Intrépide. [Kairi]

(#) Sujet: Intrépide. [Kairi] Lun 21 Jan 2013 - 20:40

Oh douce étoile te profilant dans l'azur mélancolique de la nuit, où pouvais-tu bien aller en filant aussi loin ? Traçant ta route au loin, pourquoi allais-tu aussi vite sans regarder derrière-toi ? Pas besoin d'amis ni d'une énergie incroyable ? Surtout, pourquoi je me pose autant de questions sur une simple étoile qui file ? Ne devrais-je pas plutôt m'intéresser à ma petite vie, où cela serait-il un geste égoïste ? Je ne suis pas réellement sûre que penser quelques fois à soi est un geste d'égoïsme, si personne ne s'occupait sa propre nous serions tous perdu les uns les autres..

Mettant alors mes petites écouteurs pour écouter de la musique, je recommençais à errer dans Kiri qui était plongé dans les doux bras de Morphé. Je chantais doucement, murmurais quelques petits mots en marchand d'une façon en rythme avec la musique. J'essayais tant bien que mal de suivre le tempo tout en mémorisant les paroles qui venaient à tout bout de champs.. Elle était agréable celle-ci de musique, une mélodie casi-parfaite, la voix de la fille était douce et parfaite, à la hauteur qu'il fallait pour chanter cette chanson... Les larmes aux yeux, émue par le début de la musique je recommençais à faire de même avec cette chanson.

« Intrépide, infaillible, énergie inflexible
Notre amitié est inégale
A fond, sans concession, loin de vous, pas question !
Amis pour la vie, amis inséparables »

Et je dansais presque en même temps en fermant les yeux et hochant la tête puis à droite.. J'étais vraiment heureuse à ce moment, il me fallait juste ça, quelque chose de doux et de banale, pourtant si motivant, si spécial et si incroyable.. Tant de choses en une seule et même chose, pouvais-je l'être moi aussi forte ? Énergie inflexible, amitié forte et puissante sans égale ? Tout cela je pense l'avoir grâce à Yuka, mais j'aimerai tellement pouvoir le partager avec quelqu'un d'autre, un sentiment fort, une confiance improbable mais si puissante. J'aimerai qu'à chaque fois que je sois triste, mes amis soient là pour me soutenir, et lorsque dans ma vie la joie résonne, seront toujours là pour me voir.

Avec des personnes qui me tiennent plus que tout au monde, jamais je ne perdrai confiance en moi. Après tout n'est-ce pas une seconde force que de pouvoir compter sur des gens ? J'aimerai pouvoir dire « Intrepide, infaillible, solide, rien d'impossible, pour toujours proteger mes amis ». Vouloir protéger quelqu'un, le sentiment du dernier espoir, n'est-ce pas quelque chose de fabuleux ? Peut-être que cela est absurde, et que je passe pour une gamine immature, mais quand on a quelque chose à cœur, on veut le réaliser, plus que tout. Tout donner de nous-même pour réaliser nos rêves, peut-être sont-ils illusoire mais après tout, pourquoi ne pas essayer ?

C'est en me posant contre un arbre du parc de Kiri que je repensais encore et encore à tout cela. Au final, je voulais bien trop de choses pour une si petite personne que je suis. Alors il fallait que je grandisse, mûrisse. Je voulais pouvoir voir les choses d'un nouveau pas, d'un nouveau regard.. Je voulais peut-être être quelqu'un d'autre ? Après tout, qui n'a jamais rêvé de vouloir devenir une personne qu'il n'est point ? Alors si je pouvais rester moi-même, mais changer tous les défauts qui sont présent en moi, ça serait mon seul et unique but pour l'instant.

Au final cette promenade nocturne était presque devenue une habitude. Une petite habitude comme tout le monde en a et à laquelle on tient vraiment car elle nous permet de rester accroché dans la réalité, de ne pas vagabonder dans des rêves trop parfaits pour êtres vrais. Malgré que le ciel en cette nuit était lui aussi parfait tellement qu’il était parsemé d’étoiles j’étais encore accroché à la réalité de ce monde, une réalité qui vint à chaque fois me frapper dans le visage tel un coup de vent féroce. La dure réalité me montrais que cette habitude je l’avais prise seule, comme toutes mes habitudes. Tout ce faisait toujours seule, je n’avais personne pour m’accompagner et personne qui le voulait de toute façon. Comme si la réputation de mon clan se décida à briser à chaque fois mes presque-relations avec d’autres gens qui pourraient m’accompagner en ces promenades nocturnes. Evidemment, après tant d’années à se balader seule dans la nuit, avant je le faisais encore avec mon frère, on commence à s’habituer à la solitude. C’est même elle qui nous donne une certaine force de nous surpasser à chaque moment, pour prouver que même seul on a la possibilité d’accomplir de grandes choses. Mais moi, j’ai toujours du mal avec ça, les grandes choses n’arrivent pas dans ma petite vie. Je ne savais pas si je devais me réjouir de ce fait ou non car cela m’apportais une certaine sérénité, à ne pas devoir rencontrer de grandes choses et donc d’autres personnes qui de toute façon me mépriseraient.

Une chose dont je n’étais pas certaine non plus était si je devais m’en prendre à moi-même ou aux autres pour cette défaite relationnelle que je rencontrais à chaque fois. On m’avait souvent appris que tout était à chaque fois de ma faute, toutes mes défaites et celles des autres n’avaient qu’une cause: moi-même. Après tant de fois à entendre et ressentir la même chose, on a plus le courage de chercher d’autres relations avec des humains. J’avoue que moi aussi j’ai du mal à m’attacher à quelqu’un ainsi que de lui dire ce que je pense ou sens, mais si cette personne me motive à le faire vraiment alors ça se passera comme ça. Sauf que pour l’instant je n’avais plus assez de confiance en moi pour rechercher d’autres gens à qui parler, j’en avais marre et je savais que de toute façon cela allait foirer comme toute mes autres tentatives.

Perdue dans mes pensées et seule je n’avais pas remarqué quel chemin mes pas avaient décidé de prendre pour cette nuit-ci, et ce ne fut qu’une fois arrivé que je remarqua me trouver dans un petit parc assez inconnu pour moi. Je ne venais pas souvent dans ce coin du village, un coin qui pendant la journée est peuplé de plus de monde et surtout de nobles. Heureusement qu’on était la nuit. Le vent faisait bouger les feuilles des buissons et des arbres aux alentours de cette herbe bien coupée, sa froideur vint me rosir les joues et l’humidité de l’herbe me fit frissonner. C’était une nuit comme je les aimais, bien fraîche, même froide, et sans monde dans les environs. Je pris un bon bol d’air, qui failli m’étouffer quand je remarqua un léger bruit derrière moi, presque imperceptible. Des murmures, non non, ils avaient un certain rythme. C’était quelqu’un qui chantonnait doucement, une jeune femme.

Je me retourna et la vis, assise dans l’herbe et le dos contre un arbre d’un air paisible et plongée dans la musique qu’elle écoutait. Elle ne m’avait sûrement pas remarquée, à mon avantage, et j’essaya de ne pas faire de bruit en sortant du domaine. Avais-je trop peur d’une confrontation même si j’en mourrais d’envie? Oui, certainement.

Lorsque l’on meurt ou que l’on souffre d’une horrible perte nous traversons tous cinq étapes de la peine. On passe par le déni car la perte n’est pas envisageable, on ne peut imaginer que c’est réel. On s’énerve contre tout le monde, contre les survivants, contre nous-même. Puis on trouve un arrangement, on supplie, on implore, on offre tout ce que l’on a, on offre nos propres âmes en échange d’un jour de plus. Quand les négociations échouent la colère est difficile à contenir, on tombe dans la dépression, le désespoir, jusqu’à ce que l’on accepte finalement que l’on a tout tenté.

On abandonne, on abandonne et on accepte. Le chagrin peut être une chose que l’on a en commun mais il est différent pour tout le monde. Il n’y a pas que la mort dont on fait le deuil, de la vie, d’une perte, d’un changement. Et on se demande pourquoi ça bloque autant parfois, pourquoi ça fait tant de mal mais la chose dont on doit se souvenir c’est que ça peut changer. C’est comme ça que l’on reste en vie, quand ça fait si mal, que l’on ne peut plus respirer, c’est comme ça que l’on survit. En se rappelant, qu’un jour, qu’en quelque sorte, vous ne le ressentirez plus de la même manière, ça ne fera plus aussi mal. Le chagrin vient à chacun en son temps, de sa propre manière. Alors le mieux que l’on puisse faire, le mieux que chacun puisse faire est de recourir à l’honnêteté.

Le truc vraiment merdique, la pire partie du chagrin est que vous ne pouvez le contrôler. Le mieux que l’on puisse faire est d’essayer de laisser nos sentiments quand ils viennent. Et les laisser partir quand on peut. La pire chose c’est qu’à la minute où vous pensez l’avoir surmonté, ça recommence. Et toujours, à chaque fois, vous ne pouvez plus respirer. Le chagrin comporte cinq étapes. Elles nous semblent à tous différentes, mais il y en a toujours cinq : le déni, la colère, les négociations, la dépression, l’acceptation.

Étais-je perdue alors dans mes pensées pour ne pas remarquer qu'une fille était présente, non loin de moi ? Elle était discrète et elle m'avait remarquée, ne voulait-elle pas parler à quelqu'un ? Pourtant, je ne sais pas qu'elle envie m'a poussé, ou quels désirs, mais je me suis levée, je l'ai regardé droit dans les yeux et je me suis approchée d'elle. Pourquoi faisais-je cela ? Par instinct ? Elle était à Kiri, je ne devais pas la craindre, je devais surtout la connaître. Peut-être était-ce aussi parce que je voulais des gens sur qui compter à part Yuka, je l'espérais encore..

« Je comprendrai que tu ne veuille pas trop parler à une inconnue. Mais pour être débout à cette heure, c'est bien que toi aussi ton cœur est parti dans un autre endroit. »

Il y avait un banc à côté d'elle, je m'assis dessus en lui proposant de se joindre à moi. Allait-elle me prendre pour une folle à agresser les gens ? Peut-être, de toute façon, bien trop souvent j'ai été repoussée et éloignée car je leur semblais étrange, alors une fois de plus ou de moins, peu m'importe. Néanmoins j'aimerai savoir qui elle est, que fait-elle ici à cette heure-ci. Pour ma part, mon cœur a été bouleverser par nombreux événements venus encore et encore sur moi. Le destin est-il si cruel avec moi parce que je le mérite ? Je ne pense pas avoir fait quelque chose de mauvais, je pensais juste avoir été bonne jusqu'à là, mais s'il faut être impitoyable, je le serai. Mais l'heure était consacrée à cette inconnue aux cheveux blancs.

(#) Sujet: Re: Intrépide. [Kairi] Sam 30 Mar 2013 - 0:11

La jeune fille aux cheveux rose bonbon s’était approchée de moi. Elle m’avait même parlée pendant que j’essayais de fuir une confrontation. Ces paroles m’avaient figées sur place, elle avait raison, mon coeur était bien dans un autre endroit que celui-ci. La solitude m’avait amené jusqu’ici, non pas l’amour ou autre chose de bien sentimental. Un noeud commençait à se nouer au fond de ma gorge pour rendre mon choix encore plus difficile. Allais-je rester ici et m’asseoir à coté de la jeune femme comme elle me l’avait si gentiment proposé ou allais-je m’enfuir en courant à toute vitesse? Un dilemme qui pour certaines personnes était inexistant bien sûr, eux ne connaissaient pas tous ces soucis et n’avaient pas du temps à y perdre. Mais nous deux, deux jeunes femmes perdues dans la nuit, devaient partager ce sentiment d’étouffement au coeur. Je ne la connaissais pas, elle ne me connaissait pas non plus et tant mieux car sinon elle n’oserait même pas m’approcher. Quelle injustice, voir tout le monde vous fuir, tout ça à cause d’un nom et d’un pouvoir.

It's over now, I'm cold, alone.
I'm just a person on my own.
Nothing means a thing to me.

On vous laisse seule, dans le noir, sans confiance et sans amour pour vous protéger du monde extérieur. Je ne savais pas si je méritais ce traitement cruel, était-ce de ma faute d’être née parmi des gens qui avaient salit ma réputation avant même que ma vie de shinobi et ma vie sociale ne commencent? Rien ne pouvais contrer cette force du destin et on me l’avais bourrée dans mon crâne assez tôt. Combattre, il le fallait sans cesse contre cette destinée qui n’est pas crée par nos mains, nos pensées, nos envies et nos sentiments. Cette jeune femme.. elle ne connaissait sûrement pas le même sort que moi mais quelque chose lui tourmentait l’esprit à elle aussi, une chose, un monstre qui vient engloutir toutes vos journées sans y laisser l’espoir d’un petit rayon de soleil. Le choix était mien: il fallait que j’ose écarter ce monstre durant cette conversation. Lui faire confiance, ce serait le premier pas de cette soirée qui n’allais pas échouer, j’espère. Ma confiance en moi-même était mise à rude épreuve en ce moment même, mais mon interlocutrice attendait toujours ma réponse qui ne se fit pas attendre:

« Ce n’est pas que je ne le veuille pas.. je n’ai peut-être plus la force de le faire. Mais tu as raison, mon coeur ne se trouve plus dans ma poitrine en cet instant, seul un vide glacial peut y être retrouvé. J’espère ne pas t’avoir dérangée en venant ici? »

Etant assise sur ce banc, un bras sur le support et l’autre balançant dans le vide d’à coté je pouvais avoir l’air nonchalante, insouciante mais la réalité n’était pas du tout comme cela. Loin de là. Peut-être que cette jeune femme à l’apparence si féerique pouvait me sortir de cette dure réalité, juste un moment? Ou me réconforter, juste un instant? Pouvait-elle compter autant pour moi.. Allais-je enfin connaitre ce sentiment que l’on appelle la confiance et l’amitié.. A présent les clefs se trouvaient entre les mains de mon interlocutrice.

Comme une plume qui descendait à une étrange cadence, chaque personne sombrait dans des ténèbres improbables et perpétuels. Chaque personne de ce monde croit un jour être heureux, d’autres on laissé tomber depuis un bon moment. Pourquoi alors ne pas tout simplement ouvrir les yeux, les bras et regarder le monde sous un autre jour ? Il est vrai, il est même sûr que tout n’est pas rose –comme mes cheveux- ou que tout est simple. La continuité, le courage, la force sont justement les facteurs les plus importants en ce monde pour vouloir survivre. Bien évidemment cela n’est pas la seule chose que l’on a besoin pour pouvoir être heureux ou vivre. On a besoin d’amitié, de gens à qui se confier, pleurer, parler et rigoler.

On ne ressent pas les sentiments tout seul. Quand on est triste, tout l’entourage le ressent, la nature devient fade et triste . Au final les amis la ressentent cette tristesse mais à l’inverse de la personne triste, eux aussi ils peuvent influencer sur l’humeur de l’autre. Alors avec des sourires, des rires et de blagues tout redevient naturel, comme un nouveau soleil qui éclair notre planète on se dit que tout devient possible quand on est uni, quand on est ensemble. Il est vrai que la solitude peut-être une bonne chose car seul on va plus vite. Mais avec ses amis, ensemble, on va plus loin. Ce n’est pas nécessaire de ressentir ou de croire en certaines choses, il suffit juste de vivre au jour le jour, voir ce que chaque journée apporte t les prendre du meilleur possible.

Je parle sûrement bien de cela car peut-être moi aussi autrefois je fus perdu dans un gouffre perpétuel qui m’emportait encore et encore sans jamais laisser son étreinte. Peut-être aussi que s’est en voyant cette fille, remplie de tristesse et de mal-être que je me mets à parler de cela mais, je ne peux faire autrement. Ce n’est pas parce que je suis curieuse ou autre, j’aime juste aider les gens, les voir triste me rend moi aussi mal. Je veux savoir ce que peuvent ressentir les autres sur les choses de la vie, me dire que je ne suis peut-être pas seule au monde à no plus croire au bonheur. Enfin chaque à sa définition du bonheur. Personnellement travailler pour Kiri, rendre le village fier et fort, ça, ça me rend heureuse !

« Mais non tu ne me dérange voyons ! Tu as l’air de mal allée, je vais rester avec toi que tu le veuille ou non jusqu’à voir un sourire ! »

Au final ce fut moi qui lui souris après avoir dit ma phrase. Ce n’est pas possible d’être vide du cœur. On ressent forcément quelque chose, la haine, la peur, la crainte, tous ces sentiments qui sont derrière nous et nous guettent pour pouvoir gâcher notre journée voir notre vie. Mais être vide comme l’espace, cela est impossible, je n’y crois pas. Je suis persuadée qu’elle doit être mal en ce moment, alors à partir de maintenant je ne la lâcherai plus jusqu’à la voir heureuse. Je sais je suis collante ou embêtante, mais bien des fois un simple sourire vaut tout l’or du monde.

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