Deux longues semaines s'étaient écoulées depuis là rencontre mouvementée entre les futurs membres de ce groupuscule qui s'apprêtaient à voir le jour. En cette nuit marquait l'heure de la première réunion. Les convoquer avait été quelques choses de très simples. Ma sensorialité m'avait permis de retrouver chacun d'eux à travers la Mégalopole et d'envoyer quelqu'un à leur rencontre. De simples civils à mécréants qui, pour une poignée de pièce, avait concédé à délivrer un colis : Une mallette scellée à destinations de chacun. Pour les ouvrir il suffisait de presser l'index sur les différents Kanji présent dessus. Les mots de passe n'étant rien de plus que les prénoms respectives des destinataires. A l'ouvrant ils purent y découvrirent divers éléments, dont une enveloppe contenant les coordonnées indiquant le lieu de rencontre, mais aussi est surtout un ensemble noir dont un long manteau serti d'un capuchon. Le tout était accompagné d'un masque blanc absent d'expression. Au verso de ce dernier se trouvait une petit étiquette avec la mention « Gardez vos identités secrètes ».

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Les néons suspendus au plafond du hangar s'allumèrent successivement, éclairant d'une lumière livide l'intérieur de l'imposante structure située en marge de la Mégalopole. Les lieux étaient particulièrement vastes et tout laissait à penser qu'ils avaient été récemment restauré pour donner à l'ensemble un aspect épuré. D'un côté de nombreuses étagères métalliques étaient disposées en rangées et comportaient du matériel Shinobi dont essentiellement des armes. De l'autre des instruments de recherches, machines et autres établis de chimistes laissant à penser que des expériences avaient eu lieu entre ces murs. J'étais au milieu de tout ceci, également vêtue de ce fameux manteau noir dont l'image qui s'en dégageait ne tarderait pas à prendre de l'ampleur aux yeux du reste du monde. Et ce notamment par les actes qui seront associés à leur porteur. Marchant avec une certaine solennité sans dégager le moindre chakra, j'arrivais devant les six ombres qui se dressaient devant moi. Toutes équipées de ces masques blancs, j'étais pour ainsi dire la seule à me présenter à visage découvert, le capuchon rabattu vers l'arrière laissant ma longue chevelure écarlate retomber dans mon dos. Fus-je celle ayant recrutée chacune des personnes ici présentes, je ne pouvais leur cacher mon identité. Posant tour à tour un regard à la fois sombre et satisfait sur chacun d'eux, j'en vins finalement à prendre la parole.

-Je suis heureuse de vous voir tous enfin réunis. Vous vous demandez certainement à quoi tout ceci rîmes. Et bien laissez-moi vous l'expliquer : Le groupuscule que nous formons à présent sera placé sous l'égide de l'anonymat. Afin de garantir la sécurité de tout à chacun vous vous garderez de révéler vos identités à autrui si ce ne fut à votre partenaire. Car vous agirez effectivement en duo.

On ne pouvait faire plus simple. Si l'un venait à tomber et à se faire capturer, les informations qu'il pourrait transmettre seraient limitées, protégeant ainsi les noms des autres membres de l'organisation. En somme de toutes les personnes présentes j'étais la plus exposée à d'éventuels aveux. Mais qu'importait que l'on traque Red du moment qu'il m'était possible d'être Ierou, Seria voir même Oniri.

-Et pour parfaire ce mode de fonctionnement j'ai personnellement mis au point quelques reliques qui nous aideront à communiquer en toute confidentialité.

C'était totalement faux. La vérité étant que j'avais respectivement fait appel à l'aide de Yami et d'Hiriko pour mettre au point ces petites merveilles qui étaient une parfaite représentation des pouvoirs Ketsueki et Yamanaka mêlés à l'art du fuinjutsu. J'avançai alors vers la partie de l'entrepôt que l'on pouvait assimiler à un laboratoire. Circulant entre divers ustensiles et autres machines qu'un esprit commun aurait qualifié d'hétéroclitique je m'arrêtai vers la plus grande curiosité de cet espace. On pouvait l'assimiler à un socle de métal couvert de sceaux surplombé d'une sphère aqueuse faite d'un liquide écarlate maintenue en suspension dans les airs. La lumière des néons y reflétaient une dizaine de lueur, tout autant d'éclats associés aux pierres qui flottaient à l'intérieur. Sortant un écrin de sous mon manteau je plongeai ma main dans la sphère pour les extraire une à une.

-Ces pierres confèrent la possibilité de lier les esprits de leur porteurs entre-elles. Porter les en permanence et nous seront en mesure de communiquer à distance. Pour se faire il vous faudra apprendre à les maîtriser. Afin de les activer, il vous faut y verser une goutte de votre sang sur la votre. A partir de cet instant elle vous appartiendra et vous serez les seul à pouvoir l'utiliser.

En l'état, les pierres étaient semblables à de petits saphirs n'attendant que de recevoir un échantillon de leur fluide vitale pour se transformer en rubis. Ce faisant je m'avançai vers le groupe, passant devant chacun en leur tendant l'écrin pour les inviter à s'approprier une relique. A partir de là les Nukenin pourraient les transposer comme bon leur semble dans des bijoux pour faciliter leur port. Pour ma part et devants les yeux de tous, je m’éraflai l'index avec la pierre qui changea d'état comme prévu. Je l'incrustai ensuite dans un anneau que je plaçai autour de mon majeur.

-Comme vous pouvez le voir chaque anneau porte sur l'une de ses facettes un numéro en guise d'inscription. Celui-ci vous servira de nom de code et je vous conseil fortement de les appliquer entre vous, toujours dans cette optique de protéger vos anonymats. Pour ce qui est de la suite des opérations...

D'un geste évasif de la main j'effleurai ma pierre du bout de l'index. La connexions s'appliqua entre chacun des porteurs ici présent me permettant de directement faire attendre ma voix dans leur esprit.

« Je vous transmettrai toutes les informations par ce procédé à partir de demain, notamment en ce qui concerne vos ordres de missions. A partir de là il vous sera également possible de me retourner vos questions » Mon regard s'attarda un instant sur Kurasa qui depuis le départ nourrissait un désir d'équité entre nous. C'était en outre pour cette raison que je tenais à en discuter à part avec-lui.

Sitôt fait, je désactivai ma bague pour à nouveau m'exprimer de vive voix.

-Il est probable que nous ne nous revoyons pas avant un certain temps. Dès demains chaque groupe se mettra en route pour le Shukai. Je ne vous souhaite pas bonne chance, car nous n'avons pas à compter sur celle-ci pour rapporter la victoire.

Tous savaient que j'avais pour objectif d'attaquer différents points stratégiques de l'Empire de sorte à faire ployer son économie ce qui contribuerait directement à sa chute. Ainsi les détails seraient effectivement transmit à l'instant où l'aube s'éveillerait sur Kawa. En attendant nous resterions cachés dans la nuit, protégés par ces linceuls d'ombres, par ces manteaux. Ce faisant je rabattais mon capuchon sur ma tête avant d'y placer mon propre masque immaculé et impersonnel.

-Pour finir laissez-moi vous souhaitez la bienvenue dans le Kyomu...

Dans les minutes qui suivirent les néons s'éteignirent en suivant le même cheminement, plongeant ainsi l'entrepôt, désormais désert, dans l'obscurité la plus totale. En agissant en tant que groupuscule, nous perdions nos individualités. L'inconnu était synonyme de peur et la peur était une arme. Nous n'étions personnes si ce ne fut la représentation d'une volonté sorti du néant.

Spoiler:

Elle m’avait finalement trouvé tel qu’elle l’avait promis. Je venais de sortir d’une de ces maisons de joie, encore plein d’énergie mais rassasié pour les prochaines heures qui suivraient. J’avais pris ma dose comme dirait Hiro. Alors que je posais les pieds hors de l’établissement, un petit garçon s’approcha de moi. Il m’appelait par le courant prénom que l’on attribue aux inconnus : Monsieur ! M’arrêtant, je tournais alors la tête vers lui. Relevant le menton, je dévisageais alors ce minuscule bonhomme sorti de nulle part. Il venait à moi en courant. Ses mains contenaient un curieux colis. Il parvint à moi, et voulut me remettre ce qui était en réalité une mallette. Suspicieux, j’intimais alors au bonhomme de poser au sol la mallette et de s’en aller. A vrai dire, j’avais déjà une idée de qui me la transmettait. Ce ne pouvait être que cette bonne femme. N’avais-je pas déjà reçu mon paiement ?

Alors que l’enfant s’en allait, j’activais mes pupilles ; celles-ci devinrent dorées, me conférant automatiquement le pouvoir de mes aïeuls. D’un air intéressé, je remontais le temps et l’histoire de cette mallette jusqu’au moment où son contenu fut introduit à l’intérieur. Je revis tout sans ouvrir la mallette. Je sus à l’avance ce qu’elle contenait. Je désactivais mes pupilles et ramassais la mallette. Il était temps pour moi de rentrer dans notre planque histoire de pouvoir ouvrir en toute quiétude, loin des regards indiscrets cette mallette. Les autres, Kurasa, la Kaguya, eux aussi devaient avoir obtenu quelque chose de similaire. Ce ne fut que lorsque j’arrivais à cette planque que j’ouvris la mallette afin de constater ce contenu que je connaissais déjà. Cet ensemble et cette longue cape sombre, ce masque blanc.

Des heures plus tard, nous étions au lieu du rendez-vous. Dans un hangar mal éclairé. Nous étions six. Six ombres au visage pâle. Des shinigami ? Hum, oui, dans la conscience collective, notre image serait probablement très vite alliée à cet imaginaire populaire pour peu que nous décidions d’agir nuitamment. Je tournais la tête vers ma droite puis vers ma gauche. Je devine à sa posture les traits de Kurasa ainsi que ceux de Milly que j’ai côtoyée assez souvent désormais pour pouvoir la reconnaître. Je dirai même que rien que la forte poitrine de la femme à côté en disait long sur l’identité de celle-ci. Il ne restait donc plus que les trois autres. Trois individus dont je ne connaissais rien. Je me tournais alors vers celle qui nous avait réunis ici. Elle œuvrait à visage découvert. Encore heureux. Son stratagème était bien pensé. Avec cette méthode il nous sera difficile de connaître l’identité de tout le monde et donc nous serions moins dangereux pour le groupe si l’un de nous venait à trahir ou à se faire capturer par l’ennemi. Mais c’était là les seuls avantages. Du moins à notre niveau et à l'échelle du groupe. Les inconvénients ? Au niveau des simples membres que nous étions, ils étaient multiples tout en se résumant à une chose : l’inconnue. L’absence d’informations sur l’autre entraînerait probablement la suspicion et avec ça tout une cascade d’absence de confiance et j’en passe. Pour ma part, même si je n’avais pas vocation à m’éterniser, il me faudrait en savoir plus.

Tandis que la Saibogu discutait, et haranguait, je portais mon regard sur l’un des trois qui m’étaient inconnu puis tour à tour sur les autres. Il me fallait savoir et mes pupilles devenues dorées allaient m’y aider. Il me suffisait uniquement de m’intéresser à leur mise afin de voir ce visage qui était le leur au moment où ils ont ouvert leurs mallettes respectives. Un jeu d’enfant qui me permit de savoir que l'un des membres de ce groupe n'était autre qu'un shinobi que j'avais rencontré il y a bien des années de celà. Un ninja qui nous avait fait infiltrer Kumo, Yamanaka Hiro et moi... Ce bougre me doit un bon paquet de fric !

Je désactivais alors mes pupilles et m’intéressant désormais aux artefacts que proposait la Saibogu, je tirais au hasard une bague. La numéro 6. J’entendais bien que c’est par le sang qu’il nous faudrait activer cet objet. D’ailleurs la Saibogu s’y employait devant moi. Parfait. Mais pour ma part, il me fallait en savoir plus. J’avais signé pour agir pas pour faire couler mon sang sur le premier objet que l’on me donnerait à porter.

