Une éclaircie au milieu de la forêt, c'était si rare chez moi que même anodin, ce simple détail avait suffi à me captiver alors que mes yeux n'arrivaient pas à rester ouvert. Elle créait une ombre presque aussi grande que celle des arbres, ça faisait de moi une géant de néant qui jouait naïvement avec ses doigts pour créer des motifs au sol. Qui aurait cru alors que ces mêmes mains pourraient faire couler le sang.. ? J'étais encore comme une enfant innocente... ? Non, n'allons pas jusque là, disons que l'ombre de la haine ne tapissait qu'une partie de mon âme et que la restante savait encore apprécier les moments simples.

J'étais là perdue au milieu du pays du feu attendant que Shinichi revienne, le monde était presque en paix et ma préoccupation actuelle était de suivre mon Senseï à la chasse aux trésors, un qu'il ne partagerait pas équitablement, certes... Mais c'était tellement amusant de passer du temps avec lui. Encore que là, il m'avait planté sur place, parce que j'étais un « boulet » dont il voulait se passer pour sa prise d'infos. Il m'avait donc suggéré d'en profiter pour m’entraîner et moi ce que je faisais ? Je m'amusais. Des bruits de pas troublaient alors ce moment, mes plus légers que ceux du noble lutin, mes yeux découvraient de fins fils blancs volant dans l'air en se rapprochant. Il s’agissait de Nectus qui revenait une proie dans la bouche, damne, il avait fait des progrès le bougre, moi en revanche beaucoup moins.

Et c'était amusé que près de deux ans après je me retrouvais à ce même endroit, une éclaircie similaire caressait mon visage par sa chaleur aveuglant mes yeux loin de leur terre natale. Encore que, ce n'était pas tout à fait vrai, le lieu était proche de la frontière d'âme et longtemps mes parents y avaient vécu incognito, j'y étais même née, j'y avais grandi pour tout dire pratiquement quinze longues années. Bien sûr, c'était là le genre de détail que j'avais toujours gardé pour moi, d'autant que c'était aujourd'hui un terrain conquis. J'aimais longer les frontières entre le pays du feu et celui du vent pour parvenir ici, c'était du temps où régnait le calme avant la tempête, celui où Yoru était encore parmi nous. C'était une quiétude avant la tourmente et je n'avais visiblement pas été la seule à vouloir en profiter. Ici le ciel se battait entre le gris et le bleu, faisant un mélange prodigieux de beau et mauvais temps à la fois. C'était difficile à expliquer, tant variable, ça me ressemblait assez, peut-être était-ce à jour de trop l'admirer ? Et entre les deux mondes se tenait encore sur pied la maison de mon enfance et face à elle une silhouette, une que je n'étais pas sûre de reconnaître, peut-être une enfant du pays ou de l'autre, qu'importe, ce qu'il était sûre...

~ Hey gamine, qu'est-ce que tu fais chez moi ?

Étrangement, ce lieu me changeait, mon côté hargneux se taisait au profit de cette sensation de bien être à être « rentrer » à la « maison ». Aussi c'était un sourire en coin et d'un ton plutôt las que je m'étais adressé à la silhouette face à moi avant de la rejoindre et tourner brièvement mon regard pour qu'il se porte sur elle.

~ Ne reste pas planter là, il va pleuvoir.

N'avais-je pas dit que je connaissais cet endroit par cœur ? Si bien que la première goutte vient éclater sur mon visage. Mes pas continuaient alors vers le hall d'entrée de cette bâtisse qui commençait malheureusement à se délabrer, à mon plus grand damne, mon jardin secret était en train de disparaître et avec lui toute la douceur qu'il y avait dans mon enfance... Autant dire pas beaucoup. Qui était-elle ? Comment le saurais-je, pour tout dire, je m'en fichais pas mal, elle me rappelait un temps ou j'étais curieuse face aux étrangers que je voyais si peu souvent, un où j'aurais pu être sociable. J'ouvrais la porte avant de me retourner pour patienter et maintenant ?

~ Alors tu rentres ? Je ne mord pas, enfin, pas toujours...

Et voilà, je suis perdu. Qu’est-ce qui m’est encore passé par la tête de vouloir suivre ce foutu lapin… Au final, je me retrouve seule dans un coin du pays que je ne connais pas, loin de toute personne qui me connaît. Enfin, pas si loin que ça en fait. Il se trouve qu’aujourd’hui, je participe à une sortie du village encadré par un Jonin. Habituellement, j’apprends les arts ninjas avec mes parents, mais il se trouve qu’un jonin s’est proposé pour montrer la faune et la flore aux apprenties Shinobi en devenir du village. Bien évidemment, je me suis proposé immédiatement. Pour les rares fois où on nous autorise à quitter le village, je ne dis pas non ! Seulement, mon regard a croisé celui d’un joli petit lapin. Au départ, je voulais l’attraper pour demander au professeur ce que c’était comme race. Sauf que comme une conne, j’ai pas réussi à le capturer et que j’ai même fini par me perdre…

Oui je sais, je ne suis pas doué. J’ai donc erré pendant près d’une demi-heure en hurlant à l’aide, que j’étais perdu. Pourtant, je suis encore et toujours seul à l’heure qu’il est. Toujours aussi perdu qui plus est. Si ça se trouve, je suis encore plus loin du village qu’il y a une demi-heure. Que dois-je faire ? Là c’est vraiment la question. Cependant, je n’ai pas trop peur contrairement à ce qu’on pourrait penser. Après tout, je suis toujours dans le pays du feu, donc je n’ai pas grand-chose à craindre. J’ai de grandes chances de croiser des Shinobi qui patrouille avant que ça fasse nuit je pense. Du moins je l’espère… Ah mais… Attendez… Qu’est-ce qui me dit que je suis encore dans le pays du feu ? OH PUTAIN. Là je commence vraiment à avoir peur par contre !

Après une autre demi-heure à couiner à l’aide de partout sans aucune réponse, j’aperçois ce qui semble être une maison au loin. C’est ma chance ! Espérons qu’elle soit habitée et que des personnes l’habitant pourront me montrer le chemin afin de rentrer à Konoha. C’est donc dans cette optique que je me mets à courir en direction de ladite bâtisse. Slalomant entre les arbres à toute vitesse, j’arrive assez rapidement devant mon objectif. Je reste là, planter devant elle, la détaillant du regard, cherchant le moindre détail qui me montrerait qu’elle ait habité. Malheureusement, elle a l’air plus abandonnée qu'autre chose. Du moins c’est ce que je pensais avant qu’une voix capte mon attention. Une voix qui me demande ce que je fais devant sa demeure. Tout ce que je retiens de ça, c’est qu’elle est habitée !

Je fais alors volte-face pour voir à qui appartient cette voix. Je découvre alors une très jolie fille, plus âgé que moi en tout cas. Une chose est sure, elle est très belle. Elle s’avance ensuite vers moi alors que je la fixe, perdu dans mes pensées. Elle continue ce qui semble être un monologue en m’indiquant qu’il va pleuvoir, et que par conséquent, je ne devrais pas rester là. Et en effet, même pas cinq secondes après qu’elle ait dit ça, des gouttes commencent à tomber du ciel en notre direction. Elle finit ensuite par ouvrir la porte avant de reporter une nouvelle fois son attention sur moi. Elle m’invite à rentrer dans sa maison alors qu’elle ne me connaît même pas. Elle ne connaît même pas le son de ma voix… Quelle étrange fille. Je me racle donc la gorge avant de lui répondre en pénétrant dans la bâtisse.

- Merci… Mademoiselle.

