Du sabotage ! Sous mes yeux ! Il n'était pas question que les responsables parviennent à atteindre leur objectif. Le prototype allait faire son premier essai de vol ! J'allais y veiller !
Ma colère s'était montrée exponentielle en entendant la nouvelle. Alors que j'étais chargée de suivre l'avancée du projet, voilà que celui-ci peinait à progresser, mis à mal par des troubles fêtes visiblement contre le renouveau technologique que Kumo et le Kyomu allait bientôt concrétiser.

Une enquête était donc ouverte pour stopper ces manigances : une jeune kunoichi aux allures de lycéenne lolicon chargée initialement de la sécurité étant affectée avec moi pour la mener à bien. Je me serais bien passée de cette « escorte » faisant office de boulet soudainement enchaîné à ma cheville mais il paraissait que les lieux appartenaient aussi bien à l'organisation qu'à Kumo et donc que les membres du Pays de la Foudre avaient aussi leur mot à dire.

J'avais été membre puis cheffe du Kakumeigun à Suna, les enquêtes et affaires délicates me connaissaient. Je n'avais aucune idée de comment procéderait la Kumojin mais pour ma part cela se réglerait promptement et quiconque pourrait avoir à redire sur mes méthodes que je m'en moquerais bien : le sabotage d'un projet si coûteux et mobilisant tant de ressources ainsi que de mains d’œuvre serait puni au prix le plus fort.

C'était dans cet état d'esprit que je foulai le sol du hangar en direction du bureau du contremaître, pénétrant dans ce dernier après avoir analysé les alentours au passage et invoqué Méphisto.
Me présentant au concerné, je venais poser ma paume fermement sur son bureau pour attirer son attention, le regard pénétrant.

« J'aurais besoin que vous répondiez à quelques unes de mes questions. »

Je me détournai vers la Kumojin avant de rectifier :

« Enfin, « nous » ».

Mon félin famélique vint se poster non loin de l'homme, l'observant avec son éternel sourire carnassier.

« N'y voyez là aucune atteinte personnelle mais une simple précaution. Mon kuchiyose est là pour vérifier que vous nous direz bien toute la vérité. »

Mes pupilles écarlates redoublèrent d'intensité.

« Au cas où vous vous poseriez la question : oui, je vous suspecte de faire parti des manigances. Il n'y a que des coupables dans une enquête, jusqu'à ce que l'on prouve le contraire. »

Les sens en éveil, mon félin écoutait dorénavant avec attention le rythme cardiaque de l'intéressé.

« Y'a-t-il eu des changement récemment dans les effectifs ou dans les machineries, sur la période où à débuté le sabotage à l'atelier d'assemblage ? De quel type sont les sabotages ? Ils s'attaquent directement aux pièces pour les endommager ou davantage aux machineries et matériaux ? Les sabotages constatés se déroulent-ils tous les jours depuis qu'ils ont commencé ? Il nous faudrait également le listing de l'ensemble des employés sur le projet pour procéder à des interrogatoires. »

C'était important d'avoir connaissance de la nature des sabotages. S'ils étaient d'ordre technique, l'hypothèse pencherait sur la présence d'au moins un Saibogu.
Les présences internes étaient les plus propices à être suspectées mais je ne pouvais limiter mes recherches à cette simple option.

« Dites moi... Y'a-t-il des personnes sur Shimo qui soient susceptibles d'en vouloir au projet ? »

De nous en vouloir à nous comme aux Kumojins étant une certitude...

Hrp:

La voilà donc cheffe de la sécurité ? Plutôt responsable, ce qui ne l'arrange pas, surtout avec ce sabotage. Cela signifie du coup qu'elle va prendre tarif si elle ne trouve pas qui, pourquoi, et comment ils ont bien pu laisser un type quelconque réussir à faire son coup. Le prototype n'avait pas encore été testé, et il semblerait que la membre du Kyomu chargé de surveiller soit légèrement ... sur les nerfs ? C'est le cas de le dire, déjà qu'elle semble ne pas apprécié la présence de la kumojin dans ses pattes, façon de parler bien sûr. En tant que simple genin, elle peut bien comprendre pourquoi elle aurait préféré être seule en fait, elle ignore tout de sa puissance et son apparence ainsi que son grade "suffit à donner un avis constructif", pour elle, ce doit être qu'une gamine, au moins, elle sait qu'elle ne peut pas être encore plus sous-estimer. Elle réfléchit de son côté, de toute manière, pas sûr que la nukenin l'écouterait, elle semble bien déterminée à faire avancer l'enquête le plus vite possible, après tout, le but est de ne pas faire reporter le premier vol du prototype. Ils sembleraient que les seuls gardes ici ne sont que des "humains", les seuls shinobis ici sont les deux femmes chargées de l'enquête, de se fait, n'importe quel shinobi savant un minimum se servir de sensorialité ou de genjutsu pourrait passer sans problème ... de plus, l'archère ignore quels sont les spécialisations de la nukenin, enfin, elle ne tardera pas à savoir.

La première "victime" est donc le contre-maître, enfin, le premier interroger. Quelle mise en scène inutile juste pour avoir des informations, mais au moins, elle sait que la nukenin a des kuchiyoses, des chats de plus est. Enfin, si c'est des chats ... c'est des gros matous, ça, c'est sûr, elle qui est plutôt oiseaux, elle en tremble intérieurement. Ce pauvre homme est juste un civil qui travaille pour Kumo, mais bon, on va dire que c'est juste de la paranoïa ou bien que c'est pour prouvé qu'il est innocent. Tout de même ... ces félins peuvent vraiment déceler la vérité - ce félin du moins - ? Et comment ils font ? Ils la ressentent comme une odeur ou ils l'entendent comme un battement de cœur ? Ce serait fort intéressant de savoir comment ce bon gros chat fait pour apprendre la vérité, peut-être qu'elle pourra faire pareil ... ou pas, vu qu'elle n'a ni la même ouïe, ni la même odorat, mais elle au moins, elle a des pouces opposables. Elle reste donc légèrement en retrait, son arc long en métal sur le dos, si elle n'aimait pas sa compagnie, autant s'effacer. Elle ne compte pas lui prouver qu'elle a tord de la sous-estimer, l'écart de puissance est visible à des kilomètres, juste ... ne pas la décevoir plus qu'elle le fait en ce moment, elle prouvera plus tard qu'elle peut se rendre utile. Elle se contente donc de prendre note de ce que va dire l'homme, autant faire l'assistante puisqu'elle ne servira à rien pour le moment. Tout de même, elle pourrait proposer quelque chose ... Quitte à essayer ...

- Je vois mal qu'est-ce qui pourrait motiver le saboteur, hormis la vengeance. Un shinobi du Shukaï ou bien un fanatique de l'empire pourrait avoir causer ce sabotage pour ce motif, mais il ne se serait pas arrêté là. Dans ce cas, ce serait une question de business ? Qu'est-ce que la construction de "notre" projet pourrait être un obstacle à un homme d'affaires ou bien une agence ? A moins que ce serait de la jalousie ...

Après avoir dis ce qu'elle pensait, elle se tue de nouveau, c'est tout ce qu'elle a à dire, elle ne compte pas faire "freiner" l'enquête plus que ça.

- Après, ce ne sont que des suppositions, vous en faîtes ce que vous voulez.

Murei Rin est à l'origine un Kumojin comme les autres. Diplômé en fuinjutsu de son état. Il s'est vu promu au post de contre-maître en charge du projet d'aéronef suite à une brève formation. Brève, laisse sous entendre que Rin est un petit génie à sa façon. Tout ce qu'il sait, il l'a toujours apprit sans effort. L’ingénierie n'a pas fait exception à cette règle. Et pour la forme il a accepté de bien vouloir se renommer Murei S. Rin en bon Saibogu qu'il est devenu pour le compte de sa nation. Seulement si on lui avait dit que ce nouveau poste entraînerait autant de contrainte et de problème, il l'aurait certainement refusé. C'est ce qu'il se redit à l'instant où une Kunoichi physiquement très sympathique, mais aux airs farouches, débarque dans son bureau accompagnée d'une consœur bien plus quelconque. Il n'a pas le temps de lever l'index qu'un chat plus qu'étrange apparaît, accompagné d'une rafale de question. Au moins sait-il de quoi il en retourne à présent.

« Bonjour... » Dit-il avec un léger cran de retard et un décalage certain qui tranche net avec l'attitude de la Ketsueki. Il la lâche du regard pour s'attarder sur le chat, puis sur la jeune avant de revenir sur l'intéressée. « Nop ! Il n'y a pas eu de changement dans les effectifs depuis le début des sabotages. A dire vrai il est difficile de savoir de qui cela peu venir. Le personnel est rigoureusement interrogé lors de la phase de recrutement par des senseurs. » Il marque une courte pause et s'intéresse, les sourcils froncés, de nouveau à l'animal installé à côté de lui. Ce chat est vraiment bizarre, même pour un Kuchiyose. « Quant au sabotage... » Reprend-t-il l'air de rien. « Ils sont effectivement de tous types. Cela peut aller de la simple pièce de métal déformée aux appareils foutus en branle. Et on ne peut pas savoir quand est-ce que ces sabotages ont eu lieu étant donné qu'ils sont prémédités à l'avance et que l'on ne constate les dégâts qu'après coup. »

Et encore si ce n'est que cela. Mais le bouquet arrive au moment où Rin glisse la main dans un de ses casiers pour en ressortir un dossier qu'il dépose sur son bureau.

« Quarante-deux ouvriers travaillent ici. Certains ont des formations Shinobi, d'autres sont des civiles. Le problème c'est que le dernier sabotage d'il y a deux jours, une putain d'explosion de moteur à réaction, en a gravement blessé six. Fautes de moyens en raison d'un bordel du à l'instabilité économique du pays, il n'a pas encore été possible de les rapatrier en urgence. Heureusement le centre de soin du département à tout ce qu'il faut pour recoller les morceaux en attendant que la situation ce débloque ce qui ne devrait pas tarder, sans doute d'ici demain. »

Il se masse la nuque, légèrement las et fatigué. Dans le fond il s'inquiète beaucoup du sort de ses hommes.

« Quant au « Qui ? » et au « Pourquoi ? » il est fort probable qu'il soit question de ces emmerdeurs de loyalistes encore fidèle à l'ancien régime de Shimo. C'est ce qui me semble le plus cohérent. Je doute que le Shukai ou Kiri soient encore en état de prendre de telles mesures après la branlée qu'on leur à mis. »

Il marque une nouvelle et courte pause avant de reprendre.

« D'autres questions ? »

Faut-il encore s'attarder ici ? Poursuivre l'interrogatoire, alors que le temps, lui, continue de défiler et joue les Kunoichi.

Spoiler: