La deuxième semaine d'entraînement arrivait à son terme. Une nouvelle commençait et comme chaque matin le soleil se levait pour inonder de lumière le hangar, théâtre des exercices intensifs que subissait la Matsuno. Comme à son habitude Red était présente bien avant les aurores et, ce faisant, bien avant l'arrivé d'Ema. Quand cette dernière arriva enfin, elle eut droit à une nouvelle surprise. A croire que la Saibogu avait d'innombrables atouts disponibles pour « enrichir » le savoir faire et être en matière d'assassinat de sa protégée. A ses côtés un homme l'attendait, bâillonné et attaché à une chaise. A la vue de son allure cela se voyait clairement qu'il avait passé une sale nuit. Il transpirait la peur par tous les pores. La Nukenin ne daigna pas lui accorder la moindre attention lorsqu'Ema se présenta enfin. L'expression de cette dernière s'était considérablement endurcie depuis ces derniers jours, les premiers signes de changement sur sa personnalité se faisait sentir.
Outre l'entraînement et l'autorité dont elle subissait le courroux, les drogues y étaient également pour quelques choses. La Kunoichi tournait désormais à deux doses par jour. A ce stade certain effet sur sa personnalité ne tarderaient pas à être irrémédiable. Sans pour autant en faire une machine à tuée totalement aseptisée, son cerveau devait déjà commencer à imprimer cette constance criante d'assiduité afin de calquer dessus son état d'esprit, laissant alors s'effacer le doute et les remords. Chaque mot, chaque coup porté, chaque récompenses et félicitations convergeaient vers ce même but, faire en sorte que la Matsuno devienne aussi forte qu'elle que ce soit en terme d'aptitude ou de psychologie. Si Red devait se résigner à accorder sa confiance en composant avec des alliés, elle voulait que ce soit avec des personnes du genre que devenait Ema.
-Bonjour ma chère ! Comme tu as pu le remarqué il n'y aura pas d'entraînement aujourd'hui. Je tenais à te le dire, je suis extrêmement satisfaite de tes progrès. Ta détermination et ton assiduité sont en trains de porter leurs fruits... Elle se fendit d'un sourire en sentant une grande source de chakra s'avancer vers l'entrepôt. Voilà qui tombait à pique. Ema l'avait certainement remarqué elle aussi. En guise de félicitation j'ai décidé de t'accorder une petite récompense. Tu vas pouvoir rencontrer celles que tu cherches depuis tout ce temps.
Alors le son de ses bottes ne fit enfin entendre dans le hangar. Yami était-là, toujours aussi fiers et triomphante. Elle avait été averti la veille par la Saibogu qui lui avait, pour ainsi dire, raconté toute l'histoire. Connaissant la curiosité fortement aiguisé de la Ketsueki, Red se doutait qu'elle ne se ferait pas prier pour rencontrer l'une de leur ancienne compatriote.
-Quand je te disais que notre monde est plein de surprise. Lança-t-elle à l'encontre de son éternelle coéquipière. J’imagine que vous avez toutes les deux beaucoup de choses à vous dire.
La Ema que Yami rencontrait-là n'était pas la Ema d'il y avait quelques semaines et encore moins celle qu'elle gardait en souvenir du temps où toutes deux vivaient encore à Suna. A cette idée Red ne pur s'empêcher d'éprouver un sentiment de fierté rapidement interrompue par les gémissements de l'homme ballonné. La démone referma sa main sur la joue de ce dernier, pressant fort au point de le faire souffrir.
-Silence... Vous ne voudriez pas gâcher ce moment... Lui susurra-t-elle tout en lui adressa un sourire noire avant de conclure par une petite tape sur la joue. La nukenin se redressa pour planter tour à tour son regard d'émeraude dans celui des Kunoichi présentes. Le ton de sa voit se fit cette fois-ci plus sérieux. En voilà une de plus. La preuve que Suna est toujours gorgé d'incapable et que ses Shinobi cherchent à fuir cette incompétence.
Presque un mois que la jeune mère avait abandonné son mari, son fils et sa patrie. Mais rien de tout cela n'altérait son envie d'entraînement. La drogue y jouait beaucoup à vrai dire. En si peu de temps, la Kunoichi avait déjà abusé de cette substance au point d'en être presque accro. Les effets étaient tellement intéressants que les autres points négatifs restaient bien trop superflus, du moins pour le moment.
Ema s'entraînait même en rentrant, s'obligeant tout de même quelques heures de repos pour que son corps se régénère. Ses entraînements restaient cependant bien moins demandant que ceux de Red. La jeune femme s'asseyait en tailleur, entourée de bougies parfumées, dans son appartement et recherchait, sondait et observait via ses capacités sensorielles. La mère tentait de devenir bien plus précise dans les silhouettes de chakra qu'elle observait, reprenant dans une même intensité l'exercice de Red dans l'obscurité.
Comme tous les matins, très tôt, Ema se rendit au hangar par le chemin qu'elle connaissait quasiment par cœur, se présentant comme à son habitude à Red qui était déjà sur place. Posant ses affaires près de la table, la mère se préparait déjà à mettre à exécution les nouveaux ordres de sa Senseï. Aucune parole, aucun regard, les deux Kunoichis se connaissaient déjà à ce niveau. Cependant, aujourd'hui, un invité surprise était enchaîné à la chaise. Lui lançant un regard dédaigneux qui dura une seconde, la mère se focalisa sur Red qui la salua avec un certain engouement.
Les paroles qu'elle entendait gonflèrent son ego, boostant son mental toujours haineux et amer. Ema également avait remarqué quelques progrès et c'était tant mieux. Arquant un sourcil aux dernières paroles de la jeune femme aux cheveux rouges qui sous-entendait une félicitation, Ema se retourna vivement, impressionnée par ce qu'elle ressentait au niveau sensoriel. Ses yeux se focalisèrent sur une crinière ébène et des lèvres cramoisies qu'elle avait jadis connus, son ouïe sur le claquage des talons sur le béton. Une silhouette féline déboulait dans le hangar, fière et puissante, comme si le monde lui appartenait : Ketsueki Yami.
Ema regardait avec intérêt cette femme qui avait quitté Suna, fait tomber un Kazekage et tenait à sa merci un nouveau Kazekage. Des souvenirs revenaient, Yami et Kioshi dans une ruelle sombre lors d'une fête Kawaguchi, elle qui la soignait d'un poison. Un passé bien loin.
La mère resta muette, se delectant d'avoir retrouvé cette femme pour qui elle avait tant d'admiration, bien que sa relation avec Ogami baissait radicalement cette admiration. Et Oniri ? voulait-elle ajouter. Mais Yami était une très belle friandise. Red ne l'avait pas entourloupé. Trouvée au bout de trois semaines, la Kunoichi était à présent certaine que Suna ne la toucherait plus jamais.
Un sourire amusé marqua le visage de la Matsuno qui regardait cette femme avec une curiosité malsaine. Son innocence envolée devrait certainement choquée la Ketsueki, même si une telle figure ne devait en avoir rien à faire.
En tout cas, de son observation, Red et Yami étaient très proches. Elle avait bien fait de venir à la Mégalopole. Cette décision avait mis en péril sa relation avec Satomu et Konoha, mais il n'empêchait qu'à présent, dans les mains de Yami et Oniri, Ema deviendrait puissante en un clin d’œil.
Je me dirigeai vers l'un des hangars appartenant à l'organisation pour voir de mes propres yeux ce qu'Oniri m'avait annoncé la veille bien que cela restait difficile à croire. Il était très tôt le matin lorsque j'arrivai sur place, annonçant ma présence en avance par le claquement de mes bottines sur le béton même si je savais que les deux senseurs qui m'attendaient m'avaient repéré bien avant cela. Je ne cherchais d'ailleurs pas à me cacher, bien au contraire.
Un sourire mesquin se dessina sur mes lèvres en voyant l'ancienne Sunajin dont je remarquai le changement simplement à travers son expression. La Ema que je connaissais n'aurait pas soutenu mon regard, pas plus qu'elle n'aurait affiché un tel sourire. Oniri n'avait pas chômé bien que mes drogues y étaient aussi sans doute pour beaucoup. Étant donné la dose qu'elle consommait chaque jour, elle devait avoir une vision bien altérée de notre réalité et de sa propre condition.
Mon regard se porta sur Oniri, aka Red, à sa tirade sans me départir de mon air amusé.
« En effet... »
Je reportai mon attention sur la Matsuno que je connaissais Zenzaburo.
« Qui aurait cru que la frêle kunoichi trouillarde et pleurnicharde vivant dans son cocon douillet se retrouverait à la Mégalopole après la désertion de son village ? ... Certainement pas moi. Comme quoi même les êtres insignifiants arrivent à se dépasser après un coup de fouet cinglant. »
Mon ton était condescendant tout en avisant le chaton que l'on m'avait vanté devenir peu à peu tigresse.
« Qu'est-ce que cela fait d'être la compagne d'un Kazekage fou ? Oh ! En fait je le sais déjà... »
Sauf que pour le mien ce n'était pas temporaire ni même contre sa volonté. Pas un seul instant je ne prêtais attention à l'homme ligoté et bâillonné : il s'agissait là du jouet de Red, les miens m'attendaient ailleurs...
L'une de mes mains vint se poser sur ma hanche alors que mon regard écarlate sonda le sien, emplit de mesquinerie.
« Tu sembles apprécier mes pilules. »
Le contraire aurait été étonnant. En plus de procurer de meilleurs capacités elles donnaient la sensation d'être invulnérable, occultant toutes les angoisses que l'on pouvait ressentir pour ne se concentrer plus que sur le reste.
« Je pourrais te demander pourquoi tu as quitté Suna mais cela m'importe aucunement, pas plus que les motivations qui t'ont conduites ici. Red m'a dit que tu cherchais à me contacter. Je suis devant toi alors je t'écoute... C'est ce que je pourrais te dire mais en fait non. »
Le sourire dans ma voix se faisait sentir et se constatait aisément.
« Montre moi d'abord que tu vaux le coût que je perde de mon temps illimité. »
Un mudra plus tard, la roche du sol se déforma pour créer un semblant de chaise sur laquelle je m'asseyais sans quitter mon admiratrice du regard.
Meïka A. Oniri
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Le comportement de Yami était amusant. Elle n'hésitait pas à se montrer encore plus impérialiste que d'habitude ce qui l'ancrai encore davantage dans le rôle que la Saibogu voulait lui donner aux yeux d'Ema. Les petits piques acerbes furent une parfaite conclusion pour ce qui allait suivre. Néanmoins elle ne put se retenir de hausser un sourcil quand à sa remarque sur les kazekage fou. Outre le fait de pointer du doigt le choix douteux de son pseudo compagnon de vie, elle m'était bien en avant l'adage de Suna qui consistait à élire des dirigeants plus perturbés les uns que les autres.
Kenji, Rei, Aare, Kioshi, Kibo et à présent Ogami qui, même s'il avait la tête sur les épaules ne semblait pas pour autant apte à convenablement assumer son rôle à la vu des échos récemment acquis. Or s'il ne servait à rien de pleurer le passer, il était toujours utile de se préparer à l'avenir et l'avenir de nation du vent se dessinait en ce moment même malgré, qu'en l'état, il ne s'agisse que de première esquisse.
-As-tu entendue ma chère Ema. Yami désire que tu lui montre ce dont tu es capable. Dans cas n'hésite pas un seul instant. Voyons jusqu’où ton entraînement t'a mené...
La démone reporta son attention sur l'homme bâillonné à qui elle retira le ruban qui entravait sa bouche. Le son de ses plaintes, supplications et autre pleures retentirent dans le hangar sans que les échos de sa voix ne parviennent à percer les sceaux de silence gravés sur les parois en taule. Pour l'occasion Red s'appliqua à le faire taire en le frappant en plein visage d'un revers de la main. Ses exclamations se transformèrent en râles étouffés. Suite à quoi elle se tourna en direction Ema pour lui adresser un regard accompagné d'un sourire complice.
-Je pense que pour satisfaire notre bien aimée Ketsueki en plus de la convaincre, tu pourrais lui offrir un cadeau. Elle marqua une courte pause ne serait-ce que pour le plaisir de prolonger l'intensité dramatique de la situation. Arrache le cœur de cet homme puis offre-le à notre consœur.
Un déluge de cri de douleur et de sang, il n'en fallait en principe pas davantage pour convaincre un Ketsueki de la valeur d'un individu. Ema n'avait alors plus qu'à s'exécuter, les dagues attachées à sa ceinture n'attendant plus que de se loger dans la chair du thorax de ce misérable individu qui, on pouvait le dire, était en train de passer une très mauvaise journée.
Devant une telle scène, Ema croisait les bras, amusée de la situation. Yami n'avait pas changé, toujours aussi terrifiante et sûre d'elle. Cependant, aujourd'hui... La Matsuno n'en avait plus peur.
« Et moi qui me demandais comment tu avais pu éviter les traques de Suna. » lança-t-elle, répondant à la remarque de la Ketsueki, toujours les bras croisés avec un sourire aux lèvres.
Kioshi et maintenant Ogami, des protecteurs de Yami aussi stupides qu'utiles. Déserteuse et toujours aussi proche de Suna, fascinant. À son autre remarque, Ema en ria légèrement, d'un gloussement qui notait sans aucun doute le désintérêt qu'elle avait pour son mari à ce moment précis. Cette remarque l'amusait, bizarrement.
Effectivement, la jeune mère adorait ces pilules. Elle en perdait la raison mais gagnait en puissance. Qu'importait le prix, tant que les résultats suivaient...
« Il est fort probable que ton petit frère risque certains ennuis. Lors du procès de ton cher et tendre, sa notoriété en a pris un sacré coup. » fit-elle, confiante, son regard sur la vampire. « De savoir qu'un Kazekage fricote avec une déserteuse de notoriété internationale... » murmurait-elle, le même sourire pernicieux sur ses lèvres.
C'était le moment de montrer les nouvelles capacités de la Kunoichi, que Red s'emprit de démontrer en lui demander d'arracher le cœur d'un inconnu. Cruelle cette femme... Le regard de la déserteuse se fixa sur la femme aux cheveux rouges. Il y a de cela un mois, la manieuse de Shoton aurait certainement esquissé un visage de dégoût et d'incrédulité. Aujourd'hui, cependant, la jeune femme s'empara simplement de sa nouvelle dague, tout en s'approchant tel un prédateur sur sa proie déjà blessée.
Quelques cris et de giclées de sang plus tard, Ema s'avançait vers la Ketsueki, son cœur sur la main. Ah non, pas l'expression. La drogue faisait toujours effet, et plus que jamais. Le regard de la Matsuno était sûr, puissant et montrait une froideur qu'aucun sunajin n'avait jamais pu expérimenter, même pas Ema elle-même. Prendre la vie d'un homme en gardant sa conscience aussi tranquille en ferait hérisser plus d'un.
« Pourquoi t'es partie de Suna, au lieu d'en reprendre les rennes ? » demanda-t-elle en lui présentant le cœur dans sa main sanguinolente, dans sa tenue tachée de rouge. C'était une critique tout en étant une mission. L'objectif non caché de la mère étant de reprendre le contrôle de Suna le plus rapidement possible. Ogami, elle l'avait en horreur et elle ne faisait plus confiance à son mari. Quant aux autres Shinobis... Bref. Suna partait en vrille et il fallait changer ce cercle vicieux rapidement.
Oniri et Yami... Ema s'en souvenait comme si c'était hier. Des femmes fortes, puissantes ayant prouvé à maintes reprises leur capacité à diriger et à sacrifier. Simplement voir la Ketsueki ici présente, sur sa chaise improvisée, confiante, irradiant de puissance, contrôlant sans grand mal Kaze, en témoignait allègrement.
Quant à Oniri... Son regard bougea sur la gauche, dans la direction où se trouvait Red, un sourire plein de malice s'affichant sur son visage, sa réputation n'était plus à faire non plus.
« Bien que ce soit déjà le cas. Plus ou moins. »
Revenant sur le cadavre qui gigotait encore nerveusement, la jeune mère lui arracha un bout de tissus immaculés pour en essuyer sa dague. Puis, rompant d'un coup les cordes qui l'attachaient à la chaise, elle le poussa d'un geste brutal à terre, laissant un bruit sourd se répandre dans le hangar. Épongeant rapidement les gouttes de sang sur la chaise, elle s'assit dessus, son regard à nouveau fixé sur la Kestueki, curieuse.
Surchargée en adrénaline, ses sens en ébullition, la Kunoichi ne refrénait pas ses mots.
« Qu'attendez-vous pour prendre le contrôle total sur Suna et Kaze. »
Croisant ses jambes, Ema regardait le duo avec attention. Voici qu'elle venait d'annoncer son objectif principal en rejoignant ces deux déserteuses. Reprendre Suna, fortifier ce pays de mollusques et partir à la conquête de puissance. Red avait montré qu'elle pouvait faire d'une âme innocente et pure, un monstre drogué et tueur. Yami quant à elle, pouvait faire frémir les plus forts d'un seul regard. Qu’attendaient-elles pour s'emparer de leur Nation ? Ogami était aux pieds de Yami et sa réputation était fragile en ce moment. Quant à Kioshi, il ferait selon les désirs de sa dulcinée, donc l'ensemble des Yamadas suivraient. Oniri avait tout ce qu'il fallait pour faire obtempérer les plus récalcitrants. Et leur réseau devait être assez imposant à présent pour se permettre un tel acte. Le Daimyo avait disparu, Kaze était donc tout sauf stable, totalement vulnérable. Konoha s'était déjà occupée de réduire à néant le restant de moral que pouvaient avoir les Sunajins survivants. Et puis le Nanadaime ne saurait se ranger contre Kioshi, Ogami, Yami, Oniri et Ema...
Red se montra aussi particulièrement joueuse. Un sourire mesquin quelque peu sadique se dessina sur mes lèvres à sa proposition de « cadeau ». Je ne doutais pas un seul instant qu'Ema le ferait. Ce que je ne savais pas en revanche, c'était si elle l'aurait vraiment fait sans l'influence de mes pilules. Et en soit...
« Cela ne prouve rien si ce n'est que tu t'es ouverte au meurtre de sang froid. Tes gestes sont précis, sans hésitation et même si tu restes impassible tu n'es pas encore capable de tirer une certaine satisfaction d'arracher la vie. Cela aurait été sans doute plus pertinnent si tu la lui avais prise de tes mains, sans dague... »
Je conservais mon sourire qui n'avait pas disparu même à son annonce concernant la réputation d'Ogami au procès de Kioshi suite aux révélations de ce dernier. Le Toshiro savait l'alliée de choix que je représentais pour Suna et plus largement Kaze : il connaissait mes intentions et n'en serait pas inquiété, j'en étais convaincue. Le village avait besoin de maintenir son équilibre déjà fragile. Kioshi subissait un procès à titre d'exemple selon moi, mais Suna savait quel allié il constituait également pour gonfler ses rangs maigres.
J'attrapai le cœur sanguinolent qu'elle me tendit et croquai dedans comme dans une pomme pour en absorber le jus, écoutant ses paroles avant d'y répondre, les lèvres teintées d'écarlate :
« Parce que certaines choses ne peuvent se faire que depuis l'extérieur, loin des lois et de l'éthique imposées entre les murs du village. »
Un village trop fermé sur sa « morale », refrénant de lui même ses possibilités. De notre côté, cela prenait du temps mais les choses avançaient plutôt bien. Kaze pourrait bientôt jouir de nos efforts menés dans l'ombre.
Croquant une nouvelle fois dans le fruit juteux, , j'observai la façon qu'eut l'ancienne Zenzaburo d'essuyer sa lame et de dégager l'homme de sa chaise pour en prendre la place avec intérêt même si je n'en laissai rien paraître. J'analysai le comportement de l'un de mes cobayes pour tirer des conclusions sur les effets de mes pilules dopantes : Ema était totalement désinhibée.
Lorsque celle-ci nous regarda tour à tour en nous demandant ce que nous attendions pour reprendre Kaze et Suna, je me désintéressai du cœur pour reporter mon attention et mon sourire sur Red , désormais démasquée, avant de m'adresser à la nouvelle déserteuse :
« Nous avons d'autres batailles a mener pour l'heure. Des batailles qui profitent aussi à Kaze. »
Nous préparions le terrain en somme.
« Suna ne fait que s'enliser dans son désert. La grande Suna d'antan n'est plus. Le village ne possède plus le moindre crédit, pas plus que Kaze. Quelle nation craint d'une quelconque manière le Pays du Vent ? Aucune. »
Le Pays avait du potentiel, le Village aussi, mais rien était fait en ce sens. Notre nation tournait au ralentie et ne savait pas s'entourer des bonnes personnes : celles qui étaient profitables à son expansion. Au lieu de cela elle s'entourait d'un allié grappillant des terres et dont la proximité s'avérait dangereuse pour elle sans même se rendre compte que le loup était déjà dans la bergerie...
