Nombreuses sont les légendes entourant le pouvoir conféré au clan qui porte le nom Senritsu. Certains croient qu’une divinité aurait attribué cette capacité particulière à quelques élus. Dans cette même supposition, il est estimé que cette même entité divine aurait fabriqué l’océan dans lequel le pays des Vagues baigne. D’autres, plus lucide, pensent plutôt que la réponse se retrouve dans le code génétique des descendants. Une clef héréditaire qui ait été acquis par hasard ou d’une manœuvre quelconque. Les mythes sont multiples, personne ne peut s’accorder sur une même version de l’histoire. Quoi qu’elle soit la version originale des faits, une chose est d’une certitude absolue : Shiki s’en bat les ovaires. Il y a cependant une chose qui n’a guère changé au cours des lustres. Il s’agit de la manière de former la descendance. Les aînés emmènent leurs progénitures sur la rive et ceux-ci doivent manipuler le courant marin à l’aide de vibrations dans l’air et l’eau, façonnant les vagues de l’océan. Chaque enfant est formé ainsi dès son plus jeune âge. Sauf pour la jeune femme qui faisait exception à la règle. Et ce, pour plusieurs raisons évidentes.

Chronologiquement parlant, la date d’où remonte ce récit est en année six, quelque part pendant la période estivale. Plus précisément, trois semaines suite au conflit opposant les quatre grandes nations de l’époque – la Brume Sanglante, la Feuille, le Sable et les Nuages – et les fidèles de la divinité des flammes, Gogyou Makka. La terreur hantant le monde entier a tombé. Les Shinobis ont sauvé l’humanité d’une annihilation certaine. Le Grand Continent et l’archipel célèbre leur victoire tout en pleurant les morts, les sacrifiés qui ont bravement laissé leur vie afin d’accomplir leur honorable mission. À cette ère, huit ans auparavant, Shiki n’est qu’une petite jouvencelle âgée de douze hivers. Moins d’une décennie auparavant, une décennie qui ressemble plutôt à un siècle à tel point que le monde d’aujourd’hui n’est en aucun point similaire. Et pourtant, peu importe les changements extérieurs, drastiques ou non, la vie à Nami no Kuni reste très similaire depuis fort longtemps. Cela se résume à persécution, pauvreté et survie.

Bref. Désormais, le point dans le temps et l’espace est établi. Trois semaines suite à ce que l’on nomme aujourd’hui la grande guerre, ou la grande bataille, il est dorénavant connu au sein du clan que les parents de Shiki étaient des partisans de l’idéologie de Makka et ont péri sur l’île cendrée, aux mains d’un quelconque soldat de l’alliance Shinobi. Cette nouvelle, qui pourrait dévaster n’importe quel bambin et ce, avec justification plus que légitime, a pourtant eu l’effet contraire chez la Senritsu. La mort de ses bourreaux n’a fait que lui donner le sourire aux lèvres. Une délivrance; la réponse à une prière émise sur un murmure inaudible; le début d’un nouveau chapitre. Et quoi de mieux que d’effectuer un nouveau pas dans la vie en s’ouvrant à son entourage ? La belle blague. Il n’est pourtant point inexact de dire que, malgré la position qu’ont choisie ses parents, la future Konohajin a choisi de s’ouvrir un peu plus à l’égard du clan. Non dans des intentions amicales, mais plutôt pour profiter de leurs connaissances. La mort de son paternel et de sa maternelle a ouvert ses yeux : sa place n’est pas ici; ce monde n’est que problème. En un sens, elle les remercie pour cette réalisation. Cependant, elle ne partira pas immédiatement. Un départ hâtif est synonyme de mort certaine. Il existe quelques Shinobis expérimentés au sein des Senritsu. Il suffit d’exploiter leur savoir jusqu’à ce que le jour J approche.

Plus facile à dire qu’à faire. Bien que possédant déjà un gabarit endurant à un si jeune âge, Shiki a vite réalisée qu’elle ne possède aucun talent dans la maîtrise du son poussée, comparé à bon nombre de ses confrères. Sous l’aile de Zuwashi, la cheffe du clan jusqu’à dernièrement et la future épouse du précédent Daimyô de sa contrée natale, elle répéta le rituel d’entraînement qui est enseigné aux jeunes du clan depuis la nuit des temps. Avec un certain dédain, certes. Shiki n’a jamais apprécié « grande sœur ». Un sacrifice qui vaudra le coup pour plus tard. Cependant, le résultat fut désastreux et il devint clair que la jeune fille est une combattante dans l’âme – cela se voit par sa personnalité et ses approches. Malgré qu’elle ne puisse manifester le résultat souhait, il est découvert peu après que son contrôle affiné du chakra lui permet d’utiliser les vibrations de l’air afin de produire des mirages. Un atout avantageux qui palie son insuffisance au combat à distance. Allier les illusions tout en attaquant un adversaire de proche est bien plus dangereux que l’on puisse s’imaginer. Une pratique moins connue, pour une raison ou une autre.

L’on peut nommer Shiki un prodige du clan. En moins de deux ans d’entraînement, elle se mesurait déjà aux vétérans du clan. Bientôt, plus personne ne voulait s’entraîner avec elle en raison de ses excès de colère qu’elle ne peut freiner lors des combats. Un affrontement amical pouvait rapidement tourner en un bain de sang. C’est ainsi que la tatouée perdit la plupart de ses tuteurs. Bien que plus personne ne désirait la défier, on lui apprit la base des connaissances sur les sceaux. La Senritsu n’a jamais été une experte avec les mots. Non qu’elle ne soit analphabète, mais lire est une corvée plus qu’autre chose. Or, il existe certains spécimens au sein de la race humaine qui saisissent rapidement le fonctionnement du Fûinjutsu alors que pour d’autres, il s’agit d’un langage complexe – comme le mandarin. Scientifiquement parlant, aucune preuve à l’appui pour expliquer concrètement ce phénomène, mais il s’agit d’une vérité en cette réalité. Shiki entre dans cette première catégorie. Lui montrer les ficelles étaient suffisamment assez pour qu’elle s’intéresse ensuite à des mécanismes alambiqués et qu’elle décode ces sceaux. Elle créa même des sceaux personnalisés ou modifia certains déjà existant.

Bien que Senritsu Shiki soit réputée pour foncer tête baissée sur un adversaire, nul ne sait que son point fort réside en fait dans la compréhension et l’application du Fûinjutsu. Après tout, l’on ne pourrait se douter qu’une délinquante qui n’aime point lire pourrait en fait exceller dans ce domaine. Il s’agit, en quelque sorte, d’une contradiction.