Informations Grade : Shodaime Tsuchikage
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 | | (#) Sujet: Une fuite en avant ~ Jeu 3 Oct 2013 - 19:15 | |
| Le guerrier rouge n'avait pas ménagé ses forces pour s'assurer de ne pas tomber entre les mains des équipes de Kiri suite à sa petite échauffourée en forêt. Sa venue au Pays de la Brume allait se révéler bien peu fructueuse en définitive, comparé à ce qu'il avait espéré retirer de son séjour. Au lieu d’informations utiles qu'il aurait pu lui même mettre à profit ou vendre aux partis les plus intéressés, il devait se contenter d'un maigre contact avec une germe de chaos potentiel, une petite fille aux talents certains mais qui devait encore apprendre à ouvrir les yeux sur le monde tel qu'il était. Mais si Jashin l'avait mise sur sa route, c'était pour une bonne raison, et Yanosa garda bien cette pensée à l'esprit tandis qu'il fendait l'air à toute vitesse en direction du port le plus proche. La quasi certitude qu'il avait d'avoir distancé les unités du village caché ne suffisait pas, et il devait se hâter de quitter l'archipel avant que les grands axes maritimes soient bouclés ou simplement surveillés. Lorsque les premières lueurs des lanternes apparurent au loin, le Nukenin ralentit la cadence, rejoignant la terre ferme et s'époussetant légèrement les épaules pour paraître un tant soit peu présentable.
Le port qu'il avait rejoint était de taille moyenne. Ses quatre pontons et ses structures d'accueil étaient des plus sommaires mais suffisaient à supporter, de jour tout du moins, un trafic de personnes et de marchandises légères régulier. Un hic se posait toutefois pour le Nukenin en cette heure plus que tardive, alors que la nuit profonde était encore loin de laisser entrevoir les premiers rayons du soleil : seul le frêle esquif du garde côte était amarré là, à l'extrémité est du port, et il ne démarrerait pas sans les clefs que le bougre gardait très certainement sur lui. Seul -il l'espérait- à des kilomètres à la ronde, Yanosa contempla l'espace d'un instant l'horizon de l'océan qui s'offrait à lui et qui lui promettait comme une infinité d’avenirs et d'opportunités. Mais l'heure n'était pas encore à la contemplation, hélas, et c'est bon gré mal gré que le jeune jashiniste se dirigea vers la modeste demeure de celui qui gardait les lieux, faisant grincer les planches de bois qui formaient le pont principal sous ses pas lourds, qu'il ne prit pas la peine de dissimuler.
Une fois le Nukenin arrivé à moins de dix mètres de ce qui s'apparentait plus à une rustique cabane de bois qu'à toute autre chose, une lumière fut allumée à l'intérieur. Le garde côte était donc loin d'être gâteux et en plus d'avoir une bonne ouïe, ne dormait que d'un œil. Le guerrier rouge ne s'en étonna pas outre mesure, marchant toujours vers la porte en gardant la même allure macabre de celui qui allait commettre son méfait. Il n'eut même pas besoin de frapper à la porte, le vieil homme encore frais pour son âge l'ouvrant de lui même, une lanterne à la main, un faciès généreux et empli de gentillesse accroché au visage. Deux secondes. Il ne fallut pas plus de temps au Nukenin pour conclure son affaire, plongeant littéralement son bras au travers du poitrail du garde côte, le rendant muet à jamais et inondant le sol de son sang. Le vieil homme n'avait pas dit un mot, n'avait pas crié ni même tenté de s'accrocher à son meurtrier. Son regard s'était juste plongé dans celui de Yanosa, comme s'il avait compris de lui même que l'absurdité de ce monde venait ce soir de frapper à sa porte et que rien ne pourrait rien y faire.
Sa mort arriva vite. L'Ours Rouge passa une main sur son visage, condamnant à jamais les orbites du gardien, s'emmitoufla dans une large étoffe grisâtre rangée là, puis alla s'emparer des clefs qui traînaient négligemment sur l'unique table de l'habitation qui, même avant la mort de son propriétaire, semblait emplie d'une morosité stagnante. Le jashiniste s'empressa alors de monter à bord du bateau à moteur, mit le contact et entreprit à toute vitesse la traversée vers le continent, sur lequel il en était certain l'attendaient plus de chances de provoquer le chaos qu'il ne pourrait jamais en saisir. |
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