Comme promis, Amano revenait après une semaine à Odaichi pour voir sa belle rousse. Il avait cherché le fameux bar qu'elle lui avait indiqué, ayant gardé précieusement le nom du lieu dans un recoin de sa petite tête, puis s'y présenta en tout début de soirée. La gérante l'installa à une table proche de la scène, comme le lui avait demandé la belle Kei. Patientant avec un bon thé noir, le platine se laissa surprendre lorsque le rideau s'ouvrit, dévoilant les courbes de la rousse dans une robe à la fois si semblable et si différente de celle qu'elle portait à leur rencontre. A ses côtés, deux jeunes femmes, mignonnes, mais tellement insignifiante comparée à Kei qu'Amano les avait à peine observé.
Se laissant subjuguer par la beauté de la chanteuse, lorsque la musique démarra et que les musiciens firent vibrer le bar, la voix, la posture, la chanson qu'entonna Kei le surpris. Ca n'avait rien à voir avec son physique et sa douceur, elle paraissait si différente et pourtant c'était bien elle, ça ne faisait aucun doute. Ce timbre, bien que légèrement modifier, était le sien.
Se laissant envoûter par la prestation de celle qu'il était venue retrouvé, Amano termina son thé tranquillement, et fut l'un des premiers à se lever de sa chaise pour venir l'applaudir.
Le rideau se referma et Kei en sortit sitôt après pour venir auprès du platine et lui offrit un sourire radieux.
- Je suis contente, tu es revenu ! - Comme promis, oui. Si je m'attendais... - Ah... oui... c'est... et bien... disons... un petit cadeau de remerciement.
Amano laissa son rire se propager dans le bar et détendre tous les jaloux. Comment cet homme que pour ainsi dire personne ne connaissait pouvait approcher de si prêt leur précieuse Kei. Cette dernière s'assit simplement en face de son invité et fit commander du saké pour chacun d'eux.
Rapidement, les deux jeunes gens parlèrent de la pluie et du beau temps, venant à rire pour des bricoles jusqu'à la fermeture du bar. A la suite de cela, ils se promenèrent le long du port, observèrent le lever du soleil ensemble, Amano venant réchauffer Kei en la serrant contre lui.
C'était pour eux comme une évidence, comme s'ils étaient destinés depuis toujours à se rencontrer et à s'apprécier autant. Car en si peu de temps, pouvait-on parler d'amour ? Les coups de foudre existent, mais pour autant, pour l'amour sincère, il faut laisser un peu de temps, et se rendre compte que la personne qu'on a quitté quelques instants nous manque terriblement, pour savoir poser ce mot sur ces sentiments.
Ils restèrent bien une semaine à flâner, le platine venant chaque soir écouter sa belle rousse entonner sa chanson, puis d'autres. Et bientôt, leurs mains ne se quittaient pour ainsi dire plus, tant et si bien que les fans de la très particulière Kawaguchi se firent une raison. Elle leur était maintenant inaccessible.
Avant qu'Amano ne reparte pour ses aventures, Kei l'observa dormir, de bon matin, caressant avec tendresse ses cheveux platine. Quand il ouvrit les yeux, il eu droit à un magnifique sourire avant de se laisser bercer par sa voix.
- Amano, je ne t'ai pas tout dit à mon sujet, et je voulais que tu le sache avant de partir. Mon nom de famille entre autre, et ce que je compte faire maintenant que ma dette envers M. Ryu est payée. - Je t'écoute Kei, tu peux tout me dire tu sais... - J'espère bien. Je suis une descendante pure des Kawaguchi... Et à partir d'aujourd'hui, je compte bien reprendre une place importante au sein de mon clan. Et... - Kawaguchi tu dis hein... alors rentrons ensemble chez nous.
Les yeux verts de Kei s'ouvrirent en grand.
- Qu'est-ce que tu... insinue par là Amano ? - Kawaguchi Amano est mon nom, alors, rentrons ensemble.
Le sourire de son homme la fit frémir. Lui, depuis sa rencontre étrange avec Kira, avait pu retrouver une multitude de personne de sa famille, proche ou éloignée. Et puisque Kei lui disait qu'elle était de sang pure, ils devaient avoir une branche de décalage. Plus Amano y pensait, plus il se fichait éperdument qu'elle soit sa cousine proche ou éloignée, il l'aimait, c'était un fait. La même réflexion se fit dans la tête de la sulfureuse rousse qui apposa ses lèvres sur celle de l'homme qu'elle chérissait, et ce fut donc mains dans la mains que le couple repartit retrouver les leurs.
