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La scène se passe à Ame au "marcassin agité: cliquez ici pour une description du lieu.
Je suis accompagné de mon PNJ, ses paroles seront en rose.

Ame, un territoire abîmé, déchu. Loin des deux guerres qui se préparaient entre les quatre puissances shinobi, la priorité du pays de la pluie était déjà de régler ses propres embrouilles internes avant de s'occuper des relations extérieures. Cela n'empêchait pas les autres pays de s'intéresser à Ame.

En tant que membres de la Racine, Onpu et Maïka avaient pour mission de se rapprocher un peu de la population shinobi d'Ame no kuni. Cela faisait près d'une demi-semaine qu'ils patrouillaient en ponchos, de village en village. Les capacités de senseur d'On' mêlées aux talents de comédienne de Maïka les firent progresser rapidement, si bien que les témoignages qu'ils recueillirent ne tardèrent pas à converger vers deux informations essentielles. Un: les Sabakyôs étaient loin d'être éteints. Deux: pour une obscure raison, Sabakyô Shiro, qui pouvait plus ou moins être considéré comme leur leader, s'était retrouvé à travailler pour le seigneur du pays du riz, ou du moins un homme politique dont l'influence n'était pas à démontrer. Leur cible était donc toute désignée. La poursuite de leur recherche les amena à une adresse bien connue de la région: une grande auberge nommée "au marcassin agité", tenue par un certain Naga Zaki. Visiblement, c'était là qu'ils pourraient trouver le Shiro dont il était question. Après s'être suffisamment documentés sur lui, ils ne tardèrent pas à trouver l'adresse.

C'était le soir. Pas encore de pluie, mais des nuages menaçants vers l'Est, et un vent d'Est...
Avant de rentrer, l'élaboration d'un plan était de rigueur. Porter leur masque aurait été inutilement dangereux et aurait attiré les regards; mieux valait y aller incognito. De toute façon, ni Maïka ni Onpu n'était connu ici, ils n'avaient donc pas à se préoccuper d'un quelconque changement d'identité. De plus, l'objet de la mission ne devait en aucun cas faire intervenir une quelconque forme de violence: il s'agissait de parler. Il faudrait faire preuve de sincérité pour certaines choses, et d'agilité verbale pour d'autres.

- Et pourquoi ça serait moi qui devrait jouer le rôle de la "pro-gouvernement Amejin?"

- D'abord parce que tu es meilleure actrice que moi, et surtout pour la simple et bonne raison que tes propos attireront davantage son attention, puisque tu es une fille.

- Théorie en carton! Ça changera absolument pas la donne, si tu veux mon avis...

- Détrompe-toi. T'es pas un homme, tu peux pas savoir, ahaha.

- Tss... bon, et toi c'est bon du coup? Tu connais un peu ton texte?

- De toute façon ça sera de l'impro, pas vrai? J'aurai qu'à baratiner des trucs en faveur des shinobis d'ici, et trouver des choses à répondre à tous tes arguments pour faire vivre le débat.

- Fais gaffe à pas sortir n'importe quoi non plus, t'as failli nous griller la dernière fois. Ne mentionne pas les Sabakyôs directement, par exemple, il faut rester subtil.

- ... t'es certaine? On est des inconnus pour lui, pour peu qu'il soit du type renfermé il va falloir choisir les bons mots pour être sûr de bien capter son attention.

- On la captera son attention, t'inquiète pas pour ça. La seule chose qu'il nous reste à espérer, c'est qu'il soit là. Go?

- Go.

Maïka était confiante. Elle avait l'air immature, et comme On' était anxieux par nature il se demandait toujours si elle savait vraiment ce qu'elle faisait, mais jusqu'ici il avait toujours été rassuré voire agréablement surpris par ses performances d'actrice.

Ils s'avancèrent près de l'auberge, puis en poussèrent les deux grandes portes.
A partir de cet instant, chaque mot qu'ils prononceraient ferait partie d'un jeu. Alors qu'ils s'engageaient dans la salle principale qui était le bar, Maïka prit une respiration discrète, et lâcha le début de son texte, à peine prémédité.

- Non, je dis pas qu'il ne faut pas les prendre au sérieux, mais pour moi quand ton pays te fais comprendre que tu es une menace, soit tu la fermes et tu agis dans l'ombre, soit tu serres les fesses.

