Bien premier point fixé, passons au suivant. Konoha. Brr, rien que d’y penser j’en ai des frissons, et ce n’est pas positif. Les villages cachés n’apportent que le malheur autour d’eux. Probablement pas pour ceux qui en font partit, et qui de ce fait participe au malheur extérieur, mais c’est un fait. Une expérience … Pour autant, le business passe nécessairement par eux car quoi qu’on en dise, les villages cachés sont riches. Ils ont de l’influence et bien plus de pouvoir que n’importe quel gouvernement civil. De plus j’ai pouvoir éclaircir plusieurs points, comme de ce Yogan Yusei, la non-réponse d’Aburame Mizuki, et une autre petite chose qu’il n’a de cesse de m’échapper à chaque fois. Bon elle reviendra. Préparons déjà nos affaires, le village de la feuille n’est pas tout à fait à côté.
Comme toujours je vérifiai que tout était fermé, pour laissait les consignes au mignon trentenaire un peu trop maladroit.

Une chance, il fait beau. Une tenue décontractée pour le voyage, robe relativement courte et proche du corps, une veste sur les épaules dont les manches sont suffisamment longues pour cacher tous les sceaux qui couvrent mes bras, les cheveux libres et détachés, deux longues bottes qui remontent jusqu’au milieu des mollets, suivit par des bas jusqu’à hauteur de cuisses, et surtout des ceintures. J’aime les ceintures, même si elles ne servent à rien.

Deux jours plus tard, en marchant tranquillement et en faisant même une pause tourisme, j’arrivai devant les portes clauses du village. Grandes, épaisses, et surtout peu accueillantes. Hautes d’une trentaine de mètres je dirais, et oh il y a des gardes au sommet qui font leur tour de garde. Les deux portes étaient d’ailleurs soutenues par une sorte de muraille, une enceinte de béton qui donnait d’un point de vu extérieur, à avoir à faire à une prison.
D’ailleurs, est-ce que ça n’en serait pas une pour les membres de la feuille ? Voilà une question qui mériterait d’être étudier, si seulement j’avais le temps pour. Ce que, ahah, je n’ai pas !
A fixer plusieurs secondes l’un des gardiens, je réussis à attirer pleinement l’attention sur moi.

« Salutation ! Masami Emi, représentante du Sikari, je souhaiterais m’entretenir avec votre kage je vous pris ! Ou à défaut, un responsable de la sécurité ! »

De ce que je sais, ce Yogan Yusei a un poste équivalent ici. Ce serait tellement plus simple si c’était lui qui se présentait.
Mais quoi qu’il en soit, attendons patiemment une réponse. De toute manière ce n’était pas comme si j’étais pressée, ni dangereuse. La mallette noire à la main, je dansais quelque peu sur mes pieds au rythme d’une musique qui me trottait dans la tête depuis mon départ.

Assit sur une chaise dans une petite pièce avec trois autres shinobi, Natsuki essayait de travailler sur les documents étalés devant lui. L'humeur n'y était cependant pas. Il réfléchissait au programme d’entraînement auquel il voulait soumettre son étudiante, adapté à ses capacités et surtout à ses besoin. Habituellement, il avisait plutôt sur l'instant, mais aujourd'hui, il avait du temps à perdre, puisqu'il était coincé là où il était actuellement, alors autant rentabiliser.

En effet, aujourd'hui était le jour de sa garde aux Grands Remparts de Konoha. Un roulement imposé mais adaptable demandait chaque jour à ce que des shinobi de renfort soient placés à proximité des Portes du Village, cinq en général. Ces derniers n'étaient pas là pour assurer la régulation des entrées et sorties, mais plutôt pour prêter mains forte en cas de problème quelconque : si l'on avait besoin d'eux, ils étaient capable d'intervenir en une poignée de secondes seulement. Quatre restaient en station dans un petit baraquement, tandis que le cinquième profitait de l'air libre et gardait un œil sur ceux qui entraient et sortaient . Une radio en permanence allumée sur lui retransmettait à ses collègues les conversations qu'il pouvait avoir. Parfois, les dialogues étaient cocasses, mais plus généralement, comme aujourd'hui, c'était surtout le brouhaha ambiant que l'on entendait, du bruit pénible à force que le relais radio crachotait à travers son transmetteur.

Pour sa part, Natsuki était donc dans le baraquement avec trois autres collègues. Deux jouaient aux cartes, alors que le troisième semblait concentré sur un petit boitier avec un écran dont il martelait les boutons. Lassé, le Nara tatoué repoussa sa feuille, et se bascula en arrière sur sa chaise. Son regard se porta vers la petite fenêtre de la pièce, laquelle offrait une superbe vue sur l'extérieur, dans le style prison grâce aux barreaux plantés devant. Le temps n'était pas trop moche, à en juger par le peu du ciel qu'il voyait. Ce n'était pas plus mal.

« Rien à signaler pour le moment. A votre tour de patrouiller Natsuki. » lança un shinobi en entrant dans le baraquement.

Le cinquième ninja était de retour, et son tour de garde était terminé. Il semblait pressé de venir s'ennuyer ici celui-là. Il se laisser tomber sur une chaise près de son collègue solitaire, et fit glisser sur la table la radio portative sans même la regarder. Natsuki la réceptionna d'une main, et avait déjà atteint la sortie lorsqu'elle fut attachée à sa ceinture. En refermant la porte derrière lui, il trouva le nouveau venu affairé lui aussi sur un boitier à écran, relié maintenant par à câble à celle de l'autre. Sans même hausser les épaules, il laissa ce beau monde derrière lui.

De corvée extérieure pour les deux prochaines heures, Natsuki se posa contre le mur même du baraquement, qui lui offrait une bonne vue d'ensemble sur ce qui allait et venait des Grandes Portes. Mais il n'avait pas fallu cinq minutes pour que son intervention soit nécessaire : un client sortant de l'ordinaire attendait à l'entrée. Il s'avança alors. Sauf que les portes étaient fermées. Pourquoi étaient-elles fermées ? Elles sont toujours ouvertes d'habitude en journée. Elles furent donc ouvertes.

« C'est bon, je prends le relais. » annonça-t-il d'un ton neutre à la nouvelle venue. « Bonjour. Je m'appelle Natsuki, et suis désormais votre interlocuteur privilégié. J'ai quelque questions à vous poser, si vous le voulez bien. » commença-t-il avec un sourire cordial.

Là était une formule de politesse, chacun le savait, puisque le refus entrainait la reconduction à la sortie du Village.

« Certaines vous paraîtront peut-être stupides tant les réponses qu'il vaut mieux ne pas donner sont évidentes, mais disons que si le mensonge est remarqué par mon camarade là-haut, cela peut conduire à une situation embarrassante. Nous évitons de plaisanter avec la sécurité par les temps qui courent, je pense que vous comprendrez. »

Lorsque l'on savait que Kioshi courait toujours librement dans la nature après ce qu'il avait fait, l'on était en droit de s'interroger sur ce que l'on risquait vraiment à Konoha...

« Alors, Emi, pouvez-vous me renseigner votre identité complète je vous prie, ainsi que d'où vous venez et ce que vous cherchez ici, si vous êtes une individu libre ou affiliée à un Village, si vous avez des antécédents criminels envers le Pays du Feu et si vous venez ici pour apporter des ennuies ou un peu de soleil dans nos vies. »

C'était déjà pas mal pour commencer, et permettait de filtrer les entrées : c'était fou le nombre de personnes qui venaient juste pour rencontrer le Hokage pour des affaires qui ne la concernaient pas.

J’attendis quelques secondes à peine, avant de voir les portes s’entrouvrir et un homme aux cheveux blancs, mesurant une demi-tête de plus que moi, passer dans l’espace pour venir à ma rencontre. Un soldat, un gardien, un ninja très certainement. Une certaine prestance s’en dégageait. Sans doute quelqu’un d’important. Quoi que, si c’était le cas il ne serait pas judicieux de l’envoyer en première ligne. Imaginer que je sois une tueuse professionnelle … huhuhu.
Bref, l’homme en question se présenta sous le nom de Natsuki, et il indiqua dans le même temps que toute conversation passera par lui. J’approuvai d’un mouvement de tête et d’un sourire commercial, avant de le suivre. Où donc ? Je ne saurais vous le dire, peut-être qu’il voulait simplement marcher. Mine de rien ce genre d’activité simpliste aide souvent à délier les langues et à instaurer un sentiment de paix, de confort.
Puis fut le temps des questions, c’est tout naturel. Un interrogatoire de routine mais qui engage mine de rien la sécurité de leur village. J’écoutai attentivement ses explications, perdant un instant mon regard vers son collègue au sommet des portes, qui d’après les dires de l’albinos, saurait détecter le moindre mensonge. Intéressant. J’approuvai de la même manière quand il demanda si je comprenais les précautions mises en place, sans pour autant lui couper la parole. Nous sommes des personnes polies voyons.

« Alors, Emi, pouvez-vous me renseigner votre identité complète je vous prie, ainsi que d'où vous venez et ce que vous cherchez ici, si vous êtes une individu libre ou affiliée à un village, si vous avez des antécédents criminels envers le Pays du Feu et si vous venez ici pour apporter des ennuies ou un peu de soleil dans nos vies. »

Je lui souris et observai devant nous, autant pour me laisser le temps de trouver les bons mots, que pour donner une expression parfaitement sereine.

« Je me nomme Masami Emi, je suis ici en tant que représentante du Sikari, et responsable des liens qui relit l’entreprise avec les clients. Avez-vous entendu parlez de nous ? Nous sommes une entreprise de chasseurs de primes, basé dans les quartiers sud de la Mégalopole, à Kawa no Kuni. Voici notre carte. »

Je lui sortis un petit bout de papier cartonné, sur lequel était inscrit l’adresse de l’entreprise, ainsi que tous les moyens nécessaires pour nous contacter. De couleur globalement sombre, au recto il pouvait y lire les diverses informations, et au dos voir le logo. Ce même logo que je lui présentai sous forme d’insigne, cousu à même ma veste, sur l’épaule droite.

« Nous sommes une entreprise basée sur la neutralité la plus complète, ceci explique pourquoi nous sommes installé dans un pays libre de toute influence. Sans vouloir manquer de respect à Konoha. Et je suis ici pour négocier un partenariat avec votre dirigeante. Elle a normalement reçu une lettre d’invitation, de proposition, mais sans quelconque réponse, nous avons pensé qu’il n’en était rien. Le plus simple est alors de venir en personne. »

Tout était la pure vérité. Une vérité quelque peut manipulée en utilisant le "nous" plutôt que "je" mais une vérité tout de même.

L'homme aux cheveux bleu terne – avec des reflets blancs à cause du soleil uniquement sur un seul de ses avatars, et gris sur la plupart des autres – et aux yeux qui n'étaient pas rouges – sauf en période de grande fatigue – étudia du regard la carte que lui tendit la jeune femme.

« Oui, j'en ai en entendu parlé, je me souviens maintenant. » annonça Natsuki en se tapant le poing dans la paume de sa main ouverte vers le ciel, dans une représentation honorable de la surprise. « J'avais reçu votre courrier. Veuillez m'excuser de ne pas y avoir donné suite dans des délais plus brefs. J'ai eu beaucoup de travail dernièrement, et avec les habituels spam publicitaires '' enlarge your penis '' que nous déposent les faucons messagers à tout bout de champs, je me demande si votre lettre n'a pas été classée avec le reste dans la boite '' indésirable ''. Une regrettable erreur, j'admets. Mais puisque vous vous êtes donnée la peine de vous déplacer jusqu'à nous, nous allons pouvoir rattraper cette bévue. »

Natsuki l'invita à entrer dans un petit baraquement à côté de celui de garde. Il ne contenait qu'une table, un nombre de chaises toujours égal au nombre d'occupants entrant dans la pièce, et des feuilles – quelqu'un volait toujours le stylo.

« C'est ici le plus loin que vous entrerez dans notre Village. » poursuivit-il sur le ton de la sympathie. « Pour ne pas vous donnez de fausses croyances, je vous informe d'or et déjà que vous ne rencontrerez pas notre Hokage. Mais vous pouvez vous adressez à moi comme si c'était le cas, tout comme vous pouvez considérer que ce que je vous répondrai viendra de la bouche même de notre dirigeante. »

Si cela se trouvait, c'était un test en fait : Mizuki l'avait laissé ici en poste de garde pour voir s'il pouvait filtrer plus efficacement les visiteurs venu la voir sans déranger toute une chaine administrative au préalable.

« Si vous désirez aller plus au cœur de Konoha ou faire un peu de tourisme, cela nécessitera quelques restrictions, mais si je me souviens bien, votre organisation n'est pas du tout hostile au sceau inhibiteur de chakra. Ce qui est une très bonne chose : je n'aurai même pas à débattre avec vous de la futilité de disposer de son énergie au sein du Village lorsque l'on vient uniquement avec des intentions pacifiques ou commerciales. »

Natsuki attrapa une feuille de papier vierge, un stylo d'une de ses poches, et commença à écrire quelque chose qui ne correspondait pas vraiment à ce que lui disait Emi.

« D'ailleurs, si vous cherchez des points d'intérêts incontournables à Konoha comme un restaurant ou des sources thermales, je connais quelques adresses qui pourraient vous intéresser. Mais voyons cela plus tard, voulez-vous ? Vous êtes ici pour des affaires, et je m'en voudrai de vous détourner de votre but initial. Alors dites-moi tout Masami – je peux vous appeler Masami ? Je trouve la sonorité beaucoup plus délicieuse sur la langue – comment fonctionne votre entreprise, et quel type de partenariat souhaitez-vous nous soumettre ? »

Natsuki était toute ouïe, les yeux posés sur la jeune femme avec un intérêt polie, et la main continuant d'écrire ce qu'elle écrivait.

Le dénommé Natsuki fut alors soudainement rappelé par ses souvenirs. Mais son explication sur l’absence de réponse était plutôt bancale. Ce que je comprenais, c’était lui qui gérait le courrier, ou du moins ce qui était adressé à l’Hokage. Donc je pouvais comprendre qu’il n’ait pas eu le temps de rédiger la moindre réponse. Mais par contre, qu’il ait classé cela comme n’importe quelle publicité nuisible, ça avait un côté légèrement insultant. Enfin n’y faisons pas attention, l’erreur est humaine parait-il.
Nous entrâmes dans une petite pièce, semblable à celles prévues pour les interrogatoires à l’écart des oreilles indiscrètes. La procédure habituelle, tout comme celle de ne pas rencontrer la dirigeante en personne. Est-ce que je lui dis que je m’en doutais un petit peu ? Nan, ça reviendrait à lui couper la parole. Aussi je me contentai d’un simple sourire poli et d’un petit acquiescement du menton. Konoha était un village aussi fermé qu’on le disait à l’extérieur, c’est fou. Même l’Empire du Shukaï est plus ouvert. Et vous savez ce qu’on dit, quand on se renferme autant c’est très certainement parce qu’on a quelque chose à cacher.
Mmh voilà une idée qui titille ma fibre d’enquêtrice, héhé. Restons cependant concentrée sur le sujet premier.

Natsuki ne se montra cependant pas contre l’idée d’une visite touristique au sein de leur petite ville, s’appuyant sur le fait que nous ne refusions pas la pose de sceaux brideur de chakra. Mmh donc il a effectivement bien lu la lettre, mais aurait sciemment refusé d’y répondre ou de déléguer à un tiers. Moche tout ça, très moche monsieur le représentant de l’Hokage.

« Tout à fait. Sachant combien les villages cachés sont frileux de la moindre invasion, il nous est nécessaire de ne pas faire les difficiles sur ce point. »

Il sortit une feuille blanche et commençai à noter quelque chose. Vu à l’envers ça ressemblait à une adresse, ou alors c’est mon imagination. Quoi que, pourquoi il parlerait de points d’intérêts incontournables si ce n’était pas ça ? Mouais.

« A votre aise. » Répondis-je quand il demanda s’il pouvait m’appeler par mon nom de famille. « Comme expliqué dans la lettre, notre entreprise fonctionne sur la neutralité. Après l’accord d’un partenariat avec un client, nous recevons de lui des avis de recherches concernant des personnalités ayant commit un ou plusieurs infractions. »

Déposant sur la table ma mallette noire sur la table, l’ouverture tournée vers moi et non vers lui évidemment, je lui sortis une liste d’exemple de valeur de prime.

« Voici ce qui était fourni avec la même lettre. Ceci n’est qu’un exemple pour aider le client, pour le guider dans notre fonctionnement au cas où nous ne serions pas à côté pour le lui expliquer. Voyez, par exemple pour quelqu’un qui aurait conspiré sinon trahit Konoha, le prix pour sa tête monterait directement à ce palier. Si c’est simplement du soutien au sein d’un petit gang, ce sera plutôt ce palier. » Lui expliquai-je en glissant le doigt sur chaque niveau de prime.

Cela me faisait penser que ce Yogan Yusei était au plus haut niveau de cette liste. Et si Milly a prit soin de cacher cette affiche, c’est bien pour une raison mais laquelle ?

« C’est ce type de partenariat que nous souhaitons établir avec votre village. Je me doute bien que vous devez avoir vos propres équipes pour gérer ce genre de chose. La différence avec notre entreprise est que nous, nous sommes neutres. Nous pouvons aller partout, enquêter sur toutes les pistes, presque sans entrave. Je fais ici allusion au sceau brideur de chakra. » Un petit sourire commercial, et on continue. « Nous faisons le sale boulot, vous nous payer la somme indiquée à l’avance, et vous rester clean de tout soupçon. Le seul détail requit, c’est évidemment qu’il faut que vous acceptiez de donner toutes les infos que vous possédez concernant la personne à rechercher, mais ça, ça parait plutôt logique. »

Natsuki haussa les épaules, indifférent à la remarque.

« Oh, vous savez, il n'y a pas que les Villages qui sont frileux aux invasions, les Pays eux-même aussi. Personne n'aime vraiment voir quelqu'un débarquer chez lui sans permission et y mettre tout sans dessus-dessous. Mais à défaut d'une sécurité absolu partout, il faut bien défendre les centres névralgiques, sinon nous n'avons plus le pouvoir de protéger qui que ce soit d'autre. Je ne vais pas vous apprendre les adages de la guerre : '' pour vaincre le corps, il faut trancher la tête. »

Poursuivant sa rédaction, il s'intéressa aux fiches que lui présenta Emi, non sans avoir brièvement préparé son corps à bondir sur le côté dans l'hypothèse où une mauvaise surprise l'attendait dans la valise.

« Donc en fait, vous fixez la prime de la personne en fonction de ce qu'elle a fait, et non de son niveau de puissance, c'est bien cela ? Ce n'est pas un peu... risqué ? Pour le chasseur j'entends. »

Il acheva d'écrire sur sa feuille en arrivant au bout de la page, et la tendit à la représentante du Sikari.

« C'est bien la lettre que vous aviez envoyé à Konoha, c'est cela ? Pouvez-vous me confirmer que je ne me suis pas trompé sur le moindre mot ? »

Le temps que cela se fasse, il poursuivit.

« Parce que si j'en crois ce courrier et ce que vous me dites, vous n'êtes pas que des chasseurs de primes. Je veux dire, au tout début, vous parlez de mettre la tête à prix de gens nuisibles, pas forcément de personnes qui ont commit un crime quelconque. Est-ce que cela veut dire que si je veux mettre une prime sur... sur un Sunajin disons, parce qu'il nous a posé un soucis sur une mission et a tué deux de nos soldats, je le peux ? Cela ferait de vous une compagnie d'assassins, et non de chasseurs. »

Ce qui était similaire, mais différent, sauf si l'on se contentait du résultat, et non de la morale.

« Cela voudrait aussi dire.... » poursuivit-il sur un ton devenu plus cordiale que sympathique. « … que d'autres Villages seront en mesure de faire de même. Du coup, la clause stipulant que '' en aucun cas un interrogatoire qui pourrait mettre en péril, par retard, les recherches et la mission ( ne sera accepté à l'entrée du Village ) '' nous met surtout en défaut par rapport à nos propres shinobi s'ils devaient être inscrit sur vos listes par quelqu'un d'autre. De la même façon, votre organisation deviendrait alors un problème si elle en venait à cibler nos soldats en plein travail. »

Natsuki tapota des doigts sur le bord de la table en réfléchissant.

« En parlant de vos listes, deux questions me viennent à l'esprit. La première étant, est-ce qu'un Village partenaire a accès à cette liste ? Et la seconde, si oui : est-ce que vous lui cachez les cibles qui viennent de chez lui, et dont il n'est pas le commanditaire ? »

Il préférait être sûr d'avoir tout bien comprit et que les zones d'ombre soient mise en lumière avant de décider quoi que ce soit. Et la charmante demoiselle ainsi que les documents de sa valise étaient justement là pour répondre à toutes ses questions.

Je le laissai observer la liste des prix, prendre en compte toutes les infos inscrites. Il était important qu’il comprenne bien chaque point, chaque détail pour en venir à une conclusion murement réfléchie. Les premières questions à ce propos ne tardèrent pas ; auxquelles je répondis d’abord en oscillant la tête de droite à gauche.

« Pas exactement. C’est le client qui fixe le prix, en fonction de cette grille et des actes commis par la personne à traquer. S’il s’avère qu’au cours de nos investigations, la cible vaut plus que ce qui est indiqué, le contrat est rompu et la traque interrompue. Il en est de même pour votre seconde interrogation. Un client peut parfaitement nous envoyer un avis de recherche pour une personne totalement innocente, mais qui la gênerait pour telle ou telle raison. Dans ce cas même fonctionnement, nos recherches pour connaitre et retrouver la personne nous dirons si c’est effectivement le cas … Cela nous permet de ne pas passer pour de simples assassins, comme vous dites. »

A nouveau je lui souris, préférant marquer une pause entre chaque argumentation. Il serait dommage de passer pour l’accusée devant de défendre, en voulant se précipiter.

« Mais je vous comprend et c’est quelque chose que nous ne pourront pas changer. En fonction du point de vue, du camp et des mentalités, nous pourront toujours passer pour des assassins, des mercenaires sans scrupules. »

Il me tendit ensuite la note qu’il écrivait depuis tout à l’heure. Il s’agissait de la lettre que j’avais envoyée à tous les dirigeants du monde, mot pour mot. Incroyable, une telle mémoire c’est purement stupéfiant. Pour autant je cachais du mieux possible mon admiration naissante pour une telle prouesse, gardant un air le plus neutre possible malgré ce petit soulèvement au coin des lèvres.

« Si vous étiez dirigeant de votre village, ou que vous l’aviez été par le passé, oui il aurait été parfaitement possible que vous nous envoyer un avis de recherche sur ce sunajin dans votre exemple. Car ce sont seulement eux, les dirigeants les plus responsables qui peuvent faire affaire avec nous. C’est une mesure que nous avons jugé nécessaire, connaissant la nature humaine et son goût insatiable pour la vengeance et la violence. De ce fait, les Kage, Daimyo et autres équivalents avec qui nous aurions préalablement conclu un marché, sont les seuls selon nous suffisamment responsables et détachés pour faire appel à nos services. Sans vouloir vous manquer de respect, évidemment. »

Je me ré-adossai plus ou moins confortablement sur cette chaise en métal un peu trop froide à mon goût, croisant les mains sur la table. Il s’interrogeait sur le point des laisser-passés.

« C’est le même schéma, si une personne a commit un délit il doit répondre de ses actes. Certains appellent cela la justice, d’autres le commerce. Dans le cas où, imaginons, des Konohajin rejoindraient nos rangs, il leur faudra prendre en compte chaque point du règlement, autant pour leur propre sécurité que pour la notre. J’ai ici une partie de ce dernier, tenez. »

Je lui tendis un second papier, détaillant cette fois les quatre points de la partie concernée, avant d’appuyer du doigt à côté du troisième point.

« "Le chasseur ne tuera jamais un ninja ou civil innocent intentionnellement. Les accidents arrivent malheureusement et c’est alors à l’entreprise de régler le problème." Est-ce que cela répond à votre question ? »

« Je pense que nous avons des problèmes de communications. » finit par lâcher Natsuki en affichant une moue peinée. « Ou peut-être que je me suis mal exprimé, car j'ai formulé mes deux dernières questions de sorte à ce qu'elles n'attendent qu'un '' oui '' ou un '' non '' en guise de réponse, et que vous me servez une pirouette. Vous êtes une femme intelligente Masami, vous n'aurez donc pas de mal à imaginer la déduction que je fais d'une réponse qui tape volontairement à côté de la question. »

Comme le disais Cléobule de Lindos, '' pas de réponse, c'est une réponse. ''

« Pour quelqu'un qui exige la transparence la plus totale, j'avoue être déçu. »

Mais il admettait volontiers qu'il était difficile d'être entièrement transparent lorsque l'on travaillait avec plusieurs nations rivales.

« Pour ce qui est du libre accès au Village pour vos chasseurs en tant qu'enquêteurs, je ne pense pas que vous obteniez ce droit où que ce soit, pour la bonne et simple raison que vous n'en aurez pas besoin. Je veux dire, les portes fermées aujourd'hui, c'était à cause de la peinture que les ouvriers ont fini de refaire tout à l'heure : si on les laisse ouvertes, elle ne prend pas le soleil, met une éternité à sécher, et cela fait négligé à la fin. Mais autrement, dès demain, vous entrez et vous sortez comme vous voulez, plus ou moins. Notre système de surveillance près des frontières sert surtout à prévenir l'arrivée d'une armée ou d'un vieux roublard décidé à nous la mettre par surprise. L'on se dit que ceux qui arrivent jusqu'au Village sans s'être fait arrêter avant, nous n'avons pas vraiment de raison de nous montrer méfiant envers eux. Certes, ceux qui ont un chakra supérieur à la moyenne, nous imposons un sceau inhibiteur avant qu'ils aillent faire leur tourisme, et il y a quelques zones où ils n'ont pas accès – comme la prison ou le Palais -, mais cela mit à part, la majorité des gens sont les bienvenus ici. »

Le mur isolant n'existait qu'à deux endroits : devant les fauteurs de troubles, et dans l'esprit des autres Pays. Et peut-être aussi au Pays du Soleil, mais il était d'un autre type celui-là.

« Toutefois, que l'on s'entende bien, le tourisme et le travail sont deux choses différentes, et venir ici pour mener une enquête ne conduira qu'à notre incompréhension. Je veux dire, si nous devions mettre une prime sur la tête d'un ex-Konohajin, il est évident que nous allons vous fournir toutes les informations nécessaires pour faciliter son exécution. Autrement dit, venir enquêter sur un soldat ou un habitant du Village signifiera qu'il a été primé par un autre dirigeant, soit quelque chose que nous ne serons pas vraiment ravis d'apprendre, et qui vous mettra au mieux dans une position embarrassante vis-à-vis de tout le monde – surtout de nous, en fait. Car tout comme vous, s'il doit y avoir un soucis avec nos hommes, nous préférons le régler en interne. »

Il médita un instant sur le fait d'informer Emi que chaque soldat Konohajin avait une bombe implantée dans le crâne, laquelle explosera si la raison le justifiait, puis jugea que cela n'en valait pas la peine. La demoiselle cherchait juste à donner une place à son entreprise dans le monde, inutile de lui couper les ailes de l'espoir et de la motivation d'entrée de jeu.

« Votre entreprise est encore toute nouvelle sur le marché, je me trompe ? J'imagine que ce n'est pas évident de s'imposer pour se tailler sa part du gâteau, surtout quand vous n'avez pas encore le poids de la réputation pour vous aider. »

C'était l'éternel cycle du travail : les employeurs demandent aux personnes d'avoir déjà de l'expérience pour leur donner du travail, mais elles ont besoin d'un travail pour acquérir de l'expérience.

« Du coup, je veux bien vous laissez l'occasion de faire vos preuves avec une cible, et de me convaincre de l'efficacité de votre entreprise. Cela vous fera un bon point de départ pour nous, et probablement même pour tous vos futurs clients. Vous serez payée au tarif en vigueur, cela va de soi. Qu'en dites-vous ? »

Il consulta la grille des tarifs en parcourant les cases du doigts, dont les prix ne cessaient de grimper alors qu'il remontait dans les colonnes.

« Yamada Kioshi, vous connaissez ? Ancien Kazekage, déserteur de Suna, et depuis quelques mois terroriste. Figurez-vous qu'il avait cru bon de venir en son propre nom dans le Pays du Feu, et d'envoyer des clones pour menacer de détruire deux villages civils si nous refusions d'accéder à ses exigences – à savoir relâcher un prisonnier de guerre acquis contre Suna. La pratique, en plus d'être douteuse et moralement discutable, n'entre même pas dans l'exercice de la profession de shinobi puisqu'il est errant. Nous tombons donc pleinement dans le domaine de votre justice négociable. »

Il tapota du doigt la case de la fiche correspond au prix que lui coûterait la tête de Kioshi.

« Cela fait une sommes plutôt rondelettes, dites-moi. Mais Konoha est prêt à la payer si vous nous ramenez la tête de l'individu. Et je veux même bien rajouter un bonus de dix pourcents de ma poche parce que je vous trouve sympathique. »

Il ramena ses mains devant lui pour former un triangle parfait de ses doigts, et attendit la réponse de son interlocutrice qu'il ne quittait pas des yeux.

Hélas, pas tout à fait. Il attendait une autre réponse, plus simple, plus courte, en trois lettres. Mince, me serais-je laisser emportée en voulant trop bien faire. Il faut avouer que c’est un domaine tout nouveau pour moi, et personne ne m’y a formé.

« En effet il semble qu’il y ait quelques petits soucis de compréhension, comme vous dites. Ma réponse était probablement trop vague, mais vous devez certainement savoir comme moi qu’un simple oui ou non, peut avoir différents sous-entendu en fonction des personnes. Je ne souhaitais qu’être la plus précise possible. Navrée que vous l’ayez prit mal … Donc pour répondre bien plus directement. Est-ce qu’un village partenaire a accès à la liste des personnes primées ; non, le village client n’a accès qu’à la liste des avis de recherche dont il est l’auteur. Cela répond également à la seconde question il me semble. »

Je lui souris à nouveau. Punaise je ne fais que ça, c’est affreux. A force il va penser que je me moque de lui. Ouais mais alors je fais quoi ? Rien ? Ouais, ne faisons rien. Calme, stoïque, impassible mais polie. Ça devrait aller.
En tout cas il était très compréhensif et accueillant, et patient aussi. En somme un mec très sympa. Seulement ça reste un client. Il représente l’Hokage comme moi je représente le Sikari, nous étions là pour un entretient, une négociation, pas pour faire ami-ami.
C’est alors qu’il me proposa un marché. Une info qui attira aussitôt toute mon attention, alors que cette dernière commençait s’échapper à force de devoir me défendre et prouver ma valeur. Il voulait que nous retrouvions un certain Yamada Kioshi, et la mort semblait incluse vu la façon dont il parlait.

« Cela fait une sommes plutôt rondelettes, dites-moi. Mais Konoha est prêt à la payer si vous nous ramenez la tête de l'individu. Et je veux même bien rajouter un bonus de dix pourcents de ma poche parce que je vous trouve sympathique. » Termina-t-il en faisant un triangle avec ses doigts.

J’acquiesçai à nouveau de la tête et sortis un dernier document de ma sacoche, que je ne dépliai pas tout de suite. L’hésitation. Comment tourner la phrase pour que ça ne me retombe pas dessus, et annule tous les efforts effectués jusqu’à maintenant.

« Nous le connaissons en effet. Et votre proposition tombe particulièrement bien. Pour ne rien vous cacher elle nous arrange au plus haut point. » M’autorisant un petit rire, je dansais mes doigts sur les côtés du papier encore enroulé. « Cela permet également faire une belle transition avec le second sujet de ma visite. Vous connaissez certainement monsieur Yogan Yusei ? Je crois savoir qu’il a un poste assez important parmi vos troupes. Où je veux en venir … »

Je pris une inspiration et dépliai l’affiche devant ses yeux, dans son sens de lecture.

« Avant que vous ne vous poser la moindre question sur mes réponses précédentes à vos questions, sachez que là c’est une mesure très exceptionnelle, qui sort du cadre l’entreprise. Yamada Kioshi, de part sa position d’ancien Kazekage, nous a demandé de retrouver Yogan Yusei et de séparer sa tête de ses épaules. Ceci accompagné de la petite note que vous pouvez lire ci-dessous. Pourquoi je vous présente cela maintenant ? La réponse est à la fois simple et complexe, et je le répète c’est très exceptionnel. Connaissez-vous mademoiselle Kaguya Milly ? La cheffe actuelle du clan du même nom, basé à Mizu no Kuni. Je ne pense pas me tromper en disant que votre village et elle, ont eut quelques différents fâcheux. Or nous travaillions ensemble jusqu’à il y a peu. » J’évitai tout particulièrement de préciser qu’elle était ma patronne, ne sachant trop comment il réagirait. « Mais elle a disparue depuis quelques jours. Purement et simplement disparue. Dans tous les sens du terme. Le second sujet de ma visite était donc de venir ici afin de question Yogan Yusei à son propos, si jamais il aurait des infos sur sa position. »

Je marquai une petite pause, alors que ma conscience m’hurlait que j’allais trop loin, que je dévoilais beaucoup trop mon jeu. Ça, ça ne fait aucun doute mais j’ai besoin d’eux et ils ont besoin de moi. Autant essayer d’en profiter.

« Rassurez-vous, je ne compte pas m’en prendre à cet homme. Il est probablement la seule personne qui pourrait m’aider dans ma quête. J’en reviens donc à votre proposition. Sachant que vous offrez nettement plus que l’ex-Kazekage, que vous m’êtes également très sympathique et ne nous voilons pas la face, c’est ainsi que le commerce fonctionne, Konoha serait un bien meilleur client que monsieur Yamada Kioshi. Nous acceptions volontiers votre proposition … Et nous pouvons faire mieux encore … »

Cette fois c’est sur la table que je fis danser mes doigts, au même rythme que mes neurones mettaient en forme la suite de la discussion.

« Voyez-vous, lorsque nous recevons une demande de traque, il y a le nom du client ainsi que la somme dûe pour ce travail. Ainsi, une fois la traque effectuée, un rendez-vous est fixé avec le client afin de clore le contrat. Seriez-vous intéressé qu’à travers nous, vous participiez activement à cette mission ? Nous pouvons ainsi vous dénichez Kioshi sans qu’il ne se doute de rien, et vous l’offrir sur un plateau d’argent. L’unique bémol à cette histoire quelque peu sanglante, reste que ce client souhaitait la mort de Yusei. Il nous faudra pour cela une preuve de son décès … Entendons-nous bien, une fausse preuve mais suffisamment crédible pour que l’ex-kazekage morde à l’hameçon. »

Plongeant à nouveau le regard dans celui de mon interlocuteur, un petit grattement de nez et je conclus :

« Êtes-vous intéressé par ce petit arrangement ? »

Natsuki afficha un sourire satisfait.

« Je n'ai jamais connu une réponse plus explicite qu'un non. Là au moins, c'est clair, sans divagation ni jonglage sur les termes. »

Il écouta la suite, et roula perplexe des sourcils lorsqu'Emi évoqua le nom de Yusei. Spontanément, un scénario se dessina dans son esprit, et bien qu'il n'était pas si loin de correspondre à la réalité, la surprise fut totale : il éclata de rire. Il aurait pu faire l'effort de se contenir, il était tout à fait capable de rester de marbre, mais devant une affirmation pareille, dans une situation pareille, cela aurait été trop dommage de se priver d'un tel moment de rigolade.

« Olala... » soupira-t-il s'éventant d'une main quand il retrouva un semblant de sérieux. « Veuillez m'excuser mais là, la situation ne saurait être plus cocasse. Je vais avoir besoin de traiter cela par morceaux. »

Natsuki se sentait comme devant un buffet à volonté, avec de multiples tables débordantes de mets à l'odeur alléchante et aux couleurs chatoyantes, sans savoir par où commencer. Après une brève hésitation, il débuta par le Kioshi en sauce piquante.

« L'ancien Kazekage vous a demandé de traquer Yôgan Yuseï. Amusant. Heureusement que vous avez l'art et la manière de formuler les choses, en plus de m'être bien sympathique, sans quoi cette entrevue se serait rapidement écourtée. Je suis en tout cas rassuré que ce soit lui qui ai mit à prix la tête du chef des Yôgan plutôt qu'un autre. Car comme vous me l'avez expliqué, votre entreprise n'engage que des honnêtes travailleurs, et que vous avez pour principe d'enquêter sur vos cibles pour vous assurer qu'elles méritent bien la peine d'être traquée. Je sais donc avec certitude que vous auriez rapidement apprit le litige qui oppose Kioshi à Yusei. Un litige ayant pour cœur la capture d'un soldat Sunajin – l'oncle de Kioshi – pendant une opération militaire de défense dirigée par Yusei. Le même Yusei qui a ensuite envoyé paître le Yamada nukenin lorsque ce dernier s'est pointé pour le défier sans autre but que de prouver que c'est lui qui avait la plus grosse maîtrise des températures. »

Le signification du sourire qu'affichait Natsuki en cet instant n'avait de signification probablement que pour lui-même.

« N'ayant que ma parole contre la sienne toutefois, je serai très curieux de connaître sous quel motif Kioshi a présenté son affaire à votre entreprise. »

Même si, dans le fond, tout était question de tournures de phrases pour changer un mensonge en vérité. Surtout quand, en l'absence de confrontation avec la vérité, le mensonge faisait très bien office de réalité.

« N'importe comment, je dois dire que vous avez une conception fascinante de votre entreprise, Masami. Arrêtez-moi si je me trompe mais, en résumé, vous prônez la transparence et l'intégrité, mais vous acceptez de retourner votre veste pour un client plus offrant – et même d'assassiner le précédent contre rémunération. Autrement dit, la loyauté qu'impose un contrat entre votre client et vous même ne tient que tant qu'un autre ne surenchérit pas. Je n'ai donc aucune raison de croire que vous ne ferez pas de même avec nous. »

En gros, cela ramenait Sikari au rang de troupe de mercenaires.

« Ensuite, vous me dites que seuls les Kage et les dirigeants les plus responsables peuvent conclure des affaires avec vous, mais vous acceptez celle d'un gitan sans Village ni fonction, seulement parce qu'il a été Kage, sans vous demander pourquoi il ne l'est plus. Autrement formulé, le mérite est pour vous un acquis à vie, et non une responsabilité qui s'endosse uniquement le temps d'un mandat. »

Si ce n'était pas cela, aussi exceptionnelle que soit la mesure en dehors du cadre de l'entreprise, il ne comprenait pas pourquoi elle avait accepté la prime. Et si c'était cela, cela ne faisait assurément pas très sérieux niveau professionnel...

« Et enfin, bien que je pense me tromper un peu sur mon interprétation, le but de votre entreprise est que nous vous payons pour garder nos troupes en sécurité et au chaud, mais vous me demandez de participer activement à la mise en place d'un piège pour Kioshi afin que je puisse le tuer. C'est... curieux. »

Il se frotta le menton, pensif.

« M'est avis que je devais comprendre que je vous fournis simplement une fausse preuve, et que vous, vous assurez le reste du travail. Mais l'un dans l'autre, je me trouve maintenant dans une situation compliquée. C'est soit j'accepte de travailler avec une organisation comme la vôtre, dont la loyauté ne tient pas sur un contrat mais sur les bourses du plus offrant - et qui en plus fait des entorses à ses propres principes dès le début - , soit je refuse, et il y a de grandes chances pour que dans ce cas, vous posiez soucis à un shinobi intègre de Konoha, ce qui me déplairait – '' vous '' signifiant le Sikari, bien entendu. »

Présenté ainsi, la solution à ce problème sautait aux yeux.

« En tant que Village, je ne m'inquiète pas spécialement pour ce qui serait d'une tentative de votre part de nous la faire à l'envers. Simplement, pour une entreprise se fondant sur des principes, je vous trouve très versatile. Honnêtement, si vous étiez à ma place, que feriez-vous ? » demanda-t-il en haussant un sourcil.

Ce n'était même pas une question piège. A côté, il était vrai qu'il avait complètement passé sous silence le passage évoquant Milly et le fait que Yusei avait peut-être des informations sur elle, mais en parler maintenant coupait le fil de sa narration, et cela aurait été dommage.

Il garda donc le sujet sous le coude.

Ça pouvait le faire non ? A vrai dire ce serait même le meilleur plan possible, une traque facile et pas de combat. Mais c’est comme tout rêve, dans une négociation purement commerciale les rêves n’ont pas leur place. Une note que j’avais légèrement oubliée en me laissant emporter, et que ce Konohajin se fit un plaisir de relever, d’abord en éclatant de rire, puis en démontant chacun de mes arguments.
Le retour à la réalité fut aussi soudain que brutal, et sa moquerie fut particulièrement insultante. Certes je venais de griller quasiment toutes mes chances en une seule fois, mais … ouais nan, il réagit tout à fait normalement en fait, comme n’importe qui aurait réagit face à quelqu’un qui retourne sa veste et vous propose d’être de la partie. Quelle imbécile …
Pour autant je restai parfaitement stoïque, sans plus aucun sourire aux lèvres, le regard froid fixé sur celui que j’imaginais tel un serpent crachant son venin. J’ai fais une erreur, ça ne fait aucun doute. Je me suis laissé emportée par la situation et mes émotions. Cela ne doit plus se reproduire.

Natsuki ne cacha pas sa curiosité sur ce qui a amené le Sikari à accepter les avis de recherches de Kioshi. Mais s’il avait bien écouté ce qui avait été dit précédemment, il devrait savoir qu’il n’aura pas la réponse à cette interrogation. Je restai ainsi de marbre, tout le long de sa dissertation sur mon erreur de jugement et ma prise de risque.

« Nous parlions tout à l’heure d’une différence de point vu, voyez comme cela fait à nouveau effet. Je peux tout à fait concevoir que ma proposition paraisse osée, culotée. C’est vrai, retourner sa veste contre son propre client n’est pas la meilleure méthode pour installer un climat de confiance. Je vous propose donc de voir la situation autrement. Repenser à tout ce que je vous ai dis précédemment, et que vous avez-vous-même répété. »

Je le laissai entamer un éventuel début de recherche, les yeux plantés dans les siens, mon poing droit servant d’appuis à ma main gauche et à mon menton.

