Le soleil disparaissait à travers la ligne d’horizon, laissant Konoha s’imprégner petit à petit de l’obscurité lumineuse qu’offrait ce paysage de début de soirée. Bien qu’appartenant au clan des Hayashi, Kurite n’appréciait guère être restreint au quartier résidentiel du clan et ainsi, préférait investir ses maigres économies dans la location d’un modeste studio en cœur de ville. Si au sein du clan, son désir de s’éloigner de la structure de clan avait été moquée, il n’en avait que faire. Il appréciait réellement l’ambiance du centre et par-dessus le marché, c’était le meilleur endroit dans le village pour pouvoir observer le village et ses interactions, bien que lui-même n’en prenait que trop rarement partie.

Le village était si récent et pourtant, le tout s’était développé d’une rapidité déconcertante. Était-ce par simple désir de protection ou simplement par désir de s’articuler autour d’un projet économique commun qui s’annonçait prospère et viable, il était trop tôt pour pouvoir en juger, mais les faits étaient là. La guerre était pour le moment de l’histoire ancienne, les préoccupations étaient tournées vers le futur, vers la pérennisation du projet Konoha. Tout cela, notre protagoniste aux cheveux de neige y réfléchissait constamment. Lui qui avait tourné ses espoirs en cela, lui qui croyait dur comme fer à l’élaboration d’une nation prospère et florissante, il ne pouvait y détourner son attention. Pas seulement son attention, d’ailleurs, car il s’était promis de contribuer comme il le pouvait à sa protection et à son développement, bien que cette capacité fût à cet instant encore très limité. Limité par la position hiérarchique sommaire qu’il occupait, certes, mais aussi et simplement par sa propre force qui était tout bonnement insignifiante. S’il possédait le mental et la volonté d’un shinobi, cela n’était pas suffisant. Il le savait, et il comptait bien y remédier au plus vite.

Le premier objectif, probablement le plus ardu pour Kurite, était de nouer des relations. Si dans le monde, posséder des informations est certainement la chose la plus importante, construire un réseau l’est sûrement tout autant : Amis, camarades, collèges, simples connaissances, peu importante l’intitulé que l’on souhaite donner à cela. C’est ainsi pour cette raison, qu’en cette soirée tout à fait banale, le jeune homme à la trentaine était de sortie pour vagabonder dans les ruelles animées du cœur de ville. Non loin de chez lui, à quelques minutes seulement de marche de la grande place aux pavés blancs, un bar. S’il n’avait pas prévu de boire en cet instant précis, il aimait toutefois observer l’ambiance de ce lieu, place forte de la « franche camaraderie », coin toujours très animé jusqu’à tard le soir. C’est ainsi dans cette ambiance sonore et visuelle que notre cher protagoniste vint s’asseoir à un banc qui bordait la rue, en face même de ce fameux bar. Les jambes détendues en avant, les bras en arrière, mains paumes à même contre le banc, il comptait bien se poser un petit moment ici, à observer les gens et, de ses yeux vairons, essayer de comprendre les liens qu’ils entretiennent entre eux ainsi que leur façon de le faire.

« Bien bien bien, qu’avons-nous là... ? » commença-t-il en exprimant sans le vouloir ses propres pensées à voix audible.

Ce qu'il y a de bien en automne, outre le climat changeant propice à des soirées agréables et beaucoup moins chaudes qu'en été, c'est tous les festivals qui ont lui aux cœurs même des différents villages de notre monde.

La guerre est finie depuis quelques années déjà et désormais, nous pouvons profiter d'un peu de tranquillité, mais aussi des bonheurs aussi simple que ses moments de détentes là.
Mon frère est présent aujourd'hui au village caché. Il est venu me rendre visite et m'aider dans les derniers préparatifs pour l'arriver du bébé en l'absence de mon époux, malheureusement réquisitionné pour une mission importante. Ma famille est aux petits soins depuis quelques semaines déjà et il refuse systématiquement de me laisser toute seule à la maison bien que je ne le sois jamais vraiment. Entre nos multiples animaux et la présence de mes beaux-parents à quelques rues de là… Mais bon, je profite malgré tout de l'avantage non-négligeable d'avoir mon frère à mes côtés, mais aussi de son envie de pourrir de cadeaux en toutes circonstances.

C'est alors qu'il s'amuse à pêcher un poisson rouge pour le bassin de notre jardin que j'aperçois une… Connaissance. Je tapote doucement son épaule pour attirer l'attention de mon frère :

"Minato … Regarde… Ce n'est pas Kurite ?"

Mon frère observe ce que je lui montre et finalement, il approuve. C'est bien lui. Un membre de notre famille. Je lui propose d'aller le saluer et c'est donc tout en douceur que nous nous approchons de lui avant de lui faire des salutations de circonstance :

"Bonsoir Kurite ! Cela fait plaisir de vous voir ici ! Vous profitez du festival ?"

Mon frère l'observa un moment avant de lui tendre la main pour le saluer. Nous n'étions pas les Hayashi les plus fervent de nos traditions. Lui, comme moi, avions choisi de nous éloigner un peu notre famille. J'avais épousé un Hyuga il y a quelque temps de cela et lui, c'était installé aux confins du pays du feu. Pas de quoi faire forcément bonne impression auprès des anciens, mais, nous restions malgré tout fiers de nos racines.