Présent à la capitale par cet ardent après-midi d'été, Satoshi travaillait activement dans son bureau. A l'image de son lieu de travail à Suna, le qualité du cadre n'était pas en reste, même si l'on pouvait remarquer que la technologie prenait une part plus dominante. La pièce était assez spacieuse, haute de plafond et sertie d'un lustre en cuivre rutilant. A droite du bureau se trouvait une imposante bibliothèque murale rassemblant des centaines d'ouvrages renfermant des connaissance en tout genre liés à ces derniers siècles. La plupart concernaient le passé de Kaze. Satoshi les avait pour ainsi dire tous lu dont certain à plusieurs reprises. Le mur de gauche était diamétralement opposé à celui qui lui faisait face. Une grande horloge encastrée dans la pierre exposait aux visiteurs toute la complexité de ses engrenages et ceux par purs esthétismes contrairement aux quatre écrans placés à hauteurs d'yeux qui transposaient en permanence différentes informations provenant directement du centre de recherche et de développement d'Odaichi.

L'avancement de tous ces nombreux projets n'avaient jamais autant été ralenti que durant ces dernières années. L'effort économique du pays allait au redressement du village caché du Sable, tandis qu'une autre part du budget avait été engloutit dans la fabrication du train, qui, s'il en fut une idée formidable de la part de la Daimyo et sur ce plan Satoshi lui-même le reconnaissait, avait grandement vidé les caisses de l'état. Le Chef Saibogu se retrouvait donc à devoir composer avec un budget très limité pour le restant de ces travaux déjà en cours. Pis à présent, il avait eut vent de la soudaine disparition de Tsukiko dans des circonstances plus que douteuses, ce qui n'arrangeait en rien les affaires de la capitale.

Ce faisant le scientifique n'avait d'autre choix que de multiplier les heures supplémentaires, de raccourcir ses nuits pour permettre à la machine de continuer de fonctionner. La retraite était encore loin devant-lui pourtant le poids des années se faisait plus que jamais ressentir sur les larges épaules du quinquagénaires qui, physiquement, semblait avoir encore vieillie et les lunettes aux montures argentées posées sur ses narines, outre leur nécessité, étaient fortes de cette symbolique.

Ainsi le vétéran pianotait activement sur le clavier de son ordinateur quand Saïx vint lui annoncer que « la miss » était arrivée. Satoshi ne prit pas la peine de réprimander son bras droit sur la teneur de son langage en privé à partir du moment où ce dernier n'avait jamais interféré avec le cadre officiel. Le chef ne laissa rien paraître mais trouva sa fille terriblement changée depuis leur dernières rencontre d'il y a un an. Elle semblait s'être considérablement endurcie et, fait étonnant, l'iris de son œil était de nouveau coloré. Avait-elle retrouvé la vue ? Il ne se risqua pas à lui poser la question et se contenta simplement de l'accueillir à en l'invitant à prendre place sur le fauteuil en face de son bureau.

-Heureux de vous revoir. J'imagine cependant que vous n'êtes que de passage ici. Des rapports qui m'ont été fait, nos affaires semblent prendre forme peu à peu. Dit-il avec un certain détachement tout en autant ses lunettes.

Satoshi faisait naturellement référence à ce projet avant-gardistes visant à distribuer la technologie Saibogu aux mondes mais d'une façon détournée et frauduleuse de manière à ce qu'à terme Kaze en récupère tout le solde, que ce soit ou non au détriment des autres grandes nations. Le moment venu cela ne dépendrait que d'elles. En l'état le vétéran était encore loin d'imaginer que sa fille se trouvait à la tête d'une organisation criminelle ayant causée la mort d'innombrables innocents sur les terres de l'Empire. Il s'agissait en quelque sorte de la partie immergées de l'iceberg et valait-il mieux pour elle qu'il ne le découvre pas de si tôt.

-Comme annoncé il y a un mois de cela, nous sommes parvenus à modifier la source du code MW2.2.4. Il peut à présent être utilisé de la façon convenue.

Cette expérience était vieille d'une trentaine d'année. Elle visait à créer un codage fuinjutsu fondamental qui devait servir de base au fonctionnement de tous les systèmes Saibogus existant, présent et avenir et avait pour but de faciliter leur conceptions ainsi que leurs exploitations. Durant cette dernière année Satoshi s'y était personnellement penché dessus et y avait effectivement apporté quelques modifications de l'ordre de l'indétectable pour qui ne possédait pas une expérience avancé dans ce milieu. Pour autant sa fonction demeurait la même bien que la finalité s'en voyait légèrement altérée.

-Il reste encore quelques menu détails à régler, le moment venu Saïx vous le fera parvenir. En attendant il semblerait que vous ayez également quelques choses à me remettre.
-C'est effectivement le cas, je suis cependant au regret de vous annoncer que les documents se trouvent présentement entre les mains de Toshiro Ogami, qui est certainement la seule autre personne de Kaze en qui j'ai confiance à en plus de vous. Les circonstances on fait que je n'ai eu d'autres choix que de lui révéler le fondement de mes activités, bien que les méthodes, ainsi que le contexte lui soient encore étranger. Quoi qu'il en soit ceci était de toute façon inévitable. Afin de pouvoir aider Kaze, il vaut commencer par être certain que Kaze veuille qu'on l'aide.

Cette fois-ci Satoshi ne cacha pas son agacement ses doigts épais vinrent effleurer sa barbe grisonnante toute aussi épaisse.

-Pourrons-nous mettre en place ces projets de développement comme prévu ? Quand est-il des Kinzoku ?
-Vous le pourrez oui. Mais nous n'en sommes encore qu'aux prémices. Le Johoukokan oppose bien plus de résistance que prévu. La Grande Grue est d'une nature si méfiante qu'elle semble parfois friser la paranoïa. Cela complique nos affaires. En ce qui concerne les Kinzoku ce n'est encore qu'à l'état de projet. Je suis entrée en contact avec Kumo et l'idée semble grandement les intéresser.
-Et les autres nations je n'ai eu aucune nouvelle de votre part à ce sujet ?
-Non pas pour le moment. La guerre ne facilite pas les relations. Les intentions du Shukai sont encore obscures. Mizu demeure instable, mais devrait être le prochain pays à recevoir ma visite. Quand à Hi... Et bien disons que cela se passe de commentaire, tout du moins pour le moment.

Malgré les contraintes imposées par le contexte géopolitique mondial tout continuait de se passer comme prévu. Seulement à l’énonciation de ce constat, les deux Saibogu eurent la soudaine et pesante impression de n'avoir qu'effleuré la surface de tout ce qui leur restait à accomplir.

-Comme vous avez pu le constater le climat politique de la nation n'a fait qu'empirer au cours de ces derniers-mois. Ce qui risque de mettre un nouveau frein à nos investigations.
-Pour changer... Lança-t-elle en roulant des yeux vers le plafond. Depuis le trépas de Zanshi... Non. Notre nation de ressemble plus à grand chose depuis bien avant.Mais je puis garantir que tout ceci va bientôt changer. Des réformes sont en cours...
-Et que comptez-vous faire exactement ?Dit-il d'un ton suspicieux en arquant un sourcil.
Oniri de son côté se tenta d'arborer un sourire en coin.
-Juste un peu de ménage...