« Je vous expliqué que nous n’étions pas des assassins, ni de vulgaires mercenaires. Mr Yamada Kioshi n’est pas inconnu de nos services, pas plus qu’il n’est inconnu de la population Mégalopolienne. Un Kazekage qui abandonne son village au pire moment pour courir après une paire de fesses, à quelques détails près, disons que ça ne reste pas bien longtemps sous silence. Pour autant nous avons accepté de travailler avec lui et pour lui. Vous l’avez dit, notre entreprise est encore très jeune, et pour se faire un nom, les débuts sont toujours complexes. Plus encore dans le monde impitoyable de lequel nous vivons. De ce fait il ne faut pas faire la fine bouche. »

Marquant une pause, je laissai mon regard s’aventurer dans les recoins de la pièce clause. Pas de camera flagrante ni de micro. Très probablement simplement cachés. Il serait curieux de ne pas trouver une salle d’interrogatoire démunie de ces petits gadgets pourtant si utiles en cas d’aveux.

« Alors malgré ses actes peu honorifiques, et je n’inclus pas ceux que vous venez d’énoncer concernant le clan Yogan, du fait que nous n’avons pas encore réalisé de recherche de ce côté-ci, nous avons accepté son argent ; préférant miser sur le long terme et nous servir de lui, que nous en débarrasser immédiatement. Vous connaissez certainement ce dicton, reculer pour mieux sauter. C’est un pari sur l’avenir, navrée que cela puisse donner une mauvaise image. »

Faisons attention à chaque formulation, essayons de limiter le risque que cela se retourne contre nous. En jouant la carte de la sincérité, ça ne devrait pas trop déraper, enfin en théorie.

« Pour la deuxième partie, je vous ai précisé plusieurs fois qu’il s’agissait d’un cas exceptionnel. Toute règle à son exception, peu importe le domaine. J’ai crue qu’avec votre proposition, vous seriez vous-même intéressé pour être un actif de nos activités. Mais étant donné votre réaction il semblerait que je me sois trompée. De ce fait je vous demanderais une conclusion claire et précise sur cette entrevue. Au nom de Konoha, acceptez-vous un accord commercial entre nos deux institutions, ou bien préférez-vous régler vos problèmes seuls ? »

Les dés étaient jetés. Plus qu’à espérer qu’il donne une réponse claire et concise comme il semble les aimer. Après quoi je m’en irais simplement, sans faire plus d’histoire.

Le sourire de Natsuki, qui jusqu'à présent affichait la sympathie de circonstance, se mua en un sourire exprimant davantage l'amusement lorsqu'Emi lui fit part de son enquête sur Kioshi. Quelque part dans l'expression, maintenant que la jeune femme avait commencé à quitter son allure commerciale pour se montrer telle qu'elle était, il avait l'impression de revoir un visage familier.

« Miser sur un déserteur n'est pas un pari sur l'avenir, mais sur le court terme : la preuve en est avec la discussion que nous menons actuellement. Car dans l'immédiat, la situation vous place comme des mercenaires / assassins souhaitant devenir des entrepreneurs. Mais je n'ai pas de problème avec cela. »

Les mains toujours devant lui en triangle, ses doigts s’entremêlèrent pour former l'équivalent grossier du signe du Tigre, qu'il pointa d'un mouvement des poignets en direction d'Emi.

« Attention Masami, vous ne devriez pas cesser de sourire, même si c'est fictif : c'est mauvais pour les affaires, cela montre que vous perdez confiance en vous. »

Il écarta les mains, puis les tapa l'une dans l'autre une unique fois avant de poursuivre.

« Bien, pour en revenir à notre affaire, maintenant que vous avez fait votre exception pour confirmer votre règle. Je vais vous répondre avec autant de clarté que je l'attends quand je pose moi-même une question : non, je ne compte pas être un actif dans vos activités. »

Il n'avait pas le souvenir que la moindre de ses propositions le laissait sous-entendre, mais qu'importait, il poursuivit avec surprise.

« Votre étonnement par contre me laisse subodorer que vous n'écartez pas la possibilité de recruter certains de vos chasseurs au sein même des Villages ? Vous n'allez quand même pas prendre ce risque, rassurez-moi ? Je veux dire, niveau neutralité, c'est le meilleur moyen de la mettre en l'air. Et encore, s'il n'y avait que cela... »

Débaucher un militaire de son Village, ou le prendre ou double service, elle ne pouvait pas y songer sérieusement, si ? Ce serait comme pratiquer du volleyball dans deux clubs différents. Et opposés.

« Ensuite, pour ce qui est d'un partenariat commercial avec le Sikari, pour le moment, c'est non. Vous débarquez tout juste sur le marché, nous ne savons pas ce que vous valez, et notre entretient me laisse vraiment songeur. Toutefois, ma proposition de faire vos preuves tient toujours. Je vais même formuler mon offre autrement. »

Il se cala confortablement sur sa chaise – ou l'aurait fait si c'était seulement possible - , et ramena ses mains devant lui.

« Vous cherchez des informations sur Kaguya Milly, n'est-ce pas ? Et essentiellement où elle se trouve. Je ne pense pas que Yusei sera en mesure de vous répondre, car j'en ai discuté avec lui il n'y a pas si longtemps – mais je ne vous empêche toutefois pas d'aller lui parler pour en avoir la certitude. Ce que je vous propose donc : contre une réduction de cinquante pourcent sur la prime de Kioshi – et contre sa tête, bien entendu -, je vous retrouve où est Milly. »

Il avait beau ne jamais avoir effacé son sourire, et avoir conservé un ton relativement léger dans la discussion, le regard profond qu'il porta sur Emi ne laissa aucun doute sur le sérieux de sa proposition.

« Qu'en dites-vous ? Vous avez tout à y gagner. Vous faites vos preuves au yeux de Konoha, vous vous évitez des ennuies en ne chassant pas un de nos shinobis – et je vous déconseille d'essayer de le faire à l'avenir sans notre accord -, vous gagnez un peu d'argent, et vous retrouvez même la demoiselle que vous cherchez. »

Natsuki était même prêt à lui fournir de l'aide si elle acceptait.

J’ignorai ses remarques suivantes, notamment celle se portant sur le choix stratégique concernant Kioshi. Seule sa réponse avait de l’importance dès à présent. Cependant je notai pour moi-même le conseil de garder quoi qu’il arrive un sourire aux lèvres, même s’il n’est pas sincère. Et ça c’est vrai, se braquer et faire la gueule n’amène jamais rien de positif, que ce soit dans les affaires ou ailleurs.
Bref, il refusait de nous rejoindre et refusait un lien commercial entre Konoha et le Sikari. Soit, ainsi soit-il je n’ai donc plus rien à faire ici. Mais alors que je m’apprêtai à ranger mes affaires et à partir, il enchaina sur une proposition plutôt osée. Etrange, il me reprochait de faire des trucs illogiques, mais pourtant il se mettait à faire exactement la même chose … Mouais, pas la peine de lui faire remarquer, ce serait jouer au même jeu sournois.

« Vous cherchez des informations sur Kaguya Milly, n'est-ce pas ? Et essentiellement où elle se trouve. Je ne pense pas que Yusei sera en mesure de vous répondre, car j'en ai discuté avec lui il n'y a pas si longtemps – mais je ne vous empêche toutefois pas d'aller lui parler pour en avoir la certitude. Ce que je vous propose donc : contre une réduction de cinquante pourcent sur la prime de Kioshi – et contre sa tête, bien entendu -, je vous retrouve où est Milly. »

Je baissai les yeux sur ses mains toujours à former un triangle, les neurones se mettant à travailler à vive allure. Il fallait évaluer le plus possible de possibilité, les divers débouchés, les éventuels pièges que pourrait comporter un tel marché.

« Cela me semble plutôt honnête. Bien que le Sikari soit quelque peu perdant sur la forme et les taux, ce serait là aussi un pari sur le long terme. » Et puis ce n’est pas non plus comme si j’avais réellement le choix … « Nous acceptons le marché. Cependant il faudra tout de même que vous nous fassiez parvenir un avis de recherche en bon et dû forme, qui fera office de contrat. Votre kage, ou vous, a déjà reçu les exemplaires vierges. »

Un sourire commercial, puis je récupérai l’affiche concernant Yusei ainsi que tous les papiers sortis, et les remis à leur place dans la mallette avant de me lever.

« Une dernière chose, m’autoriser-vous à entrer dans votre village, afin que je mène ma propre enquête sur vos accusassions concernant Yamada Kioshi, en plus des éventuelles informations supplémentaires le concernant ? Je souhaiterais rencontrer en personne Yogan Yusei, si cela ne vous dérange pas. »

La suite était très simple. S’il acceptait, j’entrais. S’il refusait, je partais. Et la pose d’un sceau ne présentait aucunement un problème.

Spoiler:

Natsuki laissa tranquillement sa proposition faire son chemin dans les rouages d'Emi, qu'il pouvait presque entendre rien qu'en l'observant. La conclusion des réflexions de la jeune femme la porta à répondre par l'affirmative.

« Merveilleux. Je vais donc m'occuper de toute la partie administrative qui me revient. »

Et alors qu'Emi rangeait ses affaires, le bras gauche de Natsuki se déplia soudainement dans sa direction, dont la main s'aplatit sur l'avis de recherche de Yogan Yusei pour empêcher la chasseuse de la tirer davantage vers elle. Son regard ne quitta pas celui de son interlocutrice.

« Il va sans dire que cette affiche ne va plus vous servir. »

Il ne s'agissait ni d'une question, ni d'une proposition : à son ton, c'était un fait.

« Et au risque de me répéter, sachez que si j'apprends que votre entreprise chasse à nouveau un shinobi en fonction de Konoha, je n'ai pas besoin que l'on me paye pour neutraliser quelqu'un faisant peser une menace sur un membre de ma Famille. »

Il se fendit ensuite d'un sourire amical, et reprit un ton plus léger.

« N'importe comment, j'ai beaucoup apprécié votre honnêteté, bien qu'elle soit purement commerciale. »

Il releva sa main, et libérer l'affiche de recherche. Il attrapa ensuite une seconde feuille blanche, et commença à rédiger dessus.

« Pour ce qui est de vous rédiger un contrat en bonne et due forme, je crains n'avoir guère envie de fouiller aujourd'hui dans les archives pour trouver où sont les exemplaires que vous m'aviez envoyé. Je le ferai quand vous aurez fait vos preuves. En attendant, si vous pouviez m'en fournir un, je vous serai gré. »

Il déchira en deux la feuille qu'il tenait, et fit glisser la moitié vers Emi.

« Voici le nom des deux Villages que Kioshi a prit en otage par le passé, si vous désirez enquêter là-bas aussi, mais vous les apprendrez de toute façon en furetant dans le Village. Pour ce qui est d'entrer, je n'ai pas de soucis avec cela, tant que vous respectez la procédure habituelle. C'est à dire déposer toutes vos armes à la consigne. Si vous avez la capacité de les mettre dans un sceau vous-même, je vous le recommande. Vous aurez aussi un inhibiteur de chakra apposé, cela va de soi : quel intérêt de vous désarmer sinon ? Si vous avez du matériel dont vous avez besoin durant votre visite dans des sceaux - argent, vêtements etc.. -, je vous suggère de le récupérer maintenant, car vous n'y aurez plus accès ensuite. »

Natsuki tira de sa poche sa montre à gousset et consulta l'heure.

« Je ne sais pas si Yusei sera disponible de suite, mais je vais lui faire savoir que vous cherchez à le rencontrer. En attendant, vu qu'il est bientôt midi, cela vous dirait de déjeuner avec moi avant que vous ne meniez votre enquête ? Maintenant que j'ai découvert la commerciale, j'avoue être curieux de rencontrer la femme qui se trouve derrière. »

Il pencha légèrement la tête sur le côté.

« Et dans l'hypothèse où vous prendriez ceci pour un rendez-vous, ou quoi que ce soit d'affilié, je me verrai obligé de vous annoncer que je ne compte pas payer votre part. »

Et dans l'un comme dans l'autre, quelques dernières questions sous le détecteur Yamanaka lui seront posées une fois la procédure d'usage effectuée, parmi lesquelles il y avait :

° « Avez-vous remit toutes vos armes à l'entrée ? »
° « Avez-vous l'intention de nuire à Konoha ou à sa population d'une quelconque façon? »
° « Sur dix, à combien noteriez-vous la qualité de votre accueil aux Portes de Konoha ? »
° « Avez-vous répondu à toutes les questions honnêtement, sans omission ? »

« Quand vous aurez fini votre enquête, faites le moi savoir. Je vous remettrai l'affiche correctement rempli et nous scellerons notre contrat. Je vous donnerai aussi la preuve de la mort de Yusei. Cela vous convient ? »

Il s’interposa cependant au moment où j’allais ranger la fiche de Yusei, préférant la détruire que la laisser plus longtemps disponible à d’autres utilisations. Je n’y émis aucune réticence, de toute manière ce n’était pas comme s’il s’agissait de l’unique exemplaire. Et puis si ça permet de le rassurer, d’une quelconque manière alors soit. La petite menace qu’il répéta sur le cas d’une traque envers d’autres Konohajin me fit doucement sourire. Qui considère ce village comme sa famille, j’aurais sans doute pensé comme lui si j’avais grandis à Suna. Au lieu de ça c’est Suna qui m’a prit mes parents … ça n’aide pas beaucoup, disons.

« De même monsieur Nara. » Répondis-je à ses remerciements. « Et oui, je comprends tout à fait l’organisation que nécessite toute administration, ainsi que l’ennui inévitable lorsqu’il faut s’y replonger. Tenez, un avis de traque vierge. Je repasserais par ici à l’issu de mon inspection, afin de récupérer les documents qui feront office de contrat ponctuel, ainsi que cette fausse preuve du décès de Yogan Yusei. »

Au dos de l’un des morceaux de l’anciennement complète affiche de traque du manipulateur de lave, il nota plusieurs infos sur Kioshi avant de me le tendre. Je le remerciai d’un mouvement de tête, les yeux lisant en diagonale le contenu. C’est déjà un début, mais il vaut mieux avoir plusieurs sources, et de différents horizons. D’abord je récupère les avis et détails du point de vue de Konoha, puis j’irai faire de même à Suna. La corrélation de l’ensemble servira de jugement au sort de l’ex-Kazekage.
Le ninja me proposa après coup, d’aller manger un morceau en profitant qu’il soit bientôt midi.

« Je vous remercie de l’invitation, mais je vais devoir décliner. Je vous souhaite une bonne journée, et un bon appétit. »

M’inclinant respectueusement, je refermai ma mallette et sortis rejoindre le ninja chargé de faire le passage, la douane, le péage.

Spoiler: