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 Epilogue de l'Acte #3 : Lumière

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Suzurane Hakyô
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Message(#) Sujet: Epilogue de l'Acte #3 : Lumière Epilogue de l'Acte #3 : Lumière EmptyVen 12 Avr 2013 - 18:37

SECRETS
______________________________
Une faible lumière était revenue. Difficilement, Kadoria Uriô reprit ses esprits et ouvrit les yeux, voyant que son unique bras était ligoté avec ses deux pieds sur une chaise sur laquelle il était assis. Sans réellement chercher ce qu’il y avait dans la sombre grotte où il se trouvait, il le retrouva. Lui, l’Homme Masqué ou plutôt…
    ─ Kyoshi Rei…
    ─ Bonjour, Kadoria Uriô.
Le chef du Reidan retira son masque blanc, et le posa sur un vieux meuble tout près. L’ancien Raïkage remarqua une silhouette quelques mètres derrière. Mais il y avait quelque-chose d’intriguant : la grotte était grande et profonde et il semblait y avoir quelque-chose en son fond. Mais l’obscurité cachait tout.
    ─ Est-ce que… c’est fini ?
    ─ Oui. Gogyou Makka est morte, tout comme son Furyou.
Le Kadoria aurait eu du mal à croire celui qui lui aurait annoncé la mort de la terrible assimilatrice. Il aurait d’ailleurs eu des doutes sur n’importe qui. Mais pas Rei, pas lui. Il avait toujours dis la vérité. Elle était donc morte. L’ancien Kage trembla un peu, et une goutte traversa son visage.
    ─ Pourrais-je en savoir un peu plus ?
La voix venait de derrière. La femme masquée approcha pour rejoindre les deux hommes. Uriô la reconnut immédiatement, et ne fut guère surpris.
    ─ Anami, je m’en doutais… Alors tu n’étais même pas au courant ?
    ─ Avec tout ce qu’on a fait, il était peu probable mais possible qu’elle se fasse capturer. Il était hors de question qu’on découvre notre plan, sinon tout ça n’aurait servi à rien. La jeune femme avait elle aussi retiré son masque. Lors de la guerre entre Kumo et Kiri, Uriô était venu me chercher. C’est là qu’officiellement, il disparut. Mais en réalité il était accompagné de deux de ses fidèles hommes. Tout en mettant un plan sur pied, il continua de faire des recherches sur Makka et Hai no Kuni. Et ce n’est qu’il y a peu que nous trouvâmes la solution.
    ─ Rei avait commencé sa capture de prisonniers. Nous savions qu’unir les villages shinobis serait une chose simple. Mais aussi puissante soit l’armée coalisée, il était inutile d’aller affronter Makka si on ne pouvait pas la tuer.
    ─ Il vous manquait le catalyseur de Shizu, son Furyou. Sans sa destruction, Makka ne pourrait jamais mourir.
    ─ C’est exact. Nous n’avions, nous, pas besoin de le détruire. Mais les villages shinobis devaient connaître le catalyseur, afin de le détruire lors de la bataille. Et cela était presque impossible. Makka était assurément la seule à connaître son point faible. Alors comment faire en sorte qu’elle nous le dévoile ? C’est grâce aux recherches d’Uriô que nous trouvâmes, comme je te l’ai dit, la solution.
Se rendant compte de l’ironie de la situation, l’ancien chef ne put s’empêcher de ricaner. Il secoua sa tête, chassant la larme colée au bas de son visage.
    ─ Les indices que nous avons récoltés nous ont amené vers une mystérieuse nécromancienne. C’était Irana, qui avait déjà attaqué Kumo alors que j’étais encore Raïkage. Et cette dernièr, en plus de s’être alliée à Makka, me cherchait. Plusieurs fois j’ai dû déplacer mon campement et j’en ai profité pour mettre Rei au courant de la situation.
    ─ Et c’est pour ça qu’il t’aurait… tué ?
    ─ Réfléchis Anami. Même si j’avais des arguments pour m’allier à Makka, est-ce qu’elle m’aurait pour autant dévoilé son secret ? Bien sûr que non. Quant à Uriô, elle l’aurait immédiatement tué s’il était allé la voir. Alors comment faire en sorte qu’Uriô puisse entrer dans le repère de Makka et y rester sans que cette dernière ne le touche ?
La kunoïchi réfléchit pendant quelques secondes, avant de trouver.
    ─ Il faudrait qu’il soit déjà mort.
    ─ Exactement. Rei me tua donc, comme tu le sais, et Irana arriva à ce moment-là. Puisqu’il possédait mon cadavre, il a pu être introduit dans le repère de Makka grâce à la nécromancienne, et m’y a laissé après avoir marchandé avec les deux criminelles.
    ─ Je fis exprès de parler du Furyou de Makka devant Irana pour que cette dernière s’y intéresse. Et ça fit mouche : elles allaient s’échanger leurs secrets une fois que je serai parti. Mais Uriô allait rester là-bas, puisqu’il représentait un trophée pour Makka et une pièce à utiliser pour Irana. C’est ainsi qu’il découvrit que le corbeau était le catalyseur.
    ─ Mais comment a-t-il pu y arriver, puisqu’il était mort ! Je l’ai bien vu, son chakra ne circulait plus quand tu l’as scellé avant qu’Irana n’arrive.
    ─ Il était bien mort.
Anami ne comprit pas tout de suite, mais lorsque le Kyoshi pointa le bras manquant de l’ancien Raïkage, elle commença à se rapprocher de la réalité.
    ─ J’étais accompagné d’un jeune médecin, du nom de Zao. Malgré son âge, il était l’un des meilleurs. En réfléchissant à mon plan, je lui ai demandé s’il était possible de tuer quelqu’un, et de le ramener à la vie ensuite. Il m’assura que c’était possible avec un duo de pilules. J’ai alors prétexté qu’on pourrait se servir de ça si jamais on tombait sur un Partisan. Et c’est ainsi que, sans le savoir, il me donna le moyen que j’attendais.
    ─ Pourquoi ne pas lui avoir parlé du plan ?
    ─ Chaque chose en son temps Anami. Il sourit, avant de reprendre. Zao créa alors deux pilules. L’une pour mourir, en stoppant la circulation du sang. L’autre servait à chasser le liquide de la première, et ainsi relancer le cœur et le système sanguin. Mais lorsque j’aurais été de nouveau en vie dans le repère de Makka, il fallait que j’ai un moyen de m’échapper rapide. Et c’est Bakushô Atoshi, mon deuxième homme, qui m’aida. Il investit mon bras de puissantes bombes d’argile après que je lui ai expliqué les grandes lignes de mon plan.
    ─ Mais pourquoi n’expliquer le plan qu’à un seul de tes deux hommes ?
    ─ Pour Irana. Il lui fallait une preuve extérieure que j’avais tué Kadoria Uriô. J’ai tué Atoshi, puis détruit la cabane. Uriô a avalé la première pilule, et mourut. Lorsqu’Irana apparut, je me doutais bien qu’elle allait capturer le seul témoin encore en vie. Et comme Zao ne connaissait rien du plan, il affirma que j’avais tué son chef. Il ne pouvait mentir, puisqu’il était convaincu qu’il disait la vérité. Quant à Atoshi, c’est justement parce qu’il connaissait le plan que je l’ai tué. Mais il était prêt à se sacrifier, pas vrai ?
L’ancien chef des Nuages hocha la tête. Tout devenait clair dans l’esprit d’Anami, mais il restait encore des zones d’ombre.
    ─ Mais comment Uriô a-t-il pu prendre la deuxième pilule alors qu’il était mort ?
    ─ Rei aurait pu se téléporter sur moi pour me la donner, mais c’était trop risqué : une fouille de mon corps et on aurait découvert son sceau. Non, j’avais trouvé un autre moyen. Je me suis cassé une dent. Atoshi s’est servi de cette dernière pour en mouler une en argile léger. Il laissa la deuxième pilule dans cette fausse dent que je me mis. Makka allait forcément s’approcher de moi, que ce soit pour vérifier que j’étais mort ou pour contempler son trophée. Et ce qui me redonna vie…
    ─ La chaleur…
    ─ Exactement. La chaleur qui émanait naturellement de l’assimilatrice de feu fit fondre la fausse dent d’Uriô. Le liquide coula dans sa bouche, et quelques minutes après, il était de nouveau en vie. Avec ce qu’Irana avait vu, le témoignage véridique de Zao, et le pouls nul que Makka avait vérifié, aucun doute n’était permis pour nos deux ennemies : Kadoria Uriô était bel et bien mort. Et pourtant, il fut de nouveau en vie, et il entendit Makka dévoiler son secret. Lorsque l’armée coalisée commença à arriver, il s’échappa de la prison en faisant exploser son bras.
Tout était clair maintenant. Anami avait tout compris au plan ingénieux des deux shinobis qu’elle avait en face d’elle. Ces deux personnes qui, d’une certaine manière, avaient réussi à tuer Gogyou Makka…


Dernière édition par Kyoshi Rei le Lun 15 Avr 2013 - 17:30, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Epilogue de l'Acte #3 : Lumière Epilogue de l'Acte #3 : Lumière EmptyVen 12 Avr 2013 - 18:38

MENSONGE
______________________________
Kadoria Uriô avait pleinement retrouvé ses esprits. Même si sa blessure au bras lui faisait encore un peu mal, il ne grimaçait pas. Il était trop intrigué à percer, lui aussi, un mystère. Il regarda Rei.
    ─ Maintenant, c’est à moi de te demander quelque-chose. Comment as-tu convaincu les Kages de s’allier et de croire l’homme qui avait capturé certains de leurs shinobis ?
Le Changeur regarda Anami et ne put s’empêcher d’esquisser un sourire. Son sérieux revint immédiatement, alors qu’il tournait le dos à Uriô.
    ─ Je leur ai expliqué que Makka voulait ces prisonniers, afin de rendre ses flammes immortelles et invincibles. Ainsi si elle avait eu ces quatre shinobis, elle aurait balayé n’importe quelle armée et n’importe quel village. Je ne sais pas s’ils m’ont réellement crû, mais le fait que j’allais être le seul à pouvoir leur donner l’information du catalyseur ne leur a pas vraiment laissé le choix…
Rei revint avec une chaise, pour s’asseoir aux côtés de l’ancien Kage, face au mystérieux fond de la grotte.
    ─ Mais cette histoire, ce n’était qu’un mensonge, pas vrai ?
    ─ Bien évidemment. Je n’ai capturé les prisonniers que pour le Reidan, pour mon objectif ultime.
    ─ Mais il te manquait le prisonnier de Kumo !
    ─ C’est exact.
    ─ C’est Makka qui l’a finalement captu… !
Uriô comprit. Rei sourit.
    ─ Ce que tu as marchandé avec Makka… C’était ça !
    ─ Eh oui. Makka rêvait de deux choses : ta mort et celle des villages shinobis. Moi, je lui avais donné ton corps et l’union des villages, en bref l’opportunité qu’elle attendait. Mais un marché ne se fait pas que dans un sens, il fallait que j’ai quelque-chose à demander. Et j’ai justement gardé ce dernier prisonnier pour ça. Bien entendu, Makka a frappé les prisons de tous les villages pour montrer sa force, mais en réalité elle voulait sûrement cacher le fait qu’elle n’était venue que pour un seul criminel : Dentô Yomata.
    ─ Alors… Jusqu’à présent tout s’est passé comme tu le souhaitais ?
    ─ Oui. Je t’avais pourtant prévenu. Tu espérais une erreur de ma part, Uriô ?
    ─ Sûrement… Mais ces prisonniers, où sont-ils ?
    ─ Mais juste là.
Le Kyoshi pointa du doigt l’obscure fond de la grotte. Anami s’était écarté, pour ne pas obstruer ce qui allait suivre.
    ─ Tu veux dire que tu as déjà accompli ton objectif ?
    ─ Oui, le monde va changer.
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Message(#) Sujet: Re: Epilogue de l'Acte #3 : Lumière Epilogue de l'Acte #3 : Lumière EmptyVen 12 Avr 2013 - 18:39

PLAN
______________________________
    ─ Les quatre prisonniers ont tous eu leur utilité… Mais l’un a un peu plus servi que les autres. Il s’agit de l’Hayashi qui, en vue de son clan, dispose d’un puissant chakra. Anami l’a utilisé pour tromper les Kages.
    ─ Comment ça ?
    ─ L’Hokage, le Mizukage et le Raïkage ont affronté Irana. J’avais demandé à Anami de surveiller ce combat car lorsqu’elle m’en informa, j’eus une idée. Je m’explique, comme nous avions tout fait pour que Makka meurt, il était inimaginable que l’alliance des shinobis perde la guerre. Et j’avais peur que, suite à cette victoire, cette alliance se poursuive. Mais le combat contre Irana pouvait me permettre de remettre de la tension chez les villages shinobis.
    ─ Rei m’a demandé d’attendre le moment opportun pour lancer une puissante illusion sur les Kages. C’est ce que j’ai fait lorsqu’Irana mourut. J’ai fait croire que ce n’était pas elle qui contrôlait l’Edo Tensei, mais quelqu’un d’autre, de bien plus… puissant. J’ai même fait croire que cette personne possédait des Sharingans.
    ─ Et c’est grâce au chakra de l’Hayashi qui combiné au tien, t’as permis de leurrer les chefs de village ?
    ─ Oui, il ne faut pas non plus oublier que je suis une experte en Genjutsu et que les Kages étaient déjà bien occupés par leur combat qu’ils venaient de conclure. Au final, Irana est bien morte, mais il est probable qu’ils croient qu’il y a un ennemi encore plus puissant qui est tapis dans l’ombre.
Uriô se tourna vers Rei avant de répondre.
    ─ Ce n’est pas faux, quelque part…
Le chef du Reidan fit signe à son bras-droit d’aller allumer les quelques lumières de la grotte. La jeune femme se leva et partir au fond de la grotte.
    ─ Voici l’achèvement de mon plan. L’Artefact.
Et la lumière s’alluma, révélant le fond de la grotte. Devant les deux hommes était apparu un immense globe de chakra, soutenue par un étrange socle en bois. En effet, sur ce socle circulaire étaient rangés de nombreux parchemins, portant tous le nom de pays ou de régions.
Kyoshi Rei se leva, et marcha vers l’immense objet. Puis il posa sa main sur la sphère de chakra. D’innombrables points lumineux y apparurent. Les parchemins se mirent eux-aussi à briller.
    ─ As-tu une idée de ce que ces points représentent ?
    ─ …
    ─ Les shinobis.
Plus que de la surprise, Uriô ressentit de l’effroi. Il était en train de comprendre le réel objectif de son interlocuteur.
    ─ Grâce à l’Hayashi, la sphère de chakra a été créée et soutenue par un socle de bois plus dur que n’importe quoi. Les lumières sont retransmises grâce au savoir du Dentô, et… Rei sortir un parchemin au hasard puis le déroula. Des points bien plus séparés et bien plus visibles s’y trouvaient. Certaines lumières se déplaçaient lentement. Il en va de même pour ces nombreux parchemins qui sont en réalité les cartes de toutes les régions de notre monde. Bien entendu, tout cela a été construit grâce au savoir Saibogu. Grâce à ces prisonniers, piégés par les illusions d’Anami, je peux savoir avec précision où se trouve chaque shinobi.
Rei retira sa main et l’orbe s’éteignit.
    ─ Mais tu n’avais pas capturé un prisonnier de chaque village ? Qu’en est-il de celui de Kiri ?
Rei sourit, et s’approcha d’Uriô. Il lui arracha une petite poignée de cheveux, puis retourna vers l’Artefact.
    ─ Tu parles du Jisetsu ? Regarde par toi-même.
Et il jeta les cheveux au cœur de la sphère de chakra. Un unique petit point de chakra s’alluma. Un des parchemins de Tsuchi no Kuni du socle s’illumina au même instant. Uriô resta bouche bée.
    ─ Eh oui, si je dispose d’une trace ADN d’un shinobi en particulier, ou d’un objet qui contient son chakra, je peux connaître sa position précise, ainsi que ses déplacements.
L’ancien Raïkage n’en revenait toujours pas. Il s’était bien douté que Rei irait jusqu’au bout de ses projets, mais il n’avait pas pu imaginé quelque-chose d’aussi… grand.
    ─ Tu vas donc pouvoir tracer tout shinobi qui t’aurait embêté, à condition d’avoir quelque-chose qui lui appartient… Mais à quoi te sert le reste ? A quoi te sert la possibilité de pouvoir localiser tous les shinobis du monde, puisque tu ne peux pas les différencier ?
    ─ Mais pour accomplir mon objectif final Uriô.
    ─ Tu n’as quand même pas décidé de…
    ─ Si. Je n’ai jamais dévié de mon rêve.
Rei s’approcha lentement du Kadoria.
    ─ Je vais éliminer tous les shinobis de ce monde.


Dernière édition par Kyoshi Rei le Ven 12 Avr 2013 - 18:58, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Epilogue de l'Acte #3 : Lumière Epilogue de l'Acte #3 : Lumière EmptyVen 12 Avr 2013 - 18:40

LUMIÊRE
______________________________
Kadoria Uriô voulut rire, mais il ne pouvait pas. Parce que si Kyoshi Rei l’avait décidé, c’est qu’il ferait tout pour y arriver, et ce n’était pas les récents évènements qui allaient démontrer que Rei n’arrivait jamais à rien.
    ─ T-tu n’y penses pas, arrête !
Le chef du Reidan resta silencieux. Anami baissa la tête, tout en restant à côté de l’Artefact.
    ─ Tu… Vous faites tout ça pour elle ?!
Rei posa un regard glacial vers son ancien ami.
    ─ Oui. Nous le faisons pour Ema. Ema qui était ma femme. Ema qui était la sœur d’Anami. Et Ema qui, alors qu’elle n’était qu’une civile innocente, a été tuée dans une bataille entre shinobis.
Il ne put s’empêcher de serrer le poing en prononçant son nom. Ema…
    ─ Mais ce n’est pas en tuant tous les shinobis qu’elle reviendra ! C’est l’Homme qui est mauvais, pas le Shinobi ! Même si tu les tues tous, les civils se feront eux aussi la guerre !
    ─ Non. Le mal, ce n’est pas l’Homme. Ce n’est pas non plus Makka. C’est le Shinobi, qui a provoqué des années de Grande Guerre. C’est le Shinobi qui, a continué de ronger le monde avec les quatre villages. Un shinobi est capable de réduire un village civil en cendres en un claquement de doigts. Il peut tuer des dizaines de vies innocentes sans que ces dernières puissent se défendre. Le Shinobi a toujours été supérieur à l’Homme simple, et tant que ce fossé existera, le monde sera imparfait. C’est ainsi qu’Ema, qui n’avait rien demandé, est morte. C’est ainsi que comme elle, des milliers de civils sont morts chaque année.
    ─ Non, tu ne peux pas faire ça. Les villages ne te laisseront pas faire ça, et tu ne pourras pas les vaincre !
    ─ C’est sûr, Konoha, Kiri et Kumo s’opposeront de plus en plus au Reidan. Mais je saurai brouiller les pistes et Suna ne sera pas un danger.
    ─ Qu’est-ce que tu veux dire ?
Rei eut un moment de doute, mais reprit finalement très rapidement la parole.
    ─ Disons pour faire simple… que je vais devenir Kazekage. Les autres membres du Reidan vont oublier mon nom grâce au sceau du zéro qu’Anami leur avait posé. Et j’ai aussi prévu qu’un médecin apporte des modifications à mes cordes vocales. Je vais, en bref, devenir à la fois le chef d’un village, et l’ennemi des shinobis.
Sans comprendre pourquoi, Uriô ne pouvait plus parler. Il ne savait plus quoi penser. Est-ce que le Kyoshi avait dit la vérité ? Allait-il vraiment faire tout ce qu’il avait annoncé ? C’était difficilement imaginable, mais jusqu’ici, Rei avait tellement fait. Tout ce qu’il avait prévu s’était parfaitement déroulé. Cet homme était… sans limite lorsqu’il s’agissait de son rêve. Ou plutôt de son cauchemar.
Et le Kadoria avait deviné la suite.
    ─ Tu vas me tuer, maintenant ?
    ─ Oui, sinon je ne t’aurais pas parlé de tout ça.
    ─ Comment ça ?
Rei sortit un couteau, et remit son masque blanc.
    ─ En t’ayant tout raconté, tu représentes la pire menace pour l’Homme Masqué et pour l’Organisation du Zéro… Avec tout ce que je t’ai dit, même si je ne veux pas te tuer… Je dois le faire.
Uriô s’était préparé à ce jour. Depuis sa jeunesse, il avait connu ce jeune Rei, enfant adopté des Kadoria. Ils étaient restés amis même pendant la Grande Guerre, même après sa rencontre avec Ketsueki Ema qui avait été tuée ensuite alors qu’Uriô était devenue Raïkage. Anami, sa sœur et Rei n’avaient alors plus donné de nouvelles. Mais le chef de Kumo avait compris… toute la tristesse que ces deux personnes pouvaient ressentir.
Car lui aussi avait perdu des êtres chers. Mais une seule personne était responsable de ses peines : Gogyou Makka. Alors lorsque Rei se présenta à lui, Uriô fut obligé d’accepter. Au fond, il avait espéré qu’après cette victoire contre l’assimilatrice et son Furyou, son ancien ami aurait changé d’avis.
Mais non, il était encore plus déterminé qu’avant. Lui, cet homme qui avait tant préparé et tant fait. Son plan semblait sans faille, et s’il y avait bien quelqu’un pour accomplir l’horrible prouesse de malmener les villages voire de les vaincre, c’était lui. Car sa force résidait dans son vécu, dans son intelligence.
    ─ Tu as tenu la promesse que tu m’as faite : tu as vaincue Makka. Alors… même si j’espère que tu ne tiendras pas celle d’exterminer les shinobis…
L’Homme Masqué s’approcha.
    ─ Fais ce qui te semble juste mon ami.
Il leva son couteau.
    ─ Oui.
Un bruit sourd. Celle d’une page qui s’était tournée à jamais.

Derrière son masque, on ne pouvait voir les yeux de Kyoshi Rei. Mais nul doute qu’il pleurait.

Car derrière lui, l’unique lumière qui resplendissait sur l’Artefact…
Elle s’était éteinte à jamais.
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