Un vieillard croisé sur la route, les mains tremblantes et la voix éraillée par le temps et l'incandescence du soleil. Il lui avait donné une photo ainsi qu'un pendentif et il l'avait supplié de retrouver sa petite fille de cinq ans, appuyant le fait qu'Amano était un ninja et que c'était son devoir d'aider des gens comme lui. Le blond l'avait regardé de son œil d'un bleu passé et n'avait rien dit. Il avait prit la photo et le pendentif, avait bien observé les traits de la jeune fille et les avait rangé soigneusement dans la sacoche à sa ceinture. Sous les nouvelles indications du vieux, il partit en direction de l'ouest en suivant des traces trop récentes dans le sable pour qu'il s'agisse de la personne qui avait enlevé la fillette, puisque le vieil homme disait que cela faisait plusieurs jours qu'elle n'était plus là.
Le fils du désert avançait sous le soleil brûlant, s'écartant lorsqu'il voyait des anomalies dans le sable qui ferait pensé aux déjections d'un ver géant et d'autres traces à celles de scorpions. Plus tard il suivit du sang séché et à mesure que ses pieds le traînaient dans le sable brûlant de Kaze, l'ombre du Mont pointait son extrémité un peu plus loin. D'où était-il partit ? Il ne savait pas, un village perdu, un campement ? Il n'avait pas fait attention, cela faisait juste plusieurs jours qu'il errait, seul, à la recherche de lui-même dans sa véritable maison : le désert.
Inéluctablement il avançait vers cet amas rocheux. A mesure qu'il s'en approchait, le sang était plus présent dans le sable, plus récent aussi. Pas après pas, il s'approcha de son but.
Tu es fais comme un rat. Amano arriva aux pieds d'un des versants du Mont et un cri le fit frissonner. C'était une voix de femme, ou plutôt, une vois de jeune fille. Il pensa de suite au vieil homme et à sa petite fille qu'il désespérait à retrouver. Hâtant son pas, le blond arriva devant une scène pour le moins désagréable. Un corps, ou du moins ce qu'il en restait, était éparpillé sur le sol rocheux ça et là, sous les yeux de la fillette qui allait probablement subir le même sort. Le Kawaguchi n'était pas encore repéré et il resta masqué, observant les individus, cherchant à savoir s'ils savaient malaxer leur chakra ou non. Bientôt, le fillette fut attachée par les chevilles et les poignets et on la baillonna rapidement pour ne plus alerter qui que se soit. Un cri était déjà suffisant hélas.
Massacre les, montre-leur la souffrance qu'ils leur font endurer. Il vit les lames prêtent à s'abattre, la lueur brilla dans son œil, il bondit tel un fauve, usant de son sens inné pour le combat au corps à corps, il donnait l'impression de danser tout en les mettant un à un à terre. Mais le dernier eu le temps et sa lame transperça le cœur de la petite fille dont le sang abreuva le désert. Il vit rouge. Sans plus contrôler la rage qui l'animait, Amano brisa les doigts de l'assassin sous un cri de souffrance pour la blessé et un cri de rage pour le blond. Il continua en venant lui planter son couteau dans le ventre et en le retirant, le laissant tout bonnement agoniser là. Ceux qu'il avait assommé, il les attacha, comme ils avaient attachés la petite fille et attendit leur réveil.
Ils gémirent et bientôt ils crièrent de douleur. Les plaies ouvertes sous le soleil brûlant de Kaze, les plaies ouvertes où le sable s'était infiltré... Le sang sur les vêtements du blond.
Amano continuait et le dernier le couteau se planta entre ses deux yeux, lui laissant pour seule vision le visage assassin du manieur de sable. Ils avaient tués une petite fille, peut-être même d'autre avant elle ! Ils méritaient pire que la mort trop douce qu'il leur avait donné... Il se laissa choir complètement sur le sol, face au soleil, le bras relevé contre son front. Les cris des assassins attireraient du monde, il en était certain, et si ce n'était pas un moine du vent curieux, se serait un ninja ou un civil qui passerait par là.
Cela faisait quelques jours que mon grand-père avait déserté le village pour une soi-disant mission « top secrète ». Bien que je me trouvai face à lui, ce jour-là, je n’avais malheureusement rien pu faire pour le dissuader de s’en aller. De toute façon, j’estimais qu’il n’y avait rien à faire si ce n’était de le combattre, chose que je refusai catégoriquement. Pourtant, c’était ce qu’il semblait désiré en ne cessant de me provoquer pour me pousser à la faute, mais fort heureusement je n’étais pas tombé dans cet ignoble piège. Comprenez que jamais je ne pourrais véritablement lever la main sur lui, jamais ! Il avait fait de moi ce que j’étais et je lui serais éternellement reconnaissant pour cela. Car aussi dur qu’il avait pu l’être, il était parvenu à faire de moi - si je puis dire - une bonne personne, et ce malgré les conditions dans lesquelles il se trouvait à cette époque.
Cependant, j’étais bien déterminé à le retrouver et comprendre les raisons de son départ. Le ramener n’était pas une priorité, mais c’était le comprendre qui importait. Pour cela, j’avais chargé Vegapunk, mon frère d’arme, de retrouver sa trace, chose qu’il tentait de faire depuis le soir où le vieil homme s’en était allé. Et c’était aujourd’hui que ses recherches avaient abouties à quelque chose. En effet, Vegapunk avait pu trouver un mercenaire qui prétendait détenir des informations sur mon grand-père. Il était disposé à les partager avec nous si nous lui fournissons la coquette somme de vingt mille ryos. Somme que je n’avais évidemment pas en ma possession, mais cela dit je comptais tout de même échanger et négocier avec le mercenaire.
Cela devait faire environ trois heures que nous avions quitté le village pour nous diriger vers les frontières de Ki, lieu où nous allons rencontrer le mercenaire en question. Plusieurs jours étaient nécessaires pour atteindre notre destination, et si nous voulions arriver à l’heure pour le rendez-vous, nous ne devions pas perdre une seule seconde en cours de route. Mais cela c’était sans compter sur les traces de sang qui attirèrent - soudainement - notre attention.
« Nous n’avons pas le temps Kuzushi. Si on s’arrête pour vérifier ça, nous n’arriverons jamais à temps, crois-moi. De plus, le sang semble complètement desséché, je pense qu’il date de plusieurs jours … » Lança Vegapunk « Je ne crois pas, sinon je pense que le vent aurait effacé les traces. Vérifions donc rapidement avant de reprendre notre chemin. » Rétorquai-je, d’un air inquiet. « Comme tu le voudras, mais je t’aurais prévenu .. » Répliqua -t-il, d’un air résigné.
Après quoi, mon camarade activa ses capacités sensorielles pour localiser le moindre individu sur plusieurs kilomètres à la ronde.
« A un peu plus de trois kilomètres devant nous se trouve un lieu pour le moins étrange. ça empeste vraiment l’odeur du sang, mais une personne semble se diriger vers ce repère. Il s’agit d’un shinobi y aucun doute là-dessus, du coup je crois qu’on peut continuer notre chemin. » « Bien, faisons confiance à ce shinobi alors ! » Rétorquai-je, d’un air rassuré.
Quelques instants plus tard, alors que nous nous approchions de plus en plus du repère qui - de toute façon était sur notre chemin - mon camarade s’arrêta subitement, d’un air étonné. Puis, il se rua soudainement vers le repère sans me part de ce qui l'inquiétait tant. Ne comprenant pas son comportement, je me contentais de le suivre et surtout d’essayer de rattraper. Soudain, il brisa de toutes ses forces les rochers qui protégeaient et dissimulaient le repère et s’empressa de s’y engouffrer. Je le suivis sans perdre un seul instant pour soudainement me retrouver devant une scène des plus abjectes. Sur le coup, je ne compris pas ce qui se passait, je voyais simplement des cadavres, du sang partout .. Une petite fille fraîchement assassinée .. Un homme qui se lâchait pour une raison qui m’était totalement inconnue. J’avais comme l’impression qu’il l’était l’auteur de ces horribles crimes. Le plus étrange dans tout cela, c’était que j’avais l’impression de connaître cet individu qui me tournait le dos, se déchaînant férocement sur tous ces inconnus.
« Je crois qu’elle est morte .. Kuzu » Lança Vegapunk, d’un air dépité.
Il prit tout de même le soin de se diriger vers la jeune fille, ignorant complètement les autres cadavres. De mon côté, je m’empressai d’arrêter cet individu dans sa folie avant qu’il ne fasse plus de dégât qu’il n’ait déjà fait. Pour ce faire, je composais quelques mudras pour ainsi créer des solides pics de cristal qui vinrent s’enrouler autour de l’individu. Ces pics avaient la particularité d’être très résistant et très tranchant, dissuadant ainsi la cible de faire le moindre mouvement. Le moindre geste brusque risquait de lui coûter la vie puisque les extrémités tranchantes des pics se situaient à peine à quelques millimètres de sa peau. Alors que je me dirigeai vers cet inconnu qui avait réussi à massacrer tous les autres individus, ma petite voix intérieure ne pu s’empêcher de se manifester : « Ces cheveux .. ces vêtements .. cette silhouette .. Kuzu !! » M’alerta -t-elle d’une chose que je ne voulais admettre. Lorsque je me positionnai devant l’individu, je me rendis alors compte qu’il s’agissait bel et bien d’Amano. Que faisait-il ici ? Pourquoi avait-il mis tous ces hommes dans cet état ? Serait-ce lui qui aurait ôté la vie de cette jeune fille ? Étaient-ils tous morts ? Des tas d'interrogations me traversèrent l’esprit … J’étais disposé à tout croire sauf que l’hypothèse que mon ami soit un meurtrier.
« Bon sang, qu’est-ce qui s’est passé ici !! Amano, qu’est-ce que tout cela signifie ? » Fis-je, d’un air confus.
Amano resta quelques secondes sur le sable, juste le temps de tourner la tête et d'observer le sang qui s'écoulait lentement de ses victimes, juste le temps de retourner son visage de l'autre côté et de voir la jeune fille le cœur transpercé. Se levant d'un bon, il vint se placer devant l'auteur de cet assassinat et alors que sa main allait pour de nouveau lui porter un coup, quelque chose le bloqua. Comme si la magie était à son œuvre et qu'il ne fallait plus qu'il s'acharne, comme si ce monstre, cet être abjecte avait mérité de seulement trouver la mort, plutôt douce d'ailleurs. Les autres, pour ce qu'il en restait, avaient eux soufferts comme ils avaient fait souffrir leurs victimes. Un amas de chaire humaine et le sang sur ses mains. Le blond n'avait usé d'une arme que pour l'assassin. La lame qui était planté entre ses deux yeux, bien droite, les yeux bien ouvert. Il voulait lui cracher à la figure, se pencher sur lui, lui hurler toute la haine qu'il éprouvait à son égard mais ce qui le retenait était puissant et alors qu'il allait pour bouger et s'en défaire, son sang glissa le long de sa peau, lui rappelant sa situation. Serrant les dents et le poing, le fils du sable hurla :
- Laissez-moi ! Libérez-moi ! De quel droit !!!
Sa voix se tue car une silhouette passa devant ses yeux, une silhouette qui lui adressa quelques mots et dont le timbre de voix, étrangement différent, le fit réfléchir. Il le connaissait, c'était certain, cet homme, ce brun devant lui. Ces yeux rouges et ces vêtements aussi. La seconde voix il ne la connaissait pas, mais il était certain de le voir s'approcher à un moment ou un autre. Elle est morte, bien sûr qu'elle était morte, il avait échoué, il ne ramènerait pas sa petite fille au vieil homme, à la place il ne lui rendrait qu'un peu plus de peine et de douleur. Enterrer ses enfants étaient interdit, mais enterrer ses petits enfants devait être le pire de tous. Son œil brilla lentement et il observa son ami avant de laisser une larme de colère, de douleur, s'écouler le long de sa joue. Sa voix chargée de toutes ses émotions trembla légèrement.
- Ils l'ont tué ! Je n'ai pas réussis ! Ils ont mérités leur sort après tout ce qu'ils ont fait ! Tu te rend compte qu'ils allaient la démembrer ! Qu'ils allaient la torturer vivante ! UNE PETITE FILLE !!!
Une nouvelle perle de sel se forma dans le creux de son œil. Sa colère ne se tarissait pas.
- Bon sang... je n'ai pas été assez rapide. Je ne pouvais que leur montrer avant de les éliminer, les souffrances qu'elles ont endurées. Ils ne pouvaient pas s'en sortir indemne tu comprends ?
Le sang, doucement, coulait du bout de ses doigts, mais ce n'était pas le sien, c'était bien celui des hommes qu'il avait tué, et des femmes aussi. De ces monstres. Son œil brillait et il refusait l'idée qu'il ne le comprenne pas pourtant, au fond, il savait qu'il ne pourrait jamais tolérer la mort, lui qui était prêt à souffrir pour arrêter son adversaire sans lui faire le moindre mal.
Fronçant les sourcils, le blond inspira tout doucement et ferma son regard, puis il inspira de la même manière et calma sa voix.
- Kuzushi... Je sais... que tu ne me comprendras pas, que tu ne veux pas de ça... Je crois que je te connais assez pour le dire. Mais... ce vieil homme, dans ce village, il m'avait demandé de retrouver sa petite fille... il avait peur qu'il lui arrive quelque chose, je les ai suivit, je l'ai trouvé, j'ai voulu la sauver mais celui-là, celui qui est devant moi, derrière toi... c'est lui qui lui a planté le couteau dans le cœur...
Bougeant légèrement, ce qui lui valu de nouveau de laisser son sang perler au bout de ces pics de cristal, il ne se démontait pas, il ne voulait pas. Il avait déjà perdu pieds, il savait ce que ça faisait de ne pas savoir se calmer dans ces moments là, cette fois, il n'y aura pas la main de son maître pour l'empêcher de tuer un innocent. Cette fois, il fallait qu'il s'arrête de lui-même. Il avait rendu son jugement, il les avait tuer, il avait fini son travail.
Tu es digne de notre sang, mon fils. Un peu de chaleur dans son cœur bien noir ces derniers jours, il comprenait doucement où sa vie aller le mener, et ça ne serait pas rose, même s'il voulait vraiment y croire, à la paix.
- Libère-moi... je ne ferais rien, sauf peut-être m'asseoir.
Finit-il sur un murmure presque froid sans oser croiser le regard carmin de son ami.
