Natsuki gratta la barbe qu'il n'avait pas d'un air pensif. Pensif, et légèrement contrarié, à en juger par la ride qui se formait entre ses sourcils.

« C'est plutôt... embarrassant comme situation, ce que vous me racontez là. Après, je peux comprendre d'où vient le... problème ? - ce n'est pas le bon terme, mais faute de mieux, nous nous contenterons de celui-ci -, lorsque l'on n'est pas dans la profession médicale, cela n'apparait pas comme forcément évident. Alors certes, Leika Hayashi est apprenti médecin, je sais, mais apprenez un peu à faire la part des choses, je vous prie. A... à... »

Natsuki resta pensif un instant, à la recherche de ses mots qu'il ne trouvait pas. Ce n'était vraiment pas facile de parler de deux concepts bien distincts et séparés sans parler d'eux, justement. Alors finalement, il décida de passer outre, et de poursuivre.

« Bref, passons. Je vais m'en occuper, ne vous inquiétez pas. C'est grave en soi vis à vis du secret médical, certes, mais pas de quoi taper dessus jusqu'à en avoir les mains qui enflent. Je veux dire, vous avez sûrement mieux à faire de votre énergie et de votre temps, non ? Jusqu'à preuve du contraire, c'est encore moi qui... »

Là encore, il se coupa dans sa phrase, à la recherche de ses mots. Non, il ne pouvait pas dire qu'il s'y connaissait mieux que d'autres - un minimum en tout cas – sur les tenants et aboutissants du monde médical sans enfreindre une certaine ligne.

« Bon, peu importe, je m'en occupe, alors cessez de vous prendre la tête. »

Natsuki se rendit dans la morgue de l'hôpital, partie bureau de travail, où il trouva Leika et son étudiant se préparant à travailler sur le corps de quelqu'un.

« Bonjour à vous deux. » commença-t-il en coupant l'enregistreur. « Veuillez m'excuser pour cette interruption, mais Leika, il y a un petit soucis dans ton formulaire. Vois-tu, en terme de secret médical, même si toi tu as l'autorisation de travailler sur des cadavres de personnes ayant donné leur corps à la science, Koya ton étudiant lui n'est pas dans le milieu de la santé : en conséquence de quoi, il n'y pas le droit d'être ici, et encore moins de faire ce que tu comptes travailler avec lui sur cette personne. Aussi, je vais devoir ranger... Nadeshiko Ameyo. »

C'était comme cela, le monde était injuste. Heureusement que l'on pouvait toujours s'arranger.

« Maintenant, pour ne pas avoir à étouffer dans l’œuf ta bonne initiative, nous allons sortir un peu du cadre du secret médical avec ceci. »

Ceci, c'était le corps que Natsuki fit sortir d'un sceau sur la table d'opération. Ceci, qui n'était peut-être pas beaucoup plus légale, mais bon, au moins quelque chose avait été fait.

« Je vous présente Akira Fujiwara, mort par pendaison il y a quelques minutes. Il est encore chaud, j'espère que cela ne vous dérangera pas. Vous avez deux heures, après quoi il a rendez-vous avec l'insectorium du clan Aburame. Quelqu'un viendra le récupérer, ne vous souciez donc pas du reste. Allez, amusez-vous bien. »

Natsuki les salua, puis s'en alla : il avait d'autres affaires pressantes à gérer.

Se matin, Koya s’était réveillé avec un drôle de sentiment, un mélange de hâte et de curiosité, mélanger avec un certain… C’était indescriptible. Jouer avec un cadavre n’avais jamais au grand jamais été l’un de ses fantasmes, alors quand Leika lui avait appris qu’elle avait pu mettre la main sur l’un de ces rares spécimens, il avait tout de suite compris qu’une telle occasion était évidemment nécessaire et très rare, qu’il en aille envie, ou pas… Il devrait ravaler son courage et faire les morbides expérimentations sur le cadavre d’un inconnu.

En marchant jusqu’à l’hôpital ou la jeune Hayashi l’attendait, le tout s’était déjà évaporé et il ne pensait pas à tout l’alcool qu’il avait pris la veille, mais bien à ses sentiments partagés. Il était Shinobi, c’était son métier et pour le bien du village, il devait devenir plus fort. C’était donc tout sourire qu’il salua son mentor de la main.

- Oui, oui ! Tout va bien, par contre j’ai sauté le petit déjeuner et ton offre ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd ! hahaha.

Finit-il par dire en s’esclaffant de rire, comme s’il refuserait un bon massage. Puis une main plus qu’habituée replaça ses lunettes sur son nez et le jeune homme s’empara d’une blouse à son tour.

Le reste se déroula assez vite, pas le temps de crier ciseaux qu’il se retrouvait déjà devant le corps caché d’un drap.

- Tout est bon, j’appréhendais l’idée de jouer avec un corps, mais je me suis fait à l’idée, c’est pour le bien du village…

Il ne servait à rien de cacher ses sentiments à Leika, jouer avec les organes d’un homme mort n’était pas sur sa liste d’activité quotidienne, mais il était assez vieux pour comprendre la chance qu’il avait.

La spécialiste lui expliqua ensuite un peu plus comment allait se dérouler le reste, elle lui fit part du sexe et du nom de la victime, se qui hors de toute attente le calma un peu, les circonstances du don étaient également en faveur de ce dernier, donc pas besoin de lui dire qu’il devait respecter le corps, il l’avait déjà compris. Plaçant ses mains jointes devant le cadavre, Koya adressa une petite prière mentale à son dieu pour le remercier.

- Nadeshiko Ameyo, je promets d’aller rendre un véritable hommage lors des funérailles de cette dernière.

Mais à peine eut-il prononcé ses mots qu’un homme aux tatouages significatifs apparut dans le cadre de porte. À voir sa prestance et l’assurance qu’il dégageait, c’était sans l’ombre d’un doute le maitre de Leika, le fameux Nara qui avait combattu l’un des Bijuu… Devant une telle légende vivante, Koya recula d’un pas en signe de respect et s’inclina légèrement.

- Bonjour, c’est un plaisir d’enfin vous rencontrer.

Dit-il simplement en attendant de voir comment la suite des choses allait se dérouler. Une bonne chose en soi, car la suite le laissa sans mots, il venait d’expliquer que la vieille Ameyo ne pouvait être étudiée, car il n’était pas enregistré dans le domaine médical, ce qui avait beaucoup de sens… Puis, le bras droit de l’Hokage posa un sceau sur la table d’opération et un nouveau cadavre apparut au grand plaisir du duo qui s’était retrouvé déçu de ne plus pouvoir pratiquer leurs petites expériences.

Toujours en essayant d’avoir le plus de manières possible, suite aux recommandations de Leika face à son Senseï, Koya remercia l’homme aux tatouages et se penchât sur ça nouvelle victime alors que la porte claquait déjà le départ du Nara.

- Akira Fujiwara, c’est un plaisir !

Sans perdre de temps, ce fut l’Aburame qui posa ses mains en premier sur le corps, tentant tant bien que mal de retenir ses insectes à la surface du corps. Il n’était pas facile, mais il y arriverait. Il n’avait qu’à concentrer son chakra à la surface du corps et diriger ces nano-insectes où il le souhaitait.

C’était beaucoup plus facile qu’auparavant, simplement car la victime ne possédait plus l’ombre d’un chakra. Mais, malgré tout, les petites bêtes avaient grignoté quelques parties du corps, principalement proche du cou, de la bouche et des autres orifices du corps, ce qui était intéressant.

- J’observe que mes insectes ont un petit penchant vers l’intérieur du corps, il se précipice de la surface à la moindre petite ouverture s’ils en ont la chance.

L’Aburame était également surpris de voir qu’il avait beaucoup de plaisir à regarder ses petits monstres travailler, ceux-ci dévoraient la chair à une vitesse hallucinante...

- Comme nous avons moins de temps que prévu, on continue avec ?..

Horrifier par ce qui venait d’arriver, Koya se plongeait de nouveau dans l’incident d’il y a quelques années. Il s’était pourtant promis d’apprendre à contrôler ses foutu bestioles, il ne voulait plus imposer de mal à qui que ce soit… Voyant Leika s’éloigné, il ne put que relâcher son contact avec le cadavre, si on pouvait encore l’appeler ainsi, même les os avait été grugé, il ne restait plus qu’un amas d’insecte tentant tant bien que mal de dévorer la table en acier inoxydable…

- Leika, je … je suis désolé…

Trop occupé à s’en faire pour son maitre, le Genin pris du temps à se rendre compte que ses insectes s’attaquaient à sa main droite, grignotant sa propre chair jusqu’à finalement le faire hurler de douleur. Un passant aurait crue se retrouver dans le laboratoire d’un scientifique fou…

- AHHHHHHHHHHH !

Puis, Koya perdit connaissance, n’ayant presque plus de chakra, les insectes ralentirent le pas, puis retrouvèrent l’intérieur de son corps, alors que lui gisaient dans un coin de la sale, sous les bons soins de Leika.

À son réveil, l’Aburame se maudissait, il regarda son maitre et ne put que chuchoter que tout ceci n’était qu’une erreur, qu’il ne voulait pas blesser personne et que tous ses insectes n’étaient que malédiction.

- Je dois les détruire, je dois m’en débarrasser…

Sans demander son reste, le grand gaillard pris ses jambes à son coup, de toute manière il ne pouvait soigner les mains de la demoiselle, ni ramasser ce qui avait disparu du corps… Leika le laissa partir, elle comprendrait. Il reviendrait la voir, si le moyen drastique qu’il avait en tête fonctionnait… Direction le quartier Aburame, histoire de se faire retirer ses calamités…