Encore sur le rebord de son lit, Kuroda se frottait frénétiquement les yeux en lisant la lettre qui venait d’arriver à son appartement. Suivant la mort de Jinxi, tout avait chamboulé dans son mode de vis autrefois monotone et régulier. Maintenant, c’était carrément la folie furieuse et les missions qui s’empilaient les une après les autres… À défaut d’avoir un mentor pour le protéger de tout se travail, le jeune Funsui n’arrivait plus à trouver le temps pour s’entrainer, ni rendre visite ou communiquer avec ses parents. C’est pourquoi il fut un brin surpris en recevant leur lettre, enfin… celle de ça mère.

Mme. Funsui a écrit:

«Mon cher petit crabe adoré,
Je t’écris après avoir appris avec ton père l’horrible nouvelle concernant Jinxi. Comme tu le sais déjà, ton ancien mentor était un ami de la famille depuis bien des années, nous célèbrerons donc son grand départ le mois prochain avec tous ses proches pour lui faire un enterrement qui lui aurait convenu, sur le bord de l’océan.
Bref, comme tu le sais, les Funsui se font plutôt rare à Konoha, tu es en réalité le dernier et il n’y a plus de mentor pour t’enseigner les bases de notre spécialité, c’est pourquoi j’i décider de te présenter quelqu’un d’autre. Comme tu le sais, j’appartenais à un tout autre clan avant de rencontrer ton père, mais bon, passons les détails. Au village de la feuille, va dans les sources thermales et demande : Jôki Bulma.
C’est l’une de tes tentes que je n’avais jamais osé te présenter jusqu’ici, elle n’a jamais apprécié mon mélange avec un autre clan, mais elle a toujours voulu rencontrer son seul neveu. Donc, je lui ai envoyé une lettre également lui disant que tu passerais la voir bientôt. C’est une femme forte de caractère, elle et Jinxi ont même déjà eu une aventure, mais tu dois la rencontrer pour acquérir le côté héréditaire de mon clan. Celui de la vapeur et de l’acide.
N’oublie jamais que moi et ton père sommes fiers de toi mon petit crabe, je t’aime !
Maman.
P.S. Je te laisse une photo d’elle, pour que tu puisses la reconnaître !»

Perplexe, le jeune homme s’habilla de son éternel complet noir et prit le chemin des sources chaudes. Il trouverait cette Bulma et accepterait d’au moins… Écouter ce qu’elle avait à lui dire, elle était de la famille après tout non ?

Joki Bulma

Assise tranquillement derrière mon bureau à l'abri des regards indiscrets, je comptais à voix basse le montant total des ryos que j'avais récolté la nuit dernière. Je restais minutieuse dans mon décompte, prenant garde à n'oublier aucun billet que je feuilletais entre mes doigts d'un geste régulier qui montrait mon expertise. Je voyais sous mes yeux des petits paquets se former aux quatre coins de la table, qui s'empilaient les uns au dessus des autres. Au bout d'une longue dizaine de minutes à murmurer dans mon coin, lorsque j'atteignis enfin le palier des mille ou plus précisément mille trois cent cinq, je finis par tout ranger vers le centre de la table, avant de me laisser retomber sur le dossier de mon siège. Je levais mon regard vers le plafond avec un sourire de satisfaction qui se dessinait sur mes lèvres.

" La soirée d'hier fut plutôt bonne, mh ! "

Je me redressai sur mon siège pour aller saisir la petite tasse déposée au coin de la table. J'observai quelque instants la couleur foncée qui baignait à l'intérieur, avant de souffler doucement une fois pour porter le rebord à mes lèvres. Je bus deux petites gorgées de ce café matinal qui allait me soutenir durant toute la journée. Il était encore tôt pour ouvrir les portes des sources, les clients venaient principalement vers les environs de 17 heures, lorsque la soirée commence à tomber. Il était inutile de se presser, la matinée était réservée aux employés pour leur permettre de faire le ménage dans toute la station, afin de la rendre la plus propre possible le soir venu. Nous servions à la fois la paisibilité et la tranquillité, en même temps que la qualité et la propreté. Je me devais d'être exigeante si je voulais maintenir le niveau de popularité élevé de notre maison.

Au même moment où je repris une gorgée de ma boisson chaude, mon regard se posa sur une petite lettre déjà présente depuis plusieurs jours, coincée entre deux livres. Elle vint me rappeler que bientôt, j'allais avoir la grande occasion de rencontrer mon neveu. Je n'aimais sans doute pas énormément ma sœur pour avoir accepté de se marier à un homme étranger au clan, néanmoins, voilà plusieurs années qui se sont écoulées sans même que j'eus ne serait-ce qu'une seule fois l'occasion de rencontrer son fils, qui est à la fois mon neveu lié par le sang d'une même famille. Je pouvais me sentir heureuse de savoir que bientôt, il allait me rendre visite pour apprendre l'art enseigné depuis nos ancêtres. Je me promettais de devenir une fière professeur qui lui transmettra correctement notre talent, tout en lui rappelant nos racines. Ma chère sœur, tu l'as éloigné d'une certaine façon de ton clan, mais sache que je prendrai grand soin de lui transmettre toutes nos coutumes. Mon imagination m'emportait loin de la pièce, m'imaginant le charmant jeune homme que j'allais pouvoir rencontrer.

L'heure tournait, je jetai un vif coup d'œil à la grosse horloge avant de finalement me décider à me relever. Je déposai ma tasse sur mon bureau pour que la prochaine femme de ménage vienne le reprendre. Il était à présent temps pour moi que j'aille faire un tour de vérification dans toute la station. Je me devais de m'assurer que tous les employés faisaient correctement leur travail, je devais parfois me prêter à l'exercice pour leur montrer comment faire le bon exemple. Alors que je passais à travers le couloir en direction des sources, je ressentis une présence étrangère se rapprocher des lieux alors que la porte était fermée. Au même moment où la cloche de l'entrée se mit à sonner, j'arrivai à grands pas pour me présenter face au client. C'était un jeune homme aux cheveux noir vêtu d'un costume assez commun qui sans doute venait pour une première fois. Je m'approchai avec un léger sourire de politesse et un brin d'autorité qui se faisait ressentir dans la voix d'une bonne directrice de mon nom.

" Bonjour ! La station n'est pas encore ouverte à cette heure-ci. Elle n'ouvrira que vers les environs de 14 heures — vous pouvez trouver les horaires à l'entrée de la porte, je vous prierais donc de repartir jeune homme. Nous nous excusons pour le désagrément, comprenez que nous n'acceptons pas d'intrusion. "

Car oui, nous avions beaucoup à faire pour si grande station ! Le temps n'était pas à perdre pour un client ignorant les coutumes de la station.

HRP: