La jeune femme fut escortée, sans armes, jusqu'au Palais de l'Hokage. La troupe resta silencieuse, Ema dégoulinait d'anxiété. Les Shinobis de ce village avaient encore protégés sa famille, une nouvelle claque pour Ema. Ce n'était pas mauvais en soit, mais la Kunoichi redoutait le prix de cette protection. Un simple Marteau était peu cher payé pour leurs... services ? À côté de la réaction de Mizuki face à la faiblesse inhérente des Matsunos, la mère redoutait la réaction de son mari à sa rencontre, et la réaction de son fils qu'elle n'avait pas vu depuis deux mois.
Regardant furtivement derrière elle, elle pensa à la fuite. Retourner auprès de ses deux tyrans lui faisait moins peur que de vivre la réaction de son époux, qui allait être dans tous ses états. Espérons qu'il n'aille pas tenter de la ramener à Suna...
Toujours est-il, que perdue dans ses pensées, Ema se rendit seulement compte qu'elle venait de franchir les portes du Palais. Il fallait se concentrer. Mizuki n'allait certainement pas l’accueillir comme ce Bankichi. Les souvenirs de leur dernière rencontre restaient dans son esprit. Implacable et prête à tout. Qui plus est, elle avait cru perdre sa vie et seule de son fils lors de cette Purificiation. Cette femme mettait Ema mal à l'aise, bien plus que Yami ne l'avait jamais fait. Peut-être parce que la Ketsueki ne possédait pas tous les moyens de réduire Ema à néant dans ses mains...
Les gardes l'encerclaient toujours, dignes et droits, attendant l'aval pour faire entrer la Nukenin. De nouveaux souvenirs englobèrent l'esprit de la Kunoichi qui revenait en arrière, lorsqu'Ogami lui transmettait sa mutation à Ki. Un mélange de colère et de mélancolie s'emprit de la demoiselle, alors qu'elle rentrait dans ce bureau. Ema resta muette, attendant les présentations et le départ des gardes qui ne restaient pas.
Inclinant légèrement la tête, Ema salua l'Aburame avec le respect dû aux Ombres, contre toute attente. Le temps n'était pas à la moquerie et à la condescendance. Ce ne serait pas la Matsuno qui allait jouer à la plus forte. Encore une fois, elle était redevable à ce Pays à bien des égards, et même si cela lui coutait cher de montrer tant d'obédience, la jeune femme se plia aux règles. Tetsui restait gravé dans son esprit, mais les autorités de Konoha et Hi avaient à nouveau montrer de la diligence envers cette famille. C'en était presque pas croyable. Il était certain que les premières demandes de l'Aburame concerneraient son artefact, mais pour cela, la jeune femme allait devoir converser avec son mari... Peut-être que cela se révèlera simple, étant donné qu'il appréciait les Aburames. Ema savait néanmoins, que s'il acceptait, cela ne serait pas pour sa femme, mais bien pour l'avenir du Yuukan.
« Hokage-sama. »
Fit-elle, se relevant doucement. On pouvait lire la fatigue sur la jeune mère qui n'avait pas pu dormir correctement depuis deux jours, jours durant lesquels elle avait voyagé pour arriver à destination de cette terre d'asile pour Satomu. Cependant, on pouvait y lire une force nouvelle que la jeune femme dégageait, grâce aux entraînements intensifs et formateurs d'Oniri et Yami.
Son regard ne dévisageait pas son interlocutrice, mais la toisait, curieuse de connaître la tournure que les événements allaient prendre.
La nouvelle était arrivée à mon bureau quelques jours auparavant, en même temps d’ailleurs que Satomu. Ema allait de nouveau être parmi nous ; venue – enfin – rendre visite à son fils et, par extension, à son mari. On attendait son arrivée aux frontières du pays, et à peine eut elle mis un pied à Hi qu’elle fut retrouvée et escortée jusqu’au village. Après les quelques précautions d’usage à l’entrée, des ANBU la prirent en charge pour éviter tous problèmes. Ema n’étant pas, forcément, l’origine des problèmes qu’il fallait éviter. Même si Suna, seul village présent lors de la nuit de Rokubi, était remonté dans l’estime de bon nombres de Konohajins, il restait celui contre qui la guerre avait éclaté il y a encore quelques mois. De la grande fenêtre de mon bureau, je la vis s’avancer. Son visage n’était plus le même. La dernière fois que je l’avais vu, elle était en colère et apeurée. Là, elle était dure et triste. Sa peur n’était plus la même non plus. Je fronçais les sourcils : le monde extérieur est-il vraiment si dangereux que ça ?
Elle finit par arriver devant moi, se prêtant aux protocoles d’usage et de politesse que l’on accorde habituellement aux plus haut gradés. Je levai les sourcils, étonnée. Et d’autant plus lorsque qu’elle m’appela « Hokage-Sama ».
- Je vous en prie, relevez-vous. Epargnez-moi ces protocoles qui n’amusent que les nobles qui veulent à tout prix se sentir importants. Asseyez-vous.
M’asseyant en même temps qu’elle, je remis mes cheveux en place et sortis trois dossiers d’un tiroir que je mis devant elle. Sur le premier était écrit Matsuno Satomu. C’est celui que j’ouvris en premier.
- Tout ce qui est arrivé à votre fils y est consigné. Les cours qu’il a reçus, les soins qui lui ont été prodigués, son emploi du temps. Si vous voulez savoir comment il a été traité…
Et elle n’aurait sans doute rien à redire. Il avait reçu les meilleurs précepteurs, les meilleurs repas, les meilleurs médecins. Panem et Circenses avait été pris au mot. Je la laissais prendre connaissance du dossier quelques instants, avançant le deuxième.
- Tout ce qui concerne Satomu se trouve dans ce dossier… sauf une seule nuit : celle de l’attaque. Comme Miko vous a sans doute déjà dit, Takeshi et Akina Matsuno ont rendu visite à leur petit-fils. L’une sous forme d’Edo Tenseï, l’autre sous forme de marionnette, tous deux envoyés par Jiseyama pour empêcher Miko de se rendre à Taiyô aider votre mari. Les détails du combat sont notés dans le dossier, mais Miko a tout donné face à de redoutables adversaires qui n’avaient rien à perdre pour protéger votre enfant. Qui en est sorti indemne. Elle vous a également parlé de la technique Mamoru qui a légèrement altéré les souvenirs de votre enfant, le faisant oublier les durs moments qu’il a passés et rendant un souvenir agréable à tout ça. On l’a examiné à son retour à Konoha. Je sais que vous n’êtes pas emballée par l’idée mais autant être claire de suite : je ne suis personnellement pas pour tenter une nouvelle opération sur Satomu, qui plus est quand elle consiste à lui rendre des souvenirs difficiles et sans savoir ce que des techniques Yamanaka feront sur des techniques Mamoru. Ce qui est sûr, en revanche, c’est qu’il n’a absolument aucune séquelle de cette nuit. Même une égratignure il ne l’a pas.
Je me repositionnai dans mon fauteuil, mes coudes sur les accoudoirs, mes mains jointes devant moi, avant de la laisser regarder le dernier dossier : Matsuno Kibo – Taiyô no Kuni.
- Et le dossier de votre mari. Résumé succinct de ce qu’il s’est passé à Taiyô : combat entre Tsukiko et Kibo, arrivée de Kawaguchi Kira, libération de Kyûbi… Ainsi que les soins qui lui ont été apportés.
Toujours sans bouger, j’allais aborder la dernière partie de notre entrevue avant le départ pour l’hôpîtal.
- Comme vous le voyez, nous avons tenu nos engagements, et même plus. Bien plus. Il me semble que votre venue ici est soumise à une condition de ma Daimyô. Où est votre marteau, Ema ?
Au moins elle n'aurait pas besoin de faire semblant de s'intéresser encore à la hiérarchie qu'elle avait quitté il y a de cela deux mois. Faisant un rapide tour du bureau, elle ne vit ni son mari, ni son fils. Bon, malgré sa déception momentanée, elle s'imaginait bien que son mari était entrain de se balader avec son fils s'il n'était plus hospitalisé, donc ça lui laissait deux nouvelles options. La jeune mère cachait néanmoins son impatience à l'Hokage qui était entrain de lui transmettre un dossier très complet sur son enfant.
Impressionnée devant une telle assiduité, Ema restait muette, feuilletant les pages qui résumaient avec attention les journées de son enfant. Les mots qu'elle lisait la rendait pleine de tristesse, n'y voyant qu'un échec de plus à sa longue liste. Contrairement à ce Pays, Ema n'avait pas été là pour son propre fils.
Écoutant attentivement Mizuki, Ema arrêta de lire ce dossier qu'elle garda cependant entre ses mains, ayant pour intention de le lire en entier, rien que pour imaginer les jours que son fils avait du vivre. Pour ce qui était de l'esprit de son enfant, la mère voulait vérifier par elle-même, même si les mots de la Konohajin étaient partagés avec la Matsuno. En soit, cet acte s'il était réellement telle qu'elle le décrivait, était un don du ciel.
Un nouveau dossier lui fut tendu, qu'elle prit également. Celui-ci constituait tout ce qui concernait son époux. Étrangement, Ema regarda l'Hokage. Ils avaient certainement un dossier sur elle, c'était presque bizarre. L'ouvrant, elle resta tout de même attentive aux paroles de son interlocutrice. Ces yeux grossirent, alors que le choc fut total en entendant le nom de Tsukiko.
« Tsukiko Kawaguchi ? Kyubi ?! » Son affolement se ressentait facilement. L'ancienne Daimyo perdue, aux côtés de Jiseyama, contre son mari, alors qu'ils étaient autrefois équipiers. Kyubi, libre de ses chaînes...? La jeune femme se frotta la tempe de sa main libre. Elle était plutôt stressée. Tayiô était collé à Hi, bien trop près de Satomu et de son mari. La jeune femme se mordit la lèvre, prise d'une certaine culpabilité. Non, elle ne regrattait pas sa désertion, ni sa position au sein du Kyomu, elle regrettait de ne pas avoir mis en place des plans pour voir sa famille plus tôt. Certes, avec Oniri et Yami, cela avait été impossible, même avec toute la volonté du monde. Et là, en plus de ce soucis, il y avait des monstres redoutables qui se baladaient sur la surface du Yuukan.
« Rokubi a été vaincu ? Et qu'en est-il de Kyubi ? S'il a été libéré, il doit certainement mettre à feu et à sang tout ce qu'il touche... » Elle était stressée, mais gardait son calme, maîtresse de son corps et de ses émotions. Voilà que la proposition de Miko prenait tout son sens. L'état de ce monde dépassait de loin les pitoyables batailles entre Nations.
Avec les dossiers en main, la mère continua après la question de l'Hokage.
« Puis-je garder les dossiers jusqu'à mon départ ? » Se frottant le front, la Matsuno serrait son poing, ses pensées perdues dans les scénarios désastreux qui auraient pu balayer sa famille en un clin d’œil sans ce pays. Parcourant en diagonal les rapports, elle y vit plusieurs fois la mention de Suna et Kaze.
« Il semblerait que vous avez réussi là où Kibō et moi aurions mis des années à réussir. C'est sans doute une bonne chose... J'imagine que la question de la garde de Satomu doit être revue. Qu'un de vos plus puissants soldats ait été retenu pour protéger mon fils n'a pas pu vous plaire... Du moins, cela a du contrecarrer les plans de Jiseyama, mais tout de même. »
La jeune femme se tut, sa décision prise. « Kibō garde mon Marteau. J'ai préféré le laisser entre des mains sûres en désertant. Pouvons-nous le voir ? Et... Puis-je voir mon fils... ? »
Non non, en fait c’était le papa François Ier et on a confondu Kyûbi avec la papamobile. Ils ont la même carrosserie. Oui bien sûr, « Kawaguchi Tsukiko et Kyûbi », sinon je n’aurais pas utilisé ces mots-là et dans cet ordre-là. Arquant un sourcil, je lui laissai poser ses questions.
- Il a été neutralisé plus exactement. Chose que vous auriez su si vous aviez été présente lors de la bataille… Mais bon, je comprends, on ne peut pas voyager et sauver le monde, ce serait grotesque. Quant à Kyûbi, c’est plus complexe que cela. Je vous épargne les détails, mais disons qu’on a encore là aussi gagné un sursis.
Je soupirai, me levant de mon fauteuil en enfilant un manteau lorsqu’elle eut terminé de parler.
- Ces dossiers sont pour Kibo et vous. Vous pouvez même les garder après votre départ. Sans vouloir vous offenser, l’emploi du temps de Satomu et son menu n’intéressent pas grandement nos archives.
Passant devant elle une fois qu’elle eut terminé, je l’enjoignis à me suivre en direction de l’hôpital. C’était visiblement là que se trouvait la raison de sa venue ainsi que la raison pour laquelle Hi avait accordé sa venue. Le chemin fut calme, agrémenté par quelques salutations à mon encontre (en même temps à Konoha on avait vague connaissance d’Ema la mère peureuse, pas d’Ema la D4rk-Emo sans peur et sans reproche). L’hôpital fut rapidement accessible : le bâtiment, symbole mondial de la santé depuis sa grande restauration il y a peu, impressionnait sans doute plus que le palais d’où l’on venait. Senseuse qu’elle était, Ema pouvait sans doute sentir les regards se poser sur elle, signe des différents ANBU qui opéraient près de l’hôpital au vu des hôtes de marque qui s’y trouvaient actuellement. Sans compter que Kibo continuait à avoir ses détracteurs au sein du village.
On entra dans l’hôpital et on se dirigea vers l’étage où Kibo se trouvait. A quelques mètres de sa chambre, je m’arrêtai, me tournant vers Ema.
- Bien. Quelques recommandations d’usage. Vous n’avez pas été inquiétée jusqu’ici et nous avons, une fois de plus, parfaitement respectés vos demandes, même les plus loufoques. Sachez néanmoins deux choses : essayez de songer à nous doubler et vous connaîtrez ce que veut dire avoir Konoha en ennemi. Ne pensez pas que cela ressemble à une menace :c'en est une. J’attends de vous que vous respectiez votre parole comme nous le faisons avec votre famille depuis tout ce temps. De même, j’ignore ce que vous avez prévu de vous dire avec votre cher et tendre, mais j’aimerais que vous n’oubliiez pas que vous êtes dans un hôpital. Le moindre éclat de voix ne sera pas toléré. Énervez-vous en silence.
Tournant de nouveau les talons, je passai devant deux ANBU qui gardaient une porte.
- Hokage-Sama.
- Elle est avec moi. IIs opinèrent du chef et s’écartèrent légèrement pour nous laisser entrer dans la chambre dans laquelle se trouvaient Kibo et Satomu.
- Bonjour à tous, même à ceux qui ont trois ans et qui bavent encore. J’amène du courrier.
Ema n'écoutait même plus l'Aburame. Le dossier répondrait à ses questions sans le ton condescendant et moralisateur dont elle se passerait bien. La suivant sans poster de questions, lisant en diagonal les pages des dossiers, la jeune mère se retrouva dans l'enceinte de l'hôpital. Ses sens étaient aux aguets, ressentaient la plupart des chakras puissants sur leur chemin. Mais son intérêt premier restait les sources de chakra qu'elle avait en tête depuis quelques jours et dont elle s'approchait à grands pas.
Sortant son nez des dossiers, la mère releva la tête, impatiente et anxieuse. Elle ressentait le chakra de son mari pleinement, quant à celui de son fils, même inconscient de ses pouvoirs, elle pouvait ressentir cette force ancestrale dans son corps. Concentrée dans ses pensées et ses ressentis, Ema fut prise d'un petit sursaut lorsque la femme aux cheveux rouges, tel Red, se retourna sur elle. Ses sourcils se haussèrent à mesure que cette femme parlait. Son regard se ternit, et ses sourcils se baissèrent pour se froncer. Son inquiétude s'était envolée, pour faire place à une colère froide, dure. Les cheveux rouges lui rappelant les longues semaines infligées par Red et toutes les raisons qui l'avaient conduites à partir pour devenir plus forte.
Sans aucune parole, Ema entra dans la pièce. Redécouvrant le visage joyeux de son enfant qu'elle n'avait pas vu depuis deux mois déjà. Radoucissant les traits de son visage, elle sourit à la vue de son bambin, aux côtés de son père qu'elle regarda brièvement dans les yeux.
Se retournant vers l'Hokage, Ema vint à lui demander quelque chose qu'elle n'aurait certainement jamais osé demander il y a quelques semaines de cela.
« Pouvez-vous nous laisser seuls quelques instants ? J'aimerais converser avec mon mari et mon fils en privé. Ne vous inquiétez pas, je n'ai pas fait tout ce chemin pour vous faire faux bond. »
Entre la garde ANBU, les conditions de santé de son mari et la menace de Suna sur sa propre tête, Mizuki n'avait pas la moindre possibilité d'avoir peur d'une quelconque fuite de la Kunoichi. Et ce n'était certainement pas devant une Aburame qu'elle allait partager ses retrouvailles en famille.
La Matsuno continuait de regarder la femme qui devait certainement comprendre cette envie et ce besoin d'intimité familiale. Si Mizuki ne comprenait pas que l'intérêt de partager le Marteau était utile à tous et qu'en cet instant, Ema ne désirait que prendre son fils dans ses bras et discuter avec son mari, sans avoir de spectateurs. Le tout allait déjà être assez épuisant moralement au vu de la fatigue de la Kunoichi, sans y ajouter une énième humiliation de la part de Konoha.
Aujourd'hui, ma vie allait prendre un tournant et pas que la mienne, celle de Satomu et de ma femme également. J'étais dans ma chambre, en train de jouer avec mon fils, attendant la venue de la déserteuse. Oui, c'était ce qu'elle était devenue. Elle avait abandonné son fils et son mari pour... je n'en avais aucune idée. Je savais qu'elle comptait venir voir Satomu et retrouver Yami, mais n'ayant reçu aucune nouvelle de Hi, je pensais bien qu'elle n'avait pas osé se pointer sur ces terres. Cependant, avait-elle retrouvé l'âme sœur de mon maître ou errait elle dans le Yuukan trop fière de revenir et avouer avoir fait le mauvais choix ?
Malheureusement, je n'avais pas pu partir à sa recherche alors que j'avais récupéré des informations importantes auprès de la directrice du Centre. J'avais rendu visite à mon fils et lors de mon retour à Suna, voyage que j'avais entrepris à pied pour trouver d'autres indices sur Ema, je fus intercepter par cette femme qui m'emmena à Taiyô no Kuni affronter Kyubi, Jiseyama et Tsukiko. Enfin bref, j'allais pouvoir la voir et mettre au clair notre situation, il était hors de question de repartir aujourd'hui avec des doutes ou chacun de son côté...
Par contre, il y avait quelque chose qui m'échappait. Pourquoi Konoha prenait le risque d'accueillir une déserteuse de Suna ? Ils n'avaient rien à gagner dans l'histoire ou voulait-il se débarrasser de Satomu ? Même si je me doutais bien que mon fils devait être le dernier de leur soucis. Du coup, je ne comprenais pas leur but, pourquoi assumer le rôle de coordinateur entre Ema et moi ? J'allais sans doute avec des réponses une fois... ah ! Voilà que la porte de ma chambre s'ouvrait et Mizuki entra avec une femme étrange. Non, ce n'était pas ma femme. Elle avait changé, même Satomu peinait à la reconnaître. Les cheveux courts, un look vulgaire, une expression froide et dure. Ce n'était pas celle que j'avais épousé et qui avais mis au monde mon enfant. Cependant, son visage s'adoucit en voyant le môme, il comptait encore pour elle ? Et moi ?
— Non.
Annonçais-je à la demande de ma femme auprès de l'Hokage.
— Mizuki reste. J'aimerais comprendre pourquoi Konoha fait tout ça et puis, je n'ai rien à cacher moi, assume tes actes Ema.
Mon expression était glaciale et dure, non pas comme l'autre jour dans le bureau de l'Ombre du Feu. Je voulais des explications de la part des deux femmes qui se tenaient devant moi.
M’avançant dans la chambre pendant que les tendres retrouvailles se faisaient entre les Matsuno (quelle famille adorable), je pus observer cette chaleur et cet amour qui unissaient Kibo et sa femme, les regardant avec des yeux tendres et envieux, priant tous les Dieux, morts ou vivants, que mon futur époux me voue une passion aussi infaillible que celui que Kibo porte à Ema. M’appuyant sur le mur face à la fenêtre, je croisai les bras, profitant de la scène qui allait se jouer devant moi. Une vraie gamine devant une spectacle de marionnette.
- Pouvez-vous nous laisser seuls quelques instants ? J'aimerais converser avec mon mari et mon fils en privé. Ne vous inquiétez pas, je n'ai pas fait tout ce chemin pour vous faire faux bond.
Sourire narquois et sourcil arqué, j’allais répondre « Ahahahahaha, non », mais Kibo me coupa l’herbe sous le pied en me donnant presque l’ordre de rester.
- Je ne comptais pas partir de toute façon, hein. Parce qu’avec tout le respect que je vous dois, à l’un et l’autre, on va garder en tête que Konoha n’est pas un hôtel de plaisance, un hôpital de jour ou une garderie, comme vous semblez un peu trop le considérer. Vous êtes invités ; pas chez vous.
Perdant le sourire narquois, j’affichais une mine bien plus sérieuse et sombre : les deux demandes supplémentaires coup sur coup avaient tendance à m’agacer. A croire que l’un comme l’autre avaient été élevés avec des animaux. On leur donne un doigt, ils réclament une main ; on consent à leur donner, et ils réclament quand même un bras.
- Pour être franche, je me fous un peu de votre conversation qui va sans doute être très riche en excuse lamentable d’une mère, épouse et kunoïchi qui a tout abandonné pour devenir une criminelle. Je n’ai pas vraiment hâte d’entendre ça, j’ai assez à faire avec les niaiseries de mon propre camp. En revanche…
Je me tournai vers Ema, plongeant mon regard dans le sien.
- Si vous êtes ici à essayer de négocier encore un peu plus de notre clémence, ce n’est pas par pure bonté d’âme. Vous me devez quelque chose, Matsuno Ema.
Enfin… « me » était un bien grand mot (oui bon deux lettres), vu que ledit marteau passerait en quelques heures de mes mains à celles de Miko qui allait partir à la chasse, mais tout de même. Les plus littéraires d’entre vous auront reconnu une métonymie mise en abyme : le Kage pour le village ; le village pour le pays. Mais qu’à cela ne tienne. Elle avait passé un accord avec la Daimyô, à elle de le respecter. Et dans les plus brefs délais.
Ou la clémence dont avait fait preuve Miko allait vite s’estomper. Et les douces images que papy Matsuno avait mis dans la tête de son petit-fils allait vite être remplacée par l’image de sa mère qu’on traîne dans les prisons d’un village qui, pourtant, avait de nouveau sauvé son père.
C'était sans compter sur Kibō... La Kunoichi soupira intérieurement, il ne faisait même pas d'efforts, à quoi bon. Sa gorge se serra et son coeur s'affola dans sa poitrine alors qu'elle voyait cet homme qui n'était vraisemblablement plus le sien. Cela faisait des mois qu'elle était en cavale, qu'elle n'avait pas vu sa famille, qu'elle voulait leur expliquer tendrement, en toute simplicité entre eux, mais non, ce luxe non plus ne lui était plus accordée.
Son regard emplit de tristesse et d'amertume se posa sur son époux, qui ne l'était certainement plus depuis un moment. Depuis cet incident avec les parents de Kibō. Mais elle comprenait qu'à présent, peu importe les raisons qu'elle avancerait, son mari n'en aurait plus rien à faire d'elle, c'était terminé.
Elle avait du vivre avec ce monstre changé durant une année, une longue année où rien ne comptait sauf cette Miko. Une année qui s'était finie en beauté, Kibō poignardant sa femme dans le dos en lui prenant la seule personne au monde qui avait toujours été avec elle, le tout devant un duo de femmes qui avaient vraisemblablement ruinés toute la vie d'Ema. Tetsui, pour commencer.
Du dégoût se forma sur le visage de la jeune femme qui avait posé son regard au loin par les vitres de la chambre. Elle avait commencé seule et elle finirait seule, peu importe les choix qu'elle faisait. En étant à Suna, elle avait été relayé au rôle de mère au foyer, laissant Ogami et Tetsui prendre toute la place avec Kibō au sein de la hiérarchie du village, alors qu'elle aurait pu être une aide conséquente. Et même lorsqu'Ema aurait pu aidé son mari, il avait préféré laisser sa place à Ogami et faire exiler sa famille à Ki. Tout ça pour se voir retirer son fils par la suite, sa fonction, son meilleur ami et voir la déchéance de son mari qui acceptait sa nouvelle condition avec beaucoup trop de zèle.
Son regard se baissait doucement vers ce petit être. Ô combien avait-elle rêvé de cette petite bouille, combien elle avait souffert pour devenir plus forte, pour lui, pour sa protection, ô combien avait-elle imaginé de le porter dans ses bras, entendre son rire, sa voix, dire "maman". Cela faisait bien longtemps que la Matsuno n'avait pas autant sourit, d'un sourire vrai et réel.
« Coucou mon ange. »
Fit-elle, alors accroupie, les mains posées sur ses genoux, son visage fatigué et triste, se baigna d'une pointe de bonheur. Ce dernier venait de sourire, reconnaissant alors la voix de sa maman. Le bracelet était toujours à son poignet, toujours ausi. Une partie d'elle était restée avec ce petit bambin, sans que personne ne s'en rende compte.
« Maman a un cadeau pour toi. »
Sortant de sa poche, que personne n'avait daigné fouiller, un petit papillon cristallisé, qu'elle avait capturé lors de son périple à travers le pays voisin. Le papillon avait ses ailes déployées, légèrement refermées vers l'intérieur. Ce s'était posé sur l'index de la Kunoichi lorsqu'elle l'enferma à tout jamais dans son diamant. Ce papillon n'était pas anondin, Satomu adorait courir après ces petites créatures. Cette fascination pour la nature, Ema l'avait capturé pour son fils.
Tendant l'objet vers son enfant, elle attendit qu'il vienne vers elle. Son innocence perdue revenant à la surface, oblitérant tout ce qui pouvait se trouver dans cette pièce. Peu importe qui parlait en cet instant, personne n'allait interrompre ses retrouvailles avec son fils.
La curiosité de Satomu était sans pareil, il n'avait pas changé d'un poil. Du bout du doigt, il toucha l'objet, regardant avec interrogation sa mère qui lui souriait continuellement. Appuyant de son petit doigt, il toqua l'objet à trois reprises.
Se levant, Ema marcha vers la fenêtre, soupirant de lassitude, malgré le réconfort apporté par son fils.
« Bien. »
Fit-elle en se retournant, ayant captivé l'attention de son enfant sur son nouveau jouet.
« Miko m'a invité ici. Ce n'est pas ce marteau qui m'octroye cette visite, mais bien le marché conclut il y a de cela quelques mois. Ce Marteau représente l'immunité totale sur vos terres pour ma famille sans conditions de temps. Et je vous ai dit que je le donnerais, arrêtez de douter de ma parole. Si je suis ici à présent ce n'est que la faute de Kibō ou de Jiseyama, je n'ai pas à subir votre insolence. Kage ou non. Et quand bien même, je n'aurai pas eu à venir ici, je savais que mes deux hommes étaient en bonne santé. Si je suis venue c'est pour vous ramener ce Marteau pour en finir avec Jiseyama. Et récupérer mon enfant. »
« De toute évidence, mon mari, encore une fois, ne se rend pas compte des sacrifices que j'ai fait pour venir jusqu'à lui. »
« Donc. Notre marché stipulait que je pouvais reprendre mon enfant quand je le souhaitais. Et bien je le souhaite présentement. Vos relations avec Suna se sont améliorées et mon mari n'est pas apte à s'occuper de Satomu au vu de sa dernière altercation inconsidérée qui a failli lui coûter la vie, pour rien. »
Les informations contenues dans le dossier venaient appuyer son ton froid.
Mizuki était toujours aussi aimable dans ses propos lorsqu'elle endossait le rôle d'Hokage. Je la préférais dans les habits de la simple femme qu'elle était, mais nous n'étions pas ici pour débattre sur quelle côté de l'Ombre du Feu nous préférions, mais sur l'avenir de ma famille. Je pus alors comprendre alors que ma femme était ici pour un marché conclut avec Hi, était-ce le seul moyen pour venir nous voir ou ne pensait-elle qu'à elle ? Je n'avais, malheureusement, pas de réponse à cette interrogation.
Je laissais filer mon fils vers sa mère qui lui offrait un présent que Satomu semblait apprécier, même si je suis d'avis que mon enfant aimé les papillons vivants, volant et non figé dans du cristal. Enfin bref, Ema parvint à détourner l'attention de notre fils pour parler sérieusement avec l'Aburame et moi. Elle me devait des explications, mais je crains que je doive attendre un moment avant des les avoir...
L'ancienne Zenzaburô n'était plus la même. Elle avait perdu cette foi, cet espoir, cette lueur dans ses yeux, elle avait sombré. À cause de moi ? Certainement, mais je n'avais pas été maître de mes actes et le choix de laisser Satomu à Miko était plus que justifié et les récents évènements me donnaient raison.
Elle était donc venu ici pour récupérer son fils et donner le Marteau en échange d'une immunité totale sur les terres de Hi pour notre famille ? Elle était la seule recherché, Satomu et moi n'avions rien à voir dans cette histoire. De plus, elle ne possédait plus le Marteau, j'avais donc mon mot à dire dans ce marché et je pouvais à nouveau forcer la main de ma femme pour son bien et celui de notre famille.
— Mizuki, sache qu'Ema ne détient aucun Marteau, c'est moi qui l'aie.
Je marquais une légère pause, posant mon regard sur ma femme pour lui faire comprendre que, encore une fois, j'avais les cartes en main pour décider de notre avenir.
— Ema, je crois que tu ne te rends pas compte de la valeur d'une telle arme. Tu veux l'échanger contre une bête immunité sur le territoire de Hi ? Cela n'empêchera pas Suna de te traquer et Konoha ne te protégera pas. Entre te livrer ou réenclencher une guerre contre Kaze, je crois que le choix de Hi sera vite fait...
Mon attention se porta à nouveau sur l'Ombre du Feu, j'avais quelques questions à lui poser et pouvais ajouter des conditions à celle d'Ema si je souhaitais donner le Marteau, chose qui n'était pas le cas pour le moment.
— Que se passe-t-il si je ne vous livre pas le Marteau ? Pourquoi vouloir ce Marteau, qu'est-il capable de faire ? J'avoue ne pas en savoir beaucoup sur cet ancien trésor.
Suite à ses réponses, j'allais citer les conditions pour cet échange ou garder le Marteau. Beaucoup allait se jouer ici, mais il était temps de mettre un terme à toute cette histoire qui concernait ma famille et Hi.
C’en était trop. Les Matsuno me sortaient par absolument tous les orifices de mon corps. Ne dissimulant même pas mon agacement, je me redressai, alors légèrement appuyée sur un meuble, et, d’un ton doucereux et empli d’une sincérité froide, je pris la parole.
- Vous n’êtes pas en territoire conquis, ici, et je vous le rappellerais autant que nécessaire. Je n’ai pas à subir vos revendications, surtout venant d’une kunoïchi qui a trahi son village. Et ne croyez pas que votre visite à Konoha n’est pas liée à l’Ancien Trésor. Le marché stipulait que vous pouviez venir visiter Satomu au palais du Daimyô quand vous le souhaitiez…
Petite pause, je lui montrai la pièce autour d’elle.
- Eeeeeeeeeet loin de moi l’idée de paraître un peu trop savante pour vous, mais il ne me semble pas que l’on se trouve présentement dans un palais. Ni à la capitale.
Je m’approchai de plus en plus d’elle, le regard noir. Elle n’avait pas le marteau, et visiblement Kibo n’allait pas dans son sens. Qu’à cela ne tienne si elle ne respectait pas sa parole.
- Sans compter que le fameux marché stipulait également que vous œuvriez pour reprendre Suna. J’ignorais que Suna se trouvait en dehors de Kaze no Kuni.
J’arquai un sourcil : seul Kibo était resté à Suna malgré l’opprobre, tentant vainement de sortir des décisions hasardeuses de l’Hachidaime. Ema, elle… avait déserté. Et n’avait rien fait pour remplir sa part du contrat.
- Dès lors, vous, Matsuno Ema, n’avait pas respecté vos engagements. Au contraire de Konoha, comme ces rapports vous le prouvent. Au passage, je vous rappelle les engagements de Konoha, que vous avez accepté, après que nous avons balayé les sept conditions que vous tentiez de nous imposer.
Je sortis un bout de papier de ma poche, sur lequel mon écriture se trouvait. C’était l’accord passé il y a plusieurs mois lorsque Satomu avait été laissé comme pupille au Feu.
- Satomu sera nourri, soigné, éduqué et gardé dans la sécurité la plus totale aux côtés de Miko Aburame, qui veillera à son bonheur et son épanouissement le temps de son tutorat. Désolée de vous l’apprendre, Ema, mais au vu de votre condition de déserteuse, de vos actions et agissements et de votre tendance visiblement à vous rendre antipathique en territoire ennemi, vous rendre Satomu serait allé à l’encontre de cet engagement, puisqu’alors sa sécurité ne sera plus assurée.
Léger sourire que je savais insupportable à ce moment-là. Je remis mes cheveux en place et remis mes cheveux en place.
- Néanmoins Satomu vous sera restitué à la fin de votre séjour. Enfin… Il sera restitué à son père. Qu’il vous le rende ou qu’il le ramène à Suna, ce sera son problème, plus celui de Konoha. Mais nous divaguons. Je ne devrais pas douter de votre parole, n’est-ce pas ?
Me tournant vers Kibo, j’arquai légèrement un sourcil.
- Vous avez pourtant négocié un objet qui n’est pas en votre possession et que vous ne pouvez visiblement pas assurer sa restitution, alors que Konoha a tenu ses engagements de vous faire entrer sans fouille, ni physique ni mentale. Vous avez abandonné Kibo et Suna pendant que Konoha continuait à prendre soin de votre fils. Alors en effet, je doute de votre parole. Donc je le répète une dernière fois : je veux le marteau. Maintenant. Ou vous apprendrez ce qu’il en coûte d’essayer de doubler Konoha. Je suis sûre que Suna sera ravi de vous retrouver, et avec en prime les informations que vous tentez visiblement de cacher – sinon, aucune raison de demander à ce que l’interrogatoire Yamanaka ne soit pas fait, n’est-ce pas ?
Je fixai Ema, attendant sa réaction.
- Oh et tant que j’y pense, toute cette histoire ne vous assure pas l’immunité sur les terres du Feu. Elle vous accorde l’amnistie. Veillez à ne pas vous bercer d’illusions – une fois de plus.
J'avais délibérément ignoré Kibo - après tout, les réponses à ses questions se trouvaient dans mes mots. Et présentement, cet entretien n'avait rien d'une discussion.
Il semblait que son époux ne comprenait toujours rien. Ema avait bel et bien craché sur tous les préceptes d'Oniri et Yami, quitte à se mettre elle en danger, pour le voir, mais tout ce qu'il semblait penser était qu'Ema, encore une fois, n'en faisait qu'à sa tête. Elle venait de sortir d'une guerre où elle avait faillit mourir poru le voir, pour voir son fils et tout ce qu'il se permettait de dire, était que le Marteau n'était plus à elle et qu'elle n'avait aucune idée de ce que ce marteau représentait.
« Une bête immunité ? Tu sais que je suis déserteuse, non ? Ou bien, que cette arme pourrait servir à mettre fin à Jiseyama et son clan de décérébré et aider à la fin de l'ère des Bijuus ? Tu penses quoi, hein Kibō ? Que j'en ai rien à foutre de toi et de mon enfant ? Que je donne ce Marteau à cette Patrie qui a tué Tetsui par pur bonheur et générosité ? Si je pensais ne serait-ce qu'un peu que tu sois capable de venir à bout de Jiseyama, je te l'aurais laissé et je t'aurais laissé Satomu. Mais les faits sont là. Tu aurais préféré donner ta vie pour une ancienne coéquipière qui a voulu te tuer, plutôt que protéger ta vie pour que ton fils ait un père et moi un mari. »
« Et je ne cherche pas la protection de Konoha, j'en ai pas besoin, contrairement à toi. il semblerait. Et Suna ne me traquera pas. Jamais. Et qu'est ce que tu parles de guerre ? Hi et Kaze sont enfin en paix, où serait mon intérêt dans une guerre. Et pourquoi irais-je me livrer ? Pour finir comme Kioshi ? Avec une peine de dix années alors que tout ce qu'il a fait a toujours été pour sa patrie ? Fais-moi rire. »
Mais Ema le savait, et en venant elle en était persuadée. Kibō n'était plus son partenaire, son aide. Alors que la mère avait passé une longue année à le soutenir alors qu'il déraillait complètement, ce dernier l'avait déjà jeté de son coeur lorsqu'elle partie de cette nation stupide qu'était Suna, pour des raisons aussi importantes que justes. Mais encore une fois, il ne voyait pas plus loin que le bon de son nez.
Et comme elle se l'étai imaginée, elle n'aurait ni Satomu, ni Kibō, ni la paix. Son coeur regorgeait de haine et de colère. Elle ne pouvait décemment plus compter sur personne, et Satomu allait en pâtir.
Et peu importe les mots de cette Mizuki, le Marteau était un échange, pas une revendication. Mais la stature des plus hauts n'a d'égal que leur stupidité.
« Ce marché, pour reprendre Suna, n'était qu'avec mon mari. Jamais je ne vous aurai laissé Satomu, jamais je n'y aurai consenti si l'on ne m'avait forcé la main. Votre discours ne retient que Kibō. Voyez par vous-même, vous ne me donnez même pas mon fils, sous des prétextes fumeux. Il s'agit de ma famille, et j'en suis démunie. Loin de moi l'envie de me plaindre, c'est un fait, rien de plus. »
« Pendant plus d'un an j'en ai été démuni, et ça continue, sauf que cette fois, mon mari est bel et bien lui-même. »
« Je n'ai jamais rien faire à l'encontre de Konoha, au contraire. Le contrat stipulait également que je pouvais reprendre mon fils quand je le désirais. Aucune condition n'y était appliquée. Aucune. »
Mais encore une fois, l'avenir d'Ema était dans les mains de Kibō.
« Bien. »
Dit-elle en se tournant vers son mari, les bras croisés.
« Tu vas encore me poignarder dans le dos, ou je peux te faire confiance cette fois-ci ? »
Instant crucial qui allait déterminer la suite de la famille Matsuno. Pour le moment, Ema était préparée au pire.
C'en était trop. Ma femme était méconnaissable et semblait ne pas me connaître. Depuis quand étais-je prêt à la poignarder dans le dos ? Quand avais-je fait une chose pareille ? En donnant Satomu à Miko ? Ne réalisait-elle pas qu'à l'heure qu'il est, notre fils sûrement mort s'il n'était pas sous la tutelle de l'Aburame ? Qui l'aurait protégé de mes parents ? Elle ? Ema aurait succombé et notre enfant aurait été enlevé. Je perdrais ma patience. Ma épouse me poussait à bout et avec Mizuki à côté qui montait sur grands chevaux, autant vous dire que j'avais envie d'une chose : hurler.
Je plaçais discrètement une bulle insonore autour de la tête de Satomu. Les deux femmes allaient certainement comprendre que j'allais hausser la voix. Les bras croisés, je fermais les yeux et prenais une bonne inspiration avant d'expirer tout ce que j'avais emmagasiné.
— Vous avez fini ?
Demandais-je calmement dans un premier temps, prêt à répéter ma question en criant si par malheur l'une ou l'autre osait ouvrir la bouche. Cependant, ce ne fut rien, elle avait fini de déballer tout ce qu'elle avait à dire.
— Mizuki, tu auras le Marteau, mais à mes conditions. Vous effacerez toute la dette que j'ai envers Konoha et Hi. Nous partirons tous les trois pour Suna dès cette réunion terminée, nous avons assez profité de votre hospitalité et de votre générosité. Inutile de donner une quelconque immunité à Ema sur votre territoire, Kaze ne tiendra pas compte de sa désertion.
L'Ombre du Feu était au courant de la somme que je devais à Miko et aux innombrables services que je leur devais pour m'avoir sauvé la vie... à deux reprises. Cependant, effacer toute cette dette ne signifiait pas que j'allais oublier ce qu'ils avaient fait pour moi et l'Aburame me connaissait assez pour le comprendre. Je garderais mes sauveurs dans mon coeur et je n'hésiterai pas à leur venir en aide.
Mon regard se porta sur ma femme. Je lui forçais la main, encore une fois, mais je lui proposais de recommencer sur de nouvelles et bonnes bases. Fini les voyages, les prises de tête et les abandons. Je lui offrais la possibilité de vivre ensemble dans notre pays sans le moindre soucis. Nous pouvions continuer de construire notre avenir ensemble et de reprendre l'éducation de Satomu. J'étais prêt à effacer son attitude de cette dernière année, je l'aimais et je lui avais promis de lui être fidèle dans la joie et dans la douleur. N'avions-nous pas prononcer ces paroles lors de notre mariage ?
— Prête à rentrer à la maison ?
Concluais-je en laissant le choix de sa destinée et de notre famille entre ses mains.
Le temps semblait comme suspendu. Mais pour qui se prenaient-ils, au juste ? L’un était un paria de son propre village que Konoha avait soigné au dépit de tout ce qu’il avait fait à son encontre, qui l’avait aidé, qui l’avait soutenu et qui, par-dessus tout, l’avait de nouveau sauvé face à un démon à la suite de la trahison, une nouvelle fois, de deux Sunajins à Taiyô. Si Satochi n’avait pas cassé trois pattes à un canard ce jour-là, il ne fallait pas minimiser l’impact qu’avait eu Kawagichi Tsukiko et Kawaguchi Kira. L’autre était une déserteuse, emplie d’insolence, d’irrespect et de haine, pour un village qui a fait tout ce que le sien a refusé de faire. Une hypocrite et une égoïste qui ne jure que par ses intérêts parce qu’un ennemi de la Nation qui s’était avéré être son meilleur ami avait été exécuté, comme tant d’autres durant la guerre. Une kunoïchi trop faible pour protéger son mari mais qui essayait présentement de jouer dans la cour des grands.
Mon regard devint noir et glacial, fixant tour à tour Kibo et Ema. J’essayai tant bien que mal de contenir ma colère. « Mes conditions » ? Etait-il sérieux ? La simple présence de sa femme était déjà soumise à des négociations ridicules. Je la cite, d’ailleurs : « Et je vous ai dit que je le donnerais, arrêtez de douter de ma parole »… Et malgré les longues minutes passées à regarder cette dégueulade de ressentiment et à écouter cette logorrhée de niaiserie immonde, on me force à… de nouvelles négociations ? Pour un marteau dont je me fous personnellement ? Désolée Miko. Mais j’ai horreur des ingrats pourris-gâtés.
- Bien. Je crois que pour l’un comme pour l’autre, Konoha a été bien trop conciliant. Vous vous octroyez des droits que vous n’avez pas.
Je claquai des doigts, d’une manière un peu trop magistrale soit dit en passant, et trois ANBU pénétrèrent dans la pièce.
- Je vous avais prévenus. L’obtention du marteau n’était pas soumise à de nouvelles négociations. Il faisait partie de négociations antérieures, d’un marché que Konoha a honoré de bout en bout, une nouvelle fois, et comme à chaque fois que nous avons eu affaire à vous. Visiblement, la réciproque est fausse. Qu’à cela ne tienne. Kibo, tu n’étais pas dans le marché, tu restes donc en soin et tu partiras avec ton fils dès que possible. Quant à vous…
Je me retournai alors vers Ema.
- Vous êtes en état d’arrestation, pour trahison et pour abus de confiance. Vous serez incarcérée en attente de votre interrogatoire et de votre procès.
Les ANBU l’empoignèrent et entamèrent de la faire sortir de la chambre. Il valait mieux pour elle qu’elle ne tente pas de résister. Je me tournai alors de nouveau vers Kibo.
- Je suis très patiente généralement avec toi. J’ai accédé à toutes tes demandes. J’ai fait bien plus pour toi en six mois que ton village dans toute ta vie. J’ai mis en péril mes propres hommes pour te sauver. Mes propres hommes se sont mis en péril eux-mêmes pour te sauver. Je ne t’ai pas sauvé la vie une fois, mais deux fois. J’ai gardé en sécurité ton enfant, et là encore Miko a mis sa vie en jeu pour sauver celle d’un gosse qu’elle ne reverra sans doute jamais. Malgré une paix chancelante, j’accueille une déserteuse de Suna dans mon village pour qu’elle vous voie, Satomu et toi, en accédant à ses requêtes ridicules d’amnistie et de refus de fouille Yamanaka. J’ai fait tout ce qui m’a été demandée, et bien plus, Kibo. En échange de quoi ? De ce genre de mascarade ? En échange d’un refus d’honorer son contrat et de nouveaux ultimatums ? J’ignore comment sont les dirigeants que tu as connu jusque-là, Kibo, mais ils t’ont donné une bien piètre image de cette fonction.
J’haussai un sourcil : visiblement, les Matsuno, après avoir pris le doigt, l’avant-bras et l’épaule, s’attelaient à prendre le torse.
- Vous n’êtes pas en position d’exiger ou de négocier quoique ce soit. Le marché avait été établi et conclu. Il n’a pas été respecté ? Et bien…
Je tournai les talons, me dirigeant vers la sortie de la chambre.
Et voilà,encore une fois Kibō avait fait tout en son pouvoir pour foutre Ema dans la merde. Laissant les ANBUs et cette femme parler comme si tout lui était dû, Ema regarda son mari avec un sourire sur son visage, un rictus qui signifiait simplement qu'encore une fois, il l'avait poignardé.
« T'avais juste à lui donner le Marteau, c'était si compliqué ? »
Un sourire froid, qui prenait la gorge à Ema. Au moins, à présent, elle savait à quoi s'en tenir. Les Matsuno n'existaient plus. Quant à Satomu... Il oublierait.
Pour sa pénitence à Suna, ou Konoha, peu importait, sa vie sans sa famille n'avait pas lieu d'être, quand bien même les projets d'Oniri semblaient alléchant. Tant pis, c'était ainsi. Trahi par un des siens, encore. Encore et toujours. Elle avait perdu tous ses proches un à un, pourquoi Kibō et Satomu feraient exception.
Baissant son regard sur son rejeton qui jouait avec la papillon de diamant, cette dernière ferma son coeur, s'obligeant à ne rien ressentir. C'en était fini de Suna, c'en était fini de Kibō, c'en était fini de Satomu, c'en était fini de Konoha, mais surtout, c'en était fini de Matsuno Ema.
« Si tu crois encore que Mizuki est ton amie, j'espère que tu ouvriras les yeux à présent. S'ils te sauvent tous, c'est pas pour tes beaux yeux. »
Un sourire malsain s'installa sur la visage d'Ema. Peut-être qu'il comprendrait enfin, ou bien se contentera-t-il, comme à son habitude, de se jeter la faute sur lui-même ou sur sa femme. Quand bien même, cela n'avait plus d'importance.
Craquant son cou en le penchant sur la droite, elle ferma ses paupières, puis les rouvrit. L'Hokage n'avait simplement aucune parole, ce n'était pas une surprise. Kibō non plus et c'était un fait à présent. Mais c'était Satomu qui allait en pâtir. Son visage se durcit, le coeur brisé. C'était la dernière étape de la transformation qu'Oniri avait engagé quelques semaines auparavant. Son corps avait été brisé par Oniri, tout comme son âme, aidée par Yami. Seul son coeur demeurait encore intact, jusqu'à aujourd'hui. Sa famille étant le dernier obstacle, qui n'en était plus un à présent. Kibō aurait pu la sauver simplement, mais à nouveau, il n'en faisait qu'à sa tête, perdant sa femme dans sa stupidité. Oniri l'avait prévenu, tout comme Yami, mais l'espoir d'une mère et d'une femme est bien plus puissant qu'un corps malmené. Malgré les efforts d'Oniri pour arriver à bout de la déserteuse, c'était bien Kibō qui avait mis un terme au long apprentissage de la démone.
Sans un mot, la tête vide de pensées et de sentiments, la coquille vide qu'était Ema se fit porter en dehors de la chambre.
L'avidité des Shinobis, le goût du pouvoir et leur pseudo importance face au reste du monde était aussi pathétique que le discours de l'Hokage. Jiseyama avait finalement raison, après tout.
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Hyûga Bankichi
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Grade : Bras Gauche de l'Hokage Messages : 810 Rang : A
Aujourd'hui, je suis sans doute pour une des dernières fois de ma vie un Anbu parmis d'autre. Mon visage est un masque. Ma peau est une tunique sombre. Je suis une arme de Konoha. Après avoir acceuilli Ema, et qu'un officier m'ait passé un savon sur ma façon d'acceuillir des personnes au village, on m'a désigné volontaire et bénévole en mission de garde ANBU. Une punition. Avec plusieurs congénères, nous gardons la porte menant à la salle où l'Hokage elle-même est en discussion avec Kibo et Ema Matsuno. Je fais office de senseur supervisant la scène, là où d'autres supervise les entrées, les sorties. Certains sont uniquement là faire office de gros bras - des Akimichis, certainement.
Mon Byakugan est activé en permanence. Personnellement, je me demande si nous gardons Mizuki ou si c'est elle qui nous garde, tant le chakra qui se dégage d'elle est immense. Celui de Kibô est également impressionnant. Cela ne m'étonne point de savoir qu'il a été Kazekage il y a peu. Et quel adversaire il a été pour Konoha. Et Ema... J'ai un sourire sur mes lèvres. Hum... Une bien belle créature qui est loin d'être sans défense. Ma curiosité personnelle est touchée à propos de cette conversation, à l'abri des regards, et un certain malaise m'envahit. Je constate que Mizuki est énervée lorsque, appuyée contre un meuble, elle se redresse brutalement. La porte est trop imposante pour distinguer ce qu'il se dit. Du coup, je fais de mon mieux pour essayer de lire sur leurs lèvres. Avec ma maitrise débutante, je saisis quelques mots. Marché, Kibô, Satomu. Déserteuse. Immunité. Protection de Konoha. Assez pour me rendre compte qu'il y a de la tension autour d'un marché, qui tourne autours de Satomu et que les partis en présence se sentent chacun lésés de leur droits. Ema croise les bras, déterminée et en opposition claire avec ce qu'on lui dit - elle veut une immunité parce qu'elle est déserteuse ? On parle également de marteau. Là, je n'ai aucun contexte à me raccrocher. Une bulle de chakra entoure Satomu, brillant de mille feux sous mon Byakugan. Le ton monte encore. Je manque de contexte pour tout comprendre, mais mon langage corporelle exprime mon ressenti. Cela risque de dégénérer très rapidement.
"Problème ?" Me demande l'un des collègues ANBU. Subtilement, les corps commencent à se ré-organiser parmis les ANBUs présents.
Si Ema et Kibô ne sont pas d'accord... Nous avons suffisamment de force en présence pour les neutraliser malgré leur puissance respective. Autant ne pas être trop impressionnant. Une équipe de trois suffit.
"Grosses tensions. Formation à trois. Préparez-vous." Dis-je en dodelinant de la tête. Un claquement de doigt distinctif plus tard. " On y va."
Silencieusement et avec hâte, nous entrons dans la pièce sans discuter les ordres ni prendre la parole. Des ombres dans un monde de ténèbres. La procédure dans un cas de figure d'arrestation de shinobis est simple. Il faut vérifier leur coopération, puis verrouiller dès que possible leur chakra, tout en minimisant les risque qu'un civil soit pris dans une technique. Un des gardes s'approche de Satomu sous son incompréhension la plus complète, et reste vigilant, prêt à le protéger. Des paroles fusillent les protagonistes de cette scène, mais nous n'y faisons pas attention. Je note qu'on y parle d'un marteau. Nous attendons l'ordre. Nous sommes aux aguets des actes. Je vérifie le chakra de toutes les personnes présentes au cas où. Mizuki proclame l'arrestation de la déserteuse. Pour ma part, je hoche de la tête pour signifier ma compréhension de l'ordre. Heureusement, Ema se rend docilement. Elle a l'air d'une poupée brisée, usées jusqu'à la moelle et triste à voir. Je m'approche d'elle et, à l'aide de mon juken, je scelle son chakra. Le troisième garde la saisit par l'épaule et l'emmène en-dehors de la pièce. Je salue l'Hokage, puis je le suis, suivit à mon tour par le troisième Anbu qui était resté à côté de l'enfant - le seul innocent de cette pièce. Je ne me pose pas de questions, car aujourd'hui, je suis une arme de Konoha parmis d'autres. Et une arme se tait.
Je ne m'octroyais rien du tout. Le marteau m'appartenait, si Mizuki le voulait, j'avais le droit de négocier son échange. Cependant, sentant la tension qui s'installait dans la pièce je me tus pour ne pas jeter encore plus d'huile sur le feu qui prenait gentiment. Je pus comprendre par les paroles de l'Hokage que le marché n'allait pas se faire, mais quel allait être notre sort ou plutôt celui d'Ema ? Oui, car nous, avec Satomu, nous n'avions rien à voir dans cette histoire très mal menée par mon épouse qui payera les pots cassés.
Un claquement de doigt. Trois ANBU pénétrèrent dans la pièce, l'un d'eux se dirigea contre Satomu...
— Éloigne-toi de lui!
Prêt à invoquer une arme pour trancher cet homme. Mon sang ne fit qu'un tour lorsque je vis ce ninja s'approcher de mon fils, une réaction étrange venant de ma part. Néanmoins, les paroles de Mizuki furent claires, Ema était la seule à être emmené. Étrangement, je ne voulais pas l'aider, elle n'était plus celle que j'aimais. Je regagnais mon calme, voyant les trois Shinobis des forces spéciales trainer ma femme avec force vers la sortie. Les dernières paroles d'Ema ne furent pas des excuses pour son comportement immature et ses choix plus que farfelues, elle osait me reprocher être la cause de tout ça.
— Tu avais juste à ne pas nous abandonner.
Rétorquais-je froidement à ma femme. Son séjour en prison lui mettra peut-être les idées en place et si elle souhaitait nous revoir ou juste revoir Satomu, elle savait qu'elle allait devoir revenir à Suna et si elle revenait, soit elle redevenait celle d'avant ou elle ira, à nouveau, en prison.
La porte se referma et l'Aburame se retourna vers moi pour me dire tout ce que je savais déjà. J'avais envie de lui répondre qu'une seule chose...
— Fout moi la paix Mizuki.
Ne comprenait-elle pas que je venais de perdre mon dernier repère ? Oui, il me restait Satomu, mais ce n'était qu'un gamin. Ne se rappelait-elle pas ou plus de notre discussion dans son bureau l'autre soir ? J'étais perdu, je ne savais plus pour qui, pour quoi je me battais et elle m'enfonçait encore plus.
— Tu crois que je ne suis pas au courant de tout ce que tu me dis ? Tu me parles d'un marché que je n'avais pas connaissance et en tant que légitime possesseur du marteau, les négociations devaient se faire avec moi, pas avec elle. Tu m'excuseras donc de vouloir échanger mon bien contre ce que je désire!
Mon regard se porta sur Satomu, qui me regardait avec de grands yeux remplis de larmes. Je m'approchais de lui essayant de regagner mon calme. Je le prenais dans les bras avant de dire mes derniers mots.
— Nous partirons cette nuit. Merci pour tout.
Déclarais-je froidement avant de déposer le môme sur le lit, alors que je me retournais vers Mizuki pour voir si elle avait une dernière chose à me dire. Je pense que tout comme moi, elle en avait marre de ces histoires.
- Raison pour laquelle tu n’es pas ne serait-ce qu’un minimum inquiété dans toute cette affaire. Ema a négocié quelque chose qu’elle n’avait pas, tu ne souhaites pas accéder à sa demande et à ses négociations : libre à toi. En revanche, elle n’honore pas sa partie du contrat.
Me dirigeant vers la sortie, je m’arrêtai un instant.
- Soit dit en passant, je ne suis pas un monstre. Enfin, pas totalement. Si le marteau m’est restitué, tout comme l’accord le disait, Ema est libre à la seconde même où j’obtiens l’objet. Avec l’amnistie et tutti cuanti, évidemment. Konoha a de la parole, vous semblez l’avoir oublié.
Fronçant les sourcils, je me retournai vers l’ancien kazekage.
- Ta négociation, entre nous, a été d’une stupidité incroyable. Effacer tes dettes envers Konoha ? Mais Kibo, à quel moment t’ai-je demandé le moindre remboursement de tout ce qu’on a fait pour toi et ta famille ? Après ta déclaration de guerre, après ta folie, après tes soins, la seule chose que je t’ai demandé c’est de reprendre la place qui avait été la tienne, en gardant ton enfant sain et sauf. Konoha ne t’a jamais rien réclamé. Je ne t’ai jamais rien demandé.
J’haussai un sourcil, regardant le Matsuno dans les yeux.
- Tu n’as jamais eu aucune dette, Kibo.
Je quittai alors la chambre. Kibo et Satomu partiraient ce soir, échangeant visiblement leurs places contre une nouvelle Matsuno. A se demander s’il ne fallait pas ajouter les Matsuno en clan disponible à Konoha. Une prisonnière bien dommageable au vu de la situation. Certes, Ema avait négocié un objet qu’elle n’avait pas, mais Kibo, en voulant négocier des termes qui n’avaient pas à être négociés… car inexistants, avait précipité la chute de son épouse et de la mère de son enfant. C’était bien triste.
Restait alors à savoir ce qu’elle voulait à tout prix cacher en réclamant un non-interrogatoire. Une situation, au fond, qui était bien plus louche que si elle s’était pliée au protocole, qui n’est pas une fouille mais une série de questions attestant de la bonne foi de notre invité. Question de précaution. De retour au bureau, j’attrapai trois parchemins sur lesquels j’écrivais trois messages différents. Le premier à destination d’Inuzuka Takeo, qui serait chargé de l’interrogatoire de Matsuno Ema. Le second à Quidam Daiki – j’ai oublié son nom de famille mais mes oiseaux le trouveront – qui le secondera. Et le troisième message pour Miko : Ema n’avait pas respecté son accord car elle n’était pas en mesure de le faire. Kibo a le marteau. Ema est en prison. « Et sinon, la vie de démissionnaire, comment c’est ? »
