♪ Une nouvelle mission s'offrait à lui. Une nouvelle fois il allait devoir faire ses preuves en tant que Kirijin. L'ordre de mission était clair : retrouver la mariée. Nai pensait qu'il fallait également la ramener devant l'autel pour que l'objectif soit rempli. Il baillait, accoudé à une table tandis que le père et le futur mari expliquaient ce qu'il s'était passé. C'était d'une banalité, c'était d'un ennui. Ils étaient tellement apeuré et stressé qu'ils ne remarquaient même pas l'envoyé de Kiri.

‒ Vous vous rendez-vous ? Elle qui est si fragile ! Elle qui va devenir ma femme !
‒ Ces voleurs vont nous le payer, ajouta l'adulte. Écoutez, ce qu'ils nous ont envoyé. Bruit de parchemin : « Si vous voulez revoir votre mariée, le marié devra nous apporter la somme suivante à l'Ouest du Village Nomura. »... C'est insensé ! La somme est trop élevée. De plus mon futur gendre n'est pas assez fort pour aller récupérer ma fille. Kirijin...

♪ Nai s'était redressé, position seiza. Son esprit avait pendant un instant été ailleurs. Il repensait à plusieurs choses à la fois. Des choses qui n'avaient rien à voir avec la mission. Des choses plus intéressantes que les complaintes d'un maigre mari et d'un gros père. La famille qui l'avait engagé était connue pour sa richesse sur l'île Nomüe. Rien qu'en citant leur nom, les gens, plus pauvre forcement qu'eux, soupirait : « Ha oui ... La Cop'Alet ... » Dès que l'on liait cette famille avec les Maint'Aigu, c'était la colère et cela insultait à tout va.
♪ Ses petites recherches avant de venir dans leur résidence principale n'avait pas menti. Le père était sans doute le meilleur représentant de cette famille. Il mangeait trop, il grossissait pour une barre de céréale et se plaignait toujours. Quant au gendre de la famille Maint'Aigu c'était un peureux tout à fait banal, prochain héritier d'une fortune colossale et d'une réputation d'égoïste. Tout n'était jamais assez bien. On comprenait pourquoi Nai avait laissé ses pensées s'échapper.

‒ ...nous avons besoin de vous et de votre puissance. Le mariage est dans trois jours. Il faut la retrouver avant !
‒ Ce sera fait monsieur. En revanche, il va me falloir cet argent pour les approcher.
‒ ... Et... bien bien oui, faite cela... Mais ramenez ma fille, saine et sauve !

♪ Nai fut ainsi envoyé régler l'affaire. La force avait été acceptée pour mettre fin au conflit. La rançon fut demandée dans un lieu un peu spécial, une cascade dont la rivière traversait la plaine. Il savait que cette rivière, pour l'avoir longé pendant près d'une heure et demie, conduisait depuis le village, pour en être sorti. Bref ce devait être un paysage magnifique pour qui avait des yeux. Nai s'était beaucoup intéressé aux bruits. Il y avait là beaucoup de diversités. Cela pouvait aller de bestioles terrestres, des chiens aux serpents sauvages en passant par les vaches, aux bestioles aériennes, des pigeons aux poules abandonnées en passant par les aigles.
♪ Vraiment, ce n'était pas du tout calme. A chaque pas il avait entendu et ressenti quelque chose, plaisant. La cascade était grande et il perçu trois principales chutes d'eau. Elle n'était pas haute, pas plus de quinze mètres. Il sentit qu'il était arrivé à la présence des rochers. Les pieds dans l'eau, il tourna la tête dans tous les sens, cherchant un signe de présence.

‒ Où est le mari ? Questionna une voix grave
♪ Nai tourna la tête en sa direction. Enfin, il leva la tête pour être exact. L'ennemi était installé en haut de la cascade, bon choix.
‒ Le mari ne peut pas venir, je suis venu ici pour effectuer l'échange.
♪ Quelques murmures. Il n'était pas seul. Les vibrations de la cascade l'empêchaient de voir les choses clairement. Nai en profita pour lever bien haut le sac.
‒ Nous avions précisé l'argent ET le mari. La part du contrat n'est pas rempli, nous ne pouvons conclure d'accord.
‒ Vous n'avez rien précisé du tout, donnez la mariée !
‒ Tu nous prends pour qui, mec ? Nous sommes les trois frères Muichi ! On ne négocie jamais nos volontés !
‒ Qu'importe qui vous êtes. Au nom du village caché de Kiri, je vous ordonne de rendre la fille. En plus vous aurez l'argent quoi...
♪ Quelques murmures. Encore ! Quelques minutes plus tard, on lui répondit enfin. Durant ce temps, il avait eu le temps de sortir de l'eau et d'avoir les pieds secs.
‒ Les termes de l'accord ont changé. Un kirijin ça double la somme demandée. L'échange est reporté à demain et cette fois, tu apportes le mari ou on tue la mariée.
Soupire du shinobi.
‒ Je peux aussi vous en foutre plein la face et récupérer la princesse.
‒ Tu peux toujours essayer, hahaha !

♪ Tenté par l'attaque, le shinobi frappa le pied au sol et sortit d'un rocher un long bâton de pierre. Il fronça les sourcils, sourit du coin des lèvres et se propulsa au-dessus de la cascade grâce à l'arme. Sa direction était simple : l'ennemi. Seulement le résultat voulu ne parvint pas. Il se fit soudainement frappé et projeté par une énorme masse d'eau. Faisant tournoyer son bâton, il réduit légèrement l'impact au sol. Cependant il roula quand même sur deux bons mètres avant de se rétablir. Il avait glissé sur l'herbe fraiche et entendait maintenant rire les adversaires.

‒ Tu n'es pas de taille. Reviens demain et on en reparle.
♪ Sur ces mots, il n'ouït plus les adversaires. Ils avaient disparu. Balèze ! Sans aucun doute que ces ennemis connaissaient l'art shinobi. Cette petite n'avait pas été enlevée par des amateurs. Nai ferma le poing gauche, brisant ainsi le bâton de pierre et frappa du poing droit le sol herbeux. Damn... je n'étais pas assez préparé. Je me suis fait avoir comme un faible. Impardonnable ! Impardonnable Nai, tu vas devoir trouver une autre approche... Pas le choix, le mari allait devoir prendre part dans cette rançon.

♪ Nai était rentré chez le père, bredouille bien sûr. Les mauvaises nouvelles rapportées firent enrager ce monsieur qui brisa même une table et un service à thé devant Nai qui ne bougeait pas. Installé de nouveau en seiza, il ne bronchait pas d'un cil en annonçant les nouvelles. Après tout c'était un Shinobi du village caché de la brume. Qu'il le veuille ou non, les choses étaient posées.

‒ Je vous le répète, demain votre fils devra m'accompagner apporter la rançon doublée aux kidnappeurs. Il ne peut en être autrement. Il détienne votre fille. Dans ses conditions, même un chuunin de Kiri comme moi ne peut rien faire sans risquer des vies, notamment celle de votre bien-aimée fille.
‒ C'est absurde ! s'exclama avec ferveur le père. Pourquoi voudrait-il que ce soit mon futur qui fasse office de monnaie d'échange ? Le mariage ne peut avoir lieu si l'un ou l'autre des participants est absent.
‒ N'ayez crainte monsieur, j'ai déjà mon plan.
‒ Quel est-il ?
‒ Je ne sais pas si mes sources sont exactes, mais j'ai ouïs dire que votre gendre était un excellent comédien, n'est-il pas ?
‒ Et bien oui, oui, c'est exact, il a fait partie d'une troupe plutôt réputée dans les alentours, mais ... je ne comprends pas votre but.
♪ Nai lui expliqua alors les choses telles qu'il les pensait...
‒ C'est une très bonne chose ! Oui, oui. C'est un plan qui peut fonctionner à merveille. Ramenez ma fille et mon gendre en vies, c'est tout ce que je vous demande Kirijin. Le mariage ne saurait être retardé, mes astrologues-annonceurs sont officiels, le ciel ne serait accepter une autre date aussi propice.
♪ Nai se retira alors et rendit visite au futur marié. Il lui fit part de son plan et pendant tout le reste de la journée, ils mirent ensemble au point ce petit stratagème.

♪ Le lendemain matin venu, tout était près. Nai se retrouva de nouveau face aux kidnappeurs. Ils semblaient contents que les termes du contrat soient à ce point respecté. Il entendait des rires et après un soupire le chef de la bande prit un ton magnanime pour exprimer la petitesse de notre aveugle préféré. Cela déplaisait à Nai, très fortement. Dès que l'instant serait propice, il allait lui foutre une raclée, celle de sa vie. En attendant, il ne pouvait que se soumettre à sa volonté. Tss, patiente encore un peu... juste un petit peu ...

‒ Argent et Mari, tout est là. Bien, nous pouvons procéder à l'échange.
‒ Attendez, ajouta Nai, montrez-nous la mariée.
‒ Ah oui bien sûr, la mariée ... Claquement de doigts... Satisfait ?
‒ Amour, s'exclama le faible, comment te portes-tu ?
‒ A merveille, dit-elle avec un ton étrange cachant sans doute sa tristesse.
‒ Alors ? On le fait cet échange ? Le chef des frères semblait s'impatienter.
‒ Avec plaisir, lui répondit Nai sur le même ton d'impatience, elle était nulle cette mission.
‒ Absolument pas, hurla la mariée, je ne veux pas être échangée !
♪ Surprise générale.
‒ Que dites-tu mon aimée ?
‒ Je ne veux pas être échangée. Je veux être sauvée. Je veux que mon futur mari vienne me sauver. Je ne me marierais pas avec un faible !
♪ Nai s'effondra, déconcerté, ce n'était pas du tout ce qu'il semblait attendre. Le mari soutient alors le pauvre shinobi et lui dit quelques mots dans l'oreille. Il se releva alors et pris confiance en lui. Le mari quant à lui répondit timidement.
‒ Si c'est ce que tu souhaites, alors je me battrais pour toi.
♪ Il laissa tomber sa veste blanche et quelques affaires avant de prendre position pour le combat. Nai fit quelques pas en arrière, c'était un faible ce marié, mais il ne pouvait vraiment pas dire grand-chose. Il ne dit qu'une chose :
‒ Est-ce donc le but de l'enlèvement, tester le mari ?
‒ Il est futé ce ninja, ironisa le chef des trois frères Muishi !
‒ Taisez-vous, ordonna la femme, vous n'êtes pas là pour causer, contentez-vous d'attaquer le futur mari !
‒ Je n'ai pas d'autre choix, il tendit la main vers le shinobi qui contre toute attente lui lança son sabre. Étrange ... Je vous rends cette épée au village. Allez, ninja, je me passerais de vos services.
Nai exécuta les ordres. Lorsqu'il fut assez loin, le mari dit quelques mots, il dit les révélations.
‒ Bon, maintenant, il brandit le sabre, la partie est terminée, vous avez amené la mariée. Maintenant je la ramène au village.
‒ Qu'est-ce ... ? stupéfia la femme, jamais cet homme n'avait été aussi courageux.
‒ Désolé, mais votre mari en a assez. Il va combattre pour vous.
‒ Tu crois qu'on va se laisser faire. Déjà, la mariée est à nous ! ... Allez hop ! Il entendit la frappe d'un homme sur une femme. Le chef avait assommé femme. On se carapate mec !
‒ Ou pas ! L'homme sauta dans direction des ennemis, prêt à partir.

♪ Comme prévu, il entendit de l'eau venir jusqu'à lui. Par la gauche, il pivota devant ce jet d'eau et cracha une grande quantité de boue qui se solidifia au contact de l'air. Lorsque le mur en colonne fut terminé, l'eau le frappa et emporta la tout. On comprenait maintenant que c'était Nai sous le henge du mari, cela étonna les adversaires. Profitant de cette surprises, il utilisa son arme en grappin et la fit s'accrocher au mur. Grâce au jutsu du du coup unique, il put continuer sa course vers les adversaires. Le mur lui suivit alors et d'un geste brutal il le fit s'abattre sur la troupe. « Et la marié ! »
♪ Même ces mots ne suffirent pas à modifier la trajectoire de l'objet. La troupe s'écarta sur la plaine et Nai atterris sur son propre mur, sourire aux lèvres. Le henge avait été désactivé et son épée maintenait toujours le mur de colonne dans ses griffes. Il s'était brisé à plusieurs endroits, mais il pouvait encore être utile. « On s'amuse ? » les provoqua-t-il.
♪ Des cris de rage provenaient des trois frères. Ils n'étaient plus capables de s'échapper maintenant. Nai sentit les vibrations d'attaques. Derrière lui, à nouveau de l'eau s'amenait. Pas question de perdre à nouveau la face. Ce n'était pas des jutsus très puissants qu'ils possédaient. Seulement, il ouït également les attaques simultanées. A trois contre un, ils avaient certes plus de chances. Des bourrasques d'eau, d'air et de feux, voilà ce qui venaient à lui. Nai le percevait parfaitement. Dommage...
♪ Nai s'accroupit au sol et utilisa sa rafale de feuille pour se propulser en l'air lorsque les projectiles se rencontrèrent. Il avait emporté le bout de colonne avec son Kagi pour l'envoyer à nouveau sur les adversaires. Sauf que cette fois-ci, il lâcha prise. Il jeta son arme en l'air tandis qu'il retombait dans le nuage de poussière. Aubaine, il avait juste le temps de créer un clone de pierre à ses côtés. Le combat allait être déjà plus équilibré. Il en profita pour invoquer un sabre depuis le sceau placé dans son ventre pour le fournir à son jumeau.
♪ Son épée revint dans sa main et il fit quelques mouvements dans le vide pour écarter la poussière. Les trois frères avaient esquivés bien entendu le projectile et lancèrent des armes blanches type shurikens et kunais. Nos deux ninjas foncèrent chacun sur un adversaire en parant sur la route. Quelle surprise ! Les frères muishi possédaient des épées également. S'engagea alors deux combats aux sabres. Nai contrairement à son clone de pierre avait deux adversaires à la fois. Il s'en sortait pas mal. Roulade, esquive, frappe. Esquive, frappe, roulade... etc. Il lui arrivait même de sauter. C'était plus rare.

‒ Tu ne nous vaincras jamais, hurlèrent ensemble les frères !
‒ C'est ce qu'on va voir...

♪ Nai esquiva deux coups de sabres, fit trois bonds en arrière tandis que son arme envoyée à son clone qui l'utilisa pour prendre l'adversaire sur l'un des frères. Nai avait ainsi les mains libres pour exécuter un jutsu. Il s'agenouilla au sol et plaqua ses deux mains sur celui-ci. Sortirent devant lui une trentaine de boules de boules qui fonçaient tout d'abord sur les deux frères. L'un utilisa le katon pour s'en sortir, l'autre le fuuton. Ce n'était cependant pas d'un niveau suffisant pour empêcher les boules d'atteindre leur cible. Électrifiant les membres des adversaires. Ce jutsu était plutôt efficace pour terminer un combat sans un blessé.
♪ Quant au clone, il termina bientôt son duel. Grâce aux deux épées, il avait pu couper certaines parties du corps de l'adversaire afin qu'il ait du mal à se mouvoir. C'était notamment les coudes et les genoux qui avaient pris le plus. Nai reçu son sabre Hen'keirai et coupa le jutsu du clone. Ce combat était maintenant terminé. Le dernier des frères tomba au sol, un boulet. Quelques mouvements de sabre et voilà que l'outil était de retour dans le fourreau. Quelques instants de respirations avant de sentir son corps souffrir. Utiliser le ninjutsu l'épuisait toujours beaucoup. Ce n'était pas tellement son talent le plus maîtrisé et sa réserve de chakra était faible pour son rang. Il va falloir travailler sur cela ...

‒ Où, où suis-je ?
Ni une, ni deux, henge mari !
‒ Je suis là amour, dit Nai en la prenant dans les bras, tu n'as plus rien à craindre, les ennemis sont vaincus.
‒ Je ... Je suis si heureuse ...
♪ Elle s'était alors rendormie. Le choc s'en doute.

♪ Quelques temps plus tard, le véritable mari était revenu avec la police, comme convenu par les murmures. Tout allait rapidement revenir en ordre. Les kidnappeurs furent emprisonnés. Les frères Muishi étaient recherchés depuis un certain temps. Il y avait même une prime sur leur capture. Nai expliqua également toute la situation aux deux adultes concernés. D'après des rumeurs, la mariée était devenue folle amoureuse du genre, si folle que le mariage fut avancé d'une journée. Bonne chose, bonne chose. Sa mission, il la considérait comme accomplie. Et hop, on retourne au village, ici, à part des histoires du cul, il n'y semble pas y avoir d'animation. Ennuyeux...