Meïka A. Oniri
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C'est non sans éprouver délectation et plaisir sadique certain, que la démone visualise mentalement la scène qui se déroule devant-elle. Le bruit de la chair que l'on découpe, les cris de douleurs qui commencent à s'élever à travers le hangar. L'odeur acre du sang vient caresser ses narines. Ensuite surviennent les craquements caractéristiques qu'émet une cage thoracique que l'on écarte. Tout ceci a pour dont de ramener la chasseuse quelques jours en arrière, par une belle nuit de pleine lune à l'heure de la tuerie. A ce stade l'homme n'est pas encore mort, il n'est plus qu'un corps tordu par la douleur et dont les râles son comme un appel, non, un supplique à l'exécution. Que son calvaire puisse s'achever sur l'instant ! Or, il n'en est rien, tout du moins pas avant que la Matsuno ne section les artères pour en déloger le palpitant encore battant et suintant de mille nuance de vermeille entre ses doigts.
Le propre cœur de la nukenin se met à tambouriner d'un même concert avec celui de la victime. Seulement il est déjà trop tard, La vie s'en est allée de ce misérable, ne laissant en lieu et place qu'un cadavre atrocement mutilé et un sol poreux imbibé de sang. Yami récupère le Graal et se sert à même la source en y plantant ses incisives. En retrait de la scène, dérobée au regard de tous, Red se lèche les lèvres, pensant qu'elle aurait également apprécié pouvoir croquer son bout. Or la conversation tourne court et un nouveau sujet et lancé. La Nukenin au la chevelure de feu est enfin démasquée. Oniri... Il était devenu si rare pour elle d'entendre ce nom. En même temps elle ne fait plus rien pour le cacher depuis un moment déjà. Elle aurait mal considéré sa protégée si elle n'avait pas deviné à ce moment précis.
Ce faisant, la démone expire très lentement par les narines si bien que cela ne se voit pas. Son poing est enfermé dans la paume de son autre main, quelque phalanges compressées avait craqué durant le massacre perpétré un instant plus tôt. Pour elle la tension n'est pas encore totalement retombée.
-Ce n'est pas aussi simple... Dit-elle tout en s'allumant une nouvelle clope afin de se calmer. Si nous sommes également parties c'est effectivement pour servir les intérêts du villages au-delà du cadre des lois, mais aussi parce qu'à l'époque Suna se révélait déjà incapable de mettre en place les mesures les plus élémentaires. J'avais veau être conseillère, Yami avait beau être cheffe du Kakumeigun nous étions bloquées par l'incapacité de nos tiers à faire ce qui devait-être fait.
Elle déloge la cigarette entre ses lèvres plus rapidement que l'accoutumé, témoignage silencieux du vestige d'animalité qui l'avait saisi au moment de la mise a mort de l'innocent.
-Je pourrais par exemple te citer Mizu qui a été conquis par l'empire et le récent renouveau de la Brume... Elle laisse planer un bref instant de suspens pour laissser à son apprentie le temps de comprendre les enjeux liés à ses propos. Dis-moi... Qu'est-ce qui empêcherait l'Empire, comme n'importe qui d'autre d'envoyer une flotte de navires anéantir notre capitale côtière sans défense en un claquement de doigt ? Cela fait trois ans maintenant que Mizu a été conquis. Quelle mesure préventive Suna a-t-il prit afin d'assurer la protection de Kaze et de ses habitants ? Ou de façon général qu'ont-ils fait en trois ans à par ployer l'échine devant les forces du pays du Feu ? Rien, absolument rien. La vérité est là... Kaze est faible, perdu dans ses guerres intestines et incapable de se tourner vers l'avenir. Lorsque je suis partie il y a trois ans de cela je ne pensais pas que le village pourrait tomber encore plus bas, fort est de constater que je me suis trompée. Sauf qu'entre temps nous nous sommes tournées vers d'autres obligations. Nous menons nos propres guerres et conquêtes de notre côté et tout cela dans le but d'apporter richesse et puissance à notre nation. Pourtant plus le temps passe et plus j'ai l'impression que Kaze sera effondré sur lui-même avant que nous ayons atteints nos objectifs.
Expirant par la bouche un petite volute de fumée elle adresse tour à tour un regard vide à Ema puis à Yami. La sauvagerie s'est finalement tue en elle même si l’atmosphère n'en reste pas moins teinté d'une pointe de bellicisme. Contrairement à ses consœur Red demeure d'une neutralité aussi froide qu'une lame d'assassin. Elle n'a depuis longtemps plus aucun venin à cracher, seulement un jeu de dagues à orienter vers les bons ennemis. C'est avec cette même détermination couplé à son savoir faire analytique qu'elle reprend la parole. Et ses mots tombent comme qu'une sentence qui abbat un glaive pour séparer le continent en deux.
-Nous reprendrons ce qui nous revient de droit en temps et en heure. Tandis que Kaze déchoit lentement, nous de notre côté ne cessons de gagner en puissance. Nous ne sommes pas encore en mesure de nous en prendre à un pays tout entier, mais cela ne saurait tarder. Nous, contrairement à eux, n'avons pas lambiné durant ces dernières années. Nous pions ont été placé sur l’échiquier du monde et les enjeux qui en découlent dépassent de loin les conspiration misérables de Suna. Ses yeux d'émeraude s'attardent davantage sur la Matsuno. Ces prochains paroles lui sont dédiées. Tu y es à présent mêlée. Si tu souhaites reprendre ta nation, si tu souhaites lui garantir un avenir radieux, si tu souhaites protéger ceux qui te sont chers alors tu sais ce qui te reste à faire... Tu dois devenir forte. Ses lèvres dessinent un nouveau sourire, plus noir que les nuits perdues au beau milieu du désert.Nous t'y aiderons.
Dernière édition par Aozora S. Oniri le Sam 1 Avr 2017 - 12:12, édité 2 fois
« Retirer la vie d'un inconnu, en quoi cela devrait être satisfaisant. N'importe quel imbécile peut tuer un inconnu. Trouver la satisfaction de tuer une personne connue, par contre... » La danse commençait et la Matsuno ne mâchait pas ses mots. À quoi bon.
« Mais oui, peut-être que la prochaine fois je me salirais un peu plus. Et que je mangerai le cœur moi-même. » finit-elle avec un sourire malicieux.
Ema les laissa s'exprimer quant aux paroles qu'elle avait apporté. Les paroles de Yami étaient justes, mais à côté. Si les deux femmes présentes prenaient le contrôle entier de Kaze, elles pourraient imposer leurs lois à elle. C'était pas de suivre Ogami, retourner à Suna comme de bons petits soldats, mais de s'emparer entièrement de Suna, de Kaze. Prendre le contrôle et asservir ceux qui s'opposeraient.
« Un Kazekage doit-il se plier aux lois de l'éthique ? Ne peut-il pas simplement balayer ces régèles sans intérêt et rebâtir de nouvelles ? » La question était rhétorique, orientée. C'était délibérée, Ema voulait convaincre le duo de prendre Suna, peu importait la manière.
« Manger le cœur de tes ennemis dans le Palais du Kazekage... assise à la place où se tient le Kazekage... Créer tes propres lois, imposer ta vision des choses sur ce village en ruines... » Se retournant vers Red, la Matsuno continua. « Reprendre ce qui est vôtre, reconquérir vos terres, vos sujets. Devenir chef de ce joyeux bordel pour en faire des guerriers assoiffés de puissance ? Ce ne serait plus conseillère ou cheffe du Kakumeigun. Vous seriez aux commandes de ce Pays. »
Les jambes croisés devant elle, les mains jointes, la déserteuse était convaincue que sa vision était la bonne pour Suna.
« Cela fait .. Des années que vous œuvrez dans l'ombre pour Kaze ? Ce village sombre toujours dans le néant. Kioshi, Kibō, Ogami... » Ses pupilles se fixèrent sur Yami. « Loin de moi l'idée de les juger. Mais vraiment, cela ne vous fait rien de voir le Pays du Vent dépérir aussi lamentablement ? »
Yami avait un point, personne ne craignait Suna, et justement, c'était là, le gros problème.
« Une Nation qui n'est pas crainte par ses paires, pourquoi serait-elle ignorée ? Suna n'est plus crainte, voilà la raison pour laquelle elle est une cible privilégiée. On ne crache pas sur des terres et des Shinobis gratuits.... »
Ema marqua une pause, puis reprit.
« Et malgré votre influence et votre puissance, qui j'en suis sûre est grande et fondée, vous ne pouvez vous permettre d'attendre plus longtemps. Je suis persuadée que vos plans sont réfléchis, calculés, mais Suna a besoin de votre poigne, maintenant. Je suis venue vous chercher parce que vous me semblez plus puissantes que tout le village réunis. Il n'y a qu'à voir ce qu'Oniri a fait de moi en quelques semaines. »
La jeune femme regardait alors le corps inerte du cadavre troué au sol.
« Le village est tellement faible que notre Daimyo est porté disparu. »
Vagabondant entre Oniri et Yami, La déserteuse continuait son discours, répondait aux deux femmes en même temps.
« Vos efforts devraient profiter à Kaze. Mais tu le dis toi-même, il n'en est rien. Alors prenez les commandes. Donnez ce souffle de renouveau à Suna. Soyez le Vent de ce Pays et faites déchaîner une tempête. »
Oniri avait cependant raison, prendre un Pays entier demandait beaucoup de ressources et de planification, mais elles avaient les possibilités de le faire.
« Je sais qu'Ogami ne ferait rien face à toi Yami. Et je sais que Kioshi ferait n'importe quoi pour tes beaux yeux de tueuse. Il n'y a pas de Daimyo, les effectifs de Suna sont réduits à cause des pertes de la guerre avec Konoha. Les seuls pouvant représenter une menace seraient les clans, comme les Kawaguchis. Les Yamadas seraient restreints par Kioshi. »
Son discours s'éternisait, mais ses paroles étaient toutes fondées et justes, en plus d'être alarmantes. Yami et Oniri étaient les seules aptes à reprendre Suna, la mère en était convaincue.
