Déjà trois semaines que j'étais rentré au pays suite à ma "désertion" éclair, en effet j'avais quitté le village sans crier gare pendant presque six mois, une période qui pouvait paraître longue mais qui m'avait permis d'en apprendre long sur moi même. Une sorte de quête personnelle dans laquelle un de mes objectif avait été de retrouver Ozuka et de la tuer, malheureusement j'avais faillis à ma tâche et j'avais du rentrer la queue entre les jambes. Bien sur je m'étais attendu à un retour difficile notamment à cause des autorités du village qui avaient envie de m'en faire baver en me réprimandent sèchement. J'avais donc perdu ma place dans le Satoru de manière officieuse, officiellement j'y étais encore, c'était bizarre oui, mais comme ça. Mais la chose qui vraiment m'avait le plus insupporté était que directement après mon retour on me colla plusieurs missions très difficiles à accomplir. Des rangs S pour être précis, et dans chacune le risque de périr était grand, pas difficile de comprendre donc que l'objectif du village était de ne plus m'avoir dans les pattes bien que j'étais surement un des membres le plus puissant de ce même village. Et bizarrement, le peuple m'aimait bien et en cela je trouvais une certaine consolation, bien que réduite.

J'étais aujourd'hui aux portes du village à regarder en dehors des murs, vers un endroit plus libre. Je réfléchissais à ce que j'allai bien pouvoir devenir, ce que j'allai bien pouvoir faire de ma vie car je savais qu'en restant ici trop longtemps c'était une mort rapide dans une mission trop dure pour moi, ou tout simplement j'allai dépérir sans rien avoir fait qui ait de sens dans ma vie. Mon Je m'allumais alors une cigarette puis levais lentement les yeux vers le ciel, je pouvais apercevoir mon jeune faucon lié à moi par un lien encore plus grand que l'amour entre deux humains. Je pouvais ressentir ce qu'il ressentais, voir ce qu'il pouvait apercevoir, sentir sa douleur, mais aussi avoir ce même sentiment qu'il avait à chaque fois qu'il volait, le sentiment de liberté. Je restais ainsi une bonne heure sur ce rempart à regarder au loin, à dévisager les inconnus qui franchissaient la porte pour entre dans notre village. Kumo, la nation qui depuis toujours avait prôné la neutralité, qui préférait ne rien faire, rester passif. Pas étonnant que peu de grands hommes naissaient ici. Je ne reniais pas mon village pour autant, loin de là, j'avais bien sur à coeur de protéger ses habitants, mon élève et mes amis. Mais pas se cette manière. Il ma fallait trouver un moyen de franchir les limites de la hiérarchie, me forger mon propre destin. De grands rêves auxquels j'aspirais qui peut être, ne se réaliseraient jamais.

J'invoquais alors mon faucon haut comme deux hommes, je n'avais pas un lien aussi puissant qu'avec le plus petit mais au moins je pouvais avoir le loisir de le chevaucher pour pouvoir à mon tour voir le monde de plus haut, libre. Je me jetais donc du haut des remparts et atterrissais sur le dos du faucon en plein vol, et c'est avec une vitesse incroyable qu'il m'emmena dans les airs. Ma cigarette s'envola de même que plusieurs feuilles de papier qui étaient cachées dans des poches dissimulées. J'arrivais bientôt à une hauteur telle que le village me semblait tout petit, un vrai régal, et bien que le vent soit frais je pouvais profiter un maximum de ce moment de plénitude sur le dos de ma fidèle monture. Narcha, le jeune faucon poussa alors un cri et vint voleter autour de nous dans les airs, il poussa un autre cri et je pouvais enfin voir ce qu'il voyait grâce à ses yeux. Quelque chose clochait dans les glaciers. C'était un endroit que je connaissais peu, mais pourtant très proche du village. Ma monture descendit alors en piquée à une vitesse incroyable, si bien que je me retrouvais en quelques secondes au sol. Je mis pied à terre et fis signe à mes faucons de prendre garde. Je distinguais une sorte d'entrée à un tunnel à peine entamé, et tout en sortant mon paquet de cartes à jouer, j'entrais. Je fis à peine quelques pas qu'une vois résonna grâce aux cloisons rapprochées. Sans répondre je m'approchais encore jusqu'à tomber nez à nez avec un parfait inconnu, et que découvrais-je ? Un déserteur de Kiri à en voir son bandeau salement amoché.

Il portait une sorte de combinaison rembourrée et une capuche cachait son visage, je ne l'avais jamais vu. Cartes en mains je prenais la parole.

"Tu es bien loin de chez toi me semble t'il ! Pourrais-je savoir qui tu es et qu'est ce que tu peux bien foutre ici ?!!"

J'observais alors les parois plus attentivement et comprenais bien trop tard quelle était la faculté de ce gars, j'étais piégé s'il le voulait mais bizarrement, je ne sentais aucune agressivité, pas envers moi en tous les cas.

"Un Samui hein, c'est original. Je connais déjà ton nom, ne manque plus que ton prénom !"

S'il avait un tant soit peu connaissance des personnalités du pays des nuages il devait surement déjà avoir deviné qui j'étais rein qu'en voyant les armes que j'avais en main. Dans l'une une petite boite en carton, et dans l'autre le contenue de cette même boîte, des cartes.

Ainsi il savait qui j'étais, bien sur une personne bien informée n'aurait pas eut de mal à me reconnaître, mais tout de même ! C'était un parfait étranger et mon nom était parvenu jusqu'à ses oreilles. Pourtant je doutais que ma réputation ait traversée les frontières à ce point, cela ne voulait qu'une chose. Il devait traîner déjà depuis quelques temps dans le pays des nuages et a du donc glaner des informations sur les personnes importantes, car en effet à Kumo toute personne relativement normale connaissait au moi le nom de Yashira Mugen, chef du Satoru et Sennin à ses heures, mon nom venait après dans la cote de popularité. Mais ce qu'il m'annonça par la suite m'étonna fortement et mon intérêt pour l'homme s'éveilla immédiatement, car en plus de ma connaître il m'avouait qu'il était à ma recherche. Pourquoi moi je n'en avais aucune idée mais sans la savoir en venant ici, je venais de lui offrir ce qu'il apparemment désirait, ma personne.

Ne sentant en lui aucune animosité et suite à sa petite réflexion les cartes de ma main se mirent à voleter comme par magie devant moi et rentrèrent une par une dans le paquet, comme des grandes. Je rangeais ensuite le paquet dans une de mes poches. Il m'invita a s'asseoir sur le sol pour parler, il écarta ses armes, une hache et un arce, il devait surement être une sorte de chasseur à ses heures perdues. Il commença à parler et c'est le moment que je choisis pour m'allumer une cigarette alors que la nuit tombait lentement à l'extérieur de sa caverne improvisée. Il commença à me parler de sa vie tout d'abord, la partie la plus chiante de son récit surement, j'avais même envie de ma barrer. Mais c'est après que cela devint intéressant, il commença à me parler de Kiri, se son nouveau dirigeant et d sa politique agressive, cet homme était en train de me livrer des informations capitales qui surement seraient très utiles à Urio qui surement ne se doutait de rien.

Je ne savais pas si c'était de flatterie ou autre chose mais il s'amusa à me complimenter sur mes quelques actes dont il avait entendu parler, il me désigna alors comme le candidat idéal d'une sorte d'organisation qu'il avait envie de créer. Il osa même me comparer à lui, c'était osé. Il voulait donc créer un groupe agissant pour la justice, ne répondant qu'à lui même et non à une quelconque autorité supérieure. Je devais avouer que le concept était plus que tentant, même très attrayant, mais j'avais des responsabilités envers Kumo et je ne pouvais les ignorer. Une épée de Damocles circulait déjà au dessus de ma tête suite à ma petite désertion et le moindre faux pas pouvait m'attirer les foudres du village, si j'ose dire. Et bien que tout les responsabilités que j'avais me retenaient de marcher, le côté libre de mon esprit avait envie de foncer, de rentrer dans cette folle aventure ! Mais je ne pouvais répondre pour l'instant précisément, c'est pourquoi je décidais d'en apprendre un peu plus tout en mettant au point certaines choses.

"Premièrement, toi et moi avons peut être des points communs mais nous ne sommes pas pareil. Tu as quitté ton village et tu dois être considéré comme un traître, un Nukenin. Mon devoir de ninja devrait me forcer à t'arrêter ici et maintenant et te livrer aux autorités sans plus attendre !"

Je crachais une bouffée de fumée en l'air puis reprenais.

"Pourquoi je ne le fais pas ? Car tes idées m'intéressent dans le sens ou ce que tu proposes n'est pas si con que ça en à l'air. Et donc la plus grande question est, pourquoi moi précisément ? Tu as du entendre des histoires sur d'autres Shinobi d'ici, je ne suis pas le seul à avoir des envies de liberté. Ensuite, pourquoi t'êtres dirigé vers Kumo et non vers un autre village caché ?"

J'enlevais mes lunettes de soleil et ainsi l'homme pouvait découvrir mon regard perçant, tel un faucon. Il pouvait donc voir le regard que tant de personnes trouvaient intimidant, puis j'aspirais une nouvelle bouffée de fumée avant de la recracher et de reprendre.

"Il faut prendre en compte aussi que ton village va te pourchasser ! Tu vas mettre en danger les gens que tu fréquentes, que tu veux entraîner dans ton histoire. Tu pourrais même mettre en danger mon village si tu t'y montre et que Kiri en a vent. Qu'à tu donc à répondre à tout ceci... Aisu."