Dès lors que la Saibogu porta son masque annonçant le nom qu’elle donnait à ce groupuscule, je compris que nous étions parvenu à la fin de cette rencontre secrète. Parfait. Kurasa, Milly, il est temps de nous en aller…

Spoiler:

Deux semaines putain ! Deux semaines qu’elle nous a fait poiroter l’autre rousse avec ses airs de saint-ni-touche ! Deux semaines merde, quinze putains de jours à ne rien faire. A oui pour le coup j’ai eu temps de me remettre en forme. Musculation, cardio, réflexes et tout le bazar. Je suis à fond ! Même niveau figurine, il ne peut pas y en avoir plus. Oh hier je vous ai fait un dragon tellement, mais tellement badass ! Un mètre d’envergure le bestiau, avec toutes les écailles bien taillées, les ailes assez fines pour rendre bien en termes de look mais aussi assez solide pour ne pas se briser en le faisant tomber. C’est le souci oui, il est magnifique mais très lourd. Tout assemblé il doit faire facilement dans les cinquante kilos. Pas évidant à transporter mais bon, ce n’est pas le but non plus. Si je pouvais le vendre, y aurait moyen d’en tirer un bon petit pactole sans doute.
C’est là qu’un type louche, le nez bien rouge, est arrivé pour me tendre une mallette scellée. Premier réflexe ? Un piège de Miko. Le genre de truc piégé, et puis finalement non. Il s’agissait tout bêtement d’une valise comme les autres, le mot de passe étant mon prénom et contenant à l’intérieur une adresse sur un bout de papier recyclé, et dessous un long manteau noir avec capuche. Oooooh … je regardai machinalement aux alentours pour vérifier qu’il n’y ait personne puis j’enfilai le vêtement tel une cape avant de lever le poing en l’air. Mmh, nan pas comme ça. En croisant les bras sinon, avec le visage caché ? Pas tout à fait. Je fis face à mon reflet dans le miroir et tendis la main droite en prenant une voix rocailleuse :

« Luke … je suis ta mère … »

Fou rire explosif juste après, au point d’en avoir les larmes aux bords des yeux. Oh punaise ça fait mal au ventre, oulala. Le souffle saccadé je repris peu à peu mon sérieux, remit le manteau en place correctement et jetai un coup d’œil au dos du papier. « Gardez vos identités secrètes » … mouais ça semblait assez évident mais bon, c’est cool ça fait un sacré bail que je n’ai pas eu l’occasion de porter ce genre d’accoutrement, de devoir me cacher et me méfier de tout et n’importe quoi. Oh mais y a un masque en plus avec tout ça ! Tout simple, tout blanc avec des ouvertures pour la bouche et les yeux. Mmh, le blanc pour passer inaperçu ce n’est pas top. Mon regard se tourna ainsi naturellement vers le pot de peinture noir qui me restait depuis que j’avais fini de coloriser les pièces de mon jeu d’échec.
Plusieurs minutes plus tard, je ressortis du hangar-hôtel entièrement en noire, même le masque ! Direction l’adresse notée sur le papier. Ohoh, c’est trop bizarre de se balader comme ça. Comme un mardi gras, mais en cachette. Faisons ça à fond. Longeons les murs, marchons sans faire de bruit, en esquivant les flaques d’eau et les rues non désertes.

La filature ne présenta aucun accrochage, c’est pratique mine de rien d’être une ombre. Me voilà maintenant dans un hangar très simpliste, des néons au plafond, des dizaines et des dizaines d’étagères métalliques bien ordonnées sur lesquelles reposent toute sorte d’armes et équipement scientifique. Quel étrange endroit … Tout aussi étrange que les six autres personnes portant le même accoutrement que moi. Je devais faire réellement tache finalement avec mon masque noir, flute. Seule Red ne cachait pas son visage. Je crue d’abord qu’il fallait se découvrir aussi mais visiblement non.
Elle se présenta et nous salua tous, précisant bien que nous devions garder nos identités pour nous. Mmh, on crée ainsi un groupe ou personne ne se connait. Comment savoir que celui à ma droite n’est pas un espion ? Un ennemi déguisé qui aurait pris la mallette destinée à quelque d’autre ? Nul ne peut le savoir, à part Red sans doute. Mais on ne sait rien d’elle non plus … Tournant les yeux vers mes homologues je cherchais deviner qui était qui. Lui ça doit être Kurasa, à force de le voir se tenir sous son large manteau et son chapeau, les probabilités que je fasse erreur sont très minces. Hum, lui là-bas ça doit être Ozaï, à se tenir bien droit et fier, trop même. Mais les autres … Hiriko est certainement dans le lot, peut-être celui à droite il a quasiment le même taille que moi. Mais les autres, franchement aucune idée. Une femme et un homme de grande taille, voilà tout ce qu’on peut deviner en les regardant.

La Saibogu nous demanda de la suivre dans une autre pièce ressemblant plus à un laboratoire qu’à autre chose. Et au centre flottait au-dessus d’un socle métallique une bulle d’eau, comme si la gravité n’avait pas d’emprise sur elle. Quel étrange phénomène. Et à l’intérieur on pouvait y voir sept petites pierres précieuses.

« Ces pierres confèrent la possibilité de lier les esprits de leur porteurs entre-elles. » Expliqua la rousse. « Porter-les en permanence et nous seront en mesure de communiquer à distance. Pour se faire il vous faudra apprendre à les maîtriser. Afin de les activer, il vous faut y verser une goutte de votre sang sur la vôtre. A partir de cet instant elle vous appartiendra et vous serez le seul à pouvoir l'utiliser. »

Du sang ? C’est un truc de Ketsueki ce machin. Je regardai le caillou déposé dans la paume de ma main, on dirait un saphir extrêmement pur. Un numéro y était associé. Pour moi le 3, parfait ça c’est mon chiffre fétiche. D’après les explications de l’organisatrice, cela représentait notre nom de code afin de protéger notre anonymat. Ce n’est pas bête mais comment on peut faire équipe avec quelqu’un qu’on ne connait pas ? C’est un coup à se tirer dans les pattes plus que s’entre-aider.
M’enfin bon, je m’écorchai le bout de l’index avec une minuscule lame osseuse, discrétion oblige, et versai une goutte sur la pierre comme l’avait expliqué Red. Cette dernière perdit sa belle couleur saphir pour celle d’un rubis étincelant. Ouaoh … ça c’est classe. Nan vraiment ça c’est franchement classe comme truc. Je la fis dans un premier temps rouler entre mes doigts, avant de la porter à mon oreille droite, sous ma capuche. Là-dessous je fabriquai un petit socle léger qui se fixa directement au cartilage le plus haut, et la pierre précieuse s’y retrouva encrée, emprisonnée.

La voix de la Saibogu résonna alors dans ma tête après qu’elle eut à effleurer la sienne. Hey c’est comme ce qu’on avait au Shoraizen ! Hiriko y est certainement aussi pour quelque chose du coup ! Bien ça ! Donc pour créer ce gadget, on a du Saibogu, du Yamanaka et du Ketsueki, pas banal comme mix contrairement à ce que la miss disait tout à l’heure. Elle voulait s’approprier tout le mérite tout seule, la vilaine.
Bref, nous allions faire équipe par groupe de deux pour attaquer le Shukaï, et le « qui sera avec qui » sera déterminer demain. Pourquoi pas maintenant ? On est tous là, et prêts. Ça ne sert à rien de couper les informations, à part prendre le risque de foutre le bordel …
Le Kyomu. Voici comment s’appelle notre groupe. Ça va ce n’est pas moche. Et ainsi s’acheva la réunion, tandis que les lumières s’éteignirent. Bon bah pour les questions ce sera certainement une prochaine fois. Rentrons, ça ne sert plus à rien de rester là, en plus il est glauque ce bâtiment.

Au comptoir d’un restaurant, m’enfilant un bol de soupe, les coudes posés sur l’établi, je prenais cuillère après cuillère ce mélange d’aliment pour récupérer des forces. Un enfant vint à ma rencontre, en m’interpellant de trois petits chocs consécutifs du bout de son index. Je me retournai tout en arborant ce regard noir. Il me tendait une mallette qui – de toute évidence – m’était destinée. Je fronçais un sourcil mais je me doutais de qui elle provenait. La Saibogu m’en avait vaguement parlé… En tout cas, elle avait insinué que je recevrais quelque chose prochainement. Je fis les manipulations nécessaires pour procéder à l’ouverture, tandis qu’un mot était posé sur une longue veste noire. Je la saisis et lu ce qui était inscrit : « gardez vos identités secrètes ». Sans blague, pensais-je.

L’enfant se mit sur le bout de ses orteils pour contempler l’intérieur de la mallette. Je levai mon regard vers ce curieux, et lui infligea une gifle qu’il n’oubliera pas de sitôt. Il me regarda avec terreur tout en posant sa main sur sa joue devenue rouge. Je me levai de ma chaise jetant quelques pièces sur le comptoir puis quittai les lieux en bousculant ce gamin trop curieux à mon goût. Il chuta à terre – il ne comprenait pas ce qui lui arrivait, mais je m’en foutais. Pour le moment, j’avais deux choses à faire : la première, enfiler cette tenue, et la seconde : me rendre au point de rendez-vous.

Plusieurs heures plus tard, je me retrouvais dans un hangar à l’ambiance légèrement tamisé, accompagné d’autres individus. Tous encapuchonné, avec leur masque blanc sans expression. L’un des individus avait le même masque que nous, mais il était noir. Cela voulait-il dire qu’il était plus haut dans la hiérarchie que nous ? Je n’en savais rien. Mais tout devint plus clair. Nous étions désormais un petit groupuscule œuvrant pour un dessein commun : la chute du Shûkai. Concrètement, pourquoi cela m’intéressait ? Tout simplement car j’étais traqué par l’Empire. Et l’Empereur ? Je le voulais mort. Ce n’était pas le premier que je voulais voir entre quatre planches… Il était le second. Je n’agissais pas par ordre, mais plutôt par occasion.

Je piochais donc le numéro 2. J’enfilais la bague à mon index droit. Pourquoi ? L’index était le deuxième doigt… Je trouvais ça logique… Pas vous ? Peu importe ! Je mis mon index gauche dans la bouche que j’éraflais profondément de mes canines. Un filet de sang coula le long de la bouche de mon masque laissant une ligne rouge verticale du coin de la lèvre jusqu’au menton. Une goutte tomba au creux de la pierre qui changea peu à peu de couleur. Nous étions désormais tous connecté entre nous. Il serait difficile de s’en servir au début, mais après cela irait beaucoup mieux. Nous aurons tous besoin d’un certain temps d’adaptation.

Une fois que tout fut terminé, il était temps de déguerpir. Avant cela, je jetais un dernier coup d’œil sur l’ensemble des individus présent. Tous ignoraient mon identité. Néanmoins, je m’en fichais complètement. Les règles sont les règles, donc je les respecte. Toutefois, si quelqu’un me reconnait d’une quelconque façon, cela ne ferait aucun doute, je retirerais ce masque et je me confronterais à lui d’homme à homme !

La rencontre avec mes « coéquipiers » approchait à grand pas. J'avais aidé au façonnage des pierres permettant une communication entre les membres du groupuscule et Oniri avait fait envoyer des mallettes au contenu nécessaire pour l'exécution de notre entreprise aux concernés.

Elle m'avait également donné la mienne que je m'empressais d'ouvrir pour y observer ce qu'elle contenait. Un long manteau noir a capuchon qui me sierra parfaitement ainsi qu'un masque blanc dénué de toute expression : le but étant de dissimuler nos identités même aux autres individus composant ce que la Saibogu avait décidé de nommé : Kyomu.

Tout cela se révélait très énigmatique avec une part quelque peu mystique qui n'était pas pour me déplaire : au moins personne ne pourrait révéler mon nom s'il se faisait rattraper par nos ennemis à l'exception d'Oniri elle même. Les choses sérieuses allaient bientôt pouvoir commencer et j'étais satisfaite de la tournure des événements ainsi que de cette création de moyen de communication. Bien sûr le mérite ne revenait pas à moi seule mais j'en possédais une grande partie. Preuve en était une nouvelle fois que je pouvais me montrer utile dans le projet de la Saibogu comme j'avais à cœur de le lui souligner chaque fois que cela m'était possible n'étant pas prévue en son sein par cette dernière et croyant docilement que je me serais contentée de rester à Suna tout en ayant connaissance de ses plans...

Elle était la seule à connaître chacun des membres de l'organisation et ma curiosité me faisait me demander qui allait nous accompagner tout comme ma méfiance... Confier mes arrières ou ceux d'Oniri a de parfaits inconnus dont je ne connaissais pas la moindre information avait le don d'éveiller ma suspicion et mes craintes. Nul doute que je ne leur accorderais pas la moindre confiance et resterais constamment sur mes gardes comme à l'accoutumé : il n'était pas question de faire ami-ami avec qui que ce soit. Tout comme je n'hésiterais pas à me retourner contre eux si d'aventures ils attentaient quelque chose à mon encontre ou celle d'Oniri...

Quoi qu'il en soit, l'heure du rendez vous ne tarda pas à arriver et je m'étais séparée de ma colocataire bien avant sa venue avant de venir chacune de notre côté sur les lieux pour ne pas laisser paraître un quelconque lien entre nous. Vêtue de la tenue que je porterais désormais très souvent, j'étais arrivée sur les lieux marchant d'un calme olympien vers le centre du hangar aux néons peu lumineux aux côtés des autres silhouettes présentes. Nous étions sept en comptant la fameuse « Red » qui s'avançait vers nous a visage découvert. Quelle crainte avait-elle a le montrer de toute façon puisqu'il ne s'agissait que d'une fausse identité ?! Même si tout le monde l'ignorait.

Elle nous expliqua alors le fonctionnement des opérations dont je savais déjà quasiment la totalité ayant été briefée sur le sujet auparavant. Nous agirions en duo et je connaissais déjà l'individu qui aurait le privilège d'être à mes côtés pour avoir façonné avec lui les pierres de communication. Il s'agissait d'un Yamanaka et je connaissais son visage tout comme il connaissait le mien en sachant pertinemment que j'étais une Ketsueki mais j'ignorais son prénom même si je n'en avais que faire : ce que je savais me suffisait déjà pour savoir que le duo que nous formerons, nos deux clans ainsi réunis, serait d'une puissance sans nom. Le contrôle de l'âme couplé à celle du sang nous offrait des possibilités somme toutes intéressantes que j'avais hâte de mettre en pratique... Cette simple idée suffisait à me faire frémir d'excitation, une lueur de sadisme dans le regard dissimulé sous mes apparats.

Venait à présent la présentation des pierres et leur fonctionnement. Je me saisissais de l'une d'elle et attendais les explications et consignes pour faire comme tout le monde : laisser la pierre s'abreuver de mon sang pour se teindre d'écarlate Ce procédé était mirifique. Nos âmes étaient à présents liées entre elles grâce à ce procédé. La mienne portait le numéro 1 : mon identité pour le groupe à partir de cet instant.

Red communiquait alors directement dans nos esprits en usant de son fonctionnement, impressionnant peut-être certains des individus présents à l'assemblée, tout en évoquant que la suite des opérations nous serait transmise le lendemain, jour de notre départ.
Là dessus, et le discours de notre cheffe présumée terminé, nous quittions les lieux chacun de notre côté. Le Kyomu était officiellement créer : il était temps de passer à l'action...

Comme prévu, deux semaines s’étaient écoulées depuis ce premier rassemblement, qui avait amené cette mystérieuse kunoichi, Saibogu Red, à rencontrer les premiers acolytes de Tenbatsu Kurasa. Ainsi, Ozaï et Kaguya Milly eurent l’occasion, aux côtés du déserteur de Kiri, de poser leurs questions et de sceller par la positive une collaboration dont l’unique but serait de provoquer la chute de l’Empire dirigé par Samui Kakeshuou ! Seulement, quelle que soit la puissance des agresseurs, organiser la destruction du Shukai n’était pas une affaire réalisable avec un aussi petit comité. Un certain Daisanji, allié d’un soir de Kurasa, l’avait appris à ses dépens. Tout le monde en était bien conscient et si le Nukenin aux sombres ambitions avait doublé les effectifs grâce à ses deux camarades, ils pouvaient tous s’estimer heureux que l’instigatrice principale de ce projet possède elle aussi quelques connaissances. C’était d’ailleurs l’objet du jour. Une nouvelle réunion qui permettrait à la future organisation d’agrandir ses rangs et de se mettre enfin en mouvement !

C’est dans ce but que le Tenbatsu avançait d’une marche tranquille vers ce nouveau repaire, visiblement affrété pour l’événement. Si une chose était sûre, Red avait un certain sens de la mise en scène qui, selon les circonstances, pouvait déplaire au déserteur. Il n’aimait pas trop le spectacle et encore moins se sentir inférieur. D’ailleurs, elle l’avait peut-être déjà compris. Quoi qu’il en soit, il pénétrait maintenant dans la base, vêtu d’un accoutrement qui semblait lui redonner le droit de se surnommer le ninja masqué. Une longue cape noire, doté d’une capuche qu’il avait dressée sur sa tête, et un masque blanc inexpressif sur le visage venait faire de lui un parfait inconnu. Seuls ses vifs yeux rouges pouvaient le trahir. Il observait alors les alentours et arrêtait son regard sur les silhouettes qui occupaient la pièce. Tous se tenaient debout, arboraient la même tenue sinistre et ne disait mot. Trois d’un côté, une de l’autre. Le ninja criminel vint se mettre au milieu, avant qu’un nouvel individu vienne compléter ce demi-cercle…

La cheffe du clan Kaguya et le ninja aux pupilles dorées étaient sans aucun doute présent et si l’un des deux se faisait trahir par son physique avantageux, la position de l’autre demeurait encore secrète. Les six individus s’observaient dans un silence mortuaire et qui devenait de plus en plus pesant à mesure que les secondes passaient, mais comme un fait exprès, voilà que la personne tant attendue fit son apparition ! D’abord masquée, la jeune femme retira ce faux visage sans expression, ôta sa capuche et laissa voler sa chevelure écarlate. A cet instant, il fallait sûrement en conclure que le groupe était au complet. Ils étaient donc sept. Sept à avoir consentit à mettre de côté leur divers occupations et objectifs afin de se concentrer sur une seule et même mission ! Sept à être prêt pour faire basculer l’équilibre des forces ninjas de ce monde ! Sept à trouver un intérêt à mettre l’Empire de Kakeshuou à feu et à sang !

Puis vint le moment du discours dans lequel les membres apprenaient rapidement qu’ils allaient opérer par binôme et quelles allaient être leurs armes. L’anonymat, la discrétion, le silence et surtout l’efficacité. Pour cela, Red semblait avoir mis au point un petit gadget qui préserverait la confidentialité des discussions entres les membres. Sous forme de pierre incrusté dans un anneau et s’activant grâce au sang du porteur, cet artefact allait permettre aux membres de l’organisation de communiquer entre eux par l’esprit. Restant dans le même silence qui caractérisait les différents personnages de cette scène, le Nukenin alla récupérer sa pierre, ainsi qu’un anneau sur lequel était gravé le numéro cinq. Se saisissant d’un kunai, il taillada légèrement son pouce et laissa une goutte de sang tomber sur le saphir, devenu à présent rubis. Une démonstration fut faite, alors que chacun entendait vraisemblablement la voix de la jeune femme aux cheveux rouges dans leurs crânes…

Elle expliquait alors que pour les ordres de missions il allait falloir attendre qu’une nouvelle nuit passe et terminait en invitant à quiconque aurait des questions de les lui poser par le biais de ces bijoux. D’ailleurs, pendant que ces paroles furent prononcées, le regard de Kurasa et de Red s’étaient croisés et étaient restés fixés l’un à l’autre. Tous deux savaient pourquoi. Une bataille d’ego sommeillait entre les deux individus et risquer une guerre des chefs avant même que le groupuscule ne se mette en marche pouvait les priver de tout succès. Le Tenbatsu ne supporterait pas plus longtemps de se sentir inférieur à la kunoichi. Elle avait beau être celle qui avait initiée ce mouvement contre le Shukai, cela ne faisait pas d’elle la cheffe et si elle voulait éviter tout sabotage, elle allait devoir le comprendre et l’accepter. La jeune femme aux cheveux rouges avait besoin de lui, comme lui aurait probablement besoin d’elle dans le futur…

La réunion approcha de sa fin. Alors que les lumières s’éteignaient successivement dans le repaire, la Saibogu invitait tout le monde à se mettre en route pour les terres de l’Empire dès l’aube. L’ancien shinobi de Kiri jeta son regard en direction d’Ozaï et Milly, comme pour leur indiquer qu’ils devaient maintenant partir. Si le ninja fier et orgueilleux qu’était le Jisetsu allait probablement le suivre, la récente altercation entre la Kaguya et Kurasa amenait ce dernier à penser qu’elle n’allait sûrement pas l’accompagner. Tant pis, elle aussi se rendrait compte, comme Red, que pour le bien de Mizu et du futur Kiri, elle allait avoir besoin de lui…
Il était temps pour les sept Nukenins de préparer les hostilités et de faire résonner, par leurs actes, le nom de leur organisation à travers le monde entier ! Bientôt, les membres du Kyomu marcheront sur les cendres du Shukai !