Derrière deux immenses portes en marbre blanc, elles-mêmes gardées par deux moines aux habits tout aussi clairs, un homme se plaisait à être enfin rentré. Il marchait d’un pas si lent que lui-même se demandait comment son pouvoir avait pu lui dévorer tant d’énergie. Exténué comme jamais il ne l’avait été, l’intéressé faisait désormais face à un lit tout aussi large et luxueux que son domaine. Lorsqu’il arriva enfin à la hauteur de ce dernier, il s’écroula dessus et lâcha un long soupir. Son regard tutoyait désormais les larges rideaux presque transparents qui se baladaient autour de son lit. Enfin, il allait avoir du repos.

Difficile de ne pas revenir sur ce qui s’était passé dans sa tête. Lui, le shinobi qui était sans doute le plus puissant de tout le Yuukan à l’heure actuelle. Si le Patriarche était un homme qui se forçait de rester humble, il avait démontré à maintes reprises qu’il était bien plus secret qu’il en avait l’air. Si certains le considéraient comme mauvais, là où d’autres l’admiraient ou suivaient son enseignement religieux : nul doute que tous s’accorderaient à dire qu’il avait accompli un exploit.

Il avait vaincu Obli. Il entendait déjà les rumeurs se propager, les quelques ninjas présents racontaient l’incroyable vérité. En y repensant, tout avait eu un côté spectaculaire. En un coup, le Patriarche, leader incontesté des moines de Maskine et figure forte de la Nation, avait vaincu l’être le plus instable et terrifiant de toute l’Histoire.

Cela allait forcément avoir un impact positif sur sa religion et sur l’allégeance qu’il défendait.

Son regard ne put soutenir une telle hauteur. Il était fatigué au point de ne pas pouvoir regarder trop haut. Alors il lâcha prise, et ses iris retombèrent tout droit sur la porte par laquelle il était rentrée. Et il y avait quelqu’un.

« Tu m’as présenté ce gène comme le plus puissant de tous, mais j’aurais dû me douter que le prix serait si lourd à payer. Je suis si vulnérable… »

Le Gène de la Foi, celui-là même qui lui avait permis de vaincre Obli d’une frappe. Il l’avait vidé de tout son chakra. Combien de temps aurait-il mis pour récupérer ? Quelque-chose lui intimait qu’il n’allait de toute façon jamais le savoir.

« Tu es venu me tuer, n’est-ce pas ? »