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La directive est on ne peut plus claire. Il faut qu’on botte des derrières. Personnellement je me réjouis de cette idée et je pense que ça va être une bonne partie de plaisir. Le topo est simple : depuis les récents attentats, certains se sont mis en tête que le pouvoir de l’empire diminuait et qu’il était temps d’en profiter. En d’autres termes, ils essayent de tirer leur épingle du jeu. Sauf que le boss n’est pas d’accord et c’est à nous qu’il a confié la tâche de leur apprendre que le patron, c’est lui et ceux qui font régner l’ordre, c’est nous. Pourquoi je parle à la première personne du pluriel ? Parce qu’on m’a collé un coéquipier sur cette mission, ce qui n’est pas pour me déplaire. Il faut reconnaître que comme c’est ma première mission, je n’ai pas envie de faire de la merde. De ce fait, la possibilité de faire équipe avec quelqu’un c’est une bonne chose. Même si d’ordinaire je suis un individualiste, il faut tout de même reconnaître qu’avoir quelqu’un qui t’épaule, c’est pas forcément une mauvaise chose. Seul problème, c’est qui ce gars ? Je ne l’ai jamais rencontré. Sur le papier c’est marqué : Yôgan Seito. Enchanté mon pote, mais je ne te connais absolument pas. Cela dit je ne connais personne alors que ça soit lui ou un chien c’est du pareil au même. Enfin nan peut-être pas, mais je me comprends. Me voilà donc au centre-ville, pourquoi ? Parce que c’est l’endroit idéal pour débuter. Le nombre de marchands pullule dans les rues alors ça ne serait quand même pas de bol que je ne trouve pas l’une de nos cibles; qui restent encore à identifier cela dit.

— Bon alors, quel est l’heureux élu qui va se faire piquer un peu de pognon ?

Bonne question. Mais alors que mon regard balaya les alentours, il se focalisa soudainement sur une personne en particulier. Un visage familier… que je n’étais pas près d’oublier. Mais c’est le chef de la bande qui m’a flanqué une raclée parce que je voulais avoir un comportement exemplaire… oh cadeau du ciel, merci seigneur ! Désolé pour la mission, mais là je ne peux pas résister à l’envie de le défoncer. Oh puis je dirais que c’est un des malfrats après tout, personne n’ira vérifier et c’est sa parole contre la mienne. Oui je suis diabolique, je sais. Un sourire mesquin sur le visage, je me dirigeais alors vers lui. Mais alors que j’étais à quelques pas de lui, il décida soudainement d’aller s’entretenir avec un marchand au hasard. Cela eut le don d’attiser ma curiosité, raison pour laquelle je me contentais de rester suffisamment à l’écart pour qu’il ne me voie pas, pour que je puisse observer ce qu’il manigançait. Et c’est alors que je le vis molester le pauvre homme pour récupérer quelques objets que le marchand venait de faire tomber. Des pièces. De l’argent sans doute ? Non, dites-moi que je rêve ? C’est l’un des malfrats qui s’occupent de la nouvelle taxation ? Oh c’est vraiment trop beau pour être vrai. Je vais me régaler. Toujours avec un sourire mesquin en apparence sur mon visage, je m’approchais discrètement de lui. Une fois à sa hauteur, je lui donnais un violent coup de pied dans les jambes pour qu’il perde l’équilibre et se retrouve à genoux. À la suite de quoi, je me mis face à lui, en sifflotant un air, toujours avec une attitude à la fois narquoise et réjouie. J’attendais alors qu’il se souvienne de mon visage, avant de prendre la parole d’un ton satisfait :

— Comme on se retrouve. Alors c’est toi qui collectes de l’argent auprès de nos pauvres amis marchands. Tu sais… ce n’est pas parce qu’en ce moment c’est la merde qu’on peut tout se permettre non plus. Tiens d’ailleurs, ça me rappelle quelque chose…

Je dégainais alors mon sabre, d’un geste lent et malicieux, avant de le pointer vers son entrejambe. Je reprenais alors la parole, non sans émettre quelques gloussements amusés :

— Je n’avais pas dit que la prochaine fois que je te revoyais toi ou un de tes potes… je transformerais tes parties génitales en nourriture pour chien ? Ah mais si ! Et coup de bol : je suis parfaitement dans mon droit sachant que tu es l’un des imbéciles que je recherche. Le hasard fait bien les choses.
— Attends une seconde ! Je suis juste un ramasseur ! Je ne suis pas le chef de la bande ! Je suis juste là pour collecter les taxes ! Je le jure !
— Quel rapport ? Je m’en fous des taxes là je suis en train de te parler de tes boules qui vont devenir un apéritif pour clébard.
— Pitié ! Je suis juste un ramasseur ! C’est mon boss le responsable !
— Bon… tu as de la chance je suis d’humeur magnanime. Enfin tu vas quand même te faire défoncer la gueule, mais ça fallait s’y attendre. Tu sais quoi ? Je vais te donner un privilège ! Si tu me dis le nom d’un de tes potes - parce que j’imagine que tu ne fais pas ça tout seul - je te cognerais suffisamment fort pour t’assommer, comme ça tu ne sentiras la douleur qu’au réveil. Pas mal non ? Entre ça et tes parties, tu vas devoir faire un choix.
— Je garde mes parties. Hitagi Keiko. Il opère environ cinq rues plus loin chez un marchand de nourriture. Je ne te donnerais pas le nom de mon boss parce que sinon je vais crever comme un chien.
— Merci bien.

Je rangeais alors tranquillement mon arme dans son fourreau toujours en sifflant mesquinement avant de lui mettre un violent coup de pied dans la tempe. Pas suffisant pour le tuer, mais pour le mettre K.O pendant au moins une bonne heure. J’en profitais pour l’adosser contre un muret avant de faire signe au marchand qu’il devait aller chercher du renfort pour qu’on embarque le malfrat. Celui-ci me remercia et s’exécuta. Et c’est alors que je croisais le regard d’une personne qui semblait m’observer depuis le début de mon petit spectacle. Je dis ça parce que j’eus le loisir de le voir plusieurs fois pendant mon interrogatoire. Serait-ce possible que ce soit mon acolyte ? Je suppose que lui poser la question ne serait pas une mauvaise idée :

— Tu regardes quoi toi ? Tu veux ma photo ?

Tout en délicatesse bien sûr. La grande classe comme d’habitude.

Ma photo tête de… oh, une minute ! Il vient de prononcer mon nom ou je suis en train de rêver ? S’il est l’une des rares personnes à savoir comment je m’appelle, ce n’est sans doute pas un heureux hasard. Je suppose que je tiens là mon coéquipier pour cette périlleuse mission. Enfin dangereuse ce n’est pas le mot. Après tout, botter des fesses toute la journée c’est plus un passe-temps qu’une mission quand on y pense. Mes saphirs scrutèrent alors longuement le jeune homme, l’analysant brièvement avant de finalement bifurquer ailleurs. Je soupirais alors longuement avant de m’approcher un peu plus de mon futur acolyte, avant de lui donner une petite tape sur l’épaule, un sourire amusé aux lèvres. J’en profitais également pour le saluer d’une manière légèrement plus appropriée :

— Bingo Seito ! Teppei pour te servir ! Ravi de te rencontrer ! Désolé, mais étant donné que tu me regardais depuis tout à l’heure j’ai cru que tu voulais me draguer. Et comme les mecs c’est pas trop mon délire… Un petit temps d’arrêt et j’éclatais de rire avant de reprendre la parole : Nan je déconne. Fin les mecs c’est toujours pas mon délire, mais je pensais juste que tu me voulais du mal en fait. Ou que t’étais un pote de ce débile.

Quand je parle du débile, je parle du malfrat et pas du marchand on est tous d’accord hein ? Nan parce que je ne veux pas m’attirer les foudres de tout le monde non plus. Bon alors le voilà mon cher partenaire. Il ne paye pas de mine, mais bon j’imagine que si l’on me le colle dans mes pattes c’est qu’il y a une bonne raison. Et peut-être bien qu’il a plus d’expérience que moi qui sait. Du coup je fais quoi maintenant ? Je lui expose mon idée ou bien peut-être que j’essaye d’en savoir plus sur lui ? Nan je pense que c’est plus judicieux de s’occuper de notre boulot. D’autant plus que ce fameux Hitagi machin chose opère non loin de là. Sauf que comme je ne sais absolument pas quand il va passer… je suppose qu’on va devoir se manier si on ne veut pas louper le coche. D’autant plus qu’on ne sait pas s’il va être plus loquace que mon ami de tout à l’heure. Je suppose qu’il va peut-être falloir y aller plus finement la prochaine fois. Maintenant que j’ai eu ma petite revanche personnelle, on va peut-être agir de manière plus réfléchie. Ce que je n’aime pas faire, mais qui est malheureusement nécessaire dans de nombreux cas de figure, comme celui-ci en l’occurrence. Je pense que je vais donc laisser le choix à mon coéquipier pour la suite. Peut-être qu’il en a plus dans le crâne que moi, ou peut-être qu’il a une idée brillante qui mérite que je l’écoute. Dans les deux cas, je vais le laisser prendre les rênes pour la suite des opérations.

— BON ! Étant donné que tu es là depuis un petit moment, si tu as entendu les mots du gars que j’ai cogné tout à l’heure, tu dois savoir qu’il a un acolyte qui opère cinq rues plus loin. Je te propose de nous poster en hauteur pour observer un peu tout ça. S’ils sont nombreux, on risque d’y passer la journée voir plus. Sauf que voilà ! Je me pose une petite question. On les chasse tous un par un ou on élimine directement le boss ? T’en penses quoi toi ? Oh et par pitié, on se tutoie mon gars si on doit coopérer.

Ouais parce que le vouvoiement je ne sais pas ça me fait passer pour le vieux con de service et non merci. Mais je viens de poser une bonne question dis-donc ! C’est vrai ça… au lieu de tous les défoncer, on peut tout aussi bien s’occuper de celui qui commande ! Quoique… quand j’y réfléchis, c’est pas forcément une bonne idée. Après tout l’ordre est bien de s’occuper de tous les malfrats… si on élimine juste le patron… le menu fretin reste impuni. Oh et puis… on peut tous se les faire ce n’est pas interdit ça. Ça me donnera l’occasion de me défouler un peu. Mais je ne vais pas imposer mes idées à mon partenaire. Il a le droit lui aussi d’avoir un mode opératoire pour cette mission. Qui sait… il a peut-être une brillante idée en tête. Je lui laisse quelques instants pour m’énoncer cela. Après quoi… on devra prendre une décision. Alors t’en dis quoi Seito, on élimine tout le monde avec minutie ou alors on néglige le menu fretin ?

Bien… il semble assez malin le Seito. En tout cas il venait de m’exposer ses arguments et ils étaient suffisants pour me convaincre de faire comme il le sent. D’autant plus que je ne suis pas spécialement en désaccord avec lui. Le menu fretin reste important même si ce ne sont que des grouillots, c’est eux qui opèrent sur le terrain. Donc on commence par ceux qui sont en bas de l’échelle et on remonte petit à petit. Bonne idée, ça me plait. Et puis comme il vient de le dire, l’idée de leur coller des taquets toute la journée c’est tellement plaisant on ne va pas se mentir. Cependant, je reste tout de même curieux de savoir qui commande. Ce ramassis de débiles agit tout de même de manière organisée. La prouesse du boss est selon moi d’exécuter ses plans malgré la faiblesse d’esprit de ses subalternes. Pour moi ça relève presque du miracle, mais bon après c’est lui qui voit. Moi je suis là uniquement pour lui faire comprendre que ce n’est pas lui qui commande. Bien, il me semble que tout est prêt alors je suppose que nous pouvons nous mettre en route. Je tapotais alors amicalement sur l’épaule de mon partenaire avant de lui faire remarquer d’un ton mesquin :

— Si ça t’embête pas, je mène aussi l’interrogatoire sur le prochain. J’ai un certain talent dans ce domaine. Je te laisse le finir si tu veux. Après pour le reste on s’organisera, un coup c’est toi, un coup c’est moi.

De toute façon le résultat sera le même, on démantèle le réseau petit à petit dans tous les cas. Même si une fois tous les petits poissons éliminés, il va falloir passer aux gros. Mais bon ça j’imagine que nous avons tout le temps que nous voulons pour éradiquer la menace. Après tout, la directive est claire, on les défonce et on met le temps qu’on veut du moment qu’on arrive au résultat escompté. J’en profitais pour indiquer à mon partenaire que je me mettais en route et qu’il pouvait en faire de même. Nous ne marchâmes que quelques minutes certes, mais ça me donna le temps de regarder un peu les alentours et surtout le monde qu’il y avait. Je cherchais à identifier quelqu’un au comportement suspect, mais avec cette foule, ce n’est pas chose aisée. Je jetais parfois quelques brefs coups d’œil à mon acolyte pour voir s’il réagissait à quoi que ce soit, mais apparemment il n’y avait rien à signaler de son côté non plus. C’est alors qu’un vacarme attira soudainement mon attention. Le genre de cacophonie très suspect. Mes saphirs se positionnèrent alors sur la source du bruit. Une échoppe. Comme par hasard. Soupirant longuement, je m’approchais des lieux sur la pointe des pieds. J’invitais mon partenaire à faire de même. Soucieux de ne pas entrer tout de suite pour savoir ce qui pouvait se passer, j’écoutais d’une oreille attentive s’il y avait des éclats de voix, ce qui semblait être le cas. Je me focalisais alors uniquement sur l’écoute, essayant de capter quelques phrases :

— C’est pourtant clair sale petit rat. Tu vas me donner l’argent que tu as, car le boss le réclame. Je crois pourtant avoir été limpide non ?
— Ton boss peut aller se gratter Keiko ! Je ne te donnerais pas la moindre satisfaction. Tu peux me donner autant de coups que tu veux. Tu n’es qu’un moins que rien !
— Très bien mon cher. Si tu veux mourir, c’est ton problème.

Il me semble que c’est le moment d’intervenir. J’entrais alors discrètement dans l’échoppe, et me rapprochait de l’agresseur sans émettre le moindre son. Une fois arrivé à sa hauteur, je lui donnais un violent coup sur le dos à l’aide de mon pied. Le laissant ainsi tomber à terre. J’en profitais alors pour sortir mon sabre et pour éviter qu’il ne s’échappe, je saisissais l’une de ces mains, pour la mettre au sol, avant de planter mon sabre dedans, dans un sifflotement mesquin. Un hurlement de douleur se fit alors entendre dans l’enceinte du petit bâtiment. Je soupirais alors longuement avant de mettre la main sur la bouche de ma victime.

— Garde un peu de voix pour la suite Keiko, j’ai besoin de renseignements et tu vas me les donner.
— VOUS ÊTES QUI BON SANG ?! COMMENT CONNAISSEZ-VOUS MON NOM ?
— Ce n’est pas important ça. Alors, écoute bien parce que je ne le répèterais pas, je veux le nom d’un de tes acolytes qui travaillent avec toi, je veux savoir où il opère et quand il se pointera. Accessoirement je veux le nom de ton boss.
— ALLEZ CREVER SALE POURRITURE !

Mauvaise réponse. Mon poing vint alors heurter son nez, le cassant dans la foulée, laissant ainsi Keiko se tordre une nouvelle fois de douleur. J’en profitais alors pour me lever et me rapprocher de mon partenaire avant de lui demander d’un ton enjoué :

— Bon… tu as une idée pour le faire parler celui-là ? J’en ai bien une, mais… bon ça risque de mal finir. Alors je te laisse t’occuper du reste. Oh et dernière chose. Ne touche surtout pas mon sabre. Je le prendrais très mal.

Bon ce n’est bien évidemment pas la vérité, mais je ne peux pas lui dire la vrai raison. J’allais alors relever le marchand mis à terre par son agresseur, avant de laisser Seito s’occuper de la suite. C’est toi qui parlais de te défouler… je t’en prie.

Ma méthode n’ayant pas fonctionné aussi bien que je le voulais, voilà que je laissais place à mon camarade Seito, pour s’occuper de délier la langue de notre malfrat. Ce n’était cependant pas par hasard que je demandais au jeune homme de s’occuper du reste. Après tout c’est lui qui parlait se de défouler y’a pas si longtemps, vous ne m’en voudrez pas d’observer un peu comment il s’y prend. Et puis avec un peu de chance, je pourrais récolter quelques informations sur lui ce qui n’est pas plus mal. Ah la fameuse méthode du méchant et du gentil… jamais entendu parler. Personnellement je connais que la méthode du méchant, celle qui consiste à casser les os un par un, c’est plutôt agréable et le bruit que ça fait moi ça me fait marrer. Oui je sais je suis un malade mental mais si vous saviez à quel point c’est bon de pouvoir se comporter en salopard. Tiens justement en parlant de ça, il semblerait que la méthode de mon acolyte ne soit pas mauvaise non plus. Je dois admettre que je ne pus retenir ma surprise lorsque je vis la lave se créer dans sa main droite. Attention ça brûle ! Je laissais le jeune homme s’occuper alors du compte à rebours, m’amusant à faire des roulements de tambour en tapant sur mes cuisses à l’aide de mes mains, juste pour faire une petite ambiance sadique. On peut bien rigoler un peu après tout.

Deux informations importantes, bingo ! Ça c’est que j’appelle du travail bien fait. Faut reconnaître que le coup de la lave ça impressionne un peu quand même. C’est en tout cas suffisamment théâtral pour le faire craquer. J’avais l’impression qu’il allait pleurer comme une madeleine le pauvre. Pour le soulager, je reprenais mon sabre, afin de le ranger. Suffisamment rapidement pour éviter de montrer à mon acolyte que la lame venait de tourner au rouge-vif à cause du sang de notre malfrat. C’est pas que je ne veux pas montrer mes atouts, mais j’aime bien faire mon petit cachotier. Maintenant nous voilà un peu plus avancé, deux noms. Du menu fretin et quelqu’un de plus important. Concrètement, c’est un interrogatoire rondement bien mené qui nous permet d’obtenir ce que l’on voulait : le nom d’un supérieur. Seul bémol : nous ne savons pas où trouver cette… Chami ? Je pourrais faire pleins de jeux de mots avec son nom… mais ce n’est peut-être pas une bonne idée si je veux garder une certaine crédibilité. Et c’est alors que je fus interrompu dans ma réflexion par mon camarade, qui me posa une question à laquelle il attendait certainement une réponse de ma part :

— Eh bah… étant donné qu’il a filé sans nous dire où elle se trouve, logique ouais va falloir qu’on se coltine son collègue. D’ailleurs à ce propos j’ai une petite idée. S’il nous donne l’endroit où ils se retrouvent, on pourrait lui tendre un piège… Ça nous permettra de savoir si c’est elle qui est sommet de la chaine, ou si c’est juste un maillon comme les autres. Si le menu fretin sont des collecteurs, j’imagine que le supérieur hiérarchique vient récolter. Mais s’il y a encore quelqu’un au-dessus… il va falloir le découvrir. La torture ne marchera pas à chaque fois, pour la demoiselle, il va falloir être un peu plus inventif, surtout si elle n’est pas seule. Ça serait dommage de tomber à deux contre dix ou même vingt, on sait jamais.

J’avais pensé à quelque chose de simple comme bonjour, mais le moment n’est pas choisit pour en discuter maintenant. Pour le moment, une chose m’importe : localiser Chami et s’occuper d’elle comme il se doit. Je vous rassure je n’ai aucune arrière pensée quand je dis ça. Je me mettais alors en route avec mon camarade, quelques instants plus tard, nous nous retrouvâmes à nouveau devant une échoppe qui semblait être une proie facile pour les bandits. Sauf que cette fois, au lieu d’y aller en force, je décidais d’aborder les choses en finesse. Je m’approchais alors discrètement dudit lieu, avant de tendre l’oreille. Et c’est alors que j’entendis une conversation très enrichissante :

— Ahaha ! Du pognon du pognon et encore du pognon ! Chami va être ravie !
— Calme ta joie Ariko. On a encore du boulot. D’autre part, on doit la retrouver où cette fois ? La dernière fois je me suis perdu alors cette fois je veux pas me paumer encore !
— Dans l’échoppe de l’autre débile qui vend des vêtements pour femme. Chami raffole de cette boutique… elle dépense beaucoup de pognon là-dedans. Quand je pense qu’on pourrait en garder plus pour nous.
— T’avise pas de la critiquer imbécile ! C’est peut-être la dernière chose que tu feras. Bref. Je me tire, j’ai suffisamment ramassé, je vais retrouver Chami. Tu viens ?
— Je reste un peu je n’ai pas terminé.

Oho… bingo ! J’entrainais alors Seito en lui agrippant le bras pour qu’on se mette à couvert. Je laissais alors l’acolyte d’Ariko s’en aller avant de pénétrer dans l’établissement. Une fois que je me retrouvais non loin du malfrat, j’allais lui asséner un violent coup derrière la nuque pour l’assommer. Je me tournais alors vers mon camarade pour lui exposer mon plan :

— On a du pognon, et un malfrat hors service. Je te propose d’endosser le rôle du collecteur, qui va rendre des comptes à son supérieur. Sauf que voilà, il viendra les mains vides celui-ci. Je me demande bien comment Chami va réagir… comme un boss… ou comme un autre subalterne. On tente le coup ou ça te semble trop risqué ?

Une petite technique de transformation. Un peu de culot et le tour est joué. Sauf que si ça tourne mal, je ne donne pas cher de notre peau. Je vais laisser Seito y réfléchir et puis je verrais bien ce qu’il adviendra. En tout cas, pour ma part c’est un bon plan. Pas le meilleur, mais un bon.