Une vie de couple épanouie, passer par une vie sexuelle elle aussi épanouie. De ce côté-là, je ne pouvais pas mentir, j'étais vraiment gâtée et alors que le soleil pointait à peine le bout de son nez, moi, je retombais lourdement sur le matelas de notre lit, après cet épisode intense du début de matinée. Immédiatement, j'allais me pelotonner dans les bras de mon amant, ramenant la couverture sur nous tout en embrassant son torse :

"Tu sais combien je t'aime-toi !"

Je n'avais pas besoin de lui répéter, mais ça faisait toujours du bien et après lui avoir volé un baiser, je me serrais d'avantage dans ses bras, prête à fermer les yeux et à faire un petit somme. Oui pourquoi pas, un petit somme. Je m'endormais.
Lorsque je rouvrais difficilement les eux, Ryo était dans mon dos et m'enlaçait fortement, lui aussi profondément endormie. Un sourire de béatitude apparut sur mon visage et mon regard se porta sur la lumière rouge de notre réveil sur la table de chevet. Il affiché 10h58.
Au début, je ne réalisais pas vraiment, puis soudain :

"Merde ! Ryo fait chié !"

Nous nous étions rendormis un peu trop longtemps et cela mettait à mal tous mes plans de la matinée pour le coup. Je sautais du lit alors même qu'il émergeait doucement du sommeil. Immédiatement, je me précipitais sous la douche, la rendant expresse avant dans sortir, de me sécher et d'enfiler des sous-vêtements de circonstances. Une culotte en dentelle, un soutien-gorge assorti et une paire de bas, je commençais à me maquiller dans le miroir de la salle de bains avant de remarquer que mon homme n'était toujours pas levé. Je me penchais alors vers la porte de la chambre pour l'appeler :

"Mon cœur lève toi s'il te plaît ! Je t'ai dit que nous avons un rendez-vous important à midi ! Il faut qu'on se prépare !"

Il finissait par se lever devant mon insistance, mais lorsque je sentis sa présence dans mon dos, je ne savais pas vraiment si c'était pour se préparer ou si c'était… Pour tout autre chose.

La situation aurait pu se traduire de plusieurs façons. Alors que je me mettais du mascara, je sentis ses mains sur mes hanches et un sourire se dessina sur mes lèvres au travers du miroir :

"Je vais me dépêcher de m'habiller et j'irais le promener rapidement avant que nous partions pour qu'il puisse faire ses besoins, mais nous ne pouvons pas l'amener avec nous là ou nous allons !"

Je voyais mal madame Hyuga accepter notre chien dans sa maison après le regard qu'elle lui avait lancé lorsqu'elle était venue nous rendre visite. Il était inutile de rendre la situation plus compliquée qu'elle n'était déjà en intégrant le chien à cette dernière. Je souriais donc rapidement à mon amant de façon rassurante, mais lui semblais vraiment avoir tout autre chose en tête. La rudeur de son bassin contre mon fessier n'eut aucun mal à me faire saisir la situation et malgré un regard qui laissé parfaitement voir que la situation et le temps imparti n'était pas en notre faveur, je ne tardais pas à me laisser entraîner par la vivacité de Ryo pour m'entraîner là ou il le souhaitait.

L'affaire conclue, je me finissais tranquillement de m'habiller pendant que Ryokai prenait sa douche. Allez savoir pourquoi, j'avais opté pour une robe patineuse toute en dentelle. Cela faisait sobre et élégant à la fois. L'effet de la dentelle enlevé également le coté enterrement que je n'appréciais que très peu. Cela serait parfait pour rencontrer le père de Ryokai, du moins je l'espérais. Pour ma part, j'étais prête à présent, et je me dépêchais de faire sortir Riku pour une petite balade rapide afin qu'il se dégourdisse les pattes.

L'automne pointait le bout de son nez et alors que notre chien courrait joyeusement au travers d'un petit espace vert, je regardais les feuilles brunes des arbres volaient autour de nous. Bientôt, nous serions en hiver. J'appréciais énormément cette période et je me disais que ça serait peut-être là une occasion pour que nos parents se rencontrent enfin … Enfin cela dépendait surtout de comment allait se passer cette journée. Nous verrions bien, je n'aimais pas trop tirer de conclusion hâtive. Et puis, après avoir regardé l'heure, il était à présent plus que temps de rentrer.

Quelques minutes plus tard, nous étions donc de retour à la maison ou mon amant semblait avoir fini de se préparer. Il s'était habillé de façon élégante comme à son habitude et cela serait sans aucun doute de rigueur compte tenu de ce que nous allions affronter.

Les derniers préparatifs rapidement mis en place, je me dépêchais de le rejoindre pour qu'enfin, nous quittions la maison.

Glissant ma main dans la sienne à l'intérieur de la poche de son manteau, je me rapprochais doucement de lui alors que nous prenions une direction dictée à ma convenance :

"On va d'abord acheter des fleurs, puis… Tu verras bien !"

Arrivé dans l'une des boutiques, je prenais les opérations en main, commandant ainsi un bouquet composé d'une trentaine d'Arums. Mes fleurs préférées, avant de revenir vers Ryokai et de lui annoncer enfin notre destination… Dans un souffle :

"Quartier Hyuga à présent… Tes parents nous y attendent…"

La bombe était lancée.

Est-ce que je fuyais son regard ? Clairement que oui. Pourtant, je ne cherchais pas à m'éloigner de lui. Non seulement parce que j'étais mal à l'aise vis-à-vis de la situation présente, mais aussi parce que nous étions juste à l'entrée du quartier Hyuga. Le dénouement de cette histoire serait proche. Ma main se resserra dans la sienne alors que je portais finalement mon regard vers lui :

"Ta mère est passée à la maison il y a une semaine alors que tu étais en mission ! Elle m'a dit qu'elle souhaitait te revoir ! Que tu lui manquais !"

J'étais un peu gênée d'avouer ça, mais que pouvais-je faire d'autre. Me rapprochant un peu de lui tout en laissant ma main portant les fleurs pendre le long de mon corps, je l'observais à présent :

"Je lui ai promis que je ferais en sorte que tu viennes la voir ! Tu sais très bien que cette situation, l'éloignement qui s'est mis entre toi et tes parents me gêne … "

Je détournais une nouvelle fois les yeux, regardant droit devant moi alors que nous déambulions à présent dans le quartier Hyuga. Mes paroles n'étaient à présent plus qu'un murmure, car je ne souhaitais pas à ce qu'elles soient entendues par n'importe qui :

"Si nous voulons construire une famille tous les deux, je pense qu'il est important que les relations avec nos familles respectives soient rétablies… Je suis prête à affronter ton père pour ça ! Donc je compte sur toi pour me soutenir et faire preuve de compréhension !"

Nous arrivions finalement devant la maison de ses parents. L'une des plus belles du quartier à n'en pas doutait. Je me rappelais encore la fois ou Ryokai m'avait ramené ici en pleine nuit. Je murmurais :

"Ça me rappelle des souvenirs tout ça…"

Des bons souvenirs. Le poussant un peu, je le forçais à avancer pour aller toquer.

Pouvions-nous prévoir que la suite de cette journée allait bien se passer ? Pas vraiment non, mais nous étions maintenant au pied du mur et je poussais doucement mon chéri à faire le premier pas. Les coups résonnèrent sur la porte de bois et quelques secondes plus tard, des bruits de pas précipités se firent entendre et la porte s'ouvrit, laissant place à ma belle-mère, visiblement ravie de revoir son fils. Un mince sourire se dessina sur mon visage devant cette scène attendrissante, mais je ne fis aucun commentaire, me contentant d'attendre, d'écouter, d'analyser. Lorsqu'elle me salua mon regard s'illumina et j'attendis que l'étreinte se finisse avant de lui tendre mon bouquet :

"Merci à vous pour l'invitation !"

J'attrapais alors soigneusement le bras de Ryokai pour franchir les derniers mètres avant de pénétrer dans la maison de mes grands-parents. Cela faisait vraiment étrange de se retrouver ici après autant de temps. L'endroit restait le même. Propre, d'un blanc immaculé. Nous nous avancions dans le vestibule et nous déchaussions avant de rejoindre le salon. En tout point similaire au nôtre, mais sans les fleurs et autres plantes avec lesquelles j'avais arboré la maison pour lui donner un peu de ma personnalité. Mon regard se faisait curieux, mais de façon polie. Je laissais Ryokai me guider jusqu'à une place et je m'installais à côté de lui avant de répondre une nouvelle fois à Ayano Hyuga :

"Et pour moi, ce sera un jus d'orange s'il vous plaît !"

Serviable. Exactement comme son fils. Je profitais de l'absence de cette dernière pour doucement pincer la cuisse de Ryo et attirer son attention avant de lui murmurer :

"Détends-toi ! On dirait que tu vas exploser !"

C'est vrai, il semblait vraiment mal à l'aise, mais je l'étais aussi. C'était peut-être moi qui avais le plus à craindre en venant ici. Allez savoir comment le paternel de Ryo allait réagir. Peut-être allait-il même me jeter dehors. Je n'en savais rien, mais une petite voix au fond de moi me disait que ça valait le coup de prendre le risque. Me tournant vers mon copain, je lui serrais tendrement la main pour le rassurer avant de la poser sur mes jambes afin de garder un contact physique avec lui. Sa mère ne tarda pas à revenir et je me contentais de déguster poliment ma boisson, en les observants pour voir ce qui allait suivre à présent.

Pouvions-nous trouver de situations plus gênantes que celle dans laquelle je me trouvais actuellement ? Alors que la situation semblait pourtant calme et posée. Alors que la mère de Ryokai faisait tout pour nous mettre à l'aise aussi bien l'un que l'autre avec des questions diverses et variés concernant mon état de santé notamment. Une tornade glacée sembla s'être faufilée dans la maison de mes beaux parents et l'homme qui fit son apparition dans la pièce ou nous buvions joyeusement nos collations ne fut qu'une allégorie de la haine. Après avoir criée sur sa femme qui me fit quelques instantes pitiés, il se tourna vers moi et me foudroya de ses pupilles claires. Je l'observais, sans cillier à mon tour, comme si nous étions dans un combat de coq. Un combat ou le perdant celui qui baisserait les yeux le premier. Hors, monsieur Hyuga ne me connaissait pas (normal vue qu'il n'avait jamais pris la peine de venir me rencontrer contrairement à son épouse).

Durant quelques secondes pendant cette lutte invisible, je me vis dans la même situation que la mère de Ryokai, avec son fils dans le rôle de l'époux, en train de me hurler dessus. Les choses se seraient sans doute passé différemment car dès lorsqu'il aurait ouvert la bouche, je l'aurais invité à la fermer en lui mettant mon poing dans la figure et en l'invitant à aller se calmer ailleurs s'il n'était pas capable d'avoir un comportement plus approprié à présence d'invité.

J'avais beaucoup de mal que Ryokai, si poli, soit le fils de cet homme qui avait vraisemblablement oublié tout les préceptes de la politesse. Pire, je ne voulais surtout pas que nos enfants est à faire à un homme pareil, incapable de se contrôler et qui les traiterait comme des moins que rien. Mon regard se fit soudain plus profond, plus sauvage, mais mon visage ne perdait en rien de sa beauté et surtout de son sérieux. Bien que je reste neutre et qu'en mon fond intérieur, je sois effrayés par le patriarche de cette famille, je ne comptais pas me démonter. Il me donnait la parole, je n'allais pas me gêner pour la prendre :

"Nous sommes venus ici suite à une demande de votre épouse qui souhaitait tout simplement revoir son fils !"

Je ne le quittais pas des yeux. Cherchant sa réaction du regard. Après tout, si être Hyuga c'était rendre malheureuse la femme qu'il avait épousé, il avait réussi à n'en pas douter. Je poursuivais :

"Et je me suis dis qu'il serait bien, de profiter de cette occasion pour fonder nos relations autrement que sur des racontars et de la haine ! Peut être seriez vous plus enclin à nous accorder le bénéfice du doute, et de nous écouter, avant de tirer des conclusions trop hâtives !"

Sans bouger le visage, je cherchais la main de Ryokai, pour avoir son appui dans cette confrontation. Que nous ferait-il de plus de toute façon ? Nous chasser de chez lui ? Cela serait plus préjudiciable à nous qu'à lui. Refuser notre relation ? Il le faisait déjà. Nous forcer à nous séparer ? Qu'il essaye seulement ! Nous avions fait le premier pas après sa mère, à lui à présent de choisir. Nous tourner la tête ou revenir sur ses paroles.

Ainsi donc, tout cela nous menait là. Ryokai venait de s'énerver mettant presque comme un point finale à cette conversation et cette visite, mais cette réaction légèrement extravagante avait au moins eu le don de faire taire pour quelques secondes la folie du patriarche de la famille qui après avoir foudroyé du regard son fils, fini par s'asseoir et après quelques secondes de réflexion, me parler de façon plutôt abrupte. Je l'observais avec curiosité face à sa question, mais aussi… Incompréhension. Être endoctriné aussi profondément dans son clan signifiait-il faire l'impasse sur sa vie de famille ? Sa relation de couple et tout le reste ? Dieu du ciel, j'espérais vraiment que Ryo ne deviendrait pas comme ça. Croisant mes mains sur le devant de ma robe après m'être rassise dans le canapé, je regardais l'homme qui était mon beau-père avant de lui sourire :

"Mes parents ne m'ont jamais donné leur avis sur la question et je ne leurs ai pas demandé. Quand bien même ils me le donneraient, je pense qu'il serait légèrement différent de ce que vous pensez monsieur Hyuga ! Savez-vous ce que c'est d'être exclu de sa propre famille, de son propre clan juste parce que l'on refuse certaines idées ? Moi oui, je le sais ! Je le subis depuis que j'ai sept ans, depuis que mon père est parti en mission pour défendre notre village et que l'on l'a dit mort. J'ai subi pendant toutes ces années les regards de ceux de mon clan, des regards injurieux, des regards remplis de haines tout ça, car j'étais une enfant perdue que personne ne voulait aider alors que je ne demandais qu'une chose : de l'aide justement !"

Je tournais la tête vers Ryokai, cherchant son approbation quant à mes paroles avant de poursuivre :

"Vous dites que nous les jeunes, nous ne comprenons rien ! Mais moi ce que je comprends, c'est que je n'abandonnerais pas un enfant dans la tourmente juste parce qu'il est différent, parce qu'il pense différemment ou parce qu'il n'appartient pas à mon propre sang… Si j'avais eut cette aide, quand j'en avais besoin peut être que je n'aurais pas fait autant d'erreur durant mon adolescence ! Peut-être même que je n'en payerai pas les pots cassés aujourd'hui même ! Mais voilà, j'ai grandi différemment de vous et sans doutes même, de votre fils, cela ne nous a pourtant pas empêché d'avoir la même façon de penser et de nous rencontrer malgré nos différences !"

J'attrapais la main de Ryokai, la tenant fermement dans la mienne pour montrer que nous étions unis :

"Si j'ai amené votre fils ici aujourd'hui, c'est pour recoller les morceaux, pas pour les briser encore plus ! A vous de voir à présent ce que vous voulez faire ! Et c'est à lui qu'il faudra s'adresser, pas à moi car je ne compte pas partir, n'y même sortir de sa vie !"

J'avais peut-être l'air une parfaite abrutie à lui répondre de cette façon, mais, je ne savais pas vraiment comme aborder ce genre de discussion avec cet homme. Mon histoire ne semblait pas l'avoir touché le moins du monde. Pire, elle était désormais un argument pour nous contrer une nouvelle fois. Un soupir s'échappa imperceptiblement d'entre mes lèvres et je détournais cette fois-ci le regard, agacée. Je ne voulais pas en entendre plus. Mais Ryokai reprit bien vite la parole, m'ôtant comme une épine du pied pendant quelques minutes tout du moins.

À cela s'enchaîne avec sa mère avant que la parole ne me reviennent une nouvelle fois, par l'intermédiaire du père de famille. Je baissais le regard cette fois-ci. J'étais blessée dans ma fierté. Je n'étais que "ça" et ça, s'était blessant. Et c'était à moi à présent, de lui dire quoi faire ? Et bien non ce n'était pas à moi de lui dire tout ça :

"Je ne suis qu'une enfant … Je n'ai pas à vous dire quoi faire pour la sauvegarde de votre famille ! Je suis seulement venue ici pour essayer d'arranger les choses, car mon but n'est pas de vous séparer de votre enfant ! Libre à vous de faire ce que bon vous semble à présent comme je serais à même de le faire par la suite pour mon enfant !"

Me redressant donc, j'observais Ryokai :

"Je souhaiterais rentrer si tu n'y vois pas d'inconvénient Ryo, mais si tu le souhaites, je peux te laisser discuter avec tes parents ! Je pense que ça sera peut-être plus facile, si je ne suis pas là à présent ! J'ai fait ce qui me semblait nécessaire. "

Je lui souriais gentiment tout en lui prenant la main et en attendant ses paroles avant de me tourner vers ma belle-mère et de lui sourire poliment :

"Merci en tout cas pour votre invitation, se fut vraiment un plaisir de vous revoir !"

Puis vers mon beau-père à qui j'adressais également un sourire et un léger haussement de cils :

"J'espère que nous reverrons monseigneur !"

C'est ainsi que se termina notre visite. Sur un échec cuisant. À peine avions-nous fait quelques pas après avoir franchi les portes de la maison que je sentis le jeune homme m'attirer dans ses bras et me serrer contre lui. Je ne m'attendais pas à un tel geste de sa part. Surtout pas alors que nous étions encore dans le quartier Hyuga mais cela me toucha et mes mains glissèrent naturellement dans son dos pour le serrer un peu plus contre moi.
Effectivement, j'avais besoin de réconforts, car l'épreuve avait été plus dure à passer que prévus, mais j'étais beaucoup plus affectée que je ne voulais le laisser paraître. Écartant mon visage de son buste, je ne parvenais cependant pas à lever le visage pour pouvoir le regarder dans les yeux. Je me contentais juste de marmonner un petit :

"C'est moi qui suis désolée…"

Oui, je l'étais sincèrement, j'en venais à me demander si la situation aurait été différente si je lui avais parlé de cette rencontre avant coup au lieu de le mettre devant le fait accomplie ? Mais je ne souhaitais plus en parler à présent. Détournant le visage et lui attrapant la main, je l'entraînais vers la sortie du quartier Hyuga :

"Rentrons s'il te plaît…"

Je marchais calmement, sans rien dire, observant les plis de ma robe se balancer à un rythme régulier à chacun de mes pas. Ce rythme était apaisant, le mouvement était toujours le même. Droite, gauche, droite, gauche. Je soupirais par moment, et je finissais par me rapprocher un peu plus de Ryokai, tremblant légèrement à cause de l'humidité automnale.

"Excuse-moi, je suis frigorifiée !"

La route n'était pas longue heureusement pour que nous rentrions à la maison et bientôt, nous étions devant le pas de la porte où j'entendais déjà Riku japper à notre encontre.
Je laissais Ryokai entrer le premier avant de lui demander :

"Tu voudrais que l'on fasse quoi du coup ? Nous devions manger avec tes parents, mais du coup, c'est tomber à l'eau…"

Allez dîner au restaurant ? Pourquoi pas. C'était une idée plutôt agréable et puis cela me changerait les idées. Lui souriant tout en essayant moi-même de faire le point afin de retrouver ma bonne humeur, j'approuvais :

"C'est une bonne idée oui ! Ça nous fera du bien de sortir un peu en amoureux !" Lui déclarais-je joviale avant de pénétrer dans la maison et de le laisser vaquer à ses préoccupations pendant que je me dirigeais moi-même vers le salon, me débarrassant au passage de mes ballerines et m'installant sur le canapé deux places, allongée de tout mon long en travers de ce dernier.

Le début de journée m'avait laissé beaucoup de choses à penser. Des bonnes et des moins bonnes. Allongée sur le dos, j'observais le plafond du salon sans dire le moindre mot. Riku s'était couché au pied du canapé et je laissais ma main pendre pour le caresser doucement en attendant le retour de Ryokai.

"Nous irons te promener quand on rentrera mon grand, ça te fera du bien de te dégourdir les pâtes !"

Je poussais alors un soupir en pensant que cette maison n'était peut-être pas aussi adaptée que nous l'aurions voulu à la présence de notre compagnon à quatre pattes. Un jardin n'aurait vraiment pas été de trop… Je murmurais alors :

"Ça te plairait d'avoir une copine Riku ? Pas forcément de la même espèce que toi, mais histoire que tu ne sois pas, tout seul, à la maison en notre absence… Hum ? Tu en penses quoi ?"

Je m'étais retournée sur le côté et je faisais à présent la conversation au chien. Ce dernier me regardait avec ses grands yeux béats. Soudain, des bruits de pas. Je me retournais sur le canapé, attendant que Ryokai arrive pour me redresser :

"Tu veux que nous y allions de suite ? J'ai un peu faim…"