En même temps qu'il écoutait, On' jeta un oeil et une oreille dans toute la salle. Perché sur un tabouret au comptoir du bar, un homme était seul. On' fut interpellé par le blanc de sa chevelure. Il fallait tenter le coup, mais surtout sans le regarder.

- Ah ouais? J'aimerais bien t'y voir. Vas serrer les fesses quand la moitié de ton clan et de tes amis ont été décimés par le gouvernement! ... allons boire un coup...

Ils se dirigèrent vers le comptoir, puis s'assirent. On' prit un tabouret, et Maïka s'installa à côté de lui; le présumé Shiro était alors juste à sa droite, et Onpu juste à sa gauche. Ils poursuivirent, toujours sans regarder l'inconnu

- Tu te trompes, à mon avis. Je doute que le gouvernement de ce pays soit assez stupide pour lancer un génocide en claquant des doigts. S'il y a eu des pertes chez les shinobis, selon moi c'est plus une question d'insécurité...

- Mais ça revient au même! Ça veut dire que le gouvernement est daubé! (au barman:) Un saké chaud siouplaît...

- Un deuxième pour moi... (de nouveau à On': ) Il est pas daubé, il prend juste ses dispositions. Tant que les shinobis sont regroupés dans des villages cachés, tout va bien; aussitôt qu'ils ne sont pas ralliés à une grande puissance, ce sont ni plus ni moins que des nukenins. Et un nukenin c'est dangereux, point barre. D'autre part, faut arrêter d'exagérer, il n'y a pas eu de vrai génocide à Ame! Souviens-toi des Uchiwas ou des Senjus: là c'était du massacre bien sale.

- ... tu parles de tout ça avec une telle légèreté! Tu dirais pas la même chose si t'étais d'ici.

Maïka, ou plutôt le personnage qu'elle incarnait alors, détourna la tête avec un "tss" méprisant. Son saké arriva, elle en but une gorgée, tout en faisant semblant de laisser son regard dans le vide. Même sans tourner les yeux sur sa droite, elle pouvait garder un léger contrôle visuel sur leur cible, ne serait-ce que pour s'assurer qu'il était encore assit là. Et il était encore assit là.

Ceci était une perche. Avec un peu de chance, l'inconnu était Shiro, et il en profiterait pour capter le regard de Maïka et mettre son grain de sel dans la conversation. Sinon, ils devraient aller continuer leur faux débat près d'un autre albinos, peut être dans la salle de jeux...

Responsable de la sécurité du seigneur de la pluie et du pays d'Ame, un poste important et contraignant. De par son rang Shiro se retrouvait bien souvent à éplucher les rapports de surveillance des services de renseignement d'Ame et ces derniers temps les nouvelles n'étaient pas brillantes. La guerre grondait entre les grandes puissances shinobis et certaines commençaient à tourner leur apétit vers les pays neutre comme......eh bien Ame.
La vigilance était de mise car du destin du pays dépendait le destin du clan du jeune ninja aux cheveux blanc mais à vrai dire plus il songeait à la possibilité d'une invasion plus il se disait que cela pourrait être une opportunitée pour libérer ses pairs, cependant il savait aussi à quel point la réalité pouvait se montrer cruelle. Sans organisation et concertation une telle ambition n'apporterait que le malheur.

Shiro rejeta le dossier de rapports sur son bureau en soupirant, tout était devenu si compliqué, pour lui qui ne révait que de se battre au nom des Sabakyô il passait la plupart de ses journées dans une tour d'acier de la capitale à éplucher des rapports et donner des ordres. Son bureau était une immense salle austère pourvu d'un minimum de mobilier, partout transparaissait le gris luisant du froid métal et à vrai dire il se disait que la seule différence entre son lieu de travail et une cellule était la taille de la pièce et la paperasse qui s'y trouvait. Au moins d'immenses ouvertures dans les murs laissaient passer des torrents de lumière, seule élément relativement réconfortant.
Shiro se leva de son siège pour jeter un oeil au dehors, comme à son habitude il pleuvait mais en contrebas les rues de la ville grouillaient d'activités, les habitants d'Ame avaient l'habitude de la pluie, ils l'aimaient même.

Il n'entendit même pas le ninja qui entra dans la pièce, ce ne fût que lorsque ce dernier toussota par politesse que Shiro se retourna. Il apportait un nouveau rapport, de la sécurité interne cette fois, d'un geste Shiro le congédia et se mît à lire l'assemblage de feuilles.
Deux individus avaient été repérés près de la frontière avec Konoha, ils posaient des questions, de nombreuses questions en particulier sur le clan Sabakyô et son ancien leader, Shiro fronça les sourcils à la lecture de ce passage.
Il reposa la feuille et se cala profondement dans le fauteuil, ainsi Konoha commençait à placer ses pions semblait-il, à moins que cela ne soit une manoeuvre d'une autre grande puissance pour brouiller les pistes, et la piste des organisations nukenins n'était pas à exclure non plus. Neanmoins le fait que ces deux individus, un homme et une femme aux cheveux roses, se renseignent presque exclusivement sur Shiro et son clan l'interpellait.
A nouveau il se leva et s'approcha de la fenêtre, il joignit ses doitgs et les leva vers sa bouche pour siffler, aussitôt un faucon vint se poser sur le rebord de la fenêtre. Après avoir écrit une courte note il l'attacha à la patte du faucon et le fît s'envoler. Le contenu en était simple, "A l'auberge du Marcassin Agité au soir", Shiro avait encore des hommes de confiance, nottament ceux qui l'avaient accompagné le jour des tragiques tractations, des Sabakyô comme lui. Il allait découvrir ce que recherchaient ces intrus par lui même.



L'Auberge était comme à son habitude, depuis la rebellion manquée elle n'avait pas changée d'un pouce, à cette époque Shiro et ses camarades avaient souvent l'habitude de l'utiliser comme relais, le gérant était un homme bon qui avait toujours soutenu le clan dans la mesure du possible. Le ninja aux cheveux blanc était accoudé au bar devant une bouteille de saké accompagné d'une coupe pour boire, partout dans la salle sa dizaine de shinobis de confiance étaient dispersés à faire semblant de discuter ou festoyer, il n'y avait pas un seul véritable client tous ayant été rebouté pour les besoins de l'opération.
Enfin les proies mordirent à l'hameçon, les deux individus firent leur entrée en étant visiblement au milieu d'un débat. Ils s'installèrent à la gauche de Shiro, une manoeuvre naturelle mais Shiro n'en fût pas abusé pas plus que par leur conversation. Sirotant sa coupe il patienta en écoutant où ils voulaient en venir, restant de marbre même quand ils parlèrent du massacre des Sabakyô, cependant à la dernière phrase de l'homme il posa sa coupe pour leur murmurer quelque chose.

-Ce sont des sujets qu'il vaut mieux manier avec précaution par ici étrangers. Les habitants d'Ame sont très sensible sur certains sujets et les ninjas encore plus.

Les shinobis de Shiro s'étaient levés et se tenaient debouts en cercle autour de leur chef et des deux intrus.

-Je me demande voyageurs, de quelle pays pouvez vous bien venir ? Et que venez vous chercher à Ame ?

Shiro n'avait pas l'intention de leur faire du mal, au contraire il repensait à son idée d'invasion salvatrice et qui sait, si ces deux ninjas étaient des envoyés d'une des grandes nations les parlementations pourraient être intéréssantes.

Les deux étrangers visiblement mal à l'aise du retournement de la situation n'avaient d'autres choix que de s'expliquer. Et pourtant malgré tout ils tentèrent de préserver leurs masques, confirmant leur appartenance à Hi no kuni mais ne dévoilant pas leur nature de ninja. Shiro plissa les yeux de suspicion devant les explications, ces deux là ne pouvait être que des shinobis, pourquoi des civils s'intérésseraient ils au clan Sabakyô mais étaient-ce des shinobis de Konoha ?
Cependant l'homme enchaina avec des questions pour le moins dérangeante mais intéréssante. Shiro pivota sur son tabouret pour s'acouder dos au bar puis poussa un profond soupir.

-Nous vivons une sombre époque, mensonges et tromperies sont le lot quotidien des ninjas. Je vous le demande comment un homme peut il se montrer sincère si l'on ne lui offre pas de sincérité en premier. Suivez moi il y a à l'étage inférieur un endroit où nous serons plus à l'aise pour discuter, mes hommes ne nous suivront pas là bas mais je vous déconseille de tenter quoi que ce soit car ils resteront dans le périmètre.

Se levant Shiro mena ses deux invités au sous sol où après avoir traversé un entrepot de provisions ils arrivèrent dans une confortable alcove. Shiro les invita à s'assoir avant de sortir d'un placard une bouteille de saké ainsi que trois coupes, pour éviter toute suspicion il se servit en premier et but d'une traite.

-Vous êtes des shinobis, inutile de le nier et à vrai dire votre tentative de le dissimuler ne m'inspire aucune confiance, pas plus que le fait de ne pas dévoiler votre village d'origine. Ne vous y trompez pas, il est de mon devoir d'éliminer les espions autrement dit si vous ne vous montrez pas sincères je devrais tout faire pour vous éxécuter.

Shiro se resservit une coupe qu'il sirota doucement en laissant ses paroles en suspens.

-Neanmoins votre curiosité m'interpelle et je m'en voudrais d'éliminer d'éventuels amis du clan Sabakyô.

En disant cela il était conscient qu'il donnait une information importante à ses interlocuteurs, son appartenance au clan Sabakyô surpassait son devoir de ninja d'Ame, maintenant allait être un moment crucial.

-Alors shinobis, êtes vous des espions ou des amis ? Bien sûr au cas ou vous seriez des amis je veux que vous m'appreniez en quoi. Et plus de détours cette fois.

Lança t-il en observant la kunoichi aux cheveux roses.

Des menaces... une réaction normale pour un chef. Cet homme-là semblait être avant tout animé par un certain protectionnisme envers son clan et tout ce qui y était relié, pas étonnant qu'il était difficile de communiquer à ce sujet avec lui.
Toutefois, le but était de le laisser parler, afin d'analyser et de comprendre sa personnalité et sa manière de pensée. Les deux Konohajins le laissèrent donc parler. Ils ne purent s'empêcher d'échanger un regard quand il les "accusa" d'être shinobis. A la fin de son discours, il le suivirent dans cette mystérieuse cave au sous-sol sans poser de question, puis acceptèrent son sake après en avoir eu "l'assurance qualité" en images.

Le leader du clan sut se montrer très clair et menaçant, il donnait le ton et le rythme. On', en bon musicien, savait ce qu'il lui restait à faire pour s'adapter. Mais Maïka, c'était différent... elle avait du répondant, il fallait qu'elle règle quelques détails. Elle profita d'avoir l'attention de Shiro pour intervenir.

- Nous sommes bien évidemment ici en tant qu'amis, notre politesse aurait dû vous le prouver. J'attire d'ailleurs votre attention sur le fait que nous n'avons jamais nié être des shinobis.

A ce moment-là, On' jugea approprié de la couper.

- Cela dit il faut avouer que nous aurions dû insister là-dessus dés le début, et nous nous en excusons. Au fait, je suis Onpu, et voici Maïka...

- Hey!? de quel droit tu...

- C'est bon Maï, level up maintenant. Les choses sérieuses ont commencé.

Elle expira sèchement en fronçant un sourcil, l'air froissée, puis détourna le regard. Cette kunoichi détestait qu'on lui arrache son rôle quand il s'agissait de faire du théâtre, c'était la preuve d'une certaine immaturité qui figurait parmi ses défauts. On' voyait les choses autrement, il était disposé à faire toutes les concessions nécessaires pour que Shiro se sente en confiance. Il voulait de la sincérité, il allait en bouffer.
Le jônin croisa les bras, et regarda Shiro droit dans les yeux. Le ton de sa voix était neutre, ni trop enjoué ni trop grave: le fait de passer en mode "confiance totale" avait également ravivé son assurance, il contrôlait son discours de manière bien plus professionnelle qu'avant.

- Ne voyez pas d'ennemis en nous. Notre but ce soir n'était pas de vous espionner mais bel et bien de vous rencontrer, afin de vous poser entre autres les questions que j'ai énoncées il y a quelques minutes, au rez-de-chaussez. Comprenez que Konoha est conscient que le passé de votre clan est chargé en cicatrices, et qu'il ne demande qu'à vous exprimer sa solidarité en tant que puissance shinobi. Pour cela, il est normal que nous cherchions à savoir qui vous êtes, et quel but vous poursuivez.
Mais comme je l'ai dit, nous ne chercherons pas à vous arracher ces réponses. Nous recherchons avant tout l'échange, l'information en elle-même passe après.

