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« Debout, tas de larves ! On reprend l’entrainement !! »

L’appel ressemblait davantage à un aboiement qu’à un ordre ! Et pour cause ! Personne ne cherchait à se moquer de ce faciès canin. Au premier abord assez simple, voire drôle, ceux qui le connaissaient et qui s’en rapprochaient réalisaient rapidement qu’il ne s’agissait pas d’un drôle. Fourure blanche, une cicatrice accompagnant son œil droit, un sourire méchant laissant apparaître ses crocs, le tout sur une stature imposante qui montrait bien qu’il était prêt à écraser qui le souhaitait avec son arme de prédilection : un marteau de combat au poids démesuré ! Le Ninja issu du Clan Gekei, Ikunoke, était un vieux de la vieille ! Vétéran de Kiri, ayant participé à cette longue migration des dernières forces kirijins vers la nouvelle Alliance des Pays Neutres avec à leur tête Kakeshuou Samui, il s’était posé et participait activement aux activités locales, principalement à l’entrainement de nouvelles recrues. Bien qu’il soit un combattant d’élite, il se concentrait avant tout sur les formations et le perfection de troupes efficaces pouvant intervenir de façon efficace. Cette mission sacrée avait pris un tournant définitif avec la création de l’Empire, par ce même Samui.

Le changement de régime avait fait hésiter le vieux Loup. Ce genre d’initiative dérivait de l’ancien Ordre, qui prônait le Ninja comme un combattant de l’Ombre, ne commandant qu’à ses hommes et aux cieux de lui accorder leur clémence. Pour cette raison, il s’était plutôt placé en résistant de cette nouvelle hiérarchie, même s’il restait spectateur des évènements. La reconquête de Mizu et sa pacification avaient considérablement changé la donne. Tout fidèle guerrier qu’il était, son cœur restait éternellement attachée à son pays natal, qu’il avait quitté dans la douleur et la frustration. Dès lors que le Pays de l’Eau se retrouvait sous contrôle et que l’ordre y revenait, c’avait été dur pour le Kamui de retenir cet homme, qui tenait par-dessus tout à retrouver ses terres ancestrales !
Et pourtant, il était resté.

Quelle était la nature des relations entre ces deux anciens membres de la Brume sanglante, il était encore difficile de l’expliquer. Leurs avis divergeaient sur de nombreuses choses ; la première étant sur la place du Shinobi dans la gestion du Monde de Lumière. Mais leur travail groupé ne pouvait qu’apporter des fruits plus mûrs, plus forts et de plus grande valeur au reste de l’Empire. Par souçi du Devoir, ou par simple motivation personnelle, Ikunoke se voyait donc attribé cette place importante de la formation des troupes d’Iwa, sous la confiance de son supérieure hiérarchique. Et à ce titre, il escomptait bien en faire baver les candidats et les aspirants à son entrainement !

En revanche, ce gorupe-là, il ‘lavait acquis il y avait de cela deux mois à peine. C’était des nouveaux, des p’tits jeunes ! Et pourtant, tous étaient épaulés d’un sérieux CV et d’un background de combattant accompli ! Certains avaient déjà la trentaine, très rares cas dans la quarantaine ! Mais ils étaient bel et bien là, à aligner les pompes, les entrainements physiques, les affrontements virtuels et les mises en condition et situation. Car cette promotion était une promotion particulière. Elle se verra attribuer dans les prochains mois une mission hors du commun, unique en son genre : mettre fin à la Guerre, et porter la Mission Salvatrice du Shukaï !

L’homme-Loup aptrouillait entre les rangs, observant les différents exercices, accordant çà et là un signe de tête aux formateurs intermédiaires. Tous orientaient les effectifs sur les bases du Ninja : Ninjutsu, Taïjutsu, Genjutsu et Seishijutsu.Une troupe de cent soldats. Divisée en quatre groupes de vingt-cinq hommes, tous pourvus d’une bonne expérience, et triés sur le volet au sein de l’ensemble des effectifs de l’Empire. Tous les Clans, majeurs comme mineurs, étaient représentés ici ! Tous motivés et prêts à combattre, animés d’une Foi solide en l’Empire, et d’une témérité indiscutable peu importe la situation. Sur la gauche du Gekei, les techniques aqueuses et électriques sur fracassaent sur des barrières de vent et d’eau. A droite, le monde n’existait plus : le haut était le bas, la gauche était la droite, le droit était l’envers. Observer trop longtemps cet espace d’entrainement pourrait rendre n’importe qui fou à lier ! Un peu plus loin, lancer d’armes de jet, affrontement directs et bruits métalliques indiquait clairement les combats au corps-à-corps. Sur un autre terrain, les futurs senseurs et infiltrés pratiquaient leur Art, et développaient de nouvelles techniques rivalisant d’ingénuosité et d’audace !

S’arrêtant prêt du terrain d’entrainement au Taïjutsu, la voix bestiale d’Ikunoke résonna à travers le quartier.

« Izaki ! Présente-toi ! »

Aïe, un souffre-douleur ! Pourtant, à l’appel, le guerrier se présenta immédiatement, traversant les lignes sans se poser de questions pour arriver, genou et poing droit à terre, prêt à exécuter les ordres. D’instinct, les autres membres de ce terrain d’entrainement s’étaient arrêtés dans leur activité présente.

« Combat d’entrainement. Sur un rayon de 20m. Je te laisse 4 minutes pour me neutraliser à 50% de mes capacités ! Passé ce délai,… tu sais ce qui t’attend ! »

Certains ravalèrent leur salive à cette seule notion. D’aucun eut pu penser que c’était outrageusement prétentieux pour ce vieux loup de vouloir livrer bataille en limitant ses capacités ! L’homme face à lui était un Jônin, ayant déjà livré de nombreuses batailles. Ayant participé à la libération de Mizu, il avait également pris part au nettoyage du Pays de l’Eau, et s’était ensuite placé comme membre actif de la défense de l’Est de l’Empire. Depuis peu inclus dans les forces impériales spéciales, il avait été recruté pour cette mission unique où seuelment une centaine de profils avaient été sélectionnés au compte-goutte.Ce n’était donc pas un débutant… .

Frappant le sol comme pour aplatir son apprenti comme une crêpe, le Gekei manqua son coup, alors que Izaki prenait du recul pour mieux charger. Genou en avant, il fut paré par la paume du vieux loup, qui aligna un coup de pied atteignant sa cible ; L’homme recula, mais ne faibilit pas et dégagea trois shurikens qui volèrent, pendant qu’il se saisissait d’un sabre un peu plus grand. Ikunoke sortait un kunaï, neutralisait un, puis deux armes de jet, la troisième lui effleurant le bras mais sans causer de dommages importants. Se jenta tl’un sur l’autre, les deux armes s’entrechoquèrent, afin que les deux combattants ne s’échangent plusieurs coups et feintes. Quelques cicatrices neuves vinrent tâcher le doux pelage hiruste du loup, qui n’en démordit pas et garda sa concentration.Car même s’il prend un peu plus de coups, il sait bien qu’il a un gros avantage sur son adversaire.

Il n’y avait pas d’encouragements autour de l’arène humaine. Davantage une certaine anxiété ; certains s’interrogeaient sur les capacités d’Izaki à faire mordre la poussière au vieil instructeur ! Nul doute, s’il l’emportait, une clameur s’élèverait dans la foule de guerriers en formation ! Mais tous avaient bien conscience que plus le temps passait, plus le challenger était en mauvaise passe ! Ce dernier en avait conscience et il accéléra la cadence. Bientôt ses coups prirent une autre dimension, et il pouvait réellement de plus en plus prétendre remporter cet affrontement ! Une ou deux clameurs s’élevèrent dans la foule pour l’encourager (sans doute des petits nouveaux), mouvement qui fut suivi et répété par plusieurs, sans faire effet de foule ! Sachant qu’il lui restait un temps extrêmement restreint, Izaki employa toutes ses forces pour fondre une ultime fois sur Ikunoke !

« Zéro ! »

La lourde massue, arme de prédilection du Loup, quitta son dos et vint brusquement s’abattre sur son adversaire, le plaquant au sol avec une violence inouïe. Malgré des chances de l’emporter en hausse soudaine, le malheureux Izaki n’avait pas réussi à atteindre son objectif dans le temps imparti. Et s’il était déjà difficile de neutraliser le Gekei à 50% de ses capacités, le faire quand il pétait la forme et y allait de bon cœur était inconcevable.
L’écrasement fut un choc pour un grand nombre de soldats dans l’assistance. Bien évidemment, il n’avait pas tué son acolyte ! Mais l’avoir sonné était un « minimum ». La fin du combat était aussi rapide que l’interpellation qui suivit.

« Ne vous perdez jamais en illusions ! Nous sommes en guerre ! SI vous ne parvenez pas à battre votre adversaire dans les cinq minutes, des renforts viendront au moment où vous ne serez plus à 100% de vos capacités ! A partir du moment où le combat s’éternise, vous devez avoir conscience que limiter vos capacités pour préparer le prochain affrontement n’est pas tolérable jusqu’à la dernière extrémité ! »

L’enseignement était sans doute simple, mais plein de vérité. A vouloir se limiter, à vouloir préserver ses forces, on risquait de ne pas prendre en compte la capacité fondamentale d’un adversaire à vouloir défendre à tout prix ce qui lui était cher ! Dès lors, on se vouait à l’échec et à la mort. Car il n’y a pas d’autre issue dans une guerre.
L’assistance restait silencieuse, et attentive.

« … Vous attendez quoi, tas de larves ! Retournez à l’entrainement !! »

« Yess’Sir !! »