La guerre battait son plein, que ce soit de nuit ou de jour les combats s’enchaînaient et les explosions avec. On n’était en sécurité nulle part et personne ne pouvait savoir s’il allait réussir à passer la nuit. Ao était alors âgé de 13 ans, à cet âge là on devient vite traumatiser par les morts et par cette odeur qui vient vous hantez dans votre sommeil. Une fois sur vos vêtements celle-ci ne part plus, répandu dans toutes les contrées de ce monde, elle frappe tous les soirs les malheureux qui osent s’aventurer dans des lieux obscurs. Je parle évidemment de la mort, celle qui vous arrache vos familles et qui vous rient au nez pendant que vous souffrez. A ce jour, le jeune garçon avait connu beaucoup de pertes, mais aucune vraiment proche, pourtant la peur de mourir était bien présente au fond de lui. Une peur qui chaque matin au réveil le ramenait à la réalité, la guerre…

Ce matin là, Ao ne trouvait pas le sommeil et décida discrètement de sortir pour prendre l’air. Bien entendu cela était interdit, on pouvait très bien le repérer et il mettrait ainsi en danger toute sa famille. Malgré ça, le jeune garçon se croyait encore dans un rêve, le ciel était bleu, les fleurs s’épanouissaient et les oiseaux chantaient en cœur de fine mélodie. Il n’y avait rien de mieux au monde que ce doux et paisible moment, moment qui fut vite gâché par le bruit d’une explosion. A vu d’œil celle-ci devait se trouver à quelques kilomètres, sûrement une bataille qui reprenait son cours. N’étant pas en sécurité le jeune garçon décida de rebrousser chemin et de repartir en direction du refuge, pour cela il allait devoir traverser cette forêt sombre qui faisait froid dans le dos. Etant de petite taille, il était facile pour lui de se faufiler et ainsi passer entre les mailles du filet, il ne s’attendait pas à la rencontre qu’il allait faire.

* Surtout rester discret… le moindre craquement de branche peut me faire repérer… *

C’est dans ces moments là que votre cœur bat la chamade, un kunai peut venir vous frapper le cou et s’en est finit de vos petites aventures. De toute façon, on n’était en sécurité nulle part de nos jours, alors autant se trouver proche du danger pour mieux l’éviter. Une tactique dangereuse mais qui pouvait s’avérer payante avec un peu de chance. Quelques bruits de pas se succédèrent, son père lui avait apprit à compter le nombre de personne juste au son de leur pas. Ao en comptait trois, sûrement des ninjas à la poursuite de quelqu’un ou bien une reconnaissance. Il s’en fichait pas mal, tant que personne ne le repérait cela lui allait parfaitement, s’engouffrant dans la forêt le jeune bambin qu’il était n’aperçut pas la silhouette qui le dévisageait au loin. Sa vison et sa discrétion n’était vraiment pas encore au point, inconscient du danger qui l’approchait, il marchait accroupis à allure modérée. Aucune arme en main, rien d'offensif à part des dents pointues et une cervelle de moineau qui ne cherchait qu'à s'amuser, autant dire une proie facile...

Le destin, y croire ou ne pas y croire ? Telle est la question. Le destin joue-t-il véritablement un rôle dans le cours de la vie, dans l’enchaînement des évènements qui font du temps ce qu'il est ? Peut-on concrètement parler de destinée alors que l'essence même de cette impalpable notion nous est encore inconnue ? Le Destin c'est l'immuable cour de la vie d'un être vivant. Le destin, l'un des rares facteurs que l'Homme ne peut contrôler de nos jours. Nous, êtres humains, sommes capables d'accomplir des prouesses hors normes et de rivaliser avec mère nature. Quoi qu'il en soit, on ne savait jamais ce qu'il pouvait arriver. A tout moment, la mort nous attendait, nous guettant dans l'ombre, attendant le moment propice pour nous attaquer. C'est d'ailleurs l'action qui se déroulait en ce moment même qui décrivait le mieux ces propos. La mort était là, tout prêt de moi. Je pouvais sentir ses pas, son souffle, même les battements de son coeur. Elle se rapprochait de plus en plus, levant sa faux au dessus de son crane dépourvu de peau et de chaire, prêt à m’asséner le coup de grâce.

La guerre battait son pleins en ce moment au nord du pays du feu. Alors que le village caché de la feuille n'existait pas encore, les clans se livraient combats pour assouvir leur puissant et soumettre les plus faibles leur cause. Les clans s'opposant à ces grandes puissances périssaient, même s'ils n'avaient rien demandé. Le clan Sarutobi, mon clan se trouvait être l'un des rares clans auquel ces puissances ne s'en prenaient pas. Etant un clan neutre, ne voulant que la paix et se contentant d'aider les civils blessés par le passage de ces affrontements, ils nous laissèrent agir comme bon nous semble, du moment que nous ne montrions pas de signes d'hostilités. Par moment, il y avait quelques problèmes avec ces puissances, surtout avec le clan Uchiha qui se devait être selon eux un mouvement d'être supérieur. Ce n'était pas pour autant que nous ne laissions faire par ces derniers. Nous étions pacifistes mais pas crédules non plus, nous nous défendions.

Ce jour là, nous nous trouvions donc au nord du pays du feu, un petit groupe de trois shinobis de mon clan et moi-même. Nous avions été envoyé en repérage pour savoir s'il y avait des blessés au lieu où un important conflit avait fait rage. Le conflit avait toujours lieu, mais nous e restions écartés pour ne pas nous en mêler. Malgré cela, sans crier garde, ce dernier se déplaçait et voilà que nous étions sur les lieux de l'affrontement. Le clan Uchiha était en train d'affronter un clan dont j'ignorais l'existence. Peu de temps après, la bataille fut enfin terminer mais tentant de nous éloigner du lieu qui avait vu le carnage, nous nous firent prendre en filature par le clan au Dôjutsu, malgré leur expliquer que nous étions le clan Sarutobi.

Mes trois compagnons n'eurent pas de mal à s'enfuir, ils étaient de grands et puissants shinobi du clan mais moi, âgé de mes treize ans, je n'étais pas très rapide. Pour palier à ce défaut qui était loin d'être minime, je connais comme la poche la forêt et je pouvais m'y dissimuler sans trop de problèmes. C'est ainsi que j'eux réussis à semer en partie le groupe ennemi. La course poursuite m'avait fatigué, je décidais de m'asseoir pour reprendre mon souffle mais ni une ni deux, mes assaillants me retrouvèrent approximativement. En ne faisant nuls bruits, je me déplaçais dans l'ombre des immenses et colossaux arbres de la forêt du pays du feu et me retrouvais à présent au pays de la cascade, Taki no Kuni. Je me séparais peu à peu de mes suiveurs mais ils ne se trouvaient pas très loin de ma position. Scrutant les alentours, je vis un jeune garçon marcher rapidement. Il ne devait pas être bien plus âgé que moi et il était sans défense. J'avais amené des shinobis dangereux près de lui, je me devais de faire un minimum attention à lui, ayant ramener non loin la faucheuse de vies.

Alors que les secondes passèrent, des bruits de pas s'intensifiaient en direction de notre position. Sans hésiter, ne savant pas s'il y avait risque ou non, je sortis comme un fou de ma cachette, courus en direction du jeune garçon, lui prit par la main et me voilà en train de sauter en l'air, entraînant celui dont je venais de prendre la main droit en direction d'un épais buisson. Caché à l'intérieur, je le regardais et me contentais de lui faire signe de se taire en mettant mon doigt sur mes lèvres. Sur le coup, je ne m'étais pas aperçu que je m'étais blessé au niveau du nez, de mes joues et de mes oreilles. Le sang coulait de manière abondante, mais je n'y avais pas fait attention, étant concentré sur notre sécurité, concentré à fuir la mort et sa longue et ténébreuse faux.

