Il fait noir, trop noir. Tout ce qui m’entoure me parait beaucoup trop lugubre, sinistre. Jamais auparavant je n’avais perçu Kumogakure no Satô de cet angle de vue. Je me balade au cœur des ruelles sombres, me faufilant entre les bâtiments gigantesques afin de me rendre à la ligne d’arrivée. Mon regard jaunâtre se pose sur chaque personne, chaque visage que je rencontre, dans le but de reconnaître cet homme que je cherche depuis déjà un bon moment de cela. Au bout de l’avenue, j’aperçois une silhouette encapuchonnée, adossé à un lampadaire des plus imposants. C’est assurément mon homme. Je m’approche de ce dernier d’un pas nonchalant.

Ses pupilles noires, rappelant l’ébène, se posèrent sur moi quand j’arrivai à sa hauteur. Le gaillard semblait légèrement perdu, inquiet. Cela ne pouvait être que lui. L’on m’avait implicitement demandé de l’accompagner jusqu’à un petit village se situant au cœur des terres du Pays de la Foudre, n’omettant aucunement de m’indiquer que l’homme en question avait une phobie plus qu’inquiétante en l’obscurité.

Jaffa, c’est bien cela ? Mon nom est Flash, je suis le Ninja envoyé par Kumo pour vous aider à traverser les Bois Nuageux jusqu’à votre destination. Je ferai de mon mieux pour…
Flash !? Tu te fous de moi ? Ils ont décidé de me refiler une fillette qui s’amuse à se prendre pour un superhéros afin de m’escorter dans cette forêt noire... J’arrive pas à le croire…

Offusquée est le mot pour qualifier mon état de conscience actuel. Qu’est-ce que les gens peuvent s’avérer grossiers et infâmes… Je devais garder mon calme. Ne pas m’énerver. C’était la seule chance que j’avais pour parvenir à collaborer avec cet Artiste de deux sous. Plaquant la paume de ma main devant moi, j’insufflai une petite quantité d’énergie spirituelle au creux de celle-ci.

Non, je ne me fous pas de vous… Si Kumo m’a affecté à vous, ce n’est pas par hasard. Vous avez devant vous une héritière du Clan Dentô. Acceptez de collaborer avec moi ou bien demeurez sous votre lampadaire, seul.

Une espèce de sphère, un genre d’orbe, se forma dans ma paume. De celui-ci émanait une forte lueur, une lumière étincelante. Tranquillement, je tournai les talons, marchant d’un pas assuré vers les portes du village. Le bruit de bas feutrés provenant de derrière moi me fit sourire légèrement. Ce bouffon d’artiste avait décidé d’accepter mon offre. Probablement que l’idée de rester une nuit complète seul ne l’attirait pas beaucoup.