Une fois à l’intérieur, je vois qu’en effet, cette maison à l’air plus abandonné qu’autre chose. Habite-t-elle vraiment ici ? Je ne le sais pas. En tout cas, il serait peut-être temps que je réponde à sa première question.

- Désolé de vous déranger mais je me suis perdu… Je cherchais quelqu’un pour m’indiquer la route qui me mènerait à Konoha et je suis tombé sur votre maison. Je pensais qu’une âme charitable pourrait m’aider…

Oh, mais qu’est-ce que je fais de mes bonnes manières moi ! Je ne me suis toujours pas présenté !

- Je m’appelle Natsumi, du clan Yamanaka. Ravi de faire votre connaissance mademoiselle. Je vous remercie encore une fois de plus de bien vouloir m’abriter de cette pluie.

C’est étrange comment que je peux être polie quand je suis vraiment reconnaissante. Quand je suis énervé contre quelqu’un, je suis d’un sadisme légendaire. Quand je suis heureuse, je suis d’une générosité impressionnante. Ey bien c’est pareil avec la gratitude, quand je suis reconnaissante, je sais le faire comprendre à la personne. Tout ça fait partie de ma personnalité étrange. Tellement changeante qu’on me croirait schizophrène ou encore bipolaire. M’enfin, tout ça n’est qu’un détail après tout… D’ailleurs en parlant de détail, je n’avais même pas remarqué le sorte de gros chien qui était avec la jeune femme. Ce dernier me fixe étrangement soit dit en passant…

Précisions:

Charitable ? Ce mot manquait de me faire m'étouffer avec la tasse de thé que je venais de faire apparaître. Amusante la petite, notre rencontre ressemblait un peu plus à une rencontre avec le diable, qu'un ange salvateur, pourtant...

~ Je t'y reconduirais quand la pluie se serra calmée, ne t'en fais pas.

Mon doux était doux et las, j'étais comme apaisée, plus aucun démon murmurant ces vilaines choses dans ma tête, j'étais dans une sorte de cocon imperméable que je ne voulais surtout pas salir, par l'horrible chose que j'étais devenue. Celle que j'avais promis ici de ne jamais être. Une douce mélancolie poussait ce sourire un tantinet triste alors que je posais ma tasse sur un vieux meuble poussiéreux pour en refaire apparaître une autre dans mes mains, magie ? Non, un peu de fuin, du suiton et du katon. La voilà tendue à mon invitée qui venait de se présenter avec une précision à la hauteur de sa naïveté, clan, shinobi, mort certaine dans d'autres circonstances... Là encore, impasse sur mes habitudes.

~ Voilà un bien joli prénom Natsumi, je vais te raccourcir le mien à Ao' ou Aoji', mon clan est celui des Kaguya. Je suppose qu'aujourd'hui il ne te parle pas beaucoup, pourtant, te souvenir de ce jour pourrait sauver ta vie un de ces quatre. Lui c'est Nectus.

Un claquement de doigt et le feu poussiéreux de la cheminée prenait vie, alors qu'elle ne devait pas comprendre grand chose de ce que je lui racontais qu'importe. Mon loup lançait un regard perçant face à mon imprudence, après tout, la naïve petite fille allait être mon ennemie de demain très probablement. Aujourd'hui elle n'était qu'égarée et c'était tout ce qui comptait alors que le bleu de mes yeux scrutait les siens, elle ne mentait pas.

~ Non je n'habite pas ici, mais c'est resté ma maison, celle qui m'a vue naître, d'où ma présence ici, tu dois être chanceuse, Ame n'est pas réputée pour abriter masse de braves gens. D'ailleurs, je n'en fais pas partie non plus, disons que je suis dans un bon jour. Comment t'es-tu perdue si loin de chez toi, racontes moi, attendre dans le silence pourrait être long.

La fumée des tasses de thé bougeait au même rythme que les flammes réchauffant nos os dans une atmosphère si froide, mon regard se perdait vers un goutte traversant le plafond, cet endroit arrivait bientôt à sa fin, tout comme moi finalement. Autant encore en profiter tant qu'il était sur pied. A nouveau une goutte qui éclatait, qui aurait cru qu'aujourd'hui je serais accompagnée par une enfant pas même consciente qu'elle sauvait des vies...

Je ne comprends pas. À peine ai-je lâché la jeune femme des yeux qu’une tasse de thé est apparu dans sa main. Tour de magie ? Je ne sais pas. Cela reste à voir. Après tout, les Shinobi de ce monde sont de véritables magiciens quand on y regarde de plus près. Si je continue dans ma lancée, je serais peut-être un jour moi aussi une des leurs. Du moins je l’espère. Tout dépend de l’apprentissage que je vais recevoir ces prochaines années. Ce n’est qu’après un petit gorgé que mon interlocutrice m’annonce qu’elle me reconduira à ma destination. Je ne sais pas ce que j’ai fait au bon Dieu pour qu’il m’envoie un de ces anges, mais cette fille va clairement me sauver la vie ! Si le monde n’était fait que de personne comme elle, les guerres n’auraient plus lieu d’être.

Après avoir déposé sa propre tasse de thé, la jeune femme en fait apparaître instantanément une autre avant de me la tendre. Je vois, c’est du fuinjutsu. Mon père m’a expliqué le principe de cet art il y a de cela quelques semaines. Si je me souviens bien, il nous sert en grosse partie à pouvoir invoquer où on le souhaite tout objet. Je la saisis après quelques secondes d’hésitation en lâchant un léger merci à peine audible. Puis, elle reprend la parole en se présentant à son tour. Aoji, d’un clan nommé Kaguya. Je dois avouer que ce nom de me dit absolument rien. Tout ce que je peux affirmer, c’est que ce n’est pas un clan de Konoha, ou alors qu’il est très peu connu. Elle termine en me donnant le nom de son chien, Nectus et en m’indiquant que savoir le nom de son clan pour me sauver la vie un jour… Je ne sais pas trop pourquoi mais je ne vais pas trop chercher à comprendre. Les Shinobi utilise souvent du vocabulaire trop compliqué pour une apprentie comme moi.

D’un claquement de doigt, mon interlocutrice me montre une fois de plus ses talents en allumant le feu à distance, sans que je ne comprenne comment. À ce moment, on peut lire dans mes yeux un mélange d’étonnement et d’émerveillement. Même si je sais que je ne pourrais jamais faire ça au vu de mon affinité qu’est le suiton, je m'imagne allumer un feu à distance. Portant la tasse à ma bouche pour déguster son contenue, je fixe le chien qui n’a pas l’air très satisfait de la situation. Pourquoi ? Je l’ignore. De l’autre côté, Aoji’ reprend la conversation en m’expliquant ce qu’est cette maison pour elle. Ce n’est pas chez elle à proprement parler, non. C’est sa maison d’enfance. Là où elle a grandi.

Elle reprend alors, assurant qu’elle n’est pas une personne brave, mais qu’elle est juste dans un bon jour. Ça c’est ce qu’elle croit, car prendre soin d’une fille égaré comme si elle était une amie dans le besoin, c’est être gentil, point barre. Bon jour ou non. Je pose alors ma tasse sur la table avant de me racler la gorge. Voilà que je vais devoir me lancer dans une explication…

- En fait, c’est assez idiot… Étant apprentie kunoichi, j’ai participé à une sorte de stage encadré par un Jonin. Ce stage avait pour but de nous montrer la faune et la flore qui se trouve en dehors du village. Tout se passait bien au début… Sauf que comme une conne, quand j’ai croisé le regard d’un Lapin, j’ai voulu l’attraper pour demander des infos au Jonin.

Un énorme soupire sort de ma bouche alors que je suis limite à me facepalm à cause de ma propre connerie.

- Au final je me suis perdu et je n’ai pas réussi à attraper le lapin. À l'heure qu'il est, une poignée de Shinobi doivent être à ma recherche... Enfin je pense...

Voilà l’histoire d’une débile et d’un lapin, mais... voyons voir l’histoire de mon interlocutrice. Je suis sûr qu'elle est intéressante.

- Et vous, qu’est-ce que vous faites dans le coin ? Vous êtes en vacances ou de passage… ?

Les lapins, c'est le mal, la preuve que j'avais raison, ces petites bêtes sont des démons sur cette terre, des monstres allant même s'en prendre à des enfants innocents. Non mais regardez les avec leur petit minois tout mignon, il n'était que pour vous faire baisser la garde avant d'être dévorée par leur reine ! Croyez moi, je parlais d'expérience ! -Genin, Ao a failli être mangé par la reine des invocs lapin-

~ Et encore estimes-toi heureuse de t'être perdue avant de tomber sur les crocs de leur reine ! C'est dangereux de suivre les lapins dans les bois tu sais.

L'avant dernier point qu'elle soulevait en revanche me laissait plus sérieuse, un rencontre avec les verts, fichtre, je m'en serais bien passé, car difficile de penser qu'ils n'allaient pas n'énerver avec leurs questions et qu'ainsi il était possible d'échanger de simple politesse. Je soupirais, une promesse était une promesse et au pire des cas, Konoha m'offrirait des vacances toutes frais payées, avec masseur et guide touriste sur des années de cultures... Bref, je m'égarais, impossible que leur centre de détention soit pire que ce que j'avais connu à Kiri en étant une des leurs qui plus est. Mon sourire de carnassier reprenait ses droits, la demoiselle avait alors simplement soif d'apprentissage sur notre mère nature. Elle n'était visiblement pas que curieuse sur cette dernière, là voilà qui cherchait à connaître le but de ma présence ici, je souriais amusée avant de me pencher subitement vers elle.

~ Dis le moi.

Mon regard se perdait dans le sien pour s'y attardait fixement. Ne m'avait-elle pas vanter ses origines dans un clan connu pour pénétrer avec facilité l'esprit des autres ? Moi-même utilisatrice de genjutsu, je me sentais curieuse de voir jusqu'où ce talent allait, si oui elle pourrait lire les étages où je lui laisserais les portes, si même elle aurait le talent de me faire déverrouiller d'autres accès, ceux là même que je n'osais plus approcher. Peut-être ainsi aurait-elle su que ce lieu était un secret méconnu de Kiri et tout ceux qui m'entouraient, le gardien de mon âme en quelque sorte, le simple fait de le fouler me libérer de tous les poids, le simple fait d'y penser me faisait me sentir en sécurité à des lieux de mon emplacement originel. Qu'ainsi oui, on pouvait dire que j'étais en vacance dans un sens, puisque mes retours ici était pour ne pas l'oublier justement, mais pas que... Un souterrain bien plus intéressant était le vrai sanctuaire, le vrai intérêt de ce lieu et non pas tant les débris pour lesquels je simulais une affection nostalgique. Ma réserve, mon secret, mon cas où...

J'attrapais alors ses mains pour les poser sur mes tempes, le tout pour partager un souvenir, oui elle était dans ma tête, mais c'était moi là tout de suite qui l'y avait faite rentrer, un souvenir partagé, celui d'une forêt maigre qu'abritait Ame. Une gamine à la tignasse blanchâtre ramenait un lapin en le tenant par les oreilles, il était marron, gris, corpulent avec de longues pattes... La môme c'était moi, niveau chasse, faune et flore, j'avais des milliers de réponses à lui faire partager...

~ Le lapin en question, c'était un comme celui-ci ? Ou bien...

La môme toujours mais une nouvelle forme de proie dans les main, un blanc, plus petit avec des oreilles bien plus longues....

~ Celui-là ? Autant ne pas laisser ta sortie sur un échec, tu auras apprise des choses finalement.

Que que quoi ? Je ne suis pas sûr d’avoir tout compris à ce qui venait de se passer… Les lapins auraient une… Reines ? Et je ne vois pas vraiment en quoi suivre un lapin dans la forêt peut être dangereux ! Ce n’est pas comme s'ils allaient m’attaquer non plus hein. Ce sont juste des petites inoffensives. De nous deux, c’est plutôt moi l’animal dangereux je pense. M’enfin bon, après, libre à elle de penser ce qu’elle veut. Après tout, elle est plus âgée que moi, peut-être qu’elle parle en connaissance de cause. Cependant, après que le chapitre Lapin soit clos, un sourire particulièrement étrange se dessine sur le visage de mon interlocutrice.

Tendant le bras pour attraper ma tasse de thé, je me suis fait surprendre par Aoji, qui, sans me prévenir, s’est rapproché d’un seul coup de moi. Laissant ainsi un espace minime entre nos deux visages, je sentais légèrement son souffle contre ma peau. Trop surprise par son action, je n’ai pas pu contenir un sursaut d’étonnement. Heureusement que je n’avais pas ma tasse dans la main sinon son contenue se serait retrouvé sur tous mes vêtements. Éviter la pluie pour au final finir quand même mouillé, ça aurait été le comble quand même… Revenons en plutôt à nos moutons, ou plutôt à notre mouton. Pendant pas moins d’une seconde, nous restons là, à nous fixer dans le blanc des yeux. Cependant, mon interlocutrice brise le silence en me disant ces simples mots : « Dis-le-moi. ».

Béante de surprise, je ne bouge pas d’un cil. Que faire . Je ne sais pas. Fait-elle référence à mon pouvoir héréditaire . Possible. Pourtant, rares sont les personnes qui laisse leur esprit autant à la disposition d’un Yamanaka. Même si de par mon niveau actuel, elle peut garder un certain contrôle sur les souvenirs que je vois. Avec un peu de concentration, je suis sûr que je peux accéder à des souvenirs sans même qu’elle ne le remarque, mais je ne vais pas le faire. Elle a été très gentille avec moi depuis le début, alors je ne vois pas pourquoi je lui ferais un coup de pute. Car oui, pénétrer dans l’esprit d’autrui sans sa permission, ce n'est pas très très gentil en soi. Après, il y a toujours des exceptions.

C’est alors qu’Aoji m’attrape les mains d’un geste quasiment religieux avant de les poser sur ses tempes. C’est donc tout naturellement que je ferme les yeux en déversant du chakra dans son cerveau. Instantanément, une vision m’apparaît, comme si j’avais été diriger directement vers ce souvenir. C’est sûrement le cas d’ailleurs. Aoji a dû décider de me montrer ce souvenir. Je me concentre alors pour bien visualiser le souvenir. Une forêt maigre… Pas comme celle d'Hi no kuni. Puis je remarque une petite file aux cheveux blancs mal entretenue. Est-ce que c’est elle ? Sûrement. Dans sa main se trouve une bête, immobile. En y regardant de plus près, je remarque que c’est un lapin. Il faut croire que le sujet Lapin n’est pas encore clos au final…

C’est alors qu’une voix arrive jusqu’à mes oreilles. Celle d'Aoji qui me parle directement dans la réalité. Elle me demande alors si le lapin est question était comme celui-ci. Non, il n’était pas comme ça, le mien était blanc comme la neige, avec une petite tache noire autour d’un œil. Puis, un nouveau souvenir apparaît. Encore la même fille mais cette fois avec un autre lapin. Blanc comme les miens. Pourtant, il a les oreilles trop longues comparées à celui que j’ai vu tout à l’heure. Elle me demande s'il était comme ça, en m’indiquant qu’elle fait cela pour que ma sortie ne soit pas qu’un échec. C’est donc tout naturellement que je lui réponds :

- Oh vous savez, j’ai fait votre rencontre, et rien que ça fait que ma sortie n’est pas un échec !

Un petit rire sort alors de ma bouche avant que je reprenne.

- Pour en revenir au Lapin… Vous le montrer est beaucoup plus simple je pense ~

Instantanément, je lui envoie directement dans la tête un de mes souvenirs. Un souvenir très récent puisqu’il s’agit de tout à l’heure, quand je coursais ledit lapin blanc aux oreilles courtes. Nous me voyons donc seul dans la forêt, à courir après le Lapin comme une conne.

- C’est celui-là !

Difficile de ne pas décrocher un sourire qui finissait en rire devant la scène. Elle avait un côté charmant, innocent encore, un que je n'avais jamais eu. Pressée de grandir sûrement pour être si curieuse, si j'avais pu, je lui aurais fait le don de rester celle qu'elle était dans cette forêt courant vers un lapin. Si ça se trouvait, demain je prendrais sa vie ou elle la mienne... M'enfin, ça pas avant quelques mises au point...

~ Si tu n'anticipes pas son action, tu ne seras jamais foutu de l'attraper, si tu ne sais pas observer ton adversaire, tu ne pourras jamais l'atteindre. C'est du pareil au même. Regarde bien, l'élan de son corps le trahit, comme son regard qu'il jette pour s'assurer la voie libre. Sinon c'est un lapin rex, ils n'ont pas le meilleur goût des mets, mais en revanche...

Comme inviter dans son rêve pour mélanger mes souvenirs aux siens, j'attrapais l'animal refaisant ainsi une nouvelle scène, l'acte n'avait pas été dur, quelques bonds et le voilà dans mes mains. Lui aussi savait observer, il fallait le tromper en le laissant penser l'inverse de ce que l'on ferait, mais là n'était pas la question. Je tendais la chose pour qu'elle puisse constater d'elle même mes dires, un velours soyeux..

~ Ils sont d'une douceur incomparable. Il n'y en a pas à Mizu no kuni, on ne les trouve qu'ici. Tout du moins de mon expérience personnelle. Qui sait, en découvrant le monde il en sera peut-être différent pour toi. Qui plus est, je suis contente que tu te sois perdue aussi.

C'est vrai, après tout j'avais toujours eu tant horreur d'être seule. Ce n'était qu'alors que je me rendais compte de la maîtrise de la môme capable de fusionner son genjutsu au mien. Elle faisait ça avec une aisance comme si c'était même innée, une particularité de sa famille ? Veinarde, tant d'efforts qu'il m'avait fallu pour maîtriser cet art en ce qui me concernait. Et elle, elle s'invitait dans la course de mon esprit mieux que je ne l'aurais espéré, ce qui me faisait penser...

~ As-tu déjà quitté Konoha ? Veux-tu voir le monde comme si tu y étais ?

Le décor changeait, une immense cascade et des arbres à perte de vue, nous voilà à Taki quelques instant, avant que le décor ne défile à vitesse accélérée pour changer encore, cette fois une chaleur étouffante s'invitait au bord d'un volcan à Hai no Kuni. La lave dans un cratère subitement devenu lac des rizières, avant que les vagues sur l'eau se soient celles dessinées par le vent sur le sable du désert sunajins. C'était comme y être, c'était comme le premier jour que j'avais foulé ces endroits, je me souvenais chaque son, chaque odeur, chaque régal pour mes yeux. Alors, quelle destination lui faisait envie ?

~ Où voudrais-tu te perdre si tu avais le choix, dis le moi. Ainsi un jour si le destin nous fait nous croiser à nouveau, nous partagerons cette vision du monde comme si on y était. Le tour y sera plus rapidement fait non ? !

Étrangement j'étais comme une enfant foulant le sable, qui montrait sa collection, une qui pour la première fois partager son rêve : Découvrir toutes les facettes du monde, sans en vouloir aucun profit, si ce n'était le plaisir. Comment dire, ça ne sied pas vraiment à ma condition!

En y repensant, vu de l’extérieur, les gens ne doivent pas vraiment comprendre ce que nous faisons. Deux filles dans une maison qui se tienne la tête en rigolant et en parlant l’une à l’autre, le tout avec les yeux fermés. A ce moment précis, nous seules savons ce qui se passe dans nos esprits. Nous ne nous connaissons pas vraiment et pourtant nous partageons nos souvenirs comme si c’était tout à fait normal. De toute façon personne ne sait que nous sommes ici où ce que nous faisons alors on s’en fout.

Devant le souvenir que je montre à la jeune femme aux cheveux blancs, elle se met à rire. Je dois avouer que j’ai l’air un peu idiote et innocente dans ce souvenir. Je n’arrive pas à me dire qu’il date d’il y a seulement quelques heures. Ai-je l'air aussi innocent à longueur de journée ? Si c’est le cas, il faudrait peut-être que je change ça, sinon on ne va pas me prendre au sérieux une fois que je serais genin. Enfin bref. Après qu’Aoji ait vu à quel point je suis médiocre en chasse, elle prend bien soin de me donner quelques conseils. Selon elle, il faut bien observer sa proie si on veut réussir à l’attraper. Elle n’a pas tort, bien au contraire même. J’ai foncé tête baissée en espérant qu’il se jette dans mes bras. Je suis vraiment conne en fait.

Ce serait un lapin rex. Ils n’auraient pas un excellent goût selon elle… Ah mais attendez. J’ai pas envie de le manger moi ! Y a bien assez à manger au village pour que j’aille tuer un petit lapin qui n’a rien demandé. Je voulais juste savoir les caractéristiques de son espèce moi. Mais alors que je m’indignais sur le fait de manger un petit lapin, la jeune femme pénétra complètement dans mon souvenir, allant même jusqu’à créer une nouvelle scène. En moins de deux secondes, elle attrape le lapin avant de l’amener jusqu’à moi. Instinctivement, je lève ma main pour toucher la bête. Quelle douceur ! On croirait être dans un rêve tellement il est doux ! Quel dommage que je n’ai pas pu l’attraper tout à l’heure. J’aurais pu profiter au maximum de sa douceur…

Toujours d’après les connaissances de la jeune femme, cette espèce ne se trouverait pas au pays de l’eau. Tiens, pourquoi parle-t-elle de Mizu no Kuni ? Serait-elle originaire de ce pays ? Excellente question Sherlock, même si à vrai dire, ce n’est pas le sujet actuel. D’ailleurs en parlant de sujets, Aoji clôt le sujet lapin en me demandant si j’ai déjà quitté Konoha. Elle va même jusqu’à me proposer de voir le monde. Au début, je pensais à un voyage, puis, je me suis souvenu de ce que nous étions en train de faire. Elle peut très bien me montrer ces souvenirs directement grâce à mon jutsu. Rien qu’à cette pensée, un énorme sourire se dessine sur mon visage. Voyager sans quitter son pays… Jamais je n’aurais cru qu’un jutsu créer pour les interrogatoires serve à ça un jour…

Instantanément, la forêt de hi no kuni est remplacée par une magnifique cascade, encore plus belle que celle de mon pays. De magnifiques arbres à perte de vue… Quelle vue magnifique ! Je n’aurais jamais imaginé qu’il y ait des endroits aussi beaux dans le monde. Et encore, le décore à nouveau, dévoilant une chaleur insoutenable. Un volcan. Je ne connais pas cet endroit et pourtant, rien que d’y être en souvenir me procure une joie extrême. Je ne sais pas vraiment ce qui me plaît dans ce volcan, mais je le trouve reposant. Comme si j’étais au cœur de la nature sauvage.
Je n’ai pourtant pas le temps de m’extasier plus que le décore change une dernière fois. Cette fois-ci, je me retrouve dans un désert où les dunes dominent largement le paysage. Le vent balaye les grains de sable à mes pieds. Quelle sensation agréable ! Pour finir, mon interlocutrice avec qui je partage mes souvenirs me demande quelle destination je voudrais voir. Huum… Je sais !

- Le pays de l’eau ! J’adore l’eau alors je suis sûr que ce pays va me plaire ! Et puis comme vous l’avez évoqué tout à l’heure, je suppose que vous y êtes déjà allé. Je me trompe?

Mais il reste tout de même une question qui traîne dans mon esprit… Toute bête, mais qui mérite d’être posé.

- Mais dites-moi, comment ça se fait que vous ayez visité autant d’endroits dans le monde à votre âge ?

Elle choisissait le seul endroit où je ne voulais pas aller, mais qu'importe, puisqu'elle l'avait demandé et que je l'avais proposé, le décor changé. En revanche il n'y avait rien de Kiri dans cette scène, il s'agissait plutôt d'une plage brumeuse au vent puissant nous fouettant les cheveux, tandis que les vagues jouaient une mélodie pour apaiser leurs visiteurs. Quitte à lui montrer une image de chez moi, autant qu'elle soit celle qui me paraissait la plus douce, celle qui lui laisserait un bon souvenir. Sous mes pieds des crustacés à peine cachés, oui Kiri était riche en diversité, autant par les gens qui la composaient, que par ce que Dame Nature lui avait fait acquérir, l'océan à perte de vue ; l'atmosphère humide et la caresse du vent. Un timide éclaircie magnifiait le tableau, étrangement c'était lors de ce contraste entre le gris si triste et ce bleu joyeux coupait par la chaleur de l'astre du jour que j'appréciais me stopper et simplement l'observer. C'était là tout ce que je voulais retenir de ce village de monstres, je leurrais la pauvre enfant avec un tableau vrai, mais un qui ne représentait pas bien la couverture du livre nommé la brume sanglante.

~ Voici une île de Mizu no kuni que j'apprécie énormément, c'est la plus proche du pays du thé.

Et son emplacement devait certainement jouer dans mon affection, alors que je laissais la demoiselle découvrir ses traces balayées dans le sable, je méditais sur son ultime question, comment avais-je pû si tôt connaître le monde. La réponse me paru évidente. Je n'avais rien à cacher après tout, les bonnes questions, méritaient les bonnes réponses.

~ Je dirais que je suis chanceuse en étant la disciple du Nidaïme Mizukage, quand celui-ci à céder son titre, il s'est retrouvé avec du temps pour lui et pour nous du coup, d'une pierre deux coups, mon instruction a été faite sur le monde et les armes.

Une sorte de passation d'héritage, il avait partagé avec moi son savoir sur tous les fronts, un vrai maître, un vrai père. A ne jamais en douter, je me sentais la plus chanceuse des enfants de la brume, même si, la citée et la vie qu'elle me donnait ne m'avait jamais épargnée. Qui plus est, je n'en rajoutais pas plus, il me semblait que c'était suffisant, il était une évidence que j'étais une shinobi et une autre encore, je ne reviendrais plus jamais ici. Un sourire me prenait, depuis le temps que je le disais, enfin, oui enfin, j'allais m'en libérer. Et cette demoiselle en face de moi ne savait même pas ce qu'elle venait de faire pour moi, qu'importe, mes réponses étaient son cadeau pour ça, mais ça ne s'arrêtait pas là.

~ Toi qui deviendra une kunoichi à ne pas en douter, garde en mémoire ceci. Le monde et les gens ne chercheront jamais qu'à t'abuser, la confiance est une folie qu'il faut savoir mesurer. Laisse entendre que tu la cèdes, mais ne t'y abandonne pas, même avec la meilleure personne à tes yeux, réfléchis toujours à la façon dont tu pourras lui prendre la vie le plus rapidement possible. Un ninja n'a pas d'amis, très bientôt plus de famille et si tu veux vivre longtemps comprend aussi que ton village peut être ton pire ennemi, bien que tu sois sa meilleure alliée.

Le Genjutsu prenait fin, j'avais entendu la pluie qui s'était calmé et tout en tapotant sa tête je m'étais redressée pour mettre mon manteau.

~ Allons y, tant qu'il en est encore temps.

Tant surtout que ma raison ne prenait pas le dessus sur ma folie, laissait partir un lot d'informations aurait mérité sa mort, pourtant, par chance, je n'étais pas du genre à suivre ceux qui décrétaient les règles. Un aura m'avait touché, je l'aimais bien cette demoiselle, j'aimais cette innocence qui allait voler en éclat en entrant dans le monde, aussi en chemin, j'aspirais à la revoir.

~ Alala, en route suis-moi, quelle ironie tout de même que je connaisse mieux que toi le chemin jusqu'aux tiens !

Un petit rire concluait mes dires, alors que je me devais de prévenir pour pas qu'elle n'ai à guérir.

~ Quand tu rentreras, rejoins la tour de ton Kage et face à tes confrères n'oublie pas de donner tout ce qu'ils voudront t'extirper.

Mon fascié était doux, un sourire en coin, bien sûr qu'elle ne comprenait pas encore, mais très vite elle prendrait une place dans ce ballet, très vite elle en prendrait les réflexes.

~ Tu te mets en danger à sympathiser ainsi avec moi. Non pas que je sois une mauvaise personne -*tousse*- avec un quelconque contentieux avec les tiens, juste que vois-tu, l'insigne sur nos fronts ne sera jamais identique. Ce qui fera de nous des ennemis prononcés ou non, que nous soyons alliés ou ennemis justement.

Lui avais-je expliqué en sortant mon bandeau de Kiri caché sous une manche. Passive, j'ouvrais la marche à travers la forêt en prenant soin de ne pas la perdre, ni que l'on me tombe dessus. Soyons clairs, je n'avais pas ma place ici, rien à y faire, ma seule présence en elle-même justifiée des hostilités. Chez moi, se rapprochez ainsi sans être attendu aurait ameuté tous les loups aux dents acérées. Ce qui me faisait penser, aurait-elle l'idée de prononcer un nom familier aux portes de ma citée pour les effacer. Me voilà qui ricanais... Encore plus de problème en perspective. J'adorais étrangement.

~ Est-ce que tu comprends un peu ce que je viens de t'expliquer ?

Encore une fois de plus, le décore change, passant des dunes de sable à une plage brumeuse. Une magnifique vue sur l’océan à perte de vue, sans oublier une douceur du climat exceptionnelle. Encore un endroit magnifique que j’espère voir pour de vrai un jour. Cependant, jusqu’à ce que ce jour arrive, je compte bien profiter de ce souvenir que vient de me transmettre Aoji. Étrangement, je sens quelque chose frôler mon pied. Instinctivement, je pousse un petit cri suivi d’un sursaut. Pourtant, je me calme bien rapidement quand je comprends qu’il ne s’agit que d’un crabe qui passait par là. C’est à ce moment que mon interlocutrice m’explique ce qu’est cet endroit. Je note soigneusement au fond ma mémoire cet endroit, espérant y aller au plus vite.

Elle reprend ensuite afin de répondre à ma précédente question, celle qui concernait le pourquoi du comment elle avait fait pour visiter tant d’endroits. Dès ses premiers mots, je reste scotché. Vient-elle de dire qu’elle est la disciple du… Mizukage ?! Genre LE chef du village caché de Kiri ?! Genre l’équivalent de l’Hokage mais à Kiri ?! Oh mon Dieu. C’est pire que d’avoir de la chance là ! Qu’est-ce que je l’envie… Moi aussi j’aimerais être la disciple d’un Kage ! Et en plus, il aurait bien pris le temps de l’entraîner après avoir pris sa retraite… Étrangement, je n’arrive pas à la regarder comme avant. Elle doit être beaucoup plus forte que ce que je pensais en fait…

Toujours dans son souvenir, Aoji continue son récit. Plus qu’un récit, ce sont de véritable conseil par rapport à ma future vie de Kunoichi. Pourtant, ces conseils vont un peu contre ceux que me disent mes parents. Eux m’apprennent à faire confiance à mes camarades alors que elle… même le village peut être un ennemi selon elle. Peut-on être dans un village sans pour autant lui faire pleinement confiance ? C’est exactement la question que je me pose. Et si on ne peut pas faire confiance à nos camarades, pourquoi restons-nous en groupe, à former des villages et des équipes ? D’après elle, il vaudrait mieux être une solitaire alors…

La rupture du genjutsu me ramène immédiatement à la réalité. Nous revoilà dans sa petite maison, avec nos tasses de thé qui ont sûrement refroidi depuis le temps. Sans vraiment le faire exprès, je fixe la jeune femme, incrédule par tout ce qu’elle vient de me dire. Ce n’est que quand elle me donne une petite tape affective sur la tête que je détourne les yeux. Personnellement, je n’avais même pas remarqué que la pluie s’était calmée, mais on dirait que ce n’est pas le cas d'Aoji puisqu’elle propose qu’on parte. Acquiesçant de la tête, je me lève avant d’enfiler mon manteau précédemment enlevé. Pendant ce temps-là, Aoji ironise sur la situation. Il faut dire qu’il y a de quoi en même temps…

Après être sortie de la maison, elle m’explique que je ferais mieux de me rendre directement dans la tour de l’hokage pour qu’il m’extirpe toutes les informations que je possède. Mais… Je ne possède aucune information… Que voudront-ils m’extirper ? J’ai juste rencontré une jeune femme qui m’a aidé, je ne vois pas en quoi ça les intéresserait. Pourtant, la suite des évènements me fait comprendre le pourquoi du comment. Elle ajoute que nous n’aurons jamais les mêmes insignes puisqu’elle me montre son bandeau du village caché de la brume. Je vois. Tout s’explique. A vrai dire, j’aurais dû m’en douter, étant disciple du Nidaime Mizukage, elle devait à tous les coups être Kirijin.

- Je comprends oui… Nous venons toutes les deux de village différent.

Tout en marchant à travers la forêt, je marque une petite pause avant de reprendre.

- Cependant, je ne compte pas aller leur donner mes infos, comme vous me l’avez conseillé. Vous m’avez aidé et vous avez été très gentille avec moi, alors même si vous êtes de Kiri, ça m’importe peu.

Je ne sais pas si c’est une bonne idée, mais dans tous les cas, c’est ce que je compte faire. S’ils veulent des informations sur elle, ils devront lire dans mon esprit. Hors, s'ils me sous-estiment, ils utiliseront une technique basique, auquel cas je n’aurais qu’à créer de faux souvenirs pour les leurrer. Que voulez-vous, cette rencontre relève de la vie privée alors je compte bien la garder pour moi.

- Mais dites-moi… Pourquoi ne pas m’avoir éliminé, en sachant que je tuerais sûrement vos camarades un jour ou l’autre ? Pire, pourquoi m’avoir aidé ? À votre place, d'autres m’aurait tout simplement tué voire capturé…

Elle posait une question intéressante et la réponse me paru évidente. Son innocence me faisait encore sourire, je me stoppais aussi pour l'observer d'un bleu perçant, limite inquisiteur.

~ Tu comprendras vite qu'il y a une frontière entre ce que l'on veut faire et ce que l'on doit faire. Tu feras tes choix le moment venu. Il est encore trop tôt pour débattre de tout ça, quant à mes frères.

Je souriais lançant les prochains mots avec un calme désarment, je ne mentais pas, je n'avais jamais leurré personne sur ce que j'étais.

~ Cela ne serait que le juste retour à tous ce que mes mains ont privé de leur retour chez toi. Un cercle vicieux à ne pas en douter. Je ne suis pas en mission, la kunoichi aurait sûrement voulu ta mort si on la lui avait demandé, sinon, qu'est-ce qui aurait mérité cette dernière ?

Je reprenais ma marche, dans le même calme souriante.

~ Sans ordre de ce sens, je protégerais sûrement aussi ta vie, parce qu'au fond nous sommes aussi sœurs. Et je dois protéger les miens sinon à quoi bon d'avoir sacrifié sa vie au combat.

Mes mains se plaçaient derrière ma tête en marchant, je me rendais compte du temps qui passait et le fantôme de la gamine agitée que j'étais des années avant dans cette forêt était erronée sur ce qui pouvait me définir aujourd'hui. Mon cœur s'était calmé en en faisant s'en arrêter d'autres. Je regardais la fille, bientôt le sien s'agiterait aussi, était-ce là le passage obligé ? Je lui souhaitais un parcours différent.

~ Nous avons juste des mères différentes, mais notre père à tous est l'orgueil. Je n'apprécie pas tellement son héritage, je me fou d'où tu viens quand je vois qui tu es.

Je lui souriais, elle était bien crédule.

~ Prend garde aussi que ça ne soit pas les miens qui te tuent, mais dis toi bien une chose, un shinobi qui a besoin de prendre la vie est un mauvais shinobi. La mort est un cadeau à ne pas distribuer n'importe comment, c'est un lourd poids qu'il faut considérer. Je n'ai jamais tuée mes ennemis et les rares fois où je l'ai fait, les circonstances plus que la volonté, ça alors que j'ai pris la vie de mes amis sans hésiter. Sais-tu pourquoi ?

Mes bras étaient redescendu pour se croiser tandis que je la fixais, c'était peut-être la seule fois à tout jamais que l'on se verrait, je voulais profiter de ses traits.

~ Leur fin les a libéré, tandis que mes adversaires vivront avec le souvenir, bon ou mauvais, il les aura marqué, peu-être qu'ils souviendront que chacun ninjas en face de soi est comme lui, une entité que quelqu'un attend chez lui. Le monde shinobi est cruel, mais ça ne veut pas dire qu'on doive s'y conformer. Une étincelle pour enflammer toute une forêt.

La discussion se coupait là en ce qui me concernait, je ne voulais pas débattre pas justifier, il n'y avait qui le mériter, ma science n'était pas meilleure que d'autre, mais puisqu'elle l'avait demandé, je l'avais partagé et mes pas se figeaient face à un buisson. Mon doigt se pointait.

~ Ton lapin non ? Cette fois,tu ne te perdras pas, car je ne te perdrais pas, attrape le.

Sa réponse est à la fois intéressante, calme mais extrêmement troublante. Pour elle, il est important de définir les limites entre ce qu’on veut faire et ce qu’on doit faire. Sur ce point elle n’a pas tort. Pourtant la suite me laisse sans voix. Comment peut-elle dire devant une konohajin qu’elle en a déjà tué, le tout avec un sourire ? Pour la première fois, cette femme me fait peur. Certes c’est une Shinobi de Kiri, mais jamais je n’aurais pensé qu’elle était le genre de personne à… sourire en parlant de meurtre. Et si je devenais comme ça moi aussi ? Après tout, les guerres et la vie de Shinobi changent souvent le caractère des gens, du moins, c’est ce que m’a dit ma mère.

D’après elle, si elle avait été en mission, elle m’aurait sûrement tué. Suis-je encore en vie uniquement par chance ? Voilà à quoi se résumera ma vie à l’avenir ? De la simple chance ? Mais ce n’est pas tout. Histoire de continué dans les tirades déroutantes, Aoji affirme que nous sommes aussi sœur, pas sœur de sang bien sûr, mais que du coup, elle me protègera. Je ne la comprends pas. Ses paroles sont tellement confuses pour moi ! Elle parle de meurtre puis de protection et de sœur… Limite-je pourrais croire qu’elle est schizophrène ! Et voilà qu’elle parle d’orgueil et d’héritage… Je ne comprends définitivement rien à ce qu’elle me raconte.

Ce n’est que quand elle se met à parler de mauvais Shinobi que je comprends ce qu’elle raconte. Un Shinobi qui a besoin de tuer est un mauvais Shinobi, voilà ce qu’elle me dit. Cependant, je ne comprends pas pourquoi elle compare la mort à un cadeau… Si c’est le cas, alors c’est clairement un cadeau empoisonné. Puis elle m’avoue avoir déjà tué, rarement, mais elle a tué… pourtant, elle n’a pas tué que des adversaires, non, elle a aussi tué des camarades. Mes yeux s’écarquillèrent. Comment peut-on prendre la vie de ses amis ? Prendre celle d’un inconnu est déjà bien trop difficile à vivre alors un ami…

Achever pour éviter de souffrir. Je comprends mieux maintenant. Après tout, ça reste logique, trop logique même. Comme elle le dit, je ne comprends pas pourquoi on doit forcément se conformer à la vie de Shinobi, chacun est libre de vivre comme il le souhaite. Soudainement, notre discussion dût s’interrompre sans que je n’aie eu le temps de répondre quoi que ce soit. Aoji s’est arrêté devant un buisson qu’elle montre du doigt. Mon lapin. Il est là ce foutu lapin ! Je vais l’attraper ! Non… Je vais encore me perdre.

- Cette fois, tu ne te perdras pas, car je ne te perdrais pas, attrape le.

Lui faisant un grand sourire, je m’élance en direction du buisson. Mais je me stop net. Il ne faut pas y aller comme ça, sinon ça se terminera comme la dernière fois. Cette fois je dois ruser, je dois faire comme Aoji me l’a montré. Malheureusement, je ne suis pas aussi rapide et habile qu’elle. Mais contrairement à elle a l’époque où elle chassait, je possède quelques jutsu appris par ma mère. Fixant le lapin, je monte dans un arbre se trouvant à côté du buisson avant de faire apparaître des clones illusoires autour du lapin. Seul lui et moi pouvons les voir. Aoji elle, ne verra rien. Le lapin apeuré, ne sait pas quoi faire. Après tout, il est entouré de copies de moi-même alors par où peut-il partir ? Pas par le haut en tout cas. En effet, comme une furie, je saute d’une branche pour arriver du dessus et sans qu’il n’ait eu le temps de comprendre quoi que ce soit, je l’avais attrapé.
Fière de ma prise, je cours en direction d’Aoji en désactivant ma technique des clones.

- Regarde, j’ai réussi cette fois ! Et ça, c’est grâce à tes conseils ! Merci beaucoup Aoji.

Puis, un grand sourire peint sur mon visage, je caresse la bête avant de reprendre la parole.

- Ils sont encore plus doux en vraie !

Tout ceci me ferait presque oublier ce qu’elle m’a raconté juste avant. Cependant, je sais qu’au fond de moi, ses paroles résonneront toujours.

Attrapé ! Je souriais, car je n'avais pas doutée qu'elle le puisse, une vraie kunoichi déjà, ça m'attristait un peu qui savait de quoi serait fait demain, pourtant, je n'en montrais rien alors que j'applaudissais ou du moins mimer le mouvement pour ne pas effrayer l'animal. Elle avait eu une méthode bien à elle dont je n'avais pas su percevoir toutes les subtilités, mais à quoi bon, seul le résultat comptait.

~ Non, c'est grâce à ton talent et ta faculté d'écoute, à charge de revanche, la prochaine fois, ça sera à toi de me donner une leçon, je compte sur toi !

Sur quoi moi aussi je voulais un peu profiter de la douceur du pelage, la même que dans mes souvenirs, pourtant le simple fait de tendre ma main vers lui me glaçait le sang et ma main restait figer plus loin de lui... Un vieux traumatisme qui ne passait définitivement pas, aussi cette fois mon sourire était gênée alors que je reprenais la marche l'air de rien en direction du village. Mine de rien, nous étions loin et ça me faisait ricaner qu'elle se soit perdue à ce point, à moins que cela soit un mauvais coup de celui qu'elle accompagnait pour tester ses réflexes. Ça aurait bien ressemblait à Kiri ce genre de méthode et tout sourire aussi à mi-chemin après une si longue marche qui serait sûrement soldée dans une heure, j'annonçais.

~ Et si on faisait une pause pour grignoter ?

Mon regard se portait malsain sur le lapin alors que mon sourire se faisait carnassier. Un tour à la broche... Non ? Je secouais la tête pour chasser l'idée, pauvre bête, de plus leur chair à eux n'était pas la plus savoureuse, à la place j'ouvrais ma sacoche pour sortir... sans surprise du sucre... des gourmandises ramenaient de Kiri, la plupart à base de caramel ou de miel, il fallait aimer. Parmi les longs bâtons sucrés tortillés, quelques biscuits secs se tendaient vers la demoiselle.

~ Mes petites faiblesses, il me plaît de les partager toutes avec toi on dirait. Mais ça sera pour le désert, tu préfères peut-être le salé ? Kiri est connu pour avoir les meilleurs sources de pêche. Goûte ça aussi.

Du poisson séché confisqué à un marchand en partant, bah oui, c'était largement meilleur quand c'était gratuit et bien que la pause, il n'était pas question de s'arrêter pour autant, je ne pouvais me permettre de m'éterniser ici, d'autant que je me doutais déjà à quel point il allait être compliqué d'expliquer ma présence. Forcément je ne me leurrais pas, un Konohajins allait me tomber dessus, par chance, pas de mission officielle, donc rien à cacher alors que je m'arrêtais pour déterrer une petite fougère vite enroulée dans du tissu. Puis un regard pour Natsumi, ce que je faisais ?

~ J'adore les plantes vivaces comme elle qui se contente de peu pour vivre. Ça ne te gêne pas que j'en confisque pour ramener un bout de ta verdure à mon jardin ?

Un du monde aujourd'hui à force... On avait tous nos petits hobbies après tout. Ce qui me faisait penser, que la petite Konohajins voudrait peut-être un bout de Kiri en attendant d'un jour pouvoir frôlé ses terres. Ma main se glissait à nouveau dans ma sacoche pour en faire glisser un poignard au manche osseux et au métal blanc, étrange n'est-ce pas.. ? La magie des artisans de Kiri. Il était d'une légèreté déconcertante, mais d'un tranchant tout aussi à la hauteur que je démontrais en laissant tomber une feuille tranchée à sa simple contact de façon nette. Emboîté à nouveau dans son fourreau je lui tendais.

~ Cadeau, en souvenir, mon préféré, ne le perd pas, j'y tiens, mon tout premier aussi.

Le début de mon prénom était gravé sur le manche pour y attester, surplombé par deux points, emblème des miens. Un acte qui pourrait me desservir un jour ou peut-être elle, mais je ne faisais pas partie de ceux penser avec ce genre de détail, non, il ne fallait pas de raison et de contraintes à tout face aux envies.

hrp:

La jeune femme m’applaudis alors sans un bruit, sûrement pour ne pas effrayer la petite bête que je tiens dans mes bras. Puis, elle me complimente sur mes facultés d’écoute avant de m’annoncer qu’un jour, ce sera à moi de lui apprendre quelque chose. Oui m’enfin, je ne sais pas si un jour j’arriverais à être assez puissante pour lui apprendre quelque chose qu’elle ne connaît pas déjà… Mais sait-on jamais. Personne ne peut savoir de quoi sera fait le futur ! Si ça se trouve, j’arriverais même à la dépasser niveau puissance ! Ouais nan, faut pas pousser non plus…

Cependant, une chose étrange se passe sous mes yeux. Aoji a tout naturellement approché sa main pour caresser l’animal. Pourtant, elle s’est vite arrêtée en affichant un sourire gêné. Puis, comme si de rien n’était, elle a repris la route. Après cela, nous n’avons pas échangé beaucoup de parole pendant un petit moment. D’ailleurs, ça fait déjà pas mal de temps que nous marchons… Je ne pensais pas m’être perdu aussi loin. M’enfin bon, le principale est que je finisse par rentrer chez moi.

Au bout d’un certain moment, la jeune femme proposa qu’on s’arrête pour grignoter quelque chose. Personnellement je ne suis pas contre, bien au contraire même, mais je n’ai rien à manger sur moi. Sauf peut-être le lapin qui reste gentiment dans mes bras, mais ça c’est même pas la peine d’y penser hein. Heureusement, Aoji sort de la nourriture de sa sacoche avant de me proposer ce qui semble être du poisson séché. Elle m’avoue même que ces sucreries sont sa faiblesse et que Kiri est connue aussi pour sa pêche, d’où le poisson séché. Sans attendre plus longtemps, je goûte à la nourriture qu’on m’offre. Et oh putain de merde que c’est bon ! Le poisson d’ici n’a rien à voir avec ce que je suis en train de goûter. C’est clairement plus bon, et de loin même.

- Waaa, mais c’est trop bon ! Moi qui ne suis habituellement pas fan de poisson, là j’adore !

Mais à peine ai-je terminé ma phrase que je vois la jeune femme s’arrêter pour… déterrer une plante. Oui oui, c’est bien ce qu’elle est en train de faire, je ne rêve pas. Elle ne tarde d’ailleurs à m’expliquer vu le regard renplis d’incompréhension que je lui lance. Elle aimerait tout simplement l’amener chez elle, dans son jardin, sûrement en guise de souvenir pour son passage ici. Le pire c’est qu’elle me demande ma permission, comme si cette terre m’appartenait. Contenant un petit rire, je me contente de lui répondre d’un ton amusé.

- Tu sais, la nature appartient à tout le monde, pas à une petite fille de konoha.

La jeune femme continua ses actions étranges qui n’attendent qu’explication. En effet, Aoji sort maintenant ce qui semble être un couteau avec un manche bizarre. D’ici, je ne saurais dire ce que c’est exactement. Puis, comme pour me faire une démonstration, mon interlocutrice tranche une feuille d’une simplicité et d’une vitesse hallucinantes. Elle finit par me le tendre en présentant cela comme un cadeau. Ce serait son premier couteau et par ailleurs son préféré. Je… Je ne sais pas vraiment quoi dire. M’offrir quelque chose d’aussi précieux à ses yeux, c’est… gênant.

- Merci beaucoup… Je tâcherais d’en prendre très soin ! Merci ! Vraiment !

Puis, après m’être incliné je ne sais pas combien de fois en signe de gratitude, je prends l’arme entre mes mains afin de l’examiner de plus près. Mais attendez… c’est… fait en os ? Quel étrange objet. Je n’avais jamais vu une dague avec le manche en os.

- Étrange comme couteau… Je n’en ai jamais vu de tel. Faire un manche en os, je me demande bien qui a eu cette idée. D’ailleurs, c’est l’os de quel animal ?

Quitte à avoir un cadeau, je préfère encore tout savoir de lui ! Cependant, tout ça me fait penser que je n’ai rien à lui donner en retour…

- Au fait… Je n’ai rien à t’offrir en retour, du moins pas sur moi… Désolé…

Même si on avait été chez moi, je ne sais pas ce que j’aurais pu lui offrir…

Elle était amusante, ce n'était pas faux ce qu'elle disait et elle semblait tant aimer que je lui laissais mon reste de provisions de poissons, pas comme si ça allait me manquer, j'en aurais masse chez moi. Natsumi avait une façon bien à elle de se conduire, une que je ne connaissais pas, je suppose qu'elle était ce qu'on appelait de « mignon » vu comme elle arrivait à me décrocher un sourire.

~ Allons, allons, ce n'est qu'un couteau. Détends toi et tout cadeau n'en vaut pas un autre, parfois c'est une aussi grande preuve de respect que d'accepter sans chercher plus loin qu'un geste dictait par l'impulsion du moment.

J'affichais un sourire de carnassier, un qu'elle devait commencer à comprendre être ma marque de fabrique, les os aussi vous me direz, mais non, il ne s'agissait pas des miens sur le poignard.

~ Le manche est un os d'animal, cherche lequel pour assouvir ta curiosité si c'est si important que ça, tu me le diras si on revoit.

Il était fait à partir d'un os de loup, celui de la mère de mon compagnon, celle dont je l'avais privée malgré ma volonté, un apprentissage de la vie, une leçon, la preuve qu'aucune vie ne devait être gaspillée en étant prise. Une fois de plus je sentais l'impact d'un vécu et ma frivolité m'échappait, une bonne chose ? Pourquoi ça me rendait triste alors, j'avais un sourire forcé alors que je continuais à avancer, peut-être parce que je n'avais pas envie de rentrer, étrange non ? Ma main venait ébouriffer ses cheveux alors que je riais, je lui souhaitais de ne jamais connaître ce sentiment là. Même si au fond, je ne la connaissais pas, mais j'aurais aimé. La question n'était pas là, à nouveau le rappel évident, mes choix ne m’appartenaient pas, j'avais appris à faire avec et sans surprise... Plusieurs hommes un bandeau en forme d'escargot finissaient par nous faire face. Ce petit rappel m'amusait, je me souvenais, que fut un temps, j'avais rit avec une consœur de ceci... Je levais les mains doigts bien écartés, je ne cherchais pas la bagarre, je voulais juste la ramener, jamais ils ne me connaîtraient aussi docile que ce jour-là. Je les laissais parler entre eux, dans ma bulle j'observais un sourire en coin inlassablement la môme de Konoha, celle qui disait que cette forêt n'était pas sienne.

¤ Tu vois tu as tort Natsumi, même l'air ici est tien. Tu dois le défendre des imposteurs. Une histoire de devoir, comme eux aujourd'hui. Tu apprendras.

Bien sûr seules elle et moi pouvions échanger ça. La magie de la télépathie et pour la dernière fois ma tête s'était tournée vers elle, le bleu se reflétant dans le sien une dernière fois, pour que jamais je ne l'oublie, nous serions séparé dès lors, mais je n'étais pas inquiète, ni pour moi, ni pour elle. Après tout, elle n'avait fait que se perdre et moi que la trouver loin de là où elle aurait dû être, une histoire de destin peut-être. Ça n'allait comme explication en tout cas, tant pis si ça ne suffisait pas aux verts, on payait des administratifs pour ces détails là...

Hrp: