Sachiko observa les alentours et ne savait plus où donner de la tête. La demoiselle était douée dans bien des domaines mais l’orientation n’avait jamais été son fort. En outre c’était la première fois que l’Atsumu venait ici, à Kiri. Accompagnée de deux gardes du corps maîtrisant les arts shinobis, la scientifique était arrivée tôt au village. Elle tenta de se repérer seule puis comprit assez vite que dénicher le balafré, sans l’aide de quelqu’un connaissant le village, revenait à trouver une aiguille dans la neige. Ceci-étant et afin de ne pas perdre plus de temps, le médecin demanda son chemin aux passants. « Avez-vu un homme qui tire tout le temps la tête ? » ; « Un grand monsieur au teint mat avec plein de cicatrices », ses descriptions se voulaient originales mais, contrairement à ce qu’elle pouvait penser, l’individu était peu connu au village. Son physique atypique le rendait reconnaissable et tout ceux qu’elle avait interrogés voyaient de qui elle voulait parler toutefois aucun ne put guider la demoiselle. Rares étaient les personnes qui connaissaient ou s’intéressaient réellement à l’ancien inquisiteur. Après une bonne quinzaine de tentatives infructueuses, un homme – quelque peu adepte de cette belle discipline qu’est le comérage – finit par lui donner une adresse ; l’adresse de Jisetsu Shinichi.

***

On toqua à la porte du Jisetsu qui vint ouvrir. Une grimace se dessina sur le faciès du shinobi. « Que foutait-elle ici ? » se demandait le ninja de la brume. Il lui avait expressément interdit de venir ou même de lui envoyer des lettres et ne tarda pars à lui faire remarquer ce point ô combien important pour lui :
« Je t’avais dit de-
- Je sais, je sais. Mais c’est important. Il fallait que je te parle. »

L’homme fit entrer la jeune femme et ses deux gardes mais ne put s’empêcher de pousser un grognement mêlant exaspération et colère. Avec ces deux gorilles l’accompagnant, Sachiko avait à tout les coups attirer l’attention sur elle. Heureusement le Mizukage n’était pas au village et les autorités locales avaient autre chose à faire en ce moment que surveiller le Jisetsu.

« Du coup … Qu’est-ce qui t’am- … »
Le maître du temps ferma la porte, se retourna et resta bouche-bée un bon moment. Sachiko ne s’était pas fait prier et avait pris ses aises. La brune avait retiré chaussures, manteau et avait sorti d’on ne sait où une quinzaine de parchemins trop longs au goût du Jisetsu.
« Qu’est-ce que c’est que ce bordel ?
- Nos recherches. Qui sont par conséquent les tiennes aussi. Le plus gros de notre travail a été scellé dans ces parchemins. Yuki n’est plus sûr depuis la chute de l’empire. Les Samui et les Suzurane s’entre-tuent pour savoir à qui il revient de gouverner. L’académie se veut neutre et n’est pas impliquée dans le conflit pour le moment mais dans le doute, je préfère que ces choses restent ici, en lieu sûr. »

Évidemment la jeune femme ne lui avait pas demandé son avis. Shinichi observa ces documents et en vit de nouveaux apparaître, à tel point qu’il ne put faire deux pas sans avoir un bout de papier dans son champ de vision. Sachiko s’était littéralement appropriée son appartement.

« Tu comptes rester là longtemps ?
- Trois jours. Mais je vais séjourner à l’auberge, je te rassure. Je vais en profiter pour passer à l’hôpital. J’ai des choses à déposer là-bas. Et je dois voir un collègue avec lequel je communique souvent. »
La conversation se poursuivit et la jeune femme fit un rapport détaillé au Jisetsu de la situation à Yuki no Kuni. En tant que directrice de l’académie de médecine et de fuinjutsu du pays, la jeune femme avait eu vent de bien des rumeurs et connaissait la situation mieux que personne. Si l’Atsumu avait appris une chose au court de sa carrière, c’est bien que les morts et les blessés parlent souvent plus et de façon plus honnête que les vivants et biens portants.

Après avoir échangé quelques mots et fait son rapport, Sachiko partit en direction de l’hopital afin de converser avec son contact, laissant Shinichi seul. Enfin seul … Il ne l’était pas vraiment. Le ninja de la brume était accompagné de dizaine et dizaine de parchemins à ranger. Il laissa tout en plan et décida de remettre à demain le rangement mais un des rouleaux avait intrigué l’ex membre du Misutô. Des noms étaient inscrits sur ledit document. Et ces noms n’étaient pas écrit à l’encre rouge mais d'un autre liquide coloré ; du sang.