Cela faisait désormais plus de trois jours que ma convalescence perdurait depuis mon opération à la clinique Takamagahara. J'étais encore très affaibli, et il ne mettait point permit de partir. Quand bien même, je n'aurais pas été en mesure d'aller bien loin. Aussi ne me restait-il plus qu'à me reposer dans mon lit tout en essayant de faire le point sur la situation. Avec les récents événements, ma mission avait prit beaucoup de retard. Je disposai cependant de suffisamment de données pour effectuer un premier rapport à Suna. Avant de partir, j'avais eu pour ordre de transmettre régulièrement des informations à Tsukiko qui devait se charger de la gestion, en avale des opérations. Par chance, un point relais avec des faucons messagers se trouvait non-loin de la clinique. Il ne me restait dès lors plus qu'à consigner le savoir que je venais d'acquérir par écrit. Perturbée par le manque de vue perdue de mon œil gauche, rédiger cette lettre fut plus difficile que je ne l'aurais cru. Je me rendais alors compte que je commençai peu à peu à perdre la notion des perspectives. Il mettait devenu impossible d'écrire aussi finement que d'habitude et mes phrases se perdaient vers le bas, incapable de rester droite.

Rapport à Kawaguchi Tsukiko,

Navrée Tsuki, tu aurais sans doute préféré recevoir une lettre structurée dans un cadre plus officiel, mais je n'en ai malheureusement pas le courage. Disons qu'il y a eut quelques imprévues dans ma mission. Mon prochain rapport tardera sans doute à venir. En attendant voici la première cartographie que j'ai pus mettre au point. Elle représente en détail et en trois dimensions l'ensemble du pays des rivières au mètre près. Toutes les informations sont contenues dans cette puce électronique que tu pourras lire à partir d'un des ordinateurs du Kenkyuujo. Les données ont également été traité sous forme de schéma holographique. En procédant ainsi, petit à petit, nous parviendrons à entrer en possession de plan géographique extrêmement détaillé de l'ensemble du Yuukan ce qui offrira à Suna un avantage indéniable vis-à-vis des autres nations.

D'un point de vu personnel, j'aimerais savoir comment tu te portes. Je sais que nous n'avons pas vraiment put prendre la peine de nous connaître davantage, mais disons qu'il m'est difficile d'oublier cette soirée surréaliste que nous avons passé toutes les trois avec Yami (en même temps je pense que mon tatouage y est pour quelque chose... ). Je souhaiterai pouvoir te considérer comme faisant partie de mes amis. Tu sembles avoir terriblement changée depuis et c'est sans doute cela qui m'inquiète le plus. Peu de temps avant mon départ j'ai eu une conversation avec Zanshi. Grâce à elle j'ai pus apprendre à faire confiance et à me confier aux autres. Nous n'avons pas à tout porter sur nos épaules. Bien entendu je ne veux te forcer en rien, mais si tu as besoin d'aide pour quoique ce soit saches que tu peux compter sur-moi.

Amicalement,
Saibogu Oniri

Voilà, je mettais perdue dans des divagation personnelles. Je me rendais compte qu'avec le temps, j'éprouvai de plus en plus le désir de protéger mon entourage. Peut-être était-ce mieux ainsi. Je fixai l'implant digital à la lettre puis apposai le sceau de Suna sur cette dernière. Aussitôt les mots présents sur le papier se mélangèrent pour en perdre leur sens. Ainsi codé, nul ne pourrait traduire les informations que renfermaient ces écrits. Seul Tsukiko serait en mesure de les lires.

Les journées de travail administratives s'enchaînaient et commençaient lourdement à peser. Elle commençait à être nostalgique des entraînements impitoyables de son tuteur de sunaton. Aujourd'hui, parmi une multitude de rapport sur l'avancée du projet de développement de Suna et de Kaze, Tsukiko dénicha une lettre de la part de Saibogu Oniri. Elle s'était attendue à une écriture lisible, nette, précise et belle ... or, l'écriture était penchée et les propos moins développés que ce que fait d'ordinaire la blonde.

Lettre a écrit:

Chère Oniri,

Je suis heureuse d'avoir de tes nouvelles et je suis maintenant inquiète au sujet de ces fameux imprévus. Pourquoi n'as-tu pas pris un compagnon de voyage pour t'aider ou apporter l'aide nécessaire ? Je ne doute pas un instant que voyager seule doit être épuisante et éprouvant. Est-il possible que tu me fasses part des imprévus, si c'est dans le cadre de la mission? Autrement, libre à toi.

J'ai effectivement récupéré la puce et je l'ai testé directement dans vos laboratoires. J'ai le plaisir de t'informer qu'elle marche à merveille et que nous avons là une carte extrêmement détaillée et des plus précises. Je ne doute pas un instant de l'avantage militaire que cela peut nous procurer. Cependant, j'espère que nous n'aurons pas à utiliser de tels moyens car cela signifierait la guerre ou la conquête, soit deux mots synonymes de sang et d'atrocités.

Quelle va être ta prochaine destination?


Je profite de cette lettre pour te poser une dernière question. Où est la machine qui est sous tes ordres? Je souhaitais le voir mais elle est tout simplement introuvable. Pourrais-tu me dire à qui m'adresser pour le retrouver. Je n'ai guère pu l'admirer ou l'étudier de près là où nous l'avons récupéré, et je souhaite profiter de ce calme éphémère pour rattraper cela.


Je termine avec ta dernière question.

Quant à ma vie personnelle, je ne souhaite pas m'étendre la-dessus. Les personnes autour de moi ne cessent de me demander de me confier cependant, je ne le souhaite pas. J'ai toujours trouvé un moyen de gérer mes propres soucis par mes propres moyens ... Je saurais également l'épreuve à laquelle je fais face actuellement. Ce n'est qu'une autre misère parmi d'autre passé. Un jour ou l'autre, la tempête passera, le calme reviendra, et on continuera à avancer. On sera changé certes, et on aura à vivre avec ces événements, mais on sera toujours vivants.

Et c'est le plus important. La vie offre bien plus de possibilités que la mort, malgré tous les erreurs que nous les humains sommes aptes de faire, ne trouves-tu pas?

Bien à toi,
Kawaguchi Tsukiko