Il y a des moments où j’ai besoin de m’isoler, et c’était actuellement le cas. Il fallait avouer que ça m’arrivait assez fréquemment, surtout ces derniers temps. L’enquête de Ketten me préoccupait beaucoup, et j’étais d’ailleurs surpris qu’elle n’en était toujours pas arrivée au point prévu, à savoir la libération du balourd qui avait été mis en prison. Fallait-il que j’aille voir moi-même ce qu’il se passait là-bas ? A vrai dire, je n’en savais trop rien, d’où mon besoin de réflexion. Et c’est là qu’en me voyant dans une chambre derrière un bar fréquenté par beaucoup de ceux de mon clan, vous vous demanderez comment je fais pour réfléchir avec tout ce bruit.

Je n’ai jamais été comme les autres, et l’une des nombreuses facettes de ma grande intelligence m’a toujours permis à me contrôler et à contrôler les autres. Les sons et autres éléments extérieurs, j’ai toujours pu les soustraire à mon esprit, afin de pouvoir réfléchir dans de nombreuses conditions. Alors pourquoi avoir besoin d’aller dans une chambre ? Tout simplement parce que j’ai vu d’expérience que j’arrivais à plus de résultats en réfléchissant assis ou allongé. Et puis, c’est toujours mieux d’être seul, car les quelques membres de mon clan n’en rateraient pas une pour venir me poser des questions si je me présentais devant eux. Qu’ils s’amusent de leur côté, et que je reste seul, c’était mieux.

Mais quelque-chose me tira de mes profondes pensées. Le barman, connu sous le pseudo de Zuro, avait une voix assez particulière. Et vu que la chambre dans laquelle j’étais se trouvait à proximité du comptoir du barman, j’avais pu entendre quelque chose qui m’avait immédiatement intéressé. Car il s’agissait de moi.

Je me levai donc immédiatement, avant d’écouter plus attentivement le barman qui me protégeait. Pour la petite histoire, il me devait le respect pour plusieurs raisons, mais la première était que j’avais découvert sa véritable identité. Mais ça, c’était bien long à expliquer. Après m’être assuré de certaines choses, j’ouvris la porte, avant de voir Zuro de dos, et l’inconnu qui en voulait après moi de face.

Laisse Zuro, merci. Le barman se retourna, avant de baisser les yeux et d’aller s’occuper de l’autre extrémité de son comptoir. En quelques secondes, j’inspectai la totalité du personnage qui se dressait en face de moi. Il était vieux, mais quelque chose m’intriguait. Ce n’était pas la raison de sa venue, j’en avais déjà une petite idée, mais un détail dans son essence même éveillait ma curiosité. Quelques-uns des Kaguya présents nous regardèrent, ce qui me fit aussitôt reprendre la parole. Bonjour. Quelle que soit la raison de votre venue, je vous conseille de venir dans ma chambre.

J’ouvris de nouveau la porte menant à ma chambre de passage, avant de retourner plonger mon regard dans l’homme que j’avais finalement cerné. Ah, avant toute chose, sachez que vous ne m’apprendrez rien. Voilà, c’est tout. Puis je m’assis sur la chaise qui faisait face au lit que je laissais au vieil homme.