Cela faisait déjà trois bonnes heures que j'étais en train de préparer l'ensemble de la maison. J'avais fait un ménage dantesque la veille et j'avais brossé nos animaux afin qu'il ait le poil soyeux et sans nœuds. A présent, je m'appliquais à préparer un repas qui plairait, j'en étais sure à mes parents puisqu'il était aux saveurs de mon enfance. Ryokai de son côté … Et bien, je ne savais pas vraiment ce qu'il faisait, mais j'avais beaucoup d'autres choses en tête à présent pour m'en soucier.

Cela faisait maintenant une semaine que nous avions emménagée dans notre nouvelle maison dans le quartier Hyuga. Notre installation, ou plutôt la mienne, en compagnie d'un Hyuga de haut rang avait fait quelques vagues comme nous nous en doutions, mais ça se passait malgré tout plutôt bien. J'essayais de m'intégrer. Depuis notre arrivée, j'allais tous les jours faire mon marché à l'épicière du coin et je m'arrangeais également pour faire un tour chez chaque commerçant pour montrer que j'étais parfaitement fréquentable et pas un monstre mal famé.

Finalement, aujourd'hui était un grand jour. Pour moi, pour Ryokai, mais surtout pour notre avenir. Riku était assis à mes pieds et me regardait en remuant la queue. Mikan était-elle sur le plan de travail et me regardait remuer avec application le contenu d'une cocotte pleine. Mais l'absence de Ryo commençait à m'inquiéter et j'aurais aimé aller me changer. Mes parents devaient arriver dans un peu moins de vingt minutes et les connaissant, ils seraient plutôt en avance qu'en retard.

"Ryo !!! Mon cœur vient me remplacer s'il te plait il faut que j'aille me changer !"

Cette maison était vraiment idéale, mais elle était vraiment très grande et cela ne rendait pas la communication facile par rapport à l'ancienne. Mais bon… Désormais, nous avions une grande chambre avec une salle de bain attenante ! C'était vraiment super agréable ! Et puis nous avions deux autres chambres qui je l'espérais accueilleraient bientôt des futurs bébés. Enfin, déjà un pour commencer. Ryokai arriva enfin :

"Ah ! Te voilà mon chéri ! Tu es très beau !"

Je l'embrassais rapidement avant de lui remettre une cuillère en bois :

"Remue bien, je vais me changer !"

À peine avais-je dit ça que la sonnette sonnait :

"Toujours en avance ! Zut ! Je te laisse te débrouiller, je me dépêche !"

Je n'étais vraiment pas présentable, j'avais de la sauce partout et les cheveux dans un salle état.

"Tu vas voir, ils sont très gentils ! Tu t'en sortiras très bien !"

Je l'embrassais une nouvelle fois et n'y d'une, n'y de deux, je me précipitais vers l'étage.

hrp:

Hayashi Mitsurugi se tenait devant la porte d'entrée de notre maison en compagnie de ma mère. Il avait fait tout le trajet jusqu'ici, traversant par la même occasion l'intégralité du quartier Hyuga, s'attirant par la même occasion quelques regards curieux. Les parents de la nouvelle Hayashi étaient donc en visite dans le quartier. Si seulement ils pouvaient emporter avec eux cette petite intrigante ? Seul l'avenir nous le dirait.
Ryokai ouvrit la porte et se trouva face à eux, les saluant d'une voix agréable et plutôt engageante ceux à quoi, ils répondirent de façon polie, la mère de Leika prenant la parole :

"Bonjour ! C'est nous en effet ! Je suis la mère de Leika, je m'appelle Sanae et voici mon époux ! Mitsurugi Hayashi ! Enchanté de faire votre connaissance !"

Le ton était cordial, mais il sonnait clairement faux. Les parents de la jeune femme ne semblaient pas particulièrement enchanté d'être ici. Ou plutôt, nous dirons qu'il avait une certaine appréhension qui se résumait à la simple présence du jeune homme ici. Malgré tout, ils firent bonne figure et pénétrèrent dans la maison. Observant les lieux d'un œil certain, ils semblaient cependant apprécier la touche Hayashi que Leika avait su incorporer dans la maison. De grandes plantes étaient disposées un peu partout et ajouté une touche florale à la décoration sobre de la maison :

"Nous voyons bien que notre fille vit dans cette maison ! Elle a toujours beaucoup apprécié les Codonanthes et les Ceropegias !"

C'était le père qui avait pris la parole et il avait déclaré cela en regardant les innombrables plantes grimpantes qui ornaient l'escalier de la maison. Sans poser d'avantage de questions, ils suivirent le jeune homme et comme il les y invita, ils s'assirent dans les vastes canapés en cuir blanc ou le jeune homme profita de l'occasion pour les inviter à boire quelque chose avant de s'éclipser non loin :

"Nous prendrons du vin si vous avez s'il vous plaît !"

Ils attendirent que le jeune homme revienne et profitèrent de l'occasion pour observer le moindre de ses faits et gestes. Puis, lorsqu'il revint avec leurs verres, ils les prirent chacun à tour de rôle et Sanae, fut la première à prendre la parole :

"Puisque notre fille n'est pas encore là, nous aimerions en profiter pour discuter avec vous ! Asseyez-vous s'il vous plaît !"

Elle tourna alors son regard vers son époux et d'un geste de la main, l'invita à prendre la parole. Il se racla alors la gorge et le regarda profondément avant de déclarer :

"Nous ne sommes pas des parents parfaits, j'en suis conscient, mais Leika reste notre petite fille et je dois avouer savoir qu'elle vit avec un garçon alors qu'elle n'est pas encore majeure… me déplaît …"

La mère de Leika regarda son époux. Posa ensuite sa main sur les siennes et prit à son tour la parole :

"Comprenez-nous bien, savoir que notre enfant vient d'acheter une maison avec vous, dans un quartier si éloigné du nôtre ne nous rassure pas ! Rien ne nous prouve que vous n'allez pas l'abandonner du jour au lendemain une fois que vous aurez bien profité d'elle et que vous lui aurez fait perdre toute sa pureté… Si ce n'est pas déjà le cas !"

Les paroles de Ryokai flottaient désormais dans l'air au-dessus de mes parents, et même si ces derniers n'étaient pas forcément convaincus par ce qu'il venait de dire, je ne leur laissais pas vraiment l'occasion de répondre, puisque je venais de faire mon apparition en haut des escaliers en fer forgé et en verre :

"Papa ! Maman !"

Je m'étais bien habillé pour l'occasion. De façon mon stricte que pour les parents de Ryokai, mais avec une certaine discipline malgré tout. Une longue robe empire en mousseline blanche et des cheveux remontés en chignon désordonné. Je descendais tranquillement les escaliers avant d'aller les embrasser :

"Excusez-moi ! J'étais en train de me préparer quand vous êtes arrivés ! Vous avez rencontré Ryokai du coup !"

Je tournais la tête à ce dernier, lui mimant de la main l'ordre de revenir :

"Papa ! Maman ! Je vous présente mon Ryokai ! Ryokai, mes parents !"

Je m'étais nichée dans les bras de ce dernier tout en disant cela, avant de regarder les verres sur la table :

"Du vin ! C'est une très bonne idée ça ! Je vais en prendre un verre aussi ! Tu en veux Ryo ? Je vois que tu ne t'es pas servi !"

Je souriais à ce dernier, j'étais visiblement ravie de la situation et je n'avais pas du tout remarquer le malaise qui s'était légèrement installé. Riku et Mikan firent alors leur apparition à leur tour. Cela fut l'occasion pour ma mère de reprendre sur le sujet lancé par Ryo :

"Je n'ai pas vraiment eut le choix … Mais de toute façon, je n'aurais pas aimé que vous les confiez à une autre personne que moi !"

Elle avait dit cela à la fois sur le ton de la rigolade. Mais aussi avec beaucoup de sérieux, ce qui me permit de me rendre compte du sujet de discussion :

"Vous parlez de Mikan et Riku c'est ça ? Oui, c'est super sympa de nous les garder maman quand nous ne pouvons pas faire autrement ! En général, on essaye de s'arranger ! Mais avec la nouvelle maison maintenant, ça sera beaucoup plus facile vue que nous avons un jardin et tout !"

Je joignais mes mains, visiblement ravie de la situation avant de m'approcher de ma mère et de lui prendre le bras :

"Viens maman ! Je vais te faire visiter la maison ! Tu vas voir comme c'est joli ! Je n'ai pas encore fini la décoration, mais j'ai déjà bien avancé. Tu me diras ce que tu en penses comme ça !"

C'était plutôt nouveau ça aussi. D'habitude, les relations avec ma mère étaient conflictuelles, désormais, j'essayais de l'impliquer dans ma vie de façon différente. Je fis un petit coucou à mon père et à Ryo avant de remonter à l'étage en compagnie de maman. Laissant les deux hommes faire plus ample connaissances.
La situation ne sembla pas gêner mon père plus que ça qui après avoir caressé notre chien redressa la tête vers Ryo :

"Vous devriez remuer votre ragoût ! Si j'ai bien reconnu l'odeur de ce dernier, ma femme le remue constamment quand elle le prépare."

Il s'était levé et accompagné ainsi le jeune homme jusqu'à la cuisine, histoire de ne pas rester seul ici :

"Vous êtes installé depuis longtemps ?"

Faire visiter ma maison à ma mère était en soit une façon d'instaurer une nouvelle relation avec elle. Nous nous étions souvent disputés par le passé à cause de mon comportement immature et rebelle, mais aujourd'hui, j'avais envie de lui montrer que j'avais un peu changé.

Nous avions monté l'escalier de verre et arrivé sur le palier lui aussi de verre, je la faisais pénétrer dans notre chambre afin de lui montrer la décoration de cette dernière.

L'espace était lumineux avec une grande baie vitrée qui illuminait toute la chambre et donné sur un petit balcon ou se trouvait multitude de fleur ainsi que de transat pour prendre le soleil. Pour ce qui était du mobilier, nous avions opté pour une décoration naturelle et apaisante. Un vaste lit occupait le centre la pièce avec pour tête de lit, une composition harmonieuse de bois flottée de ma propre composition qui semblait s'apparenter à des bois de cerf auquel j'avais astucieusement drapé une moustiquaire afin de former une sorte de baldaquin. C'était pour le moins original mais aussi pratique. Je m'adressais alors à ma maman qui semblait observer une petite commode et notamment la guirlande lumineuse empêtrée dans une sorte de composition, elle aussi en bois flottée accroché juste au-dessus :

"C'est moi qui ai fait la décoration ! J'ai essayé de mettre des plantes apaisantes pour la nuit, comme papa me l'avait apprit et j'ai utilisé principalement du bois flottée que j'ai trouvé un peu partout pour faire tout ça ! Qu'est-ce que tu en penses ?!"

Je craignais un peu sa réaction. Ma mère avait parfois des goûts vieillots dans sa tête :

"Tu as une très jolie chambre ma chérie ! C'est une très bonne idée d'avoir récupéré tout ce bois pour rester dans l'esprit de notre famille ! J'avais un peu peur en sachant que vous veniez habiter au quartier Hyuga que tu oublies tes racines, je dois avouer, mais je suis plutôt rassurée à présent."

Elle me souriait et je poursuivais donc la visite, lui montrant ainsi la salle de bains et le dressing attenant à la chambre et se trouvant juste derrière le mur ou était notre lit. Ma mère sembla enchantée par la composition des lieux et ne me fit d'autres compliments sur l'agencement des lieux avant de poursuivre en retournant sur le pallier. Je lui montrais ainsi la chambre d'ami que nous avions décoré moi et Ryokai. Elle était beaucoup plus petite, mais disposait malgré tout d'un lit confortable et d'un mobilier de base afin de la rendre agréable le tout dans un style purement traditionnel. Puis, après un rapide passage par la seconde salle de bains de l'étage, je l'amenais dans la dernière pièce de l'étage qui était pour l'instant hormis quelques cartons que je n'avais pas encore eut le temps de déballer. Je rougissais alors en regardant ma mère :

"Nous n'avons pas encore fait la décoration ici, mais ça sera également une chambre… d'enfant…"

Ma mère m'observa curieusement sur ce dernier mot. Avant de prendre la parole :

"Je pensais que tu allais me montrer la chambre de ton compagnon ?"

À ses paroles, je rougis, mais j'eus quand même la vivacité d'esprit de comprendre le sous-entendu de ma mère :

"Maman … Ça fait deux ans que moi et Ryokai sortons ensemble et un an et demi que nous vivons ensemble… Tu ne pensais tout de même pas que nous faisions chambre à part ?"

Nous ne l'avions jamais fait en réalité. Sa présence avait toujours était rassurante pour moi, nous avions toujours dormi l'un avec l'autre depuis la première fois ou nous nous étions embrassés. La réaction de ma mère laissa malgré tout entendre qu'elle pensait que nous avions été sages… Je l'observais interdite devant cette réaction quand mon père fit soudain son apparition :

"Ah ! Vous êtes là ! Ryokai a dit que le repas était servi !"

Il nous observa alors, jugeant notre face-à-face de façon assez inquiète :

"Il y a un souci ?" Demanda-t-il alors à l'intention de ma mère qui semblait assez perturbé par ce qu'elle venait d'apprendre.

Un souci ? Non, il n'y en avait pas vraiment. Je venais juste d'apprendre à ma mère que la relation que j'avais avec mon copain était beaucoup plus sérieuse que ce qu'elle pensait ce qui semblait visiblement être une véritable découverte pour elle et son esprit fragile. Je m'apprêtais à répondre à mon paternel quand ma mère prit la parole :

"Mitsurugi … Ta fille vient de m'apprendre qu'elle est enceinte !"
"Quoi ?!"
"Pardon !!!"

Mon père avait tourné son regard vers moi de façon furieuse et moi, je regardais ma mère estomaquée par ce qu'elle venait de dire. Mon regard se tourna immédiatement vers mon père :

"Je ne suis pas enceinte papa… J'ai juste dit à maman que cette pièce était destinée à être une chambre d'enfant…"

Il ne fallut guère longtemps à mon père pour comprendre la situation et il posa une main apaisante sur l'épaule de ma mère avant que celle-ci ne s'emballe à nouveau, ce qui me permit de reprendre la parole pour essayer d'apaiser tout ça :

"Maman … Moi et Ryokai on s'aime vraiment ! On a acheté ce maison ensemble pour essayer de se construire un avenir ensemble… Il est normal que nous voyions plus loin, même si c'est encore dans le futur !"

J'étais un peu triste de sa réaction et je ne savais plus trop comment réagir. J'avais peur de gâcher le reste de la journée. Cela aurait dû être des retrouvailles, mais ça risquait de devenir un véritable cauchemar. C'était peut-être sans compter de la participation de mon père qui alla étrangement dans mon sens :

" Sanae voyons ! Tu m'avais promis de ne pas faire de scandale ! Leika est revenue vers nous alors que nous ne l'avions pas vue depuis plus d'un an… Tu te doutes bien qu'elle ait continué à vivre pendant ce temps… Essayons de lui faire confiance un peu d'accords ?"

Cette réaction me laissa triste et perplexe, mais je n'ajoutais rien de plus sur la situation présente. Je passais juste devant mes parents :

"Allons manger ! Ryokai va nous attendre !"

Voilà qui venait de sérieusement gâcher l'ambiance et je me sentais un peu dépitée et profondément attristée de la réaction de ma mère si bien qu'arrivé en bas, j'allais immédiatement m'isoler quelques secondes dans le coin cuisine en remuant mon ragoût pendant que mes parents s'installaient autour de la table du salon ou Ryo était encore en train de mettre le couvert.

Je pris quelques minutes pour reprendre contenance et finalement, revenir vers la partie salle à manger de notre maison pour y déposer la pitance du jour. J'essayais de reprendre une mine joyeuse et enjouée, la même que j'avais eue avant que les choses ne dégénèrent alors que nous visitions la maison, mais cela sonnait un peu faux désormais. Malgré tout, je m'installais à côté de Ryo, face à mon père et je faisais le service pendant que mon compagnon s'occupait avec dextérité de meubler la conversation. Rien de mieux pour détendre l'atmosphère que de parler décoration, ce qui eut au moins l'effet de dérider ma mère :

"Oui … Leika à toujours était doué pour les arrangements floraux, déjà, elle était petite et qu'elle suivait les cours de la doyenne, elle était l'une des meilleures du groupe. Je vois que le temps bonifie certaine chose !"

Et hop une petite pique pour la route, cela ne fait jamais de mal. Je ne disais rien pour ma part et je me contentais de déguster ma salade comme il se devait avant d'observer Ryo qui semblait lui vraiment apprécier le ragout. Cela me fit sourire de façon béate. Mon homme… C'était mon homme. Je m'étais prise dans ma petite rêverie pour en oublier la réalité durant quelques secondes, cela me permit de reprendre le fil de la discussion lorsque Minato entra dans cette dernière :

"Nous irons le voir durant nos vacances si tu veux ! J'aimerais bien voir ce qu'il devient à Nami no Kuni. Je pense qu'il doit avoir bronzé ! Vous avez des nouvelles de lui ?"

Je m'adressais ainsi à mes parents, mais ils hochèrent la tête négativement. Peut-être que ce n'était pas plus mal en soit ? Où peut être pas. Je soupirais avant de croiser mes mains devant mon assiette, attendant que chacun des convives finissent la discussion. Où peut être pas.

"Leika nous a dit que vous comptiez fonder une famille !"

Je manquais de m'étouffer et je m'exclamais en même temps que mon père :

"Maman !"
"Sanae !"

Elle nous regarda tous les deux avant de nous ignorer superbement et de s'adresser à Ryokai seul :

"Alors ? Ne pensez-vous pas que vous êtes un peu jeune pour… Gérer une famille ? Sans compter que vous n'êtes pas marié !"

Cette fois-ci, je la coupais :

"Maman ! Tu vas trop loin ! Tu te mêles de ce qui ne te regarde pas ! Que je saches, ce n'est pas à toi de décider quand nous aurons un bébé ! N'y même de quand nous nous marierons ! Cela n'est même pas à l'ordre du jour pour l'instant !"

Elle me regarda alors de la façon la plus dédaigneuse qu'il soit :

"Je pense… Ma fille, tu as déjà assez jeté la honte sur notre famille comme ça ! Tu te parjures depuis que ton père est parti en mission ! Tu renies nos racines et voilà maintenant que tu fréquentes des garçons en dehors des liens du mariage !"
"Quoi ! Comment oses-tu dire ça ! C'est toi qui a fait en sorte que moi et Minato quittions l'académie Shinobi. Toi qui nous as éloigné du clan ! Toi encore qui n'a rien dit à toutes les maltraitances, aux regards mauvais que le clan nous faisait subir ! J'avais sept ans à l'époque ! Tu crois vraiment qu'une enfant de sept ans est apte à ce défendre contre de telles choses !"

Les larmes roulaient à présent le long de mes joues et je regardais ma mère aussi férocement que possible alors que nous nous envoyions des salves d'insultes et de reproches en continuent ne laissant n'y à Ryokai, n'y à mon père, l'occasion d'en placer une. Celui-ci ne tarda d'ailleurs pas à faire signe à Ryokai de ne SURTOUT pas s'en mêler. Il est bien connu que dans un combat de femme, il ne faut surtout pas se mettre au milieu, sinon les deux se retournent contre vous. Ainsi donc, durant dix bonnes minutes, la maison fut bien animée au point que nos animaux finirent par se cacher dans leurs paniers respectifs et à nous observer de loin. Ce ne fut que lorsque le ton baissa enfin d'un volume que mon père posa sa main sur l'épaule de ma mère pour l'inciter à enfin se taire au moment où elle allait lancer une nouvelle pique :

"Vous avez fini toutes les deux ? Vous avez bien vidé votre sac ? Peut-être que nous pourrions reprendre comme des gens polis et civilisés à présent !"

Cela s'adressait d'autant plus à ma mère, qu'à moi même.. Il nous lança un regard qui fit comprendre qu'il était inutile de poursuivre. Puis, s'adressant à moi, il me demanda :

"Je voudrais bien un café ma chérie s'il te plait ! Et un thé pour ta mère ! Ryokai, restez là s'il vous plaît !"

Ainsi, il me laissait l'occasion d'aller reprendre mes esprits. Je m'exécutais sans dire le moindre mot et j'entendis ma mère présenter ses excuses à Ryokai pour tout ce remue-ménage quelques secondes plus tard. C'est que nous avions beaucoup de choses à nous dire toutes les deux. Au jeune homme de calmer les choses à présent.

J'avais essayé de ne pas écouter ce qui se passait du côté de la table à manger, mais c'était impossible à faire dans le sens ou notre cuisine était ouverte sur cette partie de la maison. Je restais cependant silencieuse face à paroles prononcées et je revins m'installer aux côtés de Ryokai après avoir servi un café à mon père, un thé à ma mère et un thé à la menthe à mon compagnon. Moi, je ne buvais rien et je gardais le silence tout en observant mes parents. J'étais chez moi après tout, je n'avais pas envie de baisser le regard devant eux comme j'avais pu si souvent le faire par le passé quand j'étais en tort.

Ryokai glissa sa main sur la mienne et la serra doucement avant de me sourire. Je lui rendis ce sourire avant qu'il ne reprenne la parole à l'intention de ses parents. Nous ne cherchions pas leurs approbations, effectivement puisque même si nous ne l'avions pas, nous ne comptions pas nous séparer.
J'observais mon père, beaucoup plus détendus et surtout beaucoup plus en phase avec nous que ma mère. Qu'allait-il bien pouvoir dire en réponse à Ryokai ? Cela ne se fit pas attendre très longtemps :

"C'est plutôt une bonne chose, je pense… La famille, ça reste important !"

Il essayait d'apaiser les tensions. Je le voyais dans chacun de ses gestes. Calmes et posés. Ma main se resserra dans celle de Ryokai, mais je n'osais toujours pas prendre la parole de peur que les choses dégénèrent une nouvelle fois.
Je soupirais finalement, puis mon père prit la parole :

"C'est un bon investissement que vous avez fait dans cette maison, je trouve ! Elle est spacieuse, moderne et comme vous le dites vous-même Ryokai, elle correspond à votre famille à laquelle ma fille a pu apporter un peu de sa participation ! C'est très agréable de voir que son enfant est capable de se débrouiller seule, même si au fond, c'est un peu grisant !"

Il m'observa alors et parla avec une tendresse que je ne lui connaissais pas :

"J'ai à peine été la durant son absence ! Durant les moments où j'aurais dû veiller sur elle et la protégée ! Maintenant, il est sans doute un peu tard et je ne peux pas cacher que je regrette d'avoir été absent."

Il cligna des yeux et prit la main de sa femme dans la sienne, les posant sur la table :

"A la prochaine réunion du clan Hayashi, j'aimerais que tu sois présente Leika ! Maintenant, je suis revenue et personne ! Tu m'entends bien, Personne n'a le droit de t'interdire de venir dans le quartier où tu as grandi ou encore de t'interdire l'accès à nos réunions !"

Il se tourna ensuite vers Ryokai :

"Un nouveau chef de clan devrait bientôt être élu ! Apparemment, Kihran est pressentie pour ce rôle ! Je sais que tu ne le portes pas particulièrement dans ton cœur de ton passif avec lui, mais il est important que tu sois présente à nos côtés pour cet évènement-là ! Et que tu participes, que tu fasses entendre ta voix !"

Ma main trembla dans celle de Ryokai. Je n'étais pas particulièrement à l'aise avec cette idée. Du genre, vraiment pas à l'aise :

"Mais … papa s'ils…"
"S'ils osent dire quelque chose, moi et ta mère seront là pour leur rappeler qui tu es ! Quels sont tes droits dans notre clan et surtout, leur rappeler ce qu'ils ont oublié de faire durant mon absence ! Toutes les racines d'un arbre méritent d'être protégées ! Ce n'est pas ce qu'ils ont fait avec la tienne et je ne me gênerais pas pour leur rappeler le mal qu'il faisait à ma famille pendant que je défendais notre clan, notre village et notre pays !"

Il se tourna ensuite vers Ryokai :

"Qu'en pensez-vous ? Je ne crois pas que ça soit qu'avec nous que Leika doivent reprendre contact, mais avec l'ensemble de son clan ! Je veux qu'elle puisse se promener librement dans notre quartier pour venir nous voir en votre compagnie ! Je ne veux pas qu'elle est à se cacher pour honorer nos ancêtres ! Sanae dit quelque chose ! Je sais que cette situation t'attriste autant que moi !"

Ma mère le regarda, puis posa son regard sur moi. Toutes traces de la véhémence colérique qui avait eut lieu quelques minutes auparavant s'étaient bel et bien envolé. Elle aussi avait un visage triste à présent :

"Minato et toi avaient tous deux soufferts de ce qui s'est passé … J'en suis consciente…"

Elle soupira alors et posa son regard sur nous deux attendant désormais une réaction à tout cela. Je me tournais vers Ryokai pour… Avoir son idée sur la question. Pour ma part :

"Je … Je n'ai plus envie de subir les regards qu'ils me lancent quand je vais là-bas ! Tu les as déjà vus toi …
"

Je faisais la grimace, avant de me tourner vers mes parents :

"Je vais y réfléchir d'accord… Et je vous dirais. J'ai fait une tarte, vous en voulez un peu ?"

Je me levais pour aller chercher le dessert et après cela, mes parents nous annonçaient leur départ ce qui me soulagea d'une certaine façon. Je les saluais chaleureusement, car même si tout ne c'était pas passé exactement comme je le voulais, nous avions réussir à discuter, nous rapprocher, renouer les liens. J'étais contente et quand je rerentrais dans la maison, je m'occupais de débarrasser la table avant de m'installer dans le canapé, rassemblant sur moi l'un des nombreux plaids qui se trouvait là. De loin, j'observais Ryokai qui était en train de me rejoindre.

Mes parents étaient partis (enfin) et je profitais de cela pour m'accorder un petit moment de détente qui fut presque immédiatement comblé lorsque Ryokai vint me rejoindre sur le canapé. Immédiatement, je profitais de sa proximité pour me caller dans ses bras et poser ma tête contre son épaule, fatiguée pendant qu'il caressait doucement ma main et ma longue chevelure :

"Je suis fatiguée… Ses retrouvailles ont été une véritable épreuve pour moi… Je suis désolée de t'avoir imposé ça !"

Je bougeais un peu la tête jusqu'à trouver une position encore plus confortable avant de finalement, fermer les yeux et garder le silence durant de longues minutes. Mais voilà qu'il me rapprochait doucement de lui m'étreignant avec tendresse. Je fermais les yeux et je déposais mes lèvres sur les siennes dans un chaste baisé après qu'il m'ait prononcé une nouvelle fois son amour. Il voulait que nous discutions de tout cela. C'était peut-être une bonne idée en soit. Je me décalais doucement et je m'allongeais sur le canapé, posant ma tête contre ses genoux afin qu'il continue de me câliner :

"Ma mère est un véritable vautour ! Ça va être difficile de lui faire changer d'avis, elle est très têtue… Mais je ne la pensais pas à ce point attacher à ces valeurs…"

Je soupirais, puis je fermais doucement les yeux alors qu'il caressait mon visage, puis, me tournant vers lui, je demandais :

"Je ne pensais pas que ça les dérangerait autant que je fréquente quelqu'un, ça me perturbe un peu, mais papa à su se montrer mesuré…"

Je soupirais, puis je fermais une nouvelle fois les yeux savourant pleinement une nouvelle fois le moment. L'une de mes mains se posa d'ailleurs sur le torse du jeune homme, se glissant au travers de son kimono pour le caresser doucement alors que je murmurais :

"J'ai eu le temps de finir la déco de notre chambre avant que mes parents n'arrivent. Je ne sais pas si tu as eu le temps de voir ? J'espère que ça te plaira… Tu me dirais !"

Je lui souriais, mais je gardais les yeux fermés.

"Tu sais ce qui me ferait plaisir ce soir ? Un petit massage !"

Assise le plus profondément possible dans le canapé, j'observais du coin de l'œil Ryokai retirer ma chaussure, puis ma chaussette avant de se saisir doucement de mon pied et de le masser avec délicatesse. Dès lors, je m'installais confortablement et je fermais les yeux afin de profiter de ce moment juste parfait dans notre intimité. La discussion s'orienta cependant bien vite sur les évènements qui s'étaient passés quelques heures plus tôt, alors que mes parents étaient encore présents et notamment sur la petite prise de bec qui avait eut lieu dans la chambre du bébé. Je rougissais à l'évocation de ce qui s'était passé là-bas et qui était assez évocateur :

« Je pense qu'elle s'inquiète juste pour nous… Du moins, j'ose l'espérer… Mais c'est vrai que ça n'a pas dû être facile pour toi d'entendre tout ça excuse moi ... »

Je soupirais tout en détournant le regard. On ne pouvait pas vraiment dire que j'étais des plus à l'aise vis-à-vis de ce qui s'était passé. Heureusement, je pouvais compter sur Ryo pour détendre l'atmosphère. Il changea de pied.
Les paroles qui suivirent me firent alors complètement fondre comme neige au soleil. Il ne pouvait pas vraiment avoir de paroles plus adorables que celle qu'il venait de prononcer et je rouvrais quelques instants, les paupières, le rouge me montant aux joues avant de lui sourire. Je ne voyais pas d'autres moyens pour lui exprimer à cet instant-là ce que je ressentais vis-à-vis de ce qu'il venait de me dire. J'étais heureuse, tout simplement. Je fermais les yeux lorsqu'il posa ses lèvres sur les miennes, puis finalement, je souriais suite à sa proposition indécente :

« D'accord… Allons là-haut alors !: »

Je me relevais et je lui tendais la main avant de me diriger vers les escaliers que je gravissais avant lui. J'avais apporté les dernières notes décoratives à notre chambre ce matin-là et bien qu'il la connaisse déjà, le fait que désormais, les larges fenêtres soient obstruées par de fins rideaux couleur crèmes tamisé légèrement l'ambiance, rendant la pièce plus conviviale, mais surtout, beaucoup plus chaleureuse et intime. J'allumais quelques bougies sur un meuble bas tout en longueur contre un mur sur lequel se trouvait un petit arbuste. Puis, je faisais de même sur la commode et la petite table ainsi que sur ma coiffeuse. Le lieu était ainsi conçu afin d'être reposant et accueillant à la fois. Je m'installais donc sur le lit et j'observais sa réaction, non sans une certaine avidité à savoir ce qu'il en pensait. Le baldaquin naturel en bois flotté, ça aussi, c'était tout nouveau et j'étais certaine qu'il trouverait une utilité toute particulière aux voilages que j'avais suspendus à ces derniers :

« Alors ? Qu'est-ce que tu en penses ? Cela te plaît-il ? Ai-je droit à la poursuite de mon massage ? »

Je dégrafais les attaches de ma robe afin de la retirer et de pouvoir m'allonger sur le lit en portant uniquement désormais, mon sous-vêtement du bas.