Le soleil commence à décliner par-delà le mur. Je me fais tout doucement à ma nouvelle vie à Suna, même si je trouvais la règle qui interdit de tuer des gens ennuyeuses. J'ai également remarqué que la ville est beaucoup plus animée quand la nuit approche. Sans doute est-ce en raison de la chaleur. Ils ne la supportent pas. Leur petit corps d'humain sont vraiment trop fragile. Ils manquent vraiment d'araignée. Heureusement que je suis là pour eux. C'est sans doute cela qu'ils veulent me récompenser de ma présence en voulant m'enseigner quelque chose. On ma dit que je devais devenir plus forte si je voulais servir le village alors que moi je voulais devenir plus forte pour que le village me serve. Il y avait méprise quelque part. En attendant je devais rencontrer mon copain de jeu. J'espérai qu'il serait assez divertissant, mais aussi assez solide pour me survivre. J'avance donc dans la rue en prenant bien soin de marcher sur le sol et donc de ne pas sauter de toit en toit en parfaite jeune femme civilisée et éduquée que je suis. Je reste tout de même emmitouflée dans ma cape et mes foulards histoires d'éviter de faire peur au passant bien que l'idée soit franchement tentante.

Je peine un peu à me repérer au milieu de la foule et je crois que je finis par me perdre dans le marché. La foule commence à me noyer. Il y a beaucoup de monde, beaucoup de bruit ainsi que beaucoup d'odeur appétissante. Au moment de passer devant une établie de cuisinier, l'un de mes bras se faufilent discrètement pour attraper une brochette de scorpions grillés. Le tout disparaît très vite sous ma cape. J'attends de mettre un peu distance avant de commencer à savourer mon repas, le tout en prenant toujours autant soin de camoufler mes traits aux yeux de tous.

Successivement, j'enfonçe mes chélicères dans les arachnides grillés pour y injecter mon enzyme digestive. J’attends quelque minutes que la chair se dissous à l'intérieur des chitines avant d'en aspirer le contenu. Je trouve cela vraiment délicieux avec un petit côté épicé par du tout désagréable. Outre les humains, j'avoue avoir toujours eux un petit faible pour leur cuisine. Je continue ainsi d'aspirer nonchalamment ma brochette jusqu'à parvenir au terrain d'entraînement. Là, la nuit est déjà tombée. L'espace se présente comme une immense sur face de gravier et de terre propice à l'exercice. Je vois d'autres personnes s'entraîner un peu plus loin. Mes mains se poses sur mes hanches intriguées. Ils ne vont tout de même pas essayer de me faire faire de l'exercice ?

Mon attention se pose que sur le gamin au milieu de l'assemblée désertique. Je le devine comme étant mon futur camarade de jeu. Le lève une patte et lui fait signe toujours camouflée dans mon apparat du désert.

 « Mon bonsoir petit humain huhuhuuuu.... ♥ ». Je dois admettre que le terme n'est pas très approprié étant donné qu'il fait facilement une tête de plus que moi. « Je suis Ketsueki Nururu, mais je vous prierais de m'appeler Lady Nururu. »

La première impression et toujours la plus importante raison pour laquelle je me permet d'y mettre l'art et la manière. Autour, personnes nous remarques, trop d'idiot absorbé par leur « exercices physiques ». Tant pis pour eux. Ils ne méritent pas mon intérêt.

 « Par contre...» Je me gratte l'arrière du crâne. « Que devons-nous faire ici ? Je crois qu'il est question d'apprendre des trucs ensemble. Ou que vous m'appreniez des trucs... Huhuhuuu ♥ »

Sociabiliser ce n'est pas encore mon fort, mais j'apprends tout doucement.

 « En arrivant dans le village on ma donné un « Guide de combat » Et j'ai lu dedans qu'il était très important de faire des murs défensifs de tous les rangs. Donc auriez-vous l'obligeance de m'apprendre à faire des murs défensifs de tous rangs ? Si vous voulez bien je pourrais concéder à partager ce qui reste de ma brochette avec vous. »

Dis-je tout en agitant le bâton dégoulinant de suc-gastrique sur laquelle siégeait encore un unique scorpion non-aspiré.

Spoiler:

Ça y est, le jeune garçon commençait à se faire un nom dans le village. Même s’il n’avait pas encore décroché le grade de chûnin, il s’activait grandement, et les gens commençaient à savoir qui il était. Il fallait dire que le jeune garçon passait son temps à s’entraîner sur les différents terrains d’entraînement que regroupait le village caché du Sable. Cependant, il parlait généralement peu avec ses pairs, préférant s’entraîner dans son coin. Il n’avait quasiment jamais fait de jutsus relatifs à son art de la nécromancie, de peur que ses pairs n’en soit effrayés et ne décident de le rejeter.

Aujourd’hui, on lui avait demandé de prendre en charge une jeune kunoichi venant de rejoindre les forces armées du village. Muko en fut le premier surpris, mais il accepta volontiers. Il se souvenait de la discussion qu’il avait eu avec Kazushi un jour, ce dernier lui disant qu’il devait s’investir pour le village s’il souhaitait pouvoir accéder aux hautes sphères de Suna. Et c’est justement dans ce but que Muko ne rechigna pas à accueillir la jeune kunoichi.

De ce qu’il en savait, elle venait juste d’arriver et il était chargé de son intégration entre guillemets. N’ayant pas le grade de chûnin, on ne lui avait pas assigné en tant qu’élève, mais plutôt comme une camarade qu’il fallait guider pour ses premiers pas. Leur choix avait sans doute été influencé par le fait que Muko possède une réserve de chakra plus grande que la moyenne des genins, mais il ne s’en plaignait pas, et se rendit donc d’un pas léger sur le terrain d’entraînement.

Il la vit rapidement arrivée et se diriger vers lui, totalement encapuchonnée, il ne sut comment mais il savait que c’était elle. Lorsqu’elle s’adressa à lui, elle employa des termes bien particuliers qui lui firent bizarre dans un premier temps. Elle parlait comme si elle n’était pas… humaine ? Mais Muko ne s’arrêta pas la dessus et écouta ce qu’elle avait à dire. Elle lui proposa un bout de sa brochette mais cela ne lui disait rien.

« Je te remercie pour ta proposition, mais ça ne me dit rien du tout. Et pour ma part, ça sera juste Nururu si ça te va. Je suis Muko, et oui je suis ici pour t’apprendre quelque chose malgré le fait que je n’ai qu’un grade de genin. »

Il lui sourit alors et lui proposa de le suivre vers un coin moins fréquenté par les autres shinobis étant venus s’entraîner. Il alla donc se placer dans un coin du terrain d’entraînement. Pour ce qu’ils avaient à faire, ils n’avaient pas besoin de beaucoup de place. Seulement d’un peu de tranquillité.

Regardant sa jeune « élève », si l’on pouvait l’appeler ainsi, le garçon posa alors la main sur le sol pour y appliquer un sceau. Une fois activé, un mur des plus solides vint se former devant lui. C’était l’une de ses techniques les plus redoutables, et il la montrait à la jeune femme. Bien sûr, il avait appliqué une petite couche de chakra pour faire en sorte qu’elle ne reconnaisse pas que des cadavres avaient servi pour faire ce mur.

« C’est de ça dont tu parlais ? »

Un sourire mal assuré, le jeune garçon attendait maintenant la réponse de Nururu.

Il n'est visiblement pas intéressé par ma proposition ce qui témoigne d'un très cruel manque de goût de sa part. Tant pis pour lui dans ce cas. Je me contente de dévorer le dernier scorpions en l'enfouissant sous mon foulard. Il parvient cependant à attirer grandement ma curiosité en faisant apparaître un large, haut et épais mur de pierre. Le genre de truc tout a fait recommandé dans le « guide de combat ».

« Hooooooooo.... Huhuhuuu... Voilà qui est intéressant. Oui c'est exactement ce que je veux ! M’esclaffais-je d'étonnement le tout en tapant dans mes mains.

J'examine la création sous toutes les coutures pour tenter de comprendre comment cette dernière est apparu. Peut-être que cela pourra m'aider. Seulement voilà quelque chose m'interpelle.

« Hé ! Attend une minute ? » J'approche mes orifices naseaux de la pierre pour la humer à plusieurs reprises. « Il y a une drôle d'odeur dessus. Qu'est-ce que tu en penses Momo ? »

Suite à cette question elle se décroche de mes cheveux pour ramper le long de mon bras avant de sauter sur le mur. Elle parcours sa surface de haut en bas en faisant des petits « clap clap » avec ses pattes. Puis elle retourne se réfugier sous ma cape afin de me transmettre son diagnostique.

« Momo dit qu'il y a bien quelque chose » Repris-je après une courte pause. « Mais elle dit aussi que c'est sans importance et que nous pouvons continuer l'entraînement. Huhuhuu... ♥ »

Je me contente de hausser les épaules tout en penchant la tête de trois-quart. Nous sommes loin de tout le monde ici. C'est plutôt isolé et cela me convient. Même si j'aime bien les gens, les gens, eux, ne m'aiment pas sauf ce petit humain, qui, malgré son « manque cruel de goût » sait faire des murs en plus d'être plutôt sympathique. Je sors alors de sous mon manteau le fameux manuel de combat.

« Dans la rubrique Ninjutsu ils disent que pour faire des murs de pierre il faut maîtriser le doton. Tu sais si je maîtrise le doton toi ? Comment est-ce que l'on fait ? »

Je me place coude à coude à côté de lui afin de montrer le contenu de l'ouvrage ouvert à la rubrique des techniques élémentaires et des mudras. On voit même un schéma de main avec les signes incantatoires juste à côté de l'onglet « recherche ». De mon point de vu le signe le plus éléguant de tous est celui du tigre. La question est donc de savoir si le signe du tigre est comprit dans l'incantation pour créer des murs de pierre avec le doton.

« Je ne sais pas faire tout cela moi. Peut-être que je devrais commencer par-là, mais j'ai toujours trouvé les notices d'utilisations très ennuyeuses. Je préfère que tu m'expliques comment faire. ♥ »

Je pose l'ouvrage par terre à même le sable et le gravier ouvert sur la partie concernant les signes. Momo, quant-à-elle, sert de marque page.

Le jeune Muko avait bien fait de faire un camouflage sur son mur, il ne voulait pas effrayer la jeune fille qui se trouvait en face de lui. Ce qu’il n’avait pas encore réalisé, c’était qu’elle était peut être encore plus bizarre que lui. Mais ça ne le dérangeait pas, il avait appris à ne pas juger les gens sur leurs apparences. Les personnes de sa secte avaient l’air de personnes tout à fait normales au premier coup d’œil, mais lorsque l’on grattait sous la surface on se rendait compte qu’ils ne valaient sûrement pas la valeur de la plupart des personnes ayant des airs beaucoup plus étranges qu’eux…

La jeune femme fit une rapide introspection du mur avec une petite araignée qui se détacha de ses cheveux. Cela fit sourire le jeune Muko, il ne s’attendait pas à voir une arachnide se détacher des cheveux de la jeune fille. Elle était étonnante, et Muko attendait bien ce qu’elle pouvait encore lui réserver comme surprise. Et alors qu’il s’attendait à une réaction de sa part, il la vit sortir ce qu’elle semblait tenir en haute estime. Une sorte de guide pour les utilisateurs du ninjutsu.

Muko sourit, il ne l’avait pas lu, mais il était vrai que ce fameux livre lui avait été conseillé lors de son arrivée à Suna. Cependant, il n’avait pas encore eu le temps de le lire. Restant silencieux, il se rapprocha de la jeune femme qui lui montrait une certaine page qui relatait des murs de ninjutsu. De nombreux signes étaient inscrits et les techniques étaient détaillées. Mais une fois que Muko eut le temps de le lire, la jeune femme le jeta par terre en prétendant que ce mode de fonctionnement était ennuyeux et qu’elle préférait que l’enfant aux cheveux bleus lui explique directement.

« Ah ah ah, c’est vrai que lire des bouquins n’a jamais été mon fort non plus. Après, je ne sais pas créer de murs en utilisant l’art du ninjutsu. Du moins pas encore… »

Sans doute une déception pour la jeune femme, mais Muko n’en resta pas là. Ce n’est pas parce qu’il ne savait pas faire de mur en ninjutsu qu’il ne pouvait pas aider la jeune femme à s’en créer un. Après tout, il savait le faire avec le fuinjutsu. Il s’assit donc en tailleur, et sourit à la jeune femme.

« Par contre, je peux t’expliquer comment moi je m’y suis pris. La première étape était de bien le matérialiser dans ton esprit. Il faut savoir que meilleure sera ton image, et plus ton mur sera efficace. »

Voici la première étape. Qu’en pensais donc la jeune femme ? Muko l’observait attentivement, et plus il la regardait, plus il se disait qu’elle avait quelque chose de spécial.

« Ensuite, malaxe ton chakra au maximum, ça te permettra de faire une technique la plus consistante possible ! »

Il avait encore à apprendre en termes d’enseignement…

Visualiser des choses. Je suis plutôt douée pour cela. Il me demande donc d'imaginer un mur, mais et ensuite ? Je ne vois pas quoi faire de plus.

«  Et qu'est-ce que je dois faire ensuite ? »

Je prends tout de même la peine de le questionner. Parce que pour le coup je ne me sens pas plus avancée. Je n'ai pas de paupière donc je ne peux pas fermer les yeux pour tenter de visualiser le « mur », mais c'est tout comme. Je me contente d'y penser très très fort. Cela doit se voir, même sous mon capuchon parce que je tremble un peu. Seulement voilà après quelques efforts durant de longue seconde, il ne se passe rien, pas l'ombre d'un mur... Momo est là au-dessus de celui érigé par Muko. Elle tapote entre ses pattes avant pour tenter de m'encourager, mais sans grands succès.

« Hum... Il semblerait que cela ne marche pas, pourtant tu sais je fais tout mon possible pour y penser le plus fort possible. Je tente de l'imaginer de toutes les formes et de toutes les couleurs, mais rien ne semble y faire... »

Je conclue par ces mots, un peu boudeuse, deux bras croisés entres eux sur six. Me pensant alors incapable de créer des murs défensifs comme le conseillait le guide de combat. C'est à ce moment que l'idée me vient.

« Hohooo... Je crois que nous avons oubliés les fameux mudra !! Peut-être que le fait d'y penser très fort en suffit pas à créer des murs défensifs. Cela veut dire qu'il nous faut trouver la bonne série à composer avec les mains. Tu as une idée de ce que cela pourrait être ? »

Je retourne me poster au côté du livre laissé à même le sable et les gravats. Tous autours les ninja du sable continuent de s'entraîner. Le pis dans tout cela est qu'ils ont l'air de s'amuser bien mieux que nous. De mon côté l’essai de feuilleter le guide de combat à la recherche d'aider pour trouver les bon mudra et faire un mur. Malheureusement le fait de ne savoir pratiquement pas lire ne joue pas en ma faveur. Je dois me contenter des quelques images laissées à ma portée. Ce faisant, après un moment passé à feuilleter je tends l'ouvrage à Muko.

« Tien à ton tour de tenter ta chance pour voir si tu trouves les mudras pour faire un mur »

C'est assez paradoxale, mais je n'ai absolument aucune patience pour une araignée et je ne supporte pas l'idée de ne pas arriver à faire les choses. Raison pour laquelle je commence à faire les cent pas le long de notre portion de terrain d'entraînement. Réfléchissant à une solution et à ce qui pourrait être fait quand soudainement une illumination me traverse l'esprit.

« Ho ! » Je tape mon poing dans ma paume. « Je sais ! Il faudrait peut-être déjà commencer par savoir quelle est mon affinité huhuhuuuu.... ♥ » Je me gratte l'arrière du crâne quelque peu gêné. Je me dis qu'il serait vraiment intéressant que j’apprenne à lire. « Mais je ne sais pas comment faire... Tu aurais une idée de comment savoir découvrir une affinité ? »

La jeune femme semblait avoir le plus grand mal du monde à apprendre cette technique avec les seuls enseignements du jeune nécromancien. Heureusement que le guide de combat étaient là pour les guider car autrement, il n’aurait sans doute pas réussi à lui apprendre à former un mur en bonne et due forme. Elle était retournée le chercher après que le jeune garçon lui ait demandé de bien imaginer à quoi elle voulait faire ressembler son mur, puis de malaxer son chakra. Mais il manquait clairement une étape correspondant aux mudras.

Il ne voulait pas griller les étapes et y aller petit à petit, raison pour laquelle il n’avait pas encore parlé des signes incantatoires. Cependant, elle souhaitait vraiment arriver à cette étape, alors il se saisit du livre qu’elle lui passa et commença à feuilleter les pages jusqu’à trouver les informations qu’il recherchait. Tout en lisant en diagonale les pages recherchées, il marmonna quelques mots.

« D’abord, faites le signe du tigre puis celui du panda, puis choisissez en fonction de votre affinité un signe parmi les suivants… »

Tiens ! Encore une chose à laquelle il n’avait pas pensé. L’affinité qu’avait la jeune Ketsueki… Il se demandait bien comment il pouvait faire pour qu’elle la découvre. Par malchance, il ne possédait pas ces petits papiers si utiles qu’on vous présente dans l’univers du manga. Alors il faudrait faire autrement !

Le nécromancien à la cicatrice, une fois avoir lu les parties qui l’intéressait, jeta une nouvelle fois le livre par terre. En retombant, un léger nuage de poussière se souleva pour ensuite retombé aussi rapidement qu’il n’était arrivé. Muko regardait maintenant son élève du jour, et il tenta de lui expliquer de la façon la plus claire possible… Même si, ne l’oublions pas, c’était la première fois qu’il donnait un cours de cette façon… Il y avait donc de nombreuses choses à revoir.

« Alors j’ai bien en tête les différents signes, regarde moi faire et mémorise les s’il te plaît. »

Un petit sourire en direction de la jeune femme, et l’enfant se mit à faire les signes incantatoires doucement pour qu’elle les mémorise. Une fois les signes « standards » terminés, l’enfant posa ses mains sur ses hanches et continua à parler.

« Par contre, il reste un dernier signe. Ce dernier sera conditionné en fonction de ton affinité comme tu le disais justement tout à l’heure. Pour découvrir quelle est ton affinité, je n’ai pas vraiment de conseils à te donner car je ne connais pas de technique infaillible. Cependant, je vais te montrer comment moi je l’ai découverte. »

Du moins, la première des deux.

Muko se mit donc à tendre son bras devant lui, poing fermé. Il ferma ensuite les yeux et se concentra. Il malaxa son chakra quelques temps et le concentra dans son poing fermé. Doucement, une fine couche de terre commença à se créer autour de ce dernier, prouvant ainsi son affinité avec la terre, l’un des cinq éléments composant notre monde. Il sourit ensuite à Nururu et l’incita à faire de même.

« À toi maintenant ! Il te suffit de concentrer ton chakra dans ton poing, et d’essayer de le matérialiser de la forme que tu le souhaites ! Je te regarde vas y ! »

Allez ma petite, à toi de jouer !

Le petit humain s'empare du livre pour commencer à le feuilleter, je me dis qu'il aura certainement davantage que moi pour trouver ses informations en lisant que moi en me fiant à de simple image. Il me demande alors de composer deux signes d'incantations avec mes mains et ce toujours en fonction de mon affinité. Seulement le problème se pose, je ne sais toujours pas la nature de celle dont je dispose.

« Hum... C'est bien dommage, le signe du panda me parlait plutôt bien... »

C'est à partir de là que le petit humain semble avoir trouvé une solution. Debout, bien droit et fier sur ses jambes. Il me demande de mémoriser la suite de signe qu'il effectue. Et forcément, pour ne rien louper, je tente de reproduire les gestes en même temps que lui, attentive à chacun de ses mouvements, mais finit tout de même par me laisser dépasser et en oublie la majeur partie durant le trajet.

« Attend tu peux recommencer ? Tu vas vraiment trop vite... » Je me gratte l'arrière de la tête frustré par mon échec. « Je n'ai pas retenu tous tes mudra tu peux recommencer ? »

Il prend cette fois-ci le temps de me les montrer à nouveau. Décidément cet humain est plutôt gentil. S'il me faut un jour faire un choix dans une situation critique, je déciderai de le manger en dernier.

Je parviens finalement à retenir toute la série de signe, mais j'apprends que le dernier doit être déterminé par mon affinité.

« Tu veux dire comme pour celui du panda ? »

Je devine que c'est sans doute à ce moment-là que les choses sérieuses commencent. Muko me montre comment faire pour espérer découvrir mon affinité. Dans les faits cela me semble plutôt simple, même si je me doute bien que je ne vais pas y arriver si facilement. C'est plus ou moins à partir de là que je réalise à quel point le ninjutsu à l'air d'être compliqué. Personnellement je préfère encore m'initier à des techniques d'araignées, même si les directives du guide de combats sont très clair sur ce point : il faut un mur défensif dans un répertoire technique digne de ce nom, bien que je n'en sois pas totalement convaincue.

« Heu... Tu es sur que ça va bien se passer ? Je ne voudrais pas que ça explose. Tu m'imagines si je prends feu en découvrant que j'ai une affinité Katon. »

Cette idée me fait frisonner. Inutile de préciser que les araignées détestent le feu, mais je m'applique tout de même à l'exerce par acquis de conscience, tendant les mains vers l'avant afin d'essayer d'y concentrer mon chakra. Seulement après quelques longues secondes d'essai rien ne se passe. Je me dis alors que je n’utilise peut-être pas les bonnes mains. Seulement je ne peux pas utiliser les autres en publiques.

« Hmm.... c'est plus compliqué que cela en a l'air en fait. Est-ce que tu aurais d'autres conseil à me donner ? Comme la façon de manipuler mon chakra pour le transformer en affinité ? »

Je répète l'exercice encore et encore, de plus en plus frustrée, de plus en plus impatiente à l'idée de ne pas y arriver. Je me concentre alors une fois de plus, imaginant toute sorte d'affinité dans mes mains à l'exception du katon bien évidemment. Seulement il n'y a toujours rien. Mes épaules s'affaissent de déception. Je veux refermer ma main quand un petit quelque chose me gène. Je regarde alors ma paume et m'esclaffe.

« Waaaaaaaaaaaah ! Regarde ! T'as vu ? T'as vu ? » Dis-je en sautillant sur place alors qu'un petit caillou se trouve dans ma main.

La petite Ketsueki était très attentive à ce que lui disait le jeune garçon à la cicatrice. Elle semblait très intéressée par ce principe de ninjutsu, et surtout… Elle était avide d’apprendre. Peut-être qu’elle s’était trompée de professeur pour cet exercice ? Muko n’avait aucune notion en termes d’apprentissage. Du moins, pas de ce côté-ci de la barrière.

Il tentait néanmoins de faire bonne figure, remontrant une nouvelle fois la série de mudras qu’il faudrait que la jeune femme utilise si elle souhaitait se créer un mur de protection. Elle s’appliquait, mais il lui manquait une dernière information afin de pouvoir commencer à essayer de créer un mur de protection… Son affinité.

« Voilà, c’est exactement comme ça qu’il faut que tu fasses. Continues à malaxer son chakra, et essaie de le faire converger vers ton poing fermé. Et là, quelque chose devrait se passer. »

Après, il fallait espérer qu’elle ne prenne en effet pas feu car sinon, Muko ne saurait absolument pas quoi faire. Point positif, il pourrait cependant manger de l’araignée grillée pour le dessert ! Mais non, il fallait qu’il soit à la hauteur, cela pourrait peut-être lui servir pour l’avenir s’il parvenait à enseigner correctement à la jeune femme.

Et avant qu’il n’ait eu le temps d’ouvrir la bouche pour essayer de guider la jeune fille sur une possible manière d’utiliser son chakra pour le concentrer en un point précis, cette dernière commença à crier de joie. Elle montra ensuite la paume de sa main au jeune garçon avec un sourire des plus francs et une excitation presque palpable… Elle avait réussi !

« Hey bien joué !!! Tu as la même affinité primaire que moi, le Doton ! Lorsque j’ai fait ce test il y a peu, j’ai aussi eu les mêmes résultats que toi ! C’est trop cool, en plus ton mur il va être sacrément costaud s’il est en terre ! »

Un grand sourire d’encouragement, et le jeune garçon s’écarta un petit peu pour reprendre le bouquin qu’il avait laissé par terre. Il regarda à nouveau les signes incantatoires et se tourna vers Nururu pour qu’elle comprenne bien ce qu’il fallait faire. Il refit les signes, et une fois cela fait, il ajouta le dernier qui était lié au Doton. Regardant ensuite la jeune femme, il lui sourit une nouvelle fois et lui annonça.

« À toi désormais ! Je te tiens le livre si jamais tu ne te souviens pas des signes. »

Il faisait maintenant office de pupitre personnel de Nururu.

Je viens d'apprendre que mon affinité principal n'est autre que le doton, heureuse coïncidence qu'il s'agisse aussi de celle de mon professeur improvisé. Incontestablement, je le mettrai dans les derniers sur ma liste d'humain à manger en cas d'apocalypse. Dans le même temps je continue de lui montrer mon petit caillou tout en le faisant tourner entre mes doigts gantés. J'ai rarement été aussi fiers de moi par le passé. Muko s'installe ensuite en reprenant le guide de combat entre les mains. Je l'écoute attentivement me répéter une énième fois la série de mudra, mais cette fois-ci en ajoutant le signe final qui est celui lié au doton. Si je comprends bien, cela devrait être plus facile à partir de maintenant même si je me vois assez mal réussir à soulever un mur entier à la vue des efforts qu'il m'a fallut fournir pour matérialiser un caillou de rien du tout. Mais je ne perds pas espoir, ce maigre succès est parvenu à me remotiver.

J'enchaîne alors la série de signes incantatoires sans oublier celui du panda, qui à mon sens, ne peut qu'être le plus important. Malheureusement mes doigts se crochent entre eux à plusieurs reprises ce qui m'oblige à tout recommencer depuis le début. Je parviens alors à finir la série en essayant de concentrer mon chakra dans mes mains comme je l'avais fais pour matérialiser la pierre. Là encore rien ne se passe, mais je continue d'essayer encore et encore durant l'heure qui suit. L'air de rien tout ceci est plutôt fatiguant. Et je commence a avoir chaud sous cet amas de tissu qui sert à cacher mon visage.

La nuit défile et le terrain d'entraînement se vide progressivement jusqu'à ce qu'il ne reste plus que nous deux. Moi je continue de m'exercer et Muko de me conseiller. Ce n'est qu'au bout d'un moment, lors d'un essai de plus, totalement par hasard que je sens le sable légèrement trembler sous mes pieds après avoir finit de composer ma suite de mudra. Je tourne la tête en direction de l'humain, interpellée, avant de me pencher sur le sable à mes pieds. Rien, il ne semble rien avoir eut. Je commence à croire que cela n'est que le fruit de mon imagination, que je commence à fatiguer à la vue de l'heure tardive. Pourtant en passant mes doigts sur la surface de sable je sens quelque chose se crocher dans mon gants. Je me tourne une seconde en direction de Muko pour lui adresser un regard interrogateur qu'il ne peut voir, pour finalement creuser dans le sable. Qu'elle n'est pas ma joie et ma surprise en découvrant ce qui s'y trouve.

« Hoooooooooooo !! Muko !! Muko !! Regarde ! ♥ » Je pointe du doigt un gros caillou fermement encré dans le sol. « C'est un mur défensif !! J'ai réussi ! ».

C'est à ce moment là que je réalise qu'il fait beaucoup trop sombre pour y discerner quoique ce soit. Je vais alors décrocher une des nombreuses lampes qui parsèment le terrain d’entraînement, pour la positionner juste au-dessus du trou. Cette fois-ci il a tout à loisir de contempler mon œuvre alors que je trépigne d'excitation et de joie au point d'être obligée de me contenir pour ne pas sautiller sur place.

« Je crois avoir compris le truc. On retente !! » Dis-je sans vraiment savoir de quoi je parle.

Je reprends alors l'exercice, et ne remarque que brièvement que la lune à déjà entamé une longe course à travers les étoiles. Elle est déjà plus proche de la courbe de l'aube que de celle du crépuscule, mais je n'en ai que faire. Je suis plutôt du genre nocturne, à dormir le jour et à me nourrir la nuit donc cela ne me dérange pas, mais surtout, surtout, j'arrive enfin à faire un début de mur défensif. Et c'est ainsi que le temps continue de défiler. A chaque essai mon mur semble un peu plus haut. Il finit par m'arriver jusqu'au niveau des genoux au moment où je tombe de fatigue. Ce faisant je me laisse tomber en arrière à même le sable frais.

« C'est donc cet effet que cela fait de savoir faire des murs défensifs, de savoir pratiquer le ninjutsu comme les shinobis du désert... »

Je tourne la tête en direction de l'humain, gardant le silence un court moment pour le briser de moi-même.

« Huhuhuuuu !! On recommence quand ? ♥ »