Seul au milieu de la forêt, le jeune garçon accroupis marchait en canard, une position idiote mais très pratique dans ce genre de situation. Les trois ninjas avaient l’air d’être passé et ne s’était pas arrêté heureusement pour lui, se retrouver sans arme avec la conjoncture actuelle, c’était un aller directe pour la morgue. La peur de perdre ses parents et son jeune frère, il n’existait rien de pire que la solitude à cet âge là. Ao regarda derrière lui et constata malgré lui qu’il n’avançait pas bien vite, à cette vitesse là nombreux seront les shinobis qui pourront le découvrir. Le silence prenait place dans la forêt, quelques cris d’animaux jaillirent de devant lui quand soudain des pas se firent entendre sur sa gauche. Encore des ninjas ? Il n’avait décidemment pas de chance aujourd’hui, la mort voulait son âme et tous les hommes savent que la mort finit toujours pas gagner. Sa vie défila en quelques secondes devant ses yeux, qu’avait il fait au fond depuis sa naissance à part été un fardeau pour sa famille. Son incompétence en ninjutsu, son manque de volonté et ses caprices d’enfant gâté avait fait de lui une lavette. Un pauvre garçon qui n’arrivait pas à se débrouiller tout seul, ce qui allait se produire dans quelques secondes allait complètement changer sa vision des choses.

Son rythme cardiaque augmentait au fil des secondes et le jeune garçon restait paralyser, sans trop savoir comment il se retrouva agrippé à quelqu’un qui courait à une vitesse remarquable. Il faut dire qu’il était facilement impressionnable et qu’un rien lui faisait monter la tête. L’homme en question l’amena dans un buisson, une sorte de cachette qui allait très bien pour eux au vu de leur petite taille, oui car en effet il s’agissait d’un jeune garçon comme lui. Quel sang froid il avait pour vagabonder comme cela dans la forêt, il avait sans doute lui aussi entendu les bruits de pas et avait fuit. Avec un simple geste il fit comprendre à Ao de se taire et de en faire aucun bruit, le moindre mouvement provoquerait sans aucune doute la mort des deux garçons. Du sang coulait abondamment de son nez et de ses joues, sûrement une ronce ou une branche. Sans même le connaitre ce brave garçon avait sauvé la vie d’Ao au risque de se blesser, la moindre des choses qu’il pouvait faire était de le soigner et heureusement son père lui avait apprit une technique de soin au cas où. C’était bien la seule qu’il arrivait à maîtriser pour le moment, son chakra arriva au niveau de sa main droite et il commença à soigner son sauveur. Bien entendu ce jutsu de soin était des plus simples et ne pouvait pas refermer complètement ces blessures. Quelques minutes passèrent, les ninjas avaient du continuer leur route et on pouvait dire qu’ils étaient en « sécurité » pendant quelques temps. Le jeune shinobis n’avait pas l’habitude de rencontrer des inconnus, son père lui avait formellement interdit de leur parler, mais là il n’avait pas vraiment le choix. De plus si cette personne l’avait sauvé c’est qui ne lui voulait aucun mal. Ao décida donc d’engager la conversation en chuchotant.

« Merci de m’avoir sauvé… moi c’est Ao… Tu n’a pas trop mal au visage ? »

Taki no Kuni, appelé plus communément le pays de la cascade. Ce pays portait bien son nom, mais seulement grâce au nord de cette terre car au sud, là où nous nous trouvions, il n'y avait que de la terre et des arbres. C'était un prolongement de la forêt du pays du feu, qui était si vaste qu'elle s'étalait sur les pays voisins. Nous étions tout deux cachés dans le buissons dans lequel je nous avais entraîné. Plusieurs minutes passèrent sans que nous ne fassions un seul mouvement, ni-même prononcé un mot. J'étais effrayé, apeuré à l'idée que l'on nous repère et que l'on nous tue. J'avais en plus entraîné dans cette situation dangereuse un jeune garçon dont je pouvais discerner les traits aisément maintenant qu'il se trouvait en face de moi. J'avais bien raison, il ne devait pas être beaucoup plus vieux que moi. Il était brun, les yeux marrons et portaient des vêtement assez chic. Il était mince et légèrement plus grand que moi. A côté de lui, je faisais pâle figure, surtout avec mes vêtements sales à cause de toute la terre que j'avais creusé, toutes les roches déplacés et toute cette sueur écoulée. En parlant de sueur et en me reniflant, je ne sentais pas vraiment bon et je n'étais pas très présentable ainsi mais celui qui se trouvait dans la buisson en ma compagnie avait un puissant parfum sur sa paix qui cachait en partie l'odeur nauséabonde que je dégageais de toute mon frêle corps.

Nous n'entendions plus un seul bruits, mes ennemis avaient sans doutes disparu, pensant que nous étions partit de cette endroit. Alors que je sortis très légèrement ma tête du buisson pour vérifier au cas où mes pensées, je fis signe de tête au brun que nous étions à présent en sécurité. Un peine cela fait, il mit sa main devant mon visage et une source de lumière en jaillisse. Nul doute à avoir, je savais ce qu'il était en train de faire: c'était bien l'ei-sein, l'art des médecins shinobis. J'avais vu ces pouvoirs à de nombreuses reprises. Beaucoup de membres de mon clan le connaissait pour ainsi soigner et sauver les victimes de guerres, là où passaient les Uchiha et les Senjus, ainsi que leurs alliés bien évidemment. Il me remerciait, se présentant au nom de Ao et me demandait si je n'avais pas trop mal au visage. Passant mes doigts sur ma joue gauche, je remarquais que je saignais avec abondance. Je le laissais cependant faire ce qu'il était en train. Il tentait de me soigner, et ce qui fut le cas car quelques secondes plus tard, le saignement s'était arrêté. Il arrêtait alors son pouvoir de guérison et j'en profitais pour rejoindre une petite rivière non loin de notre position pour me débarbouiller. Je ne pouvais pas rester ainsi devant lui, j'avais honte. Il était si bien habillé et moi... Il devait avoir l'impression que j'étais un pauvre enfant délaissé alors que ce n'était pas le cas. Je nettoyais mon visage, enlevé les traces de cambouis ainsi que de sueur et de sang et je vis dans l'eau mon reflet. J'avais trois belles cicatrices sur mon visage. L'une partant de mon oreille gauche et allant sur a joue, l'une sur mon nez et la dernière de mon oreille droite à ma joue. Les cicatrices avaient comme l'air en continue, elles étaient sur la même ligne. J'avais dû me prendre une branche aiguisé ou une épaisse ronce pour que cela donne se résultat. Moi qui ne m'étais jamais réellement blessé, ce fut une première.

Je tapais mes vêtements avec la paume de mes mains pour évacuer la poussière qu'il y avait dessus. Me rapprochant de lui, je lui pris la main et l'aida à sortir de buisson. Lui souriant, je répondis enfin à ce qu'il m'avait dit, deux ou trois minutes auparavant.


« Je m'appelle Kenzaku. Ce n'est pas à toi de me remercier mais à moi, merci de m'avoir soigné »

Le jeune garçon ne savait pas s’ils étaient encore en sûreté, lors d’une guerre permanente comme celle-ci, des shinobis peuvent vous tomber dessus en quelques secondes. Une fois qu’Ao avait partiellement guérit ces blessures, son jeune homologue passa la tête de l’autre côté du buisson pour être certain que personne n’était présent. Une fois cela fait il partie quelques mètres plus loin près d’une rivière pour se rincer le visage, certes il n’était pas très propre, mais Ao s’en moquait pas mal de savoir comment il était habillé. Il venait de lui sauver la vie et apprit juste après le nom de son sauveur : Kenzaku. Ce nom ne lui disait rien, soit, maintenant que les présentations étaient faites, ils devaient essayer de quitter ce buisson pour un endroit plus sûr. Connaissant bien la région, le garçon savait que de l’autre côté de cette forêt se trouvait une vielle cabane abandonné. Ce n’était pas un lieu très propre et aux files des secondes cette idée lui parut très mauvaise. S’abriter dans un endroit pareil, aussi visible qu’une montagne, il fallait vraiment être idiot ou bien suicidaire. Décidemment Ao n’arrivait pas à réfléchir, son cœur battait encore à vive allure et la peur n’était pas repartie loin de là. Pour deux jeunes garçons comme eux, rester dans un buisson comme celui-ci était une cachette redoutable que finalement Ao ne voulait pas quitter. Il décida d’en apprendre un peu plus sur son sauveur en lui chuchotant.

« Pourquoi es tu ici Kenzaku, ta famille n’habite pas loin ? »

Après tout, s’il voyageait avec des compagnons, peut-être qu’ils étaient entrain de le chercher. Dans ce cas là c’était bien Ao qui était en tord, il gardait Kenzaku avec lui pendant que des gens le recherchait sûrement. Très poliment il lui demanda donc si tout allait bien pour lui.

« Cela ne te gène pas de rester avec moi… Je veux pas que tu risque encore ta vie pour moi, je ne le mérite pas… »

Se sentant faible et inutile, le jeune garçon savait maintenant pourquoi son père et son jeune frère se donnait tant de mal pour progresser. La vie n’est pas un don car si vous êtes faible on aura vite fait de vous la prendre, le seul don que l’on peut avoir et celui de la volonté. Se donner toujours à fond quoiqu’il arrive, toujours viser plus haut car même dieu n’a pas commencé au ciel. Aujourd’hui était un grand jour, il venait de rencontrer la personne qui allait changer sa vie, qui allait lui donner l’envie de se battre même si cela allait arriver un peu tard. Chaque personne fait des rencontres plus ou moins décisive dans sa vie, celle ci allait être capital car elle allait permettre à Ao de réaliser à quel point la force et le courage était importante de nos jours.

J'étais à présent plus ou moins propre et présenté. Je n'entendais aucuns sons aux alentours, hormis les nôtres et ceux de la nature. Nous étions en sécurité, enfin, pour le moment en tout cas. Malgré cela, le jeune garçon se prénommant Ao restait dans la buisson, loin des regards indiscrets. Il ne voulait pas en sortir, c'était un peu un château fort qui le protégeait pour lui. Je le voyais un tout petit peu puisque je savais où il se trouvait mais une personne passant par là ne remarquerait pas sa présence. Il était également mort de peur, sûrement encore sous le choc de ce qu'il venait de se passer. S'il était effrayé de cela, dans quel état aurait-il été s'il vivait ce que je vivais un peu près tous les jours ? Enfin, il avait l'air gentil et innocent, pas même capable de faire de mal à une mouche. J'étais comme lui, je le suis toujours d'ailleurs. Je ne me battais qu'en cas de réelle nécessité ou alors pour m'amuser avec des amis. Et oui à cette époque, me faire des amis était une chose tout à fait facile et inné chez moi, alors que de nos jours, j'avais du mal à accorder ma confiance à quelqu'un. Soit ça passait, soit ça ne passait pas. Enfin, il avait l'air inoffensif, alors pourquoi devrais-je me méfier de lui ? Ne sortant toujours pas de sa cachette, il reprit à nouveau la parole. Il me demandait pourquoi j'étais ici et où était ma famille. Pour moi, c'était une chose assez simple et c'était ridicule de répondre à sa question mais il ignorait tout de moi, alors je me sentais obligé de répondre à mon pseudo médecin.

Alors que j'allais le faire, une nouvelle fois encore il me parlait. Lorsqu'il est partit, ce petit ne s'arrêtait jamais. Petit, petit... il avait le même âge que moi mais il était un vrai trouillard. Ce n'était pas pour autant que je me sentais supérieur à lui, non, mais je me devais de le protéger maintenant que je l'avait entraîné sans le vouloir dans cette galère. Selon lui, être en sa compagnie devait me gêner et rester avec lui serait mettre ma vie en danger alors qu'il ne le méritait pas. Est-ce donc ce qu'il pensait réellement. Pensait-il que sa vie ne méritait pas d'être vécût ? Même s'il ne le pensait pas, il n'avait pas à dire une telle chose. Le dire alors qu'il ne le pensait pas était pire que de le dire en le pensant. Je pouvais apercevoir ses yeux à travers l'épais feuillage du buisson. Sans me retenir, je sautais dans le buisson, l'attrapant à la gorge et prononçant des mots.


« Chaque vie mérite d'être vécût pleinement ! Ce sont avec des propos comme les tiens qu'il y a de nombreuses pertes dans notre monde. Il n'y a pas que cela mais ça en fait partie. Alors si tu penses que tu ne mérites pas de vivre, fais toi des ennemis qui chercheront à te tuer ! »


Je m'étais un peu emporté sur le jeune garçon qui m'avait énervé des plus hauts points. Sa tête frappai à de nombreuses reprises le sol ferme de la forêt. Je respirais un grand coup avec de répondre.


« Malgré la guerre, les morts, la souffrance et tout ce qui s'en suit, la vie est belle. Nous sommes jeunes, plutôt que de penser de telles choses, tu devrais profiter de la vie et t'amuser. Chaque vie mérite d'être vécût pleinement. Tout être humain mérite de vivre, même si la guerre en décide autrement »


Ceci dit, je lâchais mon emprise sur le garçon. J'avait dit ces dernières paroles calmement, voir même de façon triste et émouvante. J'en avais la larme à l'oeil tellement ses paroles m'avaient atteintes. Personnes en notre monde ne mérite de mourir, aussi bien que nul, cupide ou dangereuse soit notre monde.

Comme un rat dans son terrier, un oiseau dans son nid, le tout jeune Ao restait bien calmement dans son buisson. Un lieu où il se sentait en sécurité, de plus maintenant il n’était plus seul car un certain Kenzaku était là pour lui tenir compagnie. Son sauveur, comme il l’appelait à présent, paraissait fort et courageux. Tout le contraire de lui qui ressemblait à une vrai lavette, en temps de guerre un garçon comme lui ne servait que d’appart ou d’amuse gueule à des ninjas expérimentés et en quête de combat. Qui voudrait se battre contre un individu comme Ao, même pas capable de lancer un kunai sur une cible, ne connaissait que quelques jutsus basiques et possédant le courage d’une mouette. Bref, un ninja pitoyable qui n’aimait pas spécialement sa vie. Partiellement soigné, Kenzaku n’hésitait pas à sortir du buisson pour voir si le voie était libre, chose que le jeune garçon ne tenterait même pas au risque de se faire repérer immédiatement. Sa famille devait être à sa rechercher maintenant, même si il en doutait un peu. Alors qu’il prononça quelques paroles concernant son avenir et le fait qu’il gênait peut-être son sauveur, celui-ci l’attrapa par la gorge. Le suffoquement ne se fit pas attendre, pourquoi faisait il cela ? Après tout s’il l’avait sauvé tout à l’heure ce n’était pas pour le tuer maintenant. Ao ne comprenait vraiment pas ce qu’il lui arrivait, avec une colère monstre, le jeune Kenzaku s’exprima pour montrer son mécontentement. Sa rage venait du fait que le jeune garçon n’était pas fier de sa vie, qu’il se voyait comme un boulet pour les autres et que donc il ne méritait pas de vivre. La seconde partie de son discours était beaucoup plus triste, essayant de lui montrer à quel point la vie est belle, celui-ci en pleurait. Il venait d’ouvrir les yeux à ce bon à rien d’Ao. Ce garçon était un ange descendu du ciel pour éclairer l’esprit d’un tout jeune shinobis désorienté, la mission était accomplie au prix de quelques coups sur le crâne qui allait lui faire une migraine durant quelques heures. La tension se calma lentement, Kenzaku ne voulait pas avoir à faire à un lâche, mourir de son plein gré n’était qu’un choix bien trop facile dans un monde où la souffrance est permanente. En pleurant à son tour, Ao s’exprima du fond de son cœur.

« Je te fais la promesse qu’à partir de maintenant je ne serais plus jamais un boulet pour mes camarades. Je vais devenir fort, très fort et ainsi changer l’obscurité en lumière pour que le monde entier ne souffre plus. »

Des paroles dignes d’un vrai philosophe ou bien d’un héros de BD, dans tous les cas sa vie allait complètement changer à partir d’aujourd’hui. Alors qu’il essuyait ses lares à l’aide de sa manche, il entendit plusieurs pas non loin d’ici. S’agissant peut-être de ceux de tout à l’heure, Ao regarda son sauveur d’un air déterminé. Ils ne devaient pas rester ici sous peine de mourir beaucoup trop jeune.

« Kenzaku… je crois qu’ils vont pas tarder à nous retrouver là… Le repère de ma famille n’est pas très loin, il faut juste traverser la forêt pour l’atteindre… »

J'avais les larmes aux yeux, mais quoi qu'il en soit, je crois que le message était passé. J'essuyais la larme qui commençais à couler de mon oeil droit à l'aide de mon index. J'avais lâché la prise que j'avais sur lui mais sa tête avait heurté plusieurs fois et de manière assez violente le sol fait de terre et de cailloux. Il ne devait sûrement pas être pour autant blessé, mais il allait avoir une bonne bosse d'ici peu de temps. Ses cheveux bruns et soyeux étaient à présent sales, pleins de poussières, de feuilles et de débris de terre. Le garçon se mit à son tour à pleurer. Il se tenait devant moi, du moins, il était toujours au sol. Je m'étais accroupis, posé sur mes fesses l'écoutant alors répondre au propos dont je venais de lui expliquer. Il avait l'air déterminé lorsqu'il me fit la promesse de ne plus jamais être un boulet pour les autres, qu'il allait devenir fort pour changer notre monde pitoyable pour en faire un meilleur. Il voulait faire de même que moi, faire de notre monde un monde de prospérité pour les générations futurs, mais ce n'était pas avec nos frêles corps dépourvus de muscles et des cailloux que nous allions pouvoir faire grand chose.Il avait dit cela avec une voix puissante, robuste qui prouvait qu'il ne mentait pas, qu'il allait tout faire pour que cela se produise tôt ou tard. J'étais assez fier de ce que j'avais dit à Kuroi, mon nouvel ami. Grâce à mes paroles, il était devenu d'un garçon qui était au bord du gouffre à un jeune homme plein d'enthousiasme, prêt à soulever des montagnes. Quoi qu'il en soit, il était toujours un trouillard. Pourquoi je dis cela, car il reprit la parole en me disant que le repère de ses parents n'étaient pas loin, et de ce fait, il fallait y aller car nos ennemis allaient revenir d'une minute à l'autre. S'ils revenaient, je ferais comme toujours, je fuirais... Mais non, là c'était différent, j'avais le noble avec moi, et lui ne pourrait pas me suivre, il se ferait rapidement attraper. Et même si nous nous mettions en marche immédiatement pour se cacher, ils nous retrouveraient. Non, nous ne pouvions nous permettre de voyager, car c'est ainsi qu'on est facilement repérable, en essayant de se cacher et du coup, et se déplaçant.

Il était toujours au sol alors que j'étais en train de me mettre sur mes jambes. Mes yeux commencèrent de nouveau à piquer, puis à brûler. Les larmes firent leur apparition, glissant sur les joues et tombant au sol telle une cascade. Je le regardais droit dans les yeux, ne lui montrant aucuns signes de peur, alors que j'étais effrayé des plus au point. Oui, effectivement, j'allais le faire.


« Je vais faire diversion pendant que tu iras te cacher. Je te retrouverais là-bas »


Voilà qui était dit, je lui avais expliqué mon simple stratagème. J'étais vraiment effrayé, j'allais une nouvelle fois risqué ma vie en cette journée de soleil. Malgré cela, les larmes de peur n'étaient pas les seules, il y avait également des larmes de tristesses. Si ça se trouvait, j'allais mourir, mais ce n'était pas cela qui me chagrinais. Non, ce qui me faisais sentir aussi mal, c'est que je lui avais mentis. Je ne pourrais pas le retrouver là-bas, dans le repère de ses parents. Les membres du clan au Sharingan pourraient très bien me suivre jusqu'au lieu de notre rendez-vous et la vie de mon ami serait en danger. Non, je ne pouvais faire une telle chose. Tournant la tête à gauche, à droite puis le regardant, je lui dis avant de commencer à partir au courant :


« Surtout, n'oublies jamais ce que tu m'as dit aujourd'hui et je ne m'oublie pas, mon ami »


C'est sur ces mots que je courus à toute vitesse en direction du nord pour essayer de faire diversion le temps qu'il allait se cacher. Le jour où j'allais mourir était peut-être arrivé, peut-être pas, mais c'était surtout le jour où je m'étais fait un nouvel ami auquel je serais prêt à risquer ma vie comme aujourd'hui...