Spoiler:

« On reprends la route tout le monde ! »

Je donnais un énième ordre au convoi que je dirigeais de temple en temple. J'avais été engagée par Konoha pour livrer des bannières au Temple de Kyubi. C'était pour moi une chance, j'allais enfin pouvoir découvrir cet endroit et peut-être même y trouver quelque chose qui pourrait m'aider.

J'avais longuement entendu parlé de ce fameux temple. Il y avait eu une bataille où le nombre de victimes était assez élevé. On m'avait parlé de l'Hokage, Masao Nikkou, ainsi que d'autres konohajins, qui étaient présents sur les lieux et qui n'avaient pas suivis les ordres de l'ennemi et à cause de cela, beaucoup d'innocents périrent sans raisons. Je ne pouvais comprendre leur geste, évidement, cela me semblait cruel et très égoïste, mais après tout je ne pouvais pas savoir comment cela s'était réellement passé. Je pourrais toujours demander à la personne qui m'accueillerait au Temple. Je ne sais pas si c'était un sujet tabou, mais j'avais vraiment envie de savoir ce qui s'était passé.

J'avais récupéré une cargaison incroyable et je me dirigeais maintenant à ma destination finale. J'avais parcouru une grande partie du pays du Feu, mais j'arrivais enfin à l'endroit le plus intriguant du pays. Il ne me restait qu'un seul temple à visiter, celui où je retrouverais la personne qui devait m'accompagner pour la suite de la mission.

J'avais pour mission de mener cette livraison au bon endroit, faisant en sorte qui ne lui arrive rien. Je n'avais pas compris ce que cela voulait réellement dire au début car je doutais fortement que des brigands veuillent s'emparer d'une telle cargaison. Bien sûr, les bannières avaient de la valeur, mais certainement plus au niveau spirituel qu'au niveau monétaire. Ce n'est que lorsqu'un des nombreux disciples que j'avais croisé me dit cette phrase que je réalisais :

« Ces bannières ne doivent pas être abîmées, vous devez bien y faire attention. Ce serait un sacrilège si quelque chose leur arrivait ! »

J'ouvris mes yeux aussi grands que possibles. C'était un véritable challenge, en un sens. J'ordonnais à tout le monde de prendre soin de notre cargaison, et je fis de même. Je passais tout le voyage à tourner autour des véhicules pour m'assurer que tout se passait correctement.

Nous continuions donc notre voyage pour arriver au Temple de Kyubi. Il n'y avait aucune menace à l'horizon, aucune raison de s'inquiéter pour notre livraison. Les bannières étaient assez bien protégées pour se permettre de baisser la garde quelques instants. Je discutais avec les autres personnes qui m'accompagnaient, histoire de passer le temps.

Au bout d'un certain temps, nous arrivions à un dernier endroit. J'aperçus d'ailleurs une jeune femme plutôt mignonne. Son regard semblait par contre assez mystérieux, ce qui attisait un petit plus ma curiosité. Je m'approchais d'elle, comprenant qu'elle semblait attendre quelque chose.

« Bien le bonjour Mademoiselle. Je m'appelle Kohana, j'ai été engagée pour mener le convoi qui doit vous ramener les bannières pour votre Temple. »

J'ordonnais à mon convoi de faire une pause pendant que je me présentais à la konohajin. Ils n'avaient qu'à chercher les dernières bannières et les charger dans le véhicule pour que nous puissions partir vers le temple de Kyubi

« Ce Temple me semble bien mal en point, d'après ce qu'on en dit. J'espère que la livraison que nous vous avons fait parvenir vous sera bien utile pour redorer son image. Puis-je savoir quel est votre nom ? »

Je regardais attentivement mon interlocuteur, attendant d'avoir plus d'informations sur la suite des événements, et profitant de mon voyage pour en apprendre le plus possible sur le pays dans lequel je me trouvais.

- C’est ridicule, pourquoi aurai-je besoin d’aide ?
- Parce que ces bannières sont des plus importantes, et que la moindre tâche, la moindre salissure, la moindre poussière venant déranger ces étoffes seraient un sacrilège.
- C’est marrant comment vous rendez une mission aussi simple aussi épique. Tout le monde se fout de ces bannières, en dehors des Konohajins. Elles n’ont aucune valeur pécuniaire. Je vais au temple, j’escorte les types qui tiennent la bannière aux ruines, « bonjour, merci, au revoir », j’ai pas besoin que quelqu’un vienne m’aider, je suis assez grande pour m’orienter toute seule.
- Ce n’est pas comme si on vous laissait le choix. Vous pouvez refuser la mission, mais il ne me semble pas que vous ayez brillée par vos succès récemment, Kamikoru.

