retrouvée. La prenant par le poignet, il l'entraîna quelques mètres plus loin à l'endroit exacte où elle avait perdue connaissance.

" C'était ici, et oui tes yeux étaient bleus. Il n'est pas important de connaître précisément leur couleur mais je ne comprend pas le rapport avec le Shukai ? Miae ? "

Celle-ci semblait absente. La voix qui fit mention du Shukai n'était pas celle de Miae, du moins celle que Van entendit jusqu'à maintenant. Il semblerait que le fait d'avoir parler de l'Alliance ait irrité l'inconnue. De ce que lui partagea Miae, le Lumineux supposa que si ils souhaitaient en apprendre plus, celle-ci devrait à nouveau s'endormir. Peut être obtiendraient-ils de nouvelles réponses.

Néanmoins la convaincre de replonger après en avoir vu les conséquences, agissait à double sens sur la culpabilité du Chuunin. Son âme de chercheur lui criait de renouveler l'expérience une seconde fois. Alors que de l'autre côté son humanité se refusait de lui infliger encore plus de troubles.

" Si vous souhaitez comprendre, nous devons vous laissez recommencer. Endormez vous et attendons de voir ce que vous ferez une fois... En pleine crise de somnambulisme. Je dois avoir un peu de saké, cela devrait vous aidez. "

Après tout le choix lui revenait. Libre à elle, de céder ou non à la tentation de découvrir réellement ce qui lui arrivait. Van ne voyait la qu'une façon simple de savoir. Miae aussi voulait trouver une solution et si le trentenaire pouvait y parvenir alors il n'en serait que plus satisfait.

" Mais ne vous forcez pas vous venez tout juste de vous reme... Enfin qu'importe, je suppose que vous aussi désirez savoir ce qui vous arrive non ? Je promet de veiller sur vous, rien ne vous arrivera je vous le garanti. "

Van évita de refaire mention du Shukai. Le sujet semblait lui déplaire, alors soit, Van ne serait qu'une bonne âme souhaitant aider son prochain. Il partit chercher dans ses affaires une bouteille de Saké qu'il ouvrit. Prenant en premier une gorgée afin de se remettre les idées en place, il tendit le contenant à Miae.

" Des réponses pourraient vous soulagez. Je ne suis pas médecin et je ne comprend que trop peu ce qui vous arrive. Mais si nous observons à nouveau je suis sûr que nous pourrons comprendre. "

Il l’entraînait là elle espérait naïvement une réponse. Mais il n'y en avait aucune. Seulement le vide si on s'avançait trop. Aucune réponse, même pas un signe, on lui avait dit que la principal cause de son somnambulisme était un stress la poussant vers ce qui l'avait marqué ou ce qui la hantait. Mais Miaë ne se connaissait rien de tel.

-Ils sont bleus là ?

Questionnait-elle en se retournant vers l'homme, son regard fut parlant et rien ne l'avançait au final. Elle décidait de s'asseoir. D'ailleurs ses jambes refusaient davantage de la porter quand il lui suggérait de se laisser retomber là dedans...

-Non.

Répondait-elle simplement, des mois là aussi où elle évitait le sommeil, un comble alors que c'était son havre, qu'il n'y avait pas si longtemps tel un chaton, elle pouvait dormir plus de dix heures d'affilés. Désormais, une anxiété rien que d'y penser, la peur du réveil, ou d'un cauchemar ? Peut-être les deux... A moins que ça ne soit de s'arrêter de rêver ou se réveiller. Pourtant, sa tête se baissait devant l'évidence, l'homme avait raison. Il lui fallait une assistance, malheureusement. Il était de loin, étranger ou pas le meilleur choix. Celui qui était prêt à croire qu'elle n'était pas simplement folle.

-Donne moi la bouteille.

Voilà encore qui paraissait le meilleur choix, s'abandonnait doucement. Dormir là tout de suite, impossible.Boire elle aimait ça, au début, elle avait même cru que c'était sa surconsommation qui lui avait joué des tours... Impossible depuis qu'elle la fuyait. Thèse écartée. Mais la brune aurait préférée. Elle papotait le temps que cela fasse effet. Il faudrait sûrement plus d'une bouteille pensait-elle, mais c'était sans compté sur sa fatigue.

-Pourquoi tu fais ça... ? Tu ne me connais même pas.

Était-elle une sorte d'animal de foire en cet instant ? Non quelque chose d'étrange, impossible de faire autrement que pensait à elle et elle entendait un bruit métallique au loin. Une nouvelle gorgée puis beaucoup d'autres pour tenter de l'oublier, elle le connaissait par cœur et après ça... Ce n'était pas joyeux, la brune se consolait avec le fait qu'elle ne soit pas seule... Mais ça c'était une vérité plus vrai que vrai. Le frisson et la douce chaleur le long de son dos, elle buvait encore, en l'écoutant ou en parlant, elle ne savait plus, en tout cas, elle avait parlé de Kumo et de son adoration pour les feux d'artifice et quand elle entamait une anecdote avec un brun... Un yeux virait au vert... Très vite l'incohérence de ses propos se stoppait, l'iris jaune vide de vie, l'iris azur perçante, juste un sourire qui s'étirait et la brune semblait poursuivre machinalement sa phrase avant de ne plus rien dire. Le feu crépita et le son fut suffisant pour faire perdre de son essence à l'iris azur, ravivait un peu la dorée, un court instant. Sa main se plaquait sur son front, une tête qui menaçait d'exploser.

-Pourquoi tu as rejoins le Shukai... ?

Bien entendu rien ne se passa une fois qu'ils regagnèrent la position exacte. Miae complètement perdue interrogea le trentenaire sur la couleur de ses yeux au même instant. Rien ne se passa et la réponse catégorique qu'elle fournie au Hoheinheim le laissa comprendre qu'elle ne souhaitait réellement pas renouveler l'expérience. Plutôt perplexe, Van n'imaginait pas résoudre ce mystère sans observer à nouveau ce qu'il se passait une fois qu'elle était endormie.

Alors qu'il s'apprêtait à lui refaire une thèse sur les réponses qu'ils pourraient obtenir, Miae se ravisa et réclama la bouteille de saké. Sans trop chercher à comprendre à quoi était dû se changement d'avis soudain, l'homme s'exécuta et la belle brune se mit à boire. Les deux se dévoilèrent l'un à l'autre, elle racontant qu'elle venait de Kumo, lui faisant mention de sa passion pour les feux d'artifices. Amusé, Van sourit, il était vrai que ces explosifs étaient plutôt magnifiques une fois libérés dans le ciel.

Il ne pouvait se référé qu'à ses bouquins, n'ayant lui même jamais assister à un feux d'artifice. Sur son île, avec ses parents et lui comme seul habitant, les occasions de fêter quelques choses se faisaient rares. Encore plus avec des feux d'artifices.

" Pourquoi faire ça ? Et bien pourquoi pas après tout. " s’esclaffa le trentenaire. " Je n'ai pas grand chose à faire et tu me sembles avoir besoin d'aide. N'est ce pas suffisant ? "

Ils reprirent tout en buvant leur alcool. Les joues du Hoheinheim était à présent teinté et les couleurs qu'il prit malgré le froid d'une nuit en hauteur, lui donnèrent une mine peu commune à ses habitudes. Miae raconta une vieille anecdote avec un homme, apparemment brun. Ce détail aussi insignifiant pour Van sembla néanmoins signifier beaucoup pour la belle qui au même moment vit ses yeux virer au vert. Elle resta silencieuse quelques instants comme si elle était absente. Ses yeux passèrent de plusieurs couleurs avant de redevenir doré. Van n'avait pas vu le vert la première fois. Peut être que cela voulait dire quelque chose.

Le feu craqua et rappela Miae parmi eux. Celle-ci sans apparemment s'être rendue compte de son absence interrogea le Hoheinheim sur les raisons qui l'avaient poussées à rejoindre le Shukai. Cette question amusait Van qui avait prit pour habitude de répondre à cette question à tout le monde. " Je suis originaire de l'archipel du Pays de l'Eau... Après la destruction de la nation par Sanbi je me suis dis que le seul endroit où je pourrais avoir accès à une source satisfaisante d'informations pour mes recherches serait l'Alliance de plusieurs Pays... "

Van feinta finalement de ne rien avoir vu. Il pensa que plus celle-ci se détendrait, plus le phénomène se reproduirait. La fatigue dont elle faisait preuve laissa penser le trentenaire qu'il ne lui restait plus beaucoup de temps avant de sombrer dans un sommeil profond. Sans s'en rendre compte, elle laisserait peu à peu ressortir cette mystérieuse personnalité.

" Je m'intéresse au développement humain. Je trouve dommage que nous ne sachions pas utiliser nos pleines capacités et j'espère être celui qui en percera le mystère un jour... "

Sans prétention aucune, l'homme affichait clairement son côté rêveur. Il expliqua quelques temps sa théorie farfelue qui consistait à déverrouiller plusieurs stades d'évolution. L'homme "achevé", comme il le disait serait alors une entité aussi puissante qu'un dieu. Son intérêt pour les Furyous devenait alors évident. Il se demandait concrètement comment ces êtres avaient pu "évoluer" à un tel stade. Rencontrer un serviteur était alors une chance inouïe pour lui.

" Mais pour cela je dois comprendre et apprendre ce que nous sommes... T'aider pourrait m'aider en retour, même si nos intérêts divergent si je suis en mesure de comprendre ce qu'il t'arrive je le ferais et y trouverait mon compte. "

Il lui sourit. Van tenta de paraître chaleureux. Miae ne semblait pas beaucoup entourée, et malgré que les heures passaient personne ne paraissait être à sa recherche. Il se servit d'un point commun qu'il trouva avec l'anecdote précédente de la jeune femme pour revenir à ce sujet de la conversation. Visiblement, les émotions de Miae réagissaient avec ses yeux. Van pensa que si il approfondissait le sujet, celle-ci en montrerait plus.

" Et où as-tu rencontrer l'homme dont tu parlais tout à l'heure ? Tu avais l'air de tenir à lui. "

Un enfant de la brume. La révélation avait deux effets opposés, celui d'une attraction, elle se sentait en confiance, tout à l'inverse totalement sur ses gardes. Son cœur se serra quand on parlait de Kiri qui en avait fini d'exister. Ce qu'elle voulait non ? La pensée la surprenait. Pourquoi aurait-elle voulu ça ? Le martellement dans son crâne reprenait et la femme frottait les tempes pour atténuer ça, sans succès.

-Une quête de savoir... ?

Une image lui revenait en tête, il semblait s'être mis à neiger. A moins qu'elle hallucinait, pourtant la buée qui sortait de sa bouche était réelle comme sa peau qui bleutée se gelait... L'homme en face lui ne semblait pas atteint, elle fronçait des sourcils, plus de neige. On se jouait d'elle, mais qui. Il lui rappelait quelqu'un, enfin, elle en avait l'impression du moins, ça lui donnait envie de pleurer. C'était incompréhensible, par chance il parlait d'un homme et ça lui égarait l'esprit de cette pensée. Qui ? C'était la première réponse qu'elle aurait voulu lui donner, mais les iris verdâtres témoignaient que les réponses étaient belles et biens là. Le bleu finissait par dominer et le sourire mutin s'invitait, la femme attrapait la bouteille son regard azur fixait dessus.

-Il était un menteur, comme tous les autres. Je n'aime pas ça...

Elle relevait son regard pour fixer le blond en face d'elle. La femme semblait calme, un peu trop peut-être, comme si ce corps ne lui répondait pas, ou pas assez bien.

-Mais j'ai toujours bu parce qu'ils appréciaient le faire.

Déclarait-elle avant de jeter la bouteille sur le feu de camp qui s’attisait avec excès. Une longue flamme qui s'élevait comme une barrière entre eux deux, quand elle se calmait, la silhouette féminine était debout, immobile.

-J'ai fait comme elle...

Refusait de disparaître... mais... Comme qui ? Il avait dû semblé assez convainquant, car la femme se prêtait à l'idée de se dévoiler.

-Et qu'as-tu appris jusque là ? Moi j'ai appris que la fatalité ne pas venir à bout des déterminés. Ne s'arrêtent d'exister que ceux qui ont abandonné...

Pas son cas à elle, jamais, jamais ! Impossible d'empêcher cette larme de parcourir le long de son visage. Impossible de dire si c'était la folie de la rage ou du chagrin, la chose semblait briser, mais parfaitement construite et droite à la fois. Un mélange d'incohérence, l'histoire de toute son existence.

-Je dois le trouver.

Trouver quoi ?

-Amène le moi. Amène la. Elle doit rester endormie, elle le doit et toi tu auras, la réponse à ta question.

Miae s'apprêtait à relever lorsque soudain une étrange atmosphère s'abattit autour du camp. Plus pesante, l'air était devenu glacé, et malgré l'alcool pour le réchauffer, Van ne put retenir un éternuement gêné. La main imbibé, il tenta d'atteindre discrètement un mouchoir dans sa poche tout en guettant de temps à autre la jeune femme devenir bien plus bizarre encore.

Van était en présence de Konpeki, qui signifie azur. Par la suite l'utilité de donner un nom à cette entité se révélera ingénieuse afin de les discerner les unes des autres. Miae aux yeux dorés, était sans doute le réceptacle d'une âme. Celle-ci se manifestant par le changement soudain de comportement et la couleur de ses yeux. Au nombre de trois, Van avait pu dissocier jusqu'à présent Konpeki et Hekishoku autrement dit "vert émeraude". Konpeki se faisait plus présente, apparemment plus forte lorsque Miae venait à manquer de sommeil.

La théorie du trentenaire se confirma lorsque contre toute attente, la jeune femme balança le Saké aux flammes. Surprit, Van resta cependant passif, toisant Miae qui se raidit sur place en laissant apparaître à travers le rideau de flamme une silhouette facilement perceptible. Sans trop bouger, Van resta la morve au nez sans parvenir à quitter du regard ce qui se passait. La bouche grande ouverte il laissa l'entité dévoiler peu à peu de sa personnalité. Sévère et stricte, la voix se voulut pleine de rancoeur envers l'être qu'elle qualifia de menteur.

Dans l'incompréhension la plus totale, Van attendait la fin des phrases de la silhouette pour se vider le nez dans son fameux mouchoir.

Puis vint finalement le propos d'une chose à trouver. Quelque chose de précieux vu le ton que la silhouette employa pour que Van veille à ce que Miae reste endormie. Timidement le trentenaire tenta de comprendre plus.

" Qu'est ce que je dois trouvé ? Et l'emmener où ? "

Le Lumineux trouvait ses questions justifiées, lui même ne comprenait que trop peu ce qui était en train de se produire. Il espérait des réponses mais celle-ci ne les lui fourniraient qu'une fois sa parti du contrat remplie. Il se sentait piégé, simple acteur d'un rôle bien trop grand pour lui. Pourtant sa curiosité le poussait à chercher à comprendre.

La Bakushô reprenait sa marche, lente et difficile, un corps qui suit sans le vouloir ou alors c'est l'énergie qu'on lui emploie qui est mauvaise...

-A celui qui saura le faire...

La route qu'il avait interrompue, le hasard d'une conversation, ce lien étrange entres tous les serviteurs qui lui faisait savoir, savoir des gens capables de parfaitement la voir et probablement bien plus encore. Ce qu'elle voulait sembler évident, pas tant être entendu en fait, mais elle savait que les hommes étaient des créatures faibles, avec des principes... Fourbe, l'enfant de la nuit l'avait toujours été avec excellence. En marche, elle savait qu'on la suivrait, alors elle commençait la conversation... Il fallait chanter de belle berceuse pour endormir les enfants dans la nuit noire non ?

-Je cherche celui qui me la rendra.

Dans le néant aucun mal à se dirigeait, même pas besoin de regarder, pas besoin de repère, juste se laissait guider par l'odeur, la chaleur, l'instinct du serviteur qui en indiquait un autre. Un manipulateur d'esprit. Avant toute chose, avant toute idée, il lui fallait la base. Ce corps, parfait en tellement de points, les maîtres avaient été généreux, combien même le chemin était difficile, mais elle aimait cette difficulté, elle avait toujours aimé.

-L'orfèvre qui saura remonter la pierre sur un bel anneau. L'autre a cassé, c'est terminé pour lui, mais la pierre n'a pas la même fin.

Ni la même valeur, elle se retenait de le dire, pour elle, la brune n'avait pas d'importance, la première fois qu'elle avait sentie sa présence si faible, aucun intérêt qui l’attisait, comme tous les autres, rien à quoi se rattacher, à par lui, à par elle plutôt. Mais les choses avaient été différentes quand la vibration et le son doux de son affection donnait à cette créature. Un tintement métallique et la chaleur de sa peau sur le métal gelé, ce n'était pas le doigt de l'homme qui les retenait d'ordinaire, ce n'était pas le reflet de ce bleu océan, mais le perçant d'un doré dans la porte de l'âme. Elle se stoppait, une respiration, elle était énervée ?

Mais il fallait se reprendre. C'était mérité. Tout ce qui importe. Une voix l'interrompait dans ses pensées, celui qu'elle cherchait peut-être ? Elle en avait croisé tellement, tellement de morts qui s'en était suivi... Pour rien. Sa faute à elle si le monde refusait de tourner rond ? La vielle femme qui se montrait alors restait perplexe devant ce qu'il s'offrait à sa vue.

-Homme, la curiosité est un vilain défaut et il y a des secrets, qui marquent la peau à jamais. Cette créature est quelque chose qui doit disparaître et accepter sa condition.

La femme soupirait. Encore le mauvais cheval. A moins que... Elle jetait un regard brillant à son compère du soir, le moment pour lui d'agir... Qui sait.

-Quelque chose de mauvais, méfie toi.

Oui, et après ? La créature brune ne prenait pas la peine de répondre.

-Dommage. Si tu l'élimines, je te dévoilerais trois réponses !

Elle lui tendait sa main, trois doigts levés et un sourire tellement mesquin.

Le corps de la jeune femme reprit sa marche. Lentement, Miae avançait dans la pénombre du soir sans même regarder où elle se dirigeait. Les arbres masquaient les quelques rayons de clair de lune, obligeant le Hoheinheim à ne pas quitter d'une semelle la belle qui continuait malgré les conditions sa route. Aussi étrange que cela puisse paraître, le regard du trentenaire était rivé sur le corps spirituelle qui se trouvait juste à côté de Miae. Guidée comme un simple pantin la jeune femme paru alors bien plus perdue qu'au premier abord.

Elle se pensait somnombule mais peut être ne savait-elle pas que quelqu'un d'autre se trouvait également dans son corps. Konpeki, azur, souhaitait trouver celui qui saura le faire, celui qui lui rendra son bien. Les phrases énigmatiques de l'esprit rendaient la compréhension du trentenaire bien plus ardue. L'homme resta pensif, suivant toujours la jeune femme à travers la forêt qui ajouta l'énoncé d'une nouvelle devinette.

" L'orfèvre qui saura remonter la pierre sur un bel anneau. L'autre a cassé, c'est terminé pour lui, mais la pierre n'a pas la même fin. "

Dans un premier temps, Van ne trouva aucun écho. Il ne voyait tout simplement pas à quoi pouvait bien correspondre cet orfèvre, ni même la pierre où encore l'anneau. Mais lorsqu'elle expliqua que "l'autre" était cassé il supposa alors que la personne ayant tenter de l'aider précédemment n'avait pas réussi. Peut être était-ce lui à présent l'orfèvre...

Sa théorie se basait uniquement sur sa supposition qui consistait à penser que la pierre était Miae. Que celle-ci étant destinée à une fin différente avait survécu et que la pierre recherchait toujours son bel anneau...

Mais une voix vint interrompre la mystérieuse entrevue. Les yeux dorés de Miae reprirent le dessus, avant que celle-ci ne s'emploi à mettre en garde le Hoheinheim. Quelque chose de mauvais, qui devait resté disparu et accepter sa condition. Peut être était-ce vrai, peut être que cet esprit avait été placer là pour une bonne raison. Mais pour Van qui avait garanti à Miae qui ne lui arriverait rien, revenir sur sa parole ne serait que preuve d'une lâcheté sans nom.

