Une nouvelle neige (Ketsuen,Yuki)[terminé]

(#) Sujet: Une nouvelle neige (Ketsuen,Yuki)[terminé] Sam 12 Mar 2016 - 5:09

Comme il était difficile, depuis la destruction de Kiri, de se tailler une place dans un monde où tout ce que l'on avait construit pour soi, tout les plans et les attentes que l'on attendaient d'un individu se voyaient rendu sans réelle importance, sans réel but finalement. Alors que le pays de l'eau avait sombré, il y avait déjà quelques années, dans le précipice de la défaite et de la destruction, je restai là, sans aucune nouvelle de mon ancien service ou même du plan que l'on m'avait destiné à accomplir: M'afficher en tant qu'épéiste légendaire de Kiri au nom du clan Samui.

Heureusement, malgré tout, je partis de Kiri en ayant avec moi ce qui me revenait de droit: Akuma Kudaku, le démon brisé. Cependant, plus d'une année entière passa entre le moment où j'entendis la voix caverneuse de cette étrange entité et la journée où je fus finalement convoquer au conseil Samui, je me préoccupai de ce long silence venant du démon brisé, mais j'appris à ignorer ce froid qui semblait avoir imprégner l'âme de mon arme. Je savais, quelque part en mon fort intérieur, que la chute de Kiri avait affecté Akuma Kudaku et que l'inaction devait la contrarier.

C'est donc accompagné de celle-ci que je décidai se répondre à l'appel et de me diriger vers la destination que l'on m'avait choisis pour la rencontre. Je pris donc bien soin de poser mon cache-oeil sur mon crâne afin d'y recouvrir cette balafre, cadeau d'une mémoire passée, et d'enfin aller à la rencontre de ceux qui réclamaient ma présence.

Bravant les vents froids de la journée, je marchai une vingtaine de minute avant d'atteindre le lieu de rencontre; La chambre du conseil Samui. Grand bâtiment de renom, je savais que d'y être convoquer ne signifiait généralement rien de mauvais et que quelque chose d'important allait probablement s'y être échangé ou discuté.

Arrivé devant l'entré des lieux, je mis donc les mains sur les portes avant et poussai. Dans l'élan, un courant d'air froid emporta un petit nuage de poudreuse à l'intérieur, tout juste avant que la botte en cuire de mon pied gauche ne fit sa première apparition dans le hall d'entrée. Regardant d'abord à droite puis à gauche, je tentai de trouver le moindre signe de trace de vie, mais je ne trouvai rien. Je décidai alors de prendre la parole

"Bonjour, je m'appel Samui Ketsuen. Je suis venu à la demande du communiqué me citant qu'une rencontre me concernant allait avoir lieu cette journée.

Bonjour?!?"

Bien évidemment, personne ne semblait m'attendre à cet instant précis. C'est alors que je décidai de simplement m'assoir sur un siège libre et accessible pour les visiteurs. Peut-être valait-il mieux patienter et attendre que quelqu'un se présente.

Le souffle court, je descendais rapidement les nombreuses marches du Conseil Samui afin d'attendre la salle d'audience situé derrière le haut du bâtiment. Mes pas résonnèrent lourdement sur le sol de marbre et par-delà les murs dépourvus de décoration.

Finalement, j'atteignais la dernière marche ouvrant sur le hall d'entrée où j'apercevais un jeune homme dont le visage inexpressif était néanmoins en partie dissimulé sous un épais cache-œil en cuir. Je restais un moment immobile et impassible, l'observant avec toute la simplicité du monde avant que mes fines ballerines ne descendent la fameuse dernière marche et se dirigent vers lui. Je portais pour l'occasion une tenue simple. Une fine robe en mousseline bleu clair et à manche longue ornée de dentelle. Un sourire se dessina rapidement sur mon visage alors que j'atteignais finalement, une colonne de glace proche du jeune homme sur laquelle je m'appuyais délicatement :

"Ketsuen ?" Interpellais-je alors le jeune homme d'une douce voix.

J'attendais qu'il confirme mon interrogation, puis, je m'inclinais légèrement pour le saluer :

"Enchantée, je suis Samui Yuki, actuelle chef du clan ! Veux-tu bien me suivre ?"

D'un geste de la main, je lui indiquais une salle au fond du hall d'entrée vers laquelle je finissais par me déplacer d'une démarche agile et gracieuse avant de pousser les portes en bois pour arriver dans un lieu beaucoup plus accueillant et lumineux. Un couloir s'étendait à droite et à gauche et semblait dissimuler de nombreuses autres salles uniquement séparées par des fins murs en papier de riz. Je partais alors sur la gauche, pour finalement pénétrer dans l'une des plus grandes salles ou se trouvait de nombreux fauteuils, ainsi qu'une cheminée qui réchauffait énormément l'atmosphère.
J'avisais alors les sièges de la main et j'indiquais à mon invité de s'installer dans l'un d'eux pendant que je prenais place, juste en face de lui, devant la cheminée. C'était quand même beaucoup plus agréable pour avoir une discussion polie.
Entre mes mains, je tenais un dossier contenant les informations concernant le jeune homme et dès lors que je fus assise, les jambes croisaient, j'ouvrais ce dernier pour le consulter :

"J'ai entendu parler de ton histoire Ketsuen ! Du moins, les anciens me l'ont raconté !"

Redressant légèrement mon regard, je croisais alors celui du jeune homme à qui je m'adressais :

"Tu as été offert en offrande aux sabreurs de Mizu no kuni afin de devenir l'un d'eux, tout en continuant à prêter allégeance à notre clan ! Peux-tu me parler de ton expérience et m'en dire plus sur toi ?"

Dernière édition par Samui Yuki le Lun 14 Mar 2016 - 14:47, édité 1 fois

"Ketsuen ?"

Cela ne faisait que quelques minutes depuis mon arrivée, que mon attention avait déjà divagué vers l'aspect décoratif et l'architecture de l'endroit. Depuis notre venue à Père et moi, nous n'avions eut que très peu de temps pour nous et la découverte réelle du village où nous avions établis logis. Absorbés par la construction de notre propre maisons, de nos meubles et la recherche de ressources pour subsister, nous avions décider de nous installer de notre propre chef dans le village caché de la neige. Les règles, ici, étaient bien différentes aussi qu'à Kiri et il nous fut plus d'une année pour apprendre à vivre selon les variantes politiques du reste du clan. Certes, énormément de choses restèrent les mêmes, mais la politique elle restait bien différente qu'en Mizu. Pour ces multiples raisons, nous dûmes nous accoutumer à une nouvelle vie sans prendre le temps de savourer, de ressentir et d'apercevoir ce qui nous entouraient avec patience et admiration. C'est donc perdu entre mes souvenirs et mes contemplations présentent que j'entre-entendu mon nom via une voix douce, féminine. Cette voix, inconnue à ma mémoire, me semblait à la fois proche et lointaine, me faisant réaliser le voile qui me séparait de l'instant présent...tout en le déchirant à la fois pour me ramener les pieds sur terre.

Je me retournai donc vers cette colonne de glace que je n'avais eus encore le temps d'apercevoir et d'observer, un air légèrement lunatique dans mon regard qui trahissait mon expression d'un naturel sérieux et critique. Je fus surpris de voir une femme s'y appuyer et m'observer un moment, l'espace d'une ou deux secondes, avant de ne reprendre la parole suite à ce que j'eusse hocher ma tête en guise d'approbation. Elle connaissait mon nom, peut-être était-elle au courant de ma visite. Venait-elle alors m'accompagner jusqu'au chef du clan? Il était très possible qu'une femme d'aussi belle apparence soit au service directe de l'autorité du village. Ce n'est que lorsqu'elle prononça son nom et le reste des présentations qu'un sentiment de honte m'envahit légèrement. ELLE était la chef: Samui Yuki. Comment avais-je pu oublier?

"Samui Ketsuen, à votre service. Excusez mon air surpris, je n'avais encore jamais mis les pieds au sein du conseil. J'arrive à l'instant."

C'est donc d'un pas assuré que je m'avançai dans la direction où nous allions, chacun de mes pas laissant entendre un cliquetis propre aux nombreux bijoux et chaînes que j'arborai. Celles-ci, particulièrement, étaient plus qu'évidentes, balançant tantôt vers la gauche, puis vers la droite sous mon poignets droit, mais aussi à mon cou et à ma taille. Elles semblaient néanmoins faire partie de mon être tout comme le sabre qui était à mon dos, celui-ci étant relié à mes poignets par cette même chaîne qui y était attachée à l'extrémité du pommeau.

Ce n'est que lors de notre déplacement que je pris le temps de remarquer les vêtements de ma supérieure, cette robe bleu claire ornée de dentelle au niveau des manches. Je trouvai étrange que l'on me reçoive dans des tenues aussi peu cérémonielles, assez pour que je me sentes en fais beaucoup plus décontracté que je croyais l'être au départ. De voir que ceci n'avait finalement rien de trop formel m'enlevait un certain poids des épaules. Nous passâmes donc derrière une porte de bois pour enfin tourner sur la gauche pour déboucher dans une très grande salle aux allures conviviales avec ses nombreux siège et sa cheminée crépitante d'un feu chaleureux, bien entretenu.

Et ce n'est qu'une fois installés que la communication repris entre la commandante du clan et moi-même, documents à l'appuis cette fois-ci. Je pris alors le temps de décrocher Akuma Kudaku de mon dos et m'assieds en tenant l'arme sur mes cuisses, son énorme lame fissurée écrasant un peu ma peau de son poids que peu de gens pouvaient réellement manipuler avec aisance. C'est aussi à ce moment que nos regard se croisèrent, un sentiment de gêne me parcouru doucement l'esprit, impressionné par la prestance de la femme qui se tenait devant moi. Alors que certains, comme moi, possédaient en regard perçant et froid, celle-ci dégageait à l'opposé un sentiment qui frappait le coeur. Elle avait à la fois une présence autoritaire, mais aussi un magnétisme hors du commun...un charme indéniable et il m'était inutile de tenter de cacher ma timidité car elle se faisait bien présente sur mon visage, aussi sérieux eut-il été quelques secondes auparavant.

"Il est vrai que j'ai une histoire sortant de l'ordinaire, je l'admets, mais rien de bien excitant non plus."

Au mot "excitant", je ne pu alors m'empêcher de tapoter d'une main, le plat de ma lame et de l'autre, caresser légèrement la surface de mon cache-oeil en cuir. Comme à chaque fois, j'eus la brève impression de ressentir une douleur encore vive sur le côté droit de mon visage. J'aperçu, au fond de mon imagination, l'image de ce Furyou qui éclatait ce mannequin en armure devant moi et cette pièce se détachant à vive allure qui, encore attachée à l'une des lanières de cuire, venait lacéré mon visage. Puis je vins reposer mes yeux dans ceux de la chef, oubliant ma timidité et laissant place à mon sérieux habituel qui revenait en force. Il n'était pas difficile de comprendre que le souvenir d'instants passés m'avait permis de reprendre mes esprits.

" Les anciens n'ont pas mentis. Depuis l'âge de six ans que mes parents eurent à abandonner leurs rêves de famille prospère et de laisser un héritage de paix et d'harmonie à leur enfant. Ma mère, Kunoichi originaire de Kiri, périt lors de l'affrontement contre Kumo en l'an Quatre. Mon père, Shinobi de la même nation, dû reprendre le service et l'on décida de m'enseigner alors les rudiments du Kenjutsu. Selon les dirigeants du clan Samui, il était plus que temps que l'un des nôtres s'affiche dans cette discipline, que le titre d'épéiste légendaire de Kiri revenait de droit à quelqu'un de notre sang, nous qui avions versés notre sang pour l'avenir du pays de Mizu et ce, depuis trop longtemps déjà.

Je décidai alors d'accepter, à la fois sous la contrainte qu'exerçait le clan à mon endroit, mais aussi afin de venger la mort d'une femme qui laissa derrière elle un mari et un fils. Cette vengeance, aujourd'hui, n'est que l'ombre d'un chagrin passé cependant. Kiri n'étant plus, je perdus plus que l'amour et la chaleur d'une mère durant ces années. Nous perdîmes notre logis, et aussi ma promesse de faire de Kiri un endroit où les gens peuvent vivre en paix.

Durant sa destruction, je fus pris en chasse par l'un des trois Furyou qui mit la ville à feu et à sang. C'est aussi dans cette poursuite que je perdis d'abord mon oeil...et qu'une voix se fit entendre. J’agrippai l'être qui me sauva d'une mort certaine et c'est ainsi que Père et moi pûmes s'échapper du carnage afin de rejoindre le reste du clan en voyageant jusqu'ici. Je crois que c'est un résumé sincère de mon histoire."

Ne pouvant m'empêcher de passer ma main sur le "tranchant" amoché d'Akuma Kudaku, je ne précisai pas durant ce résumé que l'être en question s'agissait bel et bien de cette énorme plaque d'acier. Depuis les événements, jamais je n'entendis sa voix à nouveau...comme si son simple désir avait été de s'enfuir de cet endroit. Bien que mon paternel m'eut maintes et maintes fois demandé de garder la tête haute, que c'était elle qui m'avait choisis et non l'inverse, je m'étais fait à l'idée qu'il me fallait "l'oublier"...et que par sa volonté propre, elle n'avait peut-être tentée que de sauver sa propre peau.

"Hormis cela, l'on sacrifia ma compréhension de notre habileté naturelle du Hyôton. Réprimant ma nature afin de m'orienter vers le chemin d'un prodigue du maniement du sabre à deux mains. Jusqu'à mon arrivée à l'adolescence. À ce moment, la nature de mon chakra devint difficile à réprimer, à contrôler. Ma peau se mit à changer, de là cette teinte grise qui s'en dégage. Je tombai malade, ressentant une douleur froide dans mes veines et ce n'est qu'à ce moment que l'on décida qu'il était impératif de m'apprendre à contrôler mon chakra.

Faire de moi un épéiste restait néanmoins une priorité pour mon père et constituait le seul chemin que je connaissais. C'est pour cette raison que durant notre route jusqu'ici et durant ces deux dernières années, je continuai l'entraînement du combat armé."

Ne sachant quoi rajouté d'autre, je décidai simplement d'attendre la réplique de la chef de notre clan. Bien que maintenant j'eus en tête une rapide idée de la raison du pourquoi l'on m'avait demandé et de ce que l'on attendrait de moi, je préférai ne pas sauter aux conclusions et de voir la suite des événements avant d'en prononcer plus.

Durant toute la durée du discours du jeune homme, je restais muette dans une simple et formelle politesse. À l'écoute et attentive aux paroles du jeune homme, je notais des points d'ombre dans son histoire, mais aussi, a ma grande surprise de la sagesse ce qui évoqua chez moi un certain soulagement.

Il était une expérience ratée du clan Samui. Un enfant a qui on avait volé son enfance pour l'avidité des nôtres. Une voie que désormais, je souhaitais punir et surtout effacer de notre histoire clanique. Je remarquais alors l'épée et l'œil bandé du jeune homme. Dur de les esquiver plus longtemps du regard.Durant toute la durée du discours du jeune homme, je restais muette dans une simple et formelle politesse. À moi de lui faire partager mon histoire :

"J'étais présente lors de l'attaque des Furyous sur notre ancien village… J'ai combattu contre l'un d'eux et j'ai moi aussi souffert de blessures. Mais désormais, ils ne sont plus qu'une ancienne histoire que nous devons nous dépêcher d'oublier pour enfin voir l'avenir autrement !"

Je soupirais, puis, baissant le regard vers le sol, je déclarais d'une voix calme et posée :

"Je suis désolée pour tout ce qui t'est arrivé. Sache que je désapprouve de beaucoup ce que t'on imposé les anciens dirigeants de notre clan. Malheureusement, je ne peux pas réparer les erreurs du passé, mais juste t'offrir de nouvelles perspectives. Tu as été coupé depuis trop longtemps de ton pouvoir héréditaire et à ton âge, apprendre ce pouvoir sera laborieux et très difficile, mais cela me semble indispensable et nous procéderons ensemble, étape par étape, avec douceur pour te faire regagner ce qui fait notre identité !"

Je le regardais un instant, puis je lui souriais avant de décroiser les jambes et de me redresser :

"En attendant !"

Je m'avançais vers lui et m'installer à ses côtés sur le canapé où il se trouvait, les yeux posés sur son épée pour pouvoir la voir un peu mieux :

"Puis-je ?"

J'attendais qu'il me tende la lame, mais je savais qu'il lui serait difficile de me la remettre entièrement, je le laissais donc la porter à hauteur de ma vue afin de pouvoir l'examiner avec parcimonie.

"Mon ancien compagnon était l'un des sabreurs du village caché de la brume et il possédait lui aussi une épée de pouvoir, mais celle-ci me semble bien différente en de nombreux points."

Je soufflais sur la lame, envoyant quelques effluves de chakra dessus pour en révéler toute la splendeur, avant d'être prise d'une légère quinte de toux qui disparut rapidement. Je n'avais pas l'œil de mon père, mais j'étais aguerrie dans tout ce qui concernait les travaux de forge et je voyais bien que cette lame avec un problème :

"Elle est émoussée ! Il faudrait que tu l'emmènes à un forgeron ! Je pense que ça serait pas mal !"

Mes yeux bleus s'étaient stoppés dans la contemplation de la lame et regardaient désormais le jeune homme.

"Mon père est forgeron, peut être que je peux te le présenter ? Je pense qu'il pourra t'apprendre un peu de son art et réparé ton épée."

Un mince sourire se dessina sur mon visage alors que j'effleurais gentiment son épaule avant de m'éloigner à nouveau de lui, reprenant ma place initiale.

"Très bien… A quoi aspires-tu ?"

Dernière édition par Samui Ketsuen le Mer 16 Mar 2016 - 15:59, édité 2 fois

De savoir qu'elle aussi avait endurée les attaques Furyou sur Kiri vint chercher mon attention tout particulièrement. Éprouvant d'abord un respect solennel pour cette femme vu son statut de chef, j'éprouvai ensuite un respect plus admiratif après avoir appris qu'elle combattit ces monstres elle-même. Il ne faisait maintenant aucun doute qu'elle méritait probablement son titre pour y avoir survécue.

Néanmoins, je ne compris pourquoi elle se disait désolé de ma situation. Bien que je pouvais voir que la décision des anciens me concernant ne lui plaisait pas, je ne comprenais pourquoi elle tenait à présenter des excuses pour quelque chose qu'elle n'avait pas fait et je ne pouvais voir ce qu'il y avait de si malheureux dans les choix qui me furent imposer. Bien entendu, ne pas savoir manipuler le Hyôton alors que je pouvais sentir cette énergie parcourir la moindre de mes veines et suivre le moindre de mes battements de coeur me dérangeait, mais les entraînements que j'eus à suivre n'eurent rien de négatif.

Je possédais une aisance naturelle dans le Taijutsu que je n'aurai pu réellement découvrir si je n'avais pas été formé au maniement du sabre, chose que je chéris énormément. Cependant, l'idée que l'on se souciait néanmoins de mes buts et de mes motivations me plaisait bien. Je sentis une hâte intérieur lorsque mon interlocutrice me proposa de débuter l'enseignement du Hyôton.

"Je ne pourrais qu'être heureux d'apprendre à ne faire qu'un avec une part oubliée de mon être. J'ai toujours sentis un "vide" en moi et je crois qu'il est plus que temps que l'on m'apprenne à atteindre ce qui pourrait le combler."

C'est alors que cette femme changea de sujet, ce qui ne me dérangea aucunement. J'eus cependant un sourire en coin lorsque je vis son regard s'arrêter sur Akuma Kudaku. À sa demande, je lui tendis l'arme tout en surveillant bien l'intérêt qu'elle y porta. D'abord hésitant, je me rappelai qu'il s'agissait probablement de la femme la plus importante du clan et que ma confiance lui revenait de droit. C'est par surprise néanmoins que je vis qu'elle ne la pris pas, se satisfaisant de simplement l'observer. Elle capta encore mon attention en mentionnant être l'ancienne amie d'un autre épéiste du village de la brume. J'aurais aimé en connaître d'autres avant que le village ne sombre.

"Ce dût être un honneur. J'aurais aimé connaître ceux qui ont pavé cette voie avant moi."

Puis vint ensuite un rictus en coin, un tantinet moqueur de ma part lorsqu'elle mentionna l'état de ma lame. Il était vrai que pour quelqu'un qui ne connaissait pas les propriété de cette épée légendaire, elle ne semblait qu'abimer et presque inefficace, mais cela faisait à la fois son charme et sa force: Elle trompait les gens et cela me satisfaisait entièrement. La suite me plu aussi, il me fallait l'avouer. Il était vrai que de savoir forger pourrait être un atout pour moi. Une rencontre avec le père de la chef des Samui pourrait être une bonne idée.

"Désolé pour la toux, je ne croyais pas avoir oublié de la dépoussiérée. Il est vrai que je ne m'en suis servis que bien peu cette dernière semaine. Cependant...j'aimerais vous arrêtez sur un détail.

L'habit ne fais pas le moine et...les fissures sur ce monstre d'acier ne sont que le reflet de ce qu'elle est. Akuma Kudaku, le démon brisé...n'est pas bien bavard depuis mon départ de Kiri, mais il me laisse tout de même comprendre tout le sens de son nom lorsqu'il est entre mes mains."

Car oui, même si le démon ne faisait plus entendre sa voix, il ne s'empêchait pas de faire acte de présence lorsque je le manipulai pour aiguiser mes compétences d'escrimeur. Bien que le titre d'escrimeur ne reflétait pas réellement la "nature" du style de combat que demandait l'utilisation d'une telle épée qui tenait plus d'une énorme plaque d'acier que d'un sabre bien travaillé. Hormis ceci...la dernière question de la chef vint changer l'humeur du shinobi. On voyait que cette question comptait énormément pour lui, ou probablement les buts qu'il s'était forgé derrière cette question.

"Vous savez, mademoiselle Yuki...si vous me le permettez...mes aspirations sont simple. Cette vie, ce monde, m'a privé d'une enfance que l'on voudrait normale. Ma mère est morte en s'en allant accomplir une mission pour laquelle, elle n'avait probablement pas envie de participer. Chaque jour, l'on envois des gens faire la sale besogne ou accomplir les buts d'une autre personne qui se dit être "plus haut placé" et avoir "des enjeux importants", mais au fond, qu'est-ce qu'il y a de si important pour priver un enfant de sa mère à tout jamais. Qu'est-ce qu'il y a de si important, qui puisse justifier toutes ces familles brisées.

Pourquoi privilégions nous les buts d'un seul homme, au lieu de la vie de nations entières? Ce sont des questions que j'ai arrêté de me poser, chef, car il n'y avait pas de réponse valable. Il n'y a pas de réponse valable parce que rien ne justifie la souffrance d'autrui et malgré moi, je suis pris dans un monde où cette philosophie est incomprise. Je n'ai que 15 ans...et je comprends ces choses. Ce n'est pas normal. L'on me dit que je ne suis qu'un enfant, mais je me sens pourtant vieux. Et je ne suis pas le seul...je le sais. Je n'ai peut-être pas l'expérience de la vie, mais j'ai vu et enduré des choses comme la plupart des shinobis.

Seulement, j'ai décidé de m'y attarder et de peser le pour et le contre. Malheureusement le contre est toujours plus fort que le pour dans ce monde. Mon but est donc de me rendre au bout de ce conflit et d'y voir la fin en espérant qu'elle soit meilleur que son commencement."

Je laissais le silence s'installer un moment entre nous suite aux dernières réflexions du jeune homme. Ses paroles étaient profondes et recherchées, elle me laissait pourtant de marbre en apparence alors que mon regard plongeait dans l'âtre de la cheminée pour observer les flammes aller et venir doucement au rythme de leur flambée. Je me demandais bien comme j'allais pouvoir faire en sorte que ce jeune homme retrouve confiance en lui, mais aussi et surtout en nous, son clan, sa famille, ceux pourtant qui lui avait tant pris. Je ne pouvais laisser personne d'autre que moi le prendre à sa charge, car je considérais que c'était mon devoir de faire en sorte qu'il aille mieux. Mes lèvres s'entrouvrirent alors que mon regard se portait une nouvelle fois sur lui.

"Je trouve tes dires pleins de sagesse pour ton jeune âge. Cela marque bien le fait d'une époque un peu trop sombre pour nous. Tu as grandi vite et malheureusement, je ne suis pas en mesure de te rendre ta mère, n'y ta jeunesse, mais nous pouvons essayer de faire en sorte de rattraper le temps perdu et d'éviter que ce qui s'est passé pour toi se reproduise."

Je détournais les yeux, regardant une nouvelle fois la cheminée :

"Nul ne devrait être amené à combattre s'il n'en a pas la conviction profonde !"

Mes mains se croisèrent au-dessus de mon ventre et reposèrent sur ce dernier alors que je clignais plusieurs fois des yeux avant de porter une nouvelle fois ma main à ma bouche pour accueillir une nouvelle quinte de toux. Je fermais les yeux et je réfléchissais :

"La cérémonie de la Lune va bientôt avoir lieu ! En as-tu déjà entendu parler ?"

Je me redressais alors et me dirigeais vers un coin de la pièce ou se trouvais un vieux, un très vieux grimoire que je prenais en main avant de revenir m'installer sur le fauteuil à côté du jeune homme et de commencer à en tourner les pages :

"Vous racontez notre histoire, nos traditions et vous initiez à ces dernières est de notre devoir. Je ne sais pas si l'empereur pourra être présent cette année, mais j'espère beaucoup !"

Je lui souriais comme pour le détendre avant d'ajouter :

"Je pense qu'il est important que tu t'intègres dans le clan, mais aussi, dans ce pays qu'est Yuki no Kuni. J'aimerai donc te proposer, si cela te dit de rejoindre, mon équipe ? Tu serais placé sous ma protection et aussi mon enseignement, mais je préfère te mettre en garde avant que tu acceptes… Je suis très exigeante…"

Il était vrai qu'au fond de mon être, combattre n'avais que très peu de sens. Cependant, je connaissais les enjeux qui suivait mon souhait de peut-être vivre assez vieux pour voir la fin de ces conflits qui commencèrent il y a un peu plus d'une dizaine d'année. En fait, tout ce débordement fut occasionné par les Uchiha et les Senju du pays du feu. Encore aujourd'hui, je ne comprenais que très peu les raisons pour laquelle les Shinobis continuaient leurs guerre incessante, comme si la graine de la corruption s'était immiscée dans leur être. Était-ce le pouvoir qui donnait cet irrassasiable envie de bouger les montagnes, de bouleverser le monde en tentant d'atteindre toujours plus? Peut-être, mais pourtant je ne pouvais dire si celle qui était devenue chef du clan Samui était de ceux-ci. Elle semblait compréhensive, comme si elle connaissait cette douleur de perdre des êtres cher dans de futiles affrontements.

Bien entendu, c'était aussi le genre de question que je ne tentais plus de résoudre ou de comprendre à mon tour. Je m'y étais simplement fait: C'est un monde de conflit et malheureusement mon cercle familial y était ancré jusqu'à la moelle bien avant ma naissance. Ô oui, j'étais fier de faire partie du clan Samui. Nous étions spécial à mes yeux. Peut-être avais-je enfouie en moi un certain sentiment patriotique, cela expliquerait pourquoi Kiri gardait toujours une place dans mon coeur. Bien sur, lorsque l'on y repensait, notre place semblait être ici à Yuki No Kuni. Personne ne comprenait le froid autant que nous le comprenions. Personne ne pouvait vivre en ces lieux mieux que nous après tout, mais étant né au pays de l'eau, dans le village caché de la brume, j'y laissai tout de même une place chérie dans mon coeur.

Je levai ainsi donc les yeux vers Yuki alors qu'elle semblait s'apprêter à ajouter quelque chose, mais une série de toussotement empêchèrent les mots de sortir. Les mains sur son ventre, elle semblait finalement plus malade qu'affectée par la poussière environnante. Elle reprit ensuite la parole.

"La cérémonie de la Lune va bientôt avoir lieu ! En as-tu déjà entendu parler ?"

Haussant les sourcils, je tentai de me souvenir ce qu'étaient les traditions du clan et les dates importantes. Je me souvenais avoir entendu le nom, probablement que Père m'en avait déjà glisser un mot ou deux, mais j'étais certain de ne l'avoir jamais vécu. Haussant donc les épaules, je répondis à la question que l'on me posa.

"Père m'en a probablement déjà parlé, il y a longtemps, mais jamais je n'y ai assisté."

À peine eus-je le temps de terminer ma phrase que mon interlocutrice se leva, dirigeant ses pas vers une table où siégeais un énorme grimoire. Prenant d'abord le grimoire, elle revint aussitôt en s'assoyant sur le fauteuil près de l'endroit où j'étais.Elle me cita ensuite qu'il était important pour moi de connaître nos traditions, l'histoire du clan et mentionna la possible présence de l'empereur lors de la cérémonie. Je me redressai lentement, offrant un air curieux à la locutrice. Savoir que l'empereur y serait présent me noua légèrement l'estomac, tant par surprise que par hâte et que par nervosité. Bien que je fusse pas du genre à me prendre la tête pour ce qui était de la hiérarchie, l'empereur restait l'empereur...la personne la plus influente d'un pays. Mes réflexion à ce sujets furent néanmoins coupées rapidement par l'annonce que me faisait la demoiselle. Encore une fois surpris, je la regardai d'abord directement dans les yeux, tentant de comprendre le sens de tout ceci, puis je clignai les yeux à deux ou trois reprises en hochant la tête.

Vint ensuite les avertissements sur son exigences envers ses subordonnés. Sourire narquois et une brin de défiance dans les yeux, celle qui me prenait sous son aile pouvait désormais déceler une part de ma personne qui semblait s'opposer à la sage image que j'eus projeter durant l'entrevue. Était-ce t'il si surprenant lorsque l'on y repensait? Mon enfance se résumais à une discipline stricte et un entraînement rigoureux après tout. Je connaissais le sens du sacrifice, mais il était vrai qu'elle ne me connaissait pratiquement pas, et que je ne pouvais lui demander de prendre en compte mon vécu.

"Heu...oui? J'imagine que ce serait un honneur de faire partie de l'équipe du chef du clan. Soyez cependant rassurée...les défis et la discipline ne me pose aucuns problèmes. Je reste un Samui, je connais la valeur de l'investissement de soi et des résultats que l'on y retrouve. Mais j'aimerais savoir quelque chose avant, allez-vous bien? Je ne crois pas que la poussière soit la source de votre toux...non?"

Sur cette dernière note, le jeune homme semblait avoir rangé son ironie et sa défiance. Il adoptait maintenant un air plus sérieux, comme s'il attendait une réponse sur la santé de sa supérieur. Bien entendu, ceci ne le regardait probablement pas, mais Ketsuen n'était pas du genre à passer par quatre chemin lorsqu'il attendait une réponse. Malgré ses sages paroles et sa nature philosophe, il restait néanmoins très direct et impulsif lorsqu'il avait une idée derrière la tête, ce qui constituait probablement l'une de ses forces...mais aussi l'un de ses plus grand défauts lorsqu'il était mit de l'avant dans des situations plus désavantageuse.

Souvenir lointain ou juste évocation au cours d'une discussion anodine, il avait pourtant bel et bien déjà entendu de l'un de nos rituels ancestraux. Pour le rassurer, je lui souriais tout en continuant à tourner les pages du grimoire entre mes mains.

"Très bien, tu assisteras donc à la prochaine cérémonie. La pleine lune est bientôt, nous ferons en sorte que tu sois présent avec tes camarades au pays pour y assister !"

N'était-ce pas là mon rôle en tant que sensei ? Transmettre et faire découvrir de nouvelles choses à ses élèves, y compris les bases de leur histoire.
Je soupirais et je respirais une nouvelle fois en évacuant une nouvelle quinte de toux qui alerta mon jeune élève. Face à cette inquiétude, je lui offrais une nouvelle fois mon sourire pour le rassurer :

"Ne t'en fais pas ! Ça doit juste être une petite allergie à la poussière ! Ce livre est très poussiéreux Rien de plus !"

Je m'essuyais la bouche et je refermais les précieux écrits avant de le remettre à la place qui était la sienne. Notre brève entrevue touchée désormais à sa fin, car je ne voulais pas non plus occuper trop de temps dans l'organisation du jeune homme. Cette rencontre était, après tout, imprévue.

"Bon et bien, je pense que je ne vais pas te retenir plus longtemps alors ! Ce fut un plaisir de te rencontrer !"

Oui enfin, je ne pouvais quand même pas le laisser partir sans l'informer de la date de notre prochaine rencontre. Je mis quelques secondes à réfléchir à la question avant de lui annoncer :

"Retrouvons-nous ici même demain matin à neuf heures pour débuter ton entraînement ! J'aurais besoin d'évaluer ton niveau ! Ne viens pas avec ton épée, tu n'en auras pas besoin !"

Oui, voilà, cela me paraissait une plutôt bonne idée de lui donner rendez vous le lendemain même. Il aurait ainsi le temps de réfléchir, mais pas trop non plus.

C'était sous peu qu'avait lieu la cérémonie de la lune, beaucoup plus tôt en fait que ce que j'avais alors imaginé jusque là. Sachant que la date approchait à grand pas, je ne savais cependant pas qu'elle se situait très prochainement, ou peut-être Père me l'avait-il mentionné et que je l'avais simplement oublié. J'acquiesçai donc d'un vague hochement de tête qui ne faisait que rendre mon air confus plus ridicule qu'il ne l'était déjà. Je n'eus aucun doute que la chef du clan pu apercevoir que j'étais simplement perdu dans le fil du temps. Peut-être avais-je simplement passé trop de temps dans la forêt à bucher le bois pour notre maison, et que j'avais complètement perdu la notion du temps.

Malgré tout, je fus néanmoins heureux de savoir que la poussière semblait réellement être la cause des maux de notre chef, qui tenta de me rassurer sur le sujet. Évidemment, attraper une maladie lors de la construction de notre maison et le début de mon recrutement dans l'équipe serait un mal à lequel j'espérais ne pas faire face.

Je repris donc mon épée que j'avais laissé sur mes genoux après en avoir fait la présentation à Yuki pour la ranger là où elle devait aller, dans mon dos. Pour ceci je dû donc me relever, car sa longueur ne me permettait simplement pas de m'asseoir sur un banc si elle n'était pas dégainée. Aussi hasardeux qu'il pouvait sembler l'être, ce fut aussi au même moment que mon interlocutrice décida de mettre un terme la rencontre. Il était vrai que de toute manière, les formalités avaient été faites et qu'il était maintenant tard dans la journée pour réellement accomplir quoique ce soi d'autres.

Je me penchai donc légèrement vers l'avant afin de saluer celle qui m'a ait accueillis parmi les nôtres. Nous nous retrouverions donc le lendemain, débutant probablement l'entraînement après quelques démonstrations de techniques et de capacités.

"J'y serai sans faute. À demain"

C'est donc sur cette note que je pris la porte qui menait au couloir que nous avions préalablement empruntés. Je me dirigeai vers l'entrée, hâtif d'annoncer à père la bonne nouvelle, mais aussi de me réveiller dans ce lendemain qui allait changer le cours de mes journées, voir de ma vie

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» Entraînement dans la neige [Samui Yuki]
» Sous l'ombre des épinettes(Ketsuen,Van) [terminé]
» Où est le reste de l'équipe?(ketsuen-kirito)[terminé]
» Entre deux bûches (Ketsuen, Seito) [terminé]
» Mission rang c - les charmes de l'illusion [ketsuen-Seito] (Terminé)

Une nouvelle neige (Ketsuen,Yuki)[terminé]

Une nouvelle neige (Ketsuen,Yuki)[terminé]

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