Pendant ce temps, Maïka venait de s'enfiler son saké. Elle aurait eu tendance à penser que son collègue adoptait une attitude un peu "lèche-botte", mais en terme de résultats ça serait certainement beaucoup plus concluant que de la provocation. Cependant elle refusait d'être en reste, et elle comptait bien montrer à Onpu qu'elle était également capable de faire du rentre-dedans. Elle finit donc par regarder Shiro, en acquiesçant comme pour montrer qu'elle cautionnait les propos du mélomane.

- Et tant qu'à éviter les détours, autant vous le dire tout de suite: si votre histoire nous convainc, nous serons disposés à vous apporter un soutien un peu plus concret. La première chose que nous aimerions savoir est donc si vos relations avec le Daimyô sont correctes; si oui, cela ne fera que faciliter les relations diplomatiques entre nos pays, mais dans le cas contraire vous pourrez éventuellement compter sur nous pour vous libérer de son emprise.

Shiro fixa ses interlocuteurs sans sourciller, l'instant était crucial mais pourtant la jeune kunoichi ne semblait pas se démonter, une jeune femme tétue mais son compagnon fût plus avisé. Il se présenta sous le nom de Onpu et sa compagnon sous le nom de Maïka, impossible de savoir s'il ne s'agissait pas de pseudonymes mais il faudrait se contenter de cela surtout que ce qui suivit était bien plus digne d'intérêt. Ces deux étrangers étaient bel et bien des shinobis de la feuille mais ils n'étaient pas ici en mission d'espionage, non il s'agissait plus d'une sorte de mission diplomatique. A son tour Shiro prît un siège et s'assit.

-Vous me demandez beaucoup cher ninjas de la feuille mais comme vous vous êtes finalement montrez sincères je ferez de même. Le clan Sabakyô est dans une situation critique, l'essentiel de ses membres sont retenus en otages dans les geoles du seigneur de la pluie mais cela vous devez déjà le savoir. Je n'ai aucune sympathie pour mon daimyo bien au contraire, ce pays lui même m'insuporte mais j'ai une responsabilité envers mon clan et si je devais trahir La Pluie mes frères seraient massacrés.

Shiro reposa la coupe de saké et se resservit, devoir expliquer son echec et la situation de son clan lui donnait un goût amer en bouche.

-Vous parlez de soutien, est ce votre kage qui vous envois ? Dois je en conclure que Konoha va finalement s'attaquer à Ame ? A vrai dire cette dernière question n'attend pas vraiment de réponse, je me doute que l'apétit des grandes puissances se tournent vers les petites nations et à qui reviendra le butin m'importe peu. Seul la destinée de mon clan m'intérèsse mais je me doute que le daimyo d'Ame préfèrerait tous nous massacrer que nous laisser entre les mains d'un village ninja, autrement dit la vie de mes frères est en sursis jusqu'à l'invasion inéluctable du pays.

Le saké dimunait à vue d'oeil et l'on touchait au coeur du sujet.

-Dans ma situation je ferais tout pour empécher une attaque du pays même s'il n'y a pas d'espoir. Enfin sauf si vous me détaillez cet éventuel soutien que vous avez évoqué, si Konoha était en mesure de garantir la survie de mon clan je n'hésiterais pas une seule seconde à vous soutenir. Alors que me proposez vous konohajins ?

Konoha avait plus ou moins gagné son paris. Le clan Sabakyô était dans la mouise, il s'agissait donc d'une situation optimale. On' sentit le feu revenir dans les yeux de Maïka, elle avait compris que tout allait pouvoir s'accélérer à partir de là. Cependant, la prudence était toujours de rigueur, car rien n'était gagné d'avance, en particulier lorsqu'il s'agissait de se battre contre un gouvernement. De plus, bien qu'il se soit montré coopératif ce Shiro restait sur la défensive, il fallait continuer à faire preuve de tact.

- Pour vous répondre, ce n'est pas Masao Nikkou qui nous envoie. Nous faisons partie d'une association de Konoha chargée de ce genre d'affaires, et même si nous agissons pour le village et que l'Hokage a un droit de regard sur nos projets, nous restons un organisme indépendant.
En tous les cas, soyez sûrs que Konoha "n'attaquera" pas votre pays proprement dit. Comme vous l'avez dit, cela vous mettrait en danger, et j'espère vous avoir fait comprendre que nous cherchions à vous aider.
La solution que nous vous proposons n'a pas encore été clairement définie, c'est le genre de choses dont nous devrons parler avec notre Kage, et avec vous bien entendu. Mais pour vous donner un ordre d'idée, cela devrait ressembler à ... comment dire...

