Suite de ce RP:

J'écoutais attentivement les paroles du Raikage, analysant le moindre mot suspect. Il avait choisi mon entretient en premier, en faisant la demande de vérifier la gravité du comportement de ses deux émissaires... Que demandait-il de plus ? Il avait eu la copie des enregistrements de toutes les conversations importantes des deux Seki... Où était-ce là un test diplomatique ? Je l'ignorai. Ce qui me perturbait le plus n'était pas ça...

Non ce qui me perturbais, c'était son évocation sur l'éventualité de ne pas redevenir allié. Habituellement, on ne soulève pas ce genre d'éventualité lorsque l'on vient traiter un renouveau d'alliance. Étais-ce un souhait de la part du Raikage de mettre en suspend l'alliance avec Konoha ? Cela expliquerait bien des choses... Notamment le fait d'avoir envoyé un diplomate aussi violent et zélé à la place de quelqu'un d'avisé...

Mais cela soulevait une autre question. Si c'est pour venir en personne maintenant, pourquoi ne pas l'avoir fait avant ? Pourquoi avoir laissé des émissaires sans aucunes compétences diplomatiques fragiliser nos liens ? Plus j'y pensais, et plus il se formait un brouillard épais autour de cette histoire. La logique dépassant largement l'entendement, je ne comprenais plus vraiment les actions de Kumo...

« Je comprends. Si elle en exprime le désire, Yamanaka Meia ira à Kumo faire ce qui doit être fait. Enfin, nous verrons ces détails-là à la suite de notre entretien...»

Entrant dans le palais, je me dirigeais en direction de mon bureau. Entrant dans la pièce, j'invitais le Raikage à s'asseoir... Me dirigeant vers la petite étagère, je servais un thé vert... Peut-être que c'était là, le secret de la force diplomatique du Rokudaime : Le Thé. Prenant place en face de Tsumei, je sortais les enregistrements originaux.

« Voici les enregistrements originaux. Ils ont à votre disposition, et seront transmis au Rokudaime Hokage à son retour. Avez-vous besoin d'autre chose à ce sujet ou passons-nous à la suite concernant l'alliance entre nos deux villages ? »

Une question en parfaite neutralité...

Il ne tarda pas à accéder à la requête concernant Yamanaka Meia. Il fallait avouer que cet homme pouvait prendre la chose dans n’importe quel sens, il s’en retrouverait forcément bonifié d’accepter. Qu’importe la situation, qu’il y ait alliance ou non, qu’il y ait des preuves suffisantes ou non sur la missions diplomatique : si Sabakyô Seitô voulait aller jusqu’au bout de son idéal, alors il était forcé d’accepter d’envoyer Yamanaka Meia à Kumo. Quel était le risque de toute façon ? Si les réels objectifs de Karasu Tsumei étaient loin de ce qu’ils avaient dit, il n’avait cependant rien projeté à l’encontre de Konoha. Le risque pour le village caché de la Feuille était de zéro.

S’asseyant, il fit face au presque légendaire thé de Myakudou Onpu. Ce n’était peut-être pas le sien, mais la coutume voulait qu’ici il eu servi à presque tous ses invités du thé. Mais plus important que ce geste, c’était les paroles de l’Intendant qui frappèrent le Raïkage. Il y avait ici à Konoha toujours la direction de l’Hokage. Personne ne semblait prendre l’absence de ce dernier comme un affront ou comme quelque-chose de mal. Beaucoup seraient passés à côté de ce détail pourtant crucial : le chef de Konoha était toujours Myakudou Onpu. Dans ce cas, comment expliquer son absence ? Ce n’était pas le moment de penser à ça. Mais Tsumei avait déjà appris quelque-chose d’important.

Je n’ai pas besoin de ces enregistrements s’ils sont comme ceux que vous m’avez envoyés. Je n’ai pas de rancœur particulière à votre égard, mais comprenez que je ne peux pas accorder plus de crédit à des enregistrements alors que j’en avais accordé à deux de mes shinobis, en qui j’avais placé l’espoir qu’ils agissent en bons diplomates. Désormais, je veux agir en étant sûr de tout.

Il aurait eu tant de raison de sourire, mais il ne le fit pas. Cette affaire ne l’était peut-être pas encore, mais elle allait devenir très sérieuse. L’avenir d’une nation voire même du monde pouvait s’y jouer. Et malheureusement, cela allait se passer très vite.

J’ai envoyé ces deux shinobis afin d’obtenir les informations que vous possédiez sur les Furyous. Nous savons trois choses : ils sont liés aux Uchiwa, ils ont besoin d’être scellé une fois vaincu lorsque leur inhibiteur est détruit et ils sont normalement au nombre de cinq. Mais cela nous ne le savons pas de vous. Leur nombre nous a d’ailleurs été dévoilé par Monwa lui-même, ou devrais-je peut-être l’appeler « sa Majesté » ?

Se souciant peu du fait qu’il n’était pas dans son village et donc pas dans son bureau, il se leva comme souvent lors de ses entrevues. Il détourna même le regard de celui de l’homme au masque.

Imaginons un seul instant que vous nous ayez donné ces informations, voire même ne serait-ce que le nombre des Furyous primaires, ne croyiez vous pas que les hommes que nous avions envoyés à Kusa no Kuni n’auraient pas compris qu’ils étaient en train de sceller un de ces Furyous primaires ? Mais attention, je ne peux pas vous reprocher de ne pas avoir partagé des informations apparemment ultra confidentielles lorsque personne ne vous les a demandées. Et peut-être même que je sous-estime la quantité d’informations que vous possédez. Mais, sûrement à cause de leur maladresse, mes deux shinobis sont rentrés sans rien.

Il se retourna vers l’Intendant, et lui porta un regard direct et franc.

Cependant selon leur rapport, vous avez « refusé » qu’ils accèdent à vos informations, ce qui implique que vous en possédez.

Tsumei vint lentement s’asseoir, et continua de fixer le jeune représentant Konohajin.

Je ne pense pas avoir été maladroit, je ne pense pas que des documents administratifs soient utiles, cette fois, je suis là. Alors au nom des shinobis, de notre ancienne alliance : pouvez-vous, s’il vous plait, m’apporter tout ce que vous possédez à ce jour sur les Furyous ?

La patience, mais surtout la fixation du regard. Tsumei n’allait rien rater de ce qui allait suivre.

J'écoutais attentivement les dires du Raikage, les coudes sur le bureau et les mains se plaçant juste en dessous de mes yeux, au niveau du nez. Il se fichait des enregistrements, et voulait agir en étant sûr de tout.

Et cela était réciproque. Mais quelqu'un ayant ce trait de caractère sait, consciemment ou inconsciemment, qu'il est impossible d'être sûr de tout. Qu'il existe toujours un minuscule fragment d'imprévu. Il fallait donc tâcher à rendre ce fragment le plus petit possible... En tous les cas, ce n'était que la vérité et la stricte vérité. Je n'avais donc aucun souci à me faire à propos des autres villages. Un simple coup d'œil d'un Yamanaka ou d'un Jisetsu, et la vérité seraient en faveur de Konoha.

Appelez Monwa sa Majesté ? C'était une ironie venant d'un Kage. Une Ombre était l'exemple d'un village, et si une d'entre elles se mettait à appeler l'autre Majesté... Je restais silencieux, ce n'était pas exactement là le sujet. Se levant de son siège et me tournant le dos, me donnant une explication n'ayant qu'un but final : me démontrer l'importance vitale de ces informations. Ce que je savais déjà...

Et se retournant vers moi, me fixant avec intensité, je ne le quittai pas des yeux. C'est effectivement exact, nous avons d'autres informations que celle-ci concernant les Furyou... Le tout suivis d'une demande au nom des Shinobi et de notre ancienne alliance, de servir sur un plateau d'argent des informations vitales et particulièrement important.

Je réfléchissais. Je ne comprenais pas pourquoi le Raikage me tenait un discours pareil. Discours semblable à celui de l'Hasaki... Un discours au nom du Monde Shinobi. La seule nouveauté, le terme d'ancienne alliance, confirmant son inutilité actuelle. Je n'avais que faire du monde Shinobi... Mais le Raikage attendait... Et il allait avoir ma réponse. Prenant un ton d'une neutralité incroyable, je fis un simple...

« Non. »

Le tout résonnant comme une bombe. Un simple petit mot à une seule syllabe ayant plus d'impact qu'un long discours de phrases inutiles.

« Je ne livrerai aucune information sensible du village pour le nom des Shinobi et pour celui d'une alliance inutile. Vous connaissez mon point de vue, Raikage. J'agis uniquement dans l'intérêt du village de la feuille et du Pays du Feu. Et votre demande ne présente aucun intérêt pour nous. »

Simple, clair, et concis. L'offre du Raikage n'était pas du tout dans l'intérêt du village. Je n'avais aucune assurance, et je n'avais aussi plus rien pour tirer ces informations... Par contre, j'avais bien en tête un accord parfait pour nos deux nations.

« Néanmoins, je ne suis pas un Homme inconscient. Je comprends et connais la valeur des informations pour votre village, aussi, la puissance de l'alliance Kumo-Konoha sera, je pense, favorable pour nos deux nations... »

Une vérité. La suite des évènements avec les Furyou, et une alliance avec le Pays de la Foudre nous permettraient un très grand contrôle géo-politique...

« Voilà ce que je propose, renouvelons notre alliance, et portons là sous un nouveau jour. Unissons nos forces respectives, militaires et économique, afin de contrer et de vaincre la menace Furyou, tout en assurant à nos deux villages un soutien mutuel, et une tranquillité à nos villageois... Je propose l'installation d'antenne de relais dans chacun de nos villages. Nos Yamanaka ont la possibilité d'effectuer des liens télépathiques. Ainsi, dès qu'un de vos Shinobi viendra à Konoha, il attendra dans une salle, tandis qu'un de nos ninja contactera votre village, via cette antenne, pour avoir confirmation de son identité. Et vice-versa. Un procédé simple, permettant de se contacter beaucoup plus rapidement que par lettre, et augmenter notre efficacité de coopération. Au vu de l'urgence de la situation, je pense que ce procédé serait favorable. »

Une première chose de faite. Une station de communication est obligatoire afin de garder les liens sûrs avec un village allié... Je ne comprenais pas pourquoi cela n'était pas instauré avant...

« Nous arrivons donc au terme de cette alliance. Vous demandez nos informations, je ne demande pas grand chose en retour... »

Ici allait être un point non-négociable, et particulièrement important pour l'avenir de nos deux villages. Des conditions obligatoires pour continuer une coopération dans une bonne entente...

« Premièrement, après avoir accès à ces informations, je souhaite que Kumo ne les garde uniquement pour Kumo. Si les autres villages souhaitent ces informations, ils viendront les négocier avec Konoha. Ceci est réciproque. Les informations de Kumo seront à Kumo, et Konoha ne les livrera pas à une autre organisation. Aussi, au vu des informations secrètes, celles-ci devront être gardées précieusement, et connues par un minimum de personne de votre village... »

Un point simple, assurant la valeur marchande des informations de chaque partie. Si j'acceptais de faire alliance, je ne voulais pas voir les secrets de Konoha violés...

« Deuxièmement... Je souhaite vous voir promettre sur votre honneur de Shinobi et de Raikage, de prendre les dispositions afin que Seki Hasaki et Seki Zennosuke soient totalement écartés de tout ce qui est en rapport avec les Furyou. Pour plus de sûreté, en venant avec vous à Kumo, Yamanaka Meia effacera leurs mémoires concernant les Furyou, hormis leurs existences et les informations basiques, accessibles à tous les Shinobi du rang de Genin. Naturellement, ils ne devront pas effectuer de mission ou autres activités en rapport avec les Furyou. Je vous laisse prendre les dispositions nécessaires à ce sujet, quitte à mettre un clan sur la sellette. Je n'ai aucunement confiance en eux, et savoir qu'ils ont accès aux informations secrètes de Konoha n'est pas acceptable. »

Prenant une pause, je regardais toujours intensément le Raikage. Allait-il sacrifier son village pour préserver deux Shinobi, ou allait-il prendre ses responsabilités en acceptant mon offre ?

« Si vous acceptez, vous aurez accès aux informations, et je ferai le nécessaire pour prévenir Kumo de toutes les actions concernant les Furyou que Konoha dispose. Une chose réciproque, j'en suis sûr. Si vous refusez... »

Je fermais quelques secondes les yeux... La chose serait catastrophique...

« Et bien, vous repartirez sans vos informations. Vous ne rencontrerez pas Yamanaka Meia, elle n'ira pas à Kumo, et l'alliance entre nos deux villages prendra fin, je le crains... »

Une chose bien dangereuse...

« Vous connaissez les exigences de Konoha, et vous m'avez exposé les exigences de Kumo. La balle est dans votre camp, Raikage-dono. »

Ici, et maintenant, l'avenir du monde Ninja allait être décidé... .

Un non intransigeant qui fit choc. Mais au final, Sabakyô Seitô ne réfuta pas totalement l’idée de partager ses informations, ou plutôt celles de Konoha. Mais il imposait des conditions, que le Raïkage s’empressa de répertorier en trois grandes parties. La première concernait le renouvellement de l’alliance. La deuxième la privatisation des informations. Enfin, la troisième concernait Seki Hasaki et Seki Zennosuke. Sceptique, choqué, attentif mais tout en restant totalement de marbre, le Yondaime s’était douté que la situation pouvait virer ainsi vers un échange de bons procédés. Le problème restait le même.

Vous semblez confondre les choses ou ne pas être en adéquation avec la période actuelle, Intendant.

Son visage se fit soudainement froid. Alors qu’il avait tenu à rester neutre et impassible comme à l’accoutumé, les choses évoluaient dans un sens qu’il avait prévu parmi d’autres, mais il n’avait pas imaginé que les exigences du représentant de Konoha soient aussi fortes et surtout aussi arrogantes.

Bien sûr que pour lui les deux Seki avaient raté leur mission et s’étaient montré loin de l’image diplomatique parfaite qu’ils auraient du avoir. Mais il en avait été de même pour les Konohajins qu’ils avaient rencontrés. Tous se trompaient sur les enjeux de tout cela. Et si Hasaki et Zennosuke avaient réussi leur mission, c’était uniquement parce que Tsumei avait prévu qu’il en serait ainsi.

Il n’arrivait pas encore à l’expliquer totalement, mais les Furyous avaient déjà bel et bien transformé le monde. Au lieu d’être parfaitement soudés, les villages s’aidaient en dent de scie. Maintenant, même des alliés de longue date se perdaient dans un jeu de provocation. Il s’agissait toujours de Konoha, Kumo, Suna et même du Shûkai… Mais normalement, il n’aurait du y avoir longtemps que l’esprit et l’alliance de tous les shinobis.

Vous croyez que j’ai quelque-chose à faire, actuellement, de l’alliance entre nos deux nations ? Naturellement non. Nous ne vivons plus dans l’époque des villages shinobis qui se battaient contre une seule personne ou contre leurs déserteurs. Nous sommes tous unis dans la lutte contre les Furyous. Si vous avez un minimum de bon sens, vous m’accorderez ces informations sans rien exiger en retour.

Car la mission diplomatique qui avait échoué allait désormais prendre tout son sens. Le plan, aussi maigre soit-il, allait porter ses fruits.

Ces Furyous n’ont pas hésité à raser un village et presque un pays de la carte. Si vous restez aussi nombriliste, ils viendront un jour à vos portes et vous balayeront d’un revers de la main. A partir de ce moment, nous sommes forcés à être des alliés, en tant que shinobi. Nous sommes unis face à ces nouveaux Furyous. Nous nous devons de nous entraider et d’échanger nos informations. Effectivement, il se trouve que c’est vous, qui êtes sur les terres des Uchiwa, qui en possédez le plus. Et vous posez des exigences. Alors pour que ce soit bien clair…

Il soupira, avant de placer un regard strict sur son homologue de la Feuille.

La seule chose que je pourrai accepter c’est de garder pour Kumo les informations que vous me donnerez, même si je trouve cela profondément stupide. Le reste, c'est-à-dire pour Seki Hasaki et Seki Zennosuke, c’est non. Et même pour l’alliance, elle n’a rien d’utile et elle restera suspendue jusqu’à ce que la menace Furyou soit écartée. Ce ne sont pas une station de communication ou des facilités économiques qui vaincront cette armée.

Mais ce n’était pas encore assez. Même s’il avait bien vu que le Raïkage n’était pas du genre à plier, il lui manquait encore la justification.

Comme je vous l’ai dis, tous les shinobis sont quelque part rassemblés et alliés face aux Furyous. Mais vous, vous avez dissimulé des informations à votre allié, aux villages shinobis et la seule décision que vous ayez prise, c’est de suspendre une alliance. Est-ce là le comportement d’un village opposé aux Furyous ? Je ne pense pas. Et je sais de source sûre que Suna ainsi que la nouvelle Alliance des Pays Neutres sont, eux, fortement résolus à vaincre ces Furyous.

Le Karasu reposa sa tête sur son bras droit, accoudé à sa chaise. Avait-il compris où il voulait en venir ? Grâce à Seki Hasaki et Seki Zennosuke, Kumo était désormais disposé à dire au monde entier que Konoha avait refusé de partager ses informations et ce même à son allié. Pire encore, la suspension de l’alliance décidée par Konoha démontrerait tout sauf une action utile pour contrer les Furyous.

Vos informations auraient pu sauver des vies et le feront sûrement lorsque nos ennemis réapparaîtront. Alors, pour que ce soit bien clair. Si vous me refusez l’accès aux informations, j’irai voir les dirigeants de Suna et ceux du Shûkai afin de leur communiquer la nouvelle. Et je ne m’opposerai en rien à eux s’ils décident de venir vous prendre ces informations de force. A vrai dire, je soumettrai moi-même cette idée si c'est nécessaire.

Ses yeux scrutèrent le plafond, et il repensa à l’homme qui aurait du se tenir devant lui à l’heure actuelle.

Réfléchissez à ce qui représente réellement une menace pour vous. Si vous tenez réellement à protéger votre village, si vous ne pensez qu’à ses intérêts, alors posez vous la question suivante : est-ce que c’est Kumo, votre ancien allié qui ne cherche que des informations pour enrayer une armée de monstres ou l’armée des Furyous, qui ont déjà détruit Kiri et tant de vies, qui risquent de vous attaquer et surtout de vous écraser ? Myakudou Onpu a toujours été quelqu’un d’ouvert aux autres nations, c’était dans sa nature. Rien qu’au nom de notre alliance il nous aurait probablement livré des informations tant que ça ne lui était pas préjudiciable. Et s’il était là, au milieu d’une période où les Furyous représentent la plus grande menace de tous les temps, il n’aurait pas hésité un seul instant, sans rien demander en échange.

Ses yeux retombèrent sur ceux de l’homme au masque à gaz.

La balle n’a jamais été dans mon camp, Intendant.

Elle a toujours été du côté de Konoha. Mais allait-elle le rester ?

Désolant. C'était l'état actuel du monde Shinobi. Chacun s'alliant, oubliant honneur, patrie et raison, afin d'échappé pitoyablement à la mort. C'était... Décevant. Je me souvenais des précédentes Ombres. Fiers, puissantes, intelligente, protégeant coûte que coûte leurs pays. Mais aujourd'hui, devant une dangereuse menace, mais pouvant être vaincue, comme nous l'avait prouvé une vaillante Ninja de Suna, tout le monde agissait en couard, et en individualiste.

Surpris de me voir dire ça ? Je n'agissais pas en individualiste, mais au nom d'un village entier. Si j'étais réellement égoïste, je n'aurais même pas assuré ce poste. Pensait-il que j'allais agir au nom des Shinobi qui ont toujours fait du mal à ce monde ? Non. J'allais agir au nom des Shinobi voulant réellement le bien de cette terre. Et en face de moi, ce n'était qu'un Shinobi voulant sauver sa peau. Rien de plus.

Je ne me pense pas à recevoir les honneurs. Ce que je fais, c'est par devoir. Si le Rokudaime offrait ses informations, comme ils disent, sur un plateau d'argent, alors il n'avait pas à avoir le titre de Rokudaime. Peu m'importe si l'on me blâme, mes actions sont dictées pour le bien de Konoha... Peu importe ce que l'on pense, je n'ai pas peur de me voir traquer, et de mourir, emportant les secrets du village dans ma tombe.

Il fallait me rendre à l'évidence, l'alliance Kumo-Konoha n'était déjà plus dans l'esprit du Raikage. Eux qui avaient si fièrement défendu la bannière des alliés avaient finalement pour simple but de nous la mettre dans l'os. Au final, ce Shinobi tenait précédemment un discours mielleux. Mais s'opposant à des conditions, il avait pris un tout autre ton. C'était ça, la plaie du monde Shinobi : le mensonge, la tromperie. Un quotidien. Et c'était aussi la raison de mon refus.

Alors nous étions à la croisée des chemins. J'avais deux choix, livré des informations à Kumo, un ancien allié, ou avoir la possibilité de se faire écraser par les trois autres puissances internationales. Si seulement il c'était posé la question du pourquoi de mon refus... Je n'avais qu'un but : détruire les Furyou, et protéger Konoha coûte que coûte. Mais pour cela, il nous fallait de l'aide, preuve du massacre de Kiri. Il nous fallait une alliance faite des 4 puissances mondiales : Konoha, Suna, Kumo et le Shukai. C'était ça mon but. Et qu'est-ce que les trois autres puissances recherchaient : les informations de Konoha.

« Je crois que vous vous méprenez, Raikage... Je connais très bien la situation, et il n'y a qu'une seule issue pour les Shinobi. »

Une phrase explicative...

« Vous vous êtes-vous déjà posé cette question. Qu'est-ce qui réunirai les 4 puissances Internationales à ce jour ? »

Cela avait sûrement eu un déclic dans la tête du Yondaime.

« À ce jour, le seul moyen de voir naître une alliance et une coopération sont les informations de Konoha. Comme vous l'avez si bien démontré dans votre menace... »

La chose était dite.

« J'étais dans l'équipe chassant et traquant les derniers partisans de Maka. Je sais comment les Furyou agissent, tout comme je pense savoir que nous réserve ce mystérieux F gravé. »

Il était temps d'exposer mon but et le pourquoi de mes revendications. Jouer cartes sur table...

« La première revendication permettait de réunir nos deux nations contre les Furyou. Avec une telle puissance coalisée, l'augmentation proportionnelle des tatouée de F serait enrayé. De plus, cela montrerait l'exemple d'une coopération internationale forte, incitant les autres Nations à nous rejoindre. »

Un temps de pause, une autre explication.

