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 Pauvre champion, riche perdant [Rang C]

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Yorurai Mikami
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Message(#) Sujet: Pauvre champion, riche perdant [Rang C] Pauvre champion, riche perdant [Rang C] EmptySam 22 Nov 2014 - 17:14

Ordre de mission
Un tournoi se déroule chaque année au pays de la terre, dans le village d'origine du Daimyo. Il s'agit du tournoi opposant les meilleurs civils, ceux les plus entraînés à un shinobi usuellement appartenant à un pays étranger. Depuis la création du Shukai, ce shinobi est un Genin de l'alliance. Vous serez chargé de nous représenter.

Localisation, informations sur le tournoi et papiers officiels lui furent remis. Mikami ne s'attarda que sur la localisation et se contenta de survoler le reste, pour le moment. La paperasse le faisait chier, il ne l'avait considéré que du coin de l'œil. Ce n'était que trop formel, impersonnel, distant quant à la réalité des faits ; en bref, ennuyeux comparé à ce qu'un être humain peut apporter. Mais ce parchemin là avait le mérite d'être très détaillé et concis, il y avait beaucoup d'informations regroupées assez clairement. Le jeune ninja y accorderait l'attention méritée, mais plus tard, sûrement au pied d'un arbre au bord d'un cours d'eau reflétant la lumière du soleil. Tant qu'il ne serait pas sur place, les modalités de l'évènement importaient peu et le climat matinal était plus approprié au voyage qu'à la lecture de paperasse.

Alors il prit la direction du village désigné, et non pas la route. Cette dernière était tracée sur l'une des feuilles, mais dans son esprit d'aventurier le shinobi préféra fendre forêts, plaines rocailleuses et collines escarpées, tout droit jusqu'à la destination et ne détournant de son chemin que pour contourner monts trop hauts pour que le temps soit pris à les escalader ; ce sont les inconvénients d'une échéance donnée, d'une heure d'arrivée. Qu'est-ce que vous voulez, l'Homme dans son organisation en oublie de s'exposer aux surprises que peut offrir la Vie. Il n'y avait qu'à prendre exemple sur le lieu où il s'arrêta une heure plus tard pour lire son épaisse brochure.
À force d'avoir voyagé dans des pays comme le pays du feu Mikami fut habitué à voir des rivières traverser des forêts, et sachant qu'il allait croiser des cours d'eau il pensait s'arrêter à l'ombre d'un imposant végétal mais sa surprise fut à la hauteur de son apaisement lorsqu'il ralentit le pas dans un moment de contemplation alors qu'il traversait un désert jonché seulement de rochers. Seulement ? Non, un ruisseau le sillonnait depuis un val bien plus haut, et la rapidité du courant permettait une clarté de l'eau à en aveugler une armée de part ses milliers de scintillements ; son parcours la rendait si minérale que tous les animaux de la région venait s'y abreuver et s'y ressourcer. Le genin s'arrêta devant ce spectacle de vie et de races différentes d'animaux regroupés en un même endroit qu'il avait pourtant jugé difficile d'accès. En tout cas, ce n'aurait jamais pu être en suivant la carte qu'il serait tombé en un lieu si paisible...

Mikami les imita alors pour se réhydrater, et s'assit contre un rocher qui surplombait le canal dont le chant du ruissellement et les légers fracas des vaguelettes formaient une mélodie qui lui ferait oublier le temps qui courait - même s'il s'était octroyé un timing qui lui permettait largement de prendre des pauses sur sa route - et se faisait propice à l'absorption des formalités du document sur papier.
Ces derniers indiquaient que les pré-sélections du tournoi s'effectuaient plus tôt dans l'année et sur une plus longue durée, dans chacun des villages concernés. La phase finale, où se devait d'intervenir le ninja, se déroulait quant à elle au village natal du Daymio, en sa présence ainsi que celle de toute une délégation. Elle comprenait d'abord un tournoi par élimination directe ou le gagnant de la finale affronterait le shinobi. En revanche la finale et cet affrontement seraient séparés par une mêlée opposant huit civils qui, choisis spécifiquement pour cette épreuve et non pour le championnat, combattraient à leur tour contre le shinobi. En d'autre termes un combat libre de neufs personnes comptant un ninja opposé aux autres, visant peut-être à user ce dernier en vue du dernier duel. La phase finale était donc divisée en deux parties dans chacune desquelles Mikami allait intervenir. Il pourrait assister au championnat.
L'arène y était dessinée, et se trouvait aussi le descriptif de toute la procédure à suivre pour y être conduit en y étant reconnu comme le shinobi dépêché par le shukai. D'ailleurs il était aussi dit que ce tournoi était une tradition remontant à bien des années auparavant. Chaque année un clan différent de la région envoyait un de ses shinobis et l'évènement duraient plusieurs jours. Mais depuis la dernière décennie il fut raccourcit afin de ne prendre plus qu'un après-midi pour des raisons économiques dépassant le cadre du tournoi.

Plusieurs longues minutes passées à assimiler le contenu du parchemin et intégrer les modalités, le jeune ninja décolla son dos de la roche et reprit la route avec toutefois une question en tête dont il sentait venir l'insistance... Quel intérêt de faire participer un shinobi à un tournoi faisant concourir des civils ?
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Message(#) Sujet: Re: Pauvre champion, riche perdant [Rang C] Pauvre champion, riche perdant [Rang C] EmptyDim 23 Nov 2014 - 2:25

Cette question dans la tête, tenue officielle du shûkai au vent, Mikami fendait à travers les bois sautant d'arbre en arbre alors que le soleil atteignait son zénith, à l'instar des grondements de son estomac qui s'approchaient de leur paroxysme. L'heure de chercher à se rassasier arrivait, sans compter qu'il s'approchait du village et que le tournoi commençait sur les coups de quatorze heures. Alors il bifurqua au Sud pour rejoindre le chemin, conscient que beaucoup d'auberges se trouvaient en périphérie des villes et qu'il pourrait s'y arrêter. Mais avant qu'il ne retrouve une zone plus fréquentée, son instinct gourmand prit le dessus et son odorat lui signala la présence d'un lieu où se restaurer dans les alentours. Ses pupilles effectuèrent un tour d'horizon et il put apercevoir non loin une fumée se dégageant d'entre les arbres et dont l'odeur alléchante se faisait plus forte à chaque fois qu'il se rapprochait. Alors cap à douze heures, le jeune shinobi allait sûrement se régaler et démarrer cet après-midi d'affaire d'un bon pied.

    Ambiancez-vous



C'était un relais, l'endroit parfait à en juger par le calme qui y régnait et l'arôme qui s'en dégageait. Tranquillement, la faim au ventre, il s'engagea sur le sentier menant aux portes de ce qui à cette heure-ci représentait l'antre du plaisir. Il ne fallait pas s'y précipiter, ce serait bien meilleur s'il acceptait l'attente avant le repas ; et puis ne pas s'y ruer équivalait à un minimum de respect. Savoir être patient, il ne croyait pas si bien penser... et en parlant de respect :

    - Putain je le crois pas ! Aucune trace de lui et cet enfoiré est bien là !


Une voix rauque, provenant de plus haut sur le sentier qui s'exclamait haut et fort sous la surprise et la brisure d'une impatience qui semblait depuis longtemps dépassée par le désespoir, n'hésitant pas à casser le calme régissant l'endroit. Mikami tourna des talons, déjà sur ses gardes et dorénavant un peu plus à l'affut. Trois hommes, dont un le pointant encore du doigt. Alors c'était lui l'enfoiré, et il avait été cherché. Par qui ? Par eux (évidemment). Étaient-ils seuls ? S'ils étaient en route et surpris leur groupe ne devait pas en compter plus de trois. Pourquoi ? Deux options, en sachant qu'il ne reconnaissait pas leurs visages : en vue de la proximité du village du tournoi, ils l'avaient reconnus grâce à sa tenue et leur intervention avait un rapport avec l'évènement de l'après-midi ; ou alors cela remontait à plus avant son amnésie et le jeune homme pourrait apprendre des choses sur son passé... non, peu probable. S'ils avaient dit "il est bien là", alors il ne s'attendait plus à le voir, et à un endroit bien précis. Ce genre de phrase ne pouvait être prononcée pour une recherche étalée sur une si longue période.

Mais plus beaucoup de temps pour la déduction... Les deux hommes aux extrémités se ruèrent vers lui, alors qu'une dizaine de mètres les séparaient. Dégainant dans leur course deux épées qui ressemblaient plutôt à des couteaux de bouchers ; ce n'étaient pas des ninjas. Ils lui en voulaient bel et bien mais n'avaient pas prévu de s'attaquer à lui ici et maintenant alors le shinobi devait prendre les devants sur cet affrontement avant que ses agresseurs ne reprennent leurs repères sur un plan auparavant fixé.

Des frissons l'envahirent. Combattre...

De l'excitation, de la mémoire corporelle. Même si cela faisait longtemps qu'il n'avait pas eu d'adversaire et qu'il n'avait aucun souvenir de sa vie précédent son amnésie... on oublie jamais comment faire du vélo. Et puis il y avait eu des entrainements entre temps, comme une rééducation... dommage pour eux.


Dernière édition par Yorurai Mikami le Mar 2 Déc 2014 - 0:45, édité 2 fois
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Message(#) Sujet: Re: Pauvre champion, riche perdant [Rang C] Pauvre champion, riche perdant [Rang C] EmptyDim 23 Nov 2014 - 10:52

Comme deux pitbulls ils couraient à lui. Mikami lança simultanément deux volées de shuriken de façon à ce que s'ils les esquivent, ses assaillants se recentreraient plutôt que de s'écarter, pour ne pas l'encercler. Chose faite ; le binôme les évitèrent péniblement en se rapprochant l'un de l'autre. Mais ne pas leur laisser le temps de trop réagir, c'était ça aussi, prendre les devants. Emboitant la course de ses shuriken, il bondit à l'aide de son chakra sur ses deux premiers ennemis tendant les bras de chaque côté pour les saisir à la gorge. L'un pointa son arme pour qu'il vienne s'y empaler et l'autre la souleva sans doute pour l'abattre sur son bras. Deuxième intention. Se baisser et esquiver, attraper les chevilles et... balayer ! De toutes ses forces et usant de celle prise dans son élan le ninja leur tira les jambes vers l'arrière tandis que leurs armes se perdaient dans le vent, et de toutes leurs masses ils s'écrasèrent sur le sol.
Le compte du troisième devait être réglé avant que les deux autres ne se relèvent, donc dans les dix secondes. Il ne l'avait pas quitté des yeux, et avait compris qu'ils avaient prévu de l'avoir par surprise quand il l'avait vu prendre en main un lourd gourdin jusque là caché dans son dos. Le genre d'arme que l'on utilise si la cible ne voit pas venir le coup ou est immobilisée, pas en plein combat. Deux ou trois mètres les séparaient. Trop proche pour lancer un kunai pour l'empêcher de frapper, dans l'ardeur de son vis-à-vis le jeune homme risquait quand même de recevoir un coup violent sur le crâne ; il ne pourrait pas parer mais il ne devait esquiver qu'un seul coup, le retour serait trop lent à venir et entre temps, il le tiendrait.

Alors il ne ralentit même pas sa course.

Les deux premiers bougeaient leurs bras, le troisième armait son seul et unique coup, Mikami enfonçait ses mains dans sa sacoche ninja à sa ceinture et dans la poche de projectile à sa jambe. Ils ramassèrent leurs couteaux et se relevaient amèrement, il fixa ses yeux dans le regard pénétrant du ninja, qui joignit ses bras tenant une fine corde en fer et un kunai en prenant appui sur la terre. Les têtes se tournaient, le gourdin allait s'abattre verticalement, la corde fut nouée à l'anneau du kunai. Les deux homme se tenaient juste debout, la massue ne frappa que le plancher, le ninja l'avait repoussé pour se propulser sur le côté et lança de l'autre le kunai tirant la corde qu'il tenait dans son autre main pour le planter dans un arbre. Ils soulevèrent leurs épaules pour contre-attaquer, le troisième homme lâcha son poids mais le garçon en un tour de bras le saucissonna alors qu'il s'était glissé derrière lui.

Tous se stoppèrent. Mikami tenait et son homme, et un autre kunai plaqué à sa jugulaire, et sa victoire. Il serra davantage la corde en signe d'intimidation et de prise en main de la situation. Une extrémité était retenue au kunai enfoncé dans un tronc d'arbre et l'autre enroulée autour de sa seconde main alors qu'elle emprisonnait tout mouvement des bras de celui qui quelques secondes plus tôt était un de ses assaillants. Sans raison flagrante mais il n'allait pas tarder à recevoir des explications. L'un avait le couteau sous la gorge et les autres n'avaient plus qu'à affronter les pupilles jaunes du shinobi qui les fusillaient. Restait à voir s'ils tenaient à la vie de leur compagnon.


    - Je crois qu'on peut faire une croix sur l'autre moitié de l'argent...
    - Retraite.


Et tous deux s'enfuirent dans les broussailles, et des hennissements résonnèrent plus loin. Il ne tenait plus que le dernier qui n'osait même pas parler, mais il n'aurait pas grand mal à lui faire cracher leur motivation. Un seul pourrait lui en dire bien assez et était plus facile à gérer ; et puis à voir la lâcheté avec laquelle ses co-équipiers l'avait abandonné... C'en était désespérant, le jeune homme aurait sûrement été dégoûté d'avoir été attrapé par surprise par ce genre de types. Cependant être imprévisible était un des avantages de se laisser-aller librement à ses désirs spontanés, comme par exemple ne pas suivre la route prévue ou le chemin tracé.

Mais alors qu'ils se trouvaient tous deux face au relais vers lequel Mikami s'était à la base dirigé pour manger un morceau, la porte s'ouvrit violemment et apparut un homme arborant un tablier.


    - Eh vous là ! Pas de grabuge devant mon... Son faciès s'arrêta, ses yeux analysèrent la situation et ses lèvres laissèrent échapper un soupir partagé entre dépit et soulagement.
    - Je suis un genin du shûkai en mission et cet homme vient de m'attaquer, je m'apprêtais à le faire parler, s'exclama-t-il d'une voix prompte et audible.
    - Tu es le shinobi qui a été délégué pour le tournoi de la ville voisine ?
    - ... Oui.
    - Allez viens... relâche ce gredin et viens manger un morceau, je vais tout t'expliquer.


Que demander de mieux ?


Dernière édition par Yorurai Mikami le Mer 31 Déc 2014 - 16:03, édité 3 fois
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Message(#) Sujet: Re: Pauvre champion, riche perdant [Rang C] Pauvre champion, riche perdant [Rang C] EmptyMer 26 Nov 2014 - 16:00

Que demander de mieux ? Une chaise bien installée, une table dressée et un potage fumant garnie de pièces de gibier détaillées qui avaient sûrement cuit lentement dans le bouillon de légume. Leur tendreté s'observait à la seule lumière du jour et se sublimait au simple contact de la pointe ronde du couteau, aux côtés des perles luisantes du peu de gras qui remontait à la surface du velouté. Les arômes fusaient et envahissaient ses narines et son palais, excitant ses papilles gustatives comme jamais il ne put se souvenir. Le bouche du jeune homme salivait à tel point qu'il en eut peur de gâcher son plat.

Il n'eut rien à quémander, en vérité Mikami n'avait plus dit un mot depuis l'extérieur, se contentant de regarder ce grand Chef s'affairer et devinant à l'expression de son visage la venue d'explications méritées mais qui sans lui jamais ne lui auraient été dévoilées. Cet homme aux cheveux bruns à peine grisonnants, bien portant mais à la bedaine loin d'être proéminente avait accommodé une table à l'écart des autres - dans une salle calme et peu remplie - proche du comptoir et de la porte menant à la cuisine d'où se dégageaient effluves de parfums disparates et envoûtants. On y sentait l'amour à plein nez.

Le shinobi attendit que le cuistot eut fini de gigoter avant de commencer à déguster ; non pas que cela le gênait, mais il savait qu'il s'assiérait avec lui et l'impatience lui aurait donné une impression de mépris. Quelles seraient ces explications et que savait-il sur cette attaque de brigands ? Y avait-il décidément un rapport avec le tournoi du daymio ? Il finit par tirer une chaise et l'installer en face de lui, saisissant au faciès du garçon tous les compliments qu'il aurait voulu lui faire si le simple fait de respirer l'odeur suffisait ; tandis qu'on aurait pu lire sa profonde satisfaction derrière son implacable modestie.


    - ... Merci.
    - Allez mange, avant que ça ne refroidisse.


Le genre de chose que l'on ne lui répète pas deux fois.

    - Tu as eu de la chance de ne pas te faire prendre par ces gars là, ils t'avaient tendu pas mal de pièges et prévu de te faire passer un sale quart d'heure...
    - Qui étaient-ils ?
    - Des chasseurs de primes, je les ai entendus discuter quand je les ai servis tout à l'heure.
    - Des chasseurs de primes ? ... Ça a un rapport avec le tournoi ?
    - Carrément ouais, ce tournoi est devenu une vraie plaie...


Le cuisinier avait croisé les bras et s'était redressé sur sa chaise en prononçant ces mots, son visage s'était aussi renfermé et renfrogné.

    - Devenu vous dites ?
    - Ouais... Avant ce tournoi était un vecteur de partage et d'un renforcement mutuel entre les villages civils de la région.


Mikami ne dit rien et continuait de manger, mais ses yeux montraient un grand intérêt à ce qu'on lui racontait et son vis-à-vis avait toute son attention.

    - Les villageois s'affrontaient dans ce tournoi depuis des générations pour montrer à quel point ils avaient progressé et avant tout pour échanger des techniques, petites et grandes astuces et quelques secrets de combat. Cette démarche, dont les festivités se prolongeaient sur plusieurs jours, avait pour but de se protéger de la guerre des clans et des nombreux pillages qu'elle entrainait. ...Un jour, le fils du dernier daymio en date (mort depuis), a eu l'idée d'offrir une récompenses au vainqueur et à son village. Depuis ce n'est plus qu'une course folle qui démarre à la fin du tournoi et finit lors du tournoi de l'année suivante, puis elle recommence et ainsi de suite. Plus question de partager quoi que ce soit avec le camp adverse, "ils risqueraient de nous surpasser et de nous prendre la récompense". Alors depuis c'est chacun pour sa peau.
    - ...
    - Ce qui était autrefois un lieu de réunion et de retrouvailles entre les différents peuples qui avaient pourtant réussi à tisser de bonnes relations n'est plus qu'un amalgame de jalousie, de rancœur et de convoitise... À l'échelle de ces villages la somme offerte est vraiment faramineuse mais pour ce petit con ce n'est qu'un simple pourboire pour les gouttes de sang versées.


Le shinobi posa sa cuillère avec un air écœuré.

    - Putain, c'est dégueulasse...
    - La soupe ne te plait pas ?
    - Non au contraire, elle était excellente j'en reviens pas. Mais ces sommes d'argents qui circulent en masse... c'est un vrai virus pour l'Humanité.
    - Tu l'as dit...


Il but son verre d'eau et le reposa en levant les yeux au ciel, l'esprit occupé par toutes sortes de méditations qui virevoltaient d'un coin à l'autre de sa boîte crânienne. Les deux hommes restèrent silencieux un moment.

    - Et le rôle du ninja dans tout ça ?
    - À l'époque il enseignait ce qu'il pouvait aux combattants de chaque village, leur conseillait des outils et des stratégies à adopter tout en écoutant celles dont on lui parlait. Il arrivait même que certains donnent des parchemins renfermant des techniques comme des cascades pouvant éteindre des feux, des bourrasques ou nuée de shuriken repoussant les ennemis.
    - Il n'y avait rien de tout ça dans les papiers d'informations qu'on m'a donné...
    - Cherche pas ce n'est plus à l'ordre du jour depuis bien des années. Comme je t'ai dit, à l'époque les festivités s'étalaient sur plusieurs jours, il y avait tout un tas d'animations qui tournaient autour comme l'organisation de grands banquets par exemple, auxquelles je participais...


L'amertume sur son visage vint s'opposer à la douceur de ses plats et à l'idée de l'évènement de l'époque que le jeune ninja se faisait au fur et à mesure qu'il lui en parlait.

    - Bref, tout ceci s'est petit à petit réduit à une simple remise des prix à la fin du tournoi tant l'ambiance tournait au vinaigre, et quant au rôle du shinobi...
    - Il ne répond plus qu'à la fonction "combat"...
    - Exactement... Puis des "démarches économiques" sont venues interférer avec les différents clans. Et avec l'avènement des grands villages ninjas censés "défendre la population"... le rôle du shinobi dans ce tournoi n'est plus que de rappeler la suprématie du système mis en place depuis. Comme si nous, simples citoyens, ne pouvions rien faire face à ce que nous impose le seigneur féodal, ses caprices, et ses connards de politiques qui le suivent en lui léchant le cul.
    - ...
    - Mais ça je n'y crois pas, l'ancienne forme de ce tournoi devrait servir d'exemple pour que chacun se rende compte qu'unis, nous pouvons prendre un poids considérable pour lutter contre cette corruption et ces injustices. Mais maintenant et ce même dans leur démence les shinobis aussi sont unis...
    - Mais cette année il y a le Shûkai ! Des pays qui en ont marre de la guerre se sont enfin réunis et alliés pour mettre un terme à toute cette folie, les choses sont en train de changer.
    - Et t'y crois toi ?
    - Écoutez, peu importe la façon de penser des responsables de notre alliance, ma vision des choses n'adhère pas à ce modèle là et même à mon échelle je peux déjà commencer à peser sur la balance. Même si le shûkai s'avère plus tard être une vaste supercherie, un jour je serai assez fort pour partager une vrai vision de paix à tous les peuples du monde.
    - En t'engageant dans cette voie tu risques toi aussi de sombrer dans leur aliénation...
    - Sauf si je ne reste pas seul.



Tout claquait comme l'annonce d'une Vérité, alors que les deux hommes se dévisageaient lisant dans leur homologue comme dans soi-même, se comprenant et se reconnaissant l'un dans l'autre sans avoir besoin de plus se parler...

    - Et ces chasseurs de primes dans tout ça ?
    - La récompense miroitante en conduit certains à les engager pour augmenter ses chances de la remporter, mais cette dernière n'est en réalité même pas assez élevée pour se procurer des hommes coriaces.
    - Oui j'ai vu ça...
    - La récompense peut aussi être doublée si le ninja est vaincu, mais dans la réalité aucun civil ne peut être assez fort pour en battre un et cette somme ne sert que de leurre pour pousser les concourants à se donner à fond dans cette bataille... tout ça pour que chaque personne dans le public ne puisse que constater l'impuissance de personnes ordinaires...
    - ...alors que ce n'est que machinerie. S'il n'y avait pas qu'une unique et importante récompense je suis sûr qu'ensemble certains pourraient surpasser plusieurs d'entre nous.
    - Oui, et c'est déjà arrivé auparavant. Mais les gens, la plupart retranchés dans la peur, l'ont déjà oublié.
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Message(#) Sujet: Re: Pauvre champion, riche perdant [Rang C] Pauvre champion, riche perdant [Rang C] EmptyMar 2 Déc 2014 - 0:20

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Quel repas mes amis quels repas ! Mikami en était encore tout retourné et dans les deux sens, comme une grosse pièce de viande entre tout l'amour dont on peut la nourrir et la flamme concentrant tout son sang, puis mise au repos laissant alors son sang se re-répartir tandis que la température à cœur ne cessait d'augmenter.

Il avait repris la route en redoublant de vitesse, écrasant les branches d'arbres sur lesquelles il prenait appui non pas car ce festin l'avait mis en retard, mais parce que la rage qui l'habitait à l'égard de ce monde pollué par ce genre de manœuvres politiques et financières détruisant à petit feu les valeurs humaines s'agitait en lui comme des litres d'eau portés à ébullition dans son torse même. Même si le jeune homme acceptait le fait qu'un shinobi soit une arme à la solde d'un pays, il se refusait catégoriquement à alimenter le despotisme, l'autoritarisme et les manipulations. Ils étaient censés servir le peuple et non-pas une minorité de personnes surprivilégiées et noyées dans leur luxure et leur complexe de supériorité.

Mikami commençait à sérieusement remettre en cause le pouvoir conféré par l'affiliation et les grosses sommes d'argent.

Mais se pointer dans les loges de l'arène et trancher la tête du daymio n'était sûrement pas la meilleure solution, bien que séduisante. Dans tous les cas elle ne montrait pas l'exemple, il fallait agir plus intelligemment ; et ceci constituait la majorité de la raison pour laquelle il ne répondit pas à l'appel des Furyous, leur plan d'action étant totalement déraisonné.


À sa gauche la forêt montrait sa lisière, avec à son pied la route menant à la porte qu'il devait emprunter pour rentrer dans le village. Il se camoufla alors dans un Henge, technique de métamorphose grâce à laquelle il prit l'apparence d'un simple manant marchant naturellement. Le ciel était dégagé, seuls quelques nuages s'accrochaient au sommet des monts surplombant l'horizon et le village du daymio se détachait de la nature environnante qui s'éveillait sous le climat printanier. Son pas était lent, il observait les alentours et se méfiait des gens. Il y avait quelques groupes éparpillés et quasiment aucun endroit où se cacher alors que la porte menant à l'intérieur du village se dessinait sous les remparts. Elle était gardée par trois personnes, dont une fille. Tous plutôt jeunes, environ la vingtaine voire plus.

Il s'approcha d'eux dans son accoutrement, mais leur comportement devint bizarre. À quoi était-ce du ? Ils n'avaient pas l'air sereins et aucun ne maintenait un regard dans les yeux. Les mains de la jeune fille tremblaient... mais elle avait un poing serré. Situation très louche, mais trop tard. Mikami sentit un sac le voiler et il se retrouva dans le noir complet, puis serré à la taille, sûrement ligoté. La corde lui serra l'estomac encore rempli. Quelle honte, il n'avait rien vu venir, et deux secondes plus tard on lui asséna un choc violent derrière la nuque et ce fut le trou noir.


Un sol gris, poussiéreux, une lumière blafarde, non-naturelle, une odeur de renfermé, humide. Quelques gouttes de sang, des pieds...


    * Mes pieds... *


Le jeune homme revint à lui, en comprenant qu'il était solidement attaché à une chaise, les mains derrière le dos. Tandis que sa vision était encore floue, il discernait les silhouettes de quatre personnes qui discutaient, distinguant leurs voix derrière le sifflement qui lui traversait le crâne.

    - On fait comme on a dit ! On se pointe au milieu de tout le monde et on le leur montre !
    - Mais on ne s'en sortira jamais, si on fait ça les gardes vont nous prendre et nous serons exécutés !
    - Dosuna et toi n'êtes pas obligés de venir, vos vies devraient être préservées...
    - Et la tienn...
    - Eh les gars, et euh... mademoiselle... Ça vous dérangerait pas de faire moins de bruit quand vous vous engueulez...


Le jeune ninja avait reconnu les trois jeunes à l'entrée du village, seul un troisième garçon venait s'ajouter à ce trio de kidnappeurs. Sûrement celui qui l'avait eu par derrière, et toujours lui qui lui pria aimablement de se taire en accompagnant sa demande d'une caresse à la joue.

    - Toi ta gueule !

Et sa tête fit un rapide quart de tour en y perdant un filet de sang qui glissa plus loin dans la poussière.

    - Je suis un shinobi du shûkai en mission, je...
    - Je t'ai dit de la fermer ! Nous savons exactement pourquoi tu es ici, le tournoi, la récompense, les villages, TOUT ! Alors pour la énième fois ferme ta gueule et laisse-nous causer !!
    - ...ce que j'essaie de te faire comprendre c'est que si mon rapport n'est pas fait demain matin, et que je ne donne aucun signe de vie, une équipe va être dépêchée pour me retrouver... Et ne vous fourvoyez pas, ce sont des chasseurs de déserteurs qui vont arriver et croyez moi ils sont loin d'être commodes ou compréhensifs. Je suis sûr que vous avez pas envie d'avoir affaire à ces gens là.


Puis une deuxième caresse, sur l'autre joue. Belle praline qui envoya un nouveau filet de sang plus loin que le précédent, de l'autre côté de la pièce. Record battu pour le jeune inconnu, qui venait d'appuyer ses mains sur les accoudoirs de la chaise. Mikami se retourna d'une traite et alors que du sang coulait encore de sa bouche il plongea son regard dans celui de son vis-à-vis qui put être le proche observateur d'un témoignage d'innombrables violences et atrocités.

    - Dans ce cas méfiez-vous de moi.


Sous le froid de ces paroles et de la cruauté qu'elles inspiraient, le garçon leva ses mains et se recula, retournant vers son groupe de camarades.

    - Peu importe si l'on vient te chercher ou pas, tu auras quitté cette pièce avant la fin de l'après-midi. Les spectateurs ne pourront que reconnaître la faiblesse des villages ninjas et ce soir, leur image de suprématie aura pris un grand coup.


Dernière édition par Yorurai Mikami le Ven 12 Déc 2014 - 14:56, édité 2 fois
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Message(#) Sujet: Re: Pauvre champion, riche perdant [Rang C] Pauvre champion, riche perdant [Rang C] EmptyMar 2 Déc 2014 - 16:07

Drôle de situation. Mikami était dans le pétrin, et ça ne sentait vraiment pas bon. Pourtant il avait cette sensation qui lui disait "écoute un peu plus ce qu'ils disent", comme si leur intention n'était pas si sombre. Il devait gagner du temps et en apprendre plus ; car à en juger par ce qu'il avait entendu jusque là, leur plan avait sûrement un rapport avec le tournoi puisque le jeune ninja était explicitement visé et en connaissance de cause. Aussi ils mettaient leur vie en jeu, mais qu'en était-il de celle du shinobi ? Il fallait qu'il tende l'oreille, la dernière phrase prononcée par le plus grand des membres de ce petit groupe l'avait interpellé.

    - Si vous y allez, Seifu et moi venons aussi, il n'est pas question que nous vous laissons vous faire prendre sans rien faire !
    - Non, vous aurez un rôle à jouer à la suite de ces évènements, sinon les choses ne bougeront jamais.
    - Alors trouvez un moyen de ne pas vous engouffrer de vous mêmes dans ce piège à loup !
    - Il faut que nous y soyons pour passer le message que nous voulons passer au monde, si nous n'y allons pas il n'aura jamais l'impact voulu.
    - Votre gars peut toujours vous faire rentrer dans l'arène par le passage le plus direct ?
    - Seifu !
    - Arrête Dosuna, nous en avons parlé, réfléchi, et retourner les choses des dizaines et des dizaines de fois, nous étions tous d'accords pour suivre ce plan et maintenant on ne peut plus reculer. On le capture, on le tue, on le charge, VOUS DISPARAISSEZ, on le décharge, et rentre dans l'arène et on leur montre. Et on a déjà assez perdu de temps...


Comme ceci c'était plus clair... mais quel était ce message qu'ils voulaient faire passer ? Il parlait de donner un coup à l'image de suprématie du monde shinobi, voulaient-ils leur montrer un shinobi mort pour prouver que leur défense n'est que chimère ? Qui étaient ces jeunes là, et d'où venaient-ils... Celui qui l'avait frappé à deux reprises se dirigeait vers lui un couteau de cuisine à la main, l'heure était proche, et Mikami n'avait pas assez desserré ses liens. Depuis son éveil il s'était attelé à effectuer discrètement des mouvements d'aller-retour avec ses bras pour que la pression du nœud se relâche petit à petit, mais il lui restait encore du chemin à faire et son temps semblait compté.

    - Combien avez-vous touchés pour me capturer et livrer mon corps à l'assistance ?
    - ... Son énervement sembla monter d'un cran, la pression sur ses épaules était tellement forte qu'il avait du mal à se contenir. JE VAIS TE...
    - Gyan !
    - Est-ce que la prime à la clef est assez conséquente au point de sacrifier vos vies ?


Il n'eut pas le temps de faire un pas de plus que le plus grand des quatre se saisit de son bras et le stoppa, puis le dépassa et vint plaquer à son tour ses mains sur les accoudoirs de la chaise, mais cette fois ce fut à lui de plonger son regard dans celui de Mikami. Ce dernier put y lire toute la rage, la haine et le désespoir qui l'habitaient... Il y avait tant de mélancolie et de détermination, c'en était troublant... Quel avait bien pu être le quotidien de ces enfants pour qu'ils en arrivent à mener de tels projets...

    - Ne nous prends pas pour ces zombies de chasseurs de primes à la ramasse ! Nous sommes citoyens des villages civils qui participent au tournoi depuis des générations, et n'avons pu qu'assister à la décadence que ce tournoi a entrainé dans nos villages ! La qualité de vie y est devenue médiocre alors que les adultes disent se battre toute l'année pour remporter cette récompense qui nous rendra notre bonheur, mais c'est faux !! C'est cet appât qui nous l'a enlevé ! Nos villages autrefois paisibles ne sont plus que des instruments servant à prouver que les villages ninjas sont les mieux placés pour nous défendre, alors que leurs guerres perpétuelles finiront par nous plonger dans le chaos.


Il y eut un silence, tandis que le jeune homme retournait une nouvelle fois vers ses camarades. Celui se nommant Gyan sembla se calmer, et chacun observait le shinobi, comme attendant d'un air accusateur et éreinté qu'il ne se rende compte de ce à quoi il participait. Mais Mikami les comprenait... Il avait en face de lui les principales victimes de toute la mascarade dont lui avait parlé le chef cuisinier un peu plus tôt. Ces jeunes n'avaient rien à voir avec les chasseurs de prime, mais leur ras-le-bol de la situation les avait poussé à agir et à prendre le taureau par les cornes quitte à périr sous la charge. Quelle enfance avaient-ils du mener pour en arriver là... Les pauvres, pensa le jeune shinobi. Victimes de leur époque et condamnés à l'impuissance dont ils essayaient de briser les chaînes en ce moment même. Mais leur plan n'était pas parfait, il ne prenait pas en compte assez d'éléments qui allaient rentrer dans la tête des spectateurs lorsqu'ils recevraient le message...

    - Aujourd'hui, nous allons enfin pouvoir sacrifier nos vies pour quelque chose en quoi nous croyons...
    - Ne sois pas naïf, il y a bien longtemps que vos vies ont déjà été sacrifiées.


Tous le regardèrent avec un air interrogatif marqué de surprise, comme s'il s'était mis à parler leur langue alors que ç'aurait été impossible comme un chien se mettant à parler.

    - La précédente forme du tournoi, la récompense, la tournure que prirent les évènements, je connais tout ça... Et je vous plains.
    - Comment peux-tu nous plaindre ? Est-ce que tu peux ne serait-ce que nous comprendre, toi qui vis du côté des oppresseurs !
    - Effectivement je ne peux pas savoir ce que c'est que de voir un havre de paix se noyer sous la démence des plus grands, mais je sais ce que c'est que de se retrouver pris dans une machine qui tourne sans se soucier de tout ce qu'elle détruit, et je comprends votre envie de la détruire à son tour.
    - ...
    - Mais votre plan... vous n'allez semer que plus de peur.
    - Il cherche à argumenter pour se sauver la vie, ne nous laissons pas avoir et tuons-le !
    - Bien sûr que je cherche à sauver ma peau qu'est-ce que tu crois !! Moi non plus je n'ai pas envie d'être victime de la folie des hommes !


Tous s'arrêtèrent, leur plan commençant à être remis en question. Même s'ils n'avaient pas l'air d'avoir l'intention d'y renoncer, le ninja avait gagné leur attention.
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Message(#) Sujet: Re: Pauvre champion, riche perdant [Rang C] Pauvre champion, riche perdant [Rang C] EmptyMar 30 Déc 2014 - 1:59

Mikami se trouvait de nouveau devant les portes du village où le tournoi allait avoir lieu, ou du moins où il était en train de se dérouler. Au-dessus des murs et des toits s'élevaient les feux d'artifice célébrant la cérémonie d'ouverture. Son regard fit un tour d'horizon. Plus de groupe embusqué ou à l'adrénaline montante, mais un homme tapotant du pied et regardant incessamment le temps s'écouler tout en mitraillant l'horizon de coup d'œil par ci et par là. Il se tenait sous l'entrée et s'impatientait. Le jeune homme s'en approcha, se doutant des raisons de sa présence à la vue de la formalité de sa tenue.

    - Ah ! C'est vous le shinobi du shûkai envoyé pour le tournoi ? Dépêchez-vous vous êtes encore attendu.


Même pas le temps d'acquiescer et voilà le bras de ce monsieur qui passa dans son dos pour lui faire passer les portes sans même attendre de confirmation, l’entraînant dans une calèche mono-place tirée par un noble cheval que cet... ambassadeur ?... guidait à coup de fouet à travers les rues à chaque quartier un peu plus en effervescence. Embarqué dans cette course au rythme pressé il eut une pensée pour les quatre personnes qu'il venait de rencontrer et avec qui il avait fini par longuement discuter...

**
- D'accord, on te libère, malgré le fait qu'on ne puisse s'assurer de ta sincérité.
- Nous combattons pour la même cause mais pas à la même échelle, vous ne serez pas déçus d'avoir changé d'avis...
- Tu as réussi à nous faire renoncer au sacrifice alors que nous y étions plus que déterminés, alors...
**

La calèche s'arrêta brusquement, et son conducteur l'invita sans rémission à en sortir. De part sa tenue, sa coiffure et son maquillage très apprêtés, Mikami distingua les signes de noblesse de cette personne qui se devait d'être sans doute un des assistants ou colle-au-train du daymio, puis il se demanda si un combattant civil en retard aurait reçu le même traitement de faveur. Enfin façon de parler, le ninja ne considérait pas l'agitation de ce monsieur qui l'aurait tiré à l'intérieur s'il en avait eu le cran comme un traitement de faveur. Alors il l'arrêta dans sa marche effrénée en lui posant une main sur l'épaule.


    - Je n'aime pas être pressé de la sorte, alors ralentissez s'il vous plaît.


Son regard et sa voix étaient froids. Le faciès de son vis-à-vis se tourna et se déconcerta, exprimant une certaine hésitation. Ce dernier balbutia en acquiesçant et reprit sa marche plus tranquillement, lui montrant les locaux de préparations des combattants - sans pour autant s'y arrêter - et lui expliquant que le premier combat de la phase des éliminations directes était déjà en cours. Puis ils montèrent des escaliers, sur plusieurs étages. On devinait à l'architecture et aux reliefs des plafonds la proximité des gradins. Les voix mélangées de la foule pénétraient à travers la roche, affaiblissant le brouhaha de la cohue mais laissant imaginer la complétude des tribunes. Arrivés aux derniers étages, ils suivirent un couloir plus large et dépassèrent une porte coupe-feu dont l'ouverture l'éblouit par la lumière qui la pénétrait au fur et à mesure qu'elle s'écartait.

L'intérieur de l'arène se dévoila, avec sa foule en délire face aux coups cinglant que se donnaient les deux hommes au centre des murs s'élevant sur une dizaine de mètres. À ses pieds, un balcon avec des sièges lui tournant le dos. De celui qui était le plus imposant, une coiffure ridiculement trop soignée dépassa d'un côté puis fut suivie par une paire d'yeux globuleux, cernés d'un fond de teint trop pâle et enfoncés dans leurs orbites. Des épais sourcils taillés alors qu'ils s'écarquillaient puis une voix aigu aux voyelles arrondies se répandit alors que toute l'assistance - des hommes ressemblant de très près à celui l'ayant conduit - se cadenassait les lèvres.


    -AaaAah, mais le voiilàààà... ! Nous n'attendions plus que lui ! Mais voyez donc, prenez place messire shinobi, et venez un temps profiter du spectacle à nos côtés l'heure de votre démonstration n'est pas encore arrivée.


**
« Cette démarche, dont les festivités se prolongeaient sur plusieurs jours, avait pour but de se protéger de la guerre des clans et des nombreux pillages qu'elle entrainait. ...Un jour, le fils du dernier daymio en date (mort depuis), a eu l'idée d'offrir une récompenses au vainqueur et à son village. Depuis ce n'est plus qu'une course folle qui démarre à la fin du tournoi et finit lors du tournoi de l'année suivante...»
« - On peut toujours prendre le daymio en embuscade après le tournoi et lui... régler son compte.
- Non, il est bien trop garder. Si on décide de rester en vie c'est pas pour nous jeter juste après dans la gueule du loup.
- N'empêche qu'il le mériterait bien... ça lui permettrait de lui faire comprendre le sens des mots souffrance et divisions, qu'il a l'air d'ignorer.
- ... Ouais, c'est clair.»
**

Ne voyant pourtant que la moitié du visage de ce qu'il devenait déjà être un bel hurluberlu, Mikami ne put ignorer la rage envahissante nourrie par ces êtres coupés du sens des réalités...
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Message(#) Sujet: Re: Pauvre champion, riche perdant [Rang C] Pauvre champion, riche perdant [Rang C] EmptyMar 30 Déc 2014 - 15:26

    - Que faites-vous... ? Prenez donc place sur ce fauteuil. ... Ben quoi ? Laissez-lui la place que croyez-vous, vous ?!


Il s'était adressé à la personne assise à côté de lui, qui dut se lever et aller rejoindre le reste de l'équipe debout, dans le prolongement des portes à droite et à gauche. Il y avait le siège central du seigneur féodal, et deux fauteuils auxiliaires à chaque côté, un peu plus petits. Une rangée de siège à la taille normale se dressait entre leurs pieds et la rambarde de cette loge surplombant la foule. Le gratin était rassemblé, mais ils étaient trop occupés à siroter leur cocktail pour voir ce qu'il venait de se passer derrière eux.
Mikami s'assit, sans engouement, s'efforçant de ne pas se laisser exploser en maintenant une expression impassible et la bouche close. Les premiers mots qui seraient sortis auraient sûrement déjà été de trop.


**
- Pourquoi ne pas se faire le daymio ?! C'est sa faute si les conditions de vie dans nos terres et l'affect mutuel que les gens se portaient se sont dégradés à ce point !
- Les hommes meurent, c'est un fait et ça ne changera jamais, même pour lui. Il faut être le renouveau qui se dressera au premier plan quand viendra l'heure du changement. Même s'il faut savoir se créer des opportunités...
- Ça j'te le fais pas dire...
**

Il s'accouda au fauteuil et posa nonchalamment sa tête sur son poing, puis se mit à observer les combats s'efforçant d'ignorer le ballet des pachas qui s'effectuait autour de lui. Le troisième combat se solda par une victoire par forfait, un des combattants n'étant toujours pas arrivé, puis se fut au tour du quatrième, qui allait clôturé la première partie des huitième de finales. Ce combat était engagé, dans le sens où les deux personnes se livraient corps et âmes dans la bataille. L'une d'elles semblaient être une femme, qui de part sa souplesse et sa précision finit par prendre le dessus sur son adversaire et le mettait à mal. Mais elle reçut un coup mal placé derrière la tête et finit par s'effondrer, laissant ainsi la victoire s'échapper.

    - Huh ! Qu'est-ce que c'était bien donné ça ! Prends donc ça, vermine ! Uhuhuh !


Ses yeux jaunes se tournèrent avec dédain en sa direction. Dans son rire faisant vibrer son deuxième menton, il ne s'apercevait pas que son nez laissait s'échapper une goutte de son liquide verdâtre. Derrière cette vision d'horreur une image angélique apparut au jeune ninja. Il ne l'avait pas remarquée en arrivant, mais sur le fauteuil à l'opposé du sien, une jeune fille habillée avec classe regardait le ciel d'un air blasé. Peut-être n'avait-elle jamais tourné le regard sur l'arène, elle était maquillée simplement et n'avait besoin que de peu pour que sa tenue soit classe et élégante. Mais cette pensée lui fut coupée par une nouvelle interruption pleine de graisse.

    - Alors que pensez-vous de ce début, mooonsieur le ninja ? Je suppose que vous ne ferez qu'une bouchée de tous ces paysans n'est-ce pas ? Prenez au moins le temps de nous divertir lors de la mêlée généraale... je vous laisse libre de vos actes pour vous échauffer lors du combat vous opposant au vainqueur du tournoi ! Uuuhuhuhuh !


Puis il se retourna vers le cinquième match qui débutait. Mikami expira un long soupir. Aussi, de leur loge trop élevée, ils avaient du mal à voir comment se déroulaient vraiment les combats. Alors il se leva puis marcha vers la sortie, las de contenir sa colère et son malaise, marre d'être cerné par la luxure et le mépris.

    - Où allez vous très cher ?
    - Voir le combat depuis les tribunes, je ne vois rien d'ici.
    - Sérieusement ? Vous allez vraiment vous mêler à la populace ?
    - Oui.
    - Mais c'est...
    - Un jour votre démagogie vous explosera à la figure.


Son ton était très froid et flegmatique, puis il sortit laissant les portes ouvertes et regagna les escaliers.
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Message(#) Sujet: Re: Pauvre champion, riche perdant [Rang C] Pauvre champion, riche perdant [Rang C] EmptyMer 31 Déc 2014 - 0:30

Personne ne vint le retenir, que ce soit par peur ou par manque d'importance. En fait, c'était tant mieux. Mikami n'aurait pas apprécié avoir à insister et il ne serait pas remonté. Il se balada dans les couloirs le temps de trouver les vrais accès aux gradins et en profita pour retrouver une certaine sérénité. Tranquille, il vaquait dans un large virage à hauteur du sol (donc sûrement au rez-de-chaussé) cerné de grands mur. Ces mêmes murs arboraient quelques mètres plus tard de grands blasons surmontant des portes orientées vers l'intérieur de l'arène. La dernière d'entre elle avait pour affiche le kanji "shinobi". Tournant des talons, il arrêta son regard sur la dernière partie parcourue du couloir avec ses portes alignées. Il comprit qu'il avait affaire aux salles de préparations et que chaque blason représentait chacun des villages civils en compétition. Alors... lesquels combattaient pour la gloire, ou la fortune, ou les valeurs d'antan ? Sûrement aucun pour cette dernière raison, la mise en place d'une récompense monétaire divise indubitablement par son altération des véritables objectifs de l'effort, et son impossibilité à être multipliée. Mais bon, "c'est comme ça" comme on dit. Alors allons-y, allons vers le gouffre si la route est tracée ainsi.

Mikami préférait continuer sa route. Les murs s'écartèrent et il arriva dans une salle où enfin il croisa du monde. Leurs accoutrements - ou plutôt équipements - et la proximité des blasons ne laissait aucun doute sur leur identité, tout comme la présence de comptoir jonchés de boissons désoxydantes et de tables au panier de fruit en leur milieu n'en laissait pas plus sur l'intérêt de cet endroit. La salle d'attente des combattants. Il la traversa lentement, toutefois au même rythme auquel il avait avancé dans les couloirs. Sans en changer quoi. Il était évident qu'il était le shinobi. De multiples regards le sondèrent... On y trouvait de l'animosité, du mépris, et de l'envie tourné vers la récompense. Mais il y avait aussi de la rancœur, de la nostalgie, et une autre forme de mépris ; peut être tournée elle-même vers de tierces personnes... Dans bien moins de yeux cependant. Alors que les exclamations du public se faisaient lointaines vue l'épaisse couche de béton qui les en séparer, un silence s'était instauré dans la salle. Entre deux ou trois murmures très éparpillés, seuls ses pas apathiques et réguliers résonnaient. Un peu plus loin il tourna sur des escaliers projetant la lumière du jour et d'où s'échappait un brouhaha significatif.


Après avoir parcouru la tribune du regard il descendit s'asseoir à une place libre qu'il avait repérée. Pour plus d'intimité il avait usé d'un henge lui ayant servi simplement à camoufler l'uniforme du Shûkai. Son voisin de gauche était assez calme, l'autre debout, les bras levés, partageant ce moment d'effervescence avec son camarade d'à côté. Le jeune homme s'adressa alors au premier.


    - On en est où ?
    - Dernier combat des huitièmes. C'est très serré, faut dire qu'ils sont assez forts ces deux là...


En effet... Le combat durait et les deux hommes faisaient preuve d'une grande habileté et offrait un belle démonstration de force, de courage et de contrôle de soi. On aurait pu leur trouver bien d'autres adjectifs valorisants, et ensembles, ces gars là pouvaient rivaliser au taijutsu avec bon nombres de ninja pris isolément. Mais la forme de ce tournoi voulait qu'ils dépensent leur énergie à combattre l'un contre l'autre tout en ouvrant la seule possibilité de n'en voir qu'un seul monter tandis que l'autre finirait par tomber. C'est comme ça, hein. De son côté, la foule se régalait à chaque coup de poing qui sonnait. Et à chaque fois que l'un tombait, elle se laissait envahir d'un suspense jouissif. L'un des deux combattants était coiffé d'une queue de cheval, l'autre était rasé. Dans sa fatigue, le premier respirait tellement fort qu'on aurait juré entendre son souffle depuis les gradins. Puis il eut un geste qui fit se taire toute l'assistance et même se figer son adversaire qui n'en pouvait déjà plus. Après avoir levé la main pour faire signe à l'arbitre, il s'inclina pour s'avouer vaincu, reconnaissant de lui-même la supériorité de son adversaire et estimant la poursuite du combat comme une exagération. Mikami ne put s'empêcher d'éprouver un grand respect pour ce geste, mais lui aussi se figea quand il vu le deuxième homme s'étaler sur la terre alors qu'il tentait à son tour de s'incliner. À bout de force, il laissa glisser son crâne chauve sur le sol et ne bougea plus. La foule retint son souffle et, après un double rebondissement, finit par exprimer en chœur sa gratification pour l'homme aux cheveux longs, dernier vainqueur, dans une pluie de cris et d'applaudissements.
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Message(#) Sujet: Re: Pauvre champion, riche perdant [Rang C] Pauvre champion, riche perdant [Rang C] EmptyMer 31 Déc 2014 - 2:58

N'empêche, on se sentait bien plus à l'aise au milieu d'une foule se transcendant à chaque fois qu'elle récompensait l'effort fourni par toutes sortes de manifestations d'engouement. Bien mieux que dans une loge aux sièges confortables, étouffé par une atmosphère saturée d'hypocrisie dégagée par tous ces paradeurs.

Après une courte pause, début du deuxième tour : quatre combats en vue. L'arbitre et annonciateur lança le premier. Il opposait deux personnes de sexes opposés. Cet affrontement était aux antipodes du précédent. La hargne que chacun mettait traduisait l'envie et la convoitise que chacun portait en soi, à défaut d'exprimer l'humilité de l'homme à la queue de cheval. La femme finit par gagner. Bagarre suivante. Deux hommes, indifférents de la bannière qu'ils arboraient. Même hargne, même convoitise. Ça puait le mercenaire engagé pour l'occasion. Sans surprise, l'autre étant encore éreinté, celui ayant gagné par forfait au tour précédent l'emporta mais non sans peine. Il exprimait à son tour une certaine fatigue.

Le troisième combat se fit attendre, seul l'un des combattants était présent. D'où il était, Mikami pouvait voir son expression d'ores et déjà satisfaite, espiègle et fière. Il se voyait déjà vainqueur... ou se le savait déjà. Un autre homme à la tenue légère et officielle rentra dans l'arène et se dirigea en courant vers l'arbitre pour lui souffler quelque chose à l'oreille. Les spectateurs étaient silencieux, puis l'homme repartit d'où il était venu à la même allure et disparut.


    - Suite à une blessure malencontreuse, le participant attendu se voit déclaré forfait... Hitsugo du village Enies'lobi est donc déclaré vainqueur !
    - Yeaaah ! À moi la victoire !! S'était-il esclaffé les bras levés avec un grand sourire narquois...


Un ample murmure interrogatif fit le tour de la foule. "À moi la victoire !" et non pas "Vive mon village !" pensa le shinobi. Là, ça empestait carrément le coup très bas survenu en coulisse. Sans s'en rendre compte, Mikami avait de nouveau écrasé sa joue contre son poing et avait posé son pied sur le siège de devant, dépité par tant de cupidité. Il comprenait les comportements que la misère pouvait entraîner, mais cet écart total de vraies valeurs le déprimait. Duel suivant, alors. Ah, le retour de l'homme à la queue de cheval ; l'arbitre l'annonça : Rumakashi. Le jeune ninja se redressa, comme soulagé et de nouveau intéressé. Il allait affronter une femme, aux allures fières et au regard sûr et déterminé : Rimate. Le bras du médiateur se baissa, c'était parti. Rimate, dans sa grande classe, prit les devants et attaqua son noble adversaire. Mikami éprouvait un grand respect pour ce genre de femme, alors il était en voie de vraiment apprécier ce combat.

Elle se mouvait elle aussi avec intelligence, souplesse et précision. De plus, chacun de ses coups était propre et puissant. Mais Rumakashi était fort et clairvoyant, il esquivait avec grâce et de bonnes anticipations. Chacun parait les coups de l'autre et ripostait dans l'immédiat. Cet affrontement était vraiment palpitant et les coudes posés sur ses genoux, le buste en avant, le jeune ninja se surprenait souvent à soulever les fesses de son siège à chaque fois qu'une attaque frôlait la tête ou était drôlement bien amenée. Il était admiratif devant le travail qu'avaient fourni ces deux personnes pourtant banales pour en arriver à ce niveau. On sentait l'exploit personnel et il en arrivait presque à regretter toutes ces fois où il s'était laissé aller aux douceurs de la vie plutôt que d'aller s'entraîner.

Mais l'homme à la queue de cheval était vraiment, vraiment très fort, en plus d'avoir été plus endurant que son précédent opposant. Mikami eut mal au cœur de voir la douce Rimate recevoir le coup fatal. Les spectateurs de l'arène étaient totalement en délire mais l'effervescence retomba alors que la donzelle se relevait pour saluer son vainqueur.

Face à une telle démonstration, et alors qu'il était censé être présent pour représenter l'écart écrasant entre sa caste et celle des deux personnes plus bas, le shinobi fut le premier à les applaudir.


Dernière édition par Yorurai Mikami le Ven 2 Jan 2015 - 1:33, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Pauvre champion, riche perdant [Rang C] Pauvre champion, riche perdant [Rang C] EmptyMer 31 Déc 2014 - 4:30

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- Mon village et celui de Dosuna sont les seuls à être restés en bons termes, ils sont voisins et assez proches. Leur histoire est marquée par de puissants liens fraternels que toute forme de pourriture n'a pas réussi à défaire... que ce soit la jalousie, l'égoïsme ou l'avarice.
- Et comment t'appelles-tu, toi ?
- Yubito, du village Hoderi, et d'ailleurs voici Seifu, de Grinuchita, et Gyan, d'Enies'lobi...
- Ouaip, aussi dite la ville la plus corrompue de la dernière décennie ! C'est pas joli à voir...
- Et moi c'est Dosuna ! De Hoori, le visage voisin en question... dit-elle en lançant un regard amoureux et un sourire soulagé à sa droite.
- Moi c'est Mikami. ...juste Mikami.
- Ah bon, tu n'as pas de nom ?
**

L'arbitre souleva le bras de l'homme à la queue de cheval, épuisé mais victorieux. Alors que celui soulevé par le médiateur était fléchi et lâche, son autre bras vint se saisir du fin poignet de son adversaire et le souleva vigoureusement.


    - Nous tenons notre dernier demi-finaliste ! Rumakashi, du village Hoderi !! Vous aurez l'honneur de le retrouver ainsi que tous les autres qualifiés dans quelques minutes, après une courte pause durant laquelle vous aurez accès à...


Mikami sentit son corps s'engourdir, gagné par une fatigue colportée par les paroles de l'annonciateur et l'anticipation du combat à venir. Alors avant qu'il ne se lève il interpella du coude son voisin de gauche pour lui demander une petite faveur.

    - Eh, ça vous dérangerez de me réveiller quand commencera la deuxième demi-finale, j'aimerais un peu m'assoupir...
    - Euh, oui bien sûr si vous voulez. Mais si je peux me permettre, ça ne vous dérange pas de rater l'autre combat ? Vous avez payé pour quand même...
    - Ah, euh ouais... mais non, vous inquiétez pas j'peux m'en passer de ç'ui-là.


Il acquiesça d'un Ok en hochant une épaule et se retournant, sûrement pour aller chercher à boire ou manger. Ses paupières se fermèrent et facilement il chavira. Les voix des personnes autours n'étaient plus qu'échos et le retour de celle de l'arbitre relançant le tournoi ainsi que les bruits du combat ponctués des réactions du public semblaient être le fruit d'un rêve tordu. Puis des mains lui secouant timidement l'épaule le ramenèrent à la réalité en l'invitant à reprendre conscience de l'endroit dans lequel il se trouvait. Mikami remercia son camarade de fortune et retourna son regard vers le centre de l'arène. Hitsugo contre Rumakashi. Il avait de loin son favori. Cependant ce dernier semblait encore très atteint par la fatigue et bien qu'il modérait sa respiration, son torse se gonflait amplement sous l'important besoin d'oxygène. En face de lui... ce jacquouille avait un bon tour de repos derrière lui, et pas des plus mérités.

L'annonciateur baissa son bras, puis se fut parti. Encore une fois le combat fut engagé très vite. Hitsugo chargea Rumakashi qui le laissa passer et se servit de l'énergie de sa charge pour le déstabiliser dans sa course et lui renvoyer cette énergie d'un coup de coude dans le dos. Mikami ne retint pas le sourire qui lui vint aux lèvres en constatant que son poulain combattait intelligemment. Mais son adversaire avait de l'énergie à revendre et ne la dépensait pas non plus à outrance. Les cheveux grisonnants dans la queue de cheval dénotait d'une bonne quarantaine d'année, ce bon bougre n'était plus tout jeune et ainsi il recommença rapidement à s'essouffler. Mais alors qu'il haletait et venait d'asséner un coup ayant mis son opposant à genoux, ce dernier se saisit d'une poignée de terre qu'il lui jeta au visage. Une partie l'aveugla, mais chose bien plus grave il en aspira une quantité conséquente et se mit à s'étouffer.

Marque d'esprit vif ou fourberie ? À vous de juger, mais Hitsugo en profita bien sûr pour le rouer de coups et le mettre au sol. Il n'eut que très peu de pitié. Fracassé, l'homme à terre se mit à genoux et une main sur le sol, l'autre se tenant le ventre et les côtes. Il suffoquait et crachait sable et sang, alors qu'en essayant de se relever il faisait preuve d'une grande détermination et d'un refus de céder sa place à ce genre de personne dont lui non plus ne pouvait douter des coups bas qu'il réalisa, commandita, ou en fut de connivence, entre deux combats.


    - AALLEEEEEZ !!!


Mikami s'était laissé prendre au jeu, mais au-delà de l'encouragement uni avec le reste du public il soutenait la vertu contre le vice.
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Message(#) Sujet: Re: Pauvre champion, riche perdant [Rang C] Pauvre champion, riche perdant [Rang C] EmptySam 10 Jan 2015 - 3:46

Autant vous dire que malgré ses nobles et multiples tentatives, l'écart d'énergie le séparant de son adversaire eut raison de lui. Vainqueur : Hitsugo, non sans amertume, dégoût et dépit. On en était où là ? Ah oui, déjà la finale... L'amertume se transformait en aigreur, et la vue du second finaliste le frappa de désespoir au point d'en faire tomber la tête en arrière, bouche béante laissant s'échapper un « Aaah » de lassitude et de douleur mentale... Ô Souffrance...
Cet affrontement s'avéra aux antipodes de ceux mettant en scène des gars comme Rumakashi. Mikami avait sous ses yeux défaits la hargne émancipée que provoquaient la convoitise et la perte d'importance des valeurs de partage. Non mais sérieux une rencontre entre villages où l'on retrouve des mercenaires extérieurs, présent pour l'appât du gain et profitant de la détresse de certains villages plongés dans la confusion pour défouler leur envie de combattre plutôt que la mettre au service de la paix entre ces mêmes villages. Le combat défilait sous son regard vide. Aux termes d'un crêpage de chignon monumental, Hitsugo l'emporta.

Et puis sacralisation, patati, patata, remise du prix après le combat contre le shinobi, huée d'applaudissements, cris de félicitations, salut au daymio "eh merci pour le sport c'tait cool hein", tour d'arène...


**
- Mon village est devenu un repaire de brigands, les premiers dirigeants ont fini par céder à une vie de confort tout en cédant leur place à des mecs même pas du village ! C'était super louche, et puis le temps qu'on ait des preuves du lien entre ces deux affaires, des brigands du réseau du nouveau chef avaient été introduits à des postes clefs, impossible de faire bouger les choses de l'intérieur... C'en est même devenu dangereux ! Avec leur putain de pognon on aurait pu engager tous les shinobis qu'on pouvait qu'ils auraient quand même pu se défendre et tous nous faire tuer... tout ça à cause de shinobi comme toi qui vendent leur talent et leur cul aux pires raclures du moment que ce sont les plus offrantes !!
[...]
**

Se dire que ce type n'était pas du village, combattait pour s'en mettre dans les poches, et trichait pour arriver à ses fins... Plus qu'une seule envie, se le faire. Même pas de le dénoncer, toute façon il n'avait aucune preuve et ce tournoi n'avait plus grande valeur. C'était ce qui allait prendre place après qui importait. Là l'arène était en train de se vider à nouveau et les loges de dégurgiter ceux qui s'étaient un moment absentés. Les tribunes étaient toujours aussi pleine. L'arbitre se préparait à annoncer le dernier combat, pouvant doubler la récompense d'Hitsugo - ou plutôt de ses mandataires. Mikami défit son henge et prépara un simple shunshin pour se rendre au centre de l'arène...

**
- Je ne suis pas ce genre de shinobi. Personne ne restreint mes actes si je décide de changer de direction. Qu'il ait payé, ou non.
- Alors qu'attendez vous pour nous donner un coup de main ?! Mon père est mort en essayant de dénoncer les pillages internes de nourriture !
- Peut-être que vous me détachiez de cette chaise... ?
**

    - Mesdames et messieurs les spectateurs, d'ici quelques minutes, sous vos yeux ébahis [bla bla bla], celui que vous attendez to...


Le shukaijin apparut, regard noir et vide, en face du combattant d'Enies'lobi qui ne put cacher son passage de la satisfaction arrogante à la stupeur incomprise. Sa réaction était bien trop marquée pour une simple arrivée impromptue. La confusion qui affluait sur son visage montrait qu'il se voyait déjà vainqueur...

    - Sale shinobi... N'as-tu donc pas croiser mes frères d'armes en descendant des loges... ?!


Croiser ses frères d'armes ? Lui avaient-ils prévu un accueil fracassant pour aider leur compère à sortir victorieux de cette arène ? À vrai dire aucun doute ne planait sur la question... mais l'aura victorieux de ce mauvais bougre retomba bien vite et si tôt après cet encensement général.

**
- Nous sommes déterminés à aller jusqu'au bout de notre plan, il est trop tard pour que nous changions d'avis...
- Non il n'est pas trop tard ! Les plus grands revirements de situation surviennent toujours au dernier moment. Ne vous sacrifiez pas, ne me tuez pas, ne tuez pas... Rien n'est plus fort que la Vie. Ce n'est pas en semant plus de morts que vous enraillerez le processus...
**

Un suspense palpitant dégagé par le public flottait au-dessus de leurs têtes, et semblait accentuer la pression et la sudation de son bien triste adversaire.

    - Eh Bien ! L'issue de ce combat déterminera le vainqueur de la première partie ! Les règles sont les mêmes que pour les combats précédents ! Nous rappelons au shinobi qu'il est interdit de faire utilisation de tout fruit du ninjutsu !


Lança-t-il en lui jetant un intime regard qui voulait dire "cependant et pour le spectacle, si jamais ça venait à vous échapper on ne vous en voudra pas...". Ce à quoi Mikami répondit par un regard sombre que l'on aurait pu traduire par "c'est sur toi qu'il va échapper mon ninjutsu, que tu comprennes ce que ça fait". Moment d'hésitation, derrière les yeux peinant fuir de l'annonciateur retentissaient les poings du mercenaire qui se crispaient.

**
- Qu'est-ce qui nous prouve que tu agiras dans notre sens ?
- Absolument rien, vous ne pouvez que me faire confiance... Cependant ceci marquera le début d'un nouveau lien que votre génération tissera avec le monde shinobi. Et puis... vous serez en vie pour vous en occuper, n'est-ce pas ?
**

    - Qu... Que l-le combat... commence !


Sans plus d'hésitation, et dans un cri puisant dans ses entrailles les plus profondes, Hitsugo le chargea grand couteau de boucher brandi au-dessus de la tête. Le jeune homme expira lentement, fermant et rouvrant les yeux alors qu'il se plaçait de profil en joignant ses mains - qui effectuaient un salut plutôt qu'un mudra. Il les écarta en même temps que ses jambes, son pied arrière traçant lentement un arc de cercle dans le sable. Il lui offrait son profil gauche, alors que son pied droit repoussa le sol d'un mouvement presque imperceptible. Presque imperceptible car l'énergie de sa poussée remonta jusqu'à sa rotule d'où il tira un peu plus de force. Cette petite onde remonta sa jambe arrière qui dans une ondulation traversant et amplifiée par tout le corps recevait un peu plus d'énergie à chaque fois qu'elle passait un membre, un muscle, une articulation. Sa semelle droite était à peine en lévitation au-dessus de la terre, et alors que l'énergie qu'elle avait envoyée en était arrivée à s'emmagasiner au niveau de son coude, Mikami avança d'un pas.

Un seul pas. Alors que son adversaire s'en trouvait à plus que deux. Le pied lourd de ce dernier frappa une motte d'herbe et donna naissance à une nouvelle enjambée. Dans son seul et unique pas, dans un cri puisant au plus profond de ses entrailles accompagnant un coup de poing puisant de la force dans toutes les parties de son corps... le shukajin lança un coup de poing puissant de la force de tous les muscles de son corps ayant participé à la frappe. Ses phalanges déjà bien aplaties vinrent s'opposer au visage d'Hitsugo en pleine course. Le manche de son couteau trempée de sueur lui glissa des mains et virevolta derrière le ninja, alors que les pieds de son ennemis continuèrent leur course en ripant sur le sol dont la terre avait été pas mal de fois retournée cette après-midi. Sa nuque frappa le plancher à son tour dans une dernière glissade qui laissa le corps sonné de ce mercenaire désormais sans valeur... inerte.


**
- Il y aura toujours des gens plus forts pour s'opposer à nous, et pour le comportement à adopter avec eux... je n'ai toujours pas trouver de réponse. Mais il faut être forts, pour détrôner les incapables qui gouvernent et réétaler la pyramide. Et montrer le bon exemple aux générations futures qui s'inspireront de nous qu'on le veuille ou non.
**

Nouveau silence. La foule eut du mal à comprendre que cet affrontement se termine si vite. Alors aucun bruit ne régna tandis qu'un seul homme se tenait encore debout. L'arbitre revint, prit le pouls de l'homme à terre. Constatant la vie qui battait encore, il se tourna vers les loges en hochant les épaules et soulevant les mains paumes vers le ciel. Légère attente. Il se retourna vers Mikami, le présenta de ses bras à la foule et s'abstenant de soulever un des siens :

    - Nous tenons notre vainqueur !
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Message(#) Sujet: Re: Pauvre champion, riche perdant [Rang C] Pauvre champion, riche perdant [Rang C] EmptyDim 11 Jan 2015 - 19:06

Ce combat, bien que bref, l'avait défoulé. En ce coup de poing Mikami relâcha toute la rage accumulée depuis les révélations au restaurant jusqu'à sa rencontre avec le daymio et la vue du tournoi - incarnation dune triste misère saturée de finances - en passant par les évènements avec le groupe de rebelles. Cette journée fut la réception d'une grande charge émotive de tous horizons, le rejet et la révolte, la colère et l'injustice, la surprise et la culpabilité, l'exubérance, le dépit, la saturation... Ouais. À y faire un bref topo on se rend compte qu'il y a surtout eu du négatif. Ça explique sa lassitude, même si les faits furent ponctués par de l'admiration et du respect, à certains moments. En tout cas, il ne savait pas à quoi s'attendre pour la suite. Allait-il avoir à faire face à toute une délégation qui viendrait le congratuler, le remercier pour avoir montré qu'une fois de plus les shinobi avaient un ascendant sûr et implacable sur le monde civil...

C'est sûr que d'un point de vue guerrier, les ninjas étaient supérieurs en tous points et leur place fut hissée au sommet depuis que les relations entre leurs villages dominaient la présence ou l'absence de conflit entre les pays. Mais il n'y a pas que la guerre. Les civils détenaient tous les autres points clefs, par leur supériorité numérique. Il ne restait plus qu'à le montrer à tout ce public dans un dernier combat. Hitsugo n'était pas la bonne personne. Il incarnait la corruption et la fourberie, impossible de le laisser se présenter en symbole d'une possible révolution. Ce jacquouille permit alors à Mikami d'évacuer cette charge négative qu'il portait en lui, afin de repartir sur des bases saines pour la partie du tournoi qui allait s'avérer la plus cruciale, la plus intéressante, et la plus pertinente.


    - Est-ce que vous êtes prêts à enchaîner ? La délégation officielle ne redescendra qu'à la fin du tournoi. Vous voulez peut-être prendre du temps pour vous préparer ?
    - Non je suis prêt. Allons-y.


Attendez... C'est pas l'inverse qui devait se passer ? Genre d'abord mêlée générale et après affrontement final ? Y a comme un air de précipitation dans l'air, vous ne trouvez pas ? Ou de manque d'attention, genre on oublie l'organisation principale et on inverse deux trois évènements. Le jeune homme n'avait vraiment rien contre cette façon d'opérer et appréciait le mouvement perpétuel, la désorganisation, tout ça tout ça. Mais bon, l'équilibre entre les deux duellistes venait d'être largement rompu. C'était un peu injuste, mais le mal était fait. Allez savoir si le public s'en plaindra... Restait à voir, encore une fois.

L'heure était à l'entrée des combattants civils. Presque tous arboraient des couleurs différentes, représentant les blasons de leur village qui se déroulaient le long des hauts murs de l'arène. Le fanion du Shûkai apparut marginalement, comme si l'attention qui y serait portée ne pouvait être partagée. Tous lui faisaient face, et l'arbitre avança de quelques pas alors qu'ils s'étaient positionnés en un arc de cercle qui s'était étendu jusqu'à ce que chacune des personnes présentes - à l'exception de l'annonciateur - soit à égale distance les unes des autres. Ce dernier était presque au centre du cercle, comme une rupture avec le combat à venir et une présence s'imposant sur le temps d'attente avant le lancement, prolongeant la montée d'adrénaline et de plaisir précédent le moment crucial.
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Message(#) Sujet: Re: Pauvre champion, riche perdant [Rang C] Pauvre champion, riche perdant [Rang C] EmptyMar 13 Jan 2015 - 17:32

    - Mesdames et messieurs, le moment tant attendu est arrivé ! Civils et shinobi s'affrontent dans une mêlée qui prendra fin quand un seul des camps sera encore debout ! Les règles sont les mêmes que pour le tournoi précédent. Je rappelle : combats au corps-à-corps seulement, avec armes autorisées ; armes de jets proscrites sauf si elles sont gardées en main. Pas de ninjutsu pour le concerné.


Il eut un regard pour tous les gaillards (car il n'y avait cette fois que des hommes) dans son champs de vision, avant de lancer...

    - Messieurs êtes-vous prêt ?


La tension monta, des éclairs jaillissaient de tous les yeux envers ceux passant à leur portée.

    - Je vais sortir de l'arène en passant par la porte dans mon dos. Quand celle-ci claquera, vous pourrez commencer.


Belle feinte, et joliment jouée si le but était de faire grimper la pression. Pour une fois qu'un de ces officiels faisait quelque chose d'intéressant... Remarque ça allait dans leur sens, celui du spectacle.

Alors venait l'heure du bouquet final. L'arbitre se retira du cercle brûlant que formait chacun des combattants, marchant vers la sortie. Le silence régnait, avec pour seule perturbation l'impression d'entendre des sifflements aigus et des grondements graves tournoyer entre les murs de l'arène. Chacun de ses pas résonnait au milieu des respirations lentes et tremblotantes. Un vent de détermination provenant de chacun des visages soufflait, alors que chacune des expressions était différente. Il y avait des sourires narquois, des traits impatients, des regards hâtifs ; comme de la crainte, de l'appréhension et de l'attention. Toutes les pupilles allaient de gauche à droite, passant par tous les concourants et perdurant plus longtemps quand elles se déposaient sur les iris jaunes de Mikami. Ce dernier se voulait bien plus impassible que ses vis-à-vis, mais il observait. Parallèlement, son cerveau était bombardé d'impressions de déjà vu, comme des réminiscences d'un passé oublié, alors que son corps était parcouru de frissons. Il y avait comme une brise d'excitation, des pressentiment troublés par des souvenirs qui ne lui revenaient pas, une montée d'adrénaline qui forçait en atteignant son apogée avant d'exploser dans un nuage d’allégresse... Difficile de dire à quoi étaient dues ces vibrations qui lui secouaient l'échine, mais pour la première fois depuis qu'il avait rejoint le shûkai... il se sentait dans son élément, entourés d'hommes prêts à lui sauter à la gorge tandis que ses mains n'attendaient que le signal pour dégainer.

Venaient aussi se mêler les enjeux politique de cet affrontement et leurs conséquences sociales, peu importe leur ampleur. Ouais, c'était bel et bien de l'excitation qui lui agitait les tripes alors que son corps se devait de ne pas encore bouger. La température montait et l'eau frémissait, l'arène allait bientôt bouillir et le jeune homme pourrait laisser s'échapper de la vapeur de la cocotte minute que formaient ses instincts. Plus que quelques mètres, quelques pas avant qu'il ne disparaisse de l'aire de combat, l'aire de jeu ; avant qu'il ne soit enfin plus un potentiel dommage collatéral. Il parcourut les fanions qui se présentaient à lui en y identifiant les couleurs. Hoderi et Hoori étaient représentés, mais il y avait aussi Grinuchita, Gifu, Siteru, Enies'lobi...

La main de l'annonciateur se posa sur la poignée, et il eut un coup d'œil intentionnellement persistant à l'assemblée alors qu'il était sous l'âtre de la porte. Un courant d'air vint secouer les cheveux du shinobi. On entendit une goutte de sueur tomber, une arme tinter, une gorge déglutir... Des dents grincèrent, puis la porte claqua.
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Message(#) Sujet: Re: Pauvre champion, riche perdant [Rang C] Pauvre champion, riche perdant [Rang C] EmptyMer 14 Jan 2015 - 3:38

Nouvelle pause musicale (et accessoirement d'ambiance entre ces deux posts)



La porte claqua. Les premiers cris retentirent. Alors que certains se trouvant non loin de lui l'attaquaient, Mikami recula en un bond auquel il ajouta une roue effectuée à reculons pour prendre rapidement de la distance avec ses assaillants et s'offrir une vue d'ensemble. Tandis que ceux qui s'étaient rués vers lui avait posé pied à terre alors qu'il leur avait glissé entre les mains, le shinobi bondit à la vitesse de l'éclair sur deux combattants proches l'un de l'autre qui hurlaient à la récompense. Fendant entre cinq civils, il se retrouva en un instant entre ces deux êtres cupides. Encore chaud de son précédent combat et décidé à ne pas y aller de main morte avec ce genre d'adversaires, il se saisit rapidement de leurs nuques profitant de l'avance qu'il avait sur le temps de réaction, et de toute sa force, y mettant toute la rage accumulée après la rencontre avec le cuisinier et celle avec le groupe de jeune... il fracassa la face de chacun d'eux l'une contre l'autre. Il ne retint ni le rapprochement de ses deux bras qui avaient saisi leurs cheveux, ni la fin de son mouvement. Leurs visages s'entrechoquèrent brutalement devant celui froid du shinobi, laissant s'échapper du sang d'on ne savait exactement quelle partie alors que l'on entendit clairement des os se fissurer, les deux hommes s'écroulèrent complètement assommés.

Y étant volontairement allé violemment, il lança quelques paroles aux six combattants restant dont aucun n'avait raté la scène :


    - Ceux qui courent après l'argent courent à leur perte.


Message passé, à eux de le recevoir correctement.

Le soleil plombait l'arène, tous se regardaient sous les rayons lourds et blafards. C'était comme si l'effervescence et la fureur du lancement de la mêlée était retombée, laissant ainsi place à ce moment de raison qui entoure chaque prémices d'affrontement. Ils étaient tous revenus quelques secondes en arrières, la démence en moins. Deux corps étaient déjà tombés et ses opposants étaient éparpillés sur le champ de bataille plutôt qu'ordonnés et en rond. Ah, là on était dans le vrai, là de vrais parfums de batailles les prenaient aux narines. Il y avait le danger, la défaite d'ores et déjà sur les lieux, et des regards sondant réellement les adversaires et la situation.

Certains groupes étaient rassemblés alors que d'autres ne pouvaient que compter sur la présence alors éloignée de son binôme. Tous, sans exception, ne se demandait plus qui attaquer en premier, mais est-ce qu'ils devraient vraiment attaquer. Quelles stratégies adopter, quels étaient les risques de perdre et jusqu'où tout ceci pouvait-il aller. La tension étaitt désormais palpable. Une réelle tension. Même le public, d'habitudes des plus enclins à encourager et mettre sous pression les participants, demeurait dans l'inaction. Sûrement la ressentaient-ils eux aussi, cette pression, sentant alors instinctivement qu'il fallait observer, ne pas perturber, ne pas refermer sa bouche béante devant un tel spectacle immobile et pourtant actif.

En voilà une autre facette de la guerre. Certainement jusqu'alors la moins connue aux yeux du grand-public, et bien sûr la plus vraie.

Les doutes, la peur, le sang.


Dernière édition par Mikami le Mer 18 Fév 2015 - 2:17, édité 3 fois
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Message(#) Sujet: Re: Pauvre champion, riche perdant [Rang C] Pauvre champion, riche perdant [Rang C] EmptySam 24 Jan 2015 - 0:16

L'assurance, le courage, la sueur. Sûrement pas la solution miracle - il ne faut pas croire à ce genre d'illusion - mais des armes assez puissantes pour imposer leur jeu. Chacune d'elle découlant de bien d'autres qualités, on va pas en faire ne liste. Ce serait long, et réducteur à la fois. En connaître les noms et même les fonctionnements ne font avancer que d'un pas sur une route longue et semée d'embûches. Serait-ce suffisant ?

Deux personnes semblaient faire preuve de la première de ces qualités. Après s'être échangé un regard modeste mais convaincu, confiants, ils s'avancèrent d'un pas régulier vers le shinobi. Ce dernier enjamba ses deux premières victimes, en toisant du regard les tenues arborées par ses deux vis-à-vis. Haha ! Quelle joie de voir à nouveau les village d'Hoori et Hoderi marcher ensemble !

Dans un contexte bien différent cependant. Ils arrivèrent sur lui alors que leur vitesse avait augmenté crescendo, l'un attaquant la tête et l'autre les jambes. Il effectua un salto en arrière pour être sûr de ne pas se prendre les pieds dans les corps des premiers à être tombés, et pour garder une vue d'ensemble sur les reste des combattants. C'est ainsi qu'il fut atteint d'une vision le frappant d'incompréhension et bousculant sa façon de voir les choses qui lui semblait pourtant logique. Les quatre autre civils avaient engager deux duels séparés, se battant entre eux.
Le shûkaijin n'eut pas le temps de se questionner sur le sujet. À deux, ceux qui l'avaient attaqué le faisaient reculer, dans une pluie de coups de poing et pied qu'il peinait à parer sans en laisser passer un seul. Leur travail d'équipe forçait le respect, et pourrait très vite finir par porter ses fruits. Avant que cela ne se produise, Mikami engagea la face verbal de leur combat pour voir s'il arriverait à les déstabiliser.


    - Vos noms ?


Des yeux se levèrent sur lui, dans un regard marqué par une légère hésitation provoquée par la surprise et la briéveté de cette demande. Mais cette dernière ne se ressentit pas dans leur assaut, belle concentration.

    - Qu'est-ce que ça peut te faire ? Accompagnant un coup de poing qu'il bloqua avant de riposter.
    - J'aime connaître l'identité d'adversaires qui savent se démarquer de la foule.


Puis il évita un coup de pied qui visait sa tête. Ses cheveux furent secoués par le soupçon de colère et le vent de rancune qui avait provoqué ce genre de frappe. Ils échangèrent encore un peu en laissant parler leurs mouvements. « Prends ça, toi et ton air hautain » dit l'un en avançant sa main solidement fermée. « Je ne suis pas comme les autres… » dans une surprenante parade du front qui mit violemment son bandeau frontal en opposition « … et j'ai du respect pour vous » en reculant devant l'assaut suivant qu'il ne pouvait pas se permettre de bloquer effrontément.
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Message(#) Sujet: Re: Pauvre champion, riche perdant [Rang C] Pauvre champion, riche perdant [Rang C] EmptyMar 3 Fév 2015 - 12:49

Un seul pas les séparait. Celui du village de Hoori fit mine de dégainer des shuriken, ce à quoi Mikami faillit répondre. Entendu. Il lui avait dit « Tu es un shinobi » et son regard méprisant et révolté en disait long. Ensemble, ils l'attaquèrent à nouveau. Ce combo avait été préparé, ça se vit ; obligeant le ninja à réagir en retard, à l'instar du moment où les jeunes du pays de la terre l'avaient capturer à l'entrée du village.
« Tu es un shinobi... » Des coups qui le forcèrent à user de ses bras pour les bloquer, sans cependant pouvoir les dégager « … mais tu vacilles ». Effectivement, cette inertie permit au second de venir lui balayer les chevilles d'un puissant coup de bâton qu'il gardait jusque là plié dans son dos. Le shûkaijin tomba au sol, et en se relevant, accroupi, il bloqua d'une main l'arme en bois qui allait s'abattre sur son crâne.

Il leva la tête vers ses adversaires. Jeu de regard. « C'est une arme shinobi ça. » Celui qui la tenait, un brun, s'en ressaisit en tirant fermement et l'obligeant à lâcher prise « Tu n'es pas digne de la toucher ». Ce à quoi il répondit par un sourire en se remettant très rapidement debout et en rattrapant le bâton. « Qu'est-ce que tu en sais ? » Puis il frappa son propriétaire en repoussant le bout de sa propre arme contre son sternum et la releva verticalement pour frapper sous le menton de son propre co-équipier « Je pourrais t'apprendre à t'en servir »

Ces derniers mots n'ayant pour seul son que le bruit des coups et des frappes furent appuyés par une expression vidée de présomption et emplie de bienveillance. Il marqua cette dernière sur son visage pour contredire la première idée que son geste aurait pu véhiculer et pour forcer le tandem qui lui faisait face à la réflexion. Mikami, de son côté, s'était mis à penser que ce bâton rétractable était l'héritage d'un shinobi de l'ancienne génération de tournoi. Celle qui permettait aux villageois de s'aguerrir à l'art de se défendre et non d'attaquer.

Dans une reprise de leur combat, celui qui était à gauche et jouait sans arme annonça son nom dans un coup d'œil attentif dissimulé par quelques mèches de sa frange blonde et transpirante.


    - Ruhito de Hoderi.


Et un coup de poing, escortant un regard marqué d'une vigilance à la réponse verbale comme non-verbale. Il leur devait bien une réponse, après tout. L'amnésique leur avait demandé leur nom, pour confirmer leur village natal et ici représenté ainsi que pour voir leur réaction face à une marque de respect de la part d'un adversaire qu'ils considéraient sûrement comme méprisable ; mais ses deux questions ayant trouvé réponse en une continuité dans les mouvements et une concentration rendue infaillible par la détermination de leur lutte et la volonté qu'ils y portaient. Il ne pouvait pas ne pas leur répondre, même s'il avait eu l'aperçu qu'il souhaitait. Cependant il ne manquerait pas d'y adjoindre sa touche personnelle, en des mots qui mettraient en avant le fait qu'ils n'avaient pas à le ranger dans le sac des shinobi obéissant impérialement aux ordres de leur village.

    - Mikami, de nulle part.
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Message(#) Sujet: Re: Pauvre champion, riche perdant [Rang C] Pauvre champion, riche perdant [Rang C] EmptyMar 3 Fév 2015 - 15:53

    - Sayure, de Hoori.


Mikami eut la deuxième réponse alors que leur affrontement battait toujours son plein. Par moment, lorsque leur cohésion en valait la peine, le shûkaijin marquait des instants de faiblesse pour qu'ils n'échappent aux yeux et à l'esprit de ses adversaires, que ça reste gravé dans leur mémoire comme correspondant aux moments où ils faisaient preuve de cohésion et d'ingéniosité. Leur partie de la mêlée commençait à s'essouffler, il finit alors par lâcher :

    - Hoori et Hoderi... Vous me rappelez un groupe de jeunes que j'ai rencontré en venant.


Le blond fut interpellé par ces paroles. Décontenancé, il ne put esquiver la balayette qui le renversa. Son camarade s'interposa alors qu'une frappe du pied allait s'abattre sur lui. Un doute venait de s'installer sur les deux villageois, alors que l'amnésique venait d'avoir la certitude qu'au moins le combattant d'Hoderi avait un lien relativement proche avec les jeunes révolutionnaires. Sa réaction en témoignait, comme la crainte d'avoir perdu un être cher qui se lisait sur son visage. Relevé par son équipier, il défiait le regard du shinobi qui s'était arrêté de combattre, observant le questionnement qui s'affichait sur leur faciès. Tout indiquait qu'ils n'avaient pas connaissance de leur plan dans les détails mais savaient pour leurs intentions. Sûrement des divergences virent le jour et chacun luttait à sa manière, sur des pans différents. Mais cette scission, ou partage des tâches, n'avait pas levé l'inquiétude qui se montrait ostentatoirement sur leurs visages.

Et d'entre les deux hommes, le shinobi vit arriver l'un des autres combattants qui avait étalé son adversaire et qui fendait à présent sur eux. Massue cloutée pleine de sang et brandie au ciel, il s'apprêtait à l'abattre impitoyablement sur l'échine du civil brun. Mikami n'eut qu'un réflexe, il effectua un bond en s'avançant et frappa de ses pieds en grands écarts chaque torse de ses vis-à-vis, qu'il avait choisis pour accomplir la promesse qu'il avait faite aux jeunes de Tsuchi. Ces derniers s'effondrèrent séparément un peu plus loin, et leur assaillant mit un coup de masse dans le vent. À quelques centimètres de Mikami, son élan l'avait forcé à se courber et planter son arme au sol. Il se vit asséner un coup du lapin, suivi par d'une forte frappe du pied qui l'envoya valdinguer en plusieurs rebonds sur celui qui s'annonçait comme perdant de l'autre duel alors qu'un sabre s'apprêtait à lui découper son bras nu le protégeant désespérément. Il fut dégommé par l'homme projectile et le katana se planta dans la terre.

En suspension dans les airs, le shukaijin adressa un regard aux hommes à terre à sa droite et à sa gauche, dont les mots auraient pu résonner à leurs oreilles. « Leçon fondamentale : Ne jamais tourner le dos à ses adversaires » dans une expression sévère et bienveillante à la fois, s'efforçant de dégager ce que devait dégager les shinobi qui à l'époque partageaient leur art avec les plus faibles plutôt que de s'évertuer à encore et encore les écraser.
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Message(#) Sujet: Re: Pauvre champion, riche perdant [Rang C] Pauvre champion, riche perdant [Rang C] EmptyMar 3 Fév 2015 - 20:11

Ses pieds retrouvèrent terre alors que son ancienne vie parlait à travers ses dernières frappes. L'émulation environnante, la frénésie, l'ardeur au combat... Alors qu'il luttait à son échelle pour la paix, ce fut dans cette arène, aux prises avec plusieurs adversaires qu'il eut le sentiment de se retrouver dans son élément. Sans se voiler la face, quelque fois, alors qu'il combattait contre les deux fiers villageois, il voyait leurs visages et la topographie du lieu changer. Les civils courageux suintant de tout leur faciès devenaient des shinobi en rage et le visage marqué par des effusions de sang, alors que le terrain herbeux de l'arène devenait une prairie aux terres violemment retournées, creusées, et saccagées. En des flash furtifs et agressant son subconscient, il voyait le ciel bleu s'assombrir et les oiseaux qui volaient se transformer en éclairs qui s'abattaient sur les combattants, pour reprendre en une demi-seconde l'apparence de piètres volatiles se laissant tomber avant de redéployer leurs ailes et disparaître.

Ces brèves visions de sa vie passée, entre champs de bataille et missions périlleuses, étaient comme ses réflexes qui le surprenaient en plein combat, à lui-même qui les exécutait. Et tout ceci... ne tournait qu'autour de contextes propices à l'affrontement acharné et de terribles guerres. Dans l'effervescence, on ne s'accorde, malheureusement ou non, pas de temps pour les regrets. Ce katana qui s'était planté au sol lui avait arraché une pulsation dans le creux de son ventre, un vague dans sa poitrine, un soulèvement au cœur. Il l'attirait comme un aimant. Battant le gazon terreux entre les deux civils de son pas rapide, il se précipita sur celui-ci et l'extirpa des mains de son possesseur en lui assénant un coup de pied volé et en tenant fermement le manche dans la main. D'un geste souple et rapide il mit la lame dans le bon sens comme s'il l'avait fait toute sa vie.

Celui qui venait de se faire voler son arme comme une tendre et douce que l'on extirpe d'un chéri illégitime dégaina deux tonfas de derrière sa ceinture. En voilà un qui était venu bien équipé, pensa le shûkaijin dans une réflexion s'éteignant à petit feu. Il se fit agresser par un homme empli d'une rage peut-être jalouse. Du moins c'était le point de vue de celui qui l'avait prise. Il se ruait sur lui sans la moindre hésitation. Oh, sérieux ? Le sentiment de plénitude que le shinobi ressentait avec ce genre de sabre en main le rendait imperméable au moindre doute sur un quelconque risque. Une parade, une autre dans le même sens en faisant tourner son avant-bras pour rabattre le deuxième assaut du même côté que le premier et envoyer le combattant au sol par la force mise dans le poignet et dans son propre élan. Il se retourna et réengagea son assaut épris d'une certaine frustration qui ne semblait pas due au combat. Est-ce que la vue de la défaite lui extirpait la satisfaction d'obtenir l'objet de sa convoitise ? Il y a des regards qui ne trompent pas.

Une nouvelle lutte s'engagea. Du moins ce devait être le point de vue de celui qui utilisait ses matraques dans d'amples mouvements tout en serrant les dents. Mikami, pour sa part, dansait. Virevoltant entre les attaques et se laissant guider par sa partenaire. L'amnésique s'éperdait librement, envahi par des sensations d'outre tombe ou d'outre vie, d'outre mémoire, il était mené par une expérience qui dépassait ses souvenirs. Cette expérience perdue d'ailleurs... La laissant le retrouver dans un de ces rares moments de sérénité, n'apparaissant que dans certains combats et profondes séances de méditation, il parvenait à garder un œil sur le reste des combattants.

Hoori et Hoderi, du moins Sayure et Ruhito, s'étaient rassemblés mais ne bougeaient pas. Entre les chocs métalliques d'armes blanches, il n'entendait pas ce qu'ils pouvaient bien se dire. Grinuchita était allongé au sol plus loin après avoir subi sa défaite contre son présent adversaire et vu un homme lui atterrir sur le coin de la gueule. Au moins Mikami lui avait-il évité de se faire couper un bras. Et présentement il avait en face de lui... Enies'lobi. Quoi, encore ? Et puis son teint ne collait absolument pas avec le climat de la région... Loin du shûkaijin l'idée de juger à la couleur de peau, mais ce critère mis en parallèle avec la lueur cupide de ses yeux et la présence avérée de "camarade" de l'autre gus corrompu, pauvre champion de la première phase du tournoi, la déduction du jeune ninja ne mit pas longtemps à se faire.

Un battement de fer à droite, un battement de fer à gauche, et les deux mains de son opposant giclaient du sang, ne pouvant maintenir ses tonfas. Un puissant coup de genoux sauté dans le plexus et il s'abattait sur lui et le plaquait fermement au sol avec son tibia en lui plantant son propre katana à côté de la tête.
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Message(#) Sujet: Re: Pauvre champion, riche perdant [Rang C] Pauvre champion, riche perdant [Rang C] EmptyVen 6 Fév 2015 - 11:56

Reprenons les comptes. Mikami mis à part, il y avait huit combattants. Alors les deux premiers avides de récompense monétaire plutôt qu'humaine, tombés pour l'exemple, ça fait deux. Avec Hoori et Hoderi, on en était à quatre. Grinuchita étalé plus loin, Enies-lobi les mains couvertes de sang, et celui qui gisait plus loin dans son champs de vision... cinq, six, et sept. Il en manque un non ? Par qui avait été défait le septième d'ailleurs ? Ah ! Gifu ! Il ne l'avait pas vu les attaquer et même l'avait oublié, affublé d'un flash mémoriel qui lui avait pris le cerveau alors qu'il plantait le katana à côté la tête de son précédent adversaire au visage devenu blême. Inutile de décrire précisément ce bref souvenir... disons simplement que la pointe du sabre avait atteint sa cible.

Alors Gifu - rappelons-le, celui qui attaquait à la massue cloutée et reçu coup du lapin + coup de pied + valdingue - revenait à la charge en brandissant une épée courte. Alors qu'il se tenait le crâne pour encaisser la vision d'horreur dont il avait été le funeste ouvrier dans une vie pas si éloignée, le shûkaijin recula d'un bond en voyant venir l'assaut à la limite du dernier moment. Alors qu'il venait de s'en couvrir en un léger recul, celui qu'il écrasait jusqu'alors se releva en ré-empoignant un de ses tonfas. Mikami ne put que ressentir une certaine forme de respect envers cet homme et la détermination dont il faisait preuve malgré la douleur qui devait lui taillader à nouveau la main à chacun de ses mouvements ; peu importe les raisons qui le poussaient à se battre. Deux ou trois mètres en arrière, il se préparait à combattre deux personnes armées. Enies'lobi de son tonfa, Gifu de sa chaîne au poids pieuté en trois endroits... Il resserra son emprise sur le katana, eut une attention sur les deux autres civils qui semblaient adapter une nouvelle stratégie, et retourna son regard sur ses deux présents adversaires. Mais...

Mais, mais, mais ?! Ils se battaient entre eux ?! Pas de mouvement commun à l'encontre du shinobi, mais à peine le combattant du village portuaire arriva à leur hauteur que lui et le manieur de matraque s'entrechoquèrent dans un affrontement qui n'aurait pas eu lieu d'être... Pourquoi, se demandait l'amnésique dans un regard ébahi marqué de dépit. La récompense de cette phase du tournoi allait pourtant soit au village ninja, soit aux différents villages civils dans un partage équitable entre les différents vainqueurs... Alors pourquoi ne s'assuraient-ils pas de défaire leur principal opposant qu'il était ?! Puis il se rappela la précédente phase du concour et l'esprit de compétition permanent qui y régnait, poussant aux pires des fourberies et à la division des peuples ; et il comprit.


    *Ils ont... Ils ont tellement été habitués au fait qu'il ne puisse y avoir qu'un seul gagnant... qu'ils en oublient la possibilité d'unir leur force...*


Et le combattant d'Enies'lobi s'effondra, d'un coup de cette boule argentée dans l'élan circulaire de la chaîne qui tournoyait au-dessus de leurs têtes, et dont deux des pieux vinrent s'enfoncer dans sa cage thoracique en lui brisant au passage quelques côtés. Une quantité non-négligeable de sang gicla sur l'herbe verte qui se teinta de pourpre, le craquement des os qui se rompent résonna dans toute l'arène et le public jusqu'alors calme pâlit dans l'avalement d'un soupir de stupeur et de frayeur qui les conduit au silence le plus funeste. Seule une certaine agitation provenant de la loge surpassait le seul son de la brise dans des exclamations et rires lointains, très lointains...
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Message(#) Sujet: Re: Pauvre champion, riche perdant [Rang C] Pauvre champion, riche perdant [Rang C] EmptyVen 6 Fév 2015 - 12:56

L'homme de Gifu jeta nonchalamment sa chaîne au sol, laissant la boule plantée dans le torse de celui qui était à terre, le souffle faible et entrecoupé, les mains pleines de sang tremblant autour ce qui lui lacérait un poumon, n'osant le retirer.

    - Cet arme est étudiée pour ne pas tuer, peu importe le point qu'elle perfore et du moment qu'elle évite le cou et la tête. Ça parait fou, dit comme ça, mais il y a encore des hommes capables de raison ici bas...


Mikami avait tourné la tête vers lui.

    - En revanche, tu ferais mieux de ne pas la retirer. Les médecins ne sont pas prêts de te venir en aide, alors évite de donner une surenchère à l'hémorragie.


Le shûkaijin était stupéfait. Cette scène était assez déstabilisante tant les surprises s’enchaînaient. Celui qui avait parlé, originaire de la ville portuaire, se tourna vers lui. Il avait une dégaine de marin et son corps était rodé aux cuisantes manœuvres que demandent les navires les plus imposants. Ils n'étaient plus que quatre, et Hoori et Hoderi marchaient à nouveau vers eux. La phase finale approchait...

    - Avant que tu ne sois pris de pitié pour cette vermine, sache que je l'ai vu, lui et son acolyte, tabasser presque à mort un concourant du tournoi précédent, et le prenant par surprise alors qu'il prenait un en cas dans un couloir isolé. Ça a assuré un tour d'avance au représentant de leur village qui avec son économie d'énergie a put remporter le tournoi. Jusqu'à ce que tu ne l'étales bien sûr.
    - Je ne te juge pas... Un shinobi peut très bien être amené à tuer autant de personnes qu'il ne voit de soleils se lever. Ce n'est pas moi qui vais juger la façon avec laquelle tu as défait cet homme...
    - Dans ce cas...


Il se rua sur lui, malgré le sabre qu'il tenait toujours. Mikami esquiva en se baissant, et lui asséna un coup de pommeau dans les côtes avant de se décaler d'un large bond sur le côté. Ruhito et Sayure l'attaquèrent à nouveau. Il les tint en respect de la pointe de son sabre, les empêchant d'approcher alors que le marin les rejoignait ; ou du moins tentait un nouvelle assaut sur l'homme aux cheveux blonds. D'une tranche verticale dans le vent, l'amnésique s'interposa et l'immobilisa de la menace du tranchant de la lame. Tous trois lui faisaient face, alignés. À présent la pointe parcourait chacun des civils dans un mouvement horizontal lent et continu. Il les menaçait et tenait à distance chacun leur tour, de sorte qu'il ne laisse plus de place à leur mouvement et que seule la réflexion soit de mise. Il leur avait fait comprendre à travers une vaine tentative de la part d'Hoderi que le moindre faux mouvement pouvait entraîner la perte d'un bras. Le silence régnait, l'espace était dégagé, leur souffles forts et fatigués se chevauchaient. Et le jeune ninja était le seul à être armé.

    - Ce katana représente les pouvoirs des shinobis auxquels vous n'aurez jamais accès. Seul à seul, il y a une supériorité indéniable représentée par le fossé qui nous sépare. Yubito, Dosuna, Seifu, et Gyan, que vous deux devez sûrement connaître, ont quelque chose qui fait cruellement défaut à l'un d'entre vous. La pointe du sabre et son regard aiguisé passaient à ce moment là sur le combattant originaire de Gifu. Cette chose leur a permis de surpasser cette supériorité que je représente. En l'état actuel des choses, vous ne pouvez rien contre moi. Et le katana continuait de parcourir les trois hommes, montrant leur égalité face à la menace qu'il représentait. Je me demande si vous arriverez à me battre...


Simple intimidation ou un tant soit peu complexe message caché ?
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Message(#) Sujet: Re: Pauvre champion, riche perdant [Rang C] Pauvre champion, riche perdant [Rang C] EmptySam 7 Fév 2015 - 1:12

    - Qu'est il arrivé à mon fils ?!
    - Fils... ? Vous parlez peut-être de Yubito, Ruhito-san.
    - Qu'est-il advenu d'eux ?!
    - Ils doivent être dans l'assistance à l'heure qu'il est... et n'ont pas l'intention d'intervenir.


Le combattant d'Hoderi expira un soupire de soulagement sous le regard complaisant de son compère et celui saisi d'incompréhension du troisième homme, scène imperceptible aux yeux du public qui n'attendait seulement que les affrontements ne reprennent. Que voyaient-ils de leurs places assises ? Trois hommes, en face d'un ninja armé. Un ninja acculé par ses trois personnes, fort de son arme pour les tenir à distance, mais pris entre trois villages différents qui lui faisaient face.

En bas, l'hésitation avait atteint son apogée et commençait à chuter sous la montée de premières pensées allant dans le sens de la réflexion, d'un nouvel assaut. C'était ce à quoi Mikami avait essayé de les pousser, et ce qui l'intéressait était la forme que la fin du combat allait prendre. Une forme perceptible par toute l'assistance. Si l'on veut maîtriser une situation, il faut savoir prendre les devants. Même par l'inaction, mais l'incertitude ne laissait pas de place à cette dernière. Il perça leur formation d'une estoque, obligeant le binôme Hoderi/Hoori à se séparer, et en fit reculer un d'une tranche horizontale. Gifu en profita pour tenter une attaque timide sur le côté, enfin les hostilités débutaient... et dans l'espace, ils étaient tous désunis. Le shûkaijin se défendit de la garde de son sabre, mais alors qu'il allait riposter il fut forcé de se baisser pour éviter une attaque de Ruhito qui arrivait du côté opposé. Oh... C'était coordonné ça ? La remise de Sayure en revanche ne laissait aucun doute sur le sujet. À peine était-il accroupi qu'il vit son genoux se projeter vers son visage en prenant de plus en plus de place dans son champs de vision. Nouvelle parade du bout du manche, opposant l'extrémité inoffensive du sabre à l'os dégarni de chair. Il recula, pour éviter la nouvelle attaque du blond qui arrivait du-dessus. Et dans un mouvement en parfaite coordination... la jambe du marin vint s'opposer au recul du katana en frappant les bras du shinobi par le dessus.

Mikami fut obligé de lâcher son arme et esquissa un sourire. Avaient-ils volontairement fait preuve de coopération ? En tout cas, leur façon de marcher ensemble en resserrant le rang pour lui faire face et leurs regards qui s'accordaient laissait présager de la continuité d'un travail à trois. Rassemblés, ils marchèrent sur le sabre en l'enfonçant dans le sol et se dressaient face au représentant du monde ninja. Là, on y était... Ils dégageaient cette sensation qui prenait au tripe et qui soufflait jusque dans les tribunes. Là, il y avait une réelle entente qui se créait et qui se montrait déterminée. Là, il y avait des hommes soudés et prêt à en découdre car ils avaient conscience de leur force. Ainsi, ça se voyait, et ce aussi depuis au-dessus de sa tête et tout autour de lui.
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Message(#) Sujet: Re: Pauvre champion, riche perdant [Rang C] Pauvre champion, riche perdant [Rang C] EmptyMar 10 Fév 2015 - 15:52

Au-dessus de sa tête, tout autour de lui, le public pouvait assister aux assauts répétés et coordonnés de trois civils sur un shinobi pourtant armé. Dans deux coups de pieds simultanés qui suivaient une frappe servant avant tout de diversion et de déstabilisation, le katana s'envola et vint se planter quelques mètres plus loin. Ils l'en avaient défait. En connaissant le shinobi en question, en l'occurrence Mikami, on aurait pu savoir qu'à présent il serait libéré du soucis de blesser grièvement les autres combattants et qu'il pourrait enfin arrêter de retenir ses coups ; mais depuis les tribunes et surtout la loge, il paraissait comme une bête évacuant sa rage après la perte de son meilleur atout, dans des assauts aussi violents que désespérés à la vue de sa position acculée. De toutes parts les attaques pleuvaient, les esquives se faisaient de plus en plus difficiles et in-extremis. Mais il rendait bien les coups. Les chocs de la chair et des os cinglaient et résonnaient entre les remparts de l'arène, giclant sang et sueur, démontrant à l'assistance la violence d'une rébellion contre un ennemi puissant malgré leur unité.

Ses parades perduraient, mais véritablement, il commençait à s'épuiser. N'étant à la base pas démonstratif dans ses signes de faiblesses, il le devenait depuis qu'il avait à faire à la solidité d'une entente cordiale. Leur combat ponctué par les inspirations effarées des spectateurs, ravalant profondément leur stupeur comme pour s'étouffer avec et rester un instant en suspens devant le verdict incertain qu'offrait chaque coup, Mikami ne reprenait toujours pas le dessus. Cependant il n'hésitait pas à punir d'une frappe puissante toute tentative de victoire personnelle qui lui laissait ainsi une ouverture...

Mais trois contre un... c'était beaucoup. Pour que la démonstration soit plus représentative et ré-applicable, il décida de se séparer d'un des adversaires. Concentrant alors son prochain assaut sur Sayure, il s'engagea à le mettre au tapis peu importe la résistance qu'il opposerait, forçant ainsi Gifu à forcément travailler de concert avec Hoderi pour que la victoire puisse leur être assurée. Il écarta ce dernier d'un coup de pied sauté alors qu'il prenait un coup de poing de cette même personne, puis se rua sur le représentant d'Hoori. Dans son bond et l'étroitesse de son objectif, il ne put ni esquiver ni parer la violente charge du marin. Ainsi le représentant du village portuaire se lança de lui-même dans un violent assaut qui heurta le shinobi par le côté, frappant violemment sa cage thoracique et lui coupant la respiration. Dans le battement de temps pendant le choc, un poing vint lui frapper le coin du visage et le sonna dans la répercussion de l'assaut contre le sol. Deux villages qui n'avaient pour seul lien qu'un ennemi et oppresseur commun l'avaient mis à terre, et ayant ramasser le katana symbole du joug de l'un sur les autres, ils lui pointèrent à la gorge pour lui ôter toute envie de se relever.

Le calme se réinstalla, mais il était de ces calmes froids agrémentés des respirations haletantes et épuisées de chacun des protagonistes, parsemés des corps inanimés ou se tordant de douleur des autres villages et des regards défaits du public qui ne pouvait que constater les dégâts. Observant la détermination des regards éreintés des trois civils en remontant la lame du sabre qui passait du flou au net, le shûkaijin esquissa en fin un sourire satisfait qui trouve écho dans l'incompréhension de l'un, et le doute des deux autres. Puis ses yeux se fermèrent dans un plissement bienveillant, changeant l'expression de ses lèvres. Ça voulait dire, vous avez réussi.

Le jeune homme, de part ses rencontres avec l'aubergiste fins cuisinier, les jeunes du pays, et sa délicate seigneurie toujours présente dans les gradins - ou plutôt confortablement enfoncée dans sa loge - Mikami savait que cette mêlée était l'affrontement le plus en vue pour l'image du shinobi. Et ce jour-ci, il était à terre.
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Message(#) Sujet: Re: Pauvre champion, riche perdant [Rang C] Pauvre champion, riche perdant [Rang C] EmptyMar 17 Fév 2015 - 14:18

Mikami laissa sa tête retrouver le sol, et sa respiration tenter de reprendre un rythme normal. Les villages civils avaient vaincu, mais toujours aucun officiel, ni médecin, ne daignait montrer le bout de son nez. Les trois hommes debout se regardaient à tour de rôle, d'abord dans l'incertitude, puis avec quelques signes d'unité qui s'accordaient sur le fait qu'ils avaient été une équipe, et que les membres d'une équipe ne se battent pas entre eux. Le temps flottait et perdurait ainsi, alors que les gémissements de certains combattants au sol retentissaient dans des plaintes lointaines, étouffés par le brouhaha montant que criait le public. Ce dernier applaudissait la victoire écrasante, demandait plus de spectacle dans des encouragements qui devenaient morbides si l'on prêtait attention au sang que l'un des combattants civils essayait de retenir.

    - Que dit exactement le règlement ?
    - Civils contre Shinobi, le combat s'arrête quand il n'en reste plus qu'un encore en état de se lever...


Leurs yeux se tournèrent vers le jeune ninja, qui se tordit excessivement de douleur après s'être effondrer en ayant essayer de se redresser à l'aide de ses coudes.

    - Ça veut dire qu'on va devoir se battre jusqu'à ce que deux d'entre nous ne tombent ?
    - Il est hors de question que je me batte contre Sayure, nous nous entraînons pour arriver ensemble au sommet et partager la récompense entre nos deux villages pour avoir accès à des vivres sains et construire une bibliothèque commune pour nos enfants.
    - Mais même si cette somme devait être partagée en trois, ça nous suffirait. La bataille est loin d'être le seul moyen que nous avons pour subvenir à nos besoins


Et il tourna son regard vers le combattant du village de Gifu, alors que tous deux acquiesçaient de la tête pour lui éviter de faire preuve de modestie.

    - Ceci étant dit... on attend que quelqu'un ne se montre malgré les règles du combats ?
    - On peut quand même se battre histoire d'en finir, ça ne nous empêchera pas de partager...
    - Non Ruhito-san a raison. Vous l'emmerdez le règlement, je pense que Tsuchi a assez vu vos villages s'entre-déchirer comme ça...


Il y eut un court silence durant lesquels les trois hommes se regardèrent, une marque de mélancolie entre leurs yeux naviguait d'un esprit à l'autre. Ensemble et sans mot dire, ils partageaient une souffrance commune et une lassitude de l'adversité. Se renforcer pour faire face aux difficultés de la vie, c'est bien... S'unir pour former un bloc plus solide, de manière à ce que chaque part conserve son identité et ses libertés tout en se soutenant mutuellement, c'est même révolutionnaire dans un monde où la loi du plus fort prime sur la raison.

    - Ruhito-san... Votre fils, Yubito, est dans l'assistance avec trois de ses camarades. Je pense que vous avez une petite idée de ce qu'ils avaient prévu... Montrez-leur. Montrez à vos enfants, et à tous ceux qui regardent que vos villages sont unis face à ceux qui les oppressent, qu'ils ne se laissent pas faire et prennent le dessus. Plantez ce sabre à côté ma tête et retournez-vous en vous soulevant mutuellement les bras. Proclamez votre victoire sous le nez du daimyo. Peu importe les désirs de cet homme, ils ne sont rien face à ce que le peuple voit et sait pertinemment. Même s'il veut que vous continuiez à vous diviser, le public ne peut que constater qu'unis, vous avez déjà gagné. Vous aurez votre paix...


Encore une fois ils se regardèrent. Ruhito, de Hoderi, au centre et sabre à la main, pointe toujours calée sous le menton de Mikami, reçut l'approbation de ses deux co-équipiers. Il retourna alors son visage sur le shûkaijin allongé au sol.

    - Mikami-san. Quand tout ceci sera fini, mon village et celui de mon ami serions ravis de vous accueillir quelques jours, si bien sûr vous l'acceptez et que vos obligations vous le permettent.
    - Oubliez les obligations, j'accepte avec grand plaisir.
    - Parfait, lui dit-il en souriant. Vous êtes aussi invité...
    - Popeyu, et j'accepte avec grand plaisir.
    - Si vous me le permettez, ce serait un honneur pour moi de trouver un moyen de vous faire parvenir certaines de mes techniques. Je maîtrise la foudre, mais sans chakra...
    - N'ayez crainte, vous avez dit connaître Dosuna ?
    - Elle est de votre famille, elle aussi ?
    - Non, en revanche... sa mère, depuis toute petite, est fasciné par le dessin et les arts martiaux. À l'époque où les ninjas nous enseignaient encore ce qu'ils pouvaient de leurs arts et de leur savoir, elle a appris à tracer toutes sortes de sceaux. N'importe quel utilisateur de chakra peut y enfermer ce qu'il y veut. Vous la reconnaîtrez peut-être... Elle a participé à la précédente phase du tournoi, elle s'appelle Rimate.


Mikami exprima un nouveau rire en retournant son crâne sur le sol et plissant les yeux pour approuver ce qu'on venait de lui dire ; aussi riant du nombre de fois qu'Hoori et Hoderi avait eu à s'affronter lors du premier tournoi. Dans ces conditions, était-ce vraiment du au hasard ? Si c'est le cas, celui-ci aime beaucoup mettre des bâtons dans les roues de ceux qui se veulent déterminés et fidèles à surmonter les obstacles.

    - Alors c'est parfait, finissons-en ici je pense que ça a assez duré... À vous, Ruhito-san. Faites quand même attention de ne pas m'égorger, s'il vous plait...


Ceci étant dit, la lame se souleva dans les airs, reflétant dans un puissant scintillement les rayons du soleil qui allaient bientôt se coucher, annonçant la tombée d'une nuit sombre et la venue d'un jour nouveau. Le reflet de cette lumière sur le mur d'en face, en un large rectangle lumineux et irrégulier retraçant les courbes du sabre, passa de l'arène au public dans un saut vif qui trouva terme dans l'enfoncement de la pointe dans le sol terreux. Mikami sourit en remontant son regard jusqu'au manche du katana qui le dominait, juste à côté son visage. Le côté ombragé du pommeau tâchait un ciel dégagé, qu'un vol d'oiseau vint marquer de son insouciance et de sa liberté. Dans le coin de son champs de vision, six bras s'élevaient ensemble en provoquant les félicitations et les acclamations hurlantes d'un public qui pour une fois avait eu un spectacle qui changeait un peu la donne.
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Message(#) Sujet: Re: Pauvre champion, riche perdant [Rang C] Pauvre champion, riche perdant [Rang C] EmptyMer 18 Fév 2015 - 0:46

La porte par laquelle l'arbitre était sorti le régurgita. Celui-ci dans sa tenue de haute couture marquée des sigles d'arbitre et du tournoi, avec les chiffres de l'année en cours finement brodées, traversait l'arène en évitant les zones un peu boueuses et enjambant les hommes à terres. Il se dirigea vers les vainqueurs, avec un air entre le gêne et un malaise bouillonnant qu'il avait du mal à exprimer. On aurait davantage put croire qu'il allait essayer d'évacuer un mal qu'il venait d'encaisser, comme une colère transmise indirectement et ayant ce pauvre homme pour réceptacle. Les poings serrés et alors qu'il ne se trouvait pas encore à leur hauteur et que le public s'était tu dans un suspense dont l'arbitre avait toute l'attention, il s'écria en chuchotant :

    - Non mais qu'est-ce que vous faites !? Battez-vous !! Il ne doit en rester qu'...


Mikami s'était levé, se tenant les côtes et laissant une main se balancer proche de sa cuisse et de la poche qui y était attachée en permanence. Titubant, il marcha jusqu'à l'officiel qui savait pertinemment que le fait d'être debout ou non était symbole de victoire et de défaite.

    - Attention... Je vais tom... ber...


Et le shûkaijin s'effondra sur l'arbitre en l'emportant dans sa chute. Il le recouvrait de tout son corps engourdit et n'avait pas l'intention de bouger le moindre muscle. Alors, approchant froidement ses lèvres de son oreille, il lui dit sur un ton glacial :

    - Je ne suis plus en état de tenir debout, déclare ces hommes vainqueurs si tu ne veux pas que lorsque je me relève on découvre qu'un kunai s'est malencontreusement glissé dans ta chaire pendant ma chute.
    - Tu... Tu ne peux pas faire ça, je suis...
    - Tu ferais mieux de te demander si tu es prêt à mettre ta vie en jeu là-dedans, plutôt que de savoir si j'en suis capable.
    - ... ... Les... les règles d
    - Quoi les règles ?
    - Jusqu'à ce qu'un seul ne soit encore debout...
    - Et ben ? Un seul des deux camps. Civils VS Shinobi, non ? Les civils sont debout, le shinobi est à terre.
    - À quoi est-ce que tu joues...
    - Notre petit entretien restera entre nous. En revanche, notre cher seigneur doit être mis au courant de cette facette là des règles qu'il a apparemment mal comprises...
    - ... Mikami plaqua la lame froide du kunai qu'il avait dégainé en tombant, contre le flan dénudé de l'arbitre.
    - Est-ce que c'est compris ?
    - Oui... ! Par pitié, je...


Le shûkaijin se laissa rouler sur le côté en dissimulant son arme dans la manche. Tout de même, c'est quelque chose de très subjectif, un règlement. Le genre de chose mis en place par les vainqueurs, pour les vainqueurs, comme les lois qui ont vite fait de glisser des mains du plus raisonnable à celles du plus fort... L'arbitre finit par se relever alors que ses bras encore tremblants n'eurent même pas l'idée d'épousseter sa si belle tenue, tachée de boue. Sûrement savait-il qu'il n'allait plus en avoir grand besoin d'ici quelques minutes... Mikami restait allongé au sol, regardant le ciel et tendant l'oreille. Il entendit quelques mots échangés avec les combattants, puis le bruit des mains qui s'empoignent et des bras qui se soulèvent. S'en suivirent les exclamations du public et la détonation de canons à confettis, mettant un terme à la mascarade ou annonçant la suivante, l'arrivée des nobles carnavalistes. Un signe de main depuis la porte et des brancards entrèrent dans l'arène. Le jeune ninja était bien, allongé. Il laissa les infirmiers le glisser sur la couchette transportable et se laissa paisiblement évacuer. C'est pas tous les jours que l'on a l'occasion de monter conscient sur un brancard.

Parcourant le couloir menant à l'infirmerie, il aperçut arriver de l'autre côté les hommes portant le podium qui allait avoir besoin d'être réarranger, et Tsuchi no Daimyo, suivi de toute sa délégation. Le shinobi fit le mort en tournant le visage à l'opposée, pour ne pas attirer l'attention, il ne tenait pas à revoir le "gratin" et considérait qu'il était resté bien assez longtemps ici. Il fut conduit dans une petite pièce ou une infirmière à la blouse cintrée l'attendait en préparant quelques outils. L’auscultant d'abord minutieusement, puis machinalement, elle ne put que constater qu'il avait connu pire. Après s'être rhabillé et redressé il lui demanda la direction de la sortie de service, pour mettre ainsi un terme à cette mission. Aussi se retint-il de la brancher pour qu'elle aille aider dans les autres salles. Seul le rapport au Shozaichi était une obligation, et même s'il n'y manquerait pas... ils allaient attendre son retour. Il avait reçu une invitation et avait divers moments, histoires, et joies à partager avec les habitants de certains villages ; en espérant que les années suivantes voient revenir ce genre de moment. Un nouvel horizon s'ouvrirait, autre part dans des lieux finalement pas si reculés, surprenant un jour les villes effervescentes et suranimés comme celle qui l'éblouissait tandis qu'il fermait derrière lui la petite porte de l'arène.
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