« Tu as beaucoup donné aujourd’hui »
« Oui, je sais. Mais ce n’est pas assez, je dois être capable d’en faire plus et tenir encore plus longtemps. »
« Ce n’est pas très raisonnable hein. Tu as déjà dépassé tes limites, tu ferais mieux d’aller te reposer et poursuivre cet entraînement plus tard. »
« Je pense que je vais passer la soirée ici …»

Un peu déçu, mon grand-père décida de s’en aller.
Je ne savais pas s’il l’avait remarqué ou non, mais ma décision n’était pas prise sur un coup de tête. A vrai dire, l’entraînement d’aujourd’hui m’avait tellement exténué que je me retrouvai dans l’incapacité de bouger. En décidant de ne pas rentrer avec lui, je lui épargnais la lourde tâche de me porter sur son dos et me ramener jusqu’à la maison. Puis, vous comprendrez que c’est un peu embarrassant de se faire porter par un vieillard lorsqu’on a dépassé la trentaine.

Quoi qu’il en soit, je passerai la nuit sur ce terrain d’entraînement. J’attendrais d’avoir suffisamment de force pour pouvoir m’entraîner encore un peu avant de rentrer et de prendre une bonne douche et bien sûr un repos bien mérité. En attendant, allongé sur le sol, toujours dans l’incapacité de bouger mes membres, je me contentais de contempler le coucher du soleil… Quelques instants plus tard, le soleil avait totalement disparu, laissant sa place à la lune qui nous éclairait désormais de sa lumière. Puis, ce fut au tour de la chaleur de céder sa place à la fraîcheur … En effet, l'atmosphère s’humidifia légèrement et accueillit un doux et léger vent frais provenant certainement de l’océan.

Fermant les yeux, je me contentais d’expirer et d’inspirer lentement pour profiter au maximum de cette agréable température. Soudain, alors que je m’apprêtais à gagner les bras de morphée, des bruits de pas attirèrent mon attention. Je me demandai de qui pouvait-il bien s’agir. Il se faisait un peu tard, j’étais donc un peu surpris qu’une personne puisse s’aventurer ici dans le but de s’entraîner. Je basculais légèrement mon corps sur le côté et j’ouvris légèrement un oeil pour identifier cette personne. Malheureusement, une espèce de brouillard s’installa, troublant ainsi ma vision mais aussi certainement celle de l’inconnue. Je ne percevais que son ombre qui s’approchait de plus en plus dans ma direction. L’ombre de la personne indiquait que cette dernière était une personne de petite taille, un enfant ? Peu probable, surtout à une heure pareille.

Je tentais alors de me relever pour mieux identifier la personne, mais rien à faire … Mon corps ne m'obéissait toujours pas ! Dans quelques secondes, l’inconnue allait être à ma hauteur et si je ne disais rien, elle risquait probablement de me marcher dessus. Mais ayant peur que cette personne soit bien un enfant, je craignais de lui faire peur en l’avertissant de ma présence. Cependant, si je ne disais rien et qu’elle me marchait dessus, elle risquerait bien d’avoir peur également. Je décidai alors de tousser, en espérant qu’elle ne serait pas prise de peur.

La journée avait été longue, j'avais fais plusieurs petites missions plutôt ennuyeuses. Retrouver un chien pour la matinée, escorter un commerçant paranoïaque d'un quartier à un autre pour l'après midi. Ce type s'imaginait des ennemis, des voleurs, des tueurs à tous les coins de rues. Alors qu'au final, il n'en était rien. On m'avait prévenu pour cette mission que le vieil homme ne risquait rien, juste qu'il demandait toujours une escorte quand il se déplaçait car il craignait d'être volé. Tout ça car cela lui était arrivé une fois. Enfin c'était terminé. J'avais profité de ce temps libre pour manger rapidement et je me rendais à présent au terrain d'entrainement. Que le soir arrive était parfait, je pourrai m'entrainer discrètement sans craindre d'être remarquée.

J'arrivais donc sur les lieux, l'obscurité ayant prit le dessus sur la lumière et une fine brume commençait à naitre. Tout ceci m'arrangeait, je pourrai peut-être tester de nouvelles techniques de cette façon. Depuis peu, je réfléchissais à comment exploiter mes capacités. Étant douée dans un domaine, cette capacité justement n'était pas facile à utiliser, du moins pas comme je l'espérais. Dire qu'enfant, j'étais plus créative, enfin c'était comme si en grandissant j'avais perdu cette affinité naturelle. Peut-être qu'en la cachant, je m'étais bridée moi-même et tout venait d'un blocage psychologique? Non, j'en doutais... Il me fallait cependant des réponses et j'espérais bien un jour en avoir. Je devrai surement voyager pour cela, trouver cette fille que j'avais vu un jour.

C'est ainsi, que perdue dans mes pensées, j'entendis à peine un toussotement. Surprise, je relevais les yeux, m'attendant à voir quelqu'un en face de moi. Mais il ni avait personne. La seconde suivante, je trébuchais sur quelque chose, partant ainsi en avant pour m'écrouler sur le sol. D'instinct je tendis les mains pour me rattraper. J’aperçus alors un individu au sol, la conséquence de ma chute. Roulant sur le coté, en évitant de le frapper involontairement, je me retrouvais alors à genoux, déconcertée. J'observais cet inconnu, cherchant à comprendre pourquoi il était là, étendu sur le sol. Sans signe de blessures éventuelles. Il avait les cheveux noirs, le teint plutôt pâle et des yeux... Comme j'en avais rarement vu.

"A quoi est-ce que vous jouez en vous couchant sur le sol en pleine nuit? J'avais parlé sous le coup de l'émotion, mais rapidement, je me ravisais. Enfin... Désolée de vous être rentrée dedans. Je vous ai fais mal? Tout va bien?"

Mes joues commençaient déjà à s'empourprer et je n'osais plus croiser son regard. Finalement, il faudra remettre à plus tard cet entrainement secret...

Un enfant ? Plus l’inconnue s’approchait de ma personne et plus la réponse à cette question devenait évidente… Alors que j’eus à peine l’occasion de contempler son visage que l’inconnue perdit son équilibre en se heurtant contre mon épaule. Comme je me doutais un peu, il s’agissait bel et bien d’un enfant, pour être plus précis d’une jeune fille. Alors que je me demandais ce qu’elle pouvait bien faire ici à une heure aussi tardive, j’aperçus qu’elle s’apprêtait à se gameller contre le sol. Je me devais de faire quelque chose pour lui éviter de se faire mal, d’autant plus que c’était moi qui était à l’origine de sa chute. Néanmoins, mon corps ne voulait rien entendre .. Il refusait catégoriquement de m’obéir et ce malgré toute la volonté que je pouvais avoir. Toutefois, j’aperçus que j’avais de nouveau le contrôle de mes doigts ; je tentais alors d’effectuer, désespérément, un jutsu d’une main afin de rattraper cette jeune fille. « Tu n’es quand même pas sérieux ? » Souffla ma petite voix intérieure, me montrant à quel point je pouvais être ridicule. Je ne pouvais donc qu’observer, impuissant, la chute de la jeune fille …

« Regarde ! » M’avertit ma petite voix intérieure. A ma plus grande surprise, j’aperçus la petite fille retrouver légèrement son équilibre, s’évitant ainsi de s’écraser contre le sol. Mes yeux, surpris de la voir saine et sauve, rencontrèrent alors les siens qui, m’observaient avec la plus grande attention. Soudain, elle coupa ce contact visuel en s’agaçant légèrement. « Tes yeux lui font peur je crois » Souflla, une fois de plus, ma petite voix intérieure. Ma voix se trompait et cela se confirmait par la suite des propos de la jeune fille. En effet, elle s’excusa de m’avoir heurté et me demanda si elle avait pu me faire mal…



« .. Ce n’est pas à vous de vous excuser. Dites, vous n’avez rien ? » Répliquai-je aussitôt, d’un air inquiet. « Je suis vraiment désolé, par ma faute vous auriez pu vous casser quelque chose. D’ailleurs, rien de cassé ? » M’enquis-je, tentant tant bien que mal de me relever. « Je vous aurais bien ramené à l’hopital mais mon corps refuse de m’obéir.. » Fis-je, d’un air agacé.

« C’est toi qui as plutôt besoin d’aller à l’hopital » Ironisa ma petite voix intérieure. N’étant pas d’humeur à plaisanter, je me contentais d’ignorer ma voix interne et je portais toute mon attention sur la jeune fille. J’estimais que c’était non seulement la meilleure manière de mettre fin à ces commentaires internes, mais aussi que c’était de mon devoir d’accorder toute mon attention à cette fille, du moins jusqu’à ce que je m’assure qu’elle aille parfaitement bien.. J’attendis qu’elle apporte des réponses à mes interrogations avant de poursuivre sur d’autres interrogations.

« Qu’êtes-vous venue faire ici à une heure si tardive ? » Demandai-je, curieusement. « N’avez-vous pas peur de la nuit ? » Poursuivis-je, ignorant que c’était une kunoichi.  « Prenez ma veste, sinon vous allez prendre froid. » Enchaînai-je, d’un regard insistant.

J’espérais, qu’elle soit kunoichi ou simplement civil, qu’elle m’écouterait et prendrait cette veste. Sachez qu’au pays du vent et plus particulièrement au village caché du sable, la nuit, la température pouvait chuter à un point qu’il pouvait être très délicat et ce que vous soyez un shinobi ou non. Alors ,vous comprendrez que c’est d’autant plus délicat lorsqu’on est un enfant… Quoi qu’il en soit, j’eus pus, en l’espace de quelque secondes, montrer une bonne partie de ma personnalité à cette jeune fille. J’espérais qu’elle ne sera pas effrayée par ma personne et qu’elle se montrera raisonnable quant à ma suggestion.

Il avait quelque chose de hautain, peut-être du sang noble, une affiliation à un clan important. J'ignorais quoi mais quand il se mit à parler, cela se confirma. Me vouvoyer était une chose rare et s’inquiéter pour moi aussi, sauf ma mère pour ce second point. Et il se répandit ensuite en excuse ce qui me mit mal à l'aise et me força à détourner le regard. J'avais chaud, mon visage me brulait pour être plus précise. Il disait alors que si son corps le lui permettait, il m’emmènerait à l'hôpital pour s'assurer que je n'avais rien. Là, j'eus un rire nerveux qui eut plus de mal que prévu à se dissiper. Genre j'allais me blesser facilement en tomber? J'étais quand même une genin et... Comme si le sol pouvait me blesser. Depuis toute petite, pour moi le sol était comme un matelas incroyablement confortable. Et j'avais quand même quelques réflexes aussi pour savoir me réceptionner.

Après avoir réussi à calmer mon fou rire, je m'essuyais les larmes qui avaient perlé de mes yeux. Je lançais un regard à mon interlocuteur et je devais lui répondre. Je repris donc mon souffle tout en m'asseyant à genoux, mes fesses posées sur mes talons. Je lui fis un sourire aimable, cherchant les bons mots à prononcer, cherchant à lui parler normalement, sans me sentir gêner. Mais avec cette situation, la chute idiote, son envie ridicule de m'emmener à l'hôpital, je pense que pour une fois, je serai à l'aise. Oui, peut-être.

"Ne vous excusez donc pas. Je ne vous avais pas vu et j'ai réagis trop tard quand vous avez tenté de faire part de votre présence. Je m'en veux d'ailleurs d'avoir manqué de réaction... Vous n'avez rien sinon? Je ne vous ai pas fais mal en tombant?"

Oui, j'avais manqué de vigilance... A l'académie, j'avais entendu une fois un professeur dire: vigilance constante. J'avais trouvé ça un peu abusé, mais à y réfléchir, il avait raison. La guerre rodait, on pouvait voir des bandits un peu partout. Il fallait rester vigilant et je le savais. J'avais fais preuve d'une grande inattention. L'inconnu enchaina pour savoir ce que je faisais ici si tard. Il me demanda si je n'avais pas peur du noir, cette question m'interpela: pourquoi aurai-je peur? Il me prenait pour une gamine ou quoi? Puis il me proposa sa veste pour éviter que je prenne froid. Très gentil, peut-être même trop. Devrais-je trouver ça louche ou penser que c'était quelqu'un qui avait le cœur sur la main? Pour le moment, je dirai qu'il est aimable, poli et peut-être qu'il s’inquiète trop facilement pour les autres. Ou alors, il joue très bien la comédie.

"Je venais m'entrainer. J'aime profiter de la nuit pour échafauder de nouvelles techniques, à l'abri des regards. Et justement, ce frais nocturne m'est incroyablement agréable. Donc, pas besoin de veste, mais merci quand même."

C'était vrai, je supportais beaucoup mieux la fraicheur du soir et de la nuit. Mon corps supportait la chaleur, mais demandait à être hydrater très souvent, trop même. Parfois, quand j'oubliais de boire régulièrement, je pouvais noter les premiers signes de ma déshydratation juste à mon épiderme... Il se craquelait. Dire que ma mère avait réussit à faire croire à une simple maladie de la peau à notre arrivée ici. Mais au final, personne n'avait posé de questions. Enfin, il posait beaucoup de question et je ne savais toujours pas pourquoi il était allongé au sol ici en pleine nuit. Ce qui était d'autan plus louche qu'une genin qui vient s'entrainer le soir car elle remplit des missions ennuyantes le jour.

"Et vous? Que faites vous allongé au sol? Je passais une mèche derrière son oreille et cherchait mes mots. Je m'appelle Doro Mikan. Enchanté monsieur...?"

Avoir un nom et une explication serait déjà pas mal. Mais vu comme il semblait avoir du mal à bouger, il avait simplement dut s'entrainer un peu trop. Son nom en revanche m'indiquerait peut-être s'il était de Suna et d'un clan connu ou important, voir les deux.

Elle riait … un peu trop … beaucoup trop même à mon goût.
J’étais entre l’étonnement et l’inquiétude. Je me demandais si son fou de rire cachait une réelle douleur dont je serais la cause ou si c’était seulement un éclat de rire sincère provoqué par mes propos. Dans le premier cas, j’aurais de sérieuses raisons de m’inquiéter, car, cela pourrait se révéler être problématique pour la simple et bonne raison que je n’étais toujours pas en état de bouger. Je serais donc dans l’incapacité de lui venir en aide ... Dans le second cas, je serais évidemment rassuré et soulagé, même si je ne voyais vraiment pas ce que j’aurais pu dire de drôle, mais ne sait-on jamais.

Quoi qu’il en soit, j’observais la gamine, depuis le sol humide, toujours dans l’incapacité de bouger ... ne serait-ce que mes membres… Je la voyais essuyer ses larmes qui avaient tout l’air d’être des larmes de joie. Puis, elle se redressa et arborait un gros sourire, presque niais. S’ensuivirent, à ma plus grande surprise, des excuses qui me rassurèrent définitivement. Même si la raison de son rire restait encore un mystère, elle ne semblait pour le moins guère blessée. Bien au contraire, elle s’inquiétait pour moi, allant jusqu’à me demander s’il avait pu me faire du tort.

Soulagé, je tournais légèrement ma tête et j’observais, pendant un court instant, les cieux. Lentement et sans réellement m’en rendre compte, ma main se posa sur mon coeur. « Dieu merci, elle n’a rien » Fis-je intérieurement, d’un très léger sourire, presque invisible sur mon visage. Puis, j’accordais de nouveau mon attention à la jeune fille qui me fit savoir qu’elle était venu pour s’entraîner. « Serait-elle une kunoichi ? » me demandai-je intérieurement. Elle poursuivit en m’expliquant qu’elle appréciait s’entraîner la nuit pour échafauder des nouvelles techniques à l’abri des regards. Elle déclina aussi mon offre, concernant ma veste, se justifiant d’apprécier la fraîcheur nocturne. « Au moins, vous avez un point en commun » me souffla, ma petite voix interne. Elle n’avait pas tort car tout comme la gamine, j’appréciais grandement la nuit pour la fraîcheur qu’elle nous apportait.



« Je comprends, mais si vous changez d’avis, n’hésitez pas à me le faire savoir. » Fis-je, en guise de réponse.

Inutile d’insister…
Cela risquerait plus de lui faire peur qu’autre chose. Et effrayer une petite fille de son âge c’était quelque chose qui m’était inconcevable. Regardez-là, elle devait avoir quoi .. 13 ans ? Je ne me permettrais pas ! En revanche, je voulais et je ferais tout pour qu’elle se sente bien, pour qu’elle n’ait pas peur et pour qu’elle ne se retienne de rien. Alors que je m'apprêtais à me présenter, la jeune fille me devança et me demanda la raison de ma présence. Elle voulait aussi savoir pour quelle raison j’étais allongé sur le sol. Puis, elle poursuivit en se présentant et en demandant, indirectement, de me présenter à elle.

« J’apprécie autant que vous cette fraîcheur nocturne. Disons aussi que la nuit m'inspire, m'aide à mieux me concentrer et mieux réfléchir, c’est pourquoi je préfère passer mon temps ici que de dormir. » Fis-je, d’un air nostalgique. « Mais là, j’ai dépassé les limites de mon corps et je suis, malheureusement, donc dans l’incapacité de bouger. » Poursuivis-je, en déplaçant la petite mèche qui se posa sur mon œil visible. Je ne me rendis toujours pas compte que j’avais retrouvé le contrôle de ma main.

« En tout cas, enchanté de vous connaître, Mikan. Moi c’est Kuzushi, Omura Kuzushi ! » Fis-je, d’un léger sourire, presque forcé. « Vu que vous semblez bien vous portez, ne vous préoccuper pas de personne. Allez donc faire ce que vous avez à faire. Je ne voudrai surtout pas être la raison qui vous pousserait à modifier votre plan initial. » Poursuivis-je, en relevant miraculeusement le haut du partie de corps.

Je retrouvais le contrôle de mes deux mains et du haut de mon corps. J’étais un peu étonné car d’habitude cela demandait beaucoup plus de temps… Quoi qu’il en soit, j’observais légèrement la jeune Mikan et je laissai paraître un petit sourire, comme si je cherchais à la remercier sans réellement le faire. Que cela soit vrai ou non, je pensais que sa présence me donnait plus de force, plus de volonté… Je déposai, une fois de plus, mon regard sur elle et je la contemplais avec beaucoup de curiosité et d’attention … son regard, son visage et son sourire … Elle était pleine de vitalité et semblait si pure, si innocente .. Ne voulant pas la mettre mal à l’aise, je détournai mon regard et j’observais, une fois de plus, le ciel. Puis, la lune .. Je ne savais pas si c’était l’effet de la nuit, de la fatigue et ou de la fraîcheur, mais j’en vins à penser que la jeune fille était « comparable » à la lune. Elle dégageait une certaine lumière que j’étais peut-être le seul à percevoir, peut-être aussi que tout cela n’était que le fruit de mon imagination.

Omura Kuzushi. Non, ce nom ne me disait rien. J'avais beau réfléchir aux différents clans du pays, le nom Omura ne me disait rien. Après, je n'étais pas une experte, loin de là même. J'avais un peu étudié les clans, pour voir si un en particulier se rapprochait de ce que je cherchais: mes origines, mais n'ayant rien trouvé de tel, je n'avais pas pris la peine de retenir les noms des clans. Certaines capacités étaient restées en revanche, comme le contrôle du sable ou encore du sang sans oublier la famille Yamada et son contrôle de la chaleur. Peut-être que Kuzushi était affilié à la famille principale du clan des marionnettistes? Là comme ça, je ne saurai dire et rien ne pouvait me renseigner sur ses éventuelles capacités. Reste qu'il avait un peu insisté pour sa veste, au cas où je viendrai à changer d'avis. Non, il faisait bon, ce frais nocturne était très agréable et je préférais largement être parcourue de frissons plutôt que ruisseler de sueur.

Il me congédia presque à le laisser là pour que je parte faire ce pourquoi j'étais là. Disant qu'il s'en voudrait de contrarier mes projets. Il me fit sourire, ce type était étrange: il avait ce petit quelque chose de froid en lui alors qu'il semblait si gentil, si innocent... C'était presque surjoué, du moins c'était l'impression que j'en avais. Pouvait-on réellement être si attentionné sans arrière pensée? Je n'étais pas mauvaise, je me considérais comme quelqu'un de bien mais pas au point d'être comme lui... Je tournais alors la tête, aperçu un mannequin de bois. Sortant alors un couteau d'une de mes poches, je croisais le regard de Kuzushi, il m'observait en silence, c'était presque gênant. Alors qu'il détourna les yeux, je lançais mon projectile sur le mannequin. Le bruit caractéristique d'un couteau qui vibre après avoir été lancé résonna.

"Ouais, enfin frapper des mannequins pour s'entrainer ça va bien un temps, après il faut trouver mieux... Et laisser quelqu'un cloué au sol à cause de l'épuisement me semble tout de même plus productif ou en tout cas plus important qu'un énième entrainement."

Il s'était redressé, il semblait aller un peu mieux. Je me demandais quand même s'il était parvenu à se mettre dans cet état tout seul ou s'il avait eu un partenaire de combat. Sauf qu'il semblait seul ici et s'il s'était entrainé avec quelqu'un, pourquoi l'autre l'aurait-il laissé seul, étendu sur le sol? Oui, ce type était un mystère à mes yeux. Sa situation m'intriguait autant que son comportement.

Je me relevais alors, époussetant ma robe pour enfin lui tendre une main amicale afin de l'aider à se relever. Ses yeux avaient quelque chose de magnifique. Ils me mettaient mal à l'aise quand ils se posaient sur moi mais en même temps, j'étais comme hypnotisé par ce regard écarlate. Je sentis alors mes joues s'empourprer de nouveau et mon regard dévia du sien pour regarder de façon pathétique mes pieds.

"Un peu d'aide pour vous lever peut-être? Et... Je pris une longue inspiration. Je n'ai que seize ans, alors si vous pourriez éviter de me vouvoyer... Cela me met incroyablement mal à l'aise... Déjà que je ne brille pas par ma confiance en moi et que je suis... Timide..."

Cette fois-ci, j'étais sûre que mon visage devait être cramoisie. Je sentais même mon rythme cardiaque qui s'emballait un peu. Pourquoi avoir tellement honte? Pourquoi être si facilement mal à l'aise? Petite, quand j'étais arrivée dans ce village, je n'étais pas comme ça pourtant. Mais le temps passa, la promesse faite à ma mère joua surement aussi. Sans oublier les moqueries des autres gamins à l'académie car j'étais un peu maladroite étant jeune. J'ignorais ce que j'étais, et j'avais promis de ne pas en parler. Mentant donc sur plusieurs choses sans en connaitre véritablement la cause. Commet pouvais-je avoir confiance en moi après tout ça?

J'attendais toujours une réponse de Kuzushi. Si jamais il refusait mon aide, j'irais m'entrainer et je le laisserais là, même si l'idée ne me plaisait pas beaucoup. Mais s'il ne voulait pas d'aide, je ne pouvais pas le lui en imposer.

Son entraînement ne semblait, visiblement, pas si important, du moins c’était ce qu’elle me laissa entendre. Elle se justifia de préférer venir en aide à une personne incapable de bouger que d’entamer un énième entraînement. Ce n’était, certes, pas mot pour mot ce qu’elle avait dit, mais c’était ainsi que je saisis le sens de ses propos.

Elle était gentille, très gentille .. cela ne faisait aucun doute. N’empêche que je me sentais quand même responsable, car, aussi ennuyeux que son entraînement aurait pu ou avait l’habitude de l’être, elle l’aurait certainement poursuivit si je n’étais pas cloué au sol. Je me devais donc de me relever le plus rapidement possible pour ne pas être un fardeau pour elle.

J’essayais alors de me relever à plusieurs reprises, mais rien à faire. Ce n’était, visiblement, toujours pas le bon moment. Soudain, Mikan se redressa et décida de m’apporter son aide. Elle me tendit, en effet, sa main et me fit savoir qu’un peu d’aide ne me ferait peut-être pas de mal. Elle semblait un peu gênée, non pas à l’idée de me venir en aide mais plutôt de croiser mon regard. Serait-elle donc effrayée ? C’en n’avait, visiblement, pas l’air, mais elle semblait toute même intimidée, chose qui n’était hélas pas une première pour ceux ou celles qui croisaient mon chemin.

Quoi qu’il en soit, j’acceptai son aide et pris appuie sur sa main pour me redresser. Afin d’éviter qu’elle subisse tout mon poids, je forçai tout mon corps à aller au-delà de mes limites. D’ailleurs, c’était dans ce genre de mon moment que j’étais capable de réaliser des choses qui, en temps normal, m’était impossible… Alors que j’étais à deux doigts de me relever, la jeune Mikan me fit savoir qu’elle avait seize ans et que je devais de ce fait éviter de la vouvoyer, chose qui la mettait très mal à l’aise. Un peu étonné, je perdis mon équilibre en retombant sur mes fesses, mais je me repris assez rapidement pour tenir, enfin, sur mes pieds… Elle avait donc seize ans. Comme quoi les apparences peuvent et d’ailleurs sont souvent trompeuses.