« Mais cela ne suffirait pas. La seconde revendication permettait, en plus, d'augmenter l'envie aux Nations de nous rejoindre, et de s'allier grâce aux informations secrètes de Konoha. Une assurance pour former une alliance des Forces Shinobi Coalisée. »

Ne vous y trompez pas... J'étais, et je suis bel et bien un Nationaliste Pro-Konoha. Mais contre une menace Furyou, tous les paramètres chargeaient.

« La troisième revendication était une assurance de la deuxième. Nous avons eu un aperçu de leurs compétences diplomatiques, et du fait qu'il n'avait pas leurs langues dans leurs poches. Si je vous donne ces informations, et qu'ils y ont accès... Nous ne contrôlerons plus rien. D'une part, cela pourra certainement arriver à l'oreille des Furyou, d'autre part, nous prenons le risque que cette alliance salutaire ne voit jamais le jour... Un risque raisonnable celon vous ? Pas pour moi. »

Je me levais, regardant l'horizon... J'avais déjà assez analysé le comportement du Raikage pour comprendre qu'il agissait dans l'urgence. Malgrès tout, c'était un homme ferme, mais le manque d'information avait du probablement provoquer un faux-jugement.

« Je suis prêt à revenir sur ma troisième demande par celle-ci : je souhaite naturellement un accès restreint aux informations de Konoha pour les personnes de votre village. Et je ne peux pas accepter de voir vos deux émissaires se promener librement avec des informations aussi sensibles. Je souhaite donc qu'ils n'aient pas accès à celle-ci. Tout du moins, jusqu'à que nous ayant une force militaire et technique suffisante pour enrayer la menace Furyou, ou plus précisément, à la création de cette dite alliance... Si vous avez une proposition équivalente, faite-là. »

Je reprenais une pause... Il fallait que j'explique mon point de vue...

« Mais si vous acceptez... Je vous ferai part de nos informations, et de mes Hypothèses à propos de ce F. L'avis d'un homme ayant traqué les partisans, et piller leurs repères doit peut-être vous intéresser. Et si cela ne marche pas... »

Je prenais un air sombre...

« Vous vous allierez avec le Shukai ou Suna, et écraserai probablement Konoha, même si ce sera avec difficulté. Mais aussi, vous détruirez un allié puissant contre les Furyou, et perdrez une somme incroyable de temps, et d'effectifs. Mais si j'accepte, et que l'alliance ne voit pas le jour, alors la destruction du village de Konoha, de Kumo, du Shozaichi, ou de Suna n'est qu'une question de temps... Vous me menacer de réduire simplement un compte à rebours. Entre une courte et longue agonie, que choisiriez-vous ? »

Une énième réponse...

« Personnellement, je choisis de me battre pour mon village, quitte à mourir plus vite. Mais utilement, et libre. »

Depuis quand êtes-vous naïf à ce point, Intendant ?

Karasu Tsumei avait vécu longtemps et avait été plongé très tôt dans les horreurs des soubassements du monde shinobi. Grande Guerre, création des villages, Kage, politique : il avait été le seul shinobi de l’Ombre sous le règne de Kadoria Uriô et avait été le fidèle homme à tout faire du Pays de la Foudre pendant plusieurs années. Même s’il était hors de question de donner toutes ces informations à cet homme, jamais le Raïkage ne s’était pris pour un homme historiquement « inférieur » au Sabakyô. Lui dont les seuls arguments étaient qu’il avait traqué des Partisans, et qu’il avait peut-être une idée du but de ce « F » que les Furyous voulaient graver sur le plus grand nombre d’entre les shinobis. Mais il n’était pas ici pour jouer au jeu de qui avait fait le plus de choses. La gloire ne vaut rien une fois que l’on est mort.

Et de toute cette expérience, que l’Ombre venait de se remémorer, rarement il avait été aussi énervé. Le dénommé Seitô lui semblait perdu dans un délire paranoïaque et nationaliste, totalement à l’opposé de celui qu’il était censé remplacer. Tsumei ne connaissait pas personnellement Myakudou Onpu, et il n’était pas en mesure de dire si sa politique était la meilleure pour Konoha, mais il était clair que celle du Sabakyô était fausse, et déroutante.

J’ai pourtant déjà insisté sur le fait que nous sommes déjà unis et forcés de nous allier, tous autant que nous sommes. Mais ce ne sont pas vos informations, que vous avez gardées depuis tout ce temps, qui en sont la raison. La raison, ce sont eux, ces Furyous qui ont massacré Kiri et qui continueront même si nous leur livrons ce qu’ils veulent !

Il appuya du point sur sa chaise, puis se leva sous le poids de ses muscles et de sa colère, qui monta pour la première fois depuis fort longtemps. Ses yeux crispés se reportèrent immédiatement sur ceux de l’Intendant.

Vous me demandez d’imaginer la puissance coalisée des quatre grandes puissances ? Mais je l’ai vue de mes yeux, et elle a peiné pour vaincre Makka, qui n’était qu’un seul Furyou ! Nous en avons au moins neuf à combattre, et ils semblent individuellement plus puissants qu’elle !

Immobile, il avait pourtant une furieuse envie de bouger. Mais il ne le fit pas, préservant le peu de calme qu’il pouvait lui rester. Il ne fallait pas plier, surtout pas face au discours qu’il avait entendu. Il fallait persévérer.

Ce n’est pas le nombre de shinobis qui est venu à bout de Gogyou Makka, c’est l’information de son inhibiteur, obtenue par mon défunt maître, qui nous a permis de la vaincre ! Ils nous ont écrasés à Tsuchi no Kuni, ils l’ont fait à Mizu no Kuni et à Kusa no Kuni. Et pourtant, nous étions tous là, nous avions envoyé nos meilleurs éléments : j’y suis moi-même allé !

Le Yondaime se retourna et poussa un long et lourd soupir. Il était tellement déçu, mais espérait qu’il saurait raisonner son interlocuteur.

Mais vous, vous bloquez vos informations et vous concentrez sur mes deux émissaires et sur leur comportement qui n’a été, au final vu le discours que vous tenez, que des plus logiques ! Qu’est-ce que ça peut vous faire que nous en sachions plus sur les Furyous ? Qu’est-ce que ça peut vous faire que deux de mes shinobis les plus gradés soient au courant ? Je suis prêt à partager mes informations à n’importe qui, si ça peut lui sauver la vie et si ça peut nous permettre d’avoir de quoi les battre !

Il se retourna, mais ne trembla pas alors qu’il savait venu le moment final.

Je demande une dernière fois vos informations, en tant que simple shinobi, en tant que Raïkage, en tant qu’allié que ce soit officiellement ou de force vu la menace que nous devons affronter. Et je vous les demande sans la moindre condition de votre part. Votre grande alliance existe déjà depuis que les Furyous sont apparus, et si vous refusez de nous aider vous ne ferez que la fragiliser. Montez-moi, Intendant, que vous avez plus qu’un simple titre.

Malgré l’intensité de la discussion, il sembla à Tsumei qu’il y avait de l’agitation à l’extérieur du palais. Mais c’était sûrement dû au grand débat qui s’animait ici.

J'écoutais encore une fois les dires du Raikage. Il perdait son calme, son sang-froid, laisser ses émotions prendre le dessus. À l'image de ses diplomates. Ou bien était-ce l'inverse ? Probablement. Je ne savais pas vraiment quoi dire à tant de fougues. La seule chose qui me venait à l'esprit, c'est que si un Kage, dirigeant d'une des puissances militaires les plus importantes du monde, venait à perdre son sang-froid aussi facilement, alors nous étions tous irrémédiablement en danger.

Les Furyou avaient-ils réussi à atteindre l'objectif de bouleverser le monde ? En tous les cas, ils avaient réussi à faire perdre le sang-froid d'un des plus puissant dirigeant et plus puissant ninja au monde. C'était une catastrophe... Si Kumo n'entendait pas raison, alors vers qui se retourner ? Il était temps de revoir les objectifs du village, et de remettre les plans à jour. Il parlait d'une alliance "Obligatoire... Mais il n'y avait absolument aucune preuve de celle-ci. Juste des échanges d'informations, mais aucune communication. Autrement dit, une alliance fantôme.

Etait-ce raisonnable de baser l'atout de Konoha sur une alliance fantôme ? Le choix était de mise. Si j'effectuais le mauvais choix, alors le monde tomberait... C'était une réalité : le Destin de Konoha, des Shinobi, des Autres villages, et même des Furyou était entre mes mains. Une sensation de pouvoir décisionnel ultime : c'était désormais le destin du monde qui reposait sur mes épaules. Une seule action, et je pouvais soit le sauver, soit le faire sombrer. Un choix particulièrement difficile... D'un air neutre, mais autoritaire, j'allais remettre les choses au clair avec le Raikage. Il fallait absolument lui faire reprendre son calme.

« Reprenez votre calme Raikage. Je sais, au combien, la situation est critique. Le problème étant que même si je vous donne ses informations pour une alliance fantôme, la communication et l'action coordonnée possède une place tout aussi importante. Ce que je m'efforce de vous faire comprendre, mais que vous refusez en bloc. Faites preuve de discernement, ne regardez pas que ces informations et prenez compte de l'avenir. Ayez une vision objective de la chose. Si nous n'améliorons pas notre efficacité et notre communication, informations ou pas, il sera bien trop tard pour mettre en place un plan d'action. Je vous l'ai dit, le compte à rebours à commencé, et pour vaincre, il faut jouer méthodiquement. »

Je ne croyais pas si bien dire... À peine ai-je finis ma phrase que l'on m'interrompais. J'avais explicitement demandé de n'être dérangé qu'en cas d'extrême nécessité... Et ouvrant la porte, un Jônin se montrait suivi du... Rokudaime Hokage.

« Monsieur... Le Rokudaime est de retour... »

Même mon regard, d'un neutre impassible en toute circonstance, affichait une mine surprise. A l'intérieur, mon cœur semblait. Je n'avais pas connu un tel stress depuis longtemps... Alors que je maîtrisais tant bien que mal la situation depuis l'arrivé des émissaires de Kumo, à cet instant, tout était hors de contrôle. Le retour de l'Hokage dépassait absolument toutes mes prévisions. Combien y avait-il de chances pour qu'un tel évènement arrive ? Une chance sur une infinité d'autres possibilités. C'était le destin.

Mais alors que je m'approchais de l'Hokage, quelque chose clochait. Son ancienne posture, son ancienne présence forte... Tout cela avait disparu. J'avais l'impression de voir un autre homme devant moi... Était-ce réellement lui ? Lançant un regard au Jônin, il me confirma que tous les senseurs du village étaient unanimes. Devant moi était l'authentique Rokudaime Hokage. Faisant une salutation respectueuse, je regardais le dirigeant du village, lançant un simple...

« Maître Hokage...? »

Malgrès moi... L'intonation de ma voix trahissait, pour la première fois depuis longtemps, mon étonnement.

Rendu aux escaliers menant à son bureau, le présumé sixième avait arrêté de se poser des questions. Tous les regards, les acclamations dont il avait été la cible pendant la durée de son escorte jusqu'au palais lui avaient fait successivement croire à une mise en scène, une blague de mauvais goût, puis une conspiration. Seul le souvenir des paroles de Maïka l'aidait à tenir le coup, à croire à tout ça.
Et à en juger des réactions du peuple, il y arrivait plutôt bien ; du reste, il avait un rôle à jouer, et le meilleur moyen de pas commettre de gaffe était encore de garder le silence le plus longtemps possible.

Cette stratégie ne serait toutefois pas efficace bien longtemps ; on lui avait confirmé sur le chemin que l'ombre des nuages était présent dans son bureau. Selon la lettre de Miko, il était question d'un incident diplomatique avec des Kumojins, mais d'après elle l'incident avait été clot par Yamanaka Meia. Alors pourquoi la présence du Raikage ?

Il aurait aimé comprendre, et ses facultés auditives le lui auraient permises si seulement il avait pu faire le distinguo entre les centaines de voix parvenant à son oreille. Mais à mesure que lui et son escorte gravissaient les escaliers, deux sources se démarquaient des autres, tant par la droiture de leurs discours que par le volume sonore global.
Des mots se détachaient. Dans un effort inconscient, Onpu en attrapait certains, les plaçait sur une carte de façon à recréer un aperçu de la situation le moins nébuleux possible.

La porte du bureau approchait. Sa vue évoqua un vague souvenir chez On', comme un résidus d'un rêve lointain. C'était la première fois que cela lui arrivait, mais il ne pouvait s'empêcher de croire à une création de son esprit. Comment diable pouvait-il reconnaître un endroit pareil alors que tout le reste de l'environnement lui était parfaitement inconnu ?

Et puis, le déclic.
Alors qu'un jônin à ses côtés s'apprêtait à frapper à la porte, On' l'arrêta d'un geste, et mit plaça un doigt sur sa bouche pour l'inciter au silence.
L'une des voix derrière la porte l'avait interpellée. Il la connaissait. C'était celle du Raikage. Son visage, son allure, sa dégaine lui revinrent alors instantanément en mémoire, et bien qu'Onpu fut incapable de placer un décor, une situation derrière son personnage, il revoyait clairement les visages de toutes les personnes présentes la dernière fois qu'il avait croisé Karasu Tsumei. Il y avait Kentaro Hattan. Il y avait Habashi Zanshi.
Trois Ombres... il ne manquait plus que celle de la feuille au tableau. C'était lui. Impossible, mais vrai. Ce souvenir n'était pas celui d'un rêve, mais d'un sommet des Kage qui avait bel et bien eu lieu.

Comme à chaque fois qu'il s'égarait dans des flux de pensées à rallonge, il entendit la voix imaginaire de Maïka le recadrer. « Stop. Arrête de gamberger, écoute ce qu'ils disent. ».

Ils restèrent ainsi devant la porte pendant quelques minutes. Le jônin fronça un sourcil, finit par chuchoter à On' qu'il était vraiment attendu. Alors ils laissèrent l'autre homme présent dans la salle – supposément son intendant – finir sa phrase, puis ils entrèrent.

- Maître Hokage...?

Le masque de l'homme trahissait son appartenance à la communauté Sabakyô. On' eut un nouveau flash, qu'il s'efforça d'étouffer en saluant maladroitement Seito de la tête. Son regard se tourna ensuite vers Tsumei.
« C'est le raikage, se dit-il. Incline-toi. »
Il s'inclina.
« Ce n'est ton homologue. Pas trop bas. »
Trop tard. Ses cheveux touchaient déjà le plancher, et le bout du manche de la basse toujours accrochée à son dos heurta le parquet.

Il se redressa, mal à l'aise.

« Parle. »

- Je... je vous prie de m'excuser.

« … non, réfléchis. Et parle après. »
La voix imaginaire de Maïka lui paraissait parfois si réelle qu'il avait du mal à la différencier des véritables appels télépathiques de son amie.

Son regard faisait des allers-retours entre les deux personnes pendant qu'il compilait toutes les informations dont il disposait. Les Kumojins étaient présumés alliés, il s'agissait de ne pas les brusquer.
Il s'adressa donc finalement à Tsumei, luttant fébrilement pour ne pas baisser yeux ni tête devant lui.

- Raikage-dono. Je suis navré que vous ayez été mêlé à la situation. Je suis étranger au problème et j'ai beaucoup de retard à rattraper, mais je ne veux pas vous interrompre. J'ai choisi... il s'arrêta deux secondes, puis feignit de nouveau la certitude : j'ai choisi mes intendants moi-même, car ils avaient ma confiance. Ils ont tenu le village en vie pendant mon absence, je leur dois beaucoup. S'il vous plaît, fiez-vous à Seito-... sama ? rien ? san ? san. … san. Sa voix est la mienne, et si par malheur il s'avère qu'il est en train de faire une erreur, j'en assumerai l'ensemble des conséquences.

Dans sa situation, c'est tout ce dont il était capable.

- Messieurs.

Baissant finalement le regard, il se dirigea machinalement vers le fauteuil du bureau, l'examina du doigt, s'assit dessus, pivota le siège vers la fenêtre. Après quoi il commença à jouer un air triste à la basse en regardant le paysage à moitié caché derrière les stores baissés, comme pour s'évader.

L’énervement s’estompait. Si Sabakyô Seitô lui paraissait être un dirigeant des plus médiocres, il avait tout de même le discours d’un bon shinobi, ou plutôt d’un « trop bon » Konohajin. Si sa seule condition était d’avoir l’assurance que les villages voire le Shozaichi s’aideraient mutuellement pour combattre les Furyous, alors toute cette histoire n’aurait servi à rien et les informations seraient faciles à obtenir. Les quelques tensions qui persistaient étaient donc dues à ça : le débat n’avait apparemment servi à personne. Au final, Konoha allait livrer ses secrets et ne demanderait qu’une alliance déjà mise en place.

Mais tout bascula. La porte s’ouvrit, et dévoila un annonceur et surtout un annoncé. Si le premier n’était pas connu du Raïkage, pour le second c’était tout le contraire. Myakudou Onpu était entré. Le chef du village caché de la Feuille était revenu d’une longue absence.

Il passa et sa gestuelle rappela un peu celle qu’il avait eue lors du Sommet des Kages. S’excusant et rappelant qu’il avait choisi ses Intendants en assumant parfaitement ces choix, il s’adonna à jouer quelques passages à sa basse. S’il n’était pas dans ses lieux, cela aurait été impoli, mais il était de retour chez lui. Pourtant, il avait ramené de l’ombre.

Car dans les paroles qu’il avait prononcées, dans sa gestuelle presque plus maladroite que d’habitude, il n’avait presque rien d’un chef d’état. Etait-ce une ruse ? A quoi bon. Tsumei raisonna de plusieurs façons et se demanda même ce que ça pourrait conduire d’agir ainsi en jouant une comédie, mais il ne trouva rien. Myakudou Onpu semblait avoir changé naturellement. Mais le problème était que les deux Ombres ne se rencontraient officiellement que pour la seconde fois. Est-ce que le Karasu ne se surestimait pas trop en s’imaginant que le Rokudaime avait quelque-chose à cacher ? Et même s’il avait changé, allait-il le cacher ? Il se perdait en conjectures, et tenta de se ramener à un autre sujet.

Les Furyous. Il connaissait le lien avec les Uchiwa, sans pour autant le définir, mais également le nombre, et les règles concernant les inhibiteurs. Dans ce cas, était-il juste de nommer les cinq Furyous comme « primaires » et ces neuf nouveaux Furyous comme « secondaires » ? Peut-être que les informations étaient fausses, mais il avait du mal à croire que Monwa eut menti.

La seule question qui perdurait était la suivante : est-ce que Konoha disposait encore de nombreuses informations ? Et si oui, étaient-elles importantes ? La comédie que les Konohajins comme l’Intendant Sabakyô avaient faite convergeait vers une malheureuse hypothèse : Konoha avait quelque-chose à se reprocher. Mais après tout, seul Sabakyô Seitô semblait avoir pris les choses en main. Les deux autres Intendants n’avaient donc pas leur mot à dire ?

Excusez-moi Intendant, mais pour l'instant j’aimerais m’entretenir avec votre Hokage et si possible, en privé.

Il le salua, et se leva. Seitô pouvait rester, il n’avait plus envie de se quereller avec. Qu’il soit là ou pas, Tsumei saurait comment agir avec le bassiste qu’il rejoignit en trainant sa chaise derrière lui. Une fois côte à côte avec l’Ombre de la Feuille, il jeta lui aussi un regard vers les stores qui dissimulaient une partie du village.

Cela fait longtemps qu’on ne s’est vus, c’est un plaisir.

S’interrompant un court instant, le Yondaime réfléchit. Il cherchait la meilleure façon d’aborder la chose. Mais le dialogue était un de ses points forts.

Vous n’êtes pas le plus fort des Kages ni le plus imposant. Moi non plus d’ailleurs…

Il posa ses coudes sur ses genoux et croisa ses mains tout en se baissant sur son fauteuil. Ses yeux dérivèrent lentement vers Myakudou Onpu.

… mais il s’est passé quelque-chose, n’est-ce pas ?

Même sous la faible lumière de la vitre, Tsumei le voyait clairement. Le Hokage n’était plus le même homme.

L'on pouvait parler d'un éclair de lucidité.

Onpu ne prit pas la peine de stopper sa ligne de basse, il profita du fait qu'on lui adressât la parole pour ajouter quelques septièmes diminuées au milieu de la boucle principale alors qu'il pivotait lentement pour se retrouver face au Raikage. La musique le plongeait dans un état second : sa décontraction légendaire l'avait déjà rattrapé malgré lui.

- C'est peu dire, déclara-t-il d'un ton évasif parfaitement adapté à la mélodie.

A défaut d'avoir conscience que jouer en même temps qu'il s'exprimait lui procurait davantage d'assurance, il s'accrocha au plaisir primitif que lui procurait la sensation de tâter les cordes de son instrument et prolongea son discours musical en continuant de parler, presque pour lui-même.

- J'aimerais éviter qu'on en parle trop, alerter mon peuple dans une situation pareille serait une idée bien sotte. Je me permets de compter sur votre discrétion.

Un long démanché précéda un trait de haute volée dans les aiguës.

- Lorsque je suis parti, j'étais sensé... j'ai souhaité enquêter de mon bord sur les Furyous. J'ai obtenu gain de cause, ma route a croisé celle de l'un d'entre eux. J'aimerais pouvoir en raconter davantage.

Etait-il besoin d'en dire plus ? Le trait était terminé, un long glissendo le ramena au bout du manche de la basse, et la boucle principale reprit, plus grave et plus lente qu'au début.

- Ils sont dangereux. Peu importe les valeurs qu'ils défendent, les mots qu'ils ont pu prononcer au pays de l'herbe... ma priorité sera d'écarter mes shinobis de leur portée. Ou alors plus rien n'aura de sens, sinon celui qu'ils nous laisseront croire choisir.

Demi-cadence. Le ré fit résonner un mode propre de la salle, avant de laisser progressivement la place au silence.
Lorsqu'il se décida à le briser, Onpu était de nouveau l'homme qu'il était en entrant dans la salle. Il posa délicatement sa basse sur le bureau, scandaleusement bien rangé. L'eau avait coulé sous les ponts depuis son départ.

- Je... j'ai l'esprit embrouillé, Raikage-dono. Je me souvenais à peine de... du chemin pour revenir ici. A l'heure actuelle, dire que je ne suis pas le plus fort des Kages, c'est une litote.

« Et paradoxalement, je me souviens du mot 'litote' », songea-t-il dans un regret amusé.
Il se tourna vers son intendant, affronta son regard avec sang-froid.

- Je vous en prie, ignorez-moi encore quelques instants. Présentement, le Rokudaime que vous connaissiez n'est... pas encore de retour.

Ses yeux s'orientèrent encore une fois vers Tsumei puis se replongèrent vers les cordes de sa basse faisant face au plafond.

« Pas encore », se dit-il tandis qu'avec son annulaire il faisait sonner une nouvelle fois le ré à vide.

Je regardais la scène dans l'ombre, à côté de l'étagère, observant les deux Ombres discutant ensemble. Même si l'Hokage était de retour, tant qu'il n'avait pas énoncé que je n'étais plus Intendant, je restais dans mes droits d'assister à la discussion. Hors, une chose m'avait frappé. Il ne m'avait pas directement choisi... Et il affirmait le contraire. La suite de la conversation révélait une chose : le Rokudaime avait définitivement disparu.

Au final, les Furyou étaient bien plus forts, et plus, puissants que ça. Ils avaient vaincu, sans peine, un des plus puissants Kage, voir le plus puissant, nous le remettant à l'état de brindille. Amnésique... C'était sans doute la pire punition pour un Ninja. Et le pire châtiment pour un village de voir son chef aussi réduit...

Au final, le retour de l'Hokage n'aura pour conséquence qu'aggraver le cas actuel. Les Serviteurs seront toujours, de plus, en plus nombreux, tandis que nous perdrons petit à petit le contrôle. L'Anarchie totale, c'était ce qu'il nous menaçait présentement. Que faire ? C'était un choix difficile qu'il me fallait prendre. Du temps, c'est ce qui me manquait cruellement. À moi, à l'Hokage, au Raikage, à Konoha... Au Monde. Au final, cette course contre la montre n'avait plus aucun sens.

À la fin des dires du Rokudaime, je comprenais une chose : nous n'avions plus le choix.

« Comme vous voudrez, Maître Hokage. »

Je me tournais vers l'Ombre. Que dire et que faire ? Il n'y avait qu'une solution. Coopérer.

« Au vu de cette terrible nouvelle, nous comptons sur votre discrétion, Maître Raikage. Aussi, il est désormais nécessaire de faire un échange d'informations, et d'allier nos forces. Que ce soit pour Konoha ou pour le Monde, on ne peut se permettre de perdre un autre Shinobi de la puissance d'un Kage... En échange, nous demandons simplement votre discrétion ainsi que l'installation de l'antenne entre nos deux villages. »

Je regardais l'Hokage d'un air inquiet. S'il était là sans être là, Konoha aller sombrer...

« Néanmoins, je ne peux vous donner les informations que vous recherchez. Où tout du moins, maintenant... »

Avant que l'on ne pose une question, je relevais mon haut, dévoilant un Fuînjutsu particulièrement complexe, juste à l'emplacement du cœur. C'était une chose étrange, et très particulière...

« Car elles sont ici. Ce Fuînjutsu est particulièrement complexe... Il contient toutes les informations sur les Furyou. Je peux en stocker, malheureusement, il m'est impossible de les retirer, car ce n'est pas moi qui possède la clé... Si j'essaye de forcer le sceau, il s'active et arrêtera mon cœur, tout en détruisant les informations... »

Je pointais le Hokage...

« Et c'est à lui que j'ai donné cette clé. »

Silence...

« Avant de partir, j'avais donné la clé du Sceau à l'Hokage afin de protéger les informations me semblant sensible pour Konoha. Il y deux clés en tout, celle qui stock, accessible par moi, et celle qui ouvre, accessible par l'Hokage. Afin de rendre ses informations inviolables, même par les Furyou... J'assume n'avoir pas imaginé que l'Hokage nous reviendrait dans cet état, sans savoir où se trouve ce sceau... »

C'était ce que l'on appelait "L'ironie du sort". Nous avions les informations, mais impossibles de les récupérer.

Le Rokudaime avait croisé la route d’un des Furyous et il en était revenu comme métamorphosé. Il ne semblait être devenu l’ombre de lui-même. Même son esprit semblait chamboulé, c’était terrible car si le Hokage avait bien une qualité, c’était ce dernier. Sabakyô Seitô était resté en retrait, et il était difficilement imaginable qu’il eut décidé de ne pas écouter cette conversation. D’ailleurs, c’est une chose qu’il confirma en s’approchant. Il avait tout écouté, et désormais, les choses avaient bien changées.

Ne pas alerter le village de Konoha contre les informations. Cette histoire d’antenne était ridicule comparé à ce qu’ils combattaient. D’ailleurs, le sentiment du Myakudou les rendait encore plus terrifiants. Qu’un Furyou batte un Kage, pourquoi pas c’était ce que Tsumei avait du subir à Tsuchi no Kuni. Mais qu’un Kage soit dans cet état-là, c’était terrifiant. Mais pas surprenant. Depuis la destruction de Kiri, l’Ombre de la Foudre savait que le monde shinobi allait affronter la plus grande menace de tous les temps.

L’agacement naquit naturellement lorsqu’il entendit cette histoire de sceau et de clé. Mais en se souvenant de ce qu’il connaissait sur Konoha et sur l’enquête qu’il avait longuement menée sur Kyoshi Rei – aussi surnommé l’Homme Masqué – il eut un déclic. Il feignit d’être légèrement énervé.

Vu votre surprise lorsque votre Hokage est revenu, vous n’étiez apparemment pas au courant d’où il était ni de la date prévue de son retour. Il est donc parti de sa propre initiative comme il vient de me l’expliquer, et vous lui avez confié la clé d’informations sur des Furyous que nous affrontions tous dès ce moment-là. En d’autres termes, vous avez confié ces informations pourtant cruciales à quelqu’un qui est parti et jamais vous n’avez fait le nécessaire pour corriger le tir. Qu’attendiez-vous ? Vous auriez encore joué le nationaliste égocentrique pendant des mois si Myakudou Onpu n’était pas revenu ?

Il se leva doucement. Au final, ce qu’il disait n’était plus une feinte, c’était la stricte vérité. Même s’il venait de trouver une solution à son problème.

Vous êtes un idiot, Intendant. Et vous êtes aussi le plus ridicule politicien que j’ai vu de ma vie. Quant à vous, Hokage…

Il se tourna légèrement vers lui, et lui adressa un léger rictus amical. S’il n’avait pas été là, les choses se seraient sans doute passées autrement. Peut-être même que Tsumei aurait essayé de capturer Seitô. Mais…

… ne me faites pas croire que vous avez choisi Sabakyô Seitô comme Intendant. C’est à Ao Rin qu’il a succédé quand vous étiez déjà parti. Et c’est uniquement en guise de l’amitié que je vous porte et parce que je sais que les Konohajins n’ont pas le comportement qu’il a démontré aujourd’hui que je ne n’ai pas tué votre Intendant.

Son regard se détacha de l’homme qui grattait toujours sa basse. Il marcha vers la porte du bureau. C’en était assez.

Vous n’obtiendrez rien de Kumo tant que le Rokudaime n’aura pas repris pleinement ses fonctions. Quant à vos informations, je sais comment les obtenir désormais et je vous en remercie.

Ouvrant la porte, il voulut conclure en rajoutant une dernière chose concernant celle qui allait l’accompagner à Konoha. Il adressa un dernier regard vers les deux hommes.

Quant à Yamanaka Meia, il vaudrait mieux qu’elle m’accompagne, si vous voulez toujours compter sur la discrétion de votre bêtise, cher « Intendant ». Un bon rétablissement à vous, Myakudou Onpu, nous nous tiendrons informés par lettre.

Sur quoi il ferma la porte. Il fallait désormais chercher et amener Yamanaka Meia à Kumo. Et là-bas, il mettrait en place son plan pour récupérer les informations de Konoha.

Je regardais le Raikage, tout en essuyant ses insultes. Je n'avais rien à dire, tenant un masque de marbre, sans aucune émotion. Le fixant, avec son petit sourire semblant amical. Il n'en était rien du tout. Rappelant une énième fois mon illégitimité au titre d'intendant, me traitant d'idiot et de piètre politicien. Me tuer ? Certes, il était un Kage, mais j'avais aussi des ressources. Le combat serait rude, mais il y aurait des chances de victoires de chaque côté. Mais ce n'était pas dans mon intérêt de me battre avec lui. Tout du moins, pas pour l'instant.

Le voyant sortir de la salle, en impliquant que son silence serait un échange contre la venue de Yamanaka Meia, j'attendis sa sortie avant de dessiner un sourire derrière mon masque. Si je n'avais pas la prétention d'être un politicien, j'avais celle d'être un Shinobi. J'omettais aussi le fait qu'il y avait, avant son règne, une régente... Et qu'il était tout aussi illégitime que moi à porter son titre. Et comme chaque Shinobi, j'avais appris à devenir un "Maître de l'Ombre". Les projecteurs ne me plaisaient guère, que l'on m'aime aussi. Non, j'étais là pour faire de Konoha le plus puissant village possible, c'est tout.

Un coup de bluff. Avec mon discours précédent, jamais je n'aurai cru pouvoir gagner autant de temps et avoir un champ d'action aussi libre sur un simple coup de bluff. La vérité ? Ce sceau possède bel et bien les informations en questions. Mais la clé, elle, je la possède actuellement. Et ceux, depuis le premier jour. Quel Shinobi avisé aurait fait une action aussi débile que de confier à son Hokage la clé du pouvoir alors qu'il pouvait la perdre contre des ennemis terriblement puissants ? La réponse : aucun.

Oui, cette dernière partie était un coup de bluff nous permettant d'avoir de nouvelles options. Qu'il me pense imbécile ou autre, cela ne me faisait guère du mal. Il est vrai que je ne pensais pas le Raikage en personne sacrifierai tout un village pour deux Shinobi, mais j'avais tout de même préparé un plan B, comme dans les situation critique lorsque que j'étais encore un Sabakyô errant. Il était temps de le mettre en place... Et le Raikage avait totalement mordu à l'hameçon. Jamais je n'aurai cru que le destin de Konoha allait reposer sur les épaules de Yamanaka Meia, mais désormais, c'était le cas.

Me tournant vers le Hokage, je prenais une feuille et un stylo, écrivant en vitesse une lettre, et récupérant une vingtaine de petit sceaux situé dans ma saccoche ninja.

« Il est vrai que je n'ai pas la légitimité d'avoir été choisi par vous directement. Vous hésitiez entre Ao Rin et moi-même, et votre choix s'est porté sur lui. Mais vu qu'il ne revenait pas de Yuki no Kuni, je fus pris comme remplaçant, étant votre deuxième choix. Je vous assure une chose, Hokage-Sama, Konoha est loin de ne plus avoir d'atout dans sa manche. »

Je continuais cette lettre à destination de Yamanaka Meia. Elle était écrite rapidement, mais cela n'avait pas pris plus de 5 minutes. Je n'avais pas de temps à perdre... Chaque seconde comptait à partir de maintenant, tandis que mon sceau s'imprimait sur l'enveloppe.

« Shiro. »

Un homme entrait, c'était un Anbu avec tout ce qu'il y avait de plus officiel.

« Intendant, Maître Hokage-Sama. »

« Tu n'as pas de temps à perdre. Va remettre cette enveloppe à Yamanaka Meia, et occupe toi qu'elle la reçoive avant que le Raikage ne la trouve. Elle se situe à l'hôpital, il ne possède pas cette information. Trouve-là et remet-lui ceci. »

Il attrapa la lettre avant de repartir dans un silence respectueux. Je me retournais vers l'Hokage, légèrement démuni par la situation... Je l'observais dans un silence, avant de reprendre...

« Maître Hokage, faites-moi confiance. Je ne suis pas Ao Rin, mais mon amour pour le village de la feuille et le Pays du Feu ne possèdent aucune limite... J'agis en nos intérêts, et en connaissance des dangers que je prends. »

Je laissais place à un cours silence...

« S'il vous plaît, Maître Hokage, concentrez-vous. Dites-moi ce dont vous vous souvenez... Je vous aiderai, et je ferai le nécessaire pour vous rendre les connaissances qui vous permettront de survivre à ce poste. »

L'orage s'en était allé. Et avec lui le seul visage qui aidait On' à se raccrocher à son passé brumeux.

Le visage de Seito ne lui disait rien, mais le nom Sabakyô lui évoquait des lueurs d'espoir. Maïka lui avait raconté plus d'une fois que c'était sous Shiajin Suguato, son sensei, qu'ils avaient tous les deux planifié la libération de ce peuple maudit par les civils. Que c'était à cette occasion que Kyoshi Rei, dont l'identité était encore inconnue à l'époque, était sorti de l'ombre pour la première fois, en s'opposant à Onpu et ses équipiers devant l'entrée des geôles. On' avait fini otage, et sa vie n'avait tenu qu'à un fil pendant quelques jours à la suite de cet épisode, mais l'opération avec fonctionnée. Suguato s'était montré persuasif, et les Sabakyô avaient accepté l'asile qu'il leur avait offert au village de la feuille.

Et ils en étaient là. Grâce à cet enchaînement de causes et de conséquences, c'était un Sabakyô qui était à la tête de Konoha. C'était une victoire, la preuve que le Myakudou avait accompli des choses significatives.
Pourtant, en voyant ce qui venait de se passer, il ne pouvait s'empêcher de penser que ce Seitô, qui semblait lui vouer un profond respect, était quelqu'un d'extrême. Il se souvenait de Tsumei, et le voir quitter la salle dans cet état le poussait à croire que son intendant s'y était prit comme un pied.

Pour la première fois, On' esquissa un sourire.

- Pas trop d'inquiétude, Seitô-san. Je me souviens de peu, c'est vrai. Mais j'ai eu du soutien à la suite de l'incident, et je suis normalement au courant de toute l'information publique. Le renversement de Makka, la traque de Meteora, les circonstances dans lesquelles j'ai obtenu ces cicatrices... théoriquement, je suis à jour. Ce n'est qu'une histoire qu'on m'a raconté, mais la conteuse est une personne de confiance.

Il se pencha, ouvrit un placard sous le bureau. Il y avait du thé, une bouilloire, un réchaud. C'était une bien étrange place pour un tel matériel, mais cela lui redonnait foi en cet endroit.

- Ce dont je n'ai ni souvenir ni ersatz de souvenir, en revanche, c'est cette histoire d'informations sur les Furyou, et de sceau sur votre corps. C'est quelque chose dont mon amie conteuse ne devait pas être au courant.

Maïka ne lui avait, effectivement, rien dit sur le sujet.

- Je vais convoquer les deux autres intendants sur le champ, il faut qu'on aie une bonne longue discussion, en particulier concernant la situation politique actuelle.
Mais avant ça, il me faut la vérité sur ces informations. Maintenant.

Il parlait simplement, avec légèreté et nonchalance.
L'orage était passé. La confiance voyait renaître ses premiers bourgeons.

HRP: