Souvenirs, souvenirs. Ah, j’aimerais bien revivre certains moment à Kiri, voyez-vous, durant mon enfance. J’ai fait beaucoup de rencontre, énormément peut-être, surtout après la création des villages. Des gens venaient du monde entier pour visiter le pays de l’Eau. Certains décidèrent de vivre leur vie dans d’autres contrées, le pays du Feu par exemple, ou encore le pays de la Foudre. Tous ces endroits restent pour moi des futures destinations touristiques, rien de plus. Je ne compte vraiment pas quitter ce mon village. J’ai énormément de souvenir qui me reviennent quelques fois. Enfin, certaine fois ce sont des horribles choses qui me sont arrivée et qui restent gravés dans ma mémoire, mais en général ce n’est pas le cas.

Il y a trois ans, à mes quinze ans, lorsque je n’étais encore qu’un type qui ne se souciait de rien, qui était un peu flemmard, je m’en foutiste, quoi que c’est un peu encore le cas aujourd’hui, mais avant c’était un fardeau. Enfin bref, il était tard, très tard, j’étais sorti de chez moi avec quelques amis de mon âge pour aller à un bar, oui, à Kiri, il y a des bars, ça peut paraître étonnant mais bon. Et puis c’était la période où je voulais vraiment m’amuser, l’académie ça m’énervait un petit peu, car même si j’avais reçu des cours dès mon plus jeune âge, je n’étais pas un shinobi, officiellement. Il fallait que je souffle un peu. Même à cette heure-ci, les bars sont assez dynamiques, il y a toujours les habitués, ceux qui sont ici du matin au soir, mais il y a aussi les gens qui viennent pour passer du bon temps, quelque fois. Je fais partie de ces personnes. Enfin bref. Une fille est entrée, quelques minutes plus tard, une nana qui ne devait surement pas être d’ici. Je lui ai porté attention pendant quelques secondes puis je me suis intéressé à quelque chose d’autre.

Forcément, qui dit beaucoup de monde dit toujours quelques engueulades, et qui dit engueulades dit bagarre, ça marche toujours comme ça, surtout avec des mecs complètement saouls, ça démarre au quart de tour. J’ai pris le temps d’assister à cette scène, de loin car je ne voulais pas être mêlé à tout ça. J’ai entendu des coups de poing s’écraser, puis plus rien. Tout ça s’est arrêté, d’un coup d’un seul. Ils avaient surement du les séparer et avait bien fait, je ne voulais pas que ça tourne au désastre. Puis je me suis intéresser à la discussion passionnante que mes amis avaient, mais ça ne dura pas car j’avais une envie pressante. Je me dirigeais donc vers les toilettes, me vidant des verres et des verres que j’avais bu au cour de la soirée. L’alcool commençait à faire son effet, je chancelais, ne marchait pas tellement droit. Puis, j’entendis un cri, venant du sous-sol, plusieurs cris même. Je décide donc de m’y aventurer, prudemment, puis là, grosse surprise. Je vois la femme que j’avais aperçu quelques minutes plus tôt sur une chaise, ligotée, complètement torchée.

J’éclate de rire pendant un long moment, car je ne sais pas pourquoi mais la situation me fait rire. Je ne cherche pas à me demander ce qu’elle fout là, ce n’est qu’après que je me pose cette question. Je m’approche d’elle, lentement.

« Mais… Je te connais-toi, je t’ai vu y’a pas très longtemps. Mais qu’est-ce que tu fou attachée sur une chaise ? »

J’attends impatiemment la réponse tout en la détachant. Quoique, je n’avais pas réellement envie de la détacher, la situation m’amuse tellement.

Nami se rappelle très bien de ce voyage au pays de l'eau où il s'était passé des péripéties mais surtout des belles rencontres. A l'époque, elle n'appartenait à aucun village étant donné que le village caché du sable n'avait pas été fondé. Ainsi, elle vivait comme une nomade dans le pays du vent en compagnie de son compagnon, Kahuro. Ce voyage, elle l'avait décidé seule, ne pouvant plus supporter l'ambiance du clan de son amant, elle lui avait simplement dit qu'elle s'en allait un moment. La séparation avait été dure au début, mais la jeune femme avait su vivre sans et s'amuser dans le pays où le soleil est un miracle même. Elle s'était beaucoup acclimatée à ce merveilleux endroit et elle susurrait même que c'était son petit coin de paradis après le désert de son pays natal. Mais si elle devait faire l'éloge d'une aventure alors elle vous raconterait surement sa rencontre avec Gin Hasegawa. La raison, vous la découvrirez par la suite et en rien, je vous dévoilerais davantage. C'était une soirée comme une autre, la jeune femme s'était installée dans une petite auberge au coeur du centre ville du village caché de la brume. Tous les soirs, elle sortait et découvrait de nouvelles activités comme ce soulé dans un bar et danser jusqu'au bout de la nuit. Elle avait pris goût au fait d'être une fêtarde mais elle devait faire attention à son budget qui était quelque peu restreint. Elle avait énormément économisé pour partir là-bas, allant même à se priver de nourriture ou autre besoin pour faire ce fantastique voyage. Ce soir là, elle s'était préparée longuement dans la rustique salle de bain de sa chambre, ajustant sa tenue et mettant en valeur sa beauté naturelle. Elle n'avait aucune attention de séduire étant déjà accouplé avec un homme, mais elle voulait simplement nager dans l'euphorie de la soirée. La porte claque et elle se retrouva dans les ruelles du village. Un sourire malicieux se dessina quand elle se rappela avoir mis un kunai attaché à sa cuisse. C'était juste par sécurité redoutant le pire dans ce pays qui lui était encore inconnu. La nuit était tombée depuis un petit moment mais l'activité était toujours aussi dynamique et la jeune Kunoichi se perdit dans la foule nocturne. Elle n'avait aucune idée où allait alors elle ne cessait de parcourir les rues et les ruelles de cette ville. Parfois son regard se laissait distraire par des danses, des soupes, des personnages, des chants qui animaient la vie autour d'elle. Mais pourtant ses yeux se fixèrent sur le haut d'un enseigne : Nul Bar Ailleurs. Trouvant le nom amusant, elle décida de pénétrer dans ce bar où une ambiance folle régnait. Elle ouvrit les portes en bois et s'infiltra dans l'ivresse de la foule et la joie alcoolique. Timidement, elle se rendit au bar et quelques hommes la sifflèrent. A ce moment, sa main la démangea plus que d'habitude, mais elle savait qu'elle ne devait pas créer d'embrouille quelconque au risque de se retrouver dans la prison de Kiri. Cependant, les hommes lui ayant manqué de respect s'exclamèrent. "Je t'offre un verre, poupée.". Nami regarda le blondinet costaud et répondit à sa sottise. "Ah oui, contre quoi déjà ? Une nuit d'amour avec moi. C'est beau de rêver garçon.". Elle s'assit sur l'une des chaises hautes et tira gentiment la langue à l'égard du jeune homme. Il ne dit rien et continua sa discussion avec ses minables copains. Le barman lui demanda avec hypocrisie ce qu'elle voulait, elle dit sèchement un grand verre de saké. Il lui apporta l'élixir et la jeune femme trempa ses lèvres dans ce flux provoquant l'euphorie et l'ivresse. La belle n'était pas une grande buveuse et elle ne tenait pas vraiment la boisson. Lorsque le verre toucha de nouveau la surface lisse du bois, il était vide et une marque de lèvre y était. La jeune femme sentit un doux halo l'entourait et son regard devenir plus vitreux. Or, elle se joignit à la foule, déhanchant son corps au rythme de musique folklorique et ancienne.

Mais tout d'un coup, elle eut la désagréable sensation qu'on lui touchait son postérieur. Elle se retourna lançant un regard noir à l'individu ayant osé toucher une partie intime. Elle le reconnut, c'était l'un des hommes s'étant ouvertement moqué d'elle. Pourtant, l'homme ne semblait pas voir la colère dans le regard de la femme et il éleva sa voix. "Danse avec moi, je sais que tu en rêves.". Il tira doucement sur son bras et étant soule la jeune femme perdit l'équilibre et se retrouva par terre. L'homme se mit simplement à rire alors qu'une folle idée s'installait dans l'esprit de la kunoichi. Elle se releva, remit ses cheveux en place et foutu un énorme poing dans la figure du dérangeur. Celui-ci surprit, la regarda stupidement et essaya de l'atteindre. Seulement, Nami avait subi un entraînement et elle savait parfaitement se défendre. Elle évita son coup et tira sur le bras avant de lui mettre un coup de genoux dans son ventre. Il se replia et émit un cri de douleur. Soudainement, la femme s'écroula par terre et perdit connaissance.

Lorsque ses yeux se rouvrirent, Nami se retrouva ligoter à une chaise et avec un énorme mal de crane de surcroit. Elle essaya tout d'abord de se débattre mais en vain, les cordes étaient bien trop serré et la fatigue l'abattait. Mais le pire dans tout ça, c'était qu'elle était enfermée dans une pièce sans fenêtre et dans le noir. La jeune femme ne supportait pas les endroits confinés et où l'air était moins pure. Ne trouvant aucune solution à son problème et sentant les effets de son mal être la saisir. Elle commença à hurler comme une folle. "A l'aide ! A l'aide ! Qu'un imbécile vienne me délivrer ! A l'aide ! A l'aide ! Expliquez moi ce que je fous sur cette chaise ! J'ai mal à la tête ! Venez m'aider ! AAAAAAAAH !". Elle continua à se remuer et à crier ces pathétiques mots. Bien sûr, elle n'espérait aucunement qu'on vienne à son secours alors dans ses pensées, elle se demandait simplement comment elle avait pu se retrouver. Son esprit n'arrivait pas à se rappeler parfaitement des derniers instants, juste son entré dans le bar. Elle soupira, elle détestait ce genre de situation surtout dans une cave sombre. Elle hurla de plus en plus bien que des gouttes de sueur dévalaient son visage et tombait sur le sol. Or, à sa grande surprise, la lumière fut et elle entendit des pas descendre les escaliers menant à la cave. Un autre blondinet fit son entré et elle l'entendit éclater de rire. Elle rouspéta mais l'homme l'aida tout de même à se dévêtir des liens la liant à la chaise. La voix du sauveur se répandit dans la pièce. « Mais… Je te connais-toi, je t’ai vu y’a pas très longtemps. Mais qu’est-ce que tu fou attachée sur une chaise ? ». Elle regarda le jeune garçon dans les yeux et soupira encore une fois. Sa tête lui faisait affreusement mal et avait envie de vomir. Lorsqu'elle put se lever, elle se dirigea vers le fond de la cave et vomit toute l'alcool qu'elle avait englouti. Elle recula et se présenta à l'homme avec un teint de peau blafard. Sa voix succulent s'entendit malgré tout. " Tu me connais ? Eh bien, tu seras que je déteste qu'on se moque de moi. Puis merde ! Je ne sais pas la raison de cette foutue mascarade. Comme toi, j'aimerais avoir la réponse. Enfin bon, je te remercie, tu m'as délivré.". Elle s'approcha de lui et lui donna un simple bisou sur la joue avant de marcher en direction des escaliers. Alors qu'elle allait atteindre la sortie, elle s'effondra à moitié et respira fortement. Sa main essuya nerveusement la sueur perlant à son front et elle souffla. "Foutue soirée !".

Qu’est-ce que je foutais là sérieusement ? Cette question avait une réponse assez simple : je voulais un peu d’amusement. Mais je pense que cette idée de bar n’était pas la meilleure. Finalement c’était bien, l’ambiance y était jusqu’à un certain moment puis ça commençait à devenir flippant. Pourquoi est-ce que j’ai retrouvé une nana attachée sur une chaise, dans une cave, dans le noir ? Aucune idée. Le pire dans tout ça c’est qu’elle râlait. Bon d’accord, j’étais mort de rire pour je ne sais quelle raison, en quoi une femme ligotée dans le noir peut être marrant ? Je ne sais absolument pas, mais je savais une chose, si je ne serais pas venu l’aider, combien de temps aurait-elle attendu ? Cette question, je n’aurais jamais sa réponse car actuellement elle est libérée de toute emprise. Par gentillesse elle m’avait marqué la joue d’une de ses lèvres, tant mieux…

Je la raccompagnais vers le bar, essayant de chercher comment elle aurait pu se foutre dans un tel pétrain mais je n’en avais pas la moindre idée. Je l’avais juste aperçu en rentrant, elle avait juste attiré mon attention pendant quelques secondes, puis elle a disparu, autant dans mes pensées que dans la réalité. J’avais tranquillement reprit le fil de ma discussion avec mes amis, sans me soucier de qui que ce soit. Cette soirée finissait un peu à m’ennuyer. Mis à part cette petite aventure, tout était fait pour me faire chier. Enfin bon. Je la suivais, gardant mes yeux sur elle au cas où quelque chose lui arrive, puis au sommet des escaliers elle s’effondra presque, sa respiration était forte, surement difficile et des gouttes de transpiration perlaient sur son front. A ce moment là je n’avais pas réellement d’idée de quoi faire de la situation, je n’avais pas hérité d’un quelconque don pour la médecine. J’attrapais un de ses bras que je coinçais contre mon épaule, et je l’aidais à marcher, jusqu’à atteindre une table, un petit peu reculée des autres, dans un coin.

Après l’avoir déposée sur un siège, je l’observais, longuement. Je m’absentai alors quelques secondes pour aller chercher une serviette mouillée que le serveur m’accorda puis je revint, essuyant son visage suant.

« Tu ne sais pas ce qui s’est passé dans ce sous-sol ? Tu ne te souviens de personne ? Pas même d’un visage ? »

Cette question aurait pu faire avancer les choses mais j’avais la réponse d’avance, je la posais juste par principe. Ou bien peut-être qu’elle allait simplement tout me raconter, à des détails prêt et là j’aurais eu tort, mais je ne pense pas que ce soit le cas. Je me postais sur le siège face au sien, gardant mes pupilles sur les siennes. Le brouhaha qui résidait dans cette pièce m’explosait les tympans et m’empêchait de me concentrer sur quoi que ce soit. Par la suite, je demandais au serveur deux verres d’eau, ça pourrait me changer les idées et elle la soulager un petit peu. Nous fûmes servit quelques minutes plus tard, il nous observa longuement et posa la question que j’attendais. « Elle va bien la demoiselle ? ». Je fis un signe de la tête signifiant que tout était bon, même si la réalité crachait le contraire. Je voulais vraiment que nous nous fassions oublier, pour n’attirer l’attention de personne. Qui sait, peut-être que l’auteur de cet acte peut encore se situer dans la pièce à l’heure qu’il est. Je n’en avais aucune idée et je préférais pour l’instant éviter de m’adresser à qui que ce soit, pas même à mes amis. D’ailleurs, ils cherchaient surement après moi à l’heure qu’il était, enfin bon…

« Si je peux faire quoi que ce soit pour toi, dis le moi, n’hésite pas, je t’avoues que je suis un peu perdu là… »

C’était gentil ? C’est ça ce qu’elle disait ? Pas réellement. C’était juste tout à fait normal. Vous croyez sincèrement qu’un type qui allait entendre des bruits venant d’un sous-sol et qui finira par y découvrir une personne attachée va se casser et laisser cette personne dans l’état où il l’a trouvé ? Pas du tout. Ça n’avait rien de gentil, c’était le minimum nécessaire. Il aurait pu faire ça dans un but particulier, ou quelque chose du genre, mais ce n’était absolument pas son intention, il voulait juste aider cette femme à retrouver ses souvenirs car il était finalement intrigué par ce qui lui est arrivé. Finalement tout ça a été brouillé par l’alcool, en partie. Oui, il ne fallait pas s’aventurer si loin de ton pays ma belle, surtout pour picoler avec des gens que tu ne connais pas. Gin restait posté sur cette table et attendait patiemment que quelque chose se passe. Et il se passa quelque chose. La jeune femme brisa le verre qu'elle tenait entre ses mains et resta disons inactive pendant quelques secondes. Gin s'approcha rapidement d'elle, retirant les multiples bouts de verres qui s'accrochaient à sa peau tandis qu'il attrapa la même serviette que le serveur lui avait donné pour faire pression sur la plaie.

« Putain ! » lacha t-il, surprit.

Il ne s'attendait pas du tout à ça. La femme reprit un petit peu plus tard ses esprit. Il continuait à serrer le torchon contre ses mains, le sang glissait maintenant sur ses bras à lui, il s'en moquait. Il retira la serviette. Des bouts de verres avaient du pénétrer dans sa peau.

« Je ne suis pas détenteur d'un quelconque don en médecine, je ne peux pas faire plus que ça. »

Il se mit en quête d'un bandage qu'il trouva assez rapidement et l'enfila autour de la main de la blessée. Il ne pouvait rien faire d'autre, donc il retourna à son siège,. Il réfléchissait, écoutait la femme qui se tenait devant lui. Il fallait qu’ils trouvent le responsable, oui, ça serait peut-être un peu plus intéressant que de bavasser autour d’une table éloignée de l’ambiance de la salle. Finalement rien ne lui venait à l’esprit. Rien du tout. Personne n’était réellement suspect ici, enfin, si l’on s’en tient à un critère physique, tout le monde est plus ou moins normal, personne ne possède un visage de criminel ou quelque chose de la sorte. Mais là n’était pas la question, il ne fallait pas se fier aux apparences car le plus innocent des bouffons peut se révéler être un tueur en série. Oui, ça peut aller très loin quelques fois. L’Hasegawa vida le verre de son liquide pur qu’il appréciait tant et fixa ses yeux sur son interlocutrice qui semblait totalement perdu. Elle a du vivre l’enfer là où elle était et le blond n’aurait pas aimé être dans sa situation. Lui qui détestait déjà les endroits fermés et sombres, ça aurait été pire qu’un enfer dans cette cave.

« Bon, je peux rester autant que tu veux ici, ça me dérange pas du tout, je veux juste que tu essayes de trouver ne serait-ce qu’un tout petit morceau de ce qui s’est passé. Essaye de te souvenir des visages, normalement ça peut te revenir, ça prend du temps. L’alcool ça ne te réussit pas chérie, ne bois pas seule, et surtout pas si loin de chez toi, car je suppose que tu n’es pas d’ici, je ne t’ai jamais vu à Kiri. »

Les rencontres sont étranges parfois, elles se font dans des circonstances assez spéciales, comme là par exemple. Qui aurait cru que Gin trouverait une nana ligotée sur une chaise, dans un bar, à cette heure-ci ? C’était étrange en effet. Il espérait que quelque chose allait lui revenir, cette affaire, il allait la résoudre de toute évidence, il ne pouvait pas laisser cette femme seule maintenant, c’était trop dangereux pour elle, d’autant plus que le coupable devait traîner dans les environs même maintenant. Peut-être que ses amis étaient partis, peut-être qu’ils l’attendaient encore, le Kirijin n’en avait pas la moindre idée et c’était le dernier de ses soucis à présent.

Alors qu’ils étaient plongés dans leurs réflexions, un type pointa la demoiselle du doigt. Qui était-ce ? Aucune idée. Gin non plus ne savait pas. Vous savez, ce n’est pas son style de jouer les héros et de se faire remarquer, il a horreur de ça, préférant rester dans son coin, invisible, mais là il le fallait. Cet homme ne devait pas la viser pour rien, et puis de toute évidence c’était leur seule piste convenable pour le moment. L’Hasegawa se retira donc de son siège et se dirigea vers l’homme en question, se tenant devant lui à deux bons mètres d’écart.

« T’es qui toi ? Qu’est-ce que tu lui veux à elle là-bas ? »

Gin n’était surement pas censé avoir vu ce doigt, pointé vers la jeune femme, mais sa vue le lui montra, et il attendait à présent des explications. Le type était assez imposant, musclé, costaud, mais il n’avait pas du tout peur, dans ce monde la force brute ne vaut rien vous savez, il s’en moque totalement. Il restait debout, le fixant sans même cligner des yeux. La crédibilité jouait beaucoup sur ce genre de petit duel. Restait plus qu’à attendre une réponse de cette armoire à glace.

Une réaction. La jeune Kunoichi sentait du mouvement depuis que l'homme l'avait pointé du doigt. Elle se demandait tout simplement la raison, or, au fond d'elle, elle avait conscience de la dure réalité. C'était eux, répétée cette petite voix, en accentuant davantage le côté tragique. Pourquoi tant de naïveté venant de la jeune femme ? Cela ne lui ressemblait guère mais il semblerait que cet évènement ait influé sur son propre comportement. Elle n'était pas cette jolie jeune femme apeurée et craignant la violence. Elle n'était pas cette gentille femme servante et adorable que les hommes espéraient. Elle n'était pas une femme ordinaire se laissant surprendre par la brutalité. Elle n'était pas la femme ayant besoin d'un quelconque renfort. Un renversement de situation avait pourtant donné cette misérable impression. Elle était comme enfermée dans sa petite bulle où son masque d'enfant avait repris le dessus. Elle se laissait guider et soigner par un jeune inconnu. C'était étrange venant de cette dulcinée ayant elle-même assassiné ses propres parents. Elle représentait toutefois l'âme d'une courageuse combattante affrontant son destin malgré les aléa que la vie lui donnent. Elle a toujours relevé la tête et montré sa vaillance. Mais à ce moment précis, la fleur s'était fanée, laissant sur le sol des pétales colorés s'envolant par une brise printanière. Nami devait se réveiller, Nami devait affronter les hommes l'ayant manipulé au point qu'elle en perde la mémoire. Elle devait comprendre le récit de la soirée sans ce maudit trou noir affectant sa partie cérébrale. Quelques gouttes pourpres tombèrent sur la table en bois. Un bruit calme et reposant qui l'entourait et l'éloignait du brouhaha. Ses yeux azurés s'ouvrirent sur ce drôle de spectacle. Elle s'aperçut qu'il n'était plus là, son sauveur.

Tout d'un coup, elle se releva avec fougue et renversa la table et tout son contenu. Elle afficha une moue indifférente et foudroya du regard les personnes s'intéressant de trop près à ses affaires. Elle remit ses cheveux en place et avança dans la foule. Elle le cherchait et elle savait où il se trouvait. Parfois, des jeunes gens se collèrent à elle, toutefois, elle les repoussait au point qu'il se cogne par terre. Son humanité s'était quelque peu envolé, laissant son vague à l'âme parcourir ce bar. Ses pas se firent entendre à cause des talons qu'elle avait soigneusement choisi. Quelque tâche de sang avait sali ses vêtements et le bandage avait pris un couleur rougeâtre montrant l'importance de la coupure. Son regard insista près du bar où un homme blond et un autre costaud discuté avec animation. Elle sut qu'ils y étaient et elle s'assura avec sa main droite, la présence de son kunai à la cuisse. Un sourire satisfait s'affichait sur son doux visage angélique, elle se plaça à côté du blondinet, celui qui l'avait sauvé de la cave. Or, son regard fixa étrangement le visage du malfrat. Ses yeux lancèrent des éclairs et elle dut se contrôler pour ne pas lui en décoller une. L'homme s'aperçut de sa présence et devint d'un coup pâle voir blafard. Il tourna sa tête dans tous les sens comme s'il cherchait lui aussi ses compagnons. Les yeux du costaud restèrent un moment vers la gauche et elle vit un signe de sa part. La main de la jeune femme s'écrasa avec force sur sa joue et elle explosa. "Qu'est-ce que tu as foutu ? Quel est ce signe ?" . Il fut surpris de la violence du geste et essaya de rendre le coup, mais la jeune femme le para. Elle émit un simple ricanement et elle se retrouva derrière lui, le bloquant avec un bras entourant son cou. Elle lui chuchota doucement. " Je viens de passer une mauvaise soirée par ta faute, imbécile. Donc, parle et dis moi pourquoi m'avoir ligoté sur une chaise ? Elle fit une pause. Ne joue pas au con avec moi, je ne suis pas d'humeur.". Elle fixa un moment le blondinet et lui fit un grand sourire. Sa voix s'entendit un nouveau. "Merci d'avoir eu une réaction, j'ai eu un moment de faiblesse malgré moi. Les hommes vont rappliquer, il faut qu'on sorte d'ici car je ne veux aucunement abîmer cette enseigne. Puis, tu avais raison, je suis une étrangère mais cette situation ne se reproduira pas, ils ont juste eu de la chance.". Elle resserra sa prise autour de la gorge de l'homme et celui-ci gémit simplement. Elle attendait une parole et sa patience ne tiendra pas longtemps.

La violence. C’est ce qui règne en ce bas monde. Tout est constitué en une part de ça. Dans le monde où nous sommes, c’est un élément primordial et plutôt qu’apprendre à développer la culture humaine au plus jeune âge, on leur apprend à devenir des assassins. C’est peut-être assez poussé comme raisonnement, mais c’est le principe. L’académie apprend les bases, la société s’occupe du reste. Les terres des shinobis sont meurtries par les différentes générations qui ont fait leur temps. Des centaines de milliers de meurtres se sont marqués dans l’histoire et c’est ce qui prouve l’aspect cruel de ce monde. Les ninjas sont classés, hiérarchisés par leurs atouts et leur capacité à les exploiter, dans chaque village. C’est quelque chose d’assez stupide puisqu’en créant une hiérarchie, on essaye de montrer les forts des faibles, et quelques fois, ce classement est faux car un Genin peut se montrer tout aussi puissant qu’un Jônin. Pourquoi traitons-nous de ce sujet alors même que notre histoire se poursuit dans un bar ? Surement parce que la violence allait résoudre cette histoire assez étrange. Mais ça n’avait rien à voir avec un combat entre ninja. On appelait plus cela un combat de rue, ou quelque chose de ce style. La vengeance, la rancune. Ce sont des raisons à la suite des évènements. Surtout la vengeance, c’est quelque chose de très rependu en ce monde. De nombreux ninjas trouvent une nécessité absolue à se venger. C’est devenu un état d’esprit universel.

Pour l’or, Gin se tâtait un petit peu. C’était son village et il ne cherchait pas à salir l’enseigne autant qu’il ne veut pas qu’on le prenne pour un fauteur de troubles. Mais les actes qui ont eu lieux ici se montrent assez horribles et il fallait trouver une solution à tout ça. Il écoutait les dires de la kunoichi qui semblait très sérieuse dans ce qu’elle disait et qui montrait une haine envers cet homme. Elle le tenait immobile en l’attrapant par le cou, cela suscita un certain étonnement chez l’Hasegawa qui ne s’attendait pas à ce que la jeune femme puisse le maintenir si facilement. Il aurait pu facilement rendre justice en l’assommant mais il ne voulait pas que ce soit aussi facile que ça. Soudain, on pu apercevoir, dans la foule, quelques types s’approcher à grand pas, bousculant les autres sur leur passage. Le type n’était pas seul, c’était évident. Le blond se mit à sourire, emmenant Nami vers lui pour qu’elle ne se fasse pas attaquer bêtement. L’homme reprit son souffle bruyamment et vint se placer à côté de ses coéquipiers. C’était peut-être des mercenaires. Ils étaient au nombre de trois, soit quatre en tout. Le Sabreur jubilait intérieurement, il allait enfin pouvoir se défouler un petit peu, ça lui arrivait tellement rarement.

« Vous êtes des hommes morts, bande de petites merdes. Tuez-les ! »

Ah, quand même. Tuer. Ce n’est pas rien. La populace aux alentours commençait à comprendre que ça allait dégénérer et s’écartèrent. Finalement l’enseigne allait en prendre un petit coup, mais il fallait que justice soit faite, si on considère que tout le monde peut faire justice soi-même bien sur, car c’est un sujet à traiter. Des kunaïs, c’était leurs armes. Après tout, ce n’étaient que des mercenaires lambda, pas des shinobis comme eux. Il n’avait rien à craindre de la jeune femme, il pensait qu’elle saurait convenablement se défendre, elle était une kunoichi après tout, et ce qui s’est passé dans cette cave n’était rien d’autre que de la chance car elle était sous l’emprise de l’alcool. Un homme les attaqua pour commencer, un seul, pointant son arme devant lui comme un inconscient et tentant désespéremment de leur assener le coup qui serait le coup fatal. Il ne fut rien. Gin esquiva d’un simple pas de côté avant de contre-attaquer d’un puissant coup de poing au niveau d’une tempe. C’était surement plus efficace qu’une faible attaque au kunaï. Lui était inactif pour quelques secondes encore.

« Vous deux-là, occupez-vous de la gamine, j’m’occupe de c’gars là. »

Oh, ça se montrait réellement intéressant maintenant. Gin s’attendait à voir comment la jeune femme allait gérer les deux types qui se ruèrent sur elle. Il allait enfin voir si elle avait un réel talent. Au final, elle qui voulait qu’ils s’en aillent pour ne pas salir la réputation de ce bar, c’était raté, l’Hasegawa se montrait réellement concerné dans cette affaire et ne comptait pas laisser ce fou sans lui avoir donné une bonne correction.