« Merci pour votre .. ton aide. » Fis-je, d’un très léger sourire qui avait surtout pour but de mettre Mikan à l’aise. « Il faut m’excuser, tutoyez une personne c’est un peu contre l’éducation de ma famille, et ce peu importe l’âge. Mais si cela te met mal à l’aise, alors je peux aller contre cette éducation. » Poursuivis-je, en la fixant du regard. 

« Ne soit pas timide avec moi, je suis pour la plupart du temps une personne extrêmement inoffensif. » Repris-je, déposant ma main sur sa tête et caressant légèrement ses cheveux.

Elle n’avait aucune raison d’avoir peur de moi, encore moins de se méfier de ma personne. Je n’étais pas le genre de personne à vouloir faire du mal aux autres, ou faire du mal tout court. Ce que je voulais et ce que je cherchais c’était de comprendre les autres, apprendre à les connaître et leur venir en aide, rien de plus. D’ailleurs, cela se retournait parfois contre moi … comme lorsque je m’étais retrouvé devant le temple des Kawaguchi et que je m’étais fait humilié par ces derniers. Sauf, mon ami Amano bien entendu. Quoi qu’il en soit, Mikan n’avait aucune raison de me craindre. Quant à sa confiance en elle, qu’elle semblait avoir perdu ou qu’elle ne l’ait peut-être jamais eu, si elle ne voyait pas d’inconvénient j’étais disposé à l’aider à la retrouver. Et pour cela, rien de mieux que de l’inviter à reprendre son entraînement ..

« Maintenant, rien ne t’empêche de poursuivre ton entraînement. Et si tu ne vois pas d'inconvénient, je souhaiterai voir comment tu t’entraînes, peut-être que je pourrais t’être utile d’une manière ou d’un autre. » Lançai-je, en progressant lentement vers le mannequin en bois. « Mais avant, dit-moi … tu es à l’académie ou tu es une genin ? Je veux pas dire mais si tu es genin à douze-treize ans, c’est que tu dois être vachement douée. » Poursuivis-je, dans le but de flatter son égo.

Il fallait qu’elle se sente forte.
Quant à l’âge, malheureusement ce n’était pas volontaire, j’eus tout simplement oublié qu’elle avait seize ans.

Apparemment, sa façon de parler, soit celle de me vouvoyer venait de son éducation. J'avais donc vu juste en le trouvant un peu hautain, enfin en détectant un petit quelque chose de noble chez lui. Kuzushi enchaina en disant que je n'avais pas de raison d'être mal à l'aise avec lui, qu'il était inoffensif. J'eus un rictus d'amusement mais n'en dis rien sur le moment. Il m'avait caresser la tête d'un geste gentil voir affectueux. C'était étrange, hormis ma mère, personne ne m'avait jamais fait ce coup là. Reste qu'il s'était finalement levé, signe qu'il allait mieux donc aucune raison pour moi de m’inquiéter de son état.

"Inoffensif? C'est vrai qu'une telle personne ne doit jamais s'entrainer au point de terminer clouée au sol et à bout de force."

Petite tirade amicale et amusante. Je lui avais même tiré la langue. Mais il s'approchait du mannequin en bois et continua son discours sans avoir, apparemment, été dérangé. Il voulait me regarder m'entrainer pour voir s'il pourrait me donner des conseils ou m'aider. Surprise sur le coup, je l'observais en affichant de grands yeux ronds. Mieux encore, il continua en ajoutant que si j'étais genin à douze ou treize ans, j'étais une surdouée. D'où sa question qui était de savoir si j'étais encore à l'académie ou non. Bon, je notais tout de même l'effort de vouloir me donner confiance en moi, un peu maladroite sa façon de faire mais l'intention y était.

Je sorti alors plusieurs couteaux qui étaient rangés dans mes poches. Six exactement. Que je lançais alors en l'air à tour de rôle pour sortir un fil de fer de ma poche à son tour. A chaque fois qu'un couteau retombait, je l'attrapais en enroulant le fil autour du manche, les attachant ainsi tous un par un. Je m'étais entrainer à faire sa vite, à les relier de cette façon pour pouvoir m'en servir à tout moment et dans toute situation. J'avais bien pensé à les laisser attachés dans ma poche, mais tout ce petit bric-à-brac se serait fait un malin plaisir de s’emmêler tout seul.

Tenant un couteau dans chaque main, un à chaque extrémité du câble et laissant les autres pendre dans le vide. J'observais Kuzushi. Il voulait voir ce que je savais faire hein? D'accord, alors allons lui en mettre plein la vue! Bon, je ne pouvais pas lui montrer mes meilleurs techniques, déjà car je ne le connaissais pas et ensuite: dévoiler ses meilleurs cartes dés le début serait l’œuvre d'un novice et idiot en plus de ça. Je fermais alors les yeux et prit une longue inspiration tout en avançant d'un pas pour m'approcher. Malaxant mon chakra pour en libérer l'énergie dans tous mes muscles. Ceux-ci étaient alors comme crispés, on pouvait les voir saillirent sous ma peau nue. L'instant suivant, je fonçais sur le mannequin, frappant le sol de mon pied pour bondir en tournant alors sur moi même. Faisant onduler les couteaux autour de moi telle une tornade d'acier ou une danse de lames mortelles.

Les couteaux frappèrent le sol avec force, entaillant un rocher, soufflant le sable alors que ceux touchant le mannequin le lacérait au point d'arracher de gros morceaux de bois. Levant mon bras au dessus de moi pour faire remonter mon arme, je l’abatis ensuite vers l'avant. Chaque couteaux s'enfonça avec une force inouïe dans le pantin qui fini par éclater en morceaux pour se répandre sur le sol.

Mon pied aussi toucha le sol et les couteaux tombèrent à leurs tours. Je soufflais lentement, mais mon rythme cardiaque lui s'était un peu emballé. Je senti une goutte de sueur perler de mon front sur mon sourcil pour enfin descendre le long de mon nez. La goutte poursuivis sa route sur mes lèvres, y laissant un gout salé et humide avant de disparaitre en tombant de mon menton. Je pris une longue inspiration pour me redresser lentement. Combiner deux techniques pour une seule attaque était plutôt balèze, mais un peu épuisant. Ou alors c'était le contre coup d'avoir sollicité mes muscles à ce point? Peut-être... Ou simplement le manque d'habitude.

"Voilà... Enfin ils rendent rarement les coups ce qui n'est pas pratique pour échafauder des techniques défensives ou d'esquives. Apprendre à anticiper un ennemi n'est pas le meilleur moyen avec des pantins immobiles. Je remis mes cheveux derrière mes oreilles pour libérer mon visage. Et j'ai terminé l'académie il y a deux ans. J'ai effectué quelques missions, mais je soupçonne ma mère de tout faire pour éviter mon intégration à une équipe. Elle est... Très protectrice. Donc, j'imagine que sans son accord, on ne peut m'affecter avant ma majorité? Ou alors, on m'a simplement oublié sur une liste, sur une feuille qui doit être en dessous d'une autre pile de papiers."

J'aurais pu préciser avoir eu mon diplôme à quatorze ans, avoir donc seize ans. Mais Kuzushi semblait déterminé à me considérer comme une gamine, alors autant lui laisser cette illusion. Et bon, mon âge n'avait de toute façon aucune importance pour le moment. Sauf si j'avais raison en pensant que ma mère sabotait mes projets d'être ninja et qu'il fallait son accord avant ma majorité pour rejoindre une équipe et enfin faire de véritables missions.

"Et t... Vous? Vous vous entrainez comment en général?"

Une pointe de curiosité pouvait se sentir dans ma voix.

Elle n’était pas la première et n’en sera certainement guère la dernière à souligner cette petite « contradiction » qui, en réalité n’en était pas vraiment une. En effet, lorsque je disais être inoffensif, c’était une vérité et mes entraînements ne contredisaient en rien ce fait. Si je m’entraînais autant, au point que mon corps m’abandonne, que parfois j’en perde même connaissance, c’était seulement et uniquement dans le but de me défendre en cas d’agression. Et ma notion de défense différait de celle de la plupart des autres personnes, car, elle consistait seulement et uniquement à la défense au sens propre du terme, donc aucune contre attaque de quelque nature que ce soit…

C’était en effet une vision trop utopiste mais je m’en tiendrais jusqu’à ce que des faits me prouvent l’impossibilité d’une telle vision. Pour le moment, j’avais toujours agi ainsi, sortant certes parfois avec pas mal de dégâts, aussi bien psychologiques que physiques, mais j’étais toujours resté fidèle à mes principes. Je devais donc poursuivre mes entraînements, aussi longtemps que je le pourrais, pour parfaire encore et toujours ma défense. Après tout, comme le disait l’illustre Raksha, fondateur du clan Omura, l'invincibilité ne se trouve que dans la défense et la possibilité de victoire dans l’attaque… Vous choisirez l’attaque ? Eh bien, moi ce sera la défense !

Bref, trêve de bavardage.
Mikan semblait enchantée à l’idée de s’entraîner, du moins c’était ainsi que j'interprétais l’air sérieux que son visage arborait. Elle sortit plusieurs kunais qu’elle balança dans les airs et qu’elle intercepta à l’aide de ce qui semblerait être un fil de fer. J’observais le moindre de ses faits et gestes avec beaucoup d’attention .. Qu’elle soit une enfant ou non, je voyais là une opportunité d’apprendre .. apprendre à réaliser des choses que je ne savais pas faire. Mais au-delà de ce soif d’apprendre, j'éprouvais une sincère envie de lui venir en aide, si jamais elle en avait besoin.

Pour le moment, elle savait ce qu’elle faisait .. au point que sa timidité semblait avoir totalement disparu, et j’irais jusqu’à même dire qu’elle avait une confiance aveugle en ce qu’elle faisait. Soudain, elle fermait les yeux, comme si elle cherchait à se concentrer, et quelques instants après ses muscles se contractaient à vue d’oeil. Puis, d’un bond, elle fonça vers le mannequin, faisant tournoyer ses armes ... qu’elle jeta vers sa cible lorsqu’elle jugea bon de le faire.

J’étais figé par ce spectacle, mais surtout stupéfait par la connaissance et la force au combat de la gamine. Dès que je retrouvais mes esprits, je tentais de dissimuler ma surprise à Mikan, certes avec beaucoup de difficultés, surtout lorsque je voyais l’état du mannequin. Vous me direz qu’il n’y avait rien de surprenant à ce qu’une adolescente de seize ans puisse réalité un tel combo, mais je vous rappellerai qu’en mon esprit, elle n’avait que douze ans… Quoi qu’il en soit, je mis à applaudir pour féliciter la jeune Mikan. Alors que je progressais vers elle, je sentis une légère douleur au niveau de la jambe. Je jetais un coup d’oeil rapide et je remarquai qu’il s’agissait d’un morceau de bois appartenant au mannequin. Comme si de rien était, je le sortis de ma jambe et je balançai très discrètement, puis je me mis à avancer vers elle. Elle ne semblait pas très contente de sa performance, regrettant que le mannequin ne puisse pas esquiver et contre-attaquer. En un sens, je voyais où elle voulait en venir, mais j’estimais que c’était mieux ainsi, du moins pour une personne aussi jeune qu’elle.

Mikan poursuivit en soulignant qu’elle avait fini avec l’académie il y avait de cela deux ans. Elle serait donc une surdouée ? Quoi qu’il en soit, elle continua en indiquant que sa mère lui empêchait d’intégrer une équipe afin qu’elle puisse effectuer des vraies mission, et elle regrettait cela. Je pouvais en un sens la comprendre, mais je n’étais guère surpris par l’implication de sa mère. Toute mère digne de ce nom s’inquiéterait pour son enfant et ne l’enverrait certainement pas dès son jeune âge sur un « champ-de-bataille ». Je me devais de lui expliquer cela ..

« Je trouve cela tout à fait normal. Toute mère digne de ce nom s’inquiéterait pour son enfant et ne l’enverrait certainement pas sur un champ de bataille aussi jeune. Après si tu as choisi la voie du ninja et que ta mère te l’a autorisé, c’est déjà quelque chose de grand. En ce qui concerne les équipes, je pense que si tu le souhaites vraiment tu peux en intégrer une, il n’y a pas vraiment de limite d’âge. Il te faut seulement trouver un senseï et une équipe qui ne soit pas déjà complète. Je te recommanderai de faire un tour au bureau du Kazekage et le problème devrait être résolu. Cela dit, je t’invite quand même à bien réfléchir avant de te lancer dans une équipe .. » Lançai-je, d’un air sérieux. « En tout cas, tu as l’air d’être forte et je suis persuadé que tu vas encore beaucoup progresser dans les mois à venir. » Poursuivis-je, d’un léger sourire, lui caressant une fois de plus le front. 

