Avant
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Je n’ai pu m’empêcher de m’égarer. Shinsaine Mogura avait bouleversé ma vie. Une simple kunoïchi, qui n’était ni la plus fière, ni la plus forte, ni la plus intelligence, m’avait cependant fait découvrir une partie de moi-même que j’ignorais totalement. J’étais tombé amoureux, et m’étais un court instant perdu dans les profondeurs humaines. Oui, je m’étais rapproché de l’homme banal enfoui dans de multiples sentiments. Mais comme la vie, chaque chose a une fin. Et celle de Mogura prit rapidement fin.

Elle voulut mettre un terme à notre relation – sans que je sache véritablement pourquoi – et je suis d’ailleurs sûr qu’elle n’avait aucun désir mais plus une obligation. Fus-je aussi distant avec elle ? Je ne pouvais pas lui avouer tout ce que j’avais fais, surtout que mon désir de tuer était toujours présent. Mais elle était partie, ou plutôt, elle voulait partir. J’ai refusé. Et c’est pour ça que j’ai quitté Konoha.

Trois mois plus tard, elle me chercha. J’étais devenu un simple homme qui profitait des belles choses que la vie et la nature pouvaient m’offrir. Je continuais à tuer, dès que l’envie devenait insoutenable, mais jamais je n’avais arrêté de surveiller mes arrières. J’eus pensé – un court instant – qu’on avait envoyé un Konohajin pour me récupérer. Mais cela aurait signifié que j’avais commis une erreur lors d’un de mes meurtres au village de la Feuille. Et j’avais eu du mal à y croire. J’ai mené ma petite enquête, et je l’ai vue. Elle me cherchait, marchant au bord de la falaise qui berçait la vue de ma petite cabane dans laquelle j’étais installé.

Tout se passa si vite. Une silhouette fonça sur elle et la poussa. Ils tombèrent ensemble. Mais je ne retrouvai que le corps de ma bien-aimée. Après l’amour, j’avais découvert la tristesse. Ce ne furent plus des mois de changement qui bercèrent mais des années.

Je n’eus pas l’envie ni la possibilité de faire mon deuil mais je me rendis compte que mon désir maladif de tuer s’était estompé. Il ne m’arriva de le vouloir qu’une ou deux fois par demi-année – ce qui fut court par rapport à ce que c’était avant – et cela m’ouvrit une autre vision de la vie. De tout temps, je n’avais utilisé mes aptitudes pour servir mes propres intérêts : pour tuer et empêcher qu’on découvre la vérité. Mais maintenant que ce désir se réduisait petit à petit, j’imaginai des liens entre mon intelligence et le monde auxquels j’avais juste rêvé avant.

Le contexte ne fit qu’aggraver ma pensée. La Guerre pour l’Indépendance, les conflits entre les villages, la destruction de Kiri, les Furyous, l’Alliance des Pays Neutres… tout cela me donna la nausée. La nausée de ce monde qui m’avait retiré l’être que j’aimais, mais pas seulement. Ce monde qui vengeait la mort par la mort. J’avais aperçu une solution. Je voulais agir.

Car si je restais là à ne rien faire, rien ne changerait.
Car si les dégoutés laissent les dégoutants agir, ils seront les seuls à bouger et à régir le monde.

Il y a une alternative à la guerre. Il y a une alternative à la vengeance. L’Homme peut changer de sa ligne directrice première sous une seule condition : y être forcé. Et tuer son prochain ne signifie pas le forcer. Non, pour le forcer, il n’y a qu’un moyen. L’information.

Mais je devais faire mon deuil. Et pour cela, je n’avais d’autre choix que de retourner au village caché de Konoha. Une fois que tout serait réglé, je pourrai alors m’en aller.
Et créer le Réseau.

La nuit était douce et calme, il n’y avait pas le moindre bruit sauf ceux des animaux nocturnes. Cela faisait exactement onze années que mes parents avait été assassinés devant moi la colère et l’impuissance fessais en sorte que je n’arrivais pas à m’endormir cette nuit-là. Tournant encore et encore en rond dans mon lit, l'envie soudaine de prendre une marche près des grands remparts ce fit sentir.

Tout en marchant, je levais les yeux vers le ciel et je vis que la pleine lune était présente, la lune jumelé aux milliers d'étoiles brillante était un spectacle magnifique, j'en oubliais presque la mort tragique de mes parents.
Tranquillement, mais surement j'étais arrivé aux remparts, je dénichai un petit coin tranquille sans personne pour me déranger. Je pensais à ce que j'allais faire dans les semaines qui allaient venir et peut-être au fait de rejoindre une équipe afin d'avoir une base dans le village.

Soudainement, j'aperçus quelqu'un au loin qui voulait se faire discret, du moins je croyais qu'il le voulait, voyant que les gardes ne l'avaient pas encore repéré, je m'élançai dans sa direction, enjambant branche par branche je fus vite arrivé à sa hauteur. Je me sentais anormalement moins timide qu'à l'habitude cela me redonnais encore plus confiance en moi-même et j'abordai l'inconnu d'une façon sec et autoritaire :

- Que fais-tu ici en pleine nuit ? Il y a des moments plus propices pour approcher le village...Comme de journée par exemple.

Mon regard était fixe en sa direction, je ne pouvais pas laisser une trace de faiblesse venant de ma part. J'étais prêt à en découdre avec lui si la situation l'exigeait. Je ne serais dire pourquoi, mais tout mon sang bouillait à l'intérieur... Peut-être que prendre le dessus sur ma timidité naturelle m'avait déstabilisé.