« Alors… revenir à Kumo est impossible ? »
Calme, posé et d’un ton de voix plutôt relaxé, je regardais le Shinobi en face de moi. Il s’agissait d’un Jônin du village des nuages que j’ai côtoyé à plusieurs reprises et je tenais une relation plutôt positive avec ce mec. Par contre, la situation était loin d’être la plus chaleureuse pour une rencontre amicale, loin de là. Quelques tensions par si et par-là depuis que cet homme m’a déclaré que je risquais la prison en revenant au village militarisé du pays de la foudre. Bien sûr, la question du pourquoi persiste dans vos têtes. La seule et unique raison que je menace ma liberté et ma vie en revenant dans mon village est car j’ai rencontré une Nukenin du village il y a peu : Haku Naoko. En effet, il n’a pas tort. Comment est-il au courant de tout ça ? Simple, c’est le ninja qu’a envoyé Kadoria Uriô pour me surveiller lors de mon séjour. Et pour un ninja, ce n’est pas n’importe quel Shinobi , c’est un homme de type sensorialité. Il peut aisément masquer son chakra tout en me repérant à des kilomètres. Je dois dire, je ne pensais pas que le Raikage enverrait quelqu’un de sa trempe à mes trousses lors de mon excursion. La possibilité était là, mais je l’ai ignoré. Il doit donc savoir que j’ai rencontré un déserteur de Kiri sur le chemin et le massacre que j’ai commis…
« Je veux bien garder le silence pour Haku Naoko, Kira. Vu que tu n’as fait que discuter avec elle le long d’une soirée, ce serait bête de perdre un bon élément du village comme toi pour une connerie. »
Croyez-le ou non, cet homme me sauve la vie. Du moins, c’est une façon de parler. Ce serait chiant d’avoir à mes trousses des traqueurs alors que je n’ai aidé qu’une pauvre demoiselle en détresse à retrouver la mémoire. J’ai de la chance qu’il se montre plutôt coopératif.
« Sur ce… »
Tranquillement, mon frère d’arme se retourna dans la direction opposé à la mienne et commença à marcher, direction le village des nuages. Il n’était plus très loin alors que je l’interpellai une nouvelle et dernière fois.
« Tu peux garder le silence sur le « massacre » »?
S’arrêtant net, il m’envoya un regard rempli d’incompréhension. Je lisais très bien sur son visage qu’il ignorait complètement ce que je voulais dire. Ne m’a-t-il pas suivit jusqu’aux ruines de mon village ? Enfin, ça fait un problème de moins à gérer. Tant mieux.
« … Le massacre ? »
« Non… Ce n’est rien. Merci. »
Confus, mon sauveur me lança un regard interrogateur avant de faire in signe de tête compréhensif et de disparaître dans un écran de fumé, soit en utilisant le Shunshin, une technique de déplacement à haute vitesse. Je poussai un léger soupir. Tout ça pour si peu… Bref, il est maintenant le temps de retourner tranquillement au village. Dans les minutes qui suivent, l’ombre de la foudre sera au courant de mon arrivé aux portes du village dans quelques heures. Qui sait, peut-être qu’il prépare un comité d’accueil ou simplement que dalle. J’aimerais bien opter pour la deuxième option malgré que la première ne soit pas si repoussante à mon avis. Eh oui, je me pose ses questions existentielles à ma liberté car je n’ai plus aucune confiance en Kumo. Pas seulement le village des nuages : Suna, Kiri et Konoha aussi. Des villages gérer par des hommes plus ou moins corrompu et qui veulent la guerre pour diverses raisons stupides. Nous envoyons des hommes au front pour tuer d’autre homme, femme et enfant… C’est une des choses que je ne pardonnerai jamais aux Kages.
En ce jour d’automne, le ciel du pays de la foudre est gouré de nuages de couleur grisâtre, synonyme d’une journée calme et aérée. Plusieurs heures de marches avant d’atteindre le fameux bois nuageux, une colonie d’arbre où un brouillard est présent à longueur d’année. Et en un jour comme celui-ci, la brume est assez épaisse, le champ de vision est nettement réduit. Cela prit quelques temps avant de sortir de cette forêt et la première affaire qui attira mon attention dans le panorama fut la silhouette du grand village des nuages, Kumo Gakure. Maître dans les dominantes montagnes, il regarde de bas tous ceux qui s’approchent de la base des butes. Stratégiquement, Kumo le seul village ayant une réelle protection naturelle alors que les autres villages ont besoin d’une barrière de détection et de protection. Un vrai atout en cas d’attaque ennemi. Bref, trêve de pensée inutile. Vais-je me faire arrêter pour une simple connerie comme avoir verbaliser avec une ex membre du village ? Les mains dans les poches de mon jean bleu marin, la tête légèrement incliné vers le bas, engouffrant par la même occasion mon menton dans ma veste blanche aussi pur que la neige et le regard d’émeraude scintillant levé, je me dirigeais tranquillement vers les portes du village. Je n’étais ni anxieux, ni stressé. Je dirais même que je suis plutôt impatient de voir l’évolution du scénario.
Arrivé aux portes du village, je me plantai à l’extrémité qui sépare l’extérieur et l’intérieur. Rien. Pas même un accueil ou une embuscade. Il n’y avait rien de suspicieux, ni aucune grande quantité de chakra dans les parages. Je voyais le commerçant faire la routine et les enfants courir dans les rues comme des imbéciles. Personne ne m’attendait. Une brise souffla et provoqua un virevoltent dans mes cheveux bruns. Mes franges cachaient ma vision légèrement avant que le vent cesse. Je ne saurais dire si je suis soulagé ou bien déçu. Non, je sais enfin ce qui cloche : Je n’en ai simplement rien à foutre. Traqué ou pas, le jour où viendra mon départ est imminent. Mais, que faire après ? Le village qui m’a tout appris, qui m’a donné ce que je désirais le plus, pourquoi le trahir ? Je me suis servi d’eux, tout simplement. Plus rien ne me retiens ici. D’ailleurs, plus rien ne me retiens en ce monde… Cette simple pensée me fit prendre subitement un air mélancolique, moi qui suis connu pour tenir en tout temps une attitude des plus neutres qui soit. Les ninjas postés à la surveillance à la porte du village me crièrent de ne pas rester planter là comme un poteau, ce que je fis peu après l’avertissement. Lentement et sac à dos sur les épaules, je me dirigeais vers le palais du Raikage pour annoncer mon arrivé après quatre mois en ce territoire qui est allié, mais pourtant hostile à mes yeux…