C’en devenait presque un réflexe.
Quoi qu’il en soit, j’attendis qu’elle médite légèrement sur mes propos pour répondre à son interrogation.

« Sinon pour répondre à ta question, ma méthode ‘d’entraînement est assez simple. Soit, j’affronte mon grand-père dans un combat où il est l’agresseur et je suis le défenseur, soit je passe mes journées à m’entraîner tout seul, essayant par moment de contrôler le vent et ou de matérialiser mon affinité. » Lançai-je, en composant un mudra. « Comme ceci par exemple » Poursuivis-je, en provoquant un souffle très puissant à partir de ma bouche. On pouvait voir les objets flotter dans les airs, et Mikan reculer probablement de quelques centimètre. « C’est une technique que j’ai appris en m’entraînant tout seul ici... Tiens, tu disais vouloir des mannequins qui bougent, esquivent et contre-attaquent, n’est-ce pas ? Que dirais-tu de moi ? Si cela peut t’aider, je suis disposé à t’apporter mon aide. » Achevai-je, sans tenir compte de mon état physique.

Hors rpg : Je me relirai et corrigerai les fautes après mon match :p

Comme je m'y attendais, Kuzushi était d'accord avec ma mère. Comme quoi elle avait raison de s'inquiéter pour moi jusqu'à m'empêcher de rejoindre une équipe shinobis. Sauf que cela ne me protégeait pas! Voilà deux ans que j'étais genin, que j'aurai pu participer à l'examen pour devenir chûnin mais je n'y avais pas été inscrite. Pourquoi? Manque d'expérience. Et à ce rythme, quand je pourrai intégrer une équipe, mon manque d'expérience malgré mes années en tant que genin joueront en ma défaveur... On me surestimera ou bien l'inverse. Oui, on ne me verrai pas avec mes vraies capacités. Soit on pensera que je suis expérimenté depuis le temps, soit que je suis nulle pour n'être encore qu'une genin. Je voulais me sentir utile, je voulais servir à quelque chose. Et surtout, en gravissant les rangs, j'obtiendrai un peu plus de liberté, ce qui pourrait me permettre de chercher des informations ou partir à la recherche de cette fille. Mais Kuzushi disait qu'il me fallait juste trouver un sensei et une équipe qui disposait encore de places. Il me conseillait également d'aller voir au bureau du Kazekage pour me renseigner ou obtenir une affectation. Il insista quand même sur le point que je devais bien y réfléchir mais c'était déjà tout choisit. J'avais la force et la détermination pour le faire. Et si je voulais savoir ce que j'étais, enfin qui j'étais, je devais progresser. Rester ici dans l'ignorance ne m'aiderait pas à progresser. Je devais comprendre et maitriser mon pouvoir. Trouver mon clan d'origine s'il existe ou des gens comme moi, comme elle.

Il laissa surement le silence s'installer pour me laisser le temps de méditer à tout ça. Même si c'était tout choisit et que je ne changerai pas d'avis. J'attendis donc patiemment qu'il veuille bien répondre à ma question ou qu'il poursuive la conversation. Hormis lui dire que j'étais décidée, je ne voyais pas quoi lui dire. Ce n'était pas comme si je pouvais lui parler de mon pouvoir... Parfois, je me disais qu'en parler pourrait me soulager, me libérer aussi. Mais j'avais promis à ma mère de ne pas en parler.

Kzushi expliqua enfin comment il s'entrainait. Et c'était donc souvent avec son grand-père. Il cherchait apparemment à se spécialiser dans la défense, c'est du moins ce que j'en compris. Personnellement, je savais me protéger, du moins je le pensais. Mais en même temps, je ne pouvais mettre en pratique mes techniques de défenses, déjà car cela viendrait à rompre ma promesse, ce qui donc... Était inutile. En fait, j'étais nulle pour me protéger. Vous voyez comme c'est mitigé? Comme c'est compliqué? Techniquement, je n'avais pas à m'inquiéter d'une lame pouvant déchirer ma peau, ma chaire et atteindre l'os. Mais je devais m'inquiéter à ne pas révéler mes capacités... Et ce n'était même pas pour le coté tactique de la chose. Si seulement d'ailleurs. Reste que Kuzushi disait être affilié au vent, mais pas uniquement. Il sous entendit qu'il avait une autre affinité, ce qui m'intrigua un peu. Pouvais-je l'obliger à le révéler en le poussant à bout lors d'un entrainement? Mais déjà, il mettait en pratique ce qu'il avait dit: soufflant un courant d'air puissant par la bouche qui me fit un peu reculer tout en faisant flotter les objets aux alentours. Pas mal du tout. Et enfin: il me proposait son aide pour m'entrainer, ce qui me fit sourire.

"D'accord! L'idée me plait bien!"

Il était gentil et soucieux des autres. Ce qui me mettait à l'aise. Je sentais qu'il voulait me mettre en confiance, qu'il me complimentait pour faciliter nos discussions. Il avait un petit quelque chose de rassurant. J'en venais presque à me dire que lui dire la vérité ne serait pas un problème. Mais l'image de ma mère apparut dans mon esprit, me forçant à penser à ma promesse. Je ne pouvais en parler, je l'avais promis.

"Par contre, on ne fait pas un agresseur et un qui se défend. Je préfère l'idée d'un combat libre, chacun tentant de battre l'autre. On peut mettre quelque chose en jeu? Ma gourde ou mon bandeau? Si vous parvenez à prendre l'un des deux vous gagnez? Et moi, que devrais-je prendre?"

S'il s'entrainait à se défendre, il sera surement difficile à atteindre, ce qui serait difficile et donc intéressant pour moi. Mais le forcer à agir, être obligé d'attaquer, me semblait une bonne idée pour l'entrainer lui aussi. Et oui, que je ne sois pas la seule à qui tout ceci soit bénéfique!

Je reculais de quelques pas, me mettant alors en garde. Les deux poings levés, proches de mon visage, les coudes rentrés vers ma poitrine et les jambes légèrement fléchies. Tout dans ma posture montrait mes connaissances de combat au corps à corps, ce que Kuzushi avait déjà comprit lors de ma démonstration sur le mannequin de bois. Il ignorait encore mon affinité ni si j'étais juste spécialisée à l'arme blanche ou à mains nues. Moi, j'avais compris qu'il savait utilisé le ninjutsu et il m'avait donné une affinité sur deux qu'il possédait...

"Ok. Découvrir votre seconde affinité? Ou vous préférez autre chose?"

Me concentrer. Je devais agir rapidement mais intelligemment. Le tout sans trop en faire: c'était un entrainement. Et surtout: sans lui révéler certaines choses... Tout ceci devenait incroyablement excitant et intéressant. J'espérais juste qu'il s'était suffisamment remit de sa fatigue et que je ne le pousserai pas trop à bout. Au moindre signe de fatigue excessive de sa part, je mettrai fin à l'entrainement. Qu'il joue de son esprit chevaleresque à vouloir me faire progresser ou non.

Elle était déterminée et rien ne semblait pouvoir lui faire changer d’avis. Je me devais donc de respecter sa décision - qu’elle soit bonne ou mauvaise - et de n’émettre aucun jugement. Après tout, c’était sa vie et elle semblait parfaitement savoir dans quoi elle allait mettre les pieds. Puis, de toute façon lorsque je pris ma décision de devenir civil, puis de redevenir shinobi, personne ne s’était interféré dans ma décision. L’essentiel c’était qu’elle semblait savoir la vie que cela impliquait et les sacrifices que cela demandait.

Une fois que le temps de réflexion écoulé, elle me fit savoir - sourire aux lèvres - que mon idée d’entraînement lui plaisait. Cependant, elle ne voulait pas d’un combat qui nécessiterait obligatoirement un défenseur et un attaque. Elle proposa plutôt l’idée d’un combat libre où nous serions amenés - tous les deux - à attaquer et à nous défendre. Et elle suggéra de tourner cela en jeu et que pour gagner, je devais m’emparer soit de sa gourde, soit de son bandeau frontal. L’idée ne me déplaisait guère - surtout que cela semblait lui procurer une forme plaisir - je m’en voudrais donc de le lui arracher..

« Cela me convient .. » Lançai-je, reculant de deux pas. « Je te prendrai bien ton bandeau. » Fis-je, d’un léger sourire.

Elle était déjà sur ses gardes. Je l’observais attentivement et je tentais d’analyser le moindre de ces faits et gestes. Pour le moment, tout laissait à croire qu’elle était une adepte du combat au corps à corps, néanmoins, je n’écartais en aucun cas l’idée qu’elle serait polyvalente. Peut-être même qu’elle avait un super pouvoir caché, un don héréditaire comme le mien, voire beaucoup plus … il n’était donc pas question de se fier aux apparences. Bref, lorsque Mikan était fin prête pour le « combat », elle me demanda ce qu’elle devait faire pour remporter le jeu. Puis, elle proposa la découverte de mon affinité, et je ne pus que lui répondre favorablement.

« Je t’aurais bien dit de trouver le « vrai » .. » Fis-je en lançant une boule de fumigène.



« Mais ton idée n’est pas plus mal … Essaie donc pour voir. » Poursuivis-je, d’un air amusé.

J’utilisais - depuis de l’écran de fumée - mon « kage bunshin no jutsu » et je créais quatre clones de moi-même. Deux de mes clones prirent l’apparence de rochers, un autre se transforma en arme blanche et le dernier se tenait au milieu de l’écran de fumée, attendant patiemment l'arrivée de Mikan. Quant à moi, je me cachais derrière un réel rocher et j’observais attentivement ce qui allait suivre. Je comptais sur l’obscurité de la nuit pour ne pas être démasqué facilement, mais surtout pour que Mikan ne puisse pas distinguer les vrais rochers du faux. Et dès que l’opportunité se présentera, je lui arracherai son bandeau.. J’étais persuadé qu’elle ne se laissera pas faire aussi facilement.

Et voilà, nous avions un deal! Mon bandeau et son affinité. Le vrai? Sa véritable affinité? Le vrai quoi? Il me mit le doute en disant ça ce qui fait que je n'eus pas le temps de réagir quand il lança son fumigène. Reste que je devais découvrir ce qui était vrai et ce qui ne l'était pas. D'un coup, toute mon attention c'était portée sur ce détail. Et s'il l'avait fait exprès? Je sorti un couteau d'une poche, et un autre pour ma seconde main. Je les fis tourner rapidement entre mes doigts et bondit en dehors de la fumée. Plutôt que de foncer en avant, j'avais simplement bondis pour en sortir: je retomberai environ au même endroit. Déjà, je devais voir ce qu'il préparait.

Kuzushi se tenait au même endroit, une arme à la main, attendant ma venue. Je dégainais rapidement un autre couteau, les mettant les trois dans ma main gauche. Je sifflais alors bruyamment, pour être entendu. Histoire qu'il puisse voir d'où venait le coup et éviter une blessure grave non voulue. C'était un entrainement en même temps. Les trois projectiles filèrent rapidement en direction du ninja aux yeux écarlates alors que je retombais dans la fumée. Ignorant si j'avais touché ou non, je filais rapidement sur ma droite pour sortir du fumigène. Un autre couteau en main, juste au cas où. Attendre de voir s'il attaquait ou non? Il était entrainé à se défendre... Je devais le pousser à attaquer, à rester loin, à le pousser à agir.

Je glissais sur le sable pour stopper ma course et lancer un regard vers lui. Il y avait des roches pour se cacher. Si seulement je maitrisais mon pouvoir... Si je savais utiliser correctement le ninjutsu... Toute cette roche à porté aurait été très utile!

"Tu comptes attendre que j'attaque c'est ça?"

Je fis un grand sourire, me redressant en faisant tourner mon arme blanche entre mes doigts. Et enfin je lui tirais la langue pour montrer que je m'amusais. J'avais envie de voir s'il attaquerais ou non. Voir si je pourrais éviter ou encaisser une de ses attaques. Chose que les mannequins ne faisaient jamais: rendre les coups.

Elle recula pour éviter d’être à ma portée. C’était une sage décision. Cependant, si elle voulait espérer gagner, elle était obligée de passer par cette fumée ou alors de trouver un moyen de la faire disparaître. En attendant, mon clone dégaina un kunaï et l’attendait patiemment. L’écran de fumée lui procurait un grand avantage, à savoir celle de pouvoir surprendre Mikan. Néanmoins, ce n’était pas sans inconvénient. En effet, son champ de vision se retrouvait très limité et de ce fait il lui était impossible de connaître la position de la jeune fille avec précision.

Soudain, la jeune fille siffla comme pour indiquer sa position. On pourrait presque dire qu’elle était stupide, mais personnellement j’étais persuadé qu’elle avait un plan. Elle cherchait certainement à me déconcentrer où de me pousser à lui indiquer ma position pour qu’elle puisse me surprendre, mais je ne tomberais pas dans son piège. Soudain, alors que mon clone se décala légèrement sur la droite, il aperçut trois kunais se planter sur sa place d’origine. Aussitôt, il vit une ombre entrer dans l’écran de fumée. Persuadé qu’il s’agit de Mikan, il jeta trois senbons pour s’en assurer. Mais c’était sans compter sur la rapidité de la jeune fille qui semblait déjà hors de la fumée. Elle était très prudente et se déplaçait très intelligemment. Tant que cette fumée sera là, il sera très difficile de lui mettre la main dessus.

Quoi qu’il en soit, la jeune fille se montra très impatiente d’en découdre. Elle me narguait et cherchait à me pousser à l’erreur. Cela me fit - depuis ma cachette - légèrement sourire. Je décidai de lui offrir plus de divertissement, plus d’action en faisant surgir mon clone de l’écran de fumée. Il se trouvait dans les airs et avait Mikan dans son champ de vision. Il lui jeta un kunai en guise de diversion et profita de son temps de réaction pour foncer sur elle. Les mains tendues, j’espérais grâce à ce clone lui retirer son bandeau. Mais je savais que cela n’allait pas être très simple et que le clone risquait de se faire éclater. Pas de panique, j’avais un deuxième plan. En effet, mon clone avait emporté avec lui mon autre clone qui s’était transformé en kunai. Sourire aux lèvres, il lui fit savoir qu’elle avait perdu.

« Allez, donne-moi gentiment ce bandeau. »
Lança -t-il, à deux doigts de mettre la main sur sa cible.

Mon clone attendait le moment précis où il se fera éclater pour jeter le clone métamorphosé derrière la jeune fille. Dans très peu de temps, elle découvrira que - depuis le début - elle avait à faire à un clone. Mais saura -t-elle pour autant que ce premier clone n’était qu’une diversion ?

C'est alors que Kuzushi surgit de la fumée, en l'air lui aussi. Finalement il passait à l'attaque? Et bien voyons voir son plan d'action. Qui, je n'en doutais pas, devait être brillant. Surement allait-il jouer de subterfuge pour me prendre mon bandeau. Je ne le voyais pas me l'arracher par la force. Mais sait-on jamais? Je fis tourner mon couteau dans ma main, le prenant à l'envers, la lame remontant vers mon avant-bras. Je le vis me lancer un kunai pour attaquer. Surement une diversion car ses pieds touchaient déjà le sol. Pas le temps d'analyser la situation, juste agir et me défendre. Je levais mon bras dont la main était libre, malaxant mon chakra rapidement. La peau de mon bras ainsi que de ma main se transforma pour durcir et prendre l'aspect de roche. Au même moment Kuzushi m'arrivait dessus pour m'attaquer. Je fis un sourire: je n'avais besoin que de bloquer un coup pour le surprendre, le reste, se sera lui qui sera en mauvaise posture.

Le kunai percuta mon bras couvert de roche, l'impact résonna mais ce ne fut pas la seule chose qui se produisit. La vibration sonore eut comme l'effet de fissurer mon épiderme et des éclats de roches volèrent autour du point d'impact sur mon bras. Des débris percutèrent ainsi Kuzushi avec force alors que je bondissais en arrière. Il venait de fanfaronner en me disant de lui donner mon bandeau bien gentiment. C'était-il attendu à ça? Surement pas.

Je fis un bond en arrière, voyant le corps de Kuzushi explosé en fumée. Me laissant sans voix. Un clone? Il savait faire ça? Après tout oui, ça semblait logique, il était bien plus âgé que moi, donc plus entrainé et expérimenté. Le voir usé d'un kage no bunshin n'avait donc rien de si surprenant. Quand à moi, je venais d'utiliser deux techniques pour me défendre et contre attaquer. Transformer mon bras en pierre et le rendre friable pour que des morceaux éclatent. J'avais semble-t-il, une passion ou un gout prononcé pour les projectiles.

Toujours en garde, je regardais autour de moi, mon couteau à la main. Où était-il? Caché derrière un rocher? Pouvait-il se transformer en rocher? Merde! J'ignorais trop de choses sur ses capacités. Je lançais un bref regard vers le mannequin que j'avais réduis en morceaux. Un peu plus loin au sol, se trouvait mes couteaux attachés avec le fil en acier qui avaient été projeté par son souffle un peu plus tôt. Pourrais-je le ramasser et m'en servir? Mais si je blessais le vrai? Merde...

"Donc c'est une partie de cache-cache, c'est ça? Et bien jouons!"

Je lançais plusieurs couteaux à l'aveugle, visant les rochers pour voir si quelque chose bougeait derrière alors que je bondissais sur le coté puis en arrière pour finalement arriver vers mon arme que je ramassais rapidement. J'hésitais tout de même à m'en servir... C'était... Je pouvais sévèrement le blesser quoi!

Elle était douée.
Elle semblait maîtriser le doton, ou du moins quelque chose de semblable. Et elle était parvenue - grâce à cette affinité - à vaincre mon clone avec une facilité assez déconcertante. J’avais encore du mal à réaliser parfaitement ce qui s’était passé. Cependant, je ne me laissais pas abattre, après tout ce n’était que le début de notre divertissement. Je me contentais donc, toujours depuis ma cachette, d’observer attentivement ces moindres faits et gestes. J’espérais qu’elle ne s’approcherait pas trop de rochers, sinon je risquais fort bien d’être démasqué. Mais si jamais elle décidait de s’aventurer vers ces rochers, j’étais sur mes gardes et prêt à l’accueillir. Tout comme mes deux autres clones d’ailleurs. Donc, si j’étais à sa place, je ferais très attention et je réfléchirais mûrement avant de m’aventurer dans un endroit aussi suspect.

Néanmoins, elle préféra, pour le moment, se diriger vers le mannequin en bois, et elle s’arrêta à quelques mètres des couteaux qu’elle - précédemment - balancé. Je ne savais pas ce qu’elle avait derrière la tête, mais elle semblait avoir saisi que pour atteindre son objectif, elle devait obligatoirement de me trouver - le véritable moi - et de me faire sortir de ma tanière. En serait-elle capable ? Je ne saurais le dire, mais son visage semblait prouver que oui. Et elle semblait savoir comment s’y prendre.

Dès lors où elle lança son regard vers les rochers, je redoublais de vigilance et m’attendait à toute éventualité. Soudain, elle balança aveuglement quelques couteaux, espérant certainement m’obliger à me montrer à elle. Malheureusement pour elle, ce n’était pas ces vulgaires couteaux qui allait avoir raison de moi.

D’ailleurs, la plupart de ses couteaux n’avaient trouvé rien d’autre que le vide comme cible. Cependant, l’un d’entre-eux arriva jusqu’à moi, mais je l’amortis assez aisément en me servant de ma veste. Et un autre trouva mon clone - métamorphosé en rocher - comme cible. Ce qui, malheureusement, me fit perdre un clone. Ce n’était pas très grave.

Certes, Mikan avait désormais une information non négligeable, mais elle n’en valait pas la peine puisque je décidai volontairement de sortir de ma cachette. Je préférais éviter que mon dernier clone se fasse démasqué, il pourrait être un bon joker, d’autant plus que je ne disposais pas beaucoup de chakra pour recourir à cette technique de multi-clonage. Bref, désormais Mikan m’avait dans son champ de vision. Une bonne dizaine de mètres nous séparaient et cela jouait plutôt légèrement en ma faveur. Mais elle, elle avait réussi à mettre la main sur son arme. Les couteaux lancés hasardeusement n’étaient donc qu’une diversion pour lui permettre de mettre la main sur son véritable arme. C’était bien joué, et je le lui fis savoir à ma manière.

« Tu te débrouilles bien. »
Fis-je, plaçant discrètement un sceau explosif sur le rocher.



« Allez vient, il te reste encore 50% du chemin à parcourir. »
Poursuivis-je, d’un air enjoué.

Le sceau explosif n’avait aucunement l’objectif de lui faire du mal. Il allait seulement me servir de diversion lorsque le moment se présentera. En attendant qu’elle se décide de venir me chercher, je touchais - à l’aide de mon doigt - le sceau qui se situait sur l’anneau en cristal de ma bague. Mon objectif était de desceller le sceau pour me servir de ce qui se trouvait en son sein. Un très long fil de fer, presque invisible. C’était fait assez discrètement, mais il n’était pas impossible qu’elle découvre cette petite manœuvre...

L'un de mes couteaux que j'avais lancé ricocha sur un rocher et aussi étonnant que cela puisse paraitre: il explosa dans un nuage de fumée. Un autre clone qui s'était transformé? Combien en avait-il fait au juste? Comment pouvais-je déterminer le nombre? Démasquer l'original ne sera pas simple, surtout s'il a lui aussi changé de forme. J'en venais presque à me dire que c'était de la triche. Mais cela ne rendait le combat que plus intéressant! C'est alors que Kuzushi sortit de derrière un autre rocher, il arborait un petit sourire tout en me félicitant que j'étais douée. Enfin plutôt que je me débrouillais bien selon ses termes. Sourire auquel je répondis amicalement. Il me disait alors de venir, qu'il me restait encore la moitié du chemin à parcourir. Je le vis passer son doigt sur une bague, j'ignorai si c'était un geste nerveux ou une quelconque technique.

Reste que moi, je n'avais aucune technique pour parcourir rapidement la distance entre lui et moi... A part me jeter à corps perdu sur lui en espérant bloquer ou contrer son éventuelle attaque, je n'avais rien. Je fis tourner des couteaux dans l'air en secouant le câble en acier que je tenais tout en avançant d'un pas. J'en fis un autre, un peu plus rapide. Faisant tourner d'autres couteaux à l'aide de ma seconde main. Il avait vu ma danse d'acier et savait surement que je pourrais, que j'allais la refaire. Sauf que cette fois-ci, je n'userai pas de mon autre technique pour gonfler mes muscles à l'aide de mon chakra: je ne comptais pas le blesser gravement non plus!

Je me mis alors à courir, lui fonçant simplement dessus. Tombant probablement dans son piège s'il en avait préparé un. J’espérais juste une chose: qu'il est prévu un autre fumigène, une explosion ou quoique ce soit pouvant me dissimuler de sa vue, ne serait-ce qu'un instant! Sinon tant pis, je prendrai l'attaque de plein fouet tout en évitant qu'il m'arrache mon bandeau qui me servait actuellement de serre-tête.

Alors que je lui fonçais dessus, je pensais vaguement que je manquais de stratégie. Que mes techniques actuelles me permettaient d'attaquer ou de me défendre, mais il me manquait quelque chose: la tactique, penser à piéger l'ennemi, à le faire agir comme cela pourrait m'arranger. C'était une façon de penser qu'il me fallait apprendre. Surement que cela me permettrait également de mettre de nouvelles techniques au point. Je bondis alors, commençant à effectuer une rotation sur moi même, laissant mes couteaux attachés érafler le sol, soulevant un peu de poussière. Je n'avais pas vu son sceau explosif, je n'avais pas prévu le piège qui m'attendait, j'espérais juste pouvoir improviser sur le moment. Ou alors, j'allais simplement perdre et peut-être en apprendrais-je quelque chose. J'effectuais ma danse d'acier, cherchant à le blesser ou du moins à l'obliger à se protéger. Tout en malaxant mon chakra, transformant une infime partie de mon corps en pierre: une simple sécurité pour éviter de perdre ce combat trop vite...

Mikan semblait quelque peu hésitante.
Elle devait certainement se demander s’il était préférable de se ruer sur moi tête baissée, ou s’il valait mieux élaborer un plan bien précis pour tenter de me surprendre. Peu importe son choix, j’espérais seulement qu’il sera mûrement réfléchi. En attendant, je profitais du temps de sa réflexion pour dégainer un kunai que je fis tournoyer de mon indexe, avant de l’attacher au fil de fer que j’avais invoqué.

C’est alors que Mikan fit - à son tour - tourner ses couteaux dans les airs. Elle semblait s’être décidée sur la stratégie à adopter, chose qui me fit légèrement sourire. Puis, elle fit appelle à d’autres couteaux - qu’elle fit tourner de son autre main - avant de se ruer sur moi telle une bête enragée. Elle avait donc opté pour l’impatience, à moins bien sûr qu’elle n’ait un plan derrière la tête. C’était peu probable, mais ne sait-on jamais. Quoi qu’il en soit, je l'attendais fermement, prêt à mettre mon plan en exécution.

Lorsqu’elle était assez proche de ma personne et qu’elle bondit - faisant plusieurs rotations et enchaînement pour tenter de me « blesser » - je fis plusieurs saltos arrière, essayant d’éviter ses coups et veillant à ce qu’au moins un mètre nous sépare. Je reculais toujours et encore, volontairement, pour qu’elle dépasse légèrement la position du rocher que j’avais marqué. Dès lors, je dégainai trois kunais que je lui balançai sans grande précision. L’objectif était d’occuper son attention, ne serait-ce qu’une seule seconde. Je doutais qu'elle tombe aussi facilement dans ce piège, que son attention soit aussi facilement détournable, mais je lui jetai quand même mon « fameux » kunai. Je cherchais à l’enrouler autour de ses armes, pour ensuite pouvoir aisément la désarmer en tirant sur le fil qui me liait à mon projectile.

Si elle était bien concentrée, elle pourrait facilement comprendre le piège que je lui tendais avec ce kunai. C’est pourquoi, je ne m’étais pas arrêté à cette action. En effet, dans le cas où mon projectile serait inutile, j’anticipais en créant un puissant souffle de vent à partir de ma bouche. Cela avait non seulement le but d’entraver les mouvements de Mikan, mais aussi de me permettre de mieux introduire ma prochaine attaque. Un dernier multiclonage, et le clone se rua aussitôt sur la jeune fille, lui portant un coup de pied lent et faible. Nulle doute qu’elle parviendra à éviter ce minable clone, néanmoins derrière son dos - en un claquement de doigt - je fis exploser le rocher en mille morceaux. Parviendra -t-elle à ignorer une aussi « grande » explosion, sans compter les éclats de roche qui risquait fort bien de la « chatouiller » ? En tout cas, je profitais de tous ces événements pour me ruer sur elle, bondissant au dernier moment pour lui arracher son bandeau. Mais dès lors où je m’apprêtais à lui retirer ce fichu bandeau, je me sentis vide et faible .. à court de chakra. Il ne me restait plus qu’à m’écrouler …

Alors que je lui fonçais dessus, Kuzushi me décocha trois projectiles après avoir bondit en arrière. D'un mouvement du poignet, je fis onduler le câble auquel était relié mes couteaux, cherchant à dévier les kunais de mon adversaire. Le choc métallique indiqua que j'en avais dévié un. Une douleur à la cuisse, elle m'indiqua que je n'en avais pas bloqué un autre, mais c'était les risques du métier après tout. A peine avais-je esquivé un kunai, dévié un et bloqué le dernier que Kuzushi lança une autre technique. Un courant d'air puissant qui me figea en l'air, tournant sur moi-même sans pouvoir me rapprocher de lui. Pire encore, mon arme, une sorte de fléau improvisé avec des couteaux et un câble, s'emmêla, créant des nœuds dans le fil ce qui l'a rendit... Inutile.

Je retombais mollement sur le sol, regardant de façon déçue mon arme: un amalgame de fil et de lames. Relevant alors les yeux pour voir Kuzushi, enfin un second, donc l'un était un clone, j'ignorais lequel. Il m'arriva donc dessus pour me mettre un coup de pied afin de me projeter en arrière. J'avais plus ou moins bloqué le coup mais cela m'obligea tout de même à reculer. Je glissais sur le sable, lançant un regard au clone en me disant que j'allais lui éclater le crâne en utilisant le mien pour réaliser cet exploit. J'entendis alors une détonation derrière moi, un petit jurons sortit alors de ma bouche juste avant l'explosion qui s'en suivit. Le rocher explosa, des débris volèrent dans tous les sens. Certains me percutèrent avec force, déchirant mes vêtements pour enfin pénétrer ma peau. Là, j'avais au moins eu le temps de réagir à temps: mon chakra avait afflué dans mon corps. Le clone explosa dans un nuage de fumée sans que j'eus besoin de le frapper. L'explosion et les projectiles avaient suffit: des débris avaient traversé mon corps pour l'atteindre. Comment? Par réflexe d'auto-défense, j'avais transformé partiellement mon corps en boue, pour me protéger de l'explosion. J'espérais juste que Kuzushi n'ait pas noté ce fait plutôt étrange. Avec un peu de chance, il penserait simplement que des débris étaient passés autour de moi et avaient atteint le clone.

Kuzushi surgit alors, la main tendue pour attraper mon serre-tête. Là, j'eus un sourire: j'avais, avant de foncer sur lui, préparer cette situation. Le haut de mon crâne, mes cheveux et mon bandeau étaient transformer en pierre, comme mon bras un peu plus tôt. Ainsi, arracher le bandeau était possible mais bien plus difficile et surement surprenant pour gagner quelques secondes. Pour une raison que j'ignorais, il cessa cependant de bouger et je saisis cette opportunité pour lui plaquer mes deux mains sur le torse, concentrant mon chakra pour expulser Kuzushi avec force.

Je fis alors un pas de coté, titubant un peu. Une goutte de sueur perla de mon front et mon souffle était court. J'enchainais surement trop de techniques et consommait trop de chakra. Surement que j'en utilisais trop pour rien, mais cela s'apprendrait avec le temps. Je poussais un long soupire, observant Kuzushi, il ne bougeait plus trop. Merde, il était à bout de force? C'est vrai qu'il s'était déjà entrainé avant mon arrivé!! Je me dirigeais alors rapidement vers lui sans me soucier de l'état de mon haut déchiré dans le dos mais également devant. Ne pensant pas un instant à ce détail qui pouvait pourtant interpeller. Je glissais tout en tombant en genoux pour arriver vers lui.

"Merde... Est-ce que tout va bien?"

Alors que j’étais à deux doigts de lui arranger son bandeau, quelque chose d’étrange se forma autour de ce dernier. J’avais du mal à clairement le distinguer, mais je crus - l’espace d’un instant - entendre des crépitations de roche. L’affinité de doton semblait de plus en plus se confirmer .. Quoi qu’il en soit, je me retrouvai hélas à court de chakra. Ce qui permis à Mikan de reprendre aisément l’avantage, plaquant, en effet, ses deux mains contre mon torse et me projetant de façon spectaculaire contre le sol. Plus de peur que de mal, j’observai Mikan d’un air presque joyeux.

J’étais content qu’elle ait profité de cette faille pour remporter la partie. Certes, elle ne l’avait pas encore totalement remporté, mais ça ne saurait tarder. Toute souriante, elle me regardait et attendait patiemment le petit grain qui lui fera remporter ce défi. Cependant, lorsqu’elle se rendit compte que je ne pouvais plus me relever, son agréable sourire se volatilisa et elle se hâta de venir prendre mes nouvelles. C’est alors que je me rendis compte que je n’étais pas allé des mains mortes contre elle. En effet, ses vêtements étaient déchirés et elle semblait blessée…

« Ne t’inquiète pas, tout va bien. Je profite seulement de la présence de toutes ces étoiles, regarde les d’ailleurs » Fis-je, pointant le doigt vers le ciel.

A part la lune, il n’y avait pas l’ombre d’une étoile dans le ciel. C’était tout simplement un moyen de détourner son attention. Je ne voulais, en effet, pas qu’elle s’inquiète pour moi. De toute façon, elle ne m’avait pas fait trop fait mal et j’étais très affaibli avant même qu’elle ne ne vienne pour s’entraîner.

Quoi qu’il en soit, je profitais du piège que je lui avais tendu pour poser discrètement mon indexe sur le tissu de son bandeau. J’usais alors de mes dernières réserves de chakra pour cristalliser lentement son bandeau. Lorsqu’elle se rendit compte de mon manœuvre, je lui affichais un léger sourire et je lui fis comprendre qu’elle avait remporté la partie.



« Tu remportes cette manche, mais la prochaine fois tu ne m’auras pas aussi facilement, hein. »

Elle s’était bien débrouillée.
J’espérais désormais que cette victoire lui apportera plus de confiance.



« Je pense que maintenant tu n’as aucune raison valable de ne pas accepter ma veste. » Fis-je, toujours sourire aux lèvres.

Je ne lui posais aucune question sur ses blessures, ni sur son état. C’était volontaire, je ne voulais tout simplement pas qu’elle pense que je m’inquiète pour elle. Il fallait qu’elle pense qu’elle était une grande fille. Une fille forte qui ne se laisse pas impressionner par des simples blessures superficielles. Cela pourrait booster davantage sa confiance, du moins je le pensais. Évidemment, intérieurement c’était tout l’inverse, mais je parvenais à ne pas extérioriser mes vrais sentiments, après tout c’était un domaine qui m’était très familier.

« Pourquoi tu t’es privée de ton affinité ? Tu sembles maîtriser le doton, si je ne m’abuse ? » Repris-je, d’un air curieux.

Il gisait au sol, apparemment à bout de force. Quand à moi, l'arrière de ma robe était partiellement déchirée. Enfin, à en juger par le courant d'air frais sur ma peau, je pouvais retirer le mot "partiellement", je commençais même à penser que mon soutient gorge ou en tout cas au moins une bretelle, n'était plus de ce monde. Heureusement, j'étais plutôt douée pour la couture! Et en cas de besoin, ma mère m'aiderait, elle était incroyable pour réparer mes vêtements. Kuzushi me rassura en disant qu'il allait bien et qu'il profitait de la vue sur le ciel pour observer les étoiles. Je levais alors mon nez pour regarder, comprenant parfaitement qu'il ironisait car il devait être à bout de force. Et justement: il ni avait pas la moindre étoile, on ne voyait que la lune, qui était particulièrement belle ce soir.

Je sentis alors quelque chose dans mes cheveux et me souvins alors de notre pari pour le combat. Inclinant rapidement la tête sur le coté pour éviter qu'il ne me le dérobe, je vis sa main redescendre lentement. Mais mon bandeau sur mon crâne était étrangement lourd. D'un geste rapide, je le retirais. Laissant cascader mes cheveux sur mon visage avant de les évacuer derrière mes oreilles de mon autre main. Là, ce que je vis me fascina: mon bandeau était comme cristallisé! Au touché, cela ne semblait pas être de la glace, en tout cas ce n'était pas froid. Un peu intriguée, j'observais Kuzushi. Il me félicitait pour ma victoire en disant qu'il gagnerait la prochaine fois. Ce qui me fit sourire. Je compris alors qu'il avait donc l'affinité, étrange et probablement rare, du contrôle du cristal. Je n'en avais jamais entendu parler.

Le haut de ma robe glissa de mon épaule, la révélant nue ainsi que le haut de ma poitrine. Je rattrapais rapidement le tissus pour le remonter, évitant ainsi d'être gênée. Bon, je me sentais un peu mal à l'aise avec mes vêtements dans cette état. Et surtout, il allait surement s’inquiéter sur mon état pour ensuite voir que je n'avais aucune blessure... Comment allais-je me justifier? C'est alors qu'il me proposa sa veste en disant que cette fois, je n'aurai aucune remarque à faire pour la refuser. Il me fit ainsi sourire et j'hochais la tête pour accepter.

"Va pour la veste alors. C'est vrai qu'il fait un peu frais."

Et cela cacherait mon dos de sa vue, évitant peut-être la question sur la douleur ou d'éventuelles blessures. Kuzushi me demanda alors pourquoi je m'étais privée de mon affinité. Il avait remarqué que je savais utiliser le doton et semblait ne pas comprendre pourquoi je n'en avais pas tiré d'avantage partie. Je fis un autre sourire.

"Et bien... Je suis largement meilleure en taijutsu pour le moment. J'arrive à matérialiser mon chakra sous forme de roche pour me défendre, enfin recouvrir ma peau mais je n'arrive pas encore correctement à utiliser le ninjutsu. Encore des difficultés avec la réalisation, rapide en tout cas, des mudras... Ce qui ne facilite pas l'utilisation du doton, en effet."

C'était vrai, mon corps était prédisposé à se transformer en roche, en boue ou encore en terre. J'avais donc de grandes facilités à me protéger en me recouvrant de roche, à faire exploser la roche de mon corps pour me défendre. Mais manipuler celle qui m'entoure était encore un peu difficile. J'avais l'impression que le sol ou encore les roches qui m'entouraient, étaient une partie de mon corps que je n'arrivais pas à manipuler. Le temps me dira si j'y parviendrais. Pour ça, je devais apprendre à malaxer correctement mon chakra.

"Et donc... Vous pouvez transformer ce que vous touchez en cristal? Le manipuler également j'imagine? Je n'en avais jamais entendu parler."

Ses vêtements étaient déchirés, elle était blessée, et tout cela c’était de ma faute, entièrement de ma faute. Je n’avais pas fait attention, je m’étais laissé prendre au jeu, un peu trop .. beaucoup trop même. J’osais d’ailleurs même pas la regarder, préférant plonger mon regard dans le ciel obscure .. observant la clarté de la lune et m’en voulant d’avoir été si violent contre cette petite fille.

Fort heureusement qu’elle semblait plus emballée par sa « victoire » que ses blessures. Lorsqu’elle me fit savoir qu’elle accepta ma veste, je fus comme légèrement soulagé. C’était la moindre des choses à faire. D’ailleurs, si je pouvais, je lui aurais donné ma chemise et mon pantalon sans hésiter. Cela dit, ce n’était pas vraiment possible puisqu’ils étaient trempé de ma sueur, à cause de cet « affrontement » et bien entendu l’entraînement avec mon grand-père, qui fut bien plus rude d’ailleurs. Il n’était donc pas question de lui offrir ces vêtements souillés.

Bref, toujours le regard sur la lune, j’écoutais attentivement les réponses de Mikan au sujet de son pouvoir. Plutôt de son affinité, Doton. D’ailleurs, l’explication me parut tout de suite plus logique, en effet, elle ne maîtrisait pas encore le ninjutsu. Elle ne pouvait donc se permettre de réaliser des techniques aussi aisément que moi. Je trouvais cela dommage, car avoir une affinité aussi intéressante que le doton et se contenter seulement du taijutsu, c’était vraiment du « gâchis ». Il va falloir y remédier à cela, surtout si elle voulait vraiment devenir une kunoichi talentueuse, capable de se protéger elle-même. Je lui serais venu en aide avec plaisir, mais hélas, je n’étais pas le mieux placé pour cela.

« Je vois, cela explique tout alors. Je pense qu’il faut que tu te trouves une équipe et un senseï. Comme ça, tu apprendras auprès de cette équipe en t’entraînant avec tes autres camarades, et surtout ton senseï sera là pour te guider, pour t’apporter toute son expérience. » Fis-je, sans réellement faire attention à ce que je disais.

Il faisait de plus en plus froid .. C’était fort agréable, tellement agréable que j’étais plongé dans les méandres de mes pensées. L’obscurité de l'environnement ressortissait mes pupilles écarlates, et un air de plus en plus impassible se dessinait sur mon visage. La présence de Mikan s’évaporait lentement .. C’est alors qu’elle vint me chercher dans mon monde intelligible pour me ramener à nouveau dans ce monde tangible. Elle m’interrogeait sur mon pouvoir de cristal, me demandant si je pouvais cristalliser toute chose. Observant passivement la lune, je mis un peu plus de temps que d’habitude à lui répondre.

« Oui » Fis-je, d’un ton faible.

Un simple oui .. Une preuve de mon absence. Je pouvais l’écouter, l’entendre respirer, la voir sans pour autant être vraiment présent. Un phénomène difficilement explicable pourtant demeurant une part de ma personnalité. C’était comme ça .. surtout la nuit. Voilà pourquoi je m’isolais bien souvent lorsque la nuit tombait. Avait-elle dit quelque chose d’autre .. Je n’en savais trop rien.. Puis, soudain lorsque le sceau de mon grand-père s’activa en moi, je repris alors tous mes esprits, effacement complètement l’éveil de cet autre personnalité. Je tournais la tête vers la jeune fille qui semblait me parler et je m’en excusais très rapidement pour ce manque de respect.

« Je suis vraiment désolé .. C’est quelque chose qui m’arrive assez souvent, donc t’en fais pas. Excuse-moi ! » Fis-je, très sincèrement, recouvrant toute ma lucidité. « Pour y répondre à ta précédente question, en effet, je peux tout cristalliser. En faîte, je ne maîtrise pas encore parfaitement ce pouvoir, mais un jour viendra où toutes choses tangibles pourra être cristallisé par mon pouvoir. » Poursuivis-je, d’un léger sourire.

Usant de mes dernières forces, je me relevai une fois de plus, faisant face à Mikan. Il était temps d’y aller … Il se faisait très tard et beaucoup trop froid, ses parents devaient certainement s’inquiéter. Je me tournais et me baissais très légèrement pour qu’elle puisse monter sur mon dos. Elle était blessée et fatiguée, donc je ne comptais pas trop lui laisser le choix de refuser.

« Allez monte. Il est temps de rentrer je pense, ta mère va s’inquiéter. » Fis-je, d’un très léger sourire. « Attention, je ne te laisse pas trop le choix, disons que c’est ma punition pour avoir perdu le defi. » Poursuivis-je, d’un sourire un peu plus large, bien qu’il soit légèrement forcé. « Tu vas me guider jusqu’à chez-toi et une fois que je me serais assuré que tu sois dans ton lit, je m’en irais. » Repris-je, d'un air agréable.

Lorsqu’elle monta sur mon dos, je me mis à progresser tranquillement vers les quartiers résidentiels, me laissant guider par sa douce voix. Elle pouvait profiter du temps de trajet pour poser toutes les questions qu’elle désirait, où tout simplement me faire la conversation à sa façon...

Mon interlocuteur fixait toujours la lune, n'osant pas poser son regard sur moi. S'en voulait-il de m'avoir blessé? Je suppose. Devais-je lui dire que je n'avais rien? Il serait préférable oui... Mais comment le dire sans qu'il n'ait des soupçons? Bah! J'étais adepte du taijutsu, douée pour frapper et encaisser les coups. Il suffirait de dire que j'ai réussis à l'aide de mon chakra à me protéger et ne pas être blessée par la petite déflagration. Il me conseillait cependant de me trouver une équipe ainsi qu'un sensei pour m'aider à progresser, apprendre le ninjutsu serait vraiment un plus pour moi. Sur ce point, j'étais totalement d'accord avec lui: apprendre à maitriser le ninjutsu me permettrait enfin de maitriser ma capacité, à manipuler la terre ainsi que la roche qui m'entourait. En lançant un bref regard aux rochers des alentours, je voyais là comme une partie de mon corps que je ne parvenais pas à bouger, comme si j'étais paralysée. J'avais la sensation de ressentir le sol, les roches avoisinants, mais de ne jamais parvenir à les atteindre. Comme s'il me manquait des terminaisons nerveuses. Mais d'un coté... Serais-je un monstre si j'y parvenais? Ma mère m'avait longuement interdit d'apprendre le ninjutsu, me disant de me limiter au taijutsu afin d'éviter qu'on ne me remarque trop. Mouais, c'est vrais que changer partiellement ou totalement mon corps en boue était bien plus discret!

Kuzushi mit plus de temps à répondre quand je l'avais interrogé sur sa capacité à contrôler le cristal. Il semblait ailleurs, distant. Perdu dans ses pensées. Allait-il bien? Il m'inquiétait un peu, après tout, on s'était entrainé et il était déjà épuisé avant cela. Il s'excusa ensuite rapidement comme retrouvant ses esprits et il enchaina en disant que oui, il contrôlait le cristal et qu'il parviendrait, plus tard, à tout transformer en cette matière. C'était intéressant, voir même impressionnant.

Suite à ça, il se redressa pour se mettre finalement debout. Inquiet de mon état, il voulait me porter pour me ramener chez moi. Ce qui me fit ouvrir de grands yeux. Genre il comptait me porter alors qu'il tenait maladroitement debout? Avait-il remarqué que mon état était largement mieux que le sien? Mais il disait ne pas me laisser le choix. Je fis la moue, baissant les yeux, hésita pour finalement accepter. Il voulait bien faire, se sentant surement obligé de se montrer galant. Sans oublier qu'il me prenait pour une gosse... Il me disait donc de le guider jusqu'à chez lui et qu'il partirait seulement une fois sûr que je sois au lit. Parfait tout ça! Ma mère va adorer que je ramène un mec approchant la trentaine! Si avec ça, elle ne m'hurle pas dessus par la suite...

Je montais donc sur son dos, honteusement. Je lui indiquais ensuite la direction du centre-ville. Me laissant ainsi bercer par le rythme de ses pas. Je me demandais s'il me trouvait lourde? Et il était fatigué, voir épuisé... Je m'en voulais énormément. Une question me taraudait cependant. Vu mon affiliation à la roche, le fait que je ne sois pas vraiment humaine, ou pas entièrement. Cela jouait-il sur mon poids? Avais-je le poids d'un rocher ou non? J'imaginais alors que non: si c'était le cas, Kuzushi aurait bien plus de difficulté à me porter. Non?

"Et... Donc ce pouvoir de cristallisation. C'est héréditaire?"

L'idée était d'apprendre s'il était lié à un clan et lequel. Mon but était d'en apprendre un peu plus sur lui et ce pouvoir. J'irais surement me renseigner à la bibliothèque sur ça, mais s'il pouvait m'aiguiller un peu, cela m'arrangerait. Ma tête se posa dans son dos, j'écoutais son rythme cardiaque tout en profitant de l'air frais de la nuit. Le petit balancement à chacun de ses pas en venait à me bercer. Je devais parler pour me maintenir éveiller!!

"Tu... Vous... Vous êtes dans une équipe ninja? Vous avez un sensei? Je marquais une pause, relevant la tête pour regarder le chemin. A droite à la prochaine. Ma meilleure amie a rejoint une équipe il y a un an. Enfin, une équipe... Elle était seule avec son sensei: Tetsui Yamada. Vous le connaissez?"

Yui... A l'académie ninja, on s'était retrouvé les deux à la même table. On avait fini par sympathiser. C'était peut-être ma seule amie d'ailleurs. Elle avait un incroyable talent pour la faculté de marionnettiste, sans oublier le fuinjutsu, obligatoire quand on se lance dans le kugutsu. Elle avait un caractère à part. Elle paraissait froide, peu loquace et ne souriait jamais. Mais au fond, je savais qu'elle était gentille. Elle me manquait... Malgré ses entrainements et ses missions, elle venait manger à la maison de temps à autre. Mais depuis quelques temps, elle ne venait plus. J'avais cru comprendre qu'elle était à l'étranger pour une mission importante. Si je n'aurais pas sut laquelle, j'aurais dis: chanceuse. Mais non. Elle était partie pour Nami no Kuni. La guerre... J'espérais que où qu'elle soit, quoi qu'elle fasse, qu'elle aille bien.

"Je vais descendre. J'ai envie de marcher. Et ne vous en fait pas: je ne suis pas blessée!"

Sans attendre, je bondissais du dos de Kuzushi pour toucher le sol. Me sentant d'un coup plus joyeuse, plus vivante. Un grand sourire illumina mon visage. Oui, Yui allait bien, j'en étais sûre! En tout cas, j'étais sûre que mon retour au contact avec la terre m'était favorable pour positiver et me sentir bien. Je regardais alors autour de nous, nous étions deux rues à coté de chez moi.

"On y est presque Kuzushi. Vous voulez y aller? Je peux rentrer seule à partir d'ici, ce n'est vraiment pas loin."

Il était gentil et je me sentais bien avec. Ce qui était rare. Je me demandais ce que ma mère dirait en le voyant. Yui sortirait quand à elle un sarcasme du genre que je les préférais expérimenter.

Curieusement, Mikan était bien plus lourde que je le pensais. C’était assez étrange, car, d’apparence il n’y avait rien qui pouvait vraiment expliquer cela. Ce n’était peut-être que le fruit de mon imagination, peut-être seulement la conséquence de mon piètre état. Cela dit, je ne laissais rien transparaître, continuant de progresser - un pas après l’autre - comme si de rien était.
Soudain, la jeune fille m’interrogea, demandant si mon pouvoir était héréditaire. C’était encore une bonne question, à laquelle je ne pourrais - hélas - pas répondre correctement.

« Je ne pourrais malheureusement te répondre avec certitude mais - visiblement - il semblerait que ce soit un don héréditaire. » Fis-je, tout en progressant tranquillement. « Le souci c’est que c’est un pouvoir rare, très rare au point qu’on ne trouve que très peu d’information sur lui et le clan duquel il serait issu. » Poursuivis-je, avançant lentement, veillant à ne pas trop secouer la jeune fille.

Alors que nous progressions tranquillement, profitant de l’agréable température nocturne, Mikan m’interpella - une fois de plus - certainement pour se tenir éveillée. Elle souhaitait savoir si j’avais une équipe et un senseï. Puis, elle décolla sa tête de mon dos pour regarder la route et elle m’indiqua le chemin à prendre pour rejoindre son domicile. Ensuite, elle me fit savoir que sa meilleure amie avait rejoint une équipe il y a de cela un an et que son professeur était Tetsui, Yamada Tetsui. Elle acheva en me demandant si je le connaissais .. Je secouais légèrement la tête en guise de réponse, puis je me justifiais avec la parole.

« Non, je ne le connais pas personnellement. Cependant, j’ai déjà entendu parler de lui et de son clan. Il a une très bonne réputation au sein du village, ton amie est donc entre de bonnes mains. » Fis-je, d’un léger sourire. « Personnellement, je ne suis pas encore dans une équipe de ninja, du moins pas officiellement, en revanche j’ai effet une senseï. Il s’agit de la femme de l’ex-Kazekage, Ema. Peut-être que tu la connais déjà ? » Poursuivis-je, empruntant la voie de droite comme elle me l’avait indiquée.

Soudain, alors que nous étions assez proches de sa demeure, Mikan me fit savoir qu’elle souhaitait marcher, bondissant de mon dos pour retrouver la terre ferme. Elle semblait soudainement joueuse et ce pour une raison qui m’échappait. M’enfin cela n’avait pas d’importance, l’essentiel c’était de la voir sourire, de la voir heureuse.

« Tiens, je ne t’ai pas réellement poser la question. Pourquoi veux-tu devenir ninja, si ce n’est pas indiscret ? » Fis-je, d’un air curieux. « Ah et au faite, tu peux me tutoyer si tu souhaites. » Poursuivis-je, sourire aux lèvres.

Je préférais que les gens agissent comme moi, c’est-à-dire naturellement. Être tutoyé ne me dérangeait pas plus que cela, en faite j’accordais que peu d’importance à ces genres de choses venant des autres. En revanche, pour ma part, je vouvoierais toujours les autres, à moins qu’on me demande de procéder autrement.

Bref, quelques instants plus tard, alors que nous étions très proches de sa demeure, Mikan me demanda si je voulais partir et elle me fit savoir qu’elle pouvait rentrer seule, ce n’était désormais plus trop loin. J’agitais légèrement la tête en guise, il n’était pas question de revenir sur ma parole. Puis, rien ne me garantissait qu’elle ne tomberait pas en route, à cause de la fatigue. Bref, inutile de prendre de risque.

« Ce n’est pas une question de distance, mais plutôt de principe. Avançons je te prie .. » Fis-je, d’un air agréable.

Lorsque nous arrivâmes près de sa porte, je me permis de sonner afin de m’excuser et d’expliquer la situation, pour lui éviter des problèmes. Une fois que cela sera fait, je m’en irais me reposer en paix.

C'était donc un don héréditaire qu'il possédait mais il n'en avait que très peu d'infirmations. Dommage, j'aurai bien été cherché des renseignements dans quelques livres. Je ne vous cache pas ma déception, mais rapidement Kuzushi enchaina pour parler de Tetsui, il ne le connaissait pas, mais le disait connu. Ainsi le sensei de Yui était quelqu'un d'important, ou au moins de suffisamment fort pour être connu. Cela me rassurait un peu. J'espérais la revoir bientôt. Kuzushi n'avait pas non plus d'équipe, mais il avait une sensei: Ema. La femme de l'ex-Kazekage. Il me demanda si je la connaissais, que de nom malheureusement. Mais je ne doutais pas un instant qu'elle devait être une femme incroyable.

"Je n'ai jamais eu la chance de la rencontrer. Mais j'imagine qu'elle est très compétente!"

J'avais posé le pied au sol quand il me demanda ce qui m'avait poussé à devenir ninja. Je levais les yeux, prenant le temps d'observer les étoiles. Oui, pourquoi ce désir d'être shinobi? Ma mère et moi avions passées notre temps à nous cacher, à craindre qu'on nous trouve. En arrivant à Sunagakure, elle avait ensuite eu peur qu'on découvre ce que j'étais... Elle craignait pour ma sécurité. Je me sentais seule, j'ignorais comment contrôler mes capacités. Il m'était alors semblé évident que devenir ninja, apprendre à connaitre mon corps, à me battre, serait utile. Autant pour rassurer ma mère que pour m'aider à mieux me connaitre. Bon... Ma mère s'en faisait toujours autant et je ne savais pas encore ce que j'étais. Je n'avais donc pas bougé du point de départ. Ce qui en soit était frustrant.

"Ma mère et moi avons beaucoup voyagé. Elle avait souvent peur qu'on soit attaquées, elle s'inquiétait toujours pour moi. Je me posais souvent des questions sur moi, sur mes capacités, mes limites. J'ai donc voulu devenir ninja pour apprendre à me connaitre, apprendre à me défendre. Avec l'espoir de rassurer ma mère... J'avais un talent naturel avec l'utilisation du chakra, il était, je crois, évident de mettre cela à profit du pays du vent, non?"

J'étais à moitié humaine, à moitié roche et boue. Je ne pouvais cacher ma véritable nature en restant quelqu'un de normal. En étant ninja, je pouvais utiliser mes pouvoirs subtilement pour qu'on ne découvre pas la vérité... Que j'étais un monstre, faite de cailloux et de boue. Ma mère m'avait dit que lors de ma naissance, je n'avais été qu'une flaque visqueuse de boue épaisse capable de bouger un tant soit peu, prenant parfois la forme d'un nourrisson. Je me demandais même comment elle n'avait pas prit peur d'une telle apparence et ne m'avait pas abandonné.

"Et comme tu dois le savoir... On a tous nos petits secrets. Le mien est mieux préservé en revêtant l'uniforme de shinobi. C'est du moins ce que je crois."

Il sonna alors à la porte de ma petite maison. Celle-ci était constituée de trois pièces: la pièce de vie comprenant cuisine et salle à manger. Nos deux chambres et une dernière pièce servant de salle de bain et toilettes. Je me sentais un peu mal à l'aise, nous ne vivions clairement pas dans le luxe et je me demandais ce que Kuzushi allait en penser. J'entendis alors des bruits de pas et la porte s'ouvrit alors rapidement. Je fixais ma mère: une femme aux cheveux courts d'une couleur brune, avec des reflets légèrement bleuté. Je tenais les reflets d'elle m'avait-elle dit. Le coté gris, c'était de mon père. On pouvait voir que son visage portait quelques rides, mais qu'elle n'était pas bien vieille, elle avait la quarantaine passée. Hormis son léger embonpoint, je lui ressemblais beaucoup. Nous avions les mêmes yeux, sauf que les miens exprimaient généralement de la gêne et les siens du stresse voir de la panique. Elle portait une grande robe délavée, celle qu'elle avait généralement quand elle était à la maison. Elle me foudroya du regard puis porta son attention à Kuzushi et lui fit un large sourire.

"Bonsoir monsieur. Ma fille vous a apporté des problème? Elle se tourna vers moi. Doro Mikan! C'est à cette heure que tu rentres? Où étais-tu? Pourquoi cet homme t'as raccompagné?
-Maman... J'étais au terrain d'entrainement. C'est là bas que j'ai rencontré Kuzushi. Il était épuisé mais a tenu à me ramener car il faisait nuit. C'est tout!
-Je vois. Et bien entre jeune fille!
-J'suis plus une gamine... Marmonnais-je tout en obéissant et entrant dans la petite maison.
-Monsieur... Kuzushi. Désirez vous entrer pour prendre un thé? En guise de remerciement pour avoir raccompagné ma fille."

Sa proposition était douce, mais quelque chose chez elle inspirait un tant soit peu d'autorité. Je l'écoutais parler, me retournant pour voir ce que comptait faire Kuzushi et peut-être le saluer s'il décidait de partir maintenant que j'étais belle et bien rentrée.

« Très compétente, en effet. » Rétorquai-je, d’un léger sourire.

Après quoi, je demandai à Mikan ce qui l’avait motivé à s’engager dans cette voie de shinobi. Alors que je m’attendais à une réponse instantanée, la jeune fille prit son temps pour réfléchir, certainement pour éviter de me raconter des salades. Puis, elle me fit connaître ce qui l’avait poussé à s’engager dans cette voie aussi dangereuse qu’épanouissante.
La raison n’était autre que sa mère, ou du moins en partie. En effet, celle-ci s’était souvent inquiétée pour sa fille, surtout durant les nombreux voyages qu’elles entreprirent, ce qui donna donc l’envie à Mikan de devenir plus forte, et ainsi de rassurer sa mère. Mais c’était également pour apprendre à se connaître, pour mesurer ses limites et apprendre à se défendre. De tas de raisons toutes plus ou moins cohérentes pour qu’elle s’engage dans cette voie.

« En effet, autant pour le pays que pour toi même car tu en conviendras qu’avoir du talent et l’ignorer en le laissant dormir c’est .. tout sauf raisonnable, je crois. » Fis-je, d’un air agréable.

J’espérais qu’à travers cette phrase, elle aura davantage confiance en elle et ne douterait à l’avenir pas de ses choix. Chose qui n’était pas encore arrivée, cependant rien ne garantissait qu’elle ne se mette pas à douter d’elle et de ces décisions dans un avenir proche. S’engager dans une vie de shinobi c’était s’engager dans une vie imprévisible pouvant nous confronter face à nos pires cauchemars, nous amenant parfois à remettre toutes nos croyances en question. En tout cas, j’étais confiant concernant la petite Mikan ..
Bref, la jeune demoiselle repris la parole après ma remarque, me faisant comprendre qu’on avait tous des secrets et que la sienne était mieux préservée en revêtant l’uniforme de shinobi. Sur le coup, je ne compris pas là où elle voulait en venir, ni de quel genre de secret elle parlait… Cependant, avec du recul, j’eus une petite idée de ce qu’elle disait, chose qui me fit légèrement sourire. Après contrairement à elle, je n’avais aucun secret car c’était quelque chose que je jugeais d’éphémère, sans compter que c’était un fardeau inutile que je refusais de porter. Si quelqu’un venait à me poser des questions aussi intime qu’elle pourrait être, je lui répondrais avec sincérité, même si ma réponse pouvait conduire cette personne à s’en prendre à ma vie. Quoi qu’il en soit, c’était ma façon de voir les choses, d’agir et d’être, chacun en avait la sienne que je refuse de juger ..

« Le plus important c’est le fait que tu crois, le reste n’a pas d’importance. » Fis-je, d’un air sincère.

Après quoi, je sonnai à sa porte, attendant patiemment qu’une personne nous ouvre la porte. Et c’était sa mère qui pris l'initiative - visiblement - surpris de me voir auprès de sa jeune fille. « Arrête de réfléchir, tu ne comprendras jamais cette partie des humains. » Me souffla une voix interne, perturbant ainsi ma réflexion. Après quoi, je me contentais de regarder curieusement la mère de la jeune fille qui avait l’air de foudroyer sa fille du regard. Certainement parce qu’elle rentrait très tard, chose qui ne serait guère surprenante. Quoi qu’il en soit, la mère ressemblait beaucoup à la fille, du moins sur certains points.
Curieusement, après un regard féroce à l’encontre de sa fille, elle porta son attention sur ma personne, m’observant avec un grand sourire. Un changement de comportement qui me surpris légèrement, mais je me contrains de ne pas chercher à comprendre. Lorsque je m’apprêtais à lui adresser la parole, elle me devança en me saluant et me demandant si sa fille m’avait posé des problèmes, chose à quoi je souris très légèrement pour tenter de la rassurer. Puis, elle se tourna vers sa fille, la fustigeant d’interrogations.

« Bonjour, je vous prie de m’excuser pour le dérangement, surtout à une heure si tardive. Rassurez-vous, votre fille n’a rien fait de mal, bien au contraire, elle m’est venue en aide. » Fis-je, d’un air agréable.

Après quoi, Mikan lui expliqua pourquoi j’étais en sa compagnie, suite à quoi sa mère lui demanda de rentrer. Puis, elle se tourna vers moi pour me demander si je désirais du thé en guise de remerciement. Je secouais légèrement la tête pour décliner son offre, veillant à arborer toujours un air agréable.

« Non, ne vous fatiguez pas madame. C’est à moi de vous remercier, sans votre fille je serais toujours cloué sur le sol du terrain de l’académie. » Fis-je, d’un léger sourire. « Mikan, si jamais tu t’ennuies et que tu veux t’entraîner, je serais toujours là pour t’aider. Mais n’oublie pas de rendre visite au kazekage pour qu’il te place dans une équipe. Ainsi, tu te feras des amis et tu progresseras beaucoup plus vite. » Poursuivis-je, m’adressant à la jeune fille. « Mesdames, je vous souhaite une excellente soirée. » Achevai-je, m’inclinant légèrement.

Suite à quoi, je dresserai ma cravate qui m’étouffait et je rebroussais mon chemin pour gagner mon appartement qui se situait de l’autre côté de la ville.

Spoiler: