Les ANBU-relais avaient fait leur travail. Avant même de sortir de son bureau, On' savait combien ils étaient, connaissait le nom et l'allure de chacun d'entre eux.

Le vent s'engouffrait dans la rue centrale du quartier des Hyôs. C'était beaucoup plus désert que ce à quoi il s'attendait, comme un sous-espace de la ville que les propriétaires n'avaient pas manqué de maudire avant de quitter les lieux. Certaines demeures avaient été saccagées par des rancuniers ou des voyous, mais la plupart étaient tout aussi majestueuse qu'à l'époque où elles étaient habitées, imposant leur hauteur froide dans ce coin désormais sinistre du village.

L'Hokage avait tenu à les rencontrer directement ici pour leur montrer ce qui les attendait.

Il entendait déjà l'ensemble des conservateurs konohajins tressaillir en apprenant qu'une foule d'inconnus, de sorciers – ou pire ! d'anciens kirijins étaient venu s'installer pour combler le vide laissé par ces traîtres de Hyô. Il se réconforta en songeant que la plupart de ces conservateurs avaient du s'en aller joyeusement avec Seitô.
Quant aux Hyôs, il en restait évidemment quelques-uns. Cela dit, la plupart avait déménagés ailleurs. L'identité clanique de cette branche fondatrice avait totalement disparu de l'enceinte du village, et tenter de la substituer en greffant une famille d'étrangers à la place n'allait certainement pas arranger le problème. C'était quelque chose qu'on ne tarderait pas lui reprocher.

Pour l'heure, rien n'était joué.

Onpu s'assit en tailleur au milieu de la rue principale du quartier. Il déroula au sol un parchemin, dans lequel étaient scellés quelques bols et une bouilloire déjà fumante gorgée de thé. Il les disposa, à même le sol.
Après quoi il dégaina son shamisen, et se mit à décocher une suite de quartes, de quintes et d'octaves, en attendant que ses invités se joignent à lui.

L'écho de la rue vide renvoya les plaintes de son instrument pendant de longues minutes. Il ne pleuvait pas, mais le temps se faisait sombre.

Bientôt, leurs silhouettes se dessinèrent à l'autre bout de l'avenue. Quatre, sans compter Chikin qui les escortait fièrement, de toute sa masse.

Fatalement, On' se surprit à se demander quel animal était l'alter-ego de chacun. Le plus atypique du groupe avait davantage le teint et l'allure d'un requin, mais les autres masquaient plus habilement leur totem.
Cependant, l'un d'entre eux inspirait naturellement la dévotion. L'Hokage l'identifia sur le champ.

- Pô. Bienvenue à vous, bienvenue aux vôtres.

Il commença à servir le thé, en leur faisant signe de s'asseoir... par terre.

L'air de rien, le regard caché derrière sa frange d'adolescent, il ouvrit l'oeil.

Il y avait un peu de vent, mais la température extérieure était agréable pour une journée qui serait, à n’en pas douter, fort en rebondissements. Fort en histoire ! Alors que, quelques heures auparavant, les quatre membres du clan des polymorphes de Kiri étaient entrés dans le pays du feu, afin de rencontrer Hokage le sixième, répondant plus communément au nom de Myakudou Onpu. C’était une personne, jeune, que le chef du clan n’avait jamais rencontrée de toute son existence, malgré ses nombreuses interventions dans le pays du feu. Mais il avait en lui une certaine hâte de mettre un visage sur le nom et une voix sur sa réputation. Alors qu’ils avaient été accueillis par un drôle d’homme, du clan Akimichi, un certain Chikin, celui-ci les guida, après avoir vérifier la lettre de son chef vers le quartier de Hyô. Un autre clan de Konoha.

Cependant, contre toute attente, ce quartier semblait.. vide. Pourquoi les amener dans un quartier comme celui-ci ? Vide de vie.. Ou la question qui se posait était : pourquoi ce quartier était-il vide de gens, hommes, femmes et enfants. Une question qui turlupinait Pô, et à en croire par le visage de Minami, elle se posait également la même question. Akamis et Jinbei semblaient n’en avoir réellement rien à foutre, mais Jinbei n’était pas vraiment du genre à se poser des questions de ce genre et Akamis ne se préoccupe pas de ce genre de choses. Ou du moins, tant que cela ne concerne ni les Gekei ni sa propre personne. Mais pas le temps de converser qu’ils arrivèrent tous les cinq dans ce qui semblait être la rue principale de ce quartier vide, et ils virent, un peu plus loin, au sol, sur une sorte de drap, un homme qui jouait d’un instrument à corde. Ne pouvant retenir ses instincts, Pô le sonda et trouva en lui une grande force, intérieur, qui ne résonnait même pas dans sa signature de chakra. Mais pas de doute, c’était lui : Myakudou On’.

Les cinq hommes s’approchèrent du sixième avant que les quatre Gekei ne s’inclinent, ni trop bas, ni pas assez, afin de montrer tout le respect qu’une délégation comme la leur pouvait avoir. Après tout, ils n’étaient pas n’importe qui non plus. Akamis était l’homme le plus respecter des polymorphes des forêts, Jinbei des océans et Minami des airs. Quant à Pô, il était le chef de tout ce petit groupe ainsi que secrètement, le Nidaime Raikage qui a gouverné sur Kamnari pendant une longue période avant de céder sa place à son second, initié aux mœurs de Pô. Mais quoi qu’il en était, ils se saluèrent respectueusement avant que le chef de Hi no Kuni ne prenne la parole, s’adressant directement à Pô, le saluant, lui et les siens.

« C’est un réel plaisir d’être ici seigneur Myakudou. De plus, nous voulions vous remercier d’avoir répondu affirmativement et aussi rapidement à ma lettre. Je dois avouer que je ne pensais pas obtenir cette audience avec vous. Konoha est toujours le village dont la réputation le précédait : ouvert aux autres peuples. »

Juste après avoir répondu tout aussi respectueusement au sixième que ce dernier l’avait été, les quatre Gekei s’assirent suite à la proposition d’Onpu avant de prendre la tasse qu’il leur proposait. A cet instant, Pô craignait le comportement de certains de ses camarades, car le thé était une plante, chose que Jinbei et Minami ne consommaient pas. Mais ils se tinrent parfaitement, comme une réelle délégation politique. Il fallait avouer que même si la contexte d’être assis en pleine rue prêtait à confusion, il pouvait en ces lieux et en cet instant se jouer une page de l’histoire, autant pour le clan Gekei que pour le village de Konoha ou la nation du feu. Myakudou Onpu avait tout intérêt à accepter la requête de Pô, mais celui-ci était aussi conscient de la difficulté de prendre une telle décision. Les décisions d’un chef se répercutent sur la plèbe. Pô ne le savait que trop bien. Mais ne souhaitant pas faire durer les choses, il rompit le silence.

« Seigneur Hokage, comme je vous l’ai signalé dans ma lettre, j’ai prit la tête du clan Gekei et je cherche une nouvelle maison pour mon peuple autrefois persécuté. Nous sommes un peuple de base pacifique, mais les hommes nous ont forcés à choisir un camp. Persécuté à cause de notre pouvoir, nous avons été pendant longtemps divisé avant d’être récemment ressoudé. Ne considérez pas qu’offrir un hébergement à mon peuple ne vous vaudra rien, car nous sommes d’excellents senseurs en plus d’être des traqueurs nées. Si vous accédez à notre requête en nous permettant de vivre comme Konohajins, notre force sera la votre ! »

Le thé avait des saveurs d'agrumes et de pétales de cerisier, ainsi qu'une pointe de cardamone. Le mélange était étrange, mais l'artisan qui l'avait confectionné s'était arrangé pour que ça fonctionne.

Camouflé dans le silence qu'il s'imposait avec la boisson, On' n'avait pas manqué de remarquer la diplomatie exemplaire du groupe d'étrangers, et la promptitude avec laquelle ils s'étaient installés par terre. Cela témoignait au moins d'une absence de dégoût pour le sol du village, chose qui, bien que la moindre des choses, était selon lui loin d'être gagnée pour des kirijins.
Il tomba d'ailleurs des nues lorsque Pô présenta son clan comme un peuple pacifiste. « La brume sanglante » était donc le fait des autres clans Kirijins uniquement ? C'était un raccourci bien trop facile, et On' se promit de ne pas s'en contenter avant de bien connaître ces gens-là.
Il termina sa gorgée, et expulsa un long soupir.