Si le Lumineux souhaitait venir en aide à la jeune femme, trouver et comprendre ce qui lui était arrivé devenait alors indispensable. N'ayant aucune autre piste, le trentenaire ne connaissait alors aucun autre moyen pour l'aider. Konpeki, Azur, reprit rapidement le contrôle. Sa voix plus stricte reprit le dessus, révélant trois de ses doigts dressés en guise de réponses qui lui seraient accordées si ce dernier parvenait à l'éliminer.

Le mystère résidait à présent en la personne à éliminer. Qui était-ce ? Comment la trouvée et pourquoi l'éliminer ? Tant d'autres questions se soulevèrent sans que Van ne puisse obtenir des réponses à ses précédentes interrogations...

" Bien... " Se résolut-il à dire. " Dîtes moi de qui il s'agit et je tâcherai de respecter notre accord. "

Peut être qu'en connaissant un nom, l'homme pourrait orienter ses recherches. Cette histoire semblait assez troublante pour paraître complètement folle. Mais Van aussi curieux qu'il se voulait ne pouvait plus revenir en arrière. La machine était lancée et rien ne pourrait le détourner de son intérêt à présent. En bon scientifique, il se devait de résoudre les mystères face auxquels il se retrouvait. D'autant plus que le fait que Miae soit un serviteur qui faisait partie de l'armée des furyous offrait une opportunité unique au trentenaire d'en apprendre plus sur eux.

-Une gêne, c'est évident.

On la traquait depuis quelques jours, probablement que la Bakushô n'en avait même pas conscience, mais l'objet de toutes les attentions elle... Après tout, elle avait éliminé les incapables, ceux qui avaient refusés, ceux qui avaient échoués, ceux qui pouvaient la trahir. Une fois déjà, c'était bien assez. Une femme qu'elle avait déjà vu rejoignait le duo, c'était elle, celle qui l'avait récupéré la toute première fois, au milieu de nul part. Normal, elle l'avait reconnu. Ou senti au choix.

-Pourquoi tu fais ça ?

Tentait bien la nouvelle invitée en vain, c'était évident du pourquoi et de son moteur, la rage, la peine, de la colère aussi ? Mais surtout une volonté sans faille. La silhouette de la Bakushô poursuivait sa route, mais cette fois en direction du trentenaire, le même à qui elle enlaçait la taille, posant sa tête contre son bras, si fatiguée, quoi de plus normal.

-Elle. Pour commencer...

Son azur perçant se fixait sur la femme aux cheveux blancs, d'au moins vingt ans son aînée, pourtant, le même regard, les mêmes airs, elles avaient un lien forcément, car l'autre semblait parfaitement la connaître, non pas la Bakushô, mais ce qui lui faisait office de fléau. Pas inquiète, elle se rapprochait du tout jeune duo.

-Tu as joué et perdu.... Il faut savoir quand ça s'arrête, tu ne peux plus si n'est perdre davantage encore. Arrête cette folie.

Elle voulait qu'on lui rende sa vie, mais ce n'était pas possible il paraît, oui il paraît... Mais la femme n'était pas encore résignée. L'autre qui l'avait suivi l'était en tout cas lorsqu'elle s'adressait à Van.

-Je peux répondre à plus que trois questions pour ma part, même en anticiper. C'était jadis une enfant, c'est plus un esprit frappeur qu'autre chose aujourd’hui. Tu ne sais pas encore où ça te mènera sinon, tu ne t’y aventurerais pas. Il est encore temps pour toi de ne pas te mêler de cette histoire.

La femmes aux cheveux blancs posait ses mains au sol et un sceau les entourait, la brunette tombait à terre visiblement inconsciente, plus de trace de la perturbatrice.

-Un sceau de protection…

Elle soupira.

-Que veux-tu savoir ? Et qui es-tu, que cherches-tu au juste...

Quel sentiment étrange que celui de se sentir dépassé par les événements. Van, bien silencieux observait la scène avec une certaine difficulté de compréhension... Miae, la première qu'il avait rencontré était l'entité qui possédait des yeux dorés. De temps à autre, celle-ci se manifestait par quelques apparitions aussi brèves que soudaines. Laissant pour la plupart du temps le contrôle à Konpeki dit azur pour le trentenaire.

Konpeki lui fit une proposition afin de parvenir à dévoiler ce troublant mystère. Trois réponses qu'elle lui autoriserait à condition qu'il parvienne à éliminer Hekishoku la troisième entité qui se manifesta d'une voix préventive. Pourquoi faisait-il ça ? Et bien, Miae s'inquiétait de son état et celle-ci souhaitait parvenir à retrouver un semblant de tranquillité pour sa vie... Etrange.

Van aurait pu répondre ainsi et se faire passer pour un gentilhomme. Mais à présent...

Hekishoku se matérialisa à côté de Miae. Du moins aux côtés de Konpeki qui désirait ardemment la mort de la vieille femme. Les deux se ressemblaient bizarrement, si ce n'était la différence flagrante qu'il existait entre leur âge respectif. D'après la vieille femme Van avait jouer puis perdu. Il ne savait pas dans quoi il était en train de s'embarquer et dans une dernière tentative de le faire changer d'avis celle-ci lui proposa plus de trois réponses ainsi qu'une information encore plus intéressante.

Konpeki était un esprit frappeur. Du moins si l'on s'en fiait à ce qu'émeraude avait dit précédemment, Azur devait disparaître et accepter sa triste condition. Le trentenaire supposa donc que Konpeki fut intentionnellement enfermée à l'intérieur du corps de Miae...

Miae aux yeux bleus s'approcha du Lumineux, enlaçant la taille de celui-ci l'air épuisée. Sans plus y prêter attention que cela Van restait attentif aux propos de la vieille albinos qui usa d'un sceau de protection pour faire s'écrouler la brunette. Inconsciente à ses pieds, Van se contenta d'enjamber la kunoichi afin de se rapprocher à présent de la seule encore éveillée.

" Mon nom est Van. Je suis un homme curieux qui se plait à résoudre les mystères qui parsèment mon existence. "

Dit-il en adressant une révérence à la vieille dame alors plus proche de lui. " Quant à ce que je recherche et bien... Disons simplement que pour le moment toute mon attention se pose sur le mystère de cette jeune femme. "

Il se tourna légèrement en disant ça, indiquant de son pouce le corps inerte de la Kunoichi Miae. Il aimait les doubles sens et alors qu'il toisa à nouveau la vieille dame sa pensée quant à elle se voulue adressée aussi bien à Konpeki que Miae.

Il sourit finalement. Peut être serait-il plus simple d'en apprendre davantage avec Hekishoku. Après tout elle aussi faisait partie intégrante de la plus jeune. " Expliquez moi comment trois personnes peuvent elles habiter le même corps. J'avoue être assez perdu et qu'il me serait plus simple de comprendre si vous veniez à me l'expliquer. "

Prudent Van souhaitait quand même avoir le maximum d'informations sur le cas qu'il venait de rencontrer. Il était trop tard à présent et tout comme le fit remarquer plus tôt la vieille femme, un retour en arrière était inconcevable dans l'esprit du trentenaire bien trop mêlé à cette histoire maintenant.

" Je n'ai nullement l'intention de revenir en arrière. Ce que j'ai à y perdre ne regarde que moi et le fait de me mettre en garde ne fait que renforcer mon choix Ce mystère est sans doute le plus intriguant qu'il m'ait été permis de croiser. Qui êtes-vous réellement toutes les trois ? "

Expliquer ça ? C’était simple et compliqué à la fois, elle commençait par se présenter, en partie du moins, c’était la moindre des choses.

-Il arrive parfois que l’ordre des choses soit corrompu. Par une volonté trop forte par exemple. Les manipulateurs de Genjustu ou les sensos tel que moi y somme particulièrement sujet.

Elle fut brève en annonçant cash que l’azur avait refusé sa mort qu’elle s’était pourtant auto infligé, par dépit plus que par volonté d’en finir, sans omettre qu’elle ne savait quel moyen l’avait lié à cette fille, ni pourquoi elle l’avait choisi, bien qu’elle en avait une petite idée. Ce genre de phénomène entraînait forcément un lien très fort, mais aussi de grandes limites, l’azur avait dû être prisonnière de sa condition au final, rallié à un lieu ou un objet pour ne pas disparaître. Le tout était de trouver à quoi avant qu’elle n’arrive à la de son projet.

-Je ne peux te dévoiler que ce qu’il n’a été donné d’observer. Un jour, une lettre m’a demandé de me rendre dans une forêt et j’ai reconnu une écriture, celle d’une enfant que j’avais connue longtemps, intriguée par la date qu’elle désignait, après mûre réflexion je m’y suis rendue.

La femme ne dévoilait pas tout à fait son nom, juste son lien de parenté avec l’une des deux, il était facile de savoir laquelle au fond. Elle lui contait alors sa surprise en découvrant la brune inconsciente à l’exact endroit qu’il lui était indiqué, à partir de là que pour elle tout avait commencé, car contrairement aux deux autres, pas besoin de se battre pour un corps, le sien l’attendait simplement. La femme était une Mamoru, qui avait vu l’aura de sa nièce au réveil de sa rencontre fortuite, après la surprise, très vite, le bilan. Elle lui avait fait part à quel point elle trouvait cela mauvais, malsain, mais rien à faire pour raisonner l’enfant aux yeux azurs…

-J’ai donc laissé ma marque pour la rejoindre dans mon sommeil et la raisonner ou du moins la tempérer, en vain comme tu vois. Elle n’abandonnera pas, plus tenace que ça tu meurs. Une enfant têtue, mais sa méthode est mauvaise, j’ai du mal à cautionner cela. Ça reste un vol et un meurtre au final. Pas le genre de détail qui pourrait la défriser…

Elle lui gribouillait une adresse au milieu du pays de la brume. Son temps en leur compagnie était compté, elle le savait, l’intruse était plus vorace en présence à chaque jour qui passait, une façon de retrouver l’homme si besoin. Il y aurait forcément un choix à faire à un moment, la Mamoru s’effaçait après cela.

A présent au courant de tout ce que pouvait savoir la vieille Mamoru au sujet de Miae et l'esprit piégé en son sein, Van resta impressionné. Tout ce mystère, cette aventure, ces découvertes, tout semblait graviter autour de la Kumojin. Van n'hésita pas car son désir avant tout était de connaître un maximum de chose sur ce monde. Retrouver l'objet permettrait de ramener l'esprit à la vie d'après ses dires, où du moins lui assurer de ne pas tout simplement disparaître. Enfin Van avaient quelques informations croustillantes à se mettre sous la dent.

La rencontre fut plutôt mystérieuse, mais peu à peu, les explications amenaient la lumière sur tout ce qu'il s'était passer. A présent Van était face à un choix. Sauver Miae où l'esprit qui l'habitait. En toute franchise le Hoheinheim n'avait d'autres solutions que d'abandonner à son triste sort la Kumojin. Contrainte à cause de la possession à mourir son destin ne paru pas avoir d'autres alternatives.

L'esprit ne pourrait pas partir et Miae était condamnée à attendre la mort. Quel triste sort songea le Hoheinheim l'air tout de même atteint. Même si il ne la connaissait pas le fait que sa vie ne lui appartienne pas rester un triste sort. La vieille femme disparue, emportant avec elle les dernières questions sans réponses du Trentenaire. Miae était inconsciente et l'esprit était toujours entravé par le Fuinjutsu de la Mamoru.

Glissant ses bras sous la nuque de la kunoichi, Van releva ses jambes avec son autre main afin de la déplacée jusqu'au petit campement. A son réveil, le Lumineux lui ferait part de quelques unes de ses découvertes. Dans tous les cas la jeune femme devait quand même avoir la confiance du Shukaijin sous peine que ce dernier ne puisse pas la guider vers son destin. La logique du plus fort se voulait intransigeante. Miae n'était qu'une pauvre victime dont les jours étaient comptés en attendant la renaissance de l'esprit qui l'habitait.

" Ton histoire est... Incroyable Miae Chan. " Il la regarda dormir auprès du feu. Elle semblait plus sereine. Avec une bienveillance particulière aux vus des circonstances, Van lui souhaitait tout de même un peu de répit bien mérité...

Spoiler: