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« Redresses-toi. Plus haut les bras, il faut qu’on sente que tu es sur de toi. Une hésitation dans un vrai combat et c’est la mort quasi-assurée, aller corriges-moi ça et recommence. » Voilà à quoi je servais depuis quelques heures et malgré mon titre de chef de clan. « Non non, les jambes toujours légèrement fléchies ! Tu dois toujours être prêt à bouger ! Recommence. »

Le but de l’exercice ici était de réussir à percuter une plaque en os sans la craqueler. Seule la forme de la main devait apparaitre sur le lieu de l’impact, et pour ça il ne suffit pas juste de jeter son poing comme un gorille. Tout le corps est sollicité, l’équilibre plus que la force d’ailleurs. Et pour le prouver je passais de temps en temps derrière ma dizaine d’élève en le faisant des croches-pattes. Ça ralait à force, mais c’était pour leur bien et quasiment tous le savait. Quasiment oui, parce que le morveux tout au fond, il n’écoute pas un mot et se contente de tabasser l’os comme un punching-ball. Peu importe combien de fois je le fais tomber, il continue. C’est marrant, on dirait moi à l’époque. Têtue au possible, n’écoutant que moi, et encore … jusqu’à faire la rencontre violente avec un sanglier. Ça déconne pas ces bestioles, et quand ça vous charge alors que vous avez à peine une dizaine d’année, je peux vous assurer que tout le monde fait dans son pantalon.

« Redresses-toi ! Encore ! Et les jambes, j’ai dis quoi ? Fléchis-moi ça, encore. Encore. Encore.

- Mais je tiens plus de debout après ! » Rétorqua le plus récalcitrant.

« C’est ton équilibre que tu dois corriger alors. Recommence, y a pas de raison que tu n’y arrives pas alors que les autres s’en sortes. »

A votre avis, je fais bien mon boulot en tant que prof ? J’ai longtemps tout appris toute seule, y a eu seulement ma mère au début pour les bases, avant la tragédie de Kiri et des Furyous. Donc c’est tout à fait possible que je manque de pédagogie. D’ailleurs la doyenne devait y voir quelques traces d’un agacement naissant, ce pourquoi elle vint me remplacer en me remerciant. Il n’y a pas de quoi voyons, si je peux aider les moments où je suis là. Les rares fois où je suis là hein. Faut dire qu’avec tout ce qui se passe à côté, le shukaï, les troubles provoquées par leur présence, l’examen de Suna aussi et tout les petits problèmes qui gravitent en plus ! Au final, quand je ne pars pas guerroyer je joue aux flics ou aux profs. Et c’est usant à la longue, mais c’est ce qu’il faut pour remettre un clan sur le devant de la scène.

Je profitai de toute de cet moment de calme, momentanément déchargée de mes responsabilités pour aller faire une petite visite à l’élue de mon cœur. La belle et même magnifique Natsuno Tsubaki, parfaitement intégrée au clan en plus Elle portait même notre style vestimentaire et nos couleurs. Une vraie Kaguya, ou presque. Quoi que, nan en effet. C’est une vraie Kaguya ! On n’est pas obligé de savoir manipuler nos os pour en faire partie. Ce genre de don héréditaire n’est pas obligatoire. Tous les enfants ici ne naissent pas avec ce talent. Et pourtant ils sont tous élevés pareil. Pas de discrimination !

« Mmh, ça devrait être interdit d’être aussi belle, tu le sais ça ? » Murmurai-je dans son cou, étreinte de sa chaleur.

Une blague toute moisie, on est d’accord. La réplique à deux ryos par excellence, mais elle a le mérite de la faire rire et c’est ça le principal. Passons les détails de ce qui se passa ensuite, le moment est un peu trop intime pour vos yeux prudes, bande de petits cochons.

*_*

« Chef ! Chef ! On a un problème ! Dans le genre super gros ! » Hurla soudainement une voix à travers la porte.

Grognement et gesticulations furent les premières réponses, avant que finalement je me relève, laissant la couette recouvrir les splendides courbes de la brunette. Le torse enveloppé dans un drap assez long pour trainer aussi parterre, je vins ouvrir. C’était un jeune adulte, pas beaucoup plus jeune que moi. Il s’excusa en voyant ma tenue et en comprenant la situation, puis expliqua ce qui l’amenait.
Il semble qu’un type dans le genre bien relou veuille profiter de l’affaiblissement évident de Mizu no Kuni pour attaquer. Pourtant il y a bien le Shukaï dans le coin, c’est leur boulot ce genre d’évènement.

« Les troupes présentes à Shu se sont faites surprendre dans une embuscade. » Précisa le garçon. « D’après ce que j’ai pu comprendre, ils veulent se servir de la population de la ville pour en faire des otages et se protéger d’une riposte des bleus, justement.

- Oh, je vois. Emmerdant en effet … Bon j’arrive, deux minutes. »

Le temps de m’habiller, de dire au revoir à nouveau à ma princesse et zou ! Direction Shu !

- Bougez-vous, tas de limaces puantes dégénérées ! Je vous paye pas pour rien foutre ! Vous voulez des ryos ?! Vous voulez des femmes ?! Vous voulez de la ripaille ?! Alors bougez vous le cul !!!

Cela faisait bien une heure que le chef de la bande gueulait ses ordres et ses insultes, la troupe commençait à en avoir sérieusement marre mais les récompenses à la clé étaient bien trop alléchantes pour se laisser aller à une désertion. Et puis, il faisait peur mine de rien, cet enfoiré. Shu était la cible parfaite : une petite ville portuaire, assez éloignée de Kiri, histoire d'être sur que personne ne vienne l'emmerder ou que le temps que les renforts arrivent ils soient déjà partis, et plus loin une forêt serpentée de petits ruisseaux, assez danse pour qu'il puisse s'échapper en cas de fuite. Mais l’échec n'était pas au programme de toute façon ! Le voyage avait été long et il avait hâte de s'approprier la plus belle et la plus chic des baraques pour mieux se faire servir par une jolie donzelle. Il avait besoin de repos ! C'est tellement difficile de devoir gérer des hommes... Il avait réussi à prendre les troupes de Shu en embuscade, il ne restait plus qu'à prendre la ville. Et après, Hatsu, puis viendrait Kaiyou, et pour finir, Kiri elle-même ! Le plan était diabolique, impossible à rater, il deviendrait bientôt le maître de Mizu no Kuni, puis des autres archipels et après ça, le monde ! BOUAHAHAHA... Hum. Mais commençons par Shu. Il n'aurait qu'à recruter les hommes qui voudraient devenir soldat.

- Euuuh... Chef ? K'on fait quoi si les gens y veulent pô nous z'couter, hein, k'on fait quoi ?

- Comment est-ce que je peux bosser avec des abrutis pareils ? TU LES TORTURE PARDI, TU LES TRAÎNES DANS LA BOUE ET LA DOULEUR JUSQU’À CE QU'ILS TE SUPPLIENT DE LES ÉPARGNER. Et seulement là, tu les tue. Devant les autres, sinon ça n'a aucun intérêt.

Il releva la tête vers une trentaine d'homme attentifs.

- Tout le monde a bien compris ?

- Oui chef ! s'écria une armée de voix communes.

- Parfait.

Il attrapa la nuque de celui qui lui avait posé la question et lui éclata sur fort la tête contre le sol que ce dernier se fissura. Il le relâcha ensuite, le laissant -peut être ?- pour mort. Puis il leva un bras victorieux.

- En avant, prenez moi cette ville ! On a besoin d'otages mais pas d'emmerdeurs !

Il baissa le bras, ordonnant à ses troupes d'avancer les premières. Un air fier et belliqueux était installé sur son visage, un sourire mauvais berçant ses lèvres. Les hommes qu'il envoyait faire le sale boulot à sa place n'était en rien des ninjas. C'était des crapules, des bandits, des voleurs, des violeurs et quelques uns étaient même des assassins, mais une chose était sûre : aucun ne lui arrivait à la cheville. Il avait perfectionné son taïjutsu depuis tout petit dans l'espoir qu'un jour il dirigerait un pays. Et son plan était enfin sur le point d'aboutir ! Il finit par s'avancer aussi, alors que ses sbires déferlaient sur la ville tels un raz-de-marée géant. Forcément, face à des civils pour la plupart pêcheurs, c'était du gâteau... Mais, eh, on attrape pas les mouches avec du vinaigre hein ! Et ceux qui méprisent la voix de la facilité sont des crétins. La fin justifie les moyens non ? Alors on l'emmerde le défi, nous ce qu'on veut, c'est la réussite, à tout prix et sous n'importe quelle forme ! Voyant les quelques villageois qui commençaient déjà à se rendre, tandis que d'autres tentaient de se défendre à coup de cannes à pêche ou de fourches, son sourire s'élargit sur ses lèvres.