« Oui, je dois devenir forte. »
Et le plus tôt serait le mieux. Elle était encore bien trop faible pour prétendre aider les deux fameuses Kunoichis, mais si elles venaient à prendre en compte les paroles de la Matsuno, un premier pas vers le renouveau de Kaze serait en marche. Ema ne montrait pas sa reconnaissance envers Oniri pour ce qu'elle avait fait et pour l'aide qu'elle proposait, ni à Yami, mais le sentiment était là. Sa détermination devait être suffisante pour que les deux femmes comprennent que la Matsuno les remerciait.
La Matsuno tenait des propos pertinents mais bien trop idylliques. Les choses n'étaient pas si simples et s'il y avait une chose que j'avais appris durant ces dernières années c'était qu'il fallait s'entourer d'alliés et ne pas chercher a gravir les échelons avec sa seule puissance sans regarder autour.
« Là n'est pas la question. Suna est le village militaire de Kaze : il a besoin du reste de son Pays pour retrouver un semblant de sa superbe d'antan. Ce n'est pas en s'enfermant sur lui même qu'il pourra évoluer. Les « sujets » possèdent également une importance capitale dans le bon déroulement des choses. Tu ne peux espérer obtenir d'eux d'être efficaces et suivre tes convictions si toi même, en tant que Kage, tu n'éprouves pas le moindre intérêt pour leur personne. »
Ce qui n'était pas une philosophie aisée mais qui était tout de même faisable si on les observait dans leur ensemble : pour la puissance qu'ils représentaient. Après tout, nous avions tous une chose en commun : voir notre nation et village militaire prospérer et gagner en influence.
« Nous œuvrons pour Kaze depuis notre départ et même si le pays n'a pas encore pu bénéficier des avantages de notre labeur, ils existent bel et bien. Seulement, cela prend également du temps. Nous sommes parties de rien avec tout à construire, avant de pouvoir prétendre à notre objectif alors que Kaze disposait de bien plus de moyens. Pourtant comme tu le soulignes : rien a été fait de leur côté. Du notre, un clan a rejoint notre cause et sera rattaché à Kaze prochainement, nos navires sillonnent les mers pour un commerce florissant et rentable, nous avons de plus en plus de main d'oeuvre... Bien sûr que voir notre Nation dépérir est horripilant, pour la simple et bonne raison que tout cela est due à l'incompétence des dirigeants de ces dernières années. Le village sombre de sa propre initiative. »
Mon regard se fit plus intense et lourd de sens à ces mots alors que je fixai Ema. Kioshi avait cédé sa place à Kibo en quittant le village pour me retrouver mais lui même n'avait guère agit dans l'intérêt de Suna ! Il avait préféré s'occuper de ses affaires personnelles qui auraient pu conduite à un incident diplomatique avec la Foudre sans penser aux conséquences. Il était un homme préférant écouter son cœur plutôt que sa raison. Un mal impossible à enrailler si ce n'était empêcher toute initiative de sa part ou lui interdire toute forme de responsabilité.
« Chercher à reprendre Suna maintenant causerait des pertes. C'est de notre nation dont il s'agit. A quoi bon utiliser la force pour reprendre ce qui est déjà affaibli ? Ce serait contre productif de détruire ce que nous souhaitons voir s'élever, et cela sur bons nombres d'aspects. »
Suna avait besoin d'un dirigeant avec de la poigne mais également attentif pour lui permettre d'avancer, pas d'un totalitaire brisant le moral de ses propres troupes. Des soldats confiants étaient des soldats robustes. Ils devaient croire en leur mentor pour gagner en assurance et en efficacité pour éradiquer les guerres intestines tout en s'élevant.
« Ogami souhaite que nous travaillons ensembles. Il est au fait de mon objectif de restaurer Kaze et il parvient même à comprendre mes décisions. Il sait que je suis une alliée de choix et veut me voir retourner à Suna. J'ai déjà évoqué une possibilité de négociations avec lui là dessus. Reprendre Suna par la force est donc stupide en plus de ne pas correspondre avec ma vision de choses dans le cas de cette situation. »
J'aimais le pouvoir, ce n'était pas un secret, et j'étais prête à écraser quiconque pour l'obtenir mais en l’occurrence il s'agissait de mon village qui contenait encore en son sein des personnes que j'estimais si bien que la méthode forte synonyme de trahison pour eux – une seconde trahison même – était à proscrire.
Lorsque la Matsuno affirma vouloir devenir forte suite aux paroles d'Oniri, je ne pus m'empêcher d'esquisser un sourire.
« Alors j'espère que tu y es préparée. L'entraînement que Red t'a fait subir sera une partie de plaisir comparé à ce que je te réserve et aux attentes que je vise. »
La voilà prévenue. Et si elle se sentait si motivée sous l'influence de mes pilules, il me tardait de constater si tel serait toujours le cas sans...
Meïka A. Oniri
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Il était inutile d'aller plus loin dans la conversation pour comprendre qu'Ema n'avait plus toute sa tête. Les pilules provoquaient en elle un élan de confiance qui entravait son jugement. Voilà qui était plutôt bon à savoir pour l'avenir. Alors que la Saibogu s'apprêtait à ouvrir la bouche pour clore se débat stérile une bonne fois pour toute ce fut au tour de la Ketsueki de prendre la parole. Et les propos qui en ressortir étonnèrent la cheftaine qui n'avaient encore jamais fait preuve d'autant de pertinence au détriment de sa soif de grandeur et d'égoïsme.
Ce n'était pas la première fois que le duo immortel conversait à ce sujet, que Red essayait de transmettre sa « vision » des choses à sa consœur. Elle se demandait seulement quand est-ce que Yami avait autant changé. Ces années de désertions avaient finit par la façonner par en faire une véritable Kunoichi. Et si toutes ces paroles n'étaient que pure facétie dans le but de paraître plus sage qu'elle ne l'était vraiment, cela ne changeait rien. L’essence, la présence d'esprit y était. Elle ne pu alors s'empêcher qu'elle avait devant-elle deux déserteuses de qualités quand bien même il restait encore tant a faire.
-Yami a bien résumé la situation. Suna ne se résume pas à nous, Kibo, Kioshi ou encore Ogami. C'est contre tout le peuple de Kaze que nous devrions lutter que ce soit avant ou après notre victoire. Or nous nous avons besoin d'unité.
Il fallait le reconnaître, même si l'idée de prendre le pouvoir dans Kaze par la force, que ce soit en soumettant ou massacrant tous ceux qui se dresseraient sur sa route était plus qu'alléchante ce n'était absolument ce dont la nation avait besoin. Quoi qu'il advienne, elles ne devaient pas oublier cet objectif.
-Rappel toi Ema. Nous ne nous battons pas pour Suna, nous nous battons pour Kaze, pour son peuple, pour nos familles. Nous sommes des filles du désert avant d'être des Kunoichi au service d'un village. Et si nous devons un jour le reprendre ce sera de la façon la plus prévenante afin que notre peuple n'ait pas à en assumer les conséquences.
Elle se saisi de sa cigarette et l'envoi valser d'une pichenette. Couvertes de petits éclairs, elle se désintégra avant même de toucher le sol.
-A présent que tout à été dit et que j'ai honoré ma promesse tu vas continuer de t'entraîner Ema. Cette fois-ci le timbre de sa voix indiquait clairement qu'il s'agissait d'un ordre. Yami va t'enseigner les arts médicaux afin de parfaire parfaire tes capacités en matière d'assassinat. An ce qui nous concerne, tu continueras de venir ici le soir afin de t'exercer à partir de vingt-trois heures. Je ne serais pas toujours présente, je compte sur ton assiduité.
Preuve des progrès accomplis par sa protégée, elle l'autoriserait désormais à s'entraîner sans être sous une surveillance quasi constante. Le fait de passer à cette seconde étape allait permettre de libérer l'emploi du temps de la Nukenin pour se consacrer davantage aux projets de l'organisation. Ce fut ainsi que sans un mot, sans un au-revoir, Red quitta le hangar en laissant la Matsuno aux prises avec la buveuse de sang. Un sourire en coin aux lèvres, elle était satisfaite de ses méthodes d'entraînements. Ema n'était que la première d'une longue série. Bientôt, dans un avenir proche, elle disposerait de sa propre armée de soldat d'élite.
Ema écoutait, très attentivement. Toutes les deux avaient raison et il était temps que la jeune femme se taise face à elles. Les propos des deux femmes se rejoignaient, comme si elles en avaient déjà discutés préalablement. Un sourire se dessinait sur les lèvres de la mère qui jubilait intérieurement. Ce n'était qu'une question de temps avant que la volonté de la Matsuno devienne la priorité du duo. Elle n'avait pas besoin de leur apporter plus d'arguments, la première pierre était posée.
Qui plus est, Yami travaillait déjà Ogami au corps, c'était aussi une bonne nouvelle. Mieux que ce qu'elle avait espérer, à vrai dire. Quel petit coquin cet Ogami, toujours pleins de secrets. La mère n'avait réellement aucun soucis à se faire pour sa désertion, à moins que son mari ne prenne ses jambes à son cou pour la chercher, chose totalement probable. Mais aurait-il l'idée de venir jusqu'à ses deux anciennes camarades ? Puis, un lien se fit dans son esprit. Yami informerait-elle le nouveau Kage de la venue de l'ancienne Sunajin dans leurs rangs ?
« Bien sûr que j'y suis prête. J'ai tout abandonné pour cela. »
Mari, fils, pays, convictions et rêves. On ne pouvait pas être plus prête que cela. Du moins, c'était ce qui se passait dans sa tête à ce moment précis pour la jeune mère.
« Tu vas dire à Ogami que je suis avec vous ? » enchaîné d'une autre question après la réponse de la brune. « Je fais à présent parti de votre... organisation ? » Dit-elle, vraisemblablement sans idées de ce dans quoi elle s'était embarquée.
Certes, elle avait une idée globale de ce dans quoi Red l'avait embarqué, mais elle ne connaissait rien, dans les faits. Puis Oniri reprit la parole, d'une voix ferme que la déserteuse connaissait que trop bien.
« Ai-je jamais été en retard ou absente. »
Lança-t-elle à la rousse, presque vexée par sa remarque. Cela faisait des semaines entières que la Kunoichi venait et s'entraînait, pourquoi cela devrait-il changer alors qu'elle avait Yami pour la guider à présent. Ema avait enfin ce qu'elle voulait, qu'est-ce qui la pousserait donc à ne plus venir.
Les arts médicaux... Yami était une experte dans ce domaine, du moins, les souvenirs qu'elle avait d'elle à Suna étayait ce fait.
« Ce serait un honneur d'apprendre tous ces secrets. » répondit-elle, avec un sourire certain, à Oniri en parlant de Yami.
