Sous l'ombre des épinettes(Ketsuen,Van) [terminé]

La journée était chaude, pour une journée au pays de la neige. La température, avoisinant les 3 degrés, s'avérait donc parfaite pour une tournée des épinettes de la région. Peu de gens savaient faire la différence entre le sapin et cet arbres que je cherchai afin d'y récolter sa "gomme". Effectivement, ces arbres étaient dotés de "poches" ressemblant à de petite bulles fragiles qui étaient très faciles à percer et dont le liquide gommant qui en sortait nous était très utiles à la maison.

Bien entendu, beaucoup des habitants de Yuki savaient ce que l'on pouvait en faire, mais très peu se donnaient la peine de la récolter encore. Les avancées de la médecine permettaient maintenant aux gens de bénéficier de soins plus rapides par la simple consommation d'une capsule "chimique", mais moi fils de Samui Arashi avait reçu les enseignements d'un shinobi d'expérience et doté de quelques notions de médecine. Mes moyens ne concernaient cependant que quelques connaissances théoriques et pratiques mélangeant plusieurs aspects basique de l'herboristerie et de la biologie, mais ces connaissances me permettaient néanmoins de savoir quoi faire de cette étrange gomme liquide.

Je me promenai donc entre les arbres des régions boisés avoisinant le conseil Samui, non loin de notre demeure à Père et moi, une aiguille de fer à la main et un bâtonnet de bois dans l'autre. À ma taille, un petit récipient de terre cuite me permettant d'y placer la ressource collante que je récoltais de conifère en conifère. D'un coup, je perçai l'une de ces poches miniatures et je vins la gratter pour en recueillir le contenu et au moment où je m'apprêtai à en percer une autre, le bruit familier d'une série de pas, transperçant la neige de leurs lourdes bottes, commença à s'amplifier.

Regardant autour de moi, d'abord à gauche, puis à droite et finalement derrière l'arbre sur lequel je travaillais et qui bloquait mon champ de vision, j'aperçu un homme sur la route menant à la capitale. Bien que lourdement vêtu comme n'importe quel êtres parcourant les routes de ce pays, je distinguai des cheveux blonds et une monture de fer qui encadrait les yeux de ce dernier, yeux qui étaient biens à l'abri de la petite brise matinale derrière les verres qui remplissaient cette même monture.

J'allai donc me mettre en évidence sur le chemin, autant pour signaler ma présence que pour mieux apercevoir l'homme en approche. Il était rare de croiser quelqu'un à Yuki no kuni lorsque l'on était pas dans une ville directement et souvent, beaucoup de ces gens que l'on croisait étaient perdus ou à la recherche de quelque chose.

"Vous avez bien choisis votre journée pour voyager. Je peux vous aider?"

Évidemment, il n'était pas difficile d'apercevoir que je faisais partie du clan en contrôle de la région, mais aussi des forces de l'empire. Mes cheveux blancs, ma peau laiteuse et mon oeil d'un bleu glacial respirait l'appartenance au clan Samui et de l'autre côté, mon patch à l'oeil droit, l'énorme épée qui reposait dans mon dos et le symbole de l'empire qui était plaqué au centre de mon cache-oeil en cuire définissait bien mon rôle au sein de ce pays. Ainsi, je tentai de garder une allure droite et disciplinée, tout en prenant bien soin d'avoir un ton de voix à la fois ferme, mais respectueux.

"Excusez moi d'être aussi directe, mais il est rare de croiser âmes qui vivent à moins d'être à proximité directe d'un centre civilisé."

Chaudement couvert, Van arpentait les plaines enneigées du Pays de Yuki en direction du Temple de son ancien Maître. Il n'avait plus revu la Samui depuis son retour de Suna et s'inquiétait des nouvelles que lui avaient rapporté son Kuchyose Nein à son sujet. Dans le but de s'enquérir lui même de son état et de savoir si elle était toujours en vie, le Lumineux s'était décidé quelques jours plus tôt à partir incognito pour le Pays des Neiges. Car à défaut d'accompagner le Seigneur Oterashi Yanosa à Ta no Kuni - et qui était le dernier endroit où la Samui avait été vue - Van jugea qu'il serait dans un premier temps plus utile de se rendre directement chez elle afin de voir si elle était rentrée...

Sur sa route le Hoheinheim ne croisa pour ainsi dire personne. Malgré le temps doux et l'absence de chute de neige, Yuki n'était décidément pas, et ce qu'importe les saisons de l'année, un pays où il faisait bon y vivre... Les pas du Trentenaire s'enlisaient dans la neige à telle point qu'il dû se résoudre à user de son chakra pour ne plus s'enfoncer et continuer d'avancer. Sa fatigue était palpable car après plusieurs heures de marches en se servant du Konobori sans interruption, le Lumineux dû se résoudre à faire une halte. Ses pas le menèrent non loin d'un petit bosquet qui n'était plus très loin de la Capitale. Il s'adossa ainsi contre un arbre jusqu'à ce qu'une silhouette inconnu ne vienne le surprendre dans ses songes.

Il s'agissait d'un Samui de l'Empire. Déduction que n'eut aucun mal à faire Hoheinheim qui fut immédiatement interpelé par le cache œil de l'individu. Armé d'une grosse épée dans le dos, il devait très certainement s'agir d'un shinobi du clan. Sa présence à proximité de la Capitale n'était donc pas dû au hasard. Van se douta que le Pays tout entier avait dû mettre lui aussi en place les ordres de l'Empereur. Ce jeune adolescent ne faisait donc rien de plus que son travail, ce qui restait en soit tout à son honneur. Afin de lui répondre, le Trentenaire se redressa pour lui faire face. Son regard vitré plongé dans celui de son interlocuteur, il n'hésita pas à se présenter en bonne et dû forme.

Van ~ " En effet je dois dire avoir été plutôt épargné par le mauvais temps depuis mon arrivée à Yuki... Mon nom est Hoheinheim Van, Onshi et Seigneur de Guerre de l'Empire. Ravi de te rencontrer jeune Samui ! "

Puisqu'il avait gentiment proposé de lui venir en aide, le Trentenaire cru utile de se renseigner un peu sur le sujet de sa visite auprès de l'un des membres du Clan.

Van ~ " Je serais directe avec toi dans ce cas en te faisant part de la raison de ma présence. J'aimerai savoir si l'un des membres du clan Samui aurait eut des nouvelles de votre Cheffe Samui Yuki. Puisque je ne parvenais pas à la contacter j'ai pensé qu'elle serait peut-être retourné chez elle après avoir réussi à s'échapper. Tu n'es sans doute pas sans savoir que Samui Yuki est portée disparue depuis son intervention sur le pays de Ta no Kuni. Aussi j'espérais parvenir à avoir de ses nouvelles en me rendant directement chez les siens. "

Immobile depuis quelques instants, le Trentenaire ressentit un vent glaciale se lever depuis l'Ouest. Ce qui lui valu de recouvrir sa tête à l'aide de la capuche qui pendait derrière son épais manteau. Cette rencontre bien qu'imprévue, aux abords de la capitale allaient certainement se voir écourtée à cause de la tempête de neige qui se préparait au loin. Avec un peu de chance, le Samui inviterait le Seigneur de Guerre à se réfugier bien au chaud dans la Capitale en attendant que la tempête ne passe. Il pourrait ainsi reprendre sa route en direction du Temple dés que le calme serait revenu...

Les présentations ne tardèrent donc pas entre le voyageur et moi-même.
Le premiers à se présenter, le visiteur, offrit comme renseignement personnels tout ce qui m'était nécessaire pour me faire à l'idée qu'il avait amplement droit de passage en ces terres. Encore mieux, je fus surpris de me retrouver directement face à face avec l'un des seigneurs de guerre impérial, un homme qui était donc équivalent à mon propre sensei dans la hiérarchie militaire du shukai.

Ce fut donc sur-le-champs que je m'empressai à saluer convenablement mon interlocuteur, lui laissant clairement savoir que je le reconnaissais en tant que supérieur. Bien entendu, cela n'étaient que formalités militaires, mais restaient néanmoins le protocole à respecter et bien que je fusse un shinobis au caractère individualiste et bien trempé, c'était là une simple forme de respect...à respecter tout simplement. Je me penchai donc légèrement vers l'avant et je prononçai mes salutations tout en m'identifiant clairement au Onshi.

"Pardonnez mes salutations tardives, c'est un honneur de vous voir à Yuki no kuni. Je me nomme Ketsuen, shinobi du clan Samui."

Bien que je n'eus jamais la chance de le voir en personne auparavant, le simple nom de Hoheinheim Van était reconnaissable entre tous. C'était d'abord un nom étrange, à la tonalité étrange comparativement à d'autre plus traditionnels, mais c'était aussi celui d'un haut gradé du shukai, donc forcément connu. Probablement avais-je déjà entendu Père le cité en temps de guerre.

C'est cependant lorsque la conversation suivis son cours que les choses prirent encore plus d'importance et que la venue de cet homme m'apparaissait alors plus importante encore que je ne l'eus imaginé. Suite aux événements suivant le départ précipité de la cheffe du clan et par conséquent de ma nouvelle sensei, cet homologue et ancien élève de Yuki venait pour recueillir des informations sur la disparition de celle-ci.

D'abord, un haussement de sourcil sur mon oeil encore intacte signala mon incompréhension au visiteur, puis la dilatation de ma pupille vint rajouter un sentiment d'inquiétude à l'élément précédent. Mon corps se crispa, mes jambes et mes bras se raidirent. Il était alors évident que je n'avais jamais eu la moindre nouvelle de cette disparition concernant mon sensei. Je pris donc mes affaires en engageai la marche en direction du conseil Samui. Heureusement, ma propre maison était non loin de l'endroit où nous étions et elle même n'était qu'à deux heures de marche du conseil.

"Je suis moi-même élève de Samui Yuki. Je venais tout juste de rejoindre l'équipe Tsukimi et devait prendre part à un entraînement de groupe avec le reste de la formation avant le départ précipité de notre Sensei.

Je suis depuis sans nouvelle de l'équipe entière. Le conseil est entre une ou deux heures de marche d'ici, mais je doute fortement que l'on y retrouve notre amie commune. Nous pouvons nous y rendre et s'y reposer néanmoins, la route a dû être éprouvante dans avec cette neige molle et collante."

Il était facile de voir, malgré mon calme apparent, qu'une multitude de questions et de scénarios me traversaient l'esprit à ce moment. N'importe quoi pouvait arrivé à n'importe qui dans une vie de shinobi et étant issus de l'union de deux d'entre eux, je ne le savais que trop bien. Ayant été confronté plus d'une fois à la disparition d'un être connu ou d'un être cher, je savais déjà m'adapter à ce genre de situation, mais les questions ne disparaissaient jamais. Le fil de la pensée restait néanmoins très actif, sinon plus qu'à l'habitude et c'était un réflexe nécessaire pour tout soldats que d'envisager toutes les éventualités possible.

Il était tout de même frustrant, d'une autre part, que de voir d'abord son village natale se faire détruire sous ses propres yeux et par la même occasion y perdre sa raison d'être en tant que sabreur du village caché de la brume. D'ensuite avoir une promesse de réhabilitation à une équipe digne de ce nom, pour ensuite s'apercevoir que tout ne tenait encore qu'à un fil. Depuis mes sept ans que l'on m'entrainait dans un but précis et alors que le projet initial se mettait finalement en route, la roue se brisait de nouveau.

"Quelles étaient les dernières informations relatives à Yuki?"

La rencontre hasardeuse avec Ketsuen tombait finalement à point nommé. Avec la tempête qui ne tarderait plus à frapper la zone, la proposition du Samui visant à trouver refuge au Temple du Conseil parue toute indiquée. Le garçon s'était présenté respectueusement au Seigneur de Guerre avant de lui confier qu'il faisait parti de la nouvelle équipe Tsukimi que son ancien Maître avait reformé. Surprit, Van sourit brièvement en se remémorant l'époque où lui même en était membre... Il se rappelait encore de Sahori et de Setsuna ses premières camarades avec qui il avait accompli de nombreuses missions. Mais le Trentenaire était parfaitement capable de comprendre la déception de Ketsuen, qui depuis le départ de Yuki n'avait plus eut de nouvelles de la part de son équipe. Van avait connu un schéma similaire par le passé où dans le même cas Yuki avait été portée disparue. En son absence l'équipe toute entière avait souffert d'une inertie totale puis s'était divisée... Sahori était parti pour Hai no Kuni afin d'élever son fils alors que Setsuna de son côté s'était mariée à Samui Aokiji, le Gouverneur actuel de Tori.

Van ~ " Dans ce cas je suis navré d'être porteur de si mauvaises nouvelles... Je suppose que repartir maintenant serait probablement risqué même pour moi. " fit-il en toisant le dessus de son épaule en direction des gros nuages. Le choix donc de regagner le Temple jusqu'à ce que la tempête passe était sans doute le choix le plus sage. " Allons au Conseil nous mettre à l'abri, je pourrais te fournir tout les détails concernant la disparition de ton Maître une fois là bas. Je dois dire qu'avec ce froid je ne serais pas contre un bon bol de café bien chaud ! "

Oui car il faudrait certainement un bol entier au Lumineux pour se réchauffer intégralement après ce long voyage. Qu'il tombe sur l'élève de Yuki était un sacré hasard qu'il ne manquerait pas d’étoffer un peu avec quelques unes de ses anecdotes en chemin. Les deux hommes prirent finalement la direction du bâtiment du Conseil en reportant à plus tard leur conversation concernant Yuki. Guidé par le Samui, le Lumineux restait légèrement en retrait en tenant plus où moins le rythme du garçon. Il n'avait jamais été très endurant et ses nombreux printemps n'arrangeaient rien au fil des années... Surtout après une aussi longue route depuis le continent.

Enfin le Temple du Conseil Samui apparut au loin après deux bonnes heures de marche à travers la neige. La tempête était toujours derrière eux et avait certainement déjà recouvert leur ancienne position. Soulagé d'être à présent hors de danger, Hoheinheim attendit de se retrouver assit sur une chaise avant de reprendre son histoire là où il l'avait laissé.

Van ~ " Cela fait plusieurs semaines que nous sommes sans nouvelles de Yuki. L'Empereur en son absence, avait chargé ton Maître de rencontrer les ambassadeurs du Pays de la Foudre afin d'élucider le mystère sur l'attaque de notre Capitale. Une enquête préliminaire nous a permit de révéler l'identité de l'auteur de cet attentat et de confirmer qu'il s'agissait de l'ancien Raikage Seki Zennosuke. "

Inutile de faire le lien entre la disparition de Yuki et de son escouade envoyée sur les terres de Ta dans le but de négocier avec Kumo. Puisque aucun n'était revenu, les agissements du Pays de la Foudre étaient encore plus clairs à présent. Par le passé, les Kumojins s'étaient déjà dressé à l'encontre de l'Empire. Mizu en était le parfait exemple et aujourd'hui le laxisme de l'Empereur à leur égard risquait de lui couter cher.

Van ~ " Je te laisse donc imaginer à quel point les agissements de Kumo sont troublants et suspects. Cette rencontre devait écarter la possibilité que le Pays de la Foudre lui même ait pu commanditer l'attaque contre Shozaichi... Si Yuki et l'escouade qui l'accompagnait sont morts pendant leur échange alors la culpabilité de Kumo dans cette affaire est évidente. "

Il était inutile de ne pas démontrer que la nouvelle m'affectait, tout comme elle affecterait probablement bon nombre de mes frères. Je ne puis que baisser la tête en guise de désapprobation à cette nouvelle que, de par mon coeur, j'aurais préféré ne pas entendre, mais que de par ma raison, je savais qu'il valait mieux être au courant. Après ma réunion au Shuzaiji et ma rencontre avec Kirito, je devinai déjà combien les événements futurs pourraient être important et aussi rapide à s'enclencher si Yuki était morte...les choses allaient changer au sein du clan. Et je me demandai qui allait prendre la relève de l'équipe Tsukimi aussi...ou peut-être allais-je être muté à un autre groupe.

Nous marchâmes donc vers un endroit où nous serions à l'abris des vents froids et puissants et des nuages gris et sans fins que nous poussaient le ciel de Yuki no kuni. La chance fut de notre côté, notre route se passa sans aucune précipitation de neige ou presque car ce n'est qu'une fois arrivé au pied du temple destiné à l'accueil du conseil Samui que nous recevions quelques flocons.

Il était toujours merveilleux de voir comment les premiers flocons d'une tempête arrivaient tout doucement, dansant un ballet qui n'avait que de maestro les brises hivernales d'un pays qui, bien qu'à la réputation d'invivable, se voyait beaucoup plus souvent être doux et magnifique. J'observai donc, juste avant de passer le seuil de la porte de l'établissement, ces petites particules blanche danser entre elles, annonçant joyeusement le calme avant la tempête. Je croyais, à ce moment, que c'était là la raison de l'éternel amour entre les Samui et ce pays...nous le comprenions et nous l'aimions. Je fermai donc mon oeil un bref instant pour souhaiter bonne chance à tous mes frères de sang qui travaillaient durement à l'extérieur, puis j'allai rejoindre mon invité à une table dans le grand hall d'entrée. Je demandai d'abord à l'une des servantes de l'établissement de bien nous apporter du thé pour moi et du café pour notre hôte, à sa demande. Bien que j'étais loin d'être en position d'autorité au sein du conseil, elle savait qu'elle avait néanmoins à faire avec un Samui et un ami...peut-être l'avait-elle même déjà rencontré s'il avait été élève de la cheffe de notre sang.

"J'imagine que vous n'en êtes pas à votre première visite! Allez, buvez...vous le méritez après cette longue marche."

C'est donc entre deux gorgées que le seigneur de guerre me raconta les derniers événements un peu plus en détail, tout en m'épargnant le superficiel. Ainsi donc Kumo semblait à l'origine de ces troubles...ce qui ne fit que faire grincer mes dents. À la seule idée de voir Sensei périr aux mains de cette nation qui, beaucoup trop souvent par le passé, a eut son lot de problème avec nous, une rage et une violence instable s'installait dans mon être. C'était les hommes du pays de la foudre qui avaient tué ma mère lors du conflit entre eux et les forces de Kiri, et maintenant l'on m'annonçait ceci. Je pu cacher ma colère dans le timbre de ma voix et dans mes gestes durant le reste de la discussion, mais les yeux étant le reflet de l'âme, j'étais persuadé que mon homologue avait pu lire dans celui qui n'était pas caché et qui le regardait fixement alors qu'il continuait de m'informer de la situation et lorsqu'il eut terminé seulement, je pris la parole après quelques secondes de silence.

"Alors ces chiens de Kumo-gin sont derrière toutes ces manigances. J'imagine que ma haine envers eux est donc partagée avec celle qu'ils ont envers l'ensemble du Shukai...s'ils sont prêt à faire sauter notre capitale. J'espère sincèrement que Yuki s'en est tirée...un clan sans chef, même si ce n'est que pour quelques semaines, reste affaiblis et je doute qu'ils en resteront à un simple attentat s'il advenait que l'issus de cette rencontre se soit solder par la mort de notre dirigeante."

Dehors, la tempête de neige faisait rage et avait déjà recouvert tous les alentours du bâtiment dans lequel le Conseil Samui s'était établi. Bien à l'abri en dedans, Van était nettement plus à l'aise depuis qu'il avait commencé à déguster sa boisson chaude et qu'il s'était installé sur sa chaise non loin du brasero... Toujours accompagné du jeune Samui, il réalisa que ses révélations pesèrent lourdement sur le garçon. Il n'était pas évident d'accepter la perte d'un proche. Yuki n'était pas simplement une cheffe de clan, elle était aussi Maître et dirigeante d'un Pays. Malheureusement la guerre emportait avec elle son lot de tristesse et de mort sans que l'on ne puisse faire quoi que ce soit. Il en revenait aux vivants de défendre leur mémoires et de se battre pour les idéaux qu'ils s'étaient fixés à leurs côtés et ce jusqu'à finir par les atteindre...

En tout cas le Lumineux était surprit de constater à quel point ce garçon - bien que jeune - parvienne aussi bien à canaliser ses émotions. Même si cela faisait parti de l'apprentissage d'un shinobi, beaucoup auraient réagit de manière plus impulsive en cherchant à se venger par exemple... Surtout à son âge.

Van ~ " Effectivement oui je suis déjà venu ici par le passé... Et.. Il y fait toujours aussi froid ! " Simple aparté avant que le Lumineux ne reparte sur le sujet principal de leur conversation. " Kumo s'est par trop de fois placé contre l'Empire. Cependant le vieux Kakeshuou n'a semble-t-il jamais jugé bon de leur en tenir suffisamment rigueur pour déplacer ses forces sur leurs terres et mettre un terme une bonne fois pour toute à la menace qu'ils représentent. Sans doute par éthique de notre politique de paix j'imagine. " Fit-il en remontant ses lunettes.

Le Trentenaire haussa finalement les épaules en soutenant son regard dans celui de son interlocuteur. Ce qu'il y cherchait était un mystère, néanmoins une chose était certaine pour lui qui se devait d'encourager la rancœur de ce petit envers Kumo. Le Hoheinheim n'appréciait pas non plus le village caché de la Foudre. Lui même se rappelait de Mizu et de son combat contre l'un d'entre eux. Une vilaine cicatrice que lui avait laissé le combattant sur l'avant bras après un échange au sabre.

Van ~ " Je vois que tu ne portes pas les Kumojins dans ton cœur... Serait-ce indiscret d'en connaître la raison ? Je dois admettre ne pas beaucoup les apprécier non plus... Cette cicatrice que tu vois là date de la dernière conquête à Mizu. Un Samouraï qui aurait bien failli m'avoir si je ne l'avais pas eu avant.. " Il prit une gorgée de son café puis reprit l'air plus grave. " L'une de mes élèves d'environ le même âge que toi, était aux côtés de Yuki lors de la rencontre.. Et... L'état dans lequel j'ai retrouvé mon Kuchyose qui l'accompagnait, me laisse un goût amer envers Kumo. Je crains qu'il n'y ait peu d'espoir qu'on les retrouve en vie. "

Les yeux rivés sur le garçon, Van attendait d'entrevoir une nouvelle réaction de sa part. Peut-être pourrait-il lui parler plus directement par la suite et envisager de considérer la possibilité de prendre leur revanche...

Plus le Onshi en dévoilait sur les méfaits passés des Kumojin et de cette nation que je jugeais déjà trop dangereuse pour la paix de tous, plus ma colère devenait difficile à gérer. Je n'étais pas du genre à m'emporter, sur un coup de tête, et de crier vengeance...mais la douleur que m'avait laissé les nombreux conflits contre le pays de la foudre ne me laissaient pas indifférent. Une part d'ombre avait grandit avec moi, une noirceur d'âme que l'on rencontrait chez ceux qui ne pouvaient pardonner les horreurs passés commises par des individus que, dorénavant, ceux dont il était question ne leur souhaitait maintenant que mépris et malheur. J'étais bel et bien l'un de ceux-là...mais je savais aussi que les guerres rapportaient leur lot de mort inutiles. Je me trouvais donc partagé entre deux idées, deux choix si Yuki Sensei mourrait suite à cette mission...chose qui était très probable selon l'autre seigneur de guerre avec qui je m'entretenais à l'instant.

Je retirai donc lentement ma main gauche de la tasse de thé que je buvais, je poussai mes cheveux vers l'arrière, puis je soupirai longuement. Je détournai le regard un instant pour le plonger dans le liquide encore chaud qui remplissait le récipient devant moi. Je restai ainsi quelques secondes, le regard perdu mais les oreilles attentives aux révélations du Lumineux. Lui non plus n'aimait pas cette nation...et lui aussi semblait en avoir souffert par le passé, chose à laquelle je ne pouvais que compatir et en partager la rancoeur qui en découlait. Je laissai donc tomber ma main gauche sur ma cuisse, puis replongea la vision de mon oeil vers Hoheinheim. Je ne voyais pas ses intentions, je n'étais pas assez fin observateur pour savoir où il tentait de m'amener en exploitant peu à peu la colère que je ressentais intérieurement, aussi eut-il droit à un regard froid et très mal intentionné de ma part...pas envers lui, mais comme si je jurais intérieurement qu'un jour...certaines personnes allaient devoir rendre des comptes pour ce qui s'est passé et la vision de la cicatrice apparemment causée par l'attaque d'un de ces samouraïs de la foudre ne fit que mettre le point final au serrement intérieur que je me permis d'accomplir à ce moment. Si notre cheffe de clan avait périe aux mains de Kumojin, tout comme ma propre mère avait périt elle aussi par le passé, ce pays allait devoir répondre de ses actions qui, selon moi, allaient à l'encontre de la paix entre les nations. Aussi, de par ce sentiment qui me semblait être partagé avec mon interlocuteur, je décidai qu'il n'y avait rien à cacher sur le décès de celle qui me mit au monde durant les conflits entre Kiri et Kumo.

En l'an 4...si je me souviens bien...un conflit qui était toléré, mais reporté entre Kirijin et Kumojin a éclaté. Étant issus de parents qui étaient tous deux Shinobi, Un père Chuunin et une mère Jonin de kirigakure no sato, l'un d'eux était dans l'obligation de partir, ma mère ayant été choisis pour son rang et ses compétences pour guider les troupes en temps d'hostilité. Malheureusement, elle n'est jamais revenue de ce combat. Lorsque l'on enlève sa mère à un enfant de 6 ans, que l'on décide ensuite de faire de son enfant un Shinobi dans l'option d'en faire un combattant d'unité spécial entraîné dont la seule optique d'être un défenseur et protecteur du village caché de la brume et que...quelques années plus tard et avant que l'entraînement en question ne soit achevé...le village est mis à feu et à sang et que cet enfant, maintenant en âge de comprendre les rouages du monde shinobi, se retrouve sans buts...je crois qu'il vient de soi que les fantômes du passé ne décident de le hanté et d'accentué les souffrances et les haines auxquels il dû faire face trop tôt dans sa vie.

Je hais les kumojins sans même en avoir rencontré un seul. Si jamais les événements du passés venaient à se répéter alors que la femme qui non seulement est la dirigeante de notre clan...de ma RACE, mais qui est aussi celle qui m'a redonné un but et qui a décidé de reprendre les reines de mon avenir en m'accordant une chance de perpétuer mon serrement en me mettant au service du Kamui et du reste de l'empire...eh bien qu'elle venait a périr de ces mêmes mains qui ont emportés ma mère, alors cela ne voudra signifier que Kumo est indigne d'aspirer à ce monde de paix que notre Kamui...et moi même, voulont voir naître. J'accomplirai mon nindo sans la moindre retenu. J'ai juré que dans ce monde de conflit, où la paix n'existe pas...j'allais me taillader un chemin jusqu'aux confins de cette guerre incessante entre les nations et que j'y découvrirai le poison de ce monde...et je sais qu'une tâche comme celle-ci ne peut s'accomplir sans sacrifice. Kumo deviendra alors un sacrifice...tout simplement.

Mon ton était froid, fatal même. Je n'avais plus aucune once de pitié dans mes propos et encore moins de retenue. Mon idée était forgée sur le pays de la foudre et rien n'allait m'en déroger. À cet instant, je laissais planer le bénéfice du doute sur cette nation...un espèce de drapeau bland à moitié hissé que j'espérais ne pas avoir à redescendre. Mais je ne savais pas encore que ce drapeau blanc n'avait plus de raison d'être. Je ne savais pas encore que ma haine était ancrée encore plus profond qu'elle ne devait l'être et qu'il n'y avait plus de marche arrière possible. Je ne savais pas encore que Yuki était morte...et que débuterait le temps d'appliquer les conséquences de cette action.

Van sourit discrètement en entendant les révélations du jeune Heishi. Il avait profité de l'instant où le regard du Samui avait dérivé jusqu'à sa tasse de thé pour laisser échapper son rictus au coin de sa bouche. Loin de lui l'idée de se moquer de Ketsuen, son sourire était davantage dû à sa bonne intuition qui lui avait suggéré de poser cette question d'ordre personnel. Grâce à cela, le Seigneur de Guerre venait clairement d'apprendre que le garçon avait perdu sa mère lors d'une ancienne guerre qui avait opposé Kiri à Kumo et qu'il en avait gardé de nombreux stigmates depuis...

En quelques mots Ketsuen venait de confier l'intégralité de son parcours de vie. Très attentif Van ne manqua aucune information susceptible de lui servir. Maintenant qu'il avait eut sa réponse, lui même songeait de plus en plus à faire de ce garçon un allié potentiel pour l'avenir. Sa haine envers Kumo serait de loin la meilleure motivation dont il pourrait profiter pour se venger du Pays de la Foudre. Et puisque Van n'estimait pas bien plus les Kumojins et que leurs intérêts communs saurait les réunir...

Van ~ " Tu sembles bien mature pour ton jeune âge. Et c'est une qualité que j'apprécie saches le ! Il me plait de croire que notre rencontre n'avait rien du fruit du hasard... Ton parcours de vie est le parfait exemple de l'impact des kumojins sur les notre. "

Le Trentenaire remonta ses lunettes et recula jusqu'au fond de sa chaise. Il avait bien une idée en tête mais suspectait qu'il ne soit encore trop tôt pour concrètement la révéler. Ketsuen ne semblait pas encore accepter la mort de Yuki. Du moins pas tant que la rumeur concernant sa mort ne serait pas fondée et prouvée. Van était un homme patient qui saurait attendre le moment opportun pour convaincre au mieux le garçon. En attendant il pourrait se faire une meilleure idée de ce qui pouvait vraiment le motiver à devenir Shinobi et la force de détermination dont il pourrait faire preuve pour y parvenir.

Van ~ " Ta haine est compréhensible, les tiens n'ont cessé d'être persécutés par les Kumojins depuis lors et ce même encore aujourd'hui... Cependant tu dois certainement savoir qu'à ton niveau actuel tu ne serais même pas capable de passer les portes de leur village. Si tu souhaites un jour prendre ta revanche tu devras devenir un ninja d'un tout autre niveau et abandonner l'idée de mener une vie comme les autres. "

Il n'y avait rien là dedans d'une prophétie où d'un ordre, il s'agissait plus d'une fatalité qui résumait parfaitement ce à quoi devrait s'abandonner Ketsuen si il voulait se venger. Mais de cela, Van était pratiquement sûr que le jeune homme en avait conscience. Ce qu'il lui manquait dorénavant serait juste la motivation nécessaire pour qu'il y parvienne. Hoheinheim était prêt à la lui fournir. Restait à savoir si de son côté le Samui serait prêt à entièrement s'y consacrer.

Van ~ " Aimais-tu ta mère Ketsuen ? Car ton amour sera certainement ta plus grande force lorsque tu te retrouveras face à des Kumojins. Je suis prêt à t'aider à emprunter cette voix si telle venait à être ta décision... Cependant je ne peux t'imposer le choix de tourner le dos à ton ancienne vie. "

Le temps dehors semblait se calmer peu à peu. Peut-être était-il temps pour Van de profiter de ce petit éclaircissement pour reprendre sa route. De nombreuses affaires l'attendaient encore à la capitale mais aussi à Taki...

Van ~ " Je ne te demande pas de répondre spontanément ni même de me rejoindre. Prends simplement le temps de réfléchir au destin que tu souhaites avoir. Veux-tu toute ta vie ruminer la mort des tiens ? Où bien souhaites-tu voir brûler Kumo ? Lorsque tu auras trouvé la réponse à cette question viens me retrouver à Taki. Il y a là bas un temple à l'intérieur même d'une cascade au centre du Pays dans lequel tu pourras me retrouvé le moment venu. "

Le Seigneur de Guerre se releva finalement en saluant le jeune garçon. Son regard masqué par le reflet de ses verres, Hoheinheim ne laissa intentionnellement transparaître qu'un sourire malin en guise d'au revoir. L'Onshi se dirigea ensuite vers les portes et juste avant de sortir adressa ces derniers mots au Samui.

Van ~ " A très bientôt Ketsuen Kun... "

Spoiler:

Le Onshi savait donc ce que la flamme de la haine pouvait engendrer comme sentiment. La vengeance était souvent le fruit de cette émotion puissante qui brûlait ceux qui la ressentait au plus profond de leur être...tout comme elle le ferait pour moi si jamais la mort de Yuki venait à être confirmer. Bien sur, l'on pouvait espérer qu'il en soit autrement, mais le monde des Shinobi n'était pas aussi clément et je le savais. Beaucoup m'auraient conseillés de garder espoir et d'autre, en moins grand nombre, m'auraient annoncés qu'il valait mieux se dire qu'elle ne reviendrait pas. Le seigneur de guerre était de ceux-ci, il était évident. L'on n'atteignait pas ce titre avec de l'espoir, mais par la capacité à savoir faire des sacrifices et reconnaître la cruauté de la guerre. Sur ce point, je savais qu'il avait raison et c'était un homme comme lui qu'il me fallait prendre en exemple. Nous étions biens différents, lui et moi...mais quelque chose allait nous amenés à travailler ensemble...en un but commun...je le sentais. Était-ce ce ressentiment commun qui nous éprouvâmes face aux ninjas des terres de la foudre? Probablement.

C'est une impression qui est partagé. Je ne crois pas au hasard...peut-être est-ce mon esprit logique, mais j'aime à croire que les choses, le chemin que l'on emprunte, n'est influencé que par nos propres décisions. J'ai décidé de rejoindre l'équipe Tsukimi...et me voilà en présence d'un ancien élève de Yuki Sensei. Le temps était tout simplement venu pour nous de nous rencontrer.

Cependant, Hoheinheim avait aussi raison sur un autre point. Ce ressentiment envers les Kumojin ne devaient pas me hâter à prendre les armes contre eux ou encore me précipiter à me rendre sur leurs terres si jamais un conflit éclatait en conséquences des probables nouvelles accusations dont ils feraient objets lorsque le sort final de la cheffe des Samui serait annoncé. L'homme n'avait pas besoin de m'expliquer que j'étais encore trop jeune et inexpérimenté pour tenter quoique ce soi. Je le savais, et mon plan était tout autre.

Néanmoins, le fais de me demander à quel point mon amour pour ma mère était significatif pour moi était un peu maladroit venant de sa part. Je pu voir là la nature manipulatrice de l'homme, mais j'en restai indifférent...ou presque. Cette question me fâcha, puisque la réponse était tout bonnement évidente. J'aimais ma mère comme n'importe quel enfant aimait la sienne et un peu plus car je savais à quel point sa vie était précieuse. L'on dit que l'on ne peut quantifier l'amour...mais je savais que seul son souvenir, la mémoire que j'avais d'elle, valait largement mon envie de voir la nation se faire essuyer d'un revers de main. Je ne retins donc pas mes paroles, alors que mon interlocuteur souriait, prêt maintenant à reprendre la route. C'est en le regardant s'éloigné que je jurai, sur le nom de Mère et Yuki Sensei...que justice sera rendue.

Si Yuki meurt...soyez certain que le jour où j'affronterai les Kumojins...ils craindront l'adversaire que je serai. Je serai le fantôme de leurs méfaits. Pour atteindre la paix, des sacrifices seront à faire...

...Kumo en sera un. Kumo deviendra les
vestiges d'un passé révolu.

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