- Allez y, exterminez les, défoncez les, massacrez les, tuez les, anéantissez les, assouv... asserv...Hum, mettez les à genoux !

Quasiment une heure fut nécessaire pour rejoindre la ville, et encore j’avais fais aussi vite que possible. Sur place c’était réellement le bordel. Ça hurlait, ça gueulait – attention à la différence – et surtout ça courait dans tous les sens. Pourquoi donc ? Et le Shukaï alors ? Punaise mais quelle bande d’incapable ! J’avais pris avec moi un trio de jeune Kaguya parmi les plus solides de cette génération. Pas les plus rapide, ni les plus puissants, mais leur résistance aux coups et à la douleur était impressionnante. Cette session en extérieur sera un parfait entrainement pour les forcer à ne pas rester bêtement des gros rochers indestructibles.

« Les garçons, on se sépare. Chacun va d’un côté et on aide le plus possible la population. Protéger les civils et éliminer les intrus seulement en cas d’extrême nécessité. Ok ? Bien, alors go ! »

Milly super-héroïne arrive à la rescousse ! Tadadaaaaaaaaaam !
Oula, un incendie vint de se déclarer non plus, c’est le chaos le plus total mais qui ? Qui est responsable de ce merdier ? Mmh on cherchera plus tard, pour le moment il faut sortir les résidents de ce brasier. Je revêtis mon armure, quitte à faire éventuellement peur, et fonçai la tête la première dans le feu. La chaleur était déjà écrasante et pourtant ce n’était que le début. Le bois est effectivement parfait pour propager ce genre de phénomène, mais je n’aurais pas crue qu’il y en aurait autant dans une maison plutôt moderne. Bon, il faut faire vite. Hélas j’eus beau hurler pour demander où les habitants se cachaient, le bruit des flammes étaient plus fort. Et forcement, là encore des talents en sensorité auraient été très utile. Tss, même pas la peine de compter le nombre de fois que cette faculté m’aurait évité des problèmes, on y passerait la journée.
Au lieu de ça, je grimpai à l’étage, là où moi je me cacherais stupidement à leur place. Et bingo ! Un couple de parent et leur nourrisson. L’accueil ne fut pas celle attendue par contre. Ils brayaient que je devais les laisser tranquille, me suppliait de repartir. Est-ce qu’au moins ils sont au courant que leur baraque flambe ? Visiblement non …

« Calmez-vous, je viens vous aider ! » Lui lançai-je en faisant momentanément disparaitre mon masque d’os. « Ok ? On n’a pas le temps de discuter, vous avez le feu au rez-de-chaussée ! Venez ! » J’accourus à la fenêtre et l’ouvris sans attendre avant de m’apercevoir qu’ils n’avaient pas bougé. « Mais grouillez-vous bordel ! »

Il fallut presque les prendre par la peau du cou pour les faire sortir, parce qu’en plus ils avaient peur de sauter hein ! Forcement, ça aurait été trop beau ! Punaise. Bon je vous épargne les détails, on a enfin réussi à sortir. Et là je pus avoir un peu plus d’info sur le bordel qu’il se passait ici. Un groupe de pirate serait arrivé soudainement et capturait les femmes et les enfants, et tuait les hommes. Tiens pourquoi est-ce que je ne suis pas surprise ? C’est toujours le même schéma avec ces abrutis.

« D’accord. Je vais aller voir ça, vous en attendant, rester cacher … »

Une soudaine épée qui se plante dans mon crâne m’interrompit, ce qui eut pour effet à juste de titre de faire hurler de panique les trois civils. Mouais, si je retire la lame maintenant ils vont tomber dans les pommes. Le métal était resté planté dans les os de mon armure sans atteindre ma boite crânienne, mais l’explication risquerait d’être bien plus longue que vraiment utile. Je me contentai donc simplement de tourner les yeux vers le fautif. Mal habillé, mal rasé, des dents sales mais entières. Il doit très certainement faire partit de cet équipage de pirate, parfait. Je me redressai et retirai l’épée avant de la jeter dans un coin :

« Tu tombes bien toi, tu vas me conduire à ton boss. Dac ? »

Pas de réponse, il semblait interloqué par ce qu’il venait de voir. Bon, on va faire plus simple alors. Une charge directe dans le bide, rien qu’à quinze mètres par seconde ça fait déjà très mal. Pour autant il ne fallait pas l’envoyer voler le pauvre, il a encore de la valeur. Mais il vaut mieux ne pas faire ça devant le bébé. Aussi j’attrapai le pirate par le col et l’emmena dans une ruelle, où il eut droit à plusieurs droite possiblement violentes pour un non-initié au chakra.
Et comme je suis extrêmement douée en diplomatie, héhé, il me conduisit jusqu’au port en échange de quelques dents et un nez. Parfait.

« Les affreux vous allez vous calmez tout de suite ! Cette ville n’est pas à prendre ! » Lançai-je à l’équipage et à celui que je supposai être le capitaine, tout en laissant mollement tomber le corps évanoui de leur comparse. « Ranges-moi vos conneries et dégager d’ici en vitesse ! Sinon c’est moi qui vous fais dégager ! »

Les poings qui craquent servirent de conclusion à cette magnifique menace. En plus qu’est-ce qu’il est moche le chef ! Un pur barbare, dans tous les sens du terme.

Des pirates, c'était le mot oui. Pas tous stupides, pas tous puants, pas tous cruellement sanglants, mais ça restait des pirates. Et ils obéissaient à Ken. Ce dernier se pavanait dans le village, en admirant le bazar qu'il y foutait. Enfin, que les autres foutaient pour lui. Mais ça revenait au même non ? Les gens couraient dans tous les sens, hurlaient, suppliaient pour leur vie, c'était jouissif, presque orgasmique. Un sourire content et très mauvais, parsemé de dents jaunes et pointues, était figé sur le visage de Ken qui prenait carrément son pied avec ce massacre. Le meilleur restait tout de même foutre le feu au barraque. Les gens sont tellement cons qu'au lieu de sortir par une fenêtre du bas ils vont se réfugier à l'étage. Eh, si les fondations crament, comment vous croyez que l'étage va rester debout, bande d'abrutis ? Ah ce sont bien des civils ça, aucune jugeote, aucune réflexion. Mais tant pis pour eux s'ils veulent finirent en côtelettes grillées hein. Humains ou animaux, ça reste de la viande et quand ça cuit, ça sent bon.

Mais tout était trop facile, évidemment. Pour une fois qu'il pouvait obtenir quelque chose facilement, sans se battre, il fallait que des emmerdeurs interviennent. Et pas n'importe qui en plus, des ninjas. Non mais qu'est-ce qu'ils foutaient là ? Il s'était pourtant assuré que le Shukaï serait occupé ailleurs pour lancer ça, alors d'où venaient tous ces renforts ? Le pire c'est qu'ils n'étaient pas tant que ça, ou du moins ils ne semblaient pas être en grand nombre, mais des pirates, on ne peut plus basiques et sans quelconque chakra, contre des ninja, que pouvaient-ils faire ? Tout sourire s'effaça du visage de Ken. Il fallait arrêter ce bordel avant qu'il ne soit trop tard. Il avait si bien commencé, il était hors de question que des connards sortis de nulle part viennent tout foutre en l'air son magnifique et très bien ciselé plan de destruction qui consistait à foncer dans le tas et à massacrer tout le monde.

Il se rendit alors à l'endroit le plus ouvert, histoire d'y retrouver un maximum de ses hommes : le port. C'était là qu'ils avaient prévu de partir à la conquête d'une nouvelle île, juste après avoir pillé cette ville. Et puis, ça il ne l'avouerait jamais, mais c'était aussi son échappatoire la plus rapide et la plus facile si jamais il devait se faire la malle. Il s'y rendit donc assez rapidement, très en colère que tout soit gâché alors que cela se passait si bien, et commença à aboyer des ordres, préparant la répliques et, en plan B, la fuite. Pour le coup, il n'avait pas honte puisqu'il était prévu que ses hommes le suivent dans sa fuite. Ils le suivaient de toute façon ces crétins, tant qu'ils étaient payés. Et puis soudain une voix féminine interrompit tout commandement. Il regarda un de ses hommes tomber comme une limace par terre et releva les yeux vers la blonde qui lui faisait face. Il s'avança alors d'un pas pour se démarquer du groupe.

- Dis donc, d'où tu sors toi ? T'es bonne mais va pas m'chauffer non plus, le concours de cuisine c'pas ici !

Il la regarda de bas en haut avec sourire moqueur.

- Quoi que s'tu veux v'nir dans ma cabine y pas d'soucis, le pied de mon lit s'ra parfait pour toi.

Il ricana légèrement, suivit par ses hommes, tous plus stupides les uns que les autres. Il n'avait aucune putain d'idée de qui il avait en face de lui et il allait s'en mordre les doigts.

Et tenez justement, le capitaine de cet équipage de brute s’avança d’un pas et balancer une réplique typiquement misogyne. Un concours de cuisine, sérieusement ? J’ai une tête à trainer aux fourneaux ? Il devrait voir la tronche des mes gâteaux la dernière fois que je m’y suis essayer, c’était infecte. Du béton totalement immangeable. Et pourtant j’avais parfaitement suivit la recette hein ! Toutes les lignes, tous les mots ou presque. Mais nan … un problème de cuisson évidant, et puis des ingrédients pas frais. Ce fut la raison la plus logique après une enquête approfondie. Voilà pourquoi la farine avait cette couleur étrange, et ces œufs qui sentaient bizarre. Bref, je suis extrêmement mauvaise dans tous les domaines de la cuisine, sauf s’il s’agit de survie en forêt. Cuir un steak de phacochère ou de biche, avec des cuisses de écureuils, ça je sais faire ! C’est tellement bon en plus.

Mais revenons à nos méchants. Mmh, le poisson aussi c’est bon, mais bref ! Je laissai échapper un petit rire sarcastique à la dernière proposition du grand moche. M’attacher au pied de son lit, quelle blague. Lui aussi riait, mais pas sûr que ça dure très longtemps. Surtout que mes petits Kaguya venaient de finir leur balade citoyenne et apparaissaient chacun à côté de moi après un saut depuis les toits les plus proches. Ouais ils sont trois ouais, bah y en a un à droite et deux à gauche, roooh. Chacun me firent un pouce en l’air, preuve que tout était arrangé de leur côté, niquel. Je reportai donc mon regard sur le boss pirate.
Il faisait une bonne tête de plus que moi. Des dents sales et pointues à de nombreux endroits. Un crâne rasé, des muscles saillants. Ce type n’est clairement pas au niveau de ses membres d’équipage. Car si tous ici ne valaient, d’un point de vu purement combatif, pas beaucoup plus que des civils à nos yeux, lui était bien au-dessus.

« Ce sera difficile, les pieds de lit c’est pas trop mon délire. » Répondis-je en haussant les épaules. « Toi par contre, faut que t’arrêtes de te faire les dents dessus. Viens là je peux t’arranger ça, et gratuitement en plus. »

Un sourire narquois s’affichait sur le visage de tous les Kaguya ici présent, moi y compris. Puis je pointai du doigt toute la troupe qui nous faisait face, d’un mouvement balayant de droite à gauche.

« Vous êtes plutôt nombreux, mine de rien. Suffisamment pour mettre en échec une petite troupe de Shukaïjin, en profitant de l’effet de surprise. Et c’était bonne excellente idée. »

J’approuvai en plus en acquiesçant d’un mouvement de tête, les mains sur les hanches. Les trois adolescents toisaient du regard chaque pirate qui tournait les yeux vers eux. Hey ça reste des gosses, insouciant au possible et arrogeant. Surtout s’ils ont eu à se battre avant d’arriver ici, l’absence de blessure confirmait l’écart de niveau et la solidité que pouvaient démontrer ce trio.

« Ouaip, très bonne chose. On va pouvoir vous exploser sans se retenir, héhé. Ça fait si longtemps qu’on n’a pas pu se défouler, hein les garçons ?

- Ouais ! » S’écrièrent-ils d’une même voix.

« Bien, messieurs les pirates, laissez-nous vous présenter le dernier clan ninja encore en place sur cet archipel. » Nous sortîmes tous les quatre un sabre en os d’un de nos paumes. « Ce continent, autant que cette ville, appartient aux Kaguya. Et ni le Shukaï ni vous ne viendront dire le contraire ! » Je rajoutai à voix basse pour les ados téméraires. « Occupez-vous de l’équipage, ne tuer qu’en cas d’extrême nécessité. Le but étant de les foutre dehors. Je me charge du capitaine. Prêts ? » Puis en augmentant le volume. « Go ! »

La charge des manipulateurs d’os, sur des airs de cavalerie, fondit sur l’ennemi, engageant le combat entre sauvages de barbare sous les yeux des très rares habitants, tous planqués derrière leurs volets fermés.
Les pirates répondirent par leur propre assaut, en braillant comme des ânes comme pour se donner du courage. Tout sabre dehors, ils se rendirent rapidement compte que leurs armes traditionnelles ne suffiraient jamais en combat ouvert. De front. Pendant que je me postai face à mon adversaire, et ce que ce dernier souriait d’une façon plutôt inquiétante. C’est louche, vraiment louche. Vous êtes pourtant tous au courant qu’il ne faut jamais sous-estimer un adversaire hein ? Bah là, je ne pouvais m’empêcher de me demander si je n’avais pas oublié un détail. Pourtant à côté, les trois Kaguya s’en sortaient très bien. Le peu de coup qu’ils prenaient, ils l’encaissaient sans problème.

« Résignes-toi mec ! Sans ton équipage, ton invasion est vouée à l’échec !

- Ahah, très bien dit ! Mate un peu. » Répondit-il en fléchissant les genoux.

La seconde suivante il avait disparu. Enfin pas exactement, et merci à mes connaissances en taïjutsu. Il venait de se propulser tel un bélier sur le plus proche des adolescents, l’envoyant littéralement voler dans le même temps. Il me sourit et fila tout aussi rapidement contre le deuxième. Même choc, mais résultat. Merde alors !

« Arrête ça ! » Lui hurlai-je en chargeant à mon tour, interceptant sa troisième attaque contre la dernière cible.

Étrangement par contre, mon attaque, le choc de mon poing sur sa joue, n’eut pas l’effet escompté. Pourquoi ? Il aurait dû reculer d’au moins plusieurs pas avec ça. Mais nan, il … heu … il rit ? C’est quoi ce bordel ? Pour le coup c’est moi qui recula d’un pas, et dans le même temps je repoussai en arrière le jeune garçon tout en lui chuchotant d’aller aider les deux autres.
Des marques ressemblant à des sceaux apparaissaient ici et là sur le corps du capitaine pirate pendant qu’il se redressait, toujours le même rire désagréable retentissant.

« Ouaaaaiiiiis, frappe-moi encore ahah ! Tu connais le clan Suzurane, ma chère ? Je vais te montrer ce que c’est, et tu finiras à poil au pied de mon lit ! »

Il se jeta sur moi, un poing qui je parais sans problème avec une paume recouverte d’os. Seulement il avait frappé si fort que du sang coulait de ses phalanges. Et pourtant il souriait encore ! C’est quoi ce type ?! Il est taré !

Il enchaina alors les frappes, du poing droit, du gauche, des pieds, et des genoux. Il frappait comme un acharné, comme si la raison ne l’atteignait pas, comme si la douleur qu’il pouvait ressentir à chaque nouvelle attaque lui procurait un bien-être intense. Un pur masochiste ! J’étais obligée de me barricader derrière mon bouclier à force, parce qu’encore au début ça allait. Ces coups étaient violents mais sans trop être puissant. Or plus il enchainait les mouvements, et plus il était rapide, plus il était puissant. Si bien que je ne le vis même pas venir quand au lieu de continuer bêtement à frapper mon bouclier, il le saisit et le balança contre la maison la plus proche, moi avec forcement puisque ma défense est directement rattachée à mon bras.
Fracas et débris, je traversai le premier mur et m’arrêtai contre le suivant, à l’intérieur de l’appartement. Heureusement que j’avais eu le temps de revêtir mon armure, autrement j’aurais sans doute eu quelques vertèbres brisées. Mais bordel, ça fait quand même super mal ! Heureusement qu’il n’y avait personne sur le trajet par contre. Pas sur qu’une personne normale aurait survécu à un tel choc. Mon regard rencontra alors les résidents de cet appartement. Oups … Ils semblaient choqués, et y avait de quoi !

« Pas de panique, planquez-vous dans un coin et rester group … »

Je n’eus pas le temps de finir ma phrase que le Suzurane revenait déjà à la charge, un sourire de dément aux lèvres, et ses dents aussi sales qu’abimées à la vue de tous. Bim, dans la mâchoire, sans prévenir ni rien. Sa charge était si puissante que ce fut mon bouclier qui m’occasionna des dégâts. Woaoh, y a pas à dire, ce type est fort. Rien à voir avec les membres de son équipage. Je me redressai et crachai quelques gouttes de sang par terre pendant qu’il se tenait au centre de la pièce, fier de lui.

« Bah alors ? On regrette d’avoir quitter sa petite cuisine ? Ahah ! » Lança-t-il d’une voix rocailleuse.

« Ferme ta gueule, si tu voyais la tronche de mes gâteaux, tu comprendrais que je n’ai rien à voir avec la gentille bonne femme au foyer.

- Parce que même ça tu ne sais pas faire ?! Ahah ! Les Kaguya ont toujours été mes préférés, si arrogeant et fier. Alors qu’il suffit de quelques baffes pour vous remettre à votre place. » Il éclata de rire. « Et tu connais la tienne ma mignonne. »

Aussitôt, je lui chargeai dessus la tête la première, une lance en guise de corne. Le but était de le transpercer d’un seul coup, mais il réussit à s’en saisir et éviter des dégâts critiques. Le contact nous propulsa tout de même en arrière, repassant par le trou créé lors de mon premier vol, pour s’écraser sur la place. Enfin pas exactement, lui s’écrasa, moi j’eus droit à un coup de pied dans le ventre qui me fit valdinguer encore quelques mètres, jusqu’à retomber dans les eaux du port. Une chance qu’aucun navire n’ait été abimé. Oh ? Ohoh mais par contre je peux détruire celui des pirates. Tant pis, ils ne repartiront pas d’ici. De toute manière, avec un capitaine aussi dangereux c’était le mieux.

J’escaladai en vitesse la coque et grimpai à bord. Comment faire maintenant ? Le plus simple serait d’utiliser de la poudre à canon, mais est-ce qu’ils en ont au moins ? Normalement oui, ça reste des pirates hein. Et des pirates sans canons, ce ne sont plus des pirates.
Une ombre apparue alors dans mon dos. Ahah, ce sera encore plus simple avec lui. Me retournant, je le toisai du regard malgré l’écart de taille, et il fit de même. Pouah mais il pu vraiment en plus ! Et pas seulement de la bouche, bon sang les douches ça existe ! La brosse à dent aussi !
Il me cracha plusieurs provocations à la suite, qui coulèrent sur mon être sans m’atteindre. J’ignore par contre si c’est mon soupire et autre chose, mais mon esquive ensuite me sauva la vie. Un coup de poing pareil, j’aurai fini en bouillie même avec mes os pour encaisser. Par contre le bateau, lui, n’y échappa pas. Et bim, un grand trou dans le plancher ! Ahah ! Excellent !

« Tu vas payer pour ça, sale pute !

- Oh non, non. T’as fais ça tout seul mon grand, héhé. »

S’en suivit une course-poursuite à travers le navire, sur les mâts, dans la cale, partout. Chaque coup qu’il recevait le rendait plus puissant, plus rapide et plus agressif. Heureusement pour moi, il avait un honneur et un égo de brigand plutôt surdimensionné. C’était donc facile de le mettre en rogne.

Le combat fit une petite pause dans la réserve d’arme de l’équipage. Le corps du pirate luisait de runes et de symboles étranges. Le pouvoir des Suzurane, c’est vraiment terrifiant. Bon sur lui c’est du gâchis puisqu’il ne sait pas se maitriser mais imaginer ça sur quelqu’un qui est assez mature pour gérer ses émotions, quelqu’un qui voit sa puissance décupler à chaque attaque, un véritable titan humain ! Brr, ça fait froid dans le dos.
Mais bref, revenons à nos histoires. Le bateau avait subit des dégâts durant l’affrontement, j’avais pris quelques coups aussi, comme mon avant-bras gauche qui faisait un angle douloureux au moment du choc. Là il ne répond simplement plus mais à part ça, je vais plutôt bien. Un peu essoufflée si, lui aussi d’ailleurs. Je lui faisais à nouveau face dans l’obscurité de la pièce, et seules les fuites d’eau dans la cale brisaient le silence.

« C’est malin abruti. Avec ta force de brute, tu as condamné ton équipage et toi-même à rester ici. En plus de ne plus pouvoir m’attacher à ton lit, ahah, c’est ballot.

- Rit donc, femme. Il n’est pas nécessaire que tu sois en vie pour tenir ton rôle.

- Oh ? Nécrophile en plus ? Tu t’entendras certainement bien avec un certain Michiki. Lui aussi il aime les cadavres. »

Le dernier mot devait être le déclencheur, car il me chargea dessus immédiatement après. Mon plan touchait à sa fin, je chargeai également mais pas sur lui non, moi je chargeai sur le côté, à travers la coque. Obligée hein, pour avoir suffisamment de vitesse et échapper à ce qu’il allait se passer ensuite. Car derrière moi, il y avait toutes les réserves de poudre. Et ce que je n’avais pas précisé, c’est que le temps de le taquiner, j’avais allumée une corde reliée à l’une des caisses.
L’explosion a dû être magnifique depuis le port. Mais sous l’eau, cela créa un tel souffle que je fus projetée contre les rochers, et ça, ça ne fait pas du bien. Non vraiment pas, même pour quelqu’un d’aussi solide. Au point qu’il fallut l’aide d’un de mes jeunes Kaguya pour remonter à la surface et reprendre mes esprits. Un peu sonnée mais ça allait. Par contre, et ça c’est méga chiant, mais le capitaine pirate n’était pas mort ! Comment c’est possible de survivre à ça de plein fouet ? Il hurlait de rage sur les débris flottants de ce qui restait de son bateau. Une seconde, on dirait que … ouais on dirait qu’il a perdu ses yeux. Ça alors, et ses runes sont encore plus brillantes qu’avant.

« Non attend ! » Lançai-je soudainement alors qu’un des ados s’élançait sur l’ennemi en proie à une violente douleur, un sabre en os à la main.

Mais contre toute attente, l’adversaire ne fit rien. Ou n’en eut pas le temps, on ne saura pas. Quoi qu’il en soit, sa tête se détacha de son corps d’un coup sec, avant de couler au fond de l’eau, suivie peu après par le reste du cadavre.
Plusieurs secondes furent nécessaires avant que l’on ne réalise tous ce qu’il venait de se passer. Les pirates restant déposèrent les armes, et le jeune Kaguya revint me voir alors que les civils sortaient de chez eux sans vraiment encore y croire.

« Tenez chef, j’ai pris la liberté de prendre la votre, elle est nettement mieux aiguisée que la mienne. » Fit-il en me tendant mon épée d’os.

« Y a pas de mal, entraines-toi et t’y arrivera toi aussi. En attendant, bon boulot à vous tous les garçons. »

La victoire était notre, et Shu était libre. Les Kaguya remportent cette bataille, non sans douleur mais comme dit le proverbe, on n’a rien sans rien. Ce type faisait vraiment mal, mine de rien. En combat singulier je n’avais aucune chance, obligée d’utiliser le terrain pour réussir, et encore … Les Suzurane, un clan terrifiant, vraiment.

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