- A la bonne heure, Pô. Un peu de force est précisément ce dont mon village a besoin. Comme je vous l'ai indiqué dans mon courrier, nous ne manquons pas d'espace, fit-il en perdant son regard sur les maisonnettes de l'avenue.

Par ailleurs, c'est une bonne chose que votre clan regorge de senseurs. Pour en être un moi-même, je suis bien placé pour savoir que la discrétion est notre cœur de métier. Or vous allez en avoir besoin pour vous faire une place ici.

Son ton était volontairement froid, mais son regard franc et fixé sur Pô compensait cette absence de chaleur.

- Je ne dis pas cela pour vous intimider, je n'en aurais pas l'audace. Comprenez que, sous ses airs de village ouvert, Konoha est dans une situation très instable. Il me semble que vous savez déjà pourquoi.
Le quartier dans lequel nous nous trouvons appartenait autrefois à un clan fondateur du village. S'il a suffit de quelques mots du chef actuel de ce clan pour l'en dépeupler, l'empreinte de leur culture demeure : vous trouverez de nombreuses caves à vins, collections de peintures de haute volée et autres ateliers de calligraphie dans les habitations que je vous propose, fit-il en écartant les bras pour désigner l'ensemble des bâtiments concernés.

Il ne s'agit pas de remplacer qui que ce soit. Mais en bons senseurs – ou plutôt en bons shinobis, puisque ce devrait être là un principe commun à nous tous : je vous invite à faire un usage maximal de vos facultés d'adaptation. Pacifiques ou pas, n'écrasez pas les valeurs de ceux qui vous ont précédé, et n'essayez pas de couvrir la voix de ceux qui vous accuseront de le faire. Autrement, ils vous mettrons dehors avant même que j'aie eu le temps de me pencher sur la question ; la plupart me croient faible, ils n'attendront pas mon aval pour ça.

Cartes sur table. Thé dans la gorge. Nouveau soupir.

- En tous les cas, ce quartier sera soumis à une surveillance plus stricte que le reste du village par des ANBU, du moins au début.
Il s'agit là de la brigade spéciale du village, et même si c'est moi leur véritable supérieur hiérarchique et que je ne vous veux aucun mal, je vous déconseille les prises de bec avec eux. Vraiment.

Cette mise en garde était toute relative, compte tenu du fait qu'ils avaient déjà sympathisé avec un gros ANBU sans le savoir.
Il brandit la théière pour se resservir, et en re-proposer aux amateurs, visiblement peu nombreux.

- Je n'ai rien d'autre à ajouter. Vous et les vôtres serez des shinobis Konohajins à part entière, et vous jouirez des mêmes droits et devoirs que ceux-ci. Votre seul handicap sera le regard des autres. Et pour ça, quelque soit le totem de chacun d'entre vous, les éléphants devront apprendre à se faire aussi petits que les musaraignes, les busards aussi silencieux que les couleuvres. Sans quoi je ne réponds plus de rien.

Il résuma son discours en plaçant son index devant sa bouche, comme pour les inciter une ultime fois à la discrétion en mimant un « chut » avec une étincelle de malice dans le visage. L'Hokage avait joué franc jeu uniquement dans l'optique de partir sur des bases solides, mais c'était tout en silence et en subtilité qu'il leur rendait leur respect et leur diplomatie, entre autre avec le langage du regard.

Et le thé. Mais ça, les plus carnivores d'entre eux passaient peut-être effectivement à côté du message.

Une nouvelle gorgée de thé descendit le long de l’oesophage du héros de cette histoire. Il n’appréciait pas forcément ce breuvage, mais il savait se tenir, et accorder une tasse de thé n’était pas une erreur politique, au contraire, cela montrait à l’Hokage que les Gekei n’étaient en rien strict, et que, même des carnivores comme eux pouvaient s’adapter à toutes les conditions, même à changer leur consommation alimentaire. C’était un langage non verbal, mais le Myakudou le verrait-il ? Dans une réunion politique, la conversation s’effectue principalement à l’oral, mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg, car le plus gros de la réunion se déroule en communication non verbale. Chacun observe les réactions des autres, montre des choses que seule une poignée de gens peuvent comprendre etc.. Là, Pô et ses compagnons buvaient ce breuvage par politesse, pour montrer leur souplesse d’esprit, mais tous les langages non verbaux avaient le risque de ne pas être compris, ou, au pire, mal interprété. Mais le chef de cette nation n’était pas stupide, surtout s’il se disait senseur, observer était donc son métier.

Le Rokudaime répondit à la tirade du blondinet, dévoilant que c’était une bonne chose que les Gekei disposent de force, car c’était justement ce qu’il manquait au village de Konoha, ainsi que la capacité de senseurs. Immédiatement, Pô affilia cette phrase à la désertion de tout un clan, potentiellement relié à cet homme, Sabakyô Seito, que Pô avait rencontré quelques semaines plus tôt. Celui-ci avait tenu un discours fort en rebondissement, limite poétique, mais plus accès pour le polymorphe sur la propagande par le charisme qu’autre chose. Bien qu’il y avait une part de vrai dans les paroles du chef du Shoraizen, il n’en restait pas moins un criminel mondialement recherché avec des idéaux basés sur les extrêmes. La destruction des nations n’était pas vraiment l’objectif de Pô. Plutôt un remodelage. Mais revenons à ce qui nous intéresse. Onpu répondit donc qu’il était lui-même senseur, et qu’il savait que la discrétion était le cœur du métier de senseur. Ce qui était bien vrai. Doublé avec la recherche d’information. Mais…

Les prochaines paroles fuselèrent les mâchoires acérées et soudainement contractées des quatre Gekei présent autour de ces tasses. Si l’Hokage voulait avoir une bonne relation avec ce clan, c’était très mal partit. Et à ce moment précis, Pô qui était devant ses compères, ne voyant que le visage de Minami un peu plus en avant, il sentit tout de même ses trois compagnons se contracter et s’irriter face à la remarque désobligeante de l’Hokage. « Or, vous allez en avoir besoin pour vous faire une place ici ». Voilà une communication verbale qui avait un sens extrêmement fort et puissant, surtout pour un peuple constamment rejeté comme celui des Gekei. Le chef du clan craignait une réaction d’Akamis, une réaction virulente, voir irrespectueuse, mais fort heureusement, elle ne vint pas. Mais le silence et la tension dégagée par Jinbei et Akamis était forte. Fort heureusement, ils savaient se tenir. Cependant, en tant que senseur, si Pô le ressentait, un homme de la trempe de son interlocuteur comprendrait sans aucun mots qu’il venait de manquer de tact, voir de respect. Mais Pô se contenta de l’écouter en silence, sachant bien que l’objectif du Rokudaime n’était en rien de contrarier ses hôtes, au contraire. C’était juste.. du franc parler !

Comme s’il avait lu dans son esprit, ou pour apaiser les esprits, l’Hokage en vint alors aux explications, comme quoi il n’essayait pas d’intimider les Gekei, mais de les mettre en garde. Qu’il savait parfaitement que Konoha était dans une grande situation de faiblesse après la disparition des Hyô au sein de Konoha. Il vint alors une phase où Myakudou Onpu demanda à ses quatref interlocuteurs d’être discrets dans la futur, de ne pas se faire remarquer, car les Konohajins, qui seraient mécontents de l’arrivée des Gekei, se feraient un malin plaisir à les mettre dehors. Etrangement, alors que les quatre polymorphes devraient s’offusquer de pouvoir éventuellement être mis dehors par la force, ils ne le furent pas, car ce peuple était habitué aux railleries, aux propos haineux ou même à la violence physique, voir au meurtre contre eux. Avant même que Pô ne puisse répondre, Minami prit la parole.

« Seigneur Hokage, je crois qu’il est nécessaire que l’on vous conte l’histoire de notre peuple. Depuis le début des temps, nous sommes là, vénérant la nature dans son plus simple appareil, agissant certes comme des animaux, mais avec une part d’humain. Nous avons l’instinct d’un animal, mais aussi la conscience et les sentiments d’un humain. Avant, nous n’étions ni ne voulions être affiliés à aucune grande nation, sous prétexte que les hommes se battaient, encore, encore et encore, les uns contre les autres pour le pouvoir, la gloire ou même la richesse. Cependant, nous avons rapidement été prit en chasse par ces hommes à qui nous ne voulions aucun mal. Pô en est la preuve vivante : ses deux parents ont étés traqués puis tués par des hommes avec comme raison, que nos pouvoirs étaient occultes, ne méritant donc pas la grâce de l’homme. Nous avons donc décidés, à contre coeur, de rejoindre les rangs, afin de pouvoir subsister, sans être perpétuellement chassés comme des proies. » Dit-elle avec un brin de tristesse dans la voix.

La plupart des Gekei avaient vécus des choses atroces, comme la plupart des hommes certes, mais eux avaient étés victimes de deux génocides d’affilés, ce qui commençait à peser sur les cœurs des survivants. Voyant que Minami ne pourrait reprendre sans se mettre à verser des larmes, Jinbei se racla la gorge, reprenant avec cette même tristesse dans la voix, même si celle-ci était un peu plus rauque.

« Ce ne fut là que le début de nos problèmes, car en pénétrant au sein de Kiri, la haine des hommes ne diminua pas à notre égard, et même s’ils arrêtèrent les exécutions, sous peine de subir la colère de Kiri, ils continuèrent de nous haïr et de nous exclure. Cependant, certaines personnes, dont une, à fait le choix de se battre, seul contre tous, afin de donne rune nouvelle image du clan Gekei, afin de faire naître une lueur de bonté dans le cœur des hommes, et des Kirijins en particulier. Cet homme se trouve actuellement assis en face de vous, buvant un liquide qu’il n’aime guère afin de vous prouver notre volonté d’adaptation et de notre désir de joindre nos forces aux vôtres. Il est devenu shinobis, avant de monter progressivement dans la hiérarchie, sous les râles et les explosions de rages de certaines personnes. Cependant, alors que le peuple le déchirait de tous les côtés, prétextant qu’un être aussi immonde que lui n’avait pas sa place à Kiri, il continua de progresser et organisa les Gekei qui s’étaient divisés à cause de notre affiliation à Kiri la Sanglante. Il fut contraint de se battre parfois contre les siens, afin de montrer sa force et sa détermination. Il mit alors en place, le pacte des marais. Un conseil destiné à régner sur les Gekei, à les ressouder face aux autres. »

« Mais Kiri a été littéralement détruit par des êtres incapables d’émotions et de sentiments. Poursuivit alors Akamis, à la grande surprise du chef de clan. Alors que Pô commençait à monter dans la hiérarchie, à gagner la confiance des habitants grâce à ses actes pour la défense de Kiri, notre nation a été rasée. Le pacte des marais n’est plus, certains sont vraisemblablement morts. D’ailleurs, nous pensions que Pô avait péri dans la désolation de Kiri, mais cet homme est plus armé de conviction que quiconque sur cette Terre. Il est revenu et a rallié les Gekei qui s’étaient perdus, sauvant ceux qu’il pouvait de la mort et de la désolation de Kiri la Douce. Aujourd’hui, toujours déterminé, il a prit la place du loup alpha dans le clan, voyant bien que le pacte des marais n’avait eut aucun impact positif sur le clan. Aujourd’hui, ces membres font confiance en Pô, comme nous tous. Si vous avez sa confiance, vous aurez la loyauté et la confiance de tous les autres Gekei.. »

Akamis termina son discours avant qu’une courte pause s’installe. Les trois polymorphes derrière Pô avaient parlés avec leur cœur et cela s’était ressenti dans leur voix respective. Même Akamis, qui était le moins enthousiasme à l’idée de recommencer à s’affilier à une nation, s’était exprimé sur la loyauté et le respect des Gekei. Pô prit alors la parole, d’une voix plus douce, ne respirant elle, pas la tristesse.

« Ce que mes compagnons veulent dire, c’est que notre peuple est habitué aux brimades, et nous saurons nous adapter, être discrets. Nous ne vous imposerons pas nos coutumes et nos danses sauvages. Vous mettez à notre disposition un quartier, et bien que la raison de sa disposition actuelle me désolé, les Gekei saurons en faire bon usage et nous marquerons aussi, d’une patte discrète rassurez-vous, l’histoire de Konoha. De plus, si notre présence vous cause problème, nous partirons de suite, avec votre aval, pour ne pas vous poser de problèmes. Nous ne sommes pas là pour ça. Mes frères vous ont contés l’histoire des Gekei afin que vous preniez connaissance de notre situation, faites nous confiance, nous serons des ombres. »

Pô termina alors le discours de ses compagnons avant que l’Hokage ne reprenne la parole, il mit en garde sur le fait que le quartier mit à disposition du clan Gekei sera, pour le moment, constamment sous la surveillance d’une brigade spéciale de forces spéciales. Ainsi que sur le fait qu’il ne valait vraiment pas se prendre le bec avec eux. Des agressifs ? Et après le monde critiquait Kiri la Douce, alors que des Konohajins se feraient apparemment un plaisir de passer à tabac les invités de leur Hokage ? Bien spécial comme accueil, mais soit, Pô inclina la tête d’un signe se voulant affirmatif avant que l’Hokage ne recommande une nouvelle fois la discrétion. Un autre signe de tête affirmatif, une autre mise en garde et la conversation semblait se clore. Cependant, Pô reprit alors la parole.

« Rokudaime, j’aurais cependant une autre demande à vous soumettre. L’ensemble du clan Gekei mettra ses dons de senseurs et de traqueurs à vos ordres qu’importent vos conditions. Mais me concernant, j’aimerais, avec votre consentement, intégrer les forces spéciales de Konoha. Que je sois en duo avec un autre membre ne me dérange guère. Mais je pense que je serais bien plus utile stratégiquement parlant et politiquement parlant en tant que membre des forces spéciales de la feuille. »

Merveilleux conte que celui des exploits et du martyr d'un chef de clan respecté par ses semblables. Onpu n'en perdit pas une note, sans rien laisser transparaître de son ressenti mitigé. Le tableau dressé par les trois Gekei manquait de fausses notes, bien trop flatteur pour être avalable à l'état brut.
Cependant, les nouvelles pages de l'histoire devant s'écrire à la lumière des anciennes, Onpu sut s'en contenter, et mit cette fougue élogieuse sur le compte de l'impatience et l'usure de ces gens. La description faite de l'histoire du clan n'était peut-être pas exhaustive, mais elle avait au moins le mérite d'avoir été faite dans la sincérité.

Les mots de Pô le rassurèrent d'autant plus. Un sourire confiant se dessina entre les cicatrices faciales du luthier.

- Je vois que mon message est passé, merci de l'avoir entendu. Je ferai tout mon possible pour que l'histoire de votre clan ne se répète pas ici.
Voyez-vous, les destructeurs de Kiri m'ont eu, moi aussi. Ce n'est pas mon village qu'ils ont ravagé, mais mon esprit. Je suis le premier à savoir de quoi ils sont capables, et je serai le premier à leur barrer la route s'ils s'en prennent à Konoha. Et si vous marquez son histoire en la défendant à mes côtés, je serai également le premier à vous en être reconnaissant.

Il termina son bol.

- Je vous le répète : je ne vous veux que du bien. Cet entretien me conforte dans ma décision de vous accueillir ; si ce que vous dites est vrai, ce quartier ne restera pas sous surveillance très longtemps et vous pourrez vous sentir vraiment chez vous en un rien de temps.

Si vous rencontrez des problèmes d'intégration, considérez-moi comme votre référent et conseiller direct. A compter de ce jour, je tâcherai de vous apporter mon aide dans cette quête d'adaptation, dans la mesure du possible.
Vous n'en aurez probablement pas besoin, après tout vous êtes des polymorphes. Mais pour commencer, je veillerai à ne plus vous proposer de thé à l'avenir, si vous n'aimez vraiment pas ça, fit-il avec un amusement bienveillant alors qu'il rassemblait le matériel de thé pour le sceller dans son parchemin.

Il se leva, et fit mine de partir. L'entretien touchait à sa fin.

- Ah, et en ce qui concerne votre place dans les forces spéciales, Pô-san... vous comprenez qu'il est difficile d'aborder la question maintenant. Nous en reparlerons dans quelques mois.

Vignt-quatre jours plus tard seulement, Gekei Pô intégrait l'ANBU.