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Un examen ! Un examen de ninja ! Vous vous rendez compte ? Ce serait super intéressant, moi qui ne suis jamais allé à l’académie, qui ais tout appris en famille, ça pourrait être très enrichissant que d’y participer. L’info avait été relayée dans le journal partout dans le monde, même à Mizu no Kuni ! En plus c’est Suna qui organise ça, semble-t-il. C’est là-bas que j’ai fais mes débuts d’aventure en plus, et là-bas que j’ai fais la rencontre de Nozomi puis du Shoraizen. Du coup forcement c’est un pays plutôt important pour moi. Le voyage débuta à Shu, une des petites villes portuaires de l’archipel, à destination de Tsuyu Hana, un village côtier de Kaze no Kuni. La dernière fois c’était à Odaichi, c’est bien ça change. Peut-être qu’un jour j’aurais fait tout le littéral du pays sableux.

Le voyage fut long. Très long. Trop long … Certes pour une telle distance, le prix n’était pas très élevé. Mais bordel qu’est-ce qu’on était mal installé ! Des sièges en bois, même pas d’accoudoir ni possibilité de se coucher. Une semaine à bord d’un navire marchant reconvertit à la va-vite en bateau de tourisme, même par beau temps, ça vous use les nerfs. Promis. Même le plus calme des moines aurait eu des envies de meurtres dès le début du voyage, si une mère de famille n’avait pas eu l’excellente idée d’occuper les esprits par la musique. Banjo, trompette, guitare et cymbales, de quoi nous faire passer pour une belle bande de rigolo partout où le vent emmènerait les sons.
C’est bien connu, le temps passe plus vite quand on s’amuse ! J’en ai même profitée pour apprendre quelques notes. Figurez-vous que c’est bien plus difficile qu’il n’y parait ! Ça fait mal aux doigts en plus parce qu’il faut pincer les cordes bien fort, ça évite les « bzouing » désagréables. Mais du coup, au bout de quelques minutes on a le bout des phalanges tout rouge et extra-sensible. Le propriétaire de l’instrument disait que c’était normal, qu’avec de l’entrainement ça allait se dissiper. Il est marrant lui, quand on regarde ses doigts on dirait qu’il a des croutes de peau à cet endroit, des cornes. Ça perd toute douceur lors d’une caresse …
Les repas aussi ! Ils manquaient cruellement de préparation ! Du saumon le matin, du saumon le midi et du saumon le soir. Avec si on a beaucoup de chance, un crabe ou une langouste péchée en chemin. De quoi se répéter en boucle au moment de fouler enfin le sol de Kaze no Kuni :

« Plus jamais … non plus jamais … »

Et bien entendu on recommencera, comme pour tout.
Enfin, sitôt arrivé nous descendîmes en vitesse, ne souhaitant que fuir ce bout de bois flottant à voile coute que coute. En ce qui me concerne j’avais tellement mal au dos que les sacs de riz d’un des marchands qui récupéraient ses marchandises, me parut aussi moelleux qu’un nuage. Me voilà en mode larve, un bras sur le visage pour me protéger les yeux du soleil. Incapable de bouger alors que le pauvre civil souhaitait récupérer son bien et retourner bosser.

« Ouais ouais … deux minutes s’il vous plait … »

C’est tout ce qu’il eut comme réponse. Pas très combatif le monsieur, il préféra continuer de décharger ses autres marchandises avant de revenir insister. Et là seulement je daignai me bouger le cul. Soyons sympa quand même, faudrait pas que sitôt arriver, je me fasse mettre dehors par les autorités.
Les minutes suivantes furent consacrées à tout ce qui va être nécessaire pour traverser le désert et rejoindre Suna. Cela inclus bien sûr l’eau, mais aussi du tissu pour se protéger la tête et le corps des vagues de sable, et puis un véhicule aussi. Parce que la dernière fois que j’avais fait à pied, ça m’avait pris plusieurs jours et j’avais crue mourir. Alors si cette fois on peut éviter ça, ce ne serait pas de refus. À la suite de plusieurs minutes de négociation et de quelques pièces, un transporteur accepta très aimablement que je me glisse entre ses vivres, dans sa remorque tirée par deux chameaux. Faisons ensuite rapidement un arrêt au marché pour dégoter de quoi éviter l’insolation, une gourde aussi et voilà, on est ok !
Let’s go !

Plusieurs heures plus tard, c’est assoiffée et épuisée que je rampai littéralement jusqu’au premier bar à portée, franchis le palier et réclamai un bon litre d’eau au responsable, avant de m’écrouler à une table non loin de la sortie.

Les examens approchaient et Yui commençait un peu à stresser. Elle avait réviser les bases, apprit les cours par cœur, c'était entrainée à lancer des projectiles. Avait revu en boucle tous les mudras qu'elle connaissait ainsi que leurs noms. Le plus frustrant dans tout ça? Un autre examen qui avait rameuté un monde incroyable dans tout le pays et surtout le village caché du vent. Alors pour bien situer le contexte, que tout ceci soit compréhensible. Yui allait passer l'examen pour être genin et l'examen que tout le monde venait voir était celui pour devenir chûnin. En clair: tout le monde s'en moquait de son examen à elle. En même temps qui allait se soucier des aspirants ninjas? Hormis peut-être les dirigeants qui espéraient avoir plus de militaires sous leurs ordres et la paperasse que cela inclurait. Reste que grâce aux préparations de l'examen chûnin, les examens de Yui avaient été reporté. Les aspirants avaient donc quartiers libres pour aller regarder ça ou s'entrainer en attendant.

La jeune fille se promenait donc dans les ruelles du village, son ombrelle sur l'épaule. Elle écoutait les discussions ici et là, tout le monde parlait de la même chose ou presque. Rien d'incroyable donc. Et comme toujours, il faisait chaud, le soleil tapait fort mais pour une fois il ni avait pas spécialement de vent pour vous rafraichir un peu. Quoiqu'un vent chaud et sec n'était pas forcément mieux... La petite espérait quand même voir des gens de différents pays, voir d'autres clans ainsi que leurs capacités ou simplement leurs façons de penser, leurs traditions. Savoir aussi s'il ni avait que à Suna que c'était le bordel, genre les coups d'états que le pays avait déjà subit, les guerres et autres soucis politiques ou non.

Sans vraiment s'en rendre compte, la gamine se retrouvait devant la grande porte du village caché. Elle l'observa un moment en silence. Il y avait du monde mais rien qui sortait de l'ordinaire, poussant un soupire, elle tourna les talons et aperçu un bar. Aller boire un verre et manger un morceau ne serait pas du luxe, en plus il était bientôt midi pensa-t-elle. Yui entra donc, vit qu'il y avait pas mal de monde et soupira de nouveau. De son regard morose elle balaya l'endroit, il y avait toute sorte de personnes. Elle se rendit au comptoir, demanda un pichet d'eau ainsi qu'un sandwich pour aller ensuite s'assoir à une table. Non loin de là, il y avait une femme blonde au teint un peu mâte, celle-ci semblait fatiguée et assoiffée. Yui l'avait repéré à cause de son imposante poitrine, elle qui n'en avait pas se sentit ridicule à coté. Cette femme était d'ici ou non? Enfin, Yui ne se voyait pas vraiment l'accoster pour lui demander et se contenta d'attendre sa commande. Vu le monde dans ce bar, cela risquait de prendre un peu de temps. Elle se souvint alors qu'avec cette période qualifiable de touristique, les prix risquaient d'être plus élevés que d'habitude. Ouvrant son ombrelle pour regarder un sceau posé sur le tissus, elle espérait que cela ne lui prendrait pas toutes ses économies... Vivre seule à son âge n'était pas évident, même quand le pays subventionnait son loyer car son père était mort au combat.

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Putain de désert … Comment c’est possible d’aimer vivre dans un environnement aussi peu hospitalier ? Sérieusement, faudrait être maso, y a pas d’autres mots pour expliquer ça. Au moins à Mizu on a la mer partout ! Punaise ça fait même pas vingt-quatre heures que j’ai quitté mon foyer et ça me manque déjà. Bon il arrive ce pichet d’eau ? Du regard je lorgnai un moment la réserve d’eau que se trimbalait une gosse blonde, haute comme trois pommes avec son parapluie et son sandwich. Qu’est-ce qu’elle a celle-là ? Elle veut ma photo ? Fichue môme, retourne donc avec tes parents, la vie d’adulte c’est de la merde …
Ah putain j’ai soif, et c’est là que toute la scène dérapa. Un autre gosse, pas beaucoup plus grand que la blonde, cheveux blancs comme Aedran et air naïf, débarqua gaiement sans regarder où il mettait les pieds. Vous le savez hein, ce qui va se passer ensuite. C’est vu et revu, toutes les comédies à deux sous possèdent ce genre de scène moisie à un moment. C’est un moyen simple et gratuit de faire rire le petit peuple. Donc je ne vais rien vous décrire, mais simplement dire ce qui va se passer au cours des trois prochaines secondes.

D’abord, glandu junior est si fier de son vol de bonbon qu’il ne voit même pas le gros pied d’un homme bidonnant sortant à moitié de sa table. Paf, ça trébuche. Réflexe naturel, il met les mains devant pour protéger son visage d’un choc probablement imminent. Là intervient le second personnage principal, car oui c’est effectivement mademoiselle blondinette qui a le privilège de recevoir les trente kilos tout mouillé de l’albinos. Surprise, elle fut emportée dans ma direction et ensemble nous nous écrasâmes au sol.
Ahahah, c’est drôle hein ! … Sérieusement, pourquoi ça ne peut jamais être simple ? Rah et merde ! Je repoussai la gosse sur le côté sans franchement y aller avec beaucoup de douceur, et me redressai avant de me figer devant ce que je voyais à nouveau. Le gamin venait de s’enfiler tout seul tout le contenu d’un brau d’eau, comme un putain de gros égoïste. Et en plus il s’excuse l’effronté ! Mes doigts sur le dossier la chaise, qui me servait momentanément de soutien, se crispèrent et se crispèrent encore. Son petit sourire satisfait, ce petit merdeux … Bam, sans prévenir la chaise vola dans sa direction, agrémentée d’une petite dose de chakra, et j’en ai rien à foutre que ce soit un gosse !

« Espèce de petit enculé de merde, va te faire foutre avec tes jérémiades. C’est clair ? Retourne chez ta mère et viens pas faire chier putain ! »

C’est grossier ? Oh voyons, vous m’avez déjà vu dire bien pire à plus jeune. Par contre l’homme qui était l’élément déclencheur de toute cette histoire, celui qui avait fait trébucher le gamin rappelez-vous, il se leva et me fit remarquer qu’on ne parlait pas comme ça à un enfant. Un regard noir, c’est tout ce qu’il eut en réponse. Puis je me tournai vers la fillette :

« Ça va aller ? » Lui demandai-je en lui tendant la main pour l’aider à se relever. « Bien. Alors moi je me tire. »

Ça tombait bien, il était clair que ma réaction était démesurée pour le commun des mortels, mais ce morveux aux cheveux blancs n’en est pas un. Il n’y a qu’à le regarder, pour son âge c’est étonnant qu’il dispose d’autant de chakra, et puis cette couleur de cheveux, un Samui peut-être. Enfin il doit être apparenté à l’un des anciens clans de Kiri, et juste avant l’examen chunin il ne serait pas sage de faire des vagues.
Je ressortis alors du bâtiment en prenant en chemin une bouteille d’eau, et alla me déshydrater dans les ruelles perdues de ce village désertique.

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