La scène prenait place à la mégalopole. Red se trouvait au quatorzième étage d'un immeuble, installée dans un bureau à gérer nombre de paperasses, dossier comptable et autres bancaire pour le compte de l'organisation. La montagne de travail qui pesait en équilibre sur son dos dans son quotidien venait de considérablement s’accroître depuis qu'elle avait décidé de jeter son dévolu sur la Mégalopole. Tout se mettait rapidement en place, mais elle même avait finit par douter de ses propres limites quant à ses capacités mentale et physiologique à pouvoir tout gérer toute seule. Voilà pourquoi elle s'était rendu sur le continent il y a deux semaine de cela dans le but d'effectuer un recrutement assez particulier. « Plusieurs personnes » s'étaient ainsi ralliés à elle dont une qui avait comme qui dirait acceptée d'endosser le rôle de secrétaire, mais aussi de médecin scientifique notamment pour assister Yami dans son travail. La dénommée Nihilem entrant dans la pièce avec une nouvelle pile de dossier qu'elle déposa sur le bureau de sa cheffe.

-Puis-je vous proposer mon aide Red-sama ?

Les deux derniers mots avaient été prononcé avec une pointe d'ironie a peine perceptible qui n'attira visiblement pas l'attention de la concernée. Celle-ci se contenta simplement d'arrêter son travail, reportant son attention sur la nouvelle arrivante toute en prenant soin de s'allumer une cigarette. Il s'écoulant de courtes seconde durant lesquelles l'odeur de tabac s'éleva dans la pièce tandis que la démone usait de ses capacités sensoriel pour sonder son interlocutrice, s'assurant ainsi quel était bien et bien seule.

-Allez plutôt au laboratoire assister les autres. J'aimerais obtenir des résultats sur la confection de notre « nouveau remède pour le monde » d'ici la fin du mois.
-Ne craignez-vous pas un éventuel retour de bâton des mafias déjà installés dans la ville ? Ils pourraient nous causer nombre de problème en apprenant que nous sommes les créateurs de ce fameux « remède » ?
-Si, voilà pourquoi j'ai prévu de monter un petit groupe afin d'effectuer une descente en ville. Votre frère sera dans le lot.
-Sauf votre respect je ne suis pas certaine qu'oniisan soit le plus disposé pour accomplir ce genre de mission.
-Que voulez vous dire par là ?
-Vous apprendrez avec le temps qu'il n'est pas du genre à faire les choses proprement. Entendez par là que si vous lui demandez d'éliminer quelqu'un toute la région autour entendra parler de l'issue de ce meurtre.
A ses mots Red s'enfonça un peu plus confortablement dans son siège, un sourire malsain empreint de satisfaction vint fendre ses lèvres.
-De quoi sans doute dissuader d'éventuel retour de bâton...

Un quart d'heure plus tard Nihilem emprunta l’ascenseur de l'immeuble pour se rendre jusqu'au troisième sous-sol. La structure n'appartenait pas au Kyomu seul quelques étages étaient loués par l'organisation et naturellement Red s'était gardé de dire au locataire ce qu'elle comptait en faire. Une fois sous-terre la dame noir se rendit dans les vestiaires improvisée afin d'enfiler sa blouse blanche, se lava soigneusement les mains puis entra dans un sas en verre hermétique avant de rejoindre l'intérieur du laboratoire. De part sa configuration on voyait clairement que ce dernier avait été aménagé récemment et de façon non aboutit laissant comprendre qu'il n'était pas là pour durer. Il n'empêchait que le tout avait été soigneusement organisé et témoignait de la grandeur avenir de l'organisation. Le tout était divisé en trois pièces également séparées par des panneaux de verre. Une partie entièrement dédiée à l'élaboration de substance purement chimique, une autre faisant office de serre avec divers plantations et une autre spécialisé dans l'étude du chakra. Oui du chakra, pour de la drogue. Il était difficile de déterminer jusqu'où se portaient les ambitions de Red et de l'ignominie de ses actes pour parvenir à ses fins. Hors pour Nihilem une chose était certaine. Elle plus que n'importe qui d'autre n'avait absolument aucune limite.

Cela faisait déjà quelque temps que j'avais investi la mégalopole avec une grande partie de mes Ketsueki pour assurer le contrôle et le maintiens du bon ordre dans la cité. Pour le moment, nos interventions restaient somme toutes discrètes, nous contentant de glaner des informations a travers les bruits de couloirs et commérages dont étaient friands la racaille en grand nombre a Kawa.

J'avais cependant été également mandaté pour une autre mission bien plus prioritaire à l'heure actuelle. Il s'agissait là d'étendre notre réseau d'influence à travers un produit de notre cru qui nous rapporterait un fond monétaire supplémentaire plus qu'alléchant. C'était de part mes connaissances scientifiques et médicales que j'avais été affectée à son élaboration chimique, assistée par des outils à la pointe de la technologie Saibogu dont je ne connaissais pas grand chose mais qui se révélaient particulièrement efficace et pratique.

J'étais pour se faire, assistée par bons nombre de personnes mais plus particulièrement par une nouvelle recrue nommée Nihilem. Ses intentions étaient obscures mais sa personnalité était pour le moins intéressante et nous semblions avoir quelques points communs : je préférais travailler avec ce genre de personnes avec une façon de procéder similaire à la mienne sans quoi c'était impensable de songer à une quelconque coopération. Je n'avais que faire des incompétents qui gaspillaient mon temps.

Blouse blanche revêtue et cheveux noués en queue de cheval, je m'affairais déjà depuis une bonne heure dans le complexe au sous sol d'un immeuble dans le laboratoire éphémère mais bien fourni. J'avais sous les yeux plusieurs de mes notes suite a mes études et analyses de différentes substances extraites de plantes en tout genre qui pourraient potentiellement entrée en compte dans l'élaboration du produit dopant que nous nous apprêtions à produire. Il fallait quelque chose d'unique, bien distinct de ce qui se faisait déjà sur le marché et j'avais des esquisses d'idées dont je devais m'entretenir avec mon assistante.
Cette dernière entrait justement dans le sas a son tour dans la même tenue que moi. J'attrapais dès lors mon calepin et allais me diriger vers elle pour lui faire part de mes avancées.

« Bonjour Nihilem. J'ai soumis divers plantes en notre possession a des test et analyses. Puisque nous recherchons une substance créant une accoutumance je pense qu'il serait judicieux que celle-ci stimule la sécrétion de l'endorphine pour complaire nos consommateurs dans un bonheur duquel ils ne pourront plus se passer. »

J'observais un instant sa réaction avant de poursuivre :

« J'ai découvert notamment que le ginseng en forte quantité avait cette propriété d'augmenter la production de l'endorphine, comme en témoigne la réaction des rats de laboratoire, complètement euphoriques depuis que je leur en ai administré. »

Bien entendu nous n'allions pas faire une drogue avec cette seule plante banale comme composant mais si nous pouvions accentuer ses propriétés et trouver d'autres substances venant en compléter l'accoutumance et la sensation de bien être après consommation cela pouvait se révéler intéressant comme point de départ. D'autant plus que l'endorphine était dotée des mêmes pouvoirs que l'opium, le composant principal de certaines drogues. Utiliser un substitut plus naturel mais tout autant efficace nous permettrait de garder cette démarcation du reste du marché.

« Qu'en pensez-vous ? »

Je supposais qu'elle avait elle même déjà réfléchi a la question et que ses propres réflexions seraient a même de compléter mes propres idées.

Nihilem écouta attentivement les propos de la Ketsueki qu'elle jugeait intéressant. Elle qui n'avait jusqu'à présent que vendu et fabriqué des drogues dopantes n'en connaissait pas autant en ce qui concernait celles relatives à l'addiction. Malheureusement toutes deux savaient que ce n'était certainement pas seulement avec du jinseng qu'elles parviendraient à leurs fins.

-C'est une possibilité, mais nous pourrions également envisager un nouvelle forme de procédé en stimulant la production d'hormone via du chakra. Entendant nous biens, je ne parle pas d'injecter une quelconque forme de chakra dans nos remèdes. Il s'agirait d'un stimuli agissant directement sur le système le nerveux qui inciterait ce dernier à utiliser le chakra dans le corps pour augmenter de façon considérable la production d'hormones. Inutile de se voiler la face, malgré toute nos compétences en biochimie l'utilisation du chakra sur le corps humain à toujours donné de meilleurs résultats et ce quel que ce soit le domaine d'activité.

Outre une produit de « qualité » ce qu'elle désirait proposer étant bel et bien une substance addictive encore jamais vu sur le marché des drogues. De quoi se faire rapidement un nom pour attirer l'argent allant de pair avec cette renommée, le tout directement pour le compte de l'organisation.

-Hors je vous le dis tout de suite, je n'ai aucune envie de perdre mon temps à tester nos produits sur des rats. La Mégalopole regorge d'individus qui ne manqueront à personne que ce soit des miséreux mendiant où de vulgaires brigands. Nos recherche avancerons beaucoup plus rapidement si nous effectuons nos essais directement sur des cobayes humains.

Nihilem n'était ni dépourvue d'âme, ni de cœur, mais bel et bien d'empathie à l'égard de toute forme de vie sur terre. Elle n'était pas comme les autres membres de sa famille à chérir les plaisirs de l'éternité. Ce qu'elle aimait, c'était avant tout les résultats et dans ce sens elle rejoignait énormément la personnalité de Red, à la différence précise que toutes deux n'avaient pas la même notion de limite. La dame noire jeta alors un coup d’œil à l'horloge, il était déjà tard, le soleil ne tarderait pas à se coucher.

-Je vais aller en ville nous dégoter quelques sujets. Entre-temps pourriez-vous trouver divers solution qui nous permettrait de stimuler le système endocrinien ?

Un sourire malsain fendit ses fines lèvres alors qu'elle disait cela. Elle avait beau se prétendre différentes des siens, beaucoup plus terre à terre, il n'en demeurait pas moins qu'elle n'échappait pas à ce penchant passablement sadique qui caractérisait chacun des membres de la famille Nihilem. Suite à cela après quelques analyses effectuées à la va-vite elle reparti aussi soudainement qu'elle était venue. Naturellement elle aurait tout aussi bien déléguer une telle tache aux sbires de l'organisation, mais cela n'aurait pas été aussi amusant. Éprouver ses futurs cobayes n'aurait pas eu la même saveur.

Quelques heures s'écoulèrent durant lesquelles la dame se mit en traque. Une fois le jour tombé il lui fut aisé de débusquer quelques âmes mal avisées qui déambulaient dans les ruelles les plus sinistres de la cité. Elle du se faire volonté pour ne pas les abîmer et prit seulement soin de leur trancher les tendons des pieds et des poignets pour s'assurer qu'ils ne chercheraient pas à s'échapper. Ce fut ainsi que trois sujets humains, deux hommes et une femmes, se retrouvèrent enfermés dans le sous-sol temporairement transformé en laboratoire. L'allure de Nihilem était aussi impeccable qu'avant son départ. Ses vêtements étaient toujours aussi propre, elle était toujours aussi bien coiffée et aucun trace de sang ou de souillure n'était visible sur ses vêtements.

-Avez-vous trouvez quelque chose ? Nous pourrions déjà commencer les test sur celui de droite. Dit-elle en désignant l'individu attaché à une chaise derrière la vitre en plexiglas. Notre but reste de proposer un produit assez sain dans le mesure où il ne doit pas précipiter les consommateurs dans la tombe. Les morts rapportent beaucoup moins d'argent que les clients vivants et réguliers.

L'idée de trouver un composé chimique capable de stimuler le chakra que l'on intégrerait dans la formule de notre drogue pour accentuer la production d'hormones du consommateur et ainsi le mettre dans un état de complet bien être était ingénieuse. En plus de créer une accoutumance à travers cette substance du bonheur, nous intégrerions un marché bien fourni avec un tout nouveau produit : de quoi pousser à la curiosité et nous permettre une démarcation certaine.

Nihilem n'avait visiblement aucun sens de l'éthique puisqu'elle préférait directement faire des tests potentiellement mortels le temps de trouver un dosage parfait, sur des cobayes humains... Pourquoi pas après tout ? Au moins nous serions fixées sur l'efficacité du produit dopant et comme elle le disait si bien : ce n'était pas la vermine et les personnes sans famille qui manquaient au sein de la Mégalopole alors quelques uns de moins...

J'acquiesçais dès lors à sa demande dans un sourire mauvais, impatiente de me mettre a l’œuvre et d'en tester les effets. Elle allait me dégoter les sujets tandis que je tâcherais de trouver ce stimulant pour le chakra.

Ainsi partie, je me retrouvais donc seule dans cette partie du laboratoire, retournant devant mon bureau pour étudier la question. J'avais pour idée de me servir en partie des pilules stimulantes qui étaient utilisées dans le cadre du taijutsu mais qui s'avéraient dangereuses en sur consommation. Elle permettrait de donner le coup de fouet que l'on recherchait et de stimuler le chakra par la même occasion bien que je savais que cela ne serait pas suffisant pour ce que l'on souhaitait. Je cherchais donc à mélanger le contenu de l'une d'elle avec le ginseng que j'avais évoqué plus tôt pour voir si aucune réaction particulière ne se créait et qu'il était bien possible de les alliés : ce qui était effectivement le cas. Il ne me restait plus maintenant qu'a trouver un autre composant ou plusieurs accentuant l'accoutumance.

Après quelques heures a travailler sur le sujet, je tenais finalement quelque chose lorsque Nihilem revenait avec trois cobayes avec lesquels elle me proposait de commencer les tests.

« J'ai en effet réussi a obtenir une substance qui pourrait nous convenir. Je l'ai décliné sous deux formes pour le moment : poudreuse et liquide. »

Autrement dit par voie intraveineuse ou absorption par voie nasale qui donnait tout deux lieu a des effets observables rapidement.
Je m'emparais ensuite finalement d'une seringue remplie de la substance et m'approchait de l'homme sur la chaise, terrorisé. Il semblait avoir l'habitude des drogues de même type a en juger par l'état de ses bras et des points d'aiguilles visibles sur sa peau bleuies. Je cherchais ses veines un instant et lui injectait.

« Vous allez connaître le bonheur... »

Lui glissais-je dans un sourire mesquin.
Du moins en théorie, si mon dosage était correcte, sans quoi cela pourrait se finir dans l'agonie...

Deux morts, voilà où les chercheuses en étaient après plus d'une semaines d'expériences sur leurs cobayes. La première était morte au bout de trois jours d'une crise cardiaque des suites d'une overdose. Le deuxième venait de dépérir ce jour même des suites d'une infections foudroyante. La femme aurait certainement périt de la même façon sans sa crise. Ainsi les sujets commençaient à manquer mais les recherches se portaient plutôt bien. Nihilem et Yami savaient à présent exactement où aller et quoi faire, même si la forme que présenterait le résultat final demeurait encore inconnue. L'absorption par voie intraveineuse semblait être celle permettant d'obtenir le plus de résultat, seulement il s'agissait de celle présentant le plus de risque lié aux risques de maladie transmise.

-Nous avançons plutôt bien mais c'est encore loin d'être suffisant. Expliqua la dame noire en blouse blanche qui, assise devant un bureau, parcourait du regard les dernières notes au sujet de leurs expériences. Si nous voulons que notre produit ait bonne réputation il faut éviter que ce dernière entraîne la mort prématuré des sujets. Et pour être honnête je doute que le principe d'injection parvienne à stimuler positivement l'opinion collective. Cela ne dérangerait certainement pas les raclures du bas monde, seulement nous cherchons à toucher toutes les sphères de la sociétés. Il nous faudrait donc proposer quelque chose d'un peu plus... distingué...

Sous la forme de pilules ou de comprimés comme pouvait en prendre les Shinobi par exemple. Surtout qu'en l'état la composition chimique de leur substance s'en rapprochait grandement.

-Il faut que nous renforcions également la notion d’accoutumances. Que cela soit le plus graduel possible, mais qu'une fois accoutumé il soit totalement impossible de s'en passer. Les capacités dopantes déjà présente dans les drogues Shinobi sont également un point que nous pourrions développé afin de donner une raison aux futurs consommateur de vouloir s'y essayer.

Outre l'intense sensation de bien-être si cela pouvait par exemple empêcher de ressentir la fatigue cela pourrait s'avérer intéressant. Nihilem en vint à imaginer avec un plaisir pervers que les villages Shinobi iraient jusqu'à leur passer commande afin de renforcer la ténacité de leurs hommes partis en missions pour plusieurs mois, voir même pour ceux arpentant les champs de bataille, ou encore simplement les bureaucrates croulants sous la paperasse et éprouvant le besoin de se sentir revitalisé.

-Je dois reconnaître que vous vous débrouillez plutôt bien Yami-san. Il est rare de voir des Kunoichi aussi douée dans la médecine. Avec de tels capacités je vous imagine mal devenir Nukenin et encore moins finir à la mégalopole. Pourquoi un tel choix ?

La dame noire avait beau être immortelle, cela ne faisait pas d'elle un robot pour autant et avec une semaine aussi intense elle admettait éprouver le besoin de relâcher un peu la pression d'où ces questions à l'encontre de sa partenaire de recherche. Quelque peut fatiguée, elle retira ses lunettes pour se frotter les yeux avant de jeter son dévolue sur sa tasse de café. Il pouvait être déroutant de la voir porter ses montures lorsque l'on connaissait sa véritable nature. En effet depuis le temps qu'elle vivait elle aurait eu tout à loisir de corriger son hypermétropie à l'aide de ses pouvoirs. Seulement elle ne l'avait jamais fait. Elle seule savait pourquoi.

-Est-ce pour la même raison que nous tous ici ? Pour éprouver le grand frisson de la vie de criminel ? Lui lança-t-elle dans un sourire malsain. J'ai connu la vie de village autrefois et je dois dire que je ne suis vraiment pas faite pour les règles. La liberté est une notion auquel j'attache beaucoup d'importance, c'est à mon sens ce qui permet de faire avancer le monde.

Les deux femmes l'ignoraient, mais elles avaient bon nombre de point commun dont celui d'être deux monstres invulnérables destinées à traverser les âges.

J'écoutais la dame noire exposer son point de vue après plus d'une semaine de tests et de recherches qui avaient finalement conduit à la mort de deux de nos sujets sur trois : ce qui n'était pas vraiment concluant mais au moins nous savions désormais ce qui entraînait ce résultat.

« Je suis d'accord avec vous : la voie intraveineuse entraîne trop de risque sanitaire mais il était utile de l'essayer afin de voir s'il était possible de la décliner sous cette forme au cas où nous voulions également cibler par la suite les raclures qui ne jurent que par cette méthode. »

La forme galénique en gélules était ce qui s'accordait le mieux avec les consommateurs auxquels nous les destinions.

« Hmm... Il nous faudrait donc un produit de dopage final en mesure de susciter une accoutumance progressive mais intense notamment à travers cette sensation de bien être qui en découlerait après la prise ainsi que par des caractéristiques énergisantes pour réduire grandement la somnolence voir l'éradiquer complètement. »

Je réfléchissais, annotant certaines choses sur mon carnet pour m'en souvenir plus tard, tandis que Nihilem se prenait a me complimenter sur mon talent pour la médecine. J'aurais pu en être flattée si je ne voyais pas là un moyen de gagner ma sympathie afin d'abaisser ma garde et de me laisser aller à la confidence. Cette femme était assurément maline et douée dans l'art de la manipulation mais le fait était que j'utilisais des méthodes similaires. Je lui répondais malgré tout dans un sourire qui témoignait de l'estime que j'avais pour moi même :

« Il y a bien longtemps que j'ai dépassé mon maître en la matière. Disons simplement que la raison est toute simple : je suis une Ketsueki. Je n'apprécie pas vraiment brider mes libertés avec les règles et l'éthique dont un village fait preuve. »

Mon sourire était devenu malsain et redoublait davantage en entendant son propre discours qui soulignait des raisons sensiblement identiques aux miennes bien que je n'avais franchi le pas que dans un concours de circonstances qui s'appelait Oniri...

« Vous et votre fratrie semblez tous assez identiques dans le fond et bien que vos caractères diffèrent sur certains aspects, vous possédez des traits similaires aux miens. »

La famille Nihilem aurait très bien pu être des membres de mon clan et se fondre dans la masse sans problème, si on exceptait leur teint grisâtre et ces marques qu'ils possédaient tous sur le front comme si on leur avait déjà décalotté la tête.

-Vous êtes cheffes de clan si je ne m'abuse ? Est-ce que vous nourrissez les mêmes desseins pour vos semblables ? Car si un nukenin peut aisément sans sortir dans ce monde avec suffisamment de savoir faire, il n'en est pas de même pour les clans qui, sans la bénédiction des villages sont généralement vouer à sombrer dans le mercenariat de bas étages pour survivre. En soit quitter Suna pour rejoindre le Kyomu est un pari extrêmement risqué pour vous, mais j'imagine que vous savez certainement ce que vous faites. Pardonnez mes questions intrusives, j'aime connaître les personnes avec qui je travail.

Dans les faits si Nihilem avait été cheffe de son propre clan elle n'aurait jamais prit de tels risques inconsidérés. Néanmoins elle ne pouvait que reconnaître et saluer initiative de la Ketsueki qu'elle en venait à porter en estime. Car elle ne le penserait, ni ne le dirait jamais assez : « c'était avec de telles idées que l'on faisait avancer le monde ». Suite à ses propos l'immortelle à la peau de cendre se fendit d'un sourire énigmatique en attendant Yami énoncer sa famille.

-La réputation des votre à depuis longtemps traversée les frontières. Inutile d'être férue d'histoire pour savoir que le passé des Ketsueki est maculé de sang. Et à en juger par l'aura qui se dégage de vous je présume qu'il en sera de même pour leur avenir.

Après s'être une nouvelle fois de café bon marché. Elle rejeta sans tête en arrière par-dessus son fauteuil. Passant une main las dans sa chevelure l'extrémité de ses doigts s'attardèrent sur les marques de sa naissance avant de rejeter en arrière quelques fines mèches d'un noir de jais profonds.

-Comme vous le dites, dans un sens cela nous fait beaucoup de point en commun. Tout compte fait nous somme bien à notre place au sein de cette organisation. Ici au moins nous sommes libres de laisser s'exprimer nos véritables natures sans craindre d'éventuelles représailles de la part de la société.

Elle but une gorgée à même son gobelet, quelque peu pensive.

-Nous sommes également libre de nous livrer à toutes les expériences possibles voulu sur autant de sujet que nous le voulons. Par ailleurs nous commençons à manquer. Que diriez-vous d'aller nous mettre en chasse ? Je commence à me lasser de ce lieu exigu. Un peu d'air me fera le plus grand bien... et puis...

Son visage s'éclaira d'une expression aussi hautaine que malsain, témoignage silencieux des nombreux vices qui tordaient son âmes.

-J'ai envie de m'amuser un peu...

Un sourire noir s'étirait sur mes lèvres alors que je répondais a ma coéquipière concernant mon clan :

« Vous n'êtes pas sans savoir, j'imagine, que mon clan a traversé les âges et cela bien avant la création des villages cachés. Nous n'avons guère eu besoin de leur protection pour prospérer et asservir des territoires. La déchéance des miens n'est dû qu'a la seule négligence de notre Dieu qui nous a fait part de son courroux. Mes ancêtres ont fini aveuglé par le pouvoir en pensant régner en maître de toute puissance sur quiconque sans avoir besoin de personne. C'est cette confiance incommensurable qui les a perdu. »

Et aujourd'hui le clan était en grande partie décimé et avait perdu de son éclat bien que nous étions toujours craints.

« Je ne ferais pas la même erreur qu'eux. Je sais m'entourer d'alliés : le Kyomu en fait parti. Grâce a eux et aux efforts des miens qui ont compris que nous n'aurons rien sans rien, nous nous rapprocherons de l'un de nos objectifs. »

Étendre notre influence et nous garantir des ressources indispensables à notre expansion. Et ensuite... ensuite nous tiendrons la vie de certains entre nos mains, récoltée puis précieusement enfermée dans un flacon jusqu'à la réduire à néant par le plus offrant. Cette idée avait le don de faire pétiller mon regard d'excitation. Un peu de patience... nous nous en rapprochions peu à peu et le temps n'était plus une notion que je craignais.

La question des sujets qui venaient a manquer était ensuite abordée. Il était vrai qu'il ne nous en restait qu'un et a ce rythme il ne tarderait pas non plus a nous claquer dans les pattes. Nihilem semblait excitée a l'idée d'aller en débusquer de nouveaux comme en témoignait son air bien vite rejoint par le mien, semblable.

« Cela fait bien longtemps, trop, que je n'ai pas eu a malmener de pauvres cibles innocentes. »

A l'époque, lorsque renouveler mon sang m'était vital pour pallier a cette maladie qui viciait le mien, c'était monnaie courante. Quoi que l'on pouvait en dire, le village avait terni mes pulsions et ma soif. Puisque j'étais désormais libre de tout compte, rien ne m'empêchait de retrouver cet instinct.

« Avec plaisir... »

Je me fendais d'un large sourire malsain tout en suivant Nihilem dans les dédales des rues les plus sordides pour trouver nos sujets que je prenais un malin plaisir a effrayer avec ma partenaire. Le désespoir pouvait se lire peu à peu sur leurs visages défigurés par l'effroi.
Il n'y avait pas a dire : plus ils avaient peur, plus c'était amusant...

Lorsque l'on désirait mener à bien un projet il arrivait parfois que l'on mention le terme de dommage collatéral ou de perte indésirable. Dans le cas de ces pauvres civiles pourchasser par Nihilem et Yami, on pouvait parler de sadisme. Ces actes, ainsi que les quelques morts qui en découlèrent étaient totalement gratuite et n'avait pour justification que les sombres desseins consistant à satisfaire les instincts pervers des deux femmes. Sur cinq cibles pourchassées seulement deux survécurent, non sans trauma. Dans le fond leur santé mental importait peu du moment qu'ils étaient en mesure de servir de cobaye. La dame noire fut quelque peu hagard devant le « style » de la Ketsueki. Entendons par-là sa manière d'insinuer la peur dans le cœur d'autrui avant de tuer. Elle lui rappelait énormément son frère aîné. Tout deux risquaient de bien s'entendre.

-Il est plutôt plaisant de rencontrer une personne partageant les mêmes passions. Comprenez par-là que les humains on d’avantages tendance à nous fuir qu'à nous encourage dans nos œuvres. Il ne devait pas être aisé de vivre a insi en étant enfermé dans un village.

Nihilem goûtait au plaisir de la liberté depuis bien longtemps et son bref interlude en tant que Kunoichi d'une nation n'avait pas été une expérience des plus plaisantes. Rentrer dans les rangs n'était vraiment pas dans ses principes et en total inadéquation avec sa nature profonde. Les deux femmes sanguinaires rentèrent finalement au repère dans un état d'esprit plus que détendue. La nuit était tombée depuis longtemps et l'obscurité de bonne augure pour cacher leurs manigances. De retour dans le laboratoire elles purent constater que les choses n'avaient pas vraiment changé.

Entre temps le dernier sujet était mort et il fondrait certainement de bonne heures de recherches pour comprendre comment. Seulement, à la grande satisfaction de la dame noire, cette dernière remarqua que leur échantillons de leurs préparations avaient finit de fermenter. L'un des nouveaux cobayes peut alors directement y goutter par injection sitôt attaché à une chaise. Quelques secondes après les premiers effets se firent sentir. Voilà qui était déjà plus concluent. Jusqu'alors plongé dans une semi conscience le sujet s'était brutalement réveillé dans un formidable élan de vitalité qui fut cependant beaucoup trop bref. La fatigue retomba seulement un quart d'heure après l'ingestion.

-Voilà qui est déjà plus probant... Malheureusement je pense commencer à atteindre mes limites. Vos capacités de Ketsueki pourrait sans doute nous aider à créer une solution pouvant influer sur le cerveau sur le plus long terme. Puis-je vous confier cette tâche ? Je vais de mon côté travailler sur une solution afin de synthétiser la drogue sous forme de pilule.

Cela serait effectivement plus vendeur. Arrivé à ce stade Nihilem savait que le plus dure était fait et qu'ils avaient parcouru la majorité du chemin menant à l'aboutissement de leur projet. Il fallut cependant encore quelques longues semaines pour parvenir à obtenir un résultat viable. Naturellement la drogue n'était pas parfaite, elle pourrait encore être améliorée, être synthétisée de façon plus pur, mais pour une première sortie cela ferait son petit effet. Si le produit gagnait en popularité alors seulement là il serait envisageable de l'améliorer. De retour assise derrière son bureau. La dame noire entama sa deux centièmes tasses de cafés depuis le début de ce projet. La boisson chaude était bon marché et avait un goût acre ce qui, pourtant, ne l'empêchait pas de se resservir encore et encore.

-Je me posai la question... Savez-vous quel nom nous donnerons à cette nouvelle drogue ? Puis que nous sommes ses inventrices c'est en quelque sorte à nous que revient l'honneur de la baptiser. Avec un peu de chance, au fil du temps nous finirons par entendre ce nom prononcé aux quatre coins du continent.

C'était ce qu'elle espérait au fond-elle. Car plus qu'une pseudo scientifique, plus qu'une criminelle ou une assassin chevronnée. Nihilem désirait apposer à sa façon sa marque sur le monde.

La chasse fut palpitante : il y avait bien longtemps que je ne m'étais plus amusée de la sorte. Les débordements avaient fait périr certaines de nos cibles mais ce n'était pas important, cela en valait la chandelle.

Le dernier sujet de notre récolte précédente s'était éteint durant notre absence, ce qui n'était guère étonnant, nous nous y attendions. J'avisais l'homme inerte dans une complète neutralité et prévenais simplement notre équipe de « nettoyage ». Entre temps, Nihilem avait placé l'autre et lui avait injecté la solution, le tirant de sa léthargie après quelques instants. Nous nous avisions, plutôt satisfaites du résultat. Il restait encore bien du chemin a parcourir mais le progrès était là et la finalité a porté de main.

Nous nous mettions donc d'accords sur les points a améliorer, recherchant de mon côté un procédé qui permettrait une diffusion plus longue de la substance a travers le sang en jouant sur les capacités du cerveau. Pendant ce temps, ma collègue synthétisait notre soluté sous une forme galénique différente et plus vendeuse.

Plusieurs semaines s'étaient écoulées avant que l'on parvienne finalement à un résultat plus que probant qui pourrait même bientôt nous permettre de la distribuer. Une période où je n'avais que très peu dormi, toujours mû par l'envie de finir son élaboration, a trouver la solution qui me faisait défaut pour qu'elle soit parfaite. Elle pouvait encore l'être davantage mais j'étais plutôt satisfaite du résultat.

Griffonnant une énième fois dans mon calepin réservé a l'expérience, je notais quelques formules pour me souvenir de certaine adaptation par rapport a l'initiale. Nihilem choisi cet instant pour me faire part d'une interrogation qui nécessitait en effet d'être posée mais qui semblait même bien plus difficile que la conception elle même.

« Hum... Il faudrait un nom vendeur qui prouve sa qualité et qui s'adresse à une clientèle bourgeoise. Les classes inférieures n'auront que faire de son nom tant qu'ils peuvent s'en procurer, les supérieures ont le soucis du détail et ne réclameraient pas une drogue à l'identité trop singulière aussi grisante soit elle... Il faut également laisser transparaître à travers son nom ses effets bénéfiques invitant au bien être et non pas que cela évoque sa nature médicamenteuse.»

Quelque chose de chic révélant sa propriété donc.

« Que pensez vous de « l'allégresse » ou « la félicité » quelque chose dans cet ordre d'idée ? »

Un terme féminin très doux avec une belle sonorité. Un mot qui évoquait une certaine convoitise et qui savait se montrer envieux. C'était a mon sens de ce point de vue là que nous devions partir pour cibler une majorité de personne car homme comme femme sauraient apprécier sa sensation de bonheur pour ne finalement plus pouvoir s'en passer...