Une maladie qui se répand bien trop vite [Rang B - Sabakyô Seitô]

Citation :: Sabakyô Seitô & Myouga Nozomi

Depuis plusieurs jours, une infection semble se répandre dans le nord du pays du feu. Au vu de la proximité avec Ame no Kuni, territoire où dominent les Sabakyô, les autorités du village caché de la feuille craignent qu’un accident soit à l’origine de tout cela. Afin d’arrêter la contamination et éventuellement trouver un remède, vous êtes envoyé là-bas, l’un pour sa connaissance des Sabakyô et l’autre pour sa connaissance en médecine. Bien sûr, le village de Konoha vous a promis une belle récompense en échange de vos services.

Année 8 - Nord du pays du feu

Plusieurs mois avaient passé depuis qu'elle ainsi que ses parents adoptifs avaient reçu une lettre annonçant la terrible nouvelle. Nozomi était restée avec eux quelques semaines après les funérailles, puis les avait quittés à son tour. Car elle savait que sa présence leur rappelait trop de souvenirs douloureux. Et elle voulait aussi s'éloigner de ce village pour les mêmes raisons. Elle prit son temps pour voyager, n'ayant pas vraiment de but. A part s’éloigner le plus loin possible. Et aller visiter ce village shinobi qui avait accueilli son « frère ».

L'errante fit donc plusieurs détours, rendant service aussi souvent qu'elle le pouvait et selon ses capacités. Ce qui lui occupa l'esprit et elle réussi à faire son deuil peu à peu. La jeune femme en profitait également pour découvrir ou redécouvrir les paysages. Elle était restée plusieurs années au pays des sources chaudes et s'était ainsi fermée au monde. Elle avait pu y passer les plus douces années de sa vie. Mais ce temps là s'était terminé avec la mort de son ami. La jeune Nozomi était de nouveau seule. Cela ne la gênait finalement pas plus que ça, et lui permettait de suivre ses envies.

Elle apprit à apprécier sa virée en solitaire. Même si parfois le contact humain lui manquait. C'est ainsi qu'elle prit contact avec Konoha pour proposer ses services. On lui confia une mission de rang B, elle n'en avait jamais faite d'aussi élevée. Elle ne saurait même pas si elle serait à la hauteur. Il s'agissait d'une infection qui se propageait au nord du pays du feu. Des malades, elle avait dû en soigner beaucoup durant les années passées à Yu no Kuni. Elle était devenue en quelque sorte le médecin de son village. Mais elle n'avait jamais eu à faire à une infection.

La jeune femme se rendit sans se presser au point de rendez vous. Une clairière au nord du pays, proche de l'auberge où elle avait passé la nuit. Elle avait encore été réveillée très tôt par un de ses cauchemars récurrents. La jeune femme avait donc attendu que l'aubergiste se lève pour payer sa chambre avant de partir. Elle n'avait pas mit longtemps à arriver et attendit donc son coéquipier du jour. On lui avait dit qu'elle serait accompagnée par quelqu'un durant la mission, mais n'en savait pas plus que ça.

L'aubergiste ne lui avait pas donné beaucoup d'informations de plus. Simplement que les Sabakyô étaient un clan se battant à l'aide de maladies. Une chose bien étrange. Comment pouvaient-ils en porter en eux sans en subir les effets? Cela avait éveillé sa curiosité. Dire que certaines personnes étaient capables de cela, alors que certains civils en mouraient encore. On pourrait sauver des vies s'ils partageaient leurs informations. Mais c'était encore quelque chose réservé aux shinobis. Elle soupira. Son coéquipier sur cette mission n'allait certainement plus tarder. Elle espérait seulement qu'elle lui serait utile et ne serait pas un boulet. A vrai dire, elle stressait un peu. C'était une mission importante. Bien que toutes les missions le soient, bien sûr. Mais s'ils ne parvenaient pas à enrayer l'épidémie, cela risquait de coûter la vie à de nombreuses personnes. Debout dans la clairière, son bâton dans la main, elle attendit donc patiemment.

Pour la première fois depuis longtemps dans ma carrière de Ninja, une mission m'était liée personnellement. L'ordre ? Une maladie extrêmement virulente et mortelle se propageant au nord du pays, frontière entre Hi no Kuni et Ame... Savoir ce qu'il se passe, et enrayé la maladie. Autrement dit, une mission longue. Car un virus n'est pas un Shinobi... Il faut détruire tous les corps infectés et les mettre en quarantaine pour empêcher la propagation...

Ce qui annonçait un carnage obligatoire des populations, à moins que l'on arrive à anéantir la souche du virus. Un accident ? Peut-être. Mais il y avait aussi une chance que ce soit l'œuvre d'un Sabakyô en fuite. Bien qu'Ame ai dû freiner le rythme de la chasse à l'Homme envers les Sabakyô, il existait toujours un régression de notre clan. Mort naturel, arrêt de la production d'anticorps donc mort par la maladie, ou encore par les gardes d'Ame. Oui, le clan Sabakyô était toujours habitué à frôler la mort chaque jour. Flirtant avec elle jusqu'à quelle ne nous prenne...

Mais pour accomplir cette mission, j'avais une partenaire. Un Ninja médecin errant... Avait-elle conscience du danger que représentait cette mission ? Les Sabakyô n'étaient pas des tendres, loin de là, et je ne parlais même pas des Ninja d'Ame. J'espérais, sincèrement, que ce n'étais pas une fille ayant vécu dans un certain confort. Sinon, j'aurai effectivement une personne en plus à maintenir en vie.

Arrivant au lieu de rendez-vous, une clairière proche d'une auberge, je découvre ma coéquipière. Au premier regard, je comprenais qu'elle ne servirait probablement pas au combat. La seule chose que l'on pouvait qualifier d'arme sur elle était son bâton. Son corps n'avait aucune marque distinctive, hormis de nombreux tatouages, mais ce n'était clairement pas une combattante. Les apparences étaient parfois trompeuses, mais pas celle-ci, je le sentais.

« Myouga Nozomi, je présume ? »

Ma voix s'élevant de mon masque, je la fixais avec mon regard. Si mon visage était inexpressif, mes yeux étaient d'une intensité hors du commun. On dit que les yeux sont le reflet de l'âme, alors si c'était vrai, les miens étaient irrémédiablement neutres. Un calme sans pareil... Les ravages de la traque humaine, de la guerre, du sang et de la mort avait eu raison de ma sensibilité depuis longtemps...

« Mon nom est Sabakyô Seitô... Le nid de l'infection est encore loin, je propose que nous nous mettions directement en route et que nous discutions en chemin. Chaque seconde compte à partir de maintenant... »

Nous commencions à nous diriger vers les bordures du lieu de l'infection. J'avais des explications à faire en chemin...

« Il y a deux possibilités. La première, que ce soit effectivement un accident. La seconde, que ce soit une catastrophe délibérée. Dans les deux cas, vu la vitesse de propagation de la maladie, probablement virale, nous avons à faire à un Sabakyô... Je ne connais pas vos compétences, alors dites moi tout ce que je dois savoir, et tout ce que vous voulez savoir. »

Comme elle s'y attendait, son coéquipier de mission ne fut pas long à arriver. La première chose qu'elle remarqua chez lui fut son masque. Il faut dire que ça sautait aux yeux. Évidemment, il avait pensé à amener une protection étant donné qu'ils allaient eux mêmes se rendre sur place, et risquaient fortement d'être infectés à leur tour. Il s'approcha d'elle en lui demandant si elle était bien Nozomi. Elle acquiesça en hochant la tête. Il la fixait alors d'un regard intense, ce qui la mit un peu mal à l'aise. Était-il en train de la jauger? Il se présenta à son tour et proposa qu'ils se mettent en route. Sabakyô... Il était lui même de ce clan. Pas étonnant qu'il ait été envoyé enquêter sur cette affaire. Ce qui lui fit demander une fois de plus si elle allait bien pouvoir lui être utile.

Alors qu'ils se déplaçaient, Seitô commença à émettre des hypothèses. Que c'était soit un accident soit... Un acte délibéré de la part d'un de ses pairs. Elle n'en voyait pas vraiment l’intérêt. La guerre était finie, non? Et puis pourquoi sur la population? Pour avoir un avant gout de ce que ça pouvait donner avant de le faire à plus grande échelle? Elle marmonna quelques mots.

- " Satanés shinobis..."

S'ils étaient vraiment coupable, ce n'était pas quelque chose qui allait les faire remonter dans son estime. Mais bon, plus rien ne la surprenait vraiment de la part des shinobis. Enfin si, ce qui la surpris le plus, fut que son coéquipier la vouvoyait. Elle ne savait pas trop si elle devait prendre cela comme une forme de respect ou bien si c'était pour marquer la distance. Elle n'avait que seize ans pourtant, et devait certainement être bien moins expérimentée que lui. De plus, ils avaient l'air d'avoir sensiblement le même âge, quoiqu'il devait être un peu plus vieux. Il lui demanda ensuite ce qu'elle savait faire.

- "He bien, je suis médecin. Je sais soigner les plaies non profondes et les brulures du premier degré, stopper les hémorragies externes, soulager les faibles douleurs. Je peux aussi détruire du poison dans le corps."

Elle pouvait aussi reconnaitre certaines maladies grâce aux divers symptômes, mais ça ne devait pas lui servir à grand chose, lui qui en était un expert. C'était à son tour de lui poser des questions. De son côté, ça avait été rapide d'énumérer ses compétences.

- "Et vous, vous vous battez avec des... maladies, n'est ce pas? Comment est-ce que ça fonctionne, Seitô - Sama? San? Kun? Senpai? - Sama? Vous pouvez donc créer de nouvelles maladies encore plus virulentes pour vous en servir?"

Elle avait hésité, ne sachant pas trop comment l’appeler. La jeune femme désirait comprendre le fonctionnement de ce pouvoir si particulier, afin d'être en mesure d'aider le plus possible durant cette mission. Ils progressaient toujours vers le lieu désigné, et ne devaient plus être très loin maintenant.

Un médecin, rien de plus. Elle n'énuméra aucune compétence de combat, et son éventail de compétences étaient tout ce qu'il y avait de plus classique. Je comprenais alors une chose : je devais la protéger tout le long de notre mission. C'était un facteur qui s'ajoutait à ceux défavorables pour le bien-être de cette mission. Je réfléchissais...

Si, grâce à Konoha, le gouvernement précédent d'Ame était tombé, les actuels dirigeants n'étaient toujours pas convaincus de laisser les Sabakyô tranquilles. Même si les traques étaient officiellement interdites, officieusement, elle continuait. C'était une guerre sans fin, et c'était seulement grâce à l'efficace protection sanitaire et progrès technologique d'Ame no Kuni que nous n'avions pas encore gagné.

Elle me posa ensuite une question : si je me battais avec des maladies, et surtout, comment et pourquoi. Des questions bien ciblées, mais peut surprenante venant de la part d'un Ninja médecin. Nous étions une énigme médicale qui ne fut jamais résolue... C'est aussi parce que nous étions si mystérieux que les médecins d'Ame avaient tant de progrès en un labs de temps relativement court.

« Le Clan Sabakyô se bat effectivement avec des maladies, soit d'origine virale, soit d'origine bactérienne. Je ne peux pas vous dire tout le fonctionnement, mais nous cultivons, à l'instar des Aburame, ces agents pathogènes à l'intérieur de notre corps. Nous sommes des "Porteurs Sains" des maladies que nous utilisons, qui elles, sont renforcées par notre Chakra. C'est pourquoi, en général, les maladies des Sabakyô sont beaucoup plus contagieuses, virulentes, destructrices et mortelles que le reste des maladies communes. »

Je continuais sur le pourquoi de mon hypothèse...

« Au vu de la vitesse de propagation hors du commun de la maladie, et la proximité avec le pays d'Ame, je pense que c'est l'œuvre d'un Sabakyô. Que ce soit dans une mesure défensive ou offensive, c'est pratiquement sûr à 99%. »

Je regardais ma coéquipière...

« Réfléchissez à la situation des êtres que vous considérez à l'origine de tous les maux avant d'imposer un jugement impartial. »

Nous n'étions désormais proches de la frontière de l'infection... M'arrêtant, je lui tendis un masque.

« J'ai une résistance naturelle aux virus, mais seul vous êtes capable de supprimer les agents pathogènes dans les habitants des villages infectés. Votre chakra et précieux, conserver-le. Portais ceci jusqu'à que je vous dise de l'enlever... Nous entrons dans la zone à risque. »

Le jeune homme répondit sa question. Elle l'écouta attentivement. Elle avait d'abord cru que son clan "récoltait" les maladies existantes pour les conserver dans leurs corps. Et par un quelconque moyen, les rendre ensuite aptes à être utilisables en combat. Mais d’après ce qu'il lui disait et ce qu'elle comprenait, ils en créaient eux mêmes. C'était assez... Effrayant. Un microbe, ou une maladie, ça ne se combattait pas comme si c'était un humain. On ne pouvait de plus pas le voir à l’œil nu. De plus, selon le temps d'incubation, un porteur pouvait facilement croiser des dizaines de personnes avant de ressentir les premiers effets négatifs. Qui croiseraient elles aussi d'autres personnes. Si quelqu'un voulait détruire un village, c'était la méthode parfaite. Le masque devait aussi servir à protéger les gens qu'ils croisaient. Nozomi s'interrogea alors sur les origines du clan. Certainement une expérience qui avait mal tourné. Mais elle ne pouvait pas lui poser d'avantage de questions et insister, c'était indiscret. Ça le concernait aussi, après tout.

Il continua de parler de son hypothèse. Une maladie propagée de façon défensive... Elle n'eut aucun mal à imaginer les raisons qui pousseraient quelqu'un à les attaquer: les exterminer tout simplement, leur faire créer des maladies toujours plus virulentes ou bien encore pour tenter de comprendre leur système immunitaire. C'est vrai que cela pourrait être utile, mais s'ils voulaient protéger leurs secrets c'est qu'il devait y avoir une raison. Et puis pour vouloir les tuer ou faire des expériences sur eux, il fallait être fou! Toutes ces choses lui avaient traversé l'esprit, mais jamais elle n'irait jusqu'à volontairement faire du mal. La médecine et la connaissance pour tous, oui, mais pas à n'importe quel prix non plus! Mais tous ne devaient pas être de son avis. La loi du plus grand nombre, en sacrifier un pour en sauver dix, devaient être des excuses valables aux yeux de certains. Seitô se tourna alors vers elle et lui dit une phrase qui la piqua au vif. Il l'avait entendue? C'est vrai qu'elle avait réagi promptement et n'avait pas pensé au fait que l'acte délibéré pouvait être pour se défendre. Elle ne répondit pas, un peu honteuse et sentit le rouge lui monter aux joues. Heureusement qu'elle n'avait pas la peau très blanche, ça ne se verrait pas. Pas trop, du moins.

Heureusement pour elle ils n'étaient plus très loin, et ils allaient vite pouvoir passer sur cet incident. Le Sabakyô s'arrêta bientôt, et lui tendit un masque. Il y avait pensé? C'est vrai qu'elle aurait pu s'en procurer un elle-même avant de venir. Même si elle ne savait pas trop où ça s'achetait, ce genre de choses. Décidément, elle ne pensait vraiment à rien. Mais bon, son coéquipier avait l'air de penser pour deux, ça rattrapait le coup. Elle le prit et le mit, avant de remercier le jeune homme. Il lui dit quelque chose qui l'étonna et qu'elle releva:

- "Vous n'avez aucune technique permettant de supprimer les maladies?"

Ce qui indiquait pourquoi elle était là. Le masque déformait étrangement sa voix. Ça ne devait pas faciliter le quotidien ce truc. Rien que pour manger ou boire, il devait s'éloigner des autres. Et puis pour s'embrasser, comment ça se passait? Il fallait rester entre Sabakyô? Il devait y avoir trop de consanguinité, à force. A moins qu'ils faisaient des enfants sans s'embrasser, mais c'était assez... C'est quoi le contraire de romantique? Elle ne trouvait pas le mot. Nozomi se rendit compte qu'elle le fixait, toute à ses réflexions.

- "Euh... Je vous suis, Seitô-sama."

Puisqu'elle devait garder son chakra, elle le laissait ouvrir la marche. On ne savait jamais, des fois qu'il y ait des ennemis à combattre, il valait mieux qu'elle reste en arrière. Et puis, même sans ça, c'était pas trop son truc le combat.

Une question innocente... Et logique. Nous avions bien de quoi réduire les maladies en cendre, mais seulement avec d'autres virus. C'était donc un cycle sans fin, qui n'était adaptable qu'à notre peuple. Car une fois que les bactériophages avaient fini leurs travaux, pour continuer à vivre, ils attaquaient l'organisme du patient. J'allais lui répondre, si cette flopée de Kunaï n'était pas en train de foncer droit sur nous.

Dans un réflexe entraîné, j'écartais Nozomi de la trajectoire, la protégeant ainsi efficacement. Mes yeux bougeaient dans tous les sens, comptant chaque adversaire... Je vois. Une trentaine d'adversaires, et vu leurs habits, ce doit être des envoyés d'Ame. Deux équipes d'interventions complètes... Récupérant un Kunaï, je l'envoyais dans les airs... Explosant, une pluie de Kunai tomba sur le sol, mais ne touchant néanmoins aucune personne. Ce n'était pas le but.

« Deux Sabakyô pour le prix d'un ! C'est ce qu'on appelle faire une pierre deux coups ! »

« Nozomi... Restez derrière moi et ne regardez pas. Faites-moi confiance, tout ceci sera rapide... »

« Rapide ! T'as beau être un Sabakyô, tu pourras rien contre ça sans ta copine ! »

Je souriais, avant de regarder l'homme, dégainant deux Kunaï... Une fraction de seconde plus tard, j'étais devant lui, retirant mon poignard de sa gorge, tout en ayant un flux Raiton paralysant les ennemis aux alentours. Il ne fallait pas plus de trois secondes pour que mes deux poignards viennent mettre fin à la vie des deux autres Shinobi aux alentours. Une prouesse réalisable seulement si l'acteur ne possède aucune hésitation. Frapper pour tuer.

Une bonne partie du groupe se jeta sur moi, mais un autre attaqua Nozomi. Mes pupilles grossissant soudainement, j'arrivais à la place de Nozomi, avant d'effectuer une riposte mortelle, mais dangereuse. Il avait perdu une dizaine d'hommes, mais moi, j'avais pris un violent coup dans le bras... Me battre contre deux équipes n'était pas un problème, mais protéger quelqu'un, c'était autre chose...

A peine avait-elle terminé sa phrase qu'il lui sauta dessus pour la pousser. Des kunais? Elle regarda dans la direction d'où ils venaient. Il y avait là un bon nombre d'ennemis. La jeune femme n'eut pas le temps de remercier son sauveur. Il fit exploser un kunai en l'air, et d'autres tombèrent au sol. Personne ne fut touché. Une ruse? Cela lui permettait-il d'avoir des armes un peu partout à portée de main? Ou bien étaient-ils eux aussi explosifs, et attendaient qu'un ennemi vienne les ramasser? L'un des assaillants jubila apparemment sur sa trouvaille. Avait-elle l'air d'une Sabakyô? Puis elle se souvint du masque qu'elle avait depuis peu. Ha oui. Ça portait effectivement à confusion.

Le vrai Sabakyô quant à lui, lui demanda de rester à l'écart et de fermer les yeux. Il semblait bien sûr de lui, malgré le nombre d'ennemis. Rester en arrière, oui. Mais fermer les yeux, non. Elle ne voulait rien rater du spectacle. Si elle pouvait appeler ça comme ça. Son coéquipier était rapide, et fort. Il fallait bien l'avouer. En quelques secondes, il s'était débarrassé d'une bonne partie du groupe. Et il vint une nouvelle fois lui sauver la vie, avant qu'elle n'ait eut le temps de réagir. Se faisant blesser, par la même occasion. Elle était un poids, comme elle l'avait imaginé. Mais il était hors de question pour elle de le rester. Ses doigts plongèrent dans une des petites sacoches qui pendaient à sa ceinture. Huit petites boules. Trois de poison, trois de poivre et deux autres de sa spécialité. Elle pouvait les utiliser comme bon lui semblait, avec leurs masques ils ne couraient aucun risque.

Le flot d'ennemis ne faiblissait pas. Un bon nombre se dirigea vers eux, menaçants. N'utiliser aucun chakra, n'est ce pas? Elle jeta deux boules. Une de poison et une de poivre. Celui ci les faisait tousser et les obligeait à chercher de l'air. Qui emplissait leurs poumons de poison. Une petite dizaine d'hommes de mit ainsi à tousser, puis à se tenir la gorge. Avant de tomber à genoux, puis à terre, morts. Car oui, elle respectait la vie, mais rarement celle de ceux qui lui voulaient du mal. Elle fit à l’attention de Seitô:

- "Nous devrions peut-être en garder un ou deux en vie pour les interroger."

Ils avaient vaincu la plupart du groupe, mais il en restait encore assez pour les mettre en difficulté. Surtout que son compagnon était blessé, et qu'elle n'allait pas le soigner en plein combat. Les ennemis restant semblaient un peu hésitants, ne voyant aucun signe de vie parmi leurs camarades mis à terre. Et se demandant peut-être en quoi consistait l'interrogatoire. Nozomi prépara de nouveau une boule de poivre ainsi qu'une de poison dans la main, prête à agir s'ils approchaient trop près. De l'autre, son bâton pouvait servir d’arme de fortune en cas de besoin. Oui ce n'était pas son truc le combat, mais il n'était pas question qu'elle reste sans rien faire.

Une stratégie astucieuse. Du poivre et du poison ? C'était un stratagème enfantin, et pourtant réellement efficace. Qui ici aurait eu l'idée de voir un jour un adversaire utiliser tel stratagème pour combattre ? En soit, c'était astucieux et irrémédiablement efficace, chose que je dois dire, j'appréciais grandement. Mais la remarque à la suite m'avait un peu déçu, et je me devais de répondre à la Ninja médecin. Après que je me soit débarrassé des hommes restant...

« Ce sont des Shinobi d'Ame. Ils ne savent rien de plus que les responsables sont des Sabakyô. »
« Exact, et tu vas nous dire le reste ! »

Je souriais. Avec sa petite information, les adversaires avaient repris confiance, mais on avait confirmation qu'ils ne savaient rien. Il n'y avait donc aucune autre raison de laisser le combat durer plus longtemps... Il fallait que j'en finisse en une seule attaque.

« Que ceci reste entre nous, Nozomi. Comme je vous l'ai dit, le temps nous est compté. »
« Et qu'est-ce que tu comptes faire hein ?! »

Je posais ma main sur mon masque, avant de le retirer délicatement...

« Hein...? Non, tu es le... »

Je soufflais en face de moi. Un simple et long soupir à l'odeur de rouille. Absolument tous les adversaires commencèrent à avoir des convulsions virulentes, avant de se voir, quelques secondes après, mourir totalement tétanisé. Remettant mon masque avant de Nozomi puis ce voir ce visage maudit, je m'avançais vers l'Homme semblant être le leader du groupe...

« Effectivement, je suis le Brouillard Solitaire. »

Son souffle se coupa peu après, ainsi que le cycle de sa vie. Me retournant vers Nozomi, je la regardais simplement. Un échange qui voulait simplement dire : entre eux et moi, qui considerez-vous comme des monstres ? Réflechissez-y... Et donnez moi une réponse. La plus honnête possible. Je me retournais, et continuer dans la direction...

Après notre départ du champ de bataille, je dois dire que le voyage, c'était fait dans un silence complet. Ma blessure me faisait mal, mais j'avais déjà vécu bien pire. La nuit tombante, nous nous étions arrêtés dans une clairière, et nous avions fait un petit feu de camp, le silence toujours maître...

Le Sabakyô qui en savait largement plus qu'elle sur le monde shinobi lui répondit directement après sa remarque. L'interrogatoire était inutile, ils ne savaient rien. Seulement des pions, ou des soldats qui exécutaient simplement les ordres. Seitô l'avait certainement deviné dès le début. Elle se trouva un peu bête, une nouvelle fois. Il lui demanda ensuite de garder le silence sur la suite, car il fallait faire vite. Elle hocha simplement la tête. Il souleva alors son masque et l'homme qui semblait pourtant être le chef du groupe - et donc logiquement le plus fort - prit peur. Son coéquipier était donc connu? Il soupira, et à première vue rien de se passa. Mais elle savait qu'il n'en était rien. Les hommes furent soudainement pris de convulsions, ils semblaient souffrir énormément. Seitô remit son masque avant qu'elle n'ait pu voir son visage. Il se tourna alors vers elle et lui lança un regard énigmatique, tandis que le sien passait de lui aux hommes qui mouraient sous ses yeux. Qu'est-ce que c'était? Une maladie encore plus virulente? Non, il y avait une odeur bien spécifique. Comme de la rouille. Serait-ce de l'acier? Si c'était le cas ils n'avaient aucune chance. Personne ne pouvait détruire de l'acier qui s'infiltrait insidieusement dans son corps. Pas même elle.

Ils poursuivirent leur route silencieusement sans subir d'autres désagréments. Ils s'installèrent lorsque la nuit tomba. C'est ainsi qu'ils se retrouvèrent dans une petite clairière, près d'un feu de camp. La nuit serait courte, ils repartiraient certainement dès qu'il ferait assez clair pour se déplacer. Comme l'avait dit Seitô plus tôt, le temps leur était compté. A chaque minute de pause qu'ils prenaient c'était du temps en moins pour leur mission. Mais ils ne pourraient pas tenir longtemps sans un minimum de repos. Ils n'étaient que des humains. Ils devaient régénérer leur chakra pour le lendemain. Enfin, surtout lui. Car elle n'avait pas fait grand chose. D'ailleurs, si ils se reposaient elle pouvait se permettre d'en utiliser un peu. Elle s'approcha de Seitô et s'agenouilla à côté de lui. Puis elle posa ses paumes sur sa blessure et une lueur verte soigna sa plaie. Elle le regarda.

- "Merci de m'avoir protégée, Seitô-sama. Je suis désolée, je ne suis pas très douée pour le combat..."

Si elle avait su se défendre toute seule il ne se serait pas fait blesser. Elle pouvait au moins le soigner, c'était déjà ça. Son regard se reporta sur la plaie, qui se fermait à vue d’œil. Plusieurs questions trottaient dans sa tête, sans qu'elle ose les poser. Certaines car elle craignait que les réponses soient encore évidentes pour lui. Et d'autres car elles étaient trop personnelles. Elle aurait voulu savoir ce que c'était tout à l'heure, même si elle pensait l'avoir compris. Mais il lui avait fait confiance là dessus alors elle n'en parlerait pas. Par contre une autre lui brulait les lèvres.

- "Quelle est l'histoire du brouillard solitaire?"

Si leurs ennemis potentiels savaient, alors elle pouvait se permettre de lui demander. Ils étaient dans la même équipe pour cette mission, après tout. Elle avait terminé de le soigner et reporta une nouvelle fois son regard vers lui, posant ses mains sur ses genoux.

Elle s'approcha vers moi doucement, semblable à un humain s'approchant d'une bête farouche. Avec une douceur tout aussi égale, elle posa sa paume sur ma blessure avant de me remercier. Elle n'était pas douée pour le combat, mais elle n'avait rien d'un Shinobi. Je pouvais voir en elle une innocence que j'avais connue il y a bien longtemps, mais que je n'avais plus. Avais-je eu le choix de devenir puissant au combat ? Il n'y avait que la guerre, la souffrance, la mort et le sang. Je n'avais pas eu le choix.

Mes yeux s'éveillèrent de surprise quand elle me demanda l'histoire du Brouillard Solitaire. Pourquoi voulait-elle connaître une telle histoire ? Je l'ignorai. Mais je n'avais aucune raison de ne rien lui dire, même si cela ne me plaisait guère de dévoiler cette triste histoire me servant de passer.

« Il existe deux types de Membres chez les Sabakyô. Les plus communs sont ceux à qui nous offrons notre pouvoir. La deuxième catégorie, bien plus rare, et celle de ceux qui sont nés en contrôlant des maladies. Ces derniers sont bien plus robustes et puissants que les premiers, mais aussi quasi-inexistants. Les Sabakyô transmettent leurs pouvoirs manuellement, mais il arrive que cela devienne génétique. Le Brouillard solitaire n'appartient à aucune catégorie, et aux deux à la fois. »

Je regardais le ciel, avant de détourner mon regard vers elle.

« Ma mère et mon père m'avaient transmis génétiquement le pouvoir des Sabakyô. Mais en temps de guerre, ils m'ont aussi transmis manuellement ce pouvoir, augmentant exponentiellement mes capacités. Petit à petit, avec l'âge, mes pouvoirs ont évolué, jusqu'à que je libère continuellement un nuage de virus et de gaz mortels tout autours de moi. En plus de blesser les personnes autour de moi, mon Chakra s'atténuait... C'est pourquoi je porte ce masque. Il bride mes capacités, tout en me permettant de survivre. Je ne l'enlève que quand cela est nécessaire. »

Je baissais les yeux. J'avais évité de parler de ma sœur, de la mort, et de toutes les traques qu'on nous avait fait subir. J'avais simplement dévoilé le strict minimum. Et j'allais conclure l'histoire.

« Après quoi, je n'étais pas capable de combattre aux côtés d'une autre personne, ni vivre avec autrui. Petit à petit, à force des traques envers ma personne, les autorités d'Ame mon surnommé le brouillard solitaire. Et lorsque que je fus mis en prison par une embuscade, j'avais, dès le premier soir, tuer les trois-quarts de mes geôliers. Les autres sont morts d'infection deux jours après. On m'a donc isolé dans une prison de niveau 5. Là ou on enferme les pires criminels. Une semaine après, j'étais le seul prisonnier survivant à l'étage. J'ai vécu là jusqu'à que Konoha vienne me récupérer. »

Je soupirai, j'évitais tout les passages des tortures, des viols, et autres souffrances de la guerre. Elle n'en avait pas besoin.

« On me surnomme le Brouillard Solitaire, car seule la Solitude peut être ma compagne, et à connaître mon visage. Tous les autres sont morts. C'est parce que je destiné à être avec elle. Il n'y a aucune autre alternative. »

Elle devait le savoir, je n'avais pas tout raconté. Mais je n'en avais pas réellement envie... Mon regard se perdait dans les flammes... Il y avait bien une autre alternative... Ma mort.

« Tout le monde possède une histoire, mais quand est-il de la votre ? »

Le jeune homme parut surpris de sa demande mais ne la refusa pas. Il commença à lui conter l'histoire du brouillard solitaire, sa propre histoire. Et la jeune femme écoutait patiemment, toujours assise à ses côtés. Il commença d'abord par sa naissance, lui expliquant que les Sabakyô avaient deux façons de naitre. La première, la plus classique selon lui, consistait à donner son pouvoir. Et ainsi faire d'une personne lambda un Sabakyô, de façon manuelle. La seconde était de façon génétique. Avec les deux parents du même clan. Ce qui était plutôt rare. Mais vu comment ils étaient traqués, cela n'étonna pas vraiment la jeune femme. Il ne devait pas rester beaucoup de membres de leur famille. Ils fallait déjà qu'ils se rencontrent, qu'ils ne soient pas du même sang et enfin qu'ils se plaisent. Cela faisait beaucoup de probabilités. Mais Seitô était pourtant le fruit de l'amour de deux de ces êtres. Et grâce à cela, il était donc plus résistant et puissant que la moyenne.

Ses parents auraient pu être fiers de leur enfant, qui partait avec de meilleurs bases qu'eux. Pourtant, ils ne s'en contentèrent pas. En temps de guerre, il le traitèrent comme une arme. Une arme imparfaite. Alors, ils l'améliorèrent encore. Ne se contentant pas de ses attributs génétiques, ils lui donnèrent leurs pouvoirs de l'autre façon également. Et ses pouvoirs grandirent en même temps que lui. Jusqu'à ce qu'il ne puisse plus les contrôler et libère en continu des maladies mortelles pour son entourage. L'obligeant à porter un masque. A se cacher des autres. Étant dangereux pour la population, il devint la cible de traques. La jeune femme serra les poings sur ses genoux. Quels genres de parents pouvaient vouloir donner cet héritage à leur enfant? Alors qu'il pouvait vivre tout à fait normalement à sa naissance, ils l'avaient... Amplifié. Traité comme un objet. Et il avait dû être traité comme le pire des criminels, enfermé à leurs côtés. Elle n'essaya pas d'imaginer ce qu'il avait pu subir. Konoha l'avait ensuite enfin sorti de sa prison et lui avait offert une nouvelle vie.

C'était de là que venait son surnom. Le brouillard solitaire. Car il était condamné à rester seul, avec la mort comme seule amie. Il ne pouvait pas faire autrement. Alors qu'il observait les flammes, elle le regarda. Il ne pouvait même pas manger ni boire en compagnie d'autres personnes. Il devait toujours s'isoler. Pour tout. Et pourtant... Il s'était ouvert à elle, et personne ne l'y avait obligé. Il venait de lui faire confiance, en quelque sorte. La jeune femme détailla les traits joliment dessinés de son visage. Ainsi que ses yeux qui changeaient étrangement de couleur. Et qui étaient tellement expressifs... Elle se promit qu'elle lui trouverait une solution. Elle était médecin, elle trouverait bien. Même si elle devrait y passer des années. Elle y arriverait. Un fin sourire commença à se dessiner sur ses lèvres, alors qu'elle l'observait toujours. Il rompit sa rêverie en lui demandant à son tour son histoire.

- "Moi?"

Elle se leva et se dégourdit un peu les jambes. Honteuse qu'il la surprenne en train de l'observer de la sorte.

- "J'ai eu beaucoup plus de chance que vous, Seitô-sama."

Elle vint s'asseoir un peu plus loin et passa ses bras autour de ses genoux. Comme pour mettre un peu de distance entre lui et son cœur qui battait la chamade. Avait-il perçu son trouble? Était-ce son histoire qui l'avait chamboulée à ce point? Ou le fait qu'il se soit confiée à elle? Pourquoi lui faisait-il cet effet? Elle venait de le rencontrer. Elle prit un peu de temps pour remettre ses pensées en ordre.

- "Je n'ai aucun souvenir de mes parents. D'après ce qu'on m'a raconté, mon clan m'a recueillie dans une maison en feu. Ma mère y a trouvé la mort et nous ne savons pas ce qu'il est advenu de mon père. Il doit très probablement être décédé, lui aussi. Comme je vous le disais, j'ai eu de la chance. Car c'est mon véritable clan de sang qui m'a sauvé la vie. Le frère de ma mère m'a prit sous sa protection. De plus, c'était un clan spécialisé dans la médecine. Ils m'ont soignée et j'ai survécu alors que cette maison n'est plus que cendres."

Elle repensa à cette maison que son oncle lui avait montrée. Cela faisait plusieurs années qu'elle ne s'y était pas rendue. Pourtant la tombe de sa mère s'y trouvait.

- "Le clan Myouga n'était pas très puissant, ni nombreux. Et il parcourait les terres afin de sauver les shinobis blessés qui pouvaient encore l'être. Dès que j'eus l'âge de manier le chakra, j'en fis autant. Prenant exemple sur eux, j'ai soigné les corps décharnés dès ma plus tendre enfance. Ce n'était peut-être pas le meilleur endroit pour une petite fille, mais c'était notre devoir. Et j'étais aux côtés de personnes qui m'aimaient, et me protégeaient."

Son regard se perdit dans le vague, repensant à tous ces shinobis qu'elle avait sauvés. Et aux autres qu'elle avait aidé à partir...

- "Nous... Ne faisions pas que les soigner. Nous abrégions aussi leurs souffrances, quand nous ne pouvions rien faire pour eux. Et nous ne faisions aucune différence entre les deux camps. Ce qui ne leur plaisait pas vraiment. Certains shinobis nous ont accusés de traitrise, d'autres nous ont traités d'assassins. Aucun d'eux n'avait tord ou raison. Nous faisions simplement ce qu'il devait être fait."

Elle ne décrit pas ce qu'elle avait vu. Ce qu'elle avait dû parfois faire pour se protéger de ces shinobis qui désiraient un peu de "chaleur humaine" en plus des soins prodigués. Elle ne lui expliqua pas non plus que ses bijoux ainsi que ses tatouages n'avaient que pour but de cacher ses cicatrices. Ni du fait que sa cousine plus jeune était décédée avant elle.

- "Les adultes ont toujours protégé les plus jeunes. C'est ainsi qu'à la fin officielle de la grande guerre, d'une dizaine nous étions passés à une seule. Il ne reste plus que moi. Vous êtes la seule personne à m'avoir protégée et à être encore en vie, Seitô-sama."

Nozomi montra distraitement son bâton.

- "C'est tout ce qu'il me reste d'eux."

Son regard se planta dans le sien. Et elle entoura de nouveau ses bras autour de ses jambes.

- "Alors que j'errais seule, mourante de froid et de faim, j'ai été recueillie une nouvelle fois. Par une famille chaleureuse et aimante qui m'ont élevée comme leur propre fille. A la frontière du pays des sources chaudes. J'y suis restée de longues années, et je me suis reconstruite peu à peu. Mon adolescence a été des plus banales, et je leur en suis reconnaissante pour ça. Je m'entendais très bien avec mon frère adoptif, Hajime. Il avait pour ambition de devenir un puissant shinobi, et allait à l'académie qui avait ouvert depuis peu. C'est lui qui m'a transmis les techniques de base qu'il avait apprises là bas."

Elle détacha son regard du jeune homme et replongea une nouvelle fois dans ses souvenirs.

- "Lorsque nous avons su que Suna préparait un examen ouvert à tous, il a décidé d'y aller, pour se confronter à d'autres personnes que celles du petit village où nous habitions. Il y est parti seul. Je ne l'ai pas suivi car je n'avais que faire de tout ça, je voulais juste m'éloigner du monde shinobi et essayer d'oublier mon passé. De plus, je ne peux pas être en présence de trop de personnes en même temps sans en ressentir une certaine gêne, voir par être totalement incommodée. Je ne sais pas comment expliquer cela, mais je sais que c'est un héritage de clan."

Peut-être qu'elle réussirait à contrôler ça, un jour.

- "Il est donc parti à Suna, et a passé l'examen Chunin avec succès. Ils l'ont enrôlé, et il est parti avec eux lors de la guerre de l'indépendance. Il n'est jamais revenu. Je rappelais trop de souvenirs à mes parents. J'ai alors eu besoin de m'éloigner d'eux pour voir si je pouvais être utile d'une quelconque façon, sans réel but ou destination. "

Elle lui adressa un semblant de sourire.

- "Voilà l'histoire de Nozomi l'errante, Seitô-sama."

Elle lui avait conté son histoire à son tour. Comme si il s'était agi d'un ami de longue date avec qui elle avait une discussion des plus banales.

J'écoutais avec attention la membre du clan Myouga. C'était une sorte de clan médecin sans frontière, soignant tout ceux qui étaient dans le besoin, et qui fut, à première vue... Rapidement attaqué et massacré au fil de la guerre. Aujourd'hui, devant moi, j'avais probablement la dernière Myouga existante dans le monde Shinobi. Peut-être, peut-être pas... Quelle importance ? Les clans n'étaient que le nom de famille des Shinobi. Il y en a qui perdure, d'autres qui s'éteignent. C'est le cycle de la vie.

« Personne n'a pas de but. Il n'y a que des gens qui ont perdu leurs buts des yeux, semblant donc avoir le sentiment d'errer sans volonté. Mais si vous n'en aviez aucune, vous ne seriez pas là à me compter votre histoire. »

Je regardais les flammes...Puis, je décidais de me lever, récupérant des matériels ninja précédemment sceller dans un de mes parchemins.

« Reposez-vous, je vais aller sécuriser les environs... Nous partirons demain à l'aube... »

Me déplaçant à une vitesse exceptionnelle, je posais des pièges un peu partout est des moyens de nous prévenir rapidement en cas d'intrusion dans le périmètre. En soit, le fuînjutsu dans ce cas-là était très utile. Revenant après une petite heure, je regardais les braises incandescentes éclairant le visage de Nozomi. C'était une femme belle, juste et réfléchis. Loin d'être une shinobi, c'était avant tout un médecin... Une chose rare en ce monde... Me posant proche d'elle, contre une souche, je fermais les yeux, m'enfonçant dans les bras de Morphée.

L'Aube me réveilla doucement, me tirant un sommeil réparateur. Ouvrant les yeux, je sentis une pression sur mon corps. Observant le pourquoi du comment, je vis Nozomi, tête sur mon torse, profondément endormie. Cette situation était nouvelle pour moi. Il y avait longtemps que quelqu'un n'avait pas dormi sur mon torse, et ce n'était jamais arriver de la part d'une étrangère à mon clan. Posant ma main sur son épaule, je fis de léger mouvement afin de la tirer de son sommeil.

« Réveillez-vous Nozomi... Nous devons partir... »

Après qu'elle est mit fin à cette drôle d'étreinte, je désactivais les pièges avant de nous remettre en route. Après une petite heure de voyage, nous arrivions au village... Qui semblait presque en guerre civile. Des fenêtres et portes barricadées, des cadavres dans les rues... Le chaos.

« Séparons-nous... Je vais essayer de trouver le patient zéro parmi les victimes. Quant à vous, sécurisez les personnes saines, et mettez en isolation les infectés avant de les soigner. Il faut limiter l'infection au maximum. Occupez-vous de l'organisation pour enrayer l'infection du côté des survivants. Je vous rejoindrai quand j'en saurai plus. Soyez prudente, Nozomi... »

Il était temps de nous mettre en action et d'accomplir notre mission... J'espère sincèrement qu'il ne lui arrivera rien...

Spoiler:

Après avoir patiemment écouté la rescapée Myouga, le Sabakyô conclut le tout par une phrase qui la laissa pensive. Il indiqua ensuite qu'il allait sécuriser les lieux, et elle hocha simplement la tête en signe d'acquiescement. Tandis qu'il était parti, elle réfléchit à ce qu'il lui avait dit. Personne n'avait pas de but, hein? Alors, quel était le sien? Elle avait simplement voulu s'éloigner de cette maison qui lui rappelait trop sa présence. Ou plutôt le manque de présence qu'il avait laissé. Un frère, mais adoptif. Elle aurait voulu qu'il soit bien plus que cela. Mais pourtant elle ne le lui avait jamais dit, et maintenant il était mort sans savoir ce qu'il représentait pour elle. Un de plus. Combien de cadavres allait-elle laisser derrière elle? Portait-elle vraiment malheur à tous ceux qui s'approchaient trop près d'elle? Voyager seule était la meilleure façon de ne pas faire perdurer ça.

Le retour de son coéquipier la tira de ses sombres pensées. Il s'allongea non loin d'elle et ne tarda pas à s’endormir. Sécuriser le périmètre, c'était vraiment pratique. Comment avait-il fait ça? Ça évitait d'avoir à veiller pour guetter le danger. En tous cas il semblait avoir confiance en ce qu'il avait fait car il dormait profondément. Elle allait devoir en faire de même si elle voulait être en forme pour le lendemain. Elle se coucha alors, face au feu. Le feu... Destructeur. Brulant douloureusement. Les flammes s’élevèrent haut, très haut. Et des silhouettes bougeaient au travers. Elle entendit des cris, ainsi que des pleurs. Les siens? Ou ceux de quelqu'un d'autre? On lui parlait également, mais elle ne comprit pas ce qu'on lui dit. Et puis, une main sorti de nulle part s'avança vers elle, se posant sur son visage.

La jeune femme se réveilla brusquement. Un cauchemar, encore le même. Et elle n'en comprenait toujours pas la signification. Cette fois ci il y avait eu quelque chose de plus. Elle posa ses mains sur son visage, et ses doigts touchèrent le masque qu'elle portait toujours. La faisant doucement revenir à la réalité. Son regard se porta sur ses bras et ses jambes, aux endroits de cette douleur si vive qu'elle ressentait à chaque fois, comme si elle la vivait vraiment. Mais elle ne vit que ses tatouages. Elle posa de nouveau ses mains au sol, se redressant pour s'asseoir. Un crépitement du feu de camp la fit reculer. Elle en avait toujours eu peur, ce qui était plutôt gênant dans des cas comme celui ci. Et ses doigts touchèrent quelque chose. Ou plutôt quelqu'un.

Elle le regarda, le shinobi qui dormait à ses côtés pour cette mission. Il avait l'air paisible. Alors qu'elle même était encore tremblante de ce mauvais rêve qui paraissait si réel. Elle l'avait heurté et il ne s'était pas réveillé. Il avait vraiment confiance. Pouvait-elle lui prendre un peu de cette confiance? Elle s'avança vers lui, hésitante. Ne sachant pas vraiment ce qu'elle était en train de faire. Et posa sa tête sur lui, écoutant le bruit de son cœur. C'était calme et apaisant. Elle se traita intérieurement de folle. Qu'est-ce qu'elle faisait? De toutes façons, il n'allait pas le savoir. C'était juste le temps de se rassurer. Elle retournerait ensuite à sa place. Ce n'était pas comme si elle risquait de s'endormir, n'est ce pas? Même si elle était bien, là. C'était une douce chaleur réconfortante. Comme un feu de camp mais en moins dangereux, beaucoup moins. Voir pas du tout. Elle se sentait même plutôt en sécurité. Et en plus agréable, aussi.

Un léger mouvement d'épaule la tira de ses songes. Ainsi qu'une voix... Qui résonnait contre elle? La jeune femme se redressa et regarda le jeune homme, intriguée. Elle s'était endormie... Elle s'était vraiment endormie comme ça? Mais le shinobi ne releva pas, n'accentuant ainsi pas sa gène. Ils n'échangèrent d'ailleurs aucun mot. Certainement autant surpris l'un que l'autre. Il partit, la laissant ranger ses affaires. Ce qui fut rapide, vu le peu qu'elle avait. Lorsqu'il revint, elle était prête à partir. Il se mirent donc en route.

C'est après environ une heure qu'ils arrivèrent au cœur du lieu de leur mission. Un village en proie à la désolation. Des cadavres jonchaient le sol. C'était comme si elle avait fait un saut dans son passé. Elle était contente d'avoir ce masque, au moins elle n'aurait pas les odeurs de viande en putréfaction. Ce n'est pas parce qu'on connaissait la situation qu'on s'y habituait... Seitô lui donna quelques indications. Lui disant comment procéder. Le jeune homme qui s'était confiée à elle n'était plus là. Il était redevenu le chef de mission. Le Sabakyô avait remit son masque. Le second... Cependant, à sa dernière phrase, elle lui répondit:

- "Vous aussi, Seitô sama."

Et alors qu'il partait de son côté, elle se dirigea vers la première maison. Il était temps d'agir, et de montrer à son tour ce qu'elle savait faire.

Regardant Nozomi du coin de l'œil, je lui fis un bref signe de la tête avant d'effectuer un Shunshin no Jutsu en direction de la partie la plus dangereuse du nid d'infections. En vérité, je n'avais pas le choix : il fallait récupérer le patient zéro le plus rapidement possible pour avoir toutes les informations nécessaires... Mais comment savoir où se trouvait le patient zéro alors que cette ville était gigantesque ?

Oui, on avait ici à faire à une ville relativement grande, et assez sophistiqué. Des immeubles, des boutiques et autre lieu que l'on trouve habituellement dans une ville développée. Mais étrangement, il y avait des traces d'affrontement un peu partout. Les vitrines étaient défoncées, des traces de sang sur le sol, et même des immeubles barricadés. Étrangement, aucun cadavre... Mais que c'était-il passé dans cette ville ? Et où étaient les malades qui ont succombé à cette maladie ? Deux questions qui restaient sans aucune réponse...

M'avançant toujours plus dans les profondeurs de la ville fantôme, je laissais derrière moi la barrière séparant le domaine des "sains" et des "morts". Là ou j'avais laissé Nozomi s'occuper de l'organisation, pour m'a part, je devais absolument en apprendre plus directement sur le terrain. Et à première vue, cela se présentait plutôt mal. Désactivant la fonction filtrante de mon masque, je humais l'air à plein poumon. Aucune réaction de la part de mes anti-corps. Il n'y avait donc plus de virus dans l'air ?

C'était étrange. Ni cadavre, ni virus dans l'air ambiant. Alors comment l'infection, c'était-elle propagée aussi rapidement ? Nous sommes dans un flou total. Et c'est une des rares fois où, je dois dire, je n'avais aucune idée où chercher. Quand soudains, j'entendis un râle de douleur provenant des profondeurs d'un immeuble voisin. M'armant d'un Kunaï, et usant d'une légère flamme Katon pour m'éclairer, j'avançais en direction de ce bruit n'évoquant que la souffrance d'un homme proche de la fin.

L'immeuble en soit était sombre, l'électricité ne marchait définitivement plus. Quelques débris, des marques de sang sur le sol, tandis qu'un homme, grièvement blessé, gisait au fond. D'après ses habits, c'était un membre de la police Amejin. M'agenouillant à côté de lui, j'observais ses blessures... On aurait dit des morsures d'animaux assoiffés de sang...

« Qu'est-ce qui vous as fait ça ? »

« Vous... Vous devez partir... Ils reviendront... »

« Faites que votre sacrifice de ne soit pas vain. Expliquer ce que vous savez... »

« L'infection... Le chef... Une fois mort... Ils deviennent des bêtes sauvages... Ils attaquent et... Les autres deviennent des bêtes en mourant... Un cycle... Ils ne s'arrêtent jamais... Il faut sauver... La barrière... »

C'était donc une infection par morsure ? Étrange... C'était la première fois que je voyais un Sabakyô faire un virus pareil. Ils y avaient là, en plus, deux facteurs à prendre en compte : les cadavres se réveillaient et mordaient les autres, propageant ainsi le virus. C'était donc un Sabakyô probablement tourné vers la nécromancie...

« Où se trouve cette barrière ? »

« Mairie... Sous-sol... »

« Euhw.... »

Me retournant, je donnais un violent coup de Kunai, tranchant la gorge de cette chose derrière moi... Un cadavre. Deux cadavres... Non... Une vingtaine de cadavres, marchant vers notre position. C'était encore pire que je le pensais...

La jeune femme frappa quelques coups à la porte devant laquelle elle se trouvait.

- "Il y a quelqu'un? Montrez-vous! Je viens vous aider!"

Personne ne lui répondit. Elle tenta d'ouvrir la porte mais celle ci était bien barricadée de l'intérieur. Elle fit le tour de la maison et regarda au travers d'une vitre. Elle ne vit aucune âme qui vive. C'était calme, beaucoup trop calme. Elle toqua à la fenêtre, appelant de nouveau. Rien. Elle passa à la maison suivante et effectua le même manège. Il n'y avait personne ici non plus. Celle d'après et la suivante non plus. Elle n'allait pas toutes les faire de cette façon, elle allait mettre un temps fou! L'errante se posta au milieu de la rue, et plaça ses mains en porte voix.

- "S'il y a quelqu'un, montrez-vous! Je ne vous veut aucun mal!"

Le masque lui donnait une voix étrange, mais le message était passé. S'il restait une quelconque personne encore en vie dans les environs, il l'aurait certainement entendue. Et c'est là qu'elle vit la première personne s'avancer vers elle. Il avait une démarche étrange, et ses yeux semblaient ne plus rien exprimer. Nozomi s'approcha de lui, et alors qu'elle tendait sa main il la lui prit pour... Tenter de mordre dedans? Elle retira vivement sa main. Qu'est-ce qu'il lui prenait? Était il devenu fou?

- "Ça va pas, non?!"

Il ne lui répondit que par un grognement étrange. D'autres arrivaient derrière lui. Il y en avait beaucoup, une bonne vingtaine, voir plus. Ils semblaient vouloir se diriger vers elle. Et c'est là qu'elle se rendit compte que malgré leur nombre, elle ne ressentait rien du tout émanant d'eux. Ils étaient morts? Alors pourquoi est-ce qu'ils marchaient encore? Se dirigeant dangereusement vers elle... Ils semblaient attirés par le bruit, et vu tout le boucan qu'elle avait fait, elle était devenue une cible idéale.

La jeune femme recula de quelques pas, et leur lança deux boules: une de poivre et une de poison. Ça ne sembla leur faire aucun effet. Du moins à première vue. Elle s'était arrêtée pour observer leur réaction. Et ils humèrent l'air, probablement à sa recherche. Le bruit et l'odeur, voilà ce qui les attiraient. Le poison avait été totalement inefficace, par contre le poivre trompait leur sens de l'odorat. C'était très intéressant tout ça, mais elle n'allait certainement pas rester sur place pour savoir combien de temps ça ferait effet. D'autant plus que ceux de derrière poussaient les premiers pour se diriger vers elle.

Elle se mit alors à courir, mais vers où? Voyant une échelle, elle y monta afin de prendre de la hauteur. Heureusement pour elle, ils n'avançaient pas bien vite et ne semblaient pas comment savoir monter. Elle se retrouva rapidement sur le toit du petit immeuble qu'elle avait escaladé. De là haut, elle observa les environs. Il y avait le groupe qu'elle avait crée. Plus loin ils étaient plus épars, cherchant sûrement une proie. Une proie... La maladie se propageait certainement par leur morsure. Il allait donc falloir tous les vaincre. Mais comment?

*Allez Nozomi, réfléchis! C'est le moment de faire marcher tes méninges!*

Elle poussa un soupir, et tandis qu'elle était penchée au dessus du vide, prit un peu de temps pour réfléchir à la situation.

La chose arrivait dangereusement vers moi. C'était un phénomène étrange de voir des cadavres qui marchent ? Étais-ce ça, la dangereuse maladie que le Sabakyô avait libérée ? Un virus suffisamment puissant pour rendre les gens zombifié et assoiffé de sang ? Un procédé que je devais reconnaître d'astucieux. Si le possesseur de ce jutsu lançait une attaque sur la métropole d'Ame, le pays de la pluie n'en sortirai pas indemne. La situation était critique. Si je ne portais pas le gouvernement d'Ame dans mon cœur, il était désormais rattaché à Konoha. Et en tant que Shinobi, je ne peux laisser un tel virus de mains avisées.

Autrement dit, dans mes mains. Si j'avais la possibilité de copier et d'apprendre ce jutsu, alors Konoha disposerai d'une arme de dissuasion bactériologique d'une grande ampleur. Et une arme propre au clan Sabakyô. De quoi faire trembler jusqu'au plus puissantes nations encore en place... Mais ici n'était pas la question. Il me fallait tester les possibilités, les limites, les forces et les faiblesses de ce virus avant toute chose. Après tout, c'était aussi ma mission.

Soufflant un gaz devant moi, incolore, mais d'une forte odeur rouille, je remarquais que la toxine paralysante n'avait aucun effet. Néanmoins, ils changeaient de direction... Deux informations : la première, c'est que mes poisons internes ne fonctionnaient pas et donc qu'ils étaient bien morts, la seconde, qu'ils se repéraient à l'odeur. Empoignant une pierre, j'envoyais la roche contre une paroi. A l'unisson, les choses se mirent à bouger vers l'endroit d'où le son provenait. Soufflant un gaz d'une densité coloré mais très difficilement expensible, je l'envoyais sur les morts-vivants qui continuèrent leurs routes. Ils avaient donc deux sens fonctionnels : l'odorat et l'ouïe.

Mais cela était insuffisant. Soufflant un énième gaz fragilisant les tissus, et un gaz provoquant des démangeaisons, je n'observais aucune réaction directe. Jusqu'à que l'un perdit un morceau de peau en marchant sur un rocher un peu trop pointu. Il y avait donc possibilité de détruire les tissus, mais en aucun cas de stimuler une activité nerveuse ? Quoi que l'on dise, ses gens étaient bels et biens morts. Un virus mortel transformant la population en zombie... C'était stupéfiant et effrayant.

Sans perdre plus d'un instant, je sortais et revenais sur mes pas. Si la population était totalement transformée, alors Nozomi courrait un grave danger. Si je n'avais aucune difficulté a me débarrasser des zombies, elle, elle n'avait qu'une simple boule de poivre afin de les désorienter. Le poison ne marcherait pas. En tous les cas, pas contre ces choses.

Fonçant vers l'entrée du village, j'humais dans l'air des traces distinctives d'une odeur poivrée. Nozomi ! Avait-elle était attaquée ? Était-elle encore en vie ? Tant de questions qui restaient en suspend. Me laissant guider vers l'odeur, j'observais non loin un groupe de morts levant les bras au-dessus d'un bâtiment. Observant l'objet de leurs convoitises, je remarquais que ma coéquipière avait réussi à se mettre en sécurité. Grimpant habilement sur le toit, j'arrivais vers elle avant d'annoncer.

« Le village est infecté par un virus mortel, couplé par de la nécromancie. Les zombies n'ont aucune fonction vitale active, et leurs systèmes nerveux ne réagissent pas comme la normale. Uniquement l'ouïe et l'odorat semblent avoir était conservée... On m'a parlé d'une barrière à maintenir où à mettre en place, le sceau se trouvant sous la mairie... J'ai bien peur qu'il n'y ait pas nombre de survivants ici... »

En haut de l'immeuble, la jeune femme réfléchissait. Elle regardait les choses qu'elle avait fait s'agglutiner en bas. Comment pouvait elle bien réussir à les tuer? Ou les soigner? Pouvait-elle seulement y arriver? Ils semblaient bel et bien morts. Il lui faudrait pouvoir en examiner un pour l'isoler. Mais elle se voyait mal se risquer à faire ça. Elle avait surtout de fortes chances de se faire mordre. Et elle n'était pas sûre de pouvoir y échapper de nouveau. Une silhouette se détacha du lot, et se dirigea vers elle. Seitô! Ainsi il s'en était sorti aussi. C'est avec soulagement qu'elle le vit arriver à ses côtés.

Il lui annonça clairement sa situation ainsi que ce qu'il avait trouvé. De la nécromancie? Il fallait être sacrément allumé pour jouer avec les morts. Ne pouvait-on pas les laisser tranquilles? A croire que même décédés, ces pauvres gens ne pouvaient pas être en paix. C'était un manque total de respect envers les défunts. Il lui confirma ce qu'elle avait remarqué par elle-même: ils étaient attirés par le bruit ainsi que par l'odeur. Puis il ajouta une information très intéressante. Il y aurait un sceau qui pourrait régler tout ça. Sous la mairie. C'est là qu'ils allaient devoir se rendre. Elle lui annonça à son tour ses conclusions.

- "J'ai frappé à toutes les maisons mais les seuls qui sont venus me voir c'est... eux. J'ai aussi remarqué la même chose pour le bruit ainsi que pour l'odeur, avec les différents appels que j'ai fait ainsi que le poivre. Ils ne semblent pas affectés par le poison et je ne sens rien venir d'eux. Des morts qui marchent, c'est tout ce qu'il reste dans cette ville."

Rien qu'il ne savait pas déjà, somme toute. Elle ne lui apportait aucune nouvelle information. Alors que lui savait où se rendre ainsi que comment procéder par la suite. Elle se rappela d'un détail.

- "Ha oui aussi, il y en a un qui a essayé de me mordre. Pensez-vous que ça puisse également se propager de cette façon?"

Tandis qu'elle se tournait vers lui, elle sentit qu'on l'observait. Qui? Elle se retourna et vit avec trois personnes derrière eux. Ils étaient tous équipés d'armes blanches, et semblaient menaçants. Des ennemis? Ou bien des alliés? Nozomi interrogea Seitô du regard, mais il ne semblait pas les connaitre. Il ne devait pas avoir eu l'information de la mairie de leur part. L'un des hommes s'avança vers eux. Il les toisa du regard, semblant les jauger. Puis il prit enfin la parole.

- "Êtes-vous les shinobis que nous attendions?"

La jeune femme eut envie de répondre que non, elle n'était pas shinobi. Mais ici elle était en mission, et plutôt dangereuse qui plus est. Alors elle laissa répondre celui qui était naturellement à la tête de leur équipe, en tant qu'unique shinobi de leur petit groupe. Ainsi, elle avait quand même fini par attirer des vivants en appelant. Depuis quand étaient-ils en train de les observer? Qu'avaient-ils entendu de leur conversation? Combien étaient-ils? Et pour leur part, que savaient-ils? L'errante espérait qu'ils pourraient répondre à toutes ces interrogations.

Mordre ? C'était une information plutôt intéressante. En partant de ce principe, il y avait une très grande probabilité qu'il y est bien un patient zéro contenant toute la puissance de la maladie, et aussi la clé de tout ceci. Hors, un élément extérieur fit son interruption sur le toit.

« Etes-vous les Shinobi que nous attendions ? »
« Tiens donc... Ceci explique cela... »

Silence. Le chef du groupe me fixa, avant de prendre un visage mêlant horreur et désespoir. Oui, ce visage annonçant un terrible mauvais nouveau. Il s'agissait ici d'Horoshi Sanjima, un des pionniers de la campagne Anti-Sabakyô. Information que ma coéquipière ne détenait naturellement pas, ou alors elle fera rapidement le lien.

« Sur tous les Shinobi du village de la feuille, on m'envoie un sale Sabakyô ! Et pas n'importe lequel ! Le Brouillard Solitaire ! Rien que ça ! »
« Alors que cette attaque devait naturellement vous ciblez, vous êtes encore vivant. Quelle ironie que cela va être pour vous... »

S'avançant vers nous, toujours avec son air supérieur, il annonça :

« Une ironie ? C'est vous le responsable de tous ces maux ! Vous et votre sale clan de malades mentaux qui... ARGH ! »

Avec rapidité, j'avais agrippée sa gorge avant de le soulever et le mettre au-dessus du vide. S'accrochant désespérément à mon bras, j'annonçais d'une voix glaciale.

« Écoutez-moi bien, Sanjima. Ici, maintenant et tout de suite, je peux vous donner en pâture à ses fauves morts-vivants. Après tout, vous êtes un des responsables du génocide qu'il y a eu envers mon clan... »

La haine brûlait en moi. Elle m'appelait. Me criait de me venger, et de détruire cet homme responsable de génocide entier. De l'anéantir, et de mettre un point final à tout ceci. Mais je n'allais pas écouter mes pulsions...

« Tout m'indique de vous tuer... »

Je resserrai mon étreinte sur sa gorge, avant de le jeter sur le sol, au loin.

« Mais au lieu de voir votre mort dans une agonie douloureuse, bien que cela me fasse incroyablement plaisir, je vais vous laissez la vie sauve, même si vous n'êtes qu'un homme pitoyable. À la place, je me contenterai de voir comment vous justifierez qu'un Sabakyô vous a sauvé la vie. Vu comme vous nous haïssez, je suis tout ouïe. »

Regardant les autres, je continuais.

« Il me faut savoir absolument tout sur deux choses : le sceau se trouvant sous la mairie et le patient 0. »

Deux informations capitales pour la suite de la mission.

A peine l'homme avait-il posé sa question, que le shinobi à ses côtés lui répondit. Par une phrase que la jeune femme ne comprit pas vraiment. Qu'est-ce que ça expliquait? Le silence se fit. Et le nouvel arrivant changea brusquement de visage quand il reconnut Seitô. Nozomi resta silencieuse, les laissant discuter entre eux, tentant de comprendre ce qu'il se passait. Elle fronça malgré elle les sourcils quand il commença à insulter le clan Sabakyô. On ne choisissait pas le clan dans lequel on naissait. Ainsi les deux hommes se connaissaient.

Puis le shinobi attrapa Sanjima - c'était son nom - par la gorge, et le tint ainsi au dessus du vide. La sauvageonne porta instinctivement ses mains à son propre cou. Depuis ce jour elle portait de larges colliers. Une vaine protection... Mais l'homme eut plus de chance qu'elle, qui avait été étranglée jusqu'à l’évanouissement cette fois là. Car Seitô le jeta simplement à terre. Et elle poussa un soupir de soulagement. Puis posa les yeux sur le Sabakyô. Il était bien différent de tous les sinobis qu'elle avait connu jusqu'à présent. Eux auraient jeté cet homme sans hésiter parmi les mordeurs. Et lui venait de lui laisser la vie sauve, alors qu'il avait massacré tout son clan. Oui, il était bien différent. Il ajouta même qu'il allait lui sauver la vie. A condition qu'il donne toutes les informations qu'il avait. L'homme ne se fit pas prier. Il se remit debout, tout en jetant un regard noir au shinobi. Mais il leur donna ce qu'ils voulaient.

- "Le sceau originel est relié à tous les marcheurs. Chacune de ces choses fait propager la maladie en mordant leurs victimes. Elles posent ainsi un sceau, libérant les toxines responsables de cet état à la nouvelle proie. Cette proie, une fois que la maladie aura fait son œuvre, deviendra un marcheur à son tour, et ainsi de suite. Il n'existe qu'un moyen de mettre fin à tout ça: désactiver et détruire le sceau originel présent sous la mairie."

Il prit une inspiration.

- "Mais celui-ci est gardé par le patient zéro. Qui l'alimente en permanence. Il est impossible d'approcher du sceau tant qu'il est là. Mais il est bien plus puissant et rapide que les autres, et tous ceux qui ont voulu essayer de le tuer n'ont réussi qu'à se faire mordre à leur tour... Nous n'avons réussi qu'à l'enfermer avec le sceau. La mairie se trouve au milieu de la place, à environ deux cent mètres d'ici, à l'ouest."

L'homme semblait en avoir terminé avec les explications. Et il était plutôt heureux d'y envoyer le Sabakyô également. La jeune femme regarda son coéquipier.

- "Pensez-vous qu'on puisse faire confiance à cet homme?"

Puis elle posa un regard noir sur le responsable du génocide. Celui-ci sembla prendre peur. Ce qui étonna la jeune femme. Depuis quand faisait-elle peur? Puis elle comprit. Elle portait toujours le fameux masque. Il avait dû la prendre pour une Sabakyô également.

- "Je vous jure que c'est la vérité! Je ne vous ment pas!"

- "Vous avez plutôt intérêt, Sanjima. Dans le cas contraire, on vous retrouvera..."

Elle croisa les bras, le défiant du regard. La situation l'amusait. Elle, en position de force? C'était bien la première fois...

- "Avez-vous d'autres détails à nous donner?"

Après quoi, ils allaient devoir se rendre à cette fameuse mairie.

Il n'y avait plus rien à dire, j'avais toutes les informations nécessaires pour mettre fin à cela. D'un signe de la tête je faisais signe à Nozomi de partir avec moi, en direction de cette fameuse mairie. Ensemble, nous mettrons un terme à tout ceci... Sans perdre un instant, j'expliquais mon plan à l'errante...

« La mort du Patient Zéro n'est pas une solution. Cela ne sert à rien de s'y mettre à deux... Je l'affronterai seul le temps que tu brises le sceau. »

Je récupérai 4 parchemins que je lui tendais, tout en me dirigeant vers la mairie...

« Ce sont des parchemins de descellement. Insuffle ton chakra à l'intérieur et appose en losange autour du sceau originel. Si tu le détruis, les Marcheurs arrêteront de marcher. Quant à moi, je m'occuperai d'en finir avec cette abomination et de la tenir assez loin de toi pour que tu ai le temps de détruire ce sceau... »

Encore une fois, je prenais des risques pour réussir cette mission. Mais avais-je le choix au fond ? Non. Il fallait que quelqu'un s'occupe du patient zéro, et j'étais le seul apte à combattre une chose pareille... Nous arrivions à la mairie, foyer de l'infection. Il n'y avait pourtant aucune présence de marcheur, simplement d'un sceau, maintenant le bâtiment clos, et la créature confinée.

Arrivant devant la porte, je fis un signe de la tête à Nozomi. D'une mundra, je descellais le sceau de confinement. Puis, j'ouvrais les portes... Entrant dans le hall, il n'y avait plus rien d'intacte. Toute la pièce était ensanglantée, et les corps s'éparpillaient un peu partout... Des morceaux de membres, des organes et autres boyaux... J'avançais dans la pénombre... En direction des sous-sols...

Descendant l'escalier, nous arrivions dans une immense salle. On pouvait y voir le sceau devant nous, brillant de mille feux... Mais aussi, la bête. Grande, ne ressemblant pas à grand chose d'humain... Un filet de bave épaisse et jaunâtre coulant de sa bouche aux dents acérée... Le patient 0 ? Ça en avait tout l'air. Sans perdre un instant, je lançais la torche en sa direction.

S'énervant, la chose fonça sur moi à une vitesse folle. En moins d'un instant, je me retrouvais, avec elle, encastré dans le mur de béton... Si je n'avais pas pris la peine de faire une légère couche dôton protectrice, j'aurai eu plusieurs côtes cassé... Et dire que le combat ne faisait que commencer. Concentrant mon chakra dans mon pied, je renvoyais la bête avec violence contre le plafond. Elle brisa celui-ci sur plusieurs étages... Mais revenait à la charge ensuite. Je n'avais plus le choix.

Invoquant un Shuriken géant, je le chargeais de chakra Raiton avant de l'envoyer contre la bête. Elle le prit de pleins fouets... Suivis de quoi, j'expulsais un gaz inflammable en sa direction, avant d'envoyer une gigantesque boule de feu... Le gaz explosa, la bête à l'intérieur...

Ils avaient toutes les cartes entre les mains. C'était désormais à eux de jouer. Seitô expliqua son plan à l'adolescente et elle l'écouta. Il comptait se battre tout seul contre le patient zéro. C'est sûr qu'entre les deux, il était celui qui avait le plus de chances de s'en sortir. La jeune femme n'aurait certainement pas fait long feu. Mais le Konohajin pourrait-il s'en sortir seul? Tout en se rendant vers la mairie, il lui tendit des parchemins. Elle s'en saisit, et le regarda d'un air interrogateur.

Il lui expliquait comment s'en servir. Insuffler du chakra à l'intérieur. Elle devrait pouvoir y arriver. Apposer ces quatre parchemins en losange autour du sceau était suffisant pour pouvoir le détruire. Elle les garda précieusement dans la main. Ils arrivèrent bientôt à la dite mairie. Nozomi ne sentit rien qui n'indiquait la présence d'une quelconque autre personne. Mais cela ne lui indiquait pas grand chose, puisque les marcheurs ne possédaient pas de chakra. Seitô descella le sceau qui ouvrait le bâtiment, et ils entrèrent à l'intérieur.

Ce qu'il se trouvait à l'intérieur était digne d'un champ de bataille. Il ne restait plus que des morceaux de ce qui fut autrefois des corps humains. Un tableau bien macabre qui montrait les combats éprouvants qui avaient dû avoir lieu ici. L'errante balaya la salle du regard, mais ne vit rien qui ne laissait penser que quelqu'un pouvait encore être vivant. Elle emboita le pas au jeune homme, prenant bien soin de ne pas le perdre de vue. Ce n'était pas le moment de se retrouver séparés. Surtout que le chemin les menant au sous sol était dans la pénombre.

Lorsqu'ils arrivèrent, le sceau présent au sol illuminait toute la pièce. La décoration n'était guère mieux qu'à l'étage. Heureusement, l'odeur leur était épargnée. Un seul être vivant se tenait là. Mais il n'avait plus grand chose d'humain. A peine l'avait-il vu, que son coéquipier balança sa torche dessus. Ce qui ne plu pas vraiment à la chose. Il faut dire que ça n'aurait pas non plus plu à l'errante. Surtout qu'elle n'était pas à l'aise avec le feu. D'un bond elle sauta sur le jeune homme. Le bruit qu'ils firent en s'encastrant dans le mur n'engageait rien de bon. Mais elle n'avait pas le temps de s'en occuper.

La jeune femme devait faire confiance au shinobi, il allait devoir tenir le coup le temps qu'elle place les sceaux. Sans s'occuper d'avantage de leur combat, elle se dirigea précipitamment vers le sceau. Elle prit le premier parchemin, et y insuffla son chakra. Puis elle le posa au sol. Elle en fit de même avec le second. Le troisième également. Il n'en restait plus qu'un seul pour terminer le losange, et ce serait terminé. Elle jeta un regard au combat afin de s'assurer que tout allait bien pour lui. Juste à temps pour voir la chose lui sauter dessus. Elle avait dû comprendre que la jeune femme lui préparait un sale coup, et réussir à se défaire de l'emprise du jeune homme. Comment? Allait-il bien? Elle n'eut que le temps de reculer un peu. Et le violent coup de griffe destiné pour son crâne ne fit qu'arracher son masque, qui atterrit quelques mètres plus loin. Puis la chose la fit tomber à terre, la bloquant au sol.

Spoiler:

La sauvageonne en avait lâché son parchemin. Elle tentait maintenant tant bien que mal de maintenir les crocs de la chose loin d'elle. Elle semblait affaiblie, Seitô avait dû réussir quelques attaques. Mais elle était encore pleine de force. L'errante concentra son chakra dans sa main, et dirigea une bonne dose d'éclairs en plein de le visage du patient zéro. Il relâcha son étreinte quelques instants. Nozomi en profita pour placer le parchemin, du bout du pied. Le sceau irradia de plus belle. La lumière en était presque aveuglante. Et soudain, plus rien. La créature tomba sur la jeune femme. Elle repoussa le poids mort sur le côté.

- "Seitô-sama?"

Comment allait-il? Toujours allongée au sol, elle tentait de reprendre son souffle.

Le combat était fini. Les flammes avaient emporté la bête avec elles, dans une étreinte infernale. Il ne manquait plus que Nozomi pose les sceaux pour en finir une bonne fois pour toute. J'avais réussi à vaincre cette chose qui avait fait un carnage dans un ville entière... Hors c'est ce que je croyais.

Sans perdre de sa vélocité et de sa puissance, je sentis une chose atterrir derrière moi. À peine avais-je eu la possibilité de me retourner que je la sentis empoigner ma tête avant de m'éjecter avec violence contre le mur. Brisant celui-ci, ma tête se couva d'une fine pellicule extrêmement résistante de Dôton... Mais cela ne suffit pas. La violence du choc était telle que la technique explosa, et ma vision se troubla sous le choc. Mon dos prit un choc plus violent encore...

Je me relevais, difficilement. La charge fut d'une violence telle... Je devais avoir des côtes cassées, et quelque chose de perforé... Je pouvais sentir le sang dans ma bouche, il coulait de mon masque. Elle m'avait quasiment mis hors-jeu en si peu de temps... Mais je n'étais pas vaincu. Car elle approchait... Soufflant un énième gaz, je lui fis prendre feu. L'explosion fut telle que je me fis une nouvelle fois repoussée, encore plus loin.

Je tentais de me relever... Il était encore là, devant moi. Grièvement brûlé, tout comme mon bras. Puis il fonça sur moi avant de me mettre la main à la gorge. L'attrapant d'une main, je libéré un puissant flux raiton. Il ne relâcha pas son étreinte, et attrapa mon bras avant de le briser rien qu'avec sa force... J'entendis mon os craquer, tandis que mes forces m'abandonnaient...

Mais soudainement, il s'arrêta et repartis vers l'endroit où il y avait Nozomi, me laissant tomber sur le sol. Je devais réussir à la protéger, au moins une dernière fois... Je chargeais ma main d'un chakra Raiton, et la foudre engourdies les membres de la bête, et Nozomi réussi à placer le dernier sceau. La chose tomba... Elle était vaincue.

Adossé à un mur à moitié détruit, j'entendis la voix de Nozomi...

« Ici. Je vais bien. »

Dis-je assez fort pour qu'elle entende, quand bien même ce n'était pas le cas. Je toussais une nouvelle fois, crachant du sang. Elle allait venir et me découvrir comme ça...

Tout semblait fini. Ils avaient terminé leur mission. Mais ce n'était pas vraiment terminé pour autant. Elle avait appelé son coéquipier. Et au bout de quelques secondes qui lui semblèrent une éternité, il lui répondit. La jeune femme se releva alors, non sans jeter un coup d’œil à la chose avant. Elle ne tenait pas à se faire surprendre. Celle ci semblait ne plus vouloir bouger. Elle se dirigea vers le Konohajin. Il lui avait dit aller bien. Pourtant quand elle arriva devant lui et qu'elle le vit, elle en pensa tout autre chose. Portant les mains devant sa bouche, elle étouffa un cri de stupeur. Et d'une voix blanche elle ajouta comme pour elle-même.

- "Oh non... Seitô..."

Seul le mur contre lequel il était adossé lui permettait de rester debout. Il semblait en bien mauvais état. Le sang coulant de son masque le prouvait. Hémorragie interne? Même le mur portait des traces du violent combat qui avait eu lieu. Tout ça en seulement quelques secondes? Elle n'avait pourtant pas trainé à apposer les sceaux. Elle s'approcha doucement de lui, mais ne savait pas trop par où commencer. Elle fit le plus simple: lui enlever toute sensation de douleur. Ce qui le soulagerait certainement. Puis, debout devant lui, elle posa les mains à quelques centimètres de son torse et ferma les yeux pour se concentrer. Son chakra le parcourut, lui donnant toutes les informations médicales du jeune homme. Elle connaissait ainsi toutes les blessures qu'il venait d'avoir. De plus, elle remarqua que ses muscles étaient anormalement tendus.

Et surtout, il contenait un nombre impressionnant de maladies, virus, bactéries en tout genre. Alors que ça ne portait pas du tout atteinte à sa vie. Il vivait parfaitement avec cela. C'était donc cela, le pouvoir du clan Sabakyô? Elle rouvrit les yeux. Son corps était une vraie bombe vivante. La jeune femme avait maintenant connaissance du contenu de cette bombe. Bon nombre de choses qu'il portait en lui pouvaient tuer les humains normaux. Une machine de guerre. Voilà ce qu'il était, ce que ses parents avaient fait de lui. Ce qu'ils avaient cru qu'il était... Car ce n'était pas ce qu'il était aux yeux de la jeune femme. Il venait encore de risquer sa vie pour protéger la sienne. Elle lui adressa un sourire. Pourtant ses yeux étaient emplis de tristesse.

- "Merci. Encore une fois..."

Et elle entreprit de soigner son bras brisé. Ses connaissances en médecine étaient limitées. Elle ne réussirait pas à le soigner entièrement. Il allait devoir rentrer chez lui pour obtenir d'avantage de soins. Car elle était trop faible pour lui venir en aide comme elle l'aurait dû. Le regard rivé sur ce qu'elle faisait, elle s'adressa à lui.

- "Je suis désolée. J'ai cru pouvoir être utile. Alors je me suis proposée pour accomplir cette mission. Mais si ça avait été quelqu'un d'autre à ma place, ou si j'avais été plus forte, vous ne seriez pas autant blessé. Au lieu de ça, vous avez dù tout encaisser et vous avez failli y passer. Tandis que je n'ai pas fait grand chose."

Déçue. Elle était déçue d'elle-même. Elle s'en voulait terriblement. Elle allait travailler dur, s'entrainer encore d'avantage. Plus jamais une chose comme celle ci ne se reproduirait.

Cette voix... Saya ? Non. Elle n'était plus de ce monde. Elle était morte... Elle n'avait plus rien de vivant. Je soupirais de douleur... Mes côtes me lançaient des piques d'une étrange violence... J'avais mal. Etais-ce la fin ? Comme ça ? Pour sauver celui qui nous a détruits ? Quelle ironie. Une mission au compte de notre sauveur, Konoha, pour sauver à son tour un minable. Mais je ne pouvais pas mourir, pas comme ça...

Ma vision était floue, mais j'arrivais à distinguer Nozomi... C'est cette voix que j'avais entendue à la place de celle de Saya... Oui. Même partie, je pouvais encore l'entendre dire « Seitô ! Tu en fais trop ! ». Peut-être avait-elle raison, au final ? J'en faisais toujours trop, jamais pas assez. La fin justifie les moyens. C'était mon Nindô depuis mon plus jeune âge... Et cela ne risquait pas de changer.

Elle s'avança, et me libéra de cette douleur. Ma vision se stabilisa, tandis que je reprenais de la vigueur. La douleur en moins, il était plus facile de prendre une décision... Quand elle entreprit de soigner mon bras, je décalais sa paume de ma main encore valide, avant de dire, d'un air calme.

« Mes côtes... Soignez cette zone en priorité... Et attention au sang... Ne le touchez pas... »

Malgré tout, ma voix était faible. Je toussais une nouvelle fois, mon sang coula une nouvelle fois dans ma bouche. J'étais dans un état misérable, mais nous avions réussi. Quoi qu'on en dise, cette mission était bien plus élevée qu'une simple mission de rang B. Cette bête était vigoureuse, et puissante... Trop puissante. Bien supérieur à mon niveau... Je serrai les poings. J'avais encore beaucoup de progrès à faire...

Me regardant, elle s'excusa. Si elle avait était plus forte, je n'aurai pas eu à faire tout ça ? C'était faux. Ce n'était pas de sa faute, c'était mon travail. Pour le pays du Feu, et pour payer cette dette, je n'avais d'autre choix que d'accomplir ce devoir. Quitte à mourir pour le faire... Tandis qu'elle s'appliquait pour soigner mes plaies, je reprenais derrière elle...

« Ne vous blâmez pas... Nozomi... »

Je la regardais, de ce regard respirant la volonté du Feu.

« C'est le devoir d'un Shinobi de mourir en premier, de faire les sacrifices nécessaires pour ça. Et croyez-moi, vous avez était parfaite dans cette mission... »

Je regardais mon torse et ses mains, entourées d'une aura vert brillante. Je poursuivais.

« Tant que je serai vivant, je désire être cette barrière protectrice. Les remparts de mon village. Je protège, et je combats. C'est pourquoi je suis né, après tout ? »

Je faisais silence. Je n'avais aucune réponse à cette question. Mes pouvoirs dépassaient mon contrôle, c'est pourquoi je n'avais jamais eu à réfléchir à cela. Je combattais, en suivant mes principes et mon objectif. Et celui-ci se résumait au bien-être de mon village et à sa prospérité. Si je devais mourir pour lui, alors qu'il en soit ainsi. C'est tout...

La blessure était soignée... Je me relevais, faiblement, avant de dire...

« La mission est finie... Il est temps de rentrer... Ce fut une rencontre plaisante et intéressante, mais je dois recevoir des soins plus importants... Sinon je ne tiendrais pas la nuit... J'espère que vous ne m'en voudriez pas de ne pas vous raccompagner à la clairière... »

Je fis une pause, avant de concentrer une énième fois mon chakra

« J'espère vous revoir... Nozomi. À bientôt... »

Et je disparaissais... Revenant au village dans un simple Hiraishin. Et devant les portes, je m'effondrais. Les soins m'avaient tenu en vie pour cette ultime technique, mais tout était de retour au point de départ... Mais je faisais confiance au village pour me soigner.

Et voilà !:

A la grande surprise de la jeune femme, il souhaitait d'abord qu'elle soigne ses côtes. Il décala doucement sa main et elle fit ce qu'il lui demandait. Puis il lui indiqua de faire attention à son sang. Elle s'en doutait bien, vu ce qu'il contenait. Mais ce ne devait pas être pratique pour le soigner régulièrement. Personne ne pouvait s'en approcher sans prendre d'énormes précautions. Sans risquer sa propre vie pour sauver la sienne. Comme il venait de le faire, après tout.

Et il répondit aux inquiétudes de la jeune femme. Il lui dit que c'était un devoir de mourir en premier. Vraiment? Ce n'était pas la voie que suivaient les shinobis qu'elle avait rencontrés par le passé. Était-elle tombée sur des shinobis suivant leur propre chemin, ou bien était-ce lui qui était différent? Quand il lui dit qu'elle avait été parfaite, l'adolescente sentit ses joues s'empourprer. C'était fort possible que ce soit lui qui était différent... Elle ne dit rien, se concentrant sur ce qu'elle faisait. Regarder ses blessures lui évitait au moins d'avoir à croiser son regard. Il poursuivit, lui affirmant qu'il désirait être une barrière protectrice. Protégeant son village. Étrange barrière que celle faite du sang de ses habitants. Il posa une question à laquelle elle n'avait pas de réponse. Le monde shinobi lui était bien trop étranger pour cela. Mais n'avait-il pas d'autres desseins que celui de mourir pour son village?

Nozomi avait terminé de soigner les côtes du jeune homme. Celui-ci se redressa assez péniblement. Il lui fallait d'autres soins, il n'allait pas pouvoir rester comme ça. Et elle ne pouvait pas les lui fournir. Son niveau était encore trop bas pour cela. Il reprit donc la parole. Disant à voix haute ce qu'elle avait deviné. Leur mission était terminée, il était temps pour eux de se séparer. Ce qui était tout à fait normal. Ils n'avaient plus rien à faire ensemble maintenant, n'est-ce pas? Une rencontre plaisante et intéressante. Voilà comment il avait définit cela. Elle en pensait tout autant de lui. Avant qu'il ne parte, elle lui adressa quelques mots.

- "Je l'espère aussi... Prenez soin de vous, Seitô-sama."

Même s'il comptait être une barrière pour son village, et qu'il mourrait certainement un jour pour lui, elle espérait qu'elle l'aurait revu avant cela. Et il disparut, la laissant seule avec le cadavre du patient zéro. Dans une pièce tout ce qu'il y avait de plus lugubre. Elle n'en prit pas ombrage, vu l'état dans lequel il se trouvait. Se demandant simplement quelle pouvait être cette technique qui le faisait disparaitre ainsi. Elle se dirigea vers le masque à terre, et le ramassa. Il ne l'avait même pas reprit. L'errante le mit dans son sac, à côté de divers autres objets. Peut-être qu'il lui serait de nouveau utile, un jour. Il faudrait vraiment qu'elle trouve un moyen de pouvoir ranger tout cela. Elle remonta au rez de chaussée, puis sortit de la mairie. L'air frais lui faisait du bien.

- "Où est-il?"

L'adolescente de retourna vers la voix. C'était l'homme qui leur avait parlé sur le toit.

- "Sanjima, c'est cela? Si vous parlez de Seitô-sama, il est partit."

Il serra le poing. Ses hommes étaient avec lui. Avaient-ils prévu quelque chose contre lui, l'attendant ainsi à la sortie de la mairie?

- "Si vous vouliez le remercier d'avoir risqué sa vie pour sauver la vôtre, vous pouvez toujours lui envoyer un message à Konoha. Ainsi que des excuses..."

Elle appuya son regard sur lui lors de sa dernière phrase. Celui-ci fit simplement la moue. Puis il l'observa et sembla remarquer quelque chose.

- "Vous n'êtes pas une Sabakyô?"

- "Désolée de vous décevoir, mais non. Je ne suis même pas du village de Konoha. Alors si vous pouviez me donner mon dû avant que je ne reparte en voyage, je vous en serais reconnaissante. C'est vous qui aviez demandé de l'aide, non?"

L'homme la paya sans rien rajouter d'autre. Ou si, mais il grommela pour lui-même et elle n'entendit pas. Ce qui arrangea l'errante. Elle n'avait cure de ce qu'il pouvait bien penser.

- "Merci. Maintenant je vous laisse réparer vos erreurs. Pour ma part, j'en ai terminé ici."

Et elle tourna les talons, les laissant s'occuper des cadavres. Ainsi que reconstruire la ville. Une bien faible punition par rapport à ce qu'ils avaient bien pu faire. Ainsi ils verraient de leurs propres yeux le mal qu'ils avaient pu causer. Car après tout, c'était de leur faute si tous ces gens étaient morts. C'était à cause de leur traque stupide. Nozomi poursuivit son chemin, s'éloignant de ce village. Elle retourna dans la clairière où elle y avait rencontré Seitô. Puis elle s'adossa contre un arbre et vida son sac au sol. Dévoilant plusieurs objets. Couverture, vêtements de rechange, masque à gaz, carnet ainsi que stylo... Elle s'empara des deux derniers objets, et entreprit d'y noter ce qu'il s'était déroulé durant ces derniers jours. Elle y annota également tout ce qu'elle y avait apprit sur le Sabakyô. Si elle voulait trouver un remède à sa solitude, il lui faudrait travailler sur cela dès à présent.

Même si elle n'allait pas le revoir avant trois longues années...

Spoiler:

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