Toujours sur les nerfs, je pris l’ordre de mission des mains du commanditaire et quitta la salle sans même lui adresser d’au revoir. J’étais plutôt tolérante. J’avais de l’humour et du sens de l’autodérision, mais il y avait bien une chose qui m’insupportait : c’est qu’on me prenne pour une idiote, ou pour une incapable. Et là, c’était précisément le cas. Une mission soi-disant de rang C, qui consistait donc à marcher dans la forêt. Mais visiblement, même pour me balader j’avais besoin d’un autre Shinobi.

Je rentrai rapidement chez moi, enfilai une tenue adéquate, fis mon sac en emportant Kunaïs et Shurikens sans trop y croire, et sortis en direction de la forêt. Le temple dans lequel j’avais rendez-vous était à un peu plus d’une heure de marche de Konoha. Au vu de l’heure actuelle et de l’heure du rendez-vous, je serai sur place une vingtaine de minutes avant le convoi.

Comme prévu, le chemin jusqu’au temple fut aussi ennuyeux qu’inintéressant. Je ne croisai même pas une personne. C’était tout juste si j’avais vu des oiseaux au-dessus de moi. C’est donc bien plus fatiguée que prévu que j’arrivai au temple en question. C’était un bâtiment assez modeste, entièrement en marbre. Quelques personnes se trouvaient là mais ne firent absolument pas attention à moi. Je m’assis donc sur une pierre en face de l’édifice, et attendis que le convoi et les bannières parviennent jusqu’à moi.

Ce ne fut pas très long, le convoi étant juste à l’heure. A sa tête se trouvait une jeune femme d’environ 25-26 ans. Elle était musclée et pâle, mais dégageait une prestance hors du commun. On sentait en elle une puissance et une expérience conséquente malgré sa jeunesse. Elle n’était encore qu’à quelques mètres qu’elle m’intriguait déjà : qui donc pouvait-être ce ninja que Konoha a engagé ?

Je me levai à son approche, et elle prit la parole en premier.

Ko : Bien le bonjour Mademoiselle. Je m'appelle Kohana, j'ai été engagée pour mener le convoi qui doit vous ramener les bannières pour votre Temple. Ce Temple me semble bien mal en point, d'après ce qu'on en dit. J'espère que la livraison que nous vous avons fait parvenir vous sera bien utile pour redorer son image. Puis-je savoir quel est votre nom ?
Kr : Enchantée ! Je m’appelle Krystal, et je suis la personne qui va vous amener aux ruines du temples de Kyubi.

Kohana ? Non, cela ne me disait rien. De toutes façons, avec ma faible culture du monde des ninjas en général, elle pouvait être un des Kage que je ne le saurai même pas. Je me mis donc à sourire, comme à mon habitude, pour cacher ce que je ressentais réellement. A savoir actuellement, de la curiosité et de la frustration : ce ninja semblait réellement puissant. Konoha ne me faisait-il à ce point pas confiance ?

Kr : On ne parle plus de temple, mais de ruines, vu l’état actuel. Il a été détruit il y a un peu plus d’un an, par un ninja mal intentionné. Je n’en sais pas beaucoup plus, c’est notre Hokage lui-même qui s’est chargé de cette mission. Peu de choses ont été dévoilées.

C’était vrai. Tout ce que je savais, c’était que le temple avait été détruit par un certain Wataru, et que Sandaime Hokage l’a arrêté il y a un an. Les raisons de son acte, la façon dont il s’y est pris ou même ce qu’il est devenu, je crois que ça fait partie des secrets du village. Et même si je l’espérais du plus profond de moi-même, je doute que cette mission allait m’en apprendre plus.

Kr : Les ruines du temple se trouvent à près de deux heures de marche d’ici. On se met en route ?

Je souriais toujours, leur indiquant le chemin à suivre : un étroit sentier s’engouffrant dans la forêt. Vraiment, cette mission ne craignait rien…

La jeune femme qui m'avait accueillie semblait bien sympathique mais aussi légèrement agacée, je ne savais pourquoi et de toute manière cela ne me regardait pas. Elle se nommait Krystal, très joli nom pour une si belle femme. Elle m'invita à prendre la route vers les ruines du Temple Kyubi qui se trouvait à plus de deux heures de là. Nous commencions donc à marcher, suivi par tout le convoi qui avait fini depuis un bon bout de temps de charger les dernières bannières que nous devions transporter.

Krystal n'avait pas l'air de savoir grand chose à propos de ce qui avait détruit le temple. Tout ce qu'elle avait pu me dire, c'est qu'il s'agissait des actes d'un seul homme. Cela me paraissait étrange.

« Tout à l'heure... Vous m'avez dit que le Temple a été détruit par un ninja mal intentionné. Il était seul ? Pouvez vous m'en dire davantage ? »

Je ne voulais pas avoir l'air indiscrète, loin de là, mais ma curiosité prenait le dessus sur tout le reste. Cet endroit me semblait familier alors que je n'y étais jamais venue. J'avais l'impression de me sentir plus vivante alors que j'étais loin de chez moi. Cela faisait longtemps que je n'avais pas ressenti une telle chose, et parler de cet événement ne faisait qu'accentuer mon excitation. Je ne voulais pas que cela se remarque, j'avais peur que mon interlocutrice pense que j'en tirais une quelconque satisfaction. Ce n'était rien de tout cela, bien évidement, mais ça, personne ne pouvait le savoir.

Lors de mon voyage, en direction du pays du feu, je parlais longuement avec le petit Nozomi. Il me réconfortait et me parlait de ces sensations étranges que je ressentais à l'évocation de telle ou telle chose. Je me souviens encore de mon prénom qui retentissait comme un écho dans ma tête. Il était murmuré par une voix douce, une voix qui semblait à l'agonie. Une femme. Je sentais que venir dans ce pays me rapprocherait d'elle.

« Ce pays est très beau. J'espère pouvoir y revenir pour le visiter vraiment un jour. »

Le convoi était plus lent que précédemment mais tenait tout de même une très bonne allure. Les gens s'étaient un peu tranquillisés maintenant que nous étions sur la dernière ligne droite. Moi, je ne faisais qu'angoisser davantage à l'idée de voir cet endroit qui était certainement rempli de souvenirs effroyables. D'un autre côté, j'aurais aimé pouvoir parler à des gens qui ont vécu la fameuse bataille, l'explosion qui a fait des dizaines et des dizaines de morts. Mais cela n'était pas d'actualité.

« Vous avez déjà visité d'autres pays que celui-ci ? »

Le voyage allait être long et j'étais assez sociable pour m'intéresser à la vie de cette jeune femme qui m'accompagnait sur la route. Si elle le souhaitait, je pourrais lui raconter certains de mes voyages. La forêt s'étendait à perte de vue, toutcomme ma soif de connaissances et mon envie d'aller jusqu'au bout des objectifs que je m'étais fixée.

Ko : Tout à l'heure... Vous m'avez dit que le Temple a été détruit par un ninja mal intentionné. Il était seul ? Pouvez vous m'en dire davantage ?

Cette question soulevait bien des interrogations en moi : pourquoi voulait-elle à tout prix savoir ce qu’il s’était passé au temple ? Avais-je vraiment le droit d’y révéler le peu d’information que je savais ? Et surtout : qui était-elle réellement ? A part son nom, je ne possédais rien. Même dans mon ordre de mission, rien n’avait été mentionné à son égard. Mais au fond, si Konoha lui faisait assez confiance pour l’engager, alors rien ne m’interdisait de parler de ce que je savais. Je souriais toujours, comme à mon habitude, tentant de ne pas trop laisser paraître ce que je pensais réellement.[/color]

Kr : Je ne sais pas beaucoup de choses de cet évènement, en fait. C’est un groupe d’élite composé de l’Hokage qui s’en était chargé, il me semble, du coup peu d’informations nous ont été transmises.
Je sais juste que cela s’est passé durant la guerre opposant Hi no Kuni et Kaze no Kuni. Un ninja du nom de Tadaoki Wataru, un Sunajin, s’est infiltré dans nos frontières et s’en est pris au temple. Il fut capturé, mais il a eu le temps de détruire le temple avant. C’est tout ce que je sais…

Maintenant que je le dis à haute voix, il est vrai que cela semble assez improbable. Un ninja seul, face à plusieurs Konohajins dont le prétendu plus puissant ninja du village, réussit à faire quelque chose de cette ampleur avant d’être arrêté… Soit Wataru était vraiment très puissant, soit Sandaime ne l’était pas. En tout cas, j’étais bien contente de ne pas avoir été assignée à ce genre de missions pendant la guerre. Je ne suis pas une mauvaise shinobi, je n’ai juste pas pris le temps de m’entraîner sérieusement. Je ne sais pas si je serais capable de tenir plus d’une minute face à des ninjas de cette ampleur.

Ko : Ce pays est très beau. J'espère pouvoir y revenir pour le visiter vraiment un jour.

C’était vrai, je n’avais pas à me plaindre du pays du feu. Je ne savais pas à quoi ressemblait le pays de la foudre, mais je savais que le pays du vent était aride et désertique – tout ce que je déteste – et que le pays de l’eau était sombre et brumeux. Hi no Kuni avait l’avantage d’être rempli de forêts et donc de jolis paysages. Décidément, cette mission ne craign…

Tiens ? Qu’est-ce que c’était ? Je ne suis pas une experte en sensorialité, mais il me semble bien avoir ressenti quelque chose d’étrange dans les environs. Comme des bruits dans la forêt qui ne provenaient pas des animaux. Hallucinais-je ? Ma certitude envers la banalité de cette mission me jouait-elle des tours ? Je regardais Kohana, qui visiblement semblait toujours s’extasier de ce qu’elle visitait. Plus le convoi avançait, et plus on s’enfonçait dans la forêt. Le sentier existait, mais était créé depuis si longtemps que la végétation reprenait peu à peu ses droits.

Ko : Vous avez déjà visité d'autres pays que celui-ci ?

Avait-elle également ressenti ce que je ressens, et ne voulait-elle pas non plus alarmer tout le convoi pour pas grand-chose ? Ou était-elle si préoccupée par sa visite du pays du feu qu’elle n’avait mis aucun de ses sens en éveil ? Je me tournai quand même vers elle, toujours souriante, pour lui répondre.

Kr : Non, jamais ! Ma famille est ici depuis très longtemps, et sa tendance protectrice a fait que je n’ai jamais réellement voyagé. Et vous ? Vous venez d’où ?

Inutile de faire part de mes inquiétudes. Je ne ressentais plus rien depuis quelques secondes. Il arrivera ce qu’il arrivera, et il faudra se tenir prêt à l’affronter…

Le convoi continuait d'avancer dans les larges forêts du pays du feu. Krystal me raconta ce qu'elle savait à propos de la personne qui avait détruit le temple. C'était un homme se nommant apparemment Tadaoki Wataru, un homme apparemment très puissant puisqu'il avait réussi à détruire le Temple alors qu'il était face à de grands ninjas tel que le Sandaime Hokage, Masao Nikkou. Malheureusement pour moi, mon interlocutrice ne pouvait m'en dire davantage. Je ne saurais alors peut-être jamais qui accompagnait cet illustre personnage dans cette fameuse bataille.

Par la suite, la jeune femme me dit également, en réponse à ma question, qu'elle n'avait jamais quitté le pays. Cela ne m'étonnait pas mais en même temps cela m'attristait un peu. Ce devait être bien triste et monotone de vivre toujours au même endroit, sans rien connaître d'autre que son « chez soi ». La konohajin semblait tout aussi curieuse que moi dans savoir plus à propos de l'autre.

« Je viens d'un très petit village, non loin des frontières de Ta no Kuni. Je suis partie de chez moi pour en découvrir plus sur le monde extérieur mais aussi sur moi-même. J'ai voyagé beaucoup de pays, et je vais maintenant pouvoir ajouter Hi no Kuni à ma liste. »

J'étais bien contente de pouvoir dire cela. À mesure que je complétais mon voyage par des escales dans des pays encore inconnus pour moi, je me rapprochais de mon but. Bientôt, je trouverai la dernière pièce du puzzle, celle qui me permettrait enifn de tout comprendre sur moi-même. Je voulu continuer mon récit en parlant d'une petite anecdote lors de mon escale à Kawa no Kuni, mais je n'eus pas réellement le temps de parler. J'entendis des bruits étranges provenir de la forêt, ce qui était assez inquiétant. Je regardais ma partenaire, espérant qu'elle avait entendu la même chose, et au vue de son regard, ce fut certainement le cas. Peut-être l'avait-elle déjà entendu plus tôt, alors que je parlais. Je regardais partout autour de moi, tentant de déceler le moindre petit indice à propos de la chose qui nous suivait, mais je n'arrivais pas à le savoir. Il s'agissait probablement de ninjas ennemis.

« Je pense qu'on devrait s'arrêter quelques instants. Quelque chose nous suit et j'aimerais savoir de quoi il s'agit avant que nous reprenions la route. »

Je reculais, demandant silencieusement aux personnes présentes de rester calmes et de ne pas faire de bruits. Je n'entendais plus rien à ce moment. Je grimpais donc à l'arbre le plus proche de moi, faisant attention à mes moindres faits et gestes. Il serait stupide de se faire avoir à cause de l'indiscrétion, ce n'était pas digne d'un ninja de haut niveau. Je regardais partout, remontant les branches afin de tantôt mieux me faire voir, tantôt mieux me cacher.

Ce petit jeu ne dura pas très longtemps puisque je remarquais quelque chose un petit peu plus loin. Je voyais deux jeunes hommes, ou devrais-je dire deux jeunes garçons, qui épiaient le convoi à travers les feuilles d'un buisson. Il n'avait pas l'air très dangereux, mais mieux valait tout de même se méfier pour ne pas avoir de mauvaises surprises.

Je ne voulais pas m'approcher d'eux pour ne pas les effrayer, mais il fallait que je les capture pour savoir ce qu'ils faisaient dans un endroit pareil. Je descendis donc de mon perchoir et plongea sous terre pour qu'ils ne me remarquent pas. Étant donné la discrétion dont ils avaient fait preuve, je doutais fortement qu'il s'agissait de ninjas puissants, ou de ninjas tout courts. Arrivée derrière eux, je sortis furtivement et les attrapa par le col de leur t-shirt.

« Regarde ce que j'ai attrapé là Krystal. Deux petits morveux qui ne semblent pas avoir un minimum de jugeote. »

Je les emmenais rapidement hors des buissons pour les exposer aux yeux de tous, mais en particulier aux yeux de la kunoichi qui m'accompagnait.

« Qu'est ce qu'on va faire d'eux ? On ne peut pas les laisser partir comme ça maintenant qu'ils en savent beaucoup sur ce qu'on fait. »

Je disais évidement cela pour leur faire peur, j'espérais qu'ils se pisseraient dessus avant de partir en courant pleurer dans les jupes de leur mère. Je jetais un regard à ma coéquipière afin qu'elle aussi s'amuse un petit peu avec ces deux idiots de gamins.

Ko : Je pense qu'on devrait s'arrêter quelques instants. Quelque chose nous suit et j'aimerais savoir de quoi il s'agit avant que nous reprenions la route.

Impressionnant. Malgré son apparente tranquillité et son intérêt pour les voyages et donc le dialogue qu’elle tenait à ce propos, elle gardait ses sens en éveil et parvenait à rester prudente. J’acquiesçai par un léger signe de tête, puis la regardai disparaître dans les bois. A la différence de nos poursuivants, elle se déplaçait comme un chat, à pas de velours, s’enfonçant de plus en plus dans la végétation dense, et se rapprochant de plus en plus de nos assaillants.

Puis elle trouva ce qu’elle était partie chercher. Quelques secondes plus tard après avoir pénétré la forêt, elle en sortit avec deux jeunes garçons qui semblaient effrayés par Kohona, le convoi et moi.

Ko : Qu'est ce qu'on va faire d'eux ? On ne peut pas les laisser partir comme ça maintenant qu'ils en savent beaucoup sur ce qu'on fait.

Un peu interloquée par la réflexion de Kohana, je tournai la tête vers elle et compris rapidement qu’elle ne voulait que faire peur à ces jeunes garçons. Personnellement, ce qui m’intéressait le plus était la raison pour laquelle ils poursuivaient. Visiblement, à en juger par leurs membres qui tremblaient comme des feuilles, ce n’était pas des ninjas, et ils semblaient encore un peu jeunes pour être des mercenaires. Pourtant, c’était bien un convoi de Konoha qu’ils suivaient.

Kr : Vous avez raison. Ce serait dommage de mettre en péril la sécurité d’un village Shinobi. On fait quoi ? Je connais une technique qui enferme les cibles dans une frayeur incontrôlable. Les muscles se spasment, les nerfs se choquent et la respiration devient effrénée… Vous en pensez quoi, vous ? Vous voulez essayer ?

Ma curiosité me poussait à tout tenter pour parvenir à savoir ce que je voulais. Je n’avais encore jamais été appelé pour un interrogatoire ou pour m’occuper d’un prisonnier, mais je possédais une force de persuasion assez développée sans que je n’aie besoin de l’entraîner. J’ai toujours su arriver à mes fins, qu’importe le moyen. Si je voulais quelque chose, je l’avais. C’était aussi simple que ça.

L’un des deux garçons semblait bien plus apeuré que l’autre. J’en profitai pour tenter de soutirer des informations. Ils se trouvaient à genoux devant Kohana. Je m’avançai et m’accroupis à son niveau.

- T’as quoi… ? Quinze ans ? Seize à tout casser. Tu tiens réellement à perdre la vie pour des bannières de rituel ?

Je laissais un temps, durant lequel les larmes coulèrent sur ses joues, tremblant tout le temps de tous ses membres. L’autre semblait ailleurs, totalement paralysé par la peur.

Kr : On n’est pas des bêtes, tu sais. Si tu nous dis pourquoi tu nous suivais, on ne te fera rien.
- ON A ÉTÉ PAYÉ !
Kr : Hm ?

Ce n’était pas celui qui pleurait mais celui qui semblait tétanisé qui avait hurlé. Je me levai, le regardant avec insistance, l’encourageant par la même à continuer ce qu’il était en train d’avouer.

- Mon cousin et moi vivons à la rue depuis la mort de nos parents, à Kusa no Kuni. Un homme est venu nous voir, nous demandant de suivre un convoi partant d’un temple se trouvant à quelques jours de marche de chez nous. Il nous promettait 1000 Ryô ! On voulait juste manger, par pitié, ne nous faites pas de mal !

Je ne savais pas ce que pensait Kohana de cette histoire, mais l’enfant me semblait plutôt sincère. Il était terrorisé, je pouvais le ressentir, et dans ces conditions, c’est impensable qu’il ait eu le temps d’élaborer un mensonge pareil pour sauver sa vie. En état de choc, quand on est aussi faible psychologiquement qu’eux, soit on avoue, soit on se tait. Il y a rarement d’autres alternatives.

Du coup, d’autres questions se soulevaient à moi. Qui était cet homme qui avait payé deux simples gamins pour juste nous suivre ? Et que voulait-il réellement ? Puis, je compris la logique de l’homme qui avait engagé ces enfants…

Il était évident qu’un convoi de Konoha contiendrait au moins un ninja, donc quelqu’un d’entraîner qui aurait entendu à des kilomètres le bruit de ces gamins dans la forêt. Se pensant expier, il aurait été à leur rencontre, pensant que la menace venait du bruit. Il était évident que ce n’était pas le cas, mais que l’homme en question a voulu nous le faire penser, et donc porter notre attention sur eux. Instinctivement, je me tournai donc…

Je ne savais pas si Kohana avait compris la même chose que moi. J’espérais juste qu’elle était douée en traque. Car clairement, on en aurait besoin. Derrière nous se trouvait le convoi, auquel se soustrayait l’un des accompagnants… Et les bannières.

Krystal avait interrogé les deux garçons. Ils ne semblaient pas agressifs. Ils étaient plus terrorisés qu'autre chose. Les deux enfants nous dévoilèrent donc qu'ils avaient été payé par quelqu'un pour suivre le convoi. C'était bien étrange comme manière de faire. Pourquoi quelqu'un payerait des enfants pour faire une telle chose ? Quel en était l'intérêt ?

Je réfléchissais aux différentes possibilités, à ce que pourrait être la véritable raison de cette mission contre le convoi de Konoha. Pourquoi quelqu'un enverrait des enfants contre des ninjas ? … Des Ninjas ! C'était pourtant évident.

Je me tournais vers Krystal qui était juste un peu plus en retrait par rapport à moi.

« Krystal, je... Où sont les bannières ?! »

C'était tellement évident que nous n'avions rien vu venir. Les bannières, ainsi qu'un des accompagnants du convoi, n'étaient plus là. Tout avait disparu comme si la mission que nous nous chargions d'effectuer depuis le début n'avait plus aucun sens.

« Vous, barrez-vous vite avant que je change d'avis. Krystal, j'espère que tu es prête il faut fouiller toute la forêt. »

Ils partirent en courant sans rien demander. On ne les reverrait certainement plus jamais. Nous n'avions rien vu, rien entendu. Il s'agissait forcément d'un ninja. Peut-être même un senseur. Cela n'allait pas être de tout repos mais il fallait se dépêcher. Avec une telle cargaison, notre ennemi ne pourrait pas aller bien loin. Je me dirigeais vers la forêt, à l'opposé de l'endroit où j'avais retrouver les deux garçons. Il ne s'était pas écoulé beaucoup de temps depuis que la cargaison avait été volé. Je courrais comme je pouvais, faisant le moins de bruit que possible.

J'étais extrêmement rapide, je n'allais pas tarder à trouver ce que je cherchais. Je ne savais pas comment s'en sortait Krystal de son côté mais pour l'instant cela importait peu. Si elle trouvait quelque chose je le saurais bien assez tôt. Je fis plusieurs fois le tour de la forêt, m'éloignant un petit peu plus à chaque fois. Au bout d'un moment, je finis par trouver ce que je cherchais.

« Soit vous vous arrêtez, soit je vous neutralise de force. »

Je voyais deux personnes, dos à moi, qui marchaient rapidement. L'un des deux se mit à courir, l'autre ne bougeait pas, comme soulagé qu'on les ait retrouvé. Je devinais donc facilement lequel je devais attraper. Trente secondes me suffirent à le plaquer au sol, kunai sous la gorge.

« Tu vas gentiment me suivre. »

Je retournais vers notre point de départ tout en appelant Krystal pour qu'elle revienne vers nous.

« Tu vas me raconter pourquoi tu as voulu voler notre marchandise et je te laisserais peut-être, je dis bien peut-être, partir. »

Il me regardait sans rien dire, ne se rendant pas compte de la gravité de sa situation. Je rapprochais le kunai de sa gorge pour lui faire comprendre que je ne plaisantais pas.

« Ca va ca va … J'ai entendu parlé de ce convoi avec des bannières provenant des différentes temples du pays... Je me suis dit que ça vaudrait un paquet de fric mais comme j'étais pratiquement sûr qu'il y aurait des ninjas, j'ai préféré envoyé des gamins pour faire diversion. »

« Sauf que tu t'attendais pas à voir deux ninjas n'est-ce pas ? Et qui plus est de puissantes kunoichis. T'es mal tombé mon petit. Malheureusement pour toi, je n'ai pas vraiment envie de te laisser partir. Tu vas venir avec nous et on t'emmènera à Konoha pour que tu répondes de tes actes. »

Je regardais une fois de plus ma coéquipière pour lui demander son avis, même si je ne doutais pas qu'elle soit d'accord avec moi. On ne s'attaque pas à un village de la sorte, je trouvais ça réellement déloyal.

Notre réaction ne se fit pas attendre : à peine eut-on remarqué la disparition des bannières que nous étions toutes les deux parties en forêt : elle d’un côté du sentier, moi de l’autre. Je n’étais pas super rapide, mais les bannières pesant quand même un poids conséquent, je doutais qu’il ait pu faire une très grande distance au vu de la grande réactivité de Kohana et moi. Je tournai pendant plusieurs secondes quand la voix de ma comparse se fit entendre.

Ko : Tu vas me raconter pourquoi tu as voulu voler notre marchandise et je te laisserais peut-être, je dis bien peut-être, partir.
- Ca va ca va … J'ai entendu parlé de ce convoi avec des bannières provenant des différentes temples du pays... Je me suis dit que ça vaudrait un paquet de fric mais comme j'étais pratiquement sûr qu'il y aurait des ninjas, j'ai préféré envoyé des gamins pour faire diversion.
Ko : Sauf que tu t'attendais pas à voir deux ninjas n'est-ce pas ? Et qui plus est de puissantes kunoichis. T'es mal tombé mon petit. Malheureusement pour toi, je n'ai pas vraiment envie de te laisser partir. Tu vas venir avec nous et on t'emmènera à Konoha pour que tu répondes de tes actes.

J’acquiesçai d’un léger mouvement de tête. La question qui me taraudait était plutôt la façon dont cet homme s’était introduit dans le convoi, bien plus que la question de savoir ce qu’il voulait faire des bannières. Si les chefs spirituels ont eux-mêmes désigné leur convoi, comment pouvaient-ils passer à côté de cet escroc ? Voulaient-ils eux aussi berner Konoha, ou cet homme était-il plus brillant qu’on le pensait ? Clairement, quelque chose clochait, il fallait ramener cet homme au village.

Kr : Absolument. Tu vas voir, c’est sympa. Je connais un marchand de daifukus génial ! Tu auras peut-être le droit d’en avoir si tu te montres coopératif. Mais genre vraiment coopératif. Nous on est des enfants de chœur comparés à ceux qui vont t’interroger à Konoha. Je te conseille de bien préparer tes arguments.

On l’attacha, puis une fois sûres qu’il ne pourrait plus rien arriver, on examina les bannières. Fort heureusement, elles n’avaient rien, et étaient toujours dans un état impeccable. Soulagées – ou en tout cas, moi je l’étais – nous reprîmes la route en direction du temple de Kyûbi. Ou en tout cas, de ses ruines. Le voyage final fut sans aucun encombre, et les bannières furent restituées. On nous remercia chaleureusement et le convoi se dispersa, laissant Kohana, le voleur et moi seuls. Je souris à ma coéquipière.

Kr : Bon, et bien je suppose que c’est ici que nos routes se séparent. Je prends ça pour Konoha.

Je regrettai de ne pas en avoir appris plus sur Kohana. Elle semblait intelligente et cultivée, et son goût des voyages aurait sans doute pu plus m’en apprendre sur les autres cultures et civilisations. Mais tout a une fin. Mais j’espérais tout de même recroisé cette jeune femme un jour. Je lui tendis la main.

Kr : Ravie de t’avoir rencontrée. J’espère qu’on se reverra !


****Plus tard, à Konoha****

- Tiens, revoilà Miss « je-veux-tout-faire-toute-seule ». Comment ça s’est passé ?
- Plutôt bien. Les bannières ont été restituées dans un parfait état. Le seul petit accroc a été qu’elles ont failli être dérobées par cet homme, qui s’était glissé dans le convoi. On a vite réussi à l’interpeler et à stopper son manège.

Je fis s’asseoir le voleur sur une des chaises du bureau, pris mes Ryô et m’en allai. Vraiment, cette mission ne craignait rien…

Notre nouveau prisonnier fut attaché aussi bien que possible pour qu'il ne s'échappe pas. Notre convoi se dirigea donc vers le Temple de Kyubi, comme c'était prévu. Je ne connaissais pas son nom, mais je n'en avais rien à faire. Dans moins d'une heure je partirais d'ici pour aller là où bon me semblait. Peut-être dans un autre pays, ou alors je visiterais encore un petit peu les environs, je ne savais pas. En tout cas je préférais ne pas entrer à Konoha, après tout, j'étais une nukenin. Même si je n'étais pas une déserteuse, je me méfiais des ninjas des villages cachés. 

La fin du voyage se passa sans encombres. De toute manière, il était peu probable qui nous arrive deux fois la même chose dans un même voyage. Le convoi était à nouveau au complet, et les bannières étaient intactes, heureusement.

Lors que nous arrivâmes aux ruines, un konohajin prit le relais et le convoi se dispersa un petit peu partout. Il ne restait plus que le voleur, Krystal et moi. Ma mission était finie ici. Il ne restait plus qu'à conduire le prisonnier aux autorités, et ça, c'était à Krystal de le faire.

Kr « Ravie de t’avoir rencontrée. J’espère qu’on se reverra ! »

Ko « Ravie également. J'espère vraiment te revoir un jour, peut-être dans d'autres conditions ! »

Je partis donc, me retournant juste avec un dernier sourire, faisant un petit signe de main à cette konohajin qui avait été ma coéquipière tout le long de cette mission. Peut-être qu'un jour je pourrais revenir la voir, c'était un fait. Cependant, avec le Reidan et mes propres objectifs, peut-être que je ne reviendrais pas en tant qu'alliés. Même si je créais des affinités avec certaines personnes, mes autres objectifs étaient plus importants. J'espérais seulement que je pourrais éviter les situations facheuses aussi longtemps que possible.