- À un "Coup d’État", l'aida-t-elle.
Vu la manière dont vous avez décrit la situation, le meilleur moyen pour vous dégager de l'influence du Daimyô est de renverser le gouvernement en place, et de signer un pacte entre la pluie et le feu pour rendre à vos frères shinobis et vous-même toutes les libertés dont vous avez été privés pendant longtemps. Ainsi, vous ne seriez plus considérés comme nukenins, le seul prix à payer pour vous serait d'assumer cette alliance avec Konoha, notamment en vous montrant présent lorsque le village sera en danger, ou impliqués dans des conflits majeurs.
Vous pourrez bien sûr décider d'y habiter, mais cette décision vous appartiendra...

Onpu avait profité de cette pause pour s'asseoir lui aussi et tremper les lèvres dans son sake, mais en écoutant Maïka il sentit que tout allait légèrement trop vite. Prudent, il tempéra:

- On tire un peu des plans sur la comète, mais au moins vous devez avoir compris de quoi il retourne maintenant. En espérant que vous pourrez nous rendre la pareille plus tard, nous vous apporterons le soutien nécessaire à la renaissance des Sabakyôs et des autres communautés shinobis du pays, mais nous refuserons de le faire sans un peu de finesse: pour cette raison une invasion sera hors de question. C'est dans votre intérêt, et donc dans le nôtre. Voilà.

Maïka et lui se mirent alors implicitement d'accord pour se taire quelques secondes, afin de laisser décanter les informations. Ils étaient bien conscients que cette négociation était plus ou moins millimétrée.
La Haruno finit par se resservir un Sake, pendant qu'Onpu reprenait:

- Si nous vous avons convaincu, ce serait un honneur pour nous de faire la connaissance d'autres shinobis de votre clan. Tout ce qui s'est dit ici restera entre nous trois dans un premier temps, car vous semblez être le mieux placé pour représenter votre communauté; mais nous aimerions beaucoup en rencontrer d'autres membres.

HRP:

Ce que lui apprit le jeune Onpu déconcerta Shiro au plus haut point. Ainsi ces deux konohajins n'étaient pas ici sur ordre de leur kage, cela était troublant voir même dangereux, si Shiro devait se lancer une hypothétique entreprise de guerre civile il aurait besoin de l'appui militaire d'une grande nation. Et le fait que cet homme tente ensuite de le convaincre que Konoha n'attaquerait pas était encore plus suspect, quelle garantie concrète cet organisme pouvait bien lui apporter, l'affaire avait pris un nouveau tournant et curieusement ce fût cette kunoichi si têtue qui en sauva l'aboutissant.

Un coup d'Etat voila qui était concret, renverser le seigneur de la Pluie et faire passer le pays sous la domination de Konoha, une solution salvatrice mais là encore la survie du clan Sabakyô entrait en ligne de compte.

-Un coup d'Etat, eh bien voila quelque chose d'intéréssant. Une telle entreprise nécéssiterait des hommes au sein du gouvernement et en comptant moi même je dispose de quelques contacts seulement dès que le seigneur serait abattu ou capturé mes frères seraient aussitôt éxécutés par les fidèles du seigneur. La garde de la Pluie surveille les geoles et est dévouée corps et âme au daimyo, il me faudrait donc des troupes supplémentaires, une force de frappe pour l'affronter et mettre mon clan en sécurité, et je ne possède pas cette force de frappe mais Konoha si. Enfin pour finir ces opérations devraient être opérés simultanement avec une parfaite synchronisation, autrement dit il faut mettre au point une préparation minutieuse de tout cela.

Shiro laissa ses deux invités diggérer ces informations, désormais les faux semblants étaient inutiles, une offre avait été faîtes et elle avait été acceptée. Il ne restait plus qu'à donner vie au projet.

-Je pense que préparer cette opération serait plus commode à Konoha ou du moins hors du pays d'Ame. Vous désirez rencontrer d'autres membres de mon clan eh bien je ferais en sorte d'envoyer un émissaire à Konoha, ce sera un shinobi du clan Sabakyô mais un qui soit inconnu ou presque des forces d'Ame afin que je ne sois pas soupçonné si cela se déroule mal, quant à vous la caution du Hokage me semble essentielle pour cette entreprise sauf si votre organisation possède les ressources suffisantes pour me soutenir.

Shiro se leva et se dirigea vers la porte.

-Je ne peux être absent trop longtemps de la capitale et il vous sera difficile de me contacter, cela serait trop risqué, attendez l'arrivée de mon émissaire à Konoha ce sera un membre du clan Sabakyô et il transportera une lettre de ma part, je ne peux en dire plus sur son identité. Maintenant je dois partir et vous aussi, ah et si par malheur vous auriez d'en l'idée de me trahir sachez que votre parole aurait peu de poid face à la mienne et rappelez vous que je ne suis pas dénué d'amis.

Shiro enfila un long imperméable en remontant à l'étage puis il sortit dans la nuit noire et pluvieuse, d'un geste ses hommes se rassemblèrent puis se dispersèrent après qu'il leur eut donné quelques instructions. Maintenant allait commencer le voyage de retour vers la capitale, mais l'avenir s'annonçait moins sombre qu'à l'aller.

Les négociations s'étaient terminées comme prévu, même si ce Shiro n'avait pas pu s'empêcher de maintenir une note de méfiance. Cela ne rassurait pas vraiment On'. Maïka, elle, trouvait cela tout à fait naturel pour un shinobi qui avait grandi dans la peur, elle ne s'attendait donc pas à quoi que ce soit de plus sympathique de sa part.

- Ça n'a jamais été au programme, sachez-le, lui répondit-elle alors qu'il enfilait son manteau. Nous attendrons votre émissaire et l'accueillerons comme il se doit. Et l'Hokage ne sera bien entendu pas étranger à cette histoire, loin de là. C'est lui le chef, pas nous.
Bonne route.

Il n'était guère besoin d'en dire plus. D'abord parce qu'il semblait pressé, et ensuite parce que ses précédentes phrases avaient bien montré qu'il avait saisi la totalité des enjeux du projet, que ce soit la nécessité d'une bonne synchronisation entre Konoha et eux, d'un plan d'attaque réfléchi et rigoureux, ou de rester extrêmement discret.
Ils quittèrent les lieux à leur tour, après avoir payé leur note.



Mission accomplie. Bondissant de branche en branche à travers la grande forêt de sapins qui précédait la frontière Konohajin, les deux agents rentraient au bercail.

- Faudra qu'on se mette d'accord sur certaines choses la prochaine fois, on a failli gaffer à plusieurs moments.

- Pas d'accord! Regarde, tu as hésité à lui parler du coup d'Etat, et finalement c'est ça qui l'a convaincu! Notre seule vraie gaffe, c'est d'avoir manqué de discrétion pendant notre enquête.

- Pour ça, j'avoue qu'il m'a bluffé! Il avait juste tout prévu. Et dés qu'on a commencé à parler du plan, il a su analyser la situation avec une lucidité impressionnante. C'est loin d'être un abruti, on a tout intérêt à coopérer avec lui.

- Ouais. Quoique... quand on y réfléchit les plus malins sont aussi les plus fouineurs.

- Ça tombe bien, grâce à nous Konoha n'a plus rien à leur cacher! Ha ha ha.

Elle lui répondit en acquiesçant avec un sourire.
Maïka était souvent exaspérée par la naïveté de son coéquipier, mais pour le coup elle avait dû admettre que l'échange avec Shiro avait été suffisamment constructif pour pouvoir espérer une alliance en bonne et due forme avec les shinobis de la pluie. On' et elle avaient chacun apporté quelque chose de différent aux négociations, et le résultat s'annonçait concluant.

- Reste plus qu'à espérer que Nikkou sera ok pour tout.

- Si tu veux mon avis, avec la guerre qui se prépare, il aura vraiment autre chose à foutre! C'est justement pour s'occuper de ce genre de choses à sa place que la Racine existe.

- Mais est-ce qu'on s'en occupe comme il l'aurait fait?

- Ah ça, j'espère bien que non! Vu comme il s'est démerdé avec Aare, on ne peut pas dire que la diplomatie soit son point fort.

- Mouais. En attendant Aare est mort, les choses vont peut-être prendre une tournure inattendue.

Onpu n'était pas au bout de ses surprises.
Ils furent de retour à Konoha le lendemain matin, aux aurores.