La défait avait un bien mauvais arrière goût dans la bouche de la Kunoichi qui était en arrière garde de la colonne des Shinobi de Konoha. Ils avaient quittés Hai no Kuni précipitamment après que les chefs aient décidés de sonner la retraite. Elle n’avait pas été présente, mais d’après ce qu’elle avait entendue, c’était que le Mizukage avait été vaincu par le chef des Nukenin, une certaine Makka. Il y avait eu de nombreux morts un peu partout, dans tous les rangs des cinq factions et Nami ne pouvait être qu’heureuse que ses parents ainsi que son oncle et sa tante soient encore en vie après cet affrontement dès plus sanglant. Le climat n’avait pas été à leur avantage, mais d’après ce qu’elle avait glanée comme information, ils avaient eu une grosse perte durant la bataille et ce n’était autre qu’une personne qu’elle estimait énormément. Ryôken Inuzuka et Baku, son chien. Ils avaient fait une mission ensemble et elle avait appréciée ce moment, il lui avait apprit bien des choses sur la traque et le monde en général et elle ne pourrait lui être que reconnaissante toute sa vie.

Placée en arrière garde par Nikkou, elle protégeait l’arrière de la formation avec un Hyûga, une Inuzuka ainsi qu’un Aburame de même rang qu’elle. Ils étaient tous aussi épuisés qu’elle, mais en tant que Senseur et éclaireur, ils devaient bien faire attention que les Nukenin ne les poursuivent pas pour les finir petit à petit. Leur travail n’était donc pas encore terminé et il était essentiel. Marchant lentement, elle était véritablement la dernière du groupe, marchant à reculons, tous ses sens en alerte, elle s’attendait à une attaque surprise qui ne viendrait surement jamais. Ses jambes étaient bien lourdes, mais elle était seulement poussée par son désir de protéger ses compagnons. Après tous les affrontements dont elle avait fait par pendant cette guerre, elle ne pouvait plus abandonner à présent. Elle était trop proche de son but et rêvait du bain chaud qu’elle prendrait pendant surement plusieurs heures, autant pour se détendre, que pour se relâcher et pleurer un bon coup après tous les morts qu’elle avait vu durant cette courte période.

- Courage Nami, nous sommes bientôt arrivés !
- Oui… Courage, je ne vois personne dans les environs.
- Mes insectes aussi ne sentent rien, ils n’ont pas du nous suivre.
- Bien… dépêchons nous tout de même, je me sentirais mieux entre nos murs.

Le silence se fit de nouveau, personne ne répondu, mais tout le monde était d’accord avec elle. Eux, ils étaient épuisés, mais il y avait encore pas mal de Shinobi qui étaient restés au village pour le protéger. Il y avait aussi l’Hokage, un gage de sureté et de réconfort pour la Kunoichi qui avait été contente qu’elle ne soit pas venue dans son état. Respirant difficilement, elle continuait encore et toujours sa longue marche en arrière jusqu’à pouvoir voir les grandes portes du village et de rentrer dans ce dernier pour finalement choir au sol, les mains devant elle pour la soutenir, l’empêchant de totalement se coucher au sol. Elle entendit derrière elle les portes se refermer et elle pouvait enfin souffler et se reposer. Elle en avait besoin, terriblement besoin, mais malheureusement, quelqu’un en avait décidé autrement et un jeune garçon au visage presque angélique approcha d’elle.

- Nami-Sensei , Hokage-Sama vous attend dans la salle d'audience pour faire votre rapport.
- Très bien… Vous pouvez m’aider s’il vous plait ?

Tendant sa main, le jeune garçon ne tarda pas à l’attraper pour la remettre debout. N’ayant pas de temps pour elle, elle irait ainsi, toute boueuse et crasseuse, ses cheveux plus que secs, elle détestait ça, mais ce n’était pas l’heure de se plaindre. Après un petit mouvement d’hésitation, son corps ne voulant plus suivre, elle prit finalement la route du palais de l’Hokage, passant entre les différents groupes de Shinobi et des médecins qui faisaient de leur mieux pour soigner tout le monde. Elle refusa l’aide de plusieurs d’entre eux, bien qu’elle aurait appréciée un petit coup de boost pour avancer plus rapidement. Montant les marches, elle finit par arriver devant la porte ou elle toqua et patienta avant d’entrer. Elle remarqua qu’il n’y avait pas grand monde, seulement son Senseï, Nikkou. Faisant une simple révérence, elle n’osa pas se baisser plus de peur de chuter.

- Hokage-Sama, Nikkou-Senseï… Tout le monde est rentré dans le village et les portes sont closes. Il n’y a apparemment pas de poursuivants.

L’épaule de Nikkou-Senseï ne pouvait être que bénéfique pour la Kunoichi qui avait bien du mal à se tenir sur ses petites jambes bien légères. Elle fit son rapport et fut réconfortée par la réaction de son Senseï, mais aussi de l’Hokage. Ils étaient en quelque sorte fière d’elle et elle avait prouvée qu’elle s’était rendue utile. Comme quoi, les gens pouvaient se tromper sur elle. Depuis qu’elle avait rencontrée l’homme qui la soutenait à présent avait littéralement changé sa vie et elle ne l’en remercierait jamais assez pour ça… et pour tout le reste. Son sourire de fierté se dissipa rapidement quand l’Hokage se plia en deux, se tenant le ventre, criant de surprise, son bébé semblait prêt à arriver avec les mauvaises nouvelles qui venaient de tomber.

- Allez chercher un médecin Nikkou-Senseï ! Je reste la en attendant pour veiller sur Miyu-Sama !

Autant dire que le membre du Genkai irait beaucoup plus vite qu’elle qui était littéralement épuisée par cette guerre. Elle aurait très volontiers prit un bain chaud pendant des heures, mais ce n’était plus à l’ordre du jour à présent et elle se devait de rester auprès de l’Hokage pour la protéger. Elle était dans un moment de faiblesse et la Kunoichi ne tarda pas à l’aider à se réinstaller sur son siège afin qu’elle puisse au moins ne pas s’installer par terre. Elle l’aurait bien amenée à l’hôpital, mais avec tous les blessés, tout le monde devait être débordé et elle ne se sentait vraiment pas en état pour l’amener la bas à travers toute la foule de blessés, il devait y avoir certains… risques à faire cela. Seule toutes les deux dans la salle verdoyante, elles remarquèrent bien vite que la porte s’ouvrit.

Nami se retourna et vit trois hommes entrer et bien fermer la porte derrière eux. Expert en repérage en tant que Senseur, elle ressentit directement le chakra différent de ceux qu’elle connaissait et demanda ce qu’ils voulaient tout en se plaçant devant l’Hokage, comprenant que tout ceci n’était pas net. Elle comprit bien rapidement que ses soupçons s’avéraient justes lorsqu’ils commencèrent à faire des mudra tous ensemble en même temps. Analysant la situation, elle comprit qu’elle n’aurait que deux chances. Une pour sauver l’Hokage tordue de douleur derrière elle, et l’autre pour les stopper. N’ayant plus de chakra outre mesure, elle devait tout de même faire ce qu’il faudrait et elle posa ses deux mains au sol en même temps qu’ils déclenchèrent leurs techniques.

Un rempart de terre se souleva devant elles tandis que le sol s’affaissait sous elles, les faisant descendre de deux mètres pour ne pas se prendre la puissante techniques combinées des trois Shinobi qui lancèrent des lames de vent qui découpèrent tout, même le mur. Le souffle court, elle n’avait plus qu’à passer à l’action rapidement, contre attaquer quelques secondes juste après eux. Usant une nouvelle fois de sa technique, cette fois ci, elle ne baissa pas le sol, mais le monta de deux mètres, les rapprochant rapidement du plafond alors que cinq épieux sortaient à présent de ce dernier pour les empaler dans une parfaite synchronisation. Forçant son corps à bouger, elle remit le sol à sa place à leur position avant de courir vers ses adversaires.

Deux étaient littéralement transpercés et mort tandis que l’autre était en train de perdre tout son sang. Elle ne pourrait donc pas les faire parler, mais c’était certain, c’était des Hommes de Makka… Certaine de leur état, elle revint finalement auprès de l’Hokage pour tenter de s’occuper d’elle, mais hormis la douleur qu’elle devait ressentir, Nami devait être tout aussi fatiguée. Tenant la main de la femme qui allait mettre au monde son enfant, elle ne pouvait que prier Nikkou de se dépêcher. Elle n’en pouvait plus, vraiment plus et lorsqu’il ouvrirait la porte, il serait surement surpris de voir trois cadavres vidés de leurs sangs. Elle répugnait à tuer, mais elle n’avait pas eu le choix après tout.

- Tenez bon Miyu-Sama ! Nikkou-Senseï ne va pas tarder !

Il avait tout interêt en tout cas...

Elle venait de prendre trois vie pour permettre à une autre de naître. Elle venait de sauver l’Hokage, mais étrangement, elle n’en avait aucunes fierté et préféra rester à ses côtés, lui tenant la main afin de lui prêter un peu de sa force, du moins, tout ce qu’il lui restait. Se contenta de l’encourager comme elle le pouvait. Finalement, Nikkou revint avec Saori qui ne tarda pas à se mettre au travail pour aider l’Hokage à mettre au monde son enfant. L’homme quant à lui, qui s’était arrêté un instant devant les trois hommes morts demanda ce qu’il s’était passé pendant qu’il était partit. Ne trouvant pas que c’était le moment d’en parler, elle alla au plus court après que Saori lui ait demandé d’aller attendre dehors.

- Allez vérifier nos troupes Nikkou-Senseï, il se pourrait qu’il y ait des agents de Makka.

Le laissant filler, elle préféra rester ici. Elle était certaine que l’homme ferait ce qu’elle lui avait conseillée de faire, c’était un homme de confiance, son Senseï et surtout un membre du Genkai ! Il pourrait faire des miracles et trouver les hommes et femmes qui auraient pu s’êtres invités à la fête sans y être invités. Elle en doutait, mais il valait mieux faire attention, prévenir est la meilleur solution pour ne pas pleurer après s’être fait avoir par trop de confiance. Revenant à l’Hokage, elle ne pouvait que souffrir pour elle, mettre au monde un enfant semblait être une épreuve plus que… difficile et douloureuse qui mettait le corps de Miyu à rude épreuve.

Nami craignait qu’elle ne pourrait jamais mettre un enfant au monde à cause de son handicape. Elle ne pourrait pas tenir face à une telle épreuve, c’était tout simplement impossible. Le temps passa bien lentement pour la Kunoichi qui se fatiguait à chaque contraction et l’une d’entre elle fut tellement puissante que l’Hokage serra sa main d’une telle intensité qu’elle sentit ses os se rompre sous la puissance des doigts de Miyu. Alors que cette dernière criait, Nami s’empêcha au dernier moment de faire de même, se mordant la lèvre inférieur de douleur, le sang coulant de sa bouche montrant à quel point elle venait de forcer.

Son autre main agrippa sa cuisse afin qu’elle ne lâche pas prise, que sa conscience ne s’échappe. Elle devait rester forte malgré cette douleur qui la prenait avec intensité. Elle prit sur elle, mais déjà, elle se sentait partir, la douleur perpétuelle la tenait consciente autant qu’elle la happait vers l’obscurité. Son sauveur ne fut autre que le mari de la femme et ce dernier défonça presque la porte à son arrivée, filant à toute allure vers son épouse. Il remarqua le piteuse état de la Chûnin qui n’en pouvait littéralement plus. Avec tendresse, il prit la place de Nami qui se redressa difficilement pour laisser la place à Yue, après tout, c’était sa place !

Prise dans un épais brouillard qui l’entourait, la belle se traina jusqu’à un petit coin ou elle put s’avachir par terre. Ses jambes ne pouvaient plus la supporter, la souffrance, la fatigue, tout ce qu’elle avait endurée pendant la bataille et à présent maintenant, elle ne pouvait plus bouger. Sa main droite avait tout simplement prit du volume et finalement, elle était la, au sol, regardant l’Hokage mettre au monde son enfant. Elle n’aurait su dire combien de temps ça avait prit, mais elle entendit simplement qu’il s’agissait d’un petit garçon. Un sourire aux lèvres, un petit « Félicitation » sortit de sa bouche avec qu’elle ne tombe elle aussi dans l’inconscience. Elle